Douce, calme, agile, endurante, aime par-dessus tout soigner et soulager son prochain.
Déterminée mais pas entêtée.
Sa soif de liberté et de justice peuvent l’emmener au-delà du raisonnable.
Gourmandise et jalousie sont ses gros défauts
C’est dans le palais de Luütra que Sweet memory vit le jour ; Sa mère, Yaelune, une Yogaï , y était servante auprès de la jeune impératrice Issendra et son père, Gael, un humain, garde au palais.
Son arrivée fit beaucoup jacasser les habitants du château car personne n’avait souvenir d’une pareille naissance. En effet les Yogaïs sont très peu fertiles et de gène récessif donc les demis-yogaïs issus de croissements perdent tout ou presque des particularités de cette race extraordinaire.
Les spéculations les plus folles avaient circulé dans les couloirs du palais et sans que je vous en donne le détail, je vous laisse imaginer le monde qui se pressait autour de la couche de Yaelune ce jour là.
Les premiers cris du bébé furent suivis de « Oooh ! » et de « Aaaah ! » ainsi que de soupirs de déception, le seul jovial de l’affaire était Gael, le papa, heureux avant tout de voir cette petite merveille gazouiller dans ses bras.
Yaelune ne savait quoi penser devant cet enfant à la peau diaphane mais, lorsqu’elle vit glisser sur la peau de son bébé le tatouage magique des Yogaïs elle ne put retenir un sourire de soulagement et l’espoir lui gonfla à nouveau le coeur .
Oups ! mais j’allais oublier le principal, qu’avait donc de si particulier cette race des Yogaïs ?
Et bien Leur sang bleu pailleté peut soigner les blessures et les infections des autres voir même redonner la vie mais…. le Yogaï périra après avoir donné tout son sang. Ensuite, leurs larmes sont un puissant contrepoison, il suffit d’ingérer une larme ou deux pour être tiré d’affaire.
Enfin, leur arme naturelle, l’hypnose : une rapide concentration et l’éclat de leur regard vous capte, vous êtes sous son emprise…………..
Ça vous laisse béat ? Je le concède, c’est assez fort mais il faut dire (pour éviter tout délire), que les Yogaïs ne peuvent user de ce pouvoir pour inciter quelqu’un à mettre fin à ses jours ni de leur demander de supprimer la personne la plus chère à leur cœur. De la même façon ils ne peuvent changer les sentiments profonds de leur « victime ».
Forts de ce que vous savez sur cette race merveilleuse, vous comprenez, pourquoi Yaelune était servante auprès de la jeune impératrice, afin de veiller sur sa santé, et pourquoi la naissance de Sweetmemory soulevait tant d’émois.
L’enfant aurait-elle d’aussi brillants pouvoirs que sa mère malgré son métissage ?
L’entourage de l’impératrice mit tout en œuvre pour le savoir, on alla jusqu'à faire ingérer du poison à un pauvre serviteur qui n’avait rien demandé et qui cru bien ce jour là, que sa dernière heure était arrivée puisque les larmes du bébé furent sans effet. Heureusement, Yaelune, bien triste de constater que son enfant ne possédait pas ce pouvoir d’antidote, offrit ses larmes au pauvre homme qui s’en alla, soulagé.
Bien vite il en fut de même pour le sang bleu pailleté de Sweet… pas plus de magie que dans ses larmes.
L’intérêt général pour la petite fille cessa aussitôt et elle reprit une vie ordinaire auprès de ses parents.
Pour ses 13 ans, son père lui offrit une épée de pirate, plus légère qu’une épée traditionnelle mais dont la lame aurait pu couper un cheveu en quatre ! Et donc, lui enseigna le maniement de l’épée très tôt, malgré les réticences de Yaelune :
« Mon pauvre Gael ! Que vas-tu faire de notre fille ? Elle n’est pas faite pour les métiers d’armes tu le sais bien. »« Tssst tais toi donc ! Elle ne pourra pas se protéger grâce aux pouvoir des Yogaïs, tu le sais, laisse moi donc m’occuper de sa sécurité. »Yaelune laissa faire mais préféra instruire Sweet aux pouvoirs des plantes médicinales tout en gardant l’espoir de voir se « côté » Yogaï de sa fille se révéler et lui donna l’éducation stricte de ceux de sa race.
Sweet était une enfant très sociable, douce et calme mais sa jalousie lui jouait parfois des tours et à l’éveil de ses premiers émois amoureux les choses prirent une tournure inattendue.
Un beau jour Yaelune fut attirée par des cris et des rires dans la cours ou les enfants des employés du palais aimaient se retrouver. Elle fut bien surprise de voir sa fille au centre d’un attroupement et s’approcha du groupe. A peine arrivée un garçonnet aux oreilles fort pointues se mit à lui sautiller autour et d’une voix nasillarde s’écria :
« Yaleune ! Yaelune ! Elle l’a fait ! Viens ! Viens voir ! »« Calme toi petit, qu’a donc fait Sweet ? »« Ses yeux! Ses yeux se sont mis à briller quand Gaheris a voulut embrasser Ygerne et…. »« ET ? »« Et ben… Gaheris a levé les yeux vers Sweet et puis….ben j’ sais pas trop…. Elle lui a dit quelque chose, doucement, j’ai pas pu entendre mais il ne la quittait pas des yeux et puis, tranquillement il s’en est allé se coucher sur le banc là- bas, oubliant Ygerne et il s’est endormi ! Ha ! Ha ! Ha ! Ygerne l’a mal pris du coup elle a essayé de gifler Sweet mais paf ! ça lui a fait le même coup, ta fille toujours calme lui a dit un truc avec ses yeux brillants et la belle est partie se coucher au milieu du massif de l’impératrice… regarde au milieu des Lyssiflores !
Si jamais elle se fait pincer à roupiller dans les fleurs elle va passer un mauvais moment ! Ha ! Ha ! Ha ! »Yaelune tapota l’épaule du garçonnet et se dirigea vers sa fille, elle la dévisageait comme si c’était la première fois qu’elle la voyait, elle avait tant espéré, tant attendu ce moment. Sweet regarda sa mère, un petit sourire au coin de ses jolies lèvres bleues et posa un baiser sur sa joue.
La nouvelle se propagea comme un feu de paille dans le palais, la demi-Yogaï avait Un pouvoir ! Le pouvoir des Yogaïs : l’hypnose.
De ce jour la vie de Sweetmemory changea : D’abord elle eut en charge de s’occuper des fleurs préférées d’Issendra, approvisionner en Lyssiflores tout le palais et ce n’était pas chose simple, il fallait courir tout les marchés de la ville car les magnifiques fleurs blanches au parfum si suave ne poussaient pas aux portes de Luütra!
Ensuite elle se mit en tête de devenir guérisseuse et passa des heures entières à étudier dans la grande bibliothèque du Palais. C’était très important pour elle, soigner et soulager aussi bien que sa mère mais sans les pouvoirs magiques de son sang et de ses larmes.
L’apprentissage de ce métier fut long et la jeune fille ne vit pas les années passer mais, à l’aube de ses 20 ans un drame frappa sa famille
Le royaume était agité, la guerre contre Aile Ténébreuse était terrible, l’impératrice avait besoin de toute son armée et même Gael, le père de Sweet , malgré son âge, dut partir au combat bien souvent.
Hélas, c’est son corps sans vie que l’on ramena un jour au palais, Yaelune s’effondra de chagrin et voulut donner son sang, sa vie, pour son époux mais on l’en empêcha, sa place était auprès de l’impératrice et elle ne pouvait s’y dérober. Sweet qui assistait à la scène, impuissante, les yeux remplis de larmes pris sa mère dans ses bras bredouillant des excuses entre deux sanglots :
« Pardonnes moi mère mais… que puis je faire si je ne suis même pas capable de secourir les miens ?Toutes ces années d’études pour soigner les petits bobos des habitants du palais !! Est-ce ça ma destinée de misérable demi-yogaï ? »Yaelune piquée à vif par la remarque de sa fille s’écarta brusquement et malgré la douleur qui lui étreignait le cœur lui dit d’un ton glacial :
« Ton sort t’aveugle t-il a ce point ? Arrête de pleurnicher sur ta petite personne et regarde autour de toi, ces soldats qui hurlent de douleur… Je ne veux plus les entendre !
Fais honneur à notre Race et ne reviens me voir que lorsque je pourrai prier en paix sur la dépouille de ton père. »La jeune femme eut l’impression de se vider de son sang, un frisson lui parcouru le dos, elle regarda sa mère s’agenouiller auprès du pauvre corps sans vie quand, une plainte déchirante lui fit tourner la tête.
Un jeune homme allongé sur le sol baignait dans une marre de sang, son corps était criblé de flèches, au moins 3 lui transperçaient le ventre, une dans l’épaule et la dernière dans la cuisse. Le pauvre souffrait terriblement et se vidait de son sang, c’était même un miracle qu’il soit encore conscient et en vie. Sweet s’approcha et pris doucement la tête du pauvre garçon entre ses mains, elle lui dit des mots doux, des mots qui apaisent et lui demanda de la regarder. Elle ne s’arrêtait pas de parler, mais c’était plutôt comme une sorte de douce mélopée qui sortait de sa jolie bouche bleue et qui enveloppait tout le corps du blessé. Les traits du jeune homme se détendirent peu à peu et lorsqu’il sembla s’être endormi elle demanda qu’on aille chercher des linges, de l’eau chaude ainsi que la malle bleue qui était dans sa petite chambre. Le temps qu'on apporte ce qu'elle avait demandé la jeune femme cassa d'un geste sûr les têtes de flêches qui sortaient du corps du blessé et retira toutes les flèches sans que celui ci ne manifeste la moindre douleur.
Les gens s’amassaient autour d’eux et des Oooooh ! et des Aaaaah ! Sortaient des bouches stupéfaites.
Après avoir récupéré tout ce qu’elle avait demandé, elle termina ses soins, appliqua nombre d’onguents et de plantes sur les plaies, pansa le jeune homme avec dextérité puis à nouveau pris sa tête dans ses mains pour lui souffler sa douce mélopée bleue.
Les paupières du guerrier frémirent puis s’ouvrirent, il regarda fixement la jolie femme aux lèvres bleues qui était penchée sur lui, sourit et essaya de se relever mais la douleur le recoucha aussitôt.
Sweetmemory éclata de rire :
« Mon brave, vous avez été bien touché il va falloir être un peu patient avant de songer à courir de nouveau »Elle se leva regarda autour d’elle, cherchant un autre blessé et continua ainsi ses soins jusqu’au couché du soleil. Epuisée elle s’endormit auprès de son dernier patient.
Et c’est ainsi que la notoriété de Sweet fit son chemin.
- Citation :
- Raconte ce que tu as vécu lorsque Gaheris a tenté d'embrasser Ygerne, et comment tu t'es sentie lorsque tu as compris et utilisé pour la première fois ton pouvoir...