Elle est très sociable, toujours à parler, à embêter, une vraie enquiquineuse. Elle s’attache comme un rien aux personnes donnant sa confiance assez facilement même. Un coup de cœur, et elle vous adore.  Elle parle souvent à sa peluche, qu’elle trimballe partout.  Elle ment sans se rendre compte car elle croit que c’est bien de ne pas dire la vérité. Elle est câline, tendre et douce mais aussi violente pensant que tuer c’est amusant. Elle est capricieuse, jalouse, et très possessive.  Et elle aime donner des surnoms plus ou moins ridicules
Elle confond le bien et le mal, et n’a pas conscience de l’impact de ses actes. Elle est un peu égoïste.
On ne touche pas à sa peluche sans qu’elle le veuille. Et encore, elle surveillera la personne qui aura cette chance.
Elle est colérique quand cela ne lui plait pas et elle le fait vite savoir. Les objets auront tendance à voler ou elle cassera tout. Ses grosses colères sont dévastatrices. Une gamine qui malgré tout sait faire preuve de maturité. Quand la situation est sérieuse, qu’elle considère que c’est vraiment dangereux pour elle et les autres, une nouvelle facette apparait. Celle d’une guerrière, capable de gérer la situation sans la moindre panique ou quand la situation est simplement sérieuse, très sérieuse, elle sera calme et posée.

Cependant, il ne faut pas oublier que tout est un jeu pour elle. Elle provoque pour s’amuser, défiant l’autre sans souci. Elle est suicidaire aussi… Elle pourrait lancer une noix sur la tête d’un monstre pour juste le voir s’exciter ! Elle n’a pas peur de la mort.
Elle n’est pas vraiment discrète, c’est pour cela qu’elle envoie ses poupées espionnés à sa place.  Elle aime être le centre du monde, de la scène du moins, voulant beaucoup d’affection, et n’aimant pas le rejet. Elle peut se mettre à nue, n’étant pas pudique pour qu’on la regarde. Elle aime castrer les hommes par amusement…

Je suis née sans vie, inerte. Je n’étais pas comme les autres, et j’en subissais les brimades, les regards horrifiés.  Je n’osais plus sortir de ma demeure, de ma chambre.
Je suis Liora, et je suis née entre les nuages du ciel. J’ai peur de m’éteindre sous les coups de haine brûlante.   Je suis la dernière d’une grande famille. Ma mère eut beaucoup d’enfants. Je n’aurais pas dut naître. Je suis le déshonneur d’une famille qui vénère notre créateur avec une ferveur des plus aveugles.

Mon père disait que je suis la punition à leur manque d’obéissance à Yehadiel, une engeance du démon. Je ne le croyais pas. Ce chef de famille me haïssait. Il ne me touchait pas, ne me regardait à peine… Et me parlait que s’il devait me donner un ordre, ou me punir. Je connus les moindres détails de ma chambre à force de me laisser seule dans ce lieu.  

Ma mère était plus douce, plus aimante. Elle me disait quand j’étais petite, que cela va passer, que je grandirais et volerais au milieu de ces nuages qui m’ont vu naitre. Je le souhaitais au plus profonds de mon cœur. Je voulais voler. Le ciel m’appelait.  A la place, je me réfugiais dans les hauteurs, et je priais notre créateur de me sauver.

Mes deux plus jeunes frères que j’avais, et avec qui j’ai grandi, sont Abel et Caleb. Ils étaient mes ainés de 3 et 2 ans.  On jouait ensemble. Je les aime. Devant notre père, ils faisaient comme si eux aussi me voyait en monstre informe. Au début de ma vie quand je ne comprenais pas, cela me faisait beaucoup de mal. Seule ma mère en n’importe quelle circonstance était douce, aimant et là pour moi. Pourquoi pas les autres ?

C’est en grandissant que je compris. Je n’étais pas comme eux, comme les autres anges. J’avais des ailes, mais elles étaient si petites que je ne pouvais que décoller du sol de seulement quelques centimètres.  Je suis née difforme, et les autres me voyaient comme un monstre, un démon. Suis – je un démon ?

Mon enfance connut les moqueries des petits anges si parfait, si pur, si innocent… Mon éducation dut s’arrêter sous la demande de la maitresse, et se faire à la maison.  Je devais m’isoler car les autres ne pouvaient pas me regarder.  J’ai tant voulu tomber, m’écraser sur ce sol en contre bas, que mes membres se disloquent, et que je disparaisse.
Mes pensées étaient plutôt noires, je l’avoue.

Ma vie était si sombre… Mes frères devaient être odieux en présence de mon père et ma mère se disputait avec mon père sur sa sympathie avec le monstre que j’étais à ses yeux.  Je pense que si il avait pu me tuer, sans risquer de perdre la grâce, il l’aurait fait.  Au contraire, il me haïssait et tout le monde devait faire comme lui. Je m’en voulais d’exister.

Le reste de mes frères et sœurs, ces anges parfaits, ils ne vivaient plus avec nous depuis tellement longtemps que je n’étais pas encore née quand ils quittèrent la maison. Seulement, ils connaissaient mon existence… Et sans me connaitre, ils refusaient simplement de me regarder.
Je ne me suis jamais fait d’amis dans les cieux. Ils étaient pareils à mon père, des êtres qui crachaient sur la différence comme si c’était un poison. Suis – je un poison ?

Mon adolescence fut l’égal de mon enfance, et de ma vie adulte… J’ai eu une magnifique éducation venant de ma mère.  J’appris tout ce que j’aurais dû apprendre avec un précepteur.  Les moments avec ma mère restent les plus beaux de ma vie. Mes deux frères étaient aussi adorables avec moi quand le chef de famille était absent.
Je me souviens ce jour ou ma mère m’annonça la solution.  Elle prétendait avoir trouvé une réponse à ma souffrance.  Un mage est venu, il était puissant cependant pas assez, à mon grand regret. Mes ailes poussèrent de 5 cm, ce n’était pas assez…Et je ne supportais pas la douleur que le sort infligeait. Et pour conclure cet échec mes magnifiques cheveux bruns finirent par devenir pourpre…

J’ai voulu me raser la tête, demandé à ce mage de me redonner ma couleur… Cependant, il refusait, et me retrouver chauve ne me plaisait pas.  Je suis rentrée en déprime, et l’envie de sortir s’est effacé comme si il n’avait jamais existé.  Je restais couchée sur le lit, fixant le plafond, pleurant par moment…

Cela a duré des semaines… Je mangeais à peine, je respire tout juste… Je ne voulais pas qu’on me voit ainsi.  J’étais angoissée de sortir, et de me faire lapider par les mots des autres anges, sur mes ailes et mes cheveux.
Mon enfermement n’a pas suffi. La rumeur circulait, se fracassait contre les murs de la ville… Mon malheur grandissait. Je commençais à haïr ma vie, celle qu’on m’a donné, et mon corps. Je n’osais plus me regarder dans le miroir.. Je perdis la tête.

Je brisais les miroirs, me moquant de saigner…  Je perdis beaucoup de sang durant cette période. On me banda les plaies en attendant que la régénération des plaies se fassent. Elle était lente par rapport aux autres membres de ma famille. Même si les anges ne m’aimaient pas autant que moi, ils ne pouvaient pas me tuer. J’étais une des leurs.

Ironie de la situation, ils veulent me voir disparaitre mais ne seront pas les bourreaux de ma fin.
Je sombrais dans le coma pendant quelques jours aussi. Tout ce que je me souviens de cette période, c’est ce cauchemar… Non ce rêve.  Une femme, une histoire, une évasion… Mon évasion ?
Mon père trop honteux de mon comportement m’expulsa de chez moi, avec un morceau de tissu sur le corps, ignorant les larmes de ma mère.  
Mes ailes étaient à la vue de tous.

Le dernier morceau de ma vie dans les cieux s’écroula ! Les rires de moquerie se soulevèrent dans les nuages, les doigts se pointèrent sur moi, les insultes se glissèrent à mon oreille. Personne ne voulait de moi. On me regardait que pour me détruire. J’ai voulu fuir, j’ai voulu disparaitre.

On me rejetait de partout. Le monde ne voulait pas de moi.  Les anges me rejetèrent officiellement, en me bannissant du ciel. Je n’étais qu’une pâle copie d’un ange, une erreur… Yehadiel a dut être abusé pour avoir laissé naitre une immonde personne comme toi, voilà qu’on me répondit à ma demande de pitié.

Ma mère put me dire adieu, ainsi que mes frères… Elle me donna un collier avec une Aréosphère, et je chutai…
J’atterris sur le sol frais du pays de la terre. Il faisait nuit, les arbres étaient monstrueux. Mon cœur battait si fort dans ma petite poitrine. Je tremblais. Je pleurais. Je me mis à genoux, regardant la lune qui me boudait.  

Je criais ma haine, ma tristesse au ciel. Une aura m’entourait comme si des bras me prenaient dans une étreinte terrifiante. Une douleur me parcourait la peau, laissant un tatouage comme une tâche de naissance à mon épaule.   Mes ailes prirent la couleur des ténèbres, et mes yeux virent la rougeur sanglante de ma haine. Mes ongles devenaient plus solide, plus longs, plus tranchant.   Je me levais avec mal… J’avançais, trébuchant par moment, finissant par tomber dans l’eau… Je compris que je n’étais plus un ange que j’étais autre chose… Que j’étais répudiée par Yehadiel.

Mes yeux avaient fini par reprendre leur couleur originelle.  Je découvris cette vie.  Une vie dans un monde de coupable. Je ne sais pas ce qui fut le plus dur, me trouver un chemin, et réapprendre à vivre… Ou perdre encore plus la tête au fil des jours qui passèrent ?

Tout s’embrouilla dans mon esprit.  J’étais tellement en manque d’affection, je me suis sentie tellement rejeter que je cherchai à rencontrer des gens, à sympathiser…. Ma beauté avait plus d’importance que mon cœur… On tenta de me violer. Je le tuai. Je ne me supportais pas d’avoir pris une vie…. Je me haïssais au point de vouloir m’écorcher la peau… Et je le fis.  Ensuite, je m’isolais donc dans la forêt sombrant dans la folie encore plus, me parlant à moi-même. J’étais traumatisée, et mon cœur angoissait.  

J’ai passé plus de 100 ans dans cette forêt seule à parler avec les arbres, à m’inventer une famille. C’était mon seul espoir.  Je me fis une hutte… Je me nourrissais de peu de chose, des plantes, des fruits… Un jour, je trouvais un convoi vide…. Du sang, des morts, et une enfant tenant un pingouin en peluche dans les bras alors que sa peau pourrissait déjà. Je pris la peluche, le nommai Sigmond et j'enterrai la famille.

J’avais encore ce respect pour la vie, et je sais qu’au plus profond de moi, je l’ai encore même si je ne comprends pas pourquoi, tuer c’est si mal que ça.
On tue bien pour ne pas que l’animal souffre en agonisant.  J’avais tellement perdu la tête que mon éducation, le bien et le mal se mélangèrent dans mon esprit. Je ne comprenais plus cela. Je régressais dans l’enfance… Comme si je me protégeais du monde.

Après la guerre des démons, je sortis de mon exil, et je devenais marionnettiste. Je divertie les enfants avec mes poupées et mes peluches.  Je finis par avoir un appartement à la capitale du pays de la terre remplis de peluches et de poupées que j’ai appris à fabriquer.

Je me demande, et si tout cela n’était qu’une illusion ? Si je suis toujours Liora ?

La réponse se perdit autant que mon esprit. Je pris le prénom de Nephtys et je suis un démon originel.
J’ai perdu la notion du temps. Je sais qu’il y a eu des guerres, des conflits, que la tension se sent, que les zombis nous envahit, et pourtant je n’existe que pour moi. Le monde est un jeu géant ! Nous sommes les pions, et le maitre du jeu est le destin.