Toutes les personnes présentent dans la salle vidèrent leurs poumons dans un rire commun, surprit par ce que je venais de leur demander… En effet, à cause d’un évènement qui avait faillit me coûter la vie une semaine auparavant, j’avais décidé par moi-même de prendre une décision concernant ma sécurité face à la mission qui venait de m’être confiée.

« Un garde du corps ? Newen, tu descends gravement dans notre estime… »

Bien des hommes, ceux-là ! Eux ne comprenaient rien à la situation dans laquelle je m’étais retrouvée, quelques jours plus tôt. Être commandant ne signifiait pas pouvoir faire face à n’importe quel évènement - je l’avais démontré bien trop de fois d’ailleurs…

« Vous ne comprenez pas, bande d’idiots ! J’ai besoin d’au moins une personne à mes cotés, on ne sait jamais ce qui peut arriver et… »

« Sauf que, tu participes seulement à un Bal. Un bal. »

Sur ce point, il n’avait pas tord. J’étais peu être devenue un peu paranoïaque depuis que ces bandits s’étaient jetés à cinq sur moi… Il n’empêche que j’avais décidé de me trouver un partenaire, une escorte, homme ou femme… Je ressentais le besoin de me sentir en sécurité, à nouveau, avec une personne compétente. Bavarde, charmante, belle ? Peu m’importait, seule ma sécurité primait avant tout !


« Et c’est comme ca que je me suis retrouvé avec ce… Ce… Cette chose ! Et son compagnon, le cabot flemmard… J’aurais préféré un enfant, une grand-mère, même un gnome… Mais non, il a fallut que je l’engage lui ! »

Je dévisageais mon merveilleux partenaire d’un œil mauvais. Certes, ce bougre n’était pas méchant, mais il avait un don inné pour me mettre de mauvaise humeur… Et, ce n’est pas un secret, j’ai peu de tolérance et une capacité à m’énerver plus impressionnante qu’un troupeau de moutons-zombies à la recherche de bananes rouges ! Pour ne pas arranger les choses, nous avions perdu nos montures en chemin après avoir été maladroitement entrainés dans une BGA, une « Baston Généralisée d’Auberge », qui nous avait – de plus – couté de nombreuses piécettes en réparation, pour les dommages que nous avions occasionné.

Nous avions alors perdu nos 2 jours d’avance, récupérant ces derniers en jours de retards. Honteuse, je m’attendais déjà à recevoir quelques réflexions de la part de nos convives, qui profitaient généralement des jours précédant le Bal pour faire plus ample connaissance avec les invités.

« Mais, si nous ne nous étions pas arrêtés, je serais déjà arrivée à bon port. »

La rage dans les yeux, je n’attendais plus qu’une chose : m’assoir à une table, profiter d’un bon repas et partir me coucher dans un bon lit douillet, afin d’être en forme pour la longue et épuisante soirée qui nous attendrait. Si, bien sur, aucun évènement perturbateur ne s’invitait entretemps !