Bon. Première chose... savoir pourquoi est-ce que j'étais encore déguisé en garçon ?! Eh bien, c'est une chose très simple à expliquer. L'un de des sous-fifres de celui que je devais approcher dans les Glaces s'était enfui. L'ayant poursuivi, j'avais retrouvé sa trace dans un petit village de Sahawi. Aussi, il me connaissait en tant que garçon, je devais donc garder cette apparence. Enfin, bref. Me voici donc vêtu d'un pantalon souple noir tombant sur des chaussures de même couleur, un tee-shirt blanc. Ma poitrine étant évidemment bandé, rien ne laissait deviner mes formes. Une veste noire dont une bande rouge allait d'une manche à l'autre en passant par les épaules, venait compléter le tout. Mon bracelet dans mon bras, dissimulé par la manche et pour finir mes dagues rangés dans ma ceinture sous la veste. Enfin, mes cheveux étaient solidement attachés sous une perruque aux cheveux ni trop courts, ni trop longs. Heureusement pour moi, je savais que je pouvais combattre avec, sans avoir à me soucier qu'elle ne tombe et ne dévoile mon identité.

Je tournais la tête à gauche puis à droite. Ce village ne m'inspirait rien de bon. Il suffisait de regarder la tête de quelques habitants. Déjà, je n'avais pas encore vu de femme, ensuite, il avait tous quelque chose de louche. Pas un village comme les autres donc. D'ailleurs, à voir comment ils me regardaient, certains semblaient juger si j'étais une proie potentielle. Qu'ils viennent un peu ! Les ignorant et poursuivant mon chemin, j'entrais dans une taverne, meilleur lieu pour récolter des informations. Je m'avançais vers le bar et prenais une place. Je restais tout de même prudent, autant faire comme si j'étais un simple client.

Toutefois, je n'eus pas le temps de poser mes questions au tavernier que la porte s'ouvrit et un groupe entra. Et à leur tête, il y avait... Silvius ?! Je l'avais rencontré dans les Glaces et nous avions fait équipe afin d'affronter un mage puissant. Et s'il me reconnaissait ? Mais non, il n'y avait pas de raison. Je ne ressemble pas à la personne avec qui il avait fait équipe. Si intérieurement, je réfléchissais, je n'avais cependant rien laisser paraître et je m'étais contenter de regarder les nouveaux arrivants s'installer à l'instar des autres clients de ce bar qui dévisageaient le groupe.

Parmi eux, je repérais celui que j'avais suivi. Parfait, il ne me donnait même pas la peine de le chercher. N'empêche... que faisait ce groupe en compagnie du sang-mêlé ? Ils n'avaient pas l'air d'être franchement amis, même si Silvius se montrait des plus décontracté. Le tavernier lui apporta sa commande en tremblant et demanda aux autres de partir vu qu'ils n'étaient pas clients. Néanmoins, quelque uns ne le voyaient pas de cet oeil. C'est ainsi que se montra un nouveau groupe. Encore ?! Ils rejoignirent ceux déjà présents entourant la table où Silvius se trouvait. Ca commençait à mal tourner. Ils étaient un bon nombre quand même. Ce n'était pas sûr qu'il réussirait à s'en sortir seul. En plus, ses adversaires n'avait pas l'air faibles.

Je me levais de ma chaise et me dirigeais vers eux. L'un des membres du groupe sur un signe de tête de celui qui était apparemment le chef allait attraper Silvius par le col. Je m'interposais et lui attrapais le poignet. Le groupe me regarda se demandant qui j'étais. Ils ne m'avaient pas entendu, trop concentré sur leur cible première.

- Vous ne voyez pas que vous dérangez les autres clients ? fis-je en déguisant ma voix. J'y étais habitué maintenant et cela ne se remarquait plus.

Mon adversaire tenta de me donner un coup, mais je l'en dissuadais en lui tordant le poignet. Il resta quelques instants à terre tandis que je regardais le reste du groupe. Je pus voir l'expression de celui que j'avais poursuivi. Il me pointa du doigt, disant un tremblement dans la voix.

- Toi ?!

- Tiens, tu me reconnais ? Ca ne fait pas longtemps remarque. D'ailleurs, si ça ne dérange pas, je préfère poursuivre la discussion dehors.

Je m'étais approché tandis qu'il reculais et tandis que nous arrivions près de la porte, je lui donnais un coup de pied, visant le ventre qui l'envoya dehors, face contre terre. Je sortis tranquillement à mon tour, tandis que d'autres suivaient. Tant mieux. Pas besoin de détruire la taverne de ce pauvre homme. Il semblait honnête comme quelques clients qui avaient regardé la scène effrayés. Je regardais les autres qui étaient sortis à leur tour. Il semblait évident qu'ils n'allaient pas me laisser partir après avoir défiés leur groupe en blessant l'un d'entre eux.

- L'un d'entre vous se désigne t-il pour être le suivant ? Ou vous préférez m'attaquer tous en même temps ? Peu importe, pour moi le résultat sera le même. Votre défaite.

Le chef était enfin arrivé, il ressemblait à un simple humain, rien d’impressionnant comparé à certains de ses hommes, Silvius et lui se jaugèrent un moment. Puis d’un mouvement de tête, le chef ordonna à ses hommes de s’occuper de lui, l’un d’eux s’approcha pour l’attraper par le col de sa chemise mais une main le stoppa facilement. C’était un homme aux cheveux mi long, il avait l’impression de le connaitre ou de l’avoir déjà vu quelque part… fin bref, son « sauveur » venait de mettre à terre son adversaire et avait ensuite disparu dehors avec un autre homme du gang avec qui il devait surement avoir des comptes à régler. Silvius ne savait pas comment réagir, il avait attendu qu’un des hommes le touche pour commencer la bagarre mais la… la on venait de lui couper l’élan.

- Pourquoi il faut que tous les emmerdeurs viennent aujourd’hui ? dit-il calmement.

Leur chef avait l’air l’as de tout ca, il avait aussi l’air habitué à se genre de problème, son ton le montrait. Il prit une chaise et s’assit de l’autre coté de la table juste en face de lui.

- J’ai l’impression que quelque chose cloche… je vois pas comment mes hommes auraient réellement pu t’attraper, tu veux quoi en plus de notre or ?

Intéressant, leur chef n’était pas qu’une brute épaisse sans cervelle comme il l’avait imaginé.

- Je voulais me tester, voir si j’étais devenu plus fort ou non…
- Tu es devenu plus fort… si non tu ne parlerais pas avec autant d’assurance, je me trompe ?

Cet humain était vraiment quelque chose, il répondait rapidement et calmement, il n’avait rien avoir avec un simple bandit. En tout cas il disait vrai, avant Silvius n’aurait pas autant fait le fier devant une troupe aussi grande de bandit, mais maintenant il pouvait se le permettre.

- C’est vrai oui…
- Sortons régler ca.

Ils se levèrent et sortirent tous de l’auberge pour rejoindre le groupe déjà dehors, un cercle c’était formé autour du jeune homme qui lui était venu en aide et Silvius le regardait en restant en dehors du cercle comme si il faisait partit de la bande. Il ne comprenait pas vraiment comment la situation avez changé à un tel point, au début c’était lui l’ennemi numéro un mais maintenant… des hommes commençaient à s’avancer dans le cercle pour en découdre avec le jeune homme, devait-il lui rendre le coup de main ou attendre de voir comment la situation allait évoluer ? Son « sauveur » avait l’air de se débrouiller donc il allait attendre avant d’intervenir, juste pour voir se qu’il avait dans le ventre…

Je regardais autour de moi. Je n'eus pas besoin d'aller les chercher que quelques-uns s'avançaient dans ma direction. En revanche, je distinguais également un autre groupe. Celui qui était resté dans la taverne, venait à présent renforcer les rangs. Parmi eux, Silvius. Ca n'allait pas vraiment me faciliter les choses. Il avait déjà vu ma manière de combattre. Autrement dit, je pouvais faire une croix sur ma transformation en Kitsune, car ça pourrait me trahir. J'hésitais également à me servir du feu. Quoique plus commun, si je pouvais tenter d'éveiller des soupçons, ce serait préférable. Même si ce devait être faisable. Aussi, je me décidais pour le moment à combattre au corps à corps. Pourquoi ne voulais-je tout simplement pas qu’il sache que Leyna était en réalité Noa ? Eh bien, je devais avouer que cela m’arrangeait. J’avais rencontré de nombreux pro-AT dont parmi eux des hauts gradés. Ajoutons à cela qu’ils étaient encore vivants, donc, qu’ils me connaissaient. Cette seconde identité me permettait de garder une liberté de mouvements ainsi qu’une certaine discrétion. Oh, Leyna ne disparaîtra pas. En revanche, elle se fera plus discrète durant quelques temps. J’alternerais entre Leyna et Noa.

Mais revenons-en à nos renards. Combat à mains nues ou non, il fallait tout de même que je commence à réagir. Je n’avais pas encore bougé qu’ils avaient réduit la distance nous séparant, resserrant encore le cercle comme pour me tenir prisonnière… ou plutôt prisonnier d’une cage. Et justement, je n’aimais pas ça du tout. C’est pourquoi, cessant là cette petite réflexion personnelle, je fis ce dont j’avais le plus l’habitude, soit agir. Ainsi, mon fermé partit dans la mâchoire de l’homme se trouvant le plus près de moi. Celui-ci ne s’attendait visiblement pas à ce que je sorte de ma léthargie et le frappe aussi soudainement. Tant pis pour lui. Il n’avait cas se tenir davantage sur ses gardes. Les autres ne s’arrêtèrent pas pour autant. Au contraire, à croire que ça les avait incités davantage à m’attaquer. J’avoue que vu leur nombre ça allait peut-être me prendre un peu de temps.
J’eus à peine le temps d’esquiver un coup venant de ma droite en pivotant que je me servis de ce même élan pour répliquer avec un coup de pied retourné qui percuta mon adversaire à la tête et l’envoya sur un ou deux de ses compères. Je voulus en profiter pour me faufiler à travers le passage ouvert mais ils ne voulurent pas me laisser passer aussi facilement. L’un d’entre eux, envoya son bras dans le but de me tacler au niveau du cou. Je mis mes deux bras devant moi, juste à temps pour bloquer son attaque. Toutefois, mon adversaire avait une certaine force physique et même si je fis barrage, il réussit à me faire valser un peu en arrière, me livrant sur un plateau aux autres.

- Tss…

J’envoyais mon coude en arrière qui alla s’enfoncer dans le plexus de l’homme qui avait tenté de m’avoir. Son coup effleura tout de même mon épaule, mais rien de bien grave heureusement. Lui, par contre, il avait dû le sentir car il se plia en deux, la respiration coupée. Pendant ce temps, un autre qui semblait très agile avait réussi à attraper mon poignet et le serrait pour éviter que je ne m’échappe. Il essaya de me tordre le poignet. Ce n’était vraiment pas une position confortable et j’étais obligé de descendre un peu, posant un genou au sol pour que cela me fasse moins mal. Et l’un d’eux en profita pour me donner un coup de pied dans les flancs. Je serrais la mâchoire, mais ne laissait rien transparaître. Je cessais de tenter de me dégager à l’aide de ma main encore libre et me servit plutôt de cette dernière pour attraper le col de celui qui me tenait. Je tirais d’un coup sec le forçant à se pencher et lui donnait un coup de tête dans la mâchoire. Avantage d’être une têtue. J’aurais peut-être un léger mal à la tête par la suite, mais lui, au moins, il était assommé pour de bon. Il avait lâché mon poignet et prenant appui sur mes deux mains, je fis un croche-pied à l’homme qui m’avait donné un coup dans les flancs. Endroit qui me brûlait un peu d’ailleurs, mais qu’importe. Ce n’était pas ça qui allait m’empêcher de me battre. Je me relevais et esquissais un léger sourire en coin.

- C’est tout ce que vous savez faire ? Je dois avouer que je suis un peu déçu !

Et bien, ce garçon en avait dans le ventre et dans le pantalon, le nombre ne l’intimidait pas et c’est même lui qui lança l’assaut. Après quelques échanges de coup, Noah se permit même de narguer ses adversaires, il transpirait la confiance en soit, mais à se rythme si cela continuait comme ça il se ferait battre voir même tué.

Devait-il l’aider ? À quoi bon ? Il ne lui avait rien demandé et si le demi démon avait bien comprit, cet homme avait des comptes à régler avec la bande… mais devait-il le laisser se faire tuer sans réagir non plus ? Se monde était cruel, tous devait lutter pour leur survie et les faibles n’avait pas leur place ici, Silvius l’avait apprit à ses dépends ! Il n’avait jamais réussit à protéger une seule personne, à chaque fois qu’il essayait, elle finissait par mourir. Si Noah voulait survivre, il allait devoir se débrouiller tout seul.

- Tu ne va pas l’aider ? il va se faire tuer…

Le chef des bandits lui avait parlé comme à un ami, il devait être surpris de voir le demi-Démon restait la sans réagir.

- Il c’est mit lui-même dans cette situation, si il n’a pas la force de s’en sortir… alors oui il mourra.

- Et bien, c’est censé être nous les bandits, mais c’est toi qui s’en rapproche le plus ! Il t’a quand même aidé non ? la moindre des choses serait de lui rendre la pareille.

- Je n’avais aucunement besoin d’aide, mis à part toi qui possède une force qui impose le respect, les autres ne sont que des déchets.

- Tu es dur avec mes hommes ! Mais tu ne devrais pas les sous-estimer…

- C’est plutôt à toi de ne pas me sous-estimer…

- …

Et un long silence se mit en place entre les deux hommes, après cet échange « amicale » la tension augmenta d’un coup et les bandits autour d’eux qui avaient jusque la leurs attentions fixés sur Noah se tournèrent vers Silvius.

- Rapportait moi sa tête…

C’était le signal de départ, si Noah était juste une cible comme ça, Silvius lui devenait la priorité car le chef avait parlé. Le demi-démon fut le plus rapide, sa queue s’enroula autour d’une jambe derrière lui, d’un mouvement sec il envoya l’homme au sol et d’un bon en arrière il lui écrasa le nez et la mâchoire. Il resta un moment sur son « piédestal » avant de se jeter sur un bandit à sa droite, il attrapa l’épée avec sa main et enfonça son autre main dans la gorge du pauvre homme. Le démon se retourna avec le corps de sa victime pour s’en servir comme bouclier au moment même où plusieurs lames allaient se planter dans son dos. Il jeta son bouclier sur le coté arrachant au passage les armes de ses nouveaux adversaires. Il abattit son poing dans la tempe du premier homme et son pied dans les parties sensibles du deuxième qui se courba en avant à cause de la douleur, se prenant alors un coup de genou au visage.

Il venait de battre quatre hommes très facilement, sans montrer le moindre problème ou la moindre peur, c’était donc normal que les autres bandits restent sur leurs gardes, plus aucun n’allait foncer tête baisser sans réfléchir… Mais lui pouvait se le permettre !

Silvius fit apparaitre ses ailes et fonça droit sur eux très rapidement en lançant deux éclairs, ils touchèrent deux hommes qui volèrent en arrière, deux morts de plus, ses ailes disparurent au moment où la lame d’un bandit s’abattit sur son bras. Le pauvre homme fut désemparé en voyant son arme rebondir comme si il avait frappé une pierre, mais peu importe, la mort venait de l’embrasser de toute façon.

- Je peux continuer encore longtemps… dit Silvius assez fort pour que tous puisse l’entendre.

Sans s’en rendre compte, il c’était rapproché de Noah.

- Tu devrais t’enfuir, je m’occupe du reste.