Citation :

Tu te dis Stratège, racontes nous donc l'une de tes aventures ou mésaventures ou tu as du employer ton potentiel, afin de te sortir (toi ou d'autres personnes ...) d'une situation délicate.

Passer des journées à regarder les cartes géographiques pour les connaître par cœur, lire des rapports économiques, les notes sur les marchands d’esclaves, les associations de malfaiteurs et autres méfaits. Peu des siens connaissaient son existence, car pour des raisons de survie et de devoir de protection envers son frère, la démone restait dans l’ombre à agir en secret, à impulser des idées au Roi Démon. Elle n’était pas sans ignorer les joies ou les rixes dans les rues. La blonde n’était pas une manipulatrice en puissance mais plus une calculatrice. Parfois par jeu, parfois par ennui. Cela va sans dire que c’est une stratège tout terrain.
Inutile de dire qu’étant donné que son mégalomane de frère passait son temps aux armes, que rarement il ne prenait pas le temps de punir ses détracteurs, son « ombre », autrement dit Maëva s’en chargeait de manière aléatoire.

C’était la première fois qu’elle s’autorisait un petit extra, une activité qui sortait de l’ordinaire. Elle n’avait pas le nez plongé dans les livres, ou n’était pas entrain de s’entrainer à se parfaire en armure de son jumeau, s’était décidée à aller plonger dans les eaux glacées de Zelphos. Pour ne pas se faire remarquer, elle était sortie à la barbe des petites gens tenus au secret de son existence. Profitant de la soirée pour un bain de minuit, elle tenait « Néant » avec sa  longue laisse fine et solide contrairement à son apparence. Seul Limoc’h, son homme de main, savait où elle se rendait.

Limoc’h… Que dire de lui si ce n’est que c’est un démon de Zelphos. Il fut attaché à la garde et la sécurité de Maëva. Enfin… presque. Disons plutôt que Limoc’h fut remercié car trop protecteur envers Azraël pour qui il travaillait. Il fut donc récupéré par la démone pour faire un pied de nez à son paire sanguin. Cette brute épaisse prenait son travail à cœur, encore plus depuis ce temps. Il n’en avait strictement rien à faire de se salir les mains pour cette beauté froide. Au contraire.

Spoiler:

La naïade temporaire n’eut le temps que de faire deux trois brasses submarines que déjà son homme à tout faire arrivait calmement. Lorsqu’elle remonta à la surface, Maë’ vit le démon chevelu à cornes et musclé tête baissée entrain de se cogner poing contre poing.

Limoc’h… quelle est donc la raison de ta venue ? dit-elle en sortant de l’eau, prenant sa forme démoniaque et relevant avec son index gauche le menton de son interlocuteur.

Dame… Maëva… Il est que je requiers votre intervention dans les plus brefs délais.

Qu’y a-t-il encore ? Est-ce lui qui me réclame ? Allons mon démon…

Dame… votre cage dorée… enfin vos appartements viennent d’être mis sans dessus dessous.

Ce n’est rien allons, il doit juste être encore en colère et me dire que c’est de ma faute, que je le rends ainsi ou je ne sais quoi d’autre encore. Minauda-t-elle en s’éloignant de lui.

Mais je ne serai point venu s’il ne s’agissait pas de la composition de ses armées. Fit-il en commençant à s’énerver.

Puisque je te dis que ce n’est rien !

Même si je suis dans l’obligation de vous dire qu’il s’agit de l’écrin d’or fin. Celui que vous cachez sous la couche de votre familier ? lui tourna-t-il le dos tandis que le feulement fâché du familier se fit entendre.

De colère, avant de reprendre forme humaine, Maëva usa d’une bulle d’eau droit devant elle, qui visa sans le vouloir un jeune démon. Limoc’h se mit instamment devant elle pour cacher son méfait. La bulle éclata et la victime innocente prit ses jambes à son cou voyant et reconnaissant le grand démon lui faisant face.

Cela ne servirait à rien d’avertir Azraël. Nous savons toi comme moi qu’il faut ménager sa colère et la diriger vers d’autres peuples qu’il conquiert. Rentrons de suite. Nous terminerons bien par trouver le coupable. Fit-elle en revenant vers lui, lui caressant la mâchoire et le regardant droit dans les yeux.

Les documents militaires étaient ceux qui avaient le plus de valeur. Car ancien et nouveau document pouvait aider qui conque tenterait de nuire à la famille. Pour ce qu’il en reste… S’ils venaient à disparaître, Maëva serait la première à disparaître sans pouvoir faire jouer le lien fraternel. Quoique. Elle serait juste déchue de ses droits mais gardée sous le moindre fait et geste. Juste assez de quoi remplir son devoir.

Rentrer en catimini, faire comme si de rien était, étaient des choses aisées. Ne pas se mettre en colère en voyant le désordre pour une maniaque de la propreté encore moins facile.

Ô Limoc’hhhh… qui donc as-tu laissé entrer en ces lieux ? S’enquit-elle aussi câlinement qu’une féline en demande d’attentions. Tu sais bien que tu n’as pas le droit de me… à moins que tu ne satisfasses à ma demande.

Cet être musclé à qui on n’aimerait pas demander un service, était inébranlable. Sauf quand… sauf quand sa maîtresse était d’humeur à y mettre les formes. Bien que cela ne marchait pas à chaque fois. Mais là… Il ne fallait mieux pas la décevoir. Il lui expliqua donc qu’il ne s’agissait que de l’esclave muette, ne voyant que d'un oeil, chargée du ménage de sa chambre. Il ne se souvenait plus de la suite et se frotta la tête par réflexe. Le duo de choc passa tout le reste de la nuit à chercher qui incarnait le coupable.

Il fallait agir en toute discrétion, et trouver une bonne excuse en cas de découverte des agissements de la tacticienne.

Tous les esclaves s’occupant de l’immense demeure furent réunis dans son bureau. Les premiers instants furent agités. Sauf lorsque les esclaves n’étant pas au service de Maëva suivirent les autres dans un même mouvement en se mettant à genoux quand la maîtresse sortit de derrière son épais rideau de velours noir aux reflets rouges.
Après une âpre mais froide discussion, Maëva exigea une exécution générale sur la petite place où habitaient la plupart des esclaves.

Les esclaves, enchaînés les uns aux autres en file indienne, dans leur plus simple appareil pour l'humiliation, furent installés sur la place. Pas d'écriteau, pas d'annonce. Seuls quelques soldats les avaient fait tous sortir de force.

Celui qui la prochaine fois aura l'audace de commettre quelques méfaits envers notre Grandeur Vénéré, connaîtra bien pire que l'humiliation et la mort ! avait sorti l'homme de main.

Dans la même journée, Limoc’h, après avoir fait le sale travail demandé en les tuant un à un en leur arrachant le coeur, retrouva l’esclave plus chapardeuse qu’un chat de chez eux. Celle-ci s'apprêtait à fuir sur le dos d'un destrier des ténèbres. Alertés par le hennissement, le détachement se lança à sa poursuite, l'attrapant in extremis avant qu'elle ne disparaisse définitivement aux yeux des démons.

Le démon tira la serve par les cheveux sans demi-mesure jusqu'à l'immense demeure, puis la balança aux pieds du bureau de la tacticienne.

Celle-ci était assise sagement sur son fauteuil, les pieds déchaussés sur son bureau, les doigts croisés sur son buste, se maintenant légèrement en arrière, en équilibre.

L’esclave de son côté ne regrettait rien, ne voulait rien dévoiler. Néanmoins, lorsque Maëva conclut que la damoiselle à son service n’agissait pas pour son propre compte ; il va sans dire que la captive perdit le sourire. L’homme de main de la jumelle, terrorisa la prisonnière en la lacérant de part et d’autre au moyen de ses griffes afin d’obtenir de nouveau l’écrin précieux contenant les documents militaires.

La stratégie Limoc’h ? Elle consiste à obtenir ce que l’on veut à chaque fois. Que ce soit dans la finesse ou dans la brutalité. S’amusa-t-elle en venant l’enlacer et l’embrasser afin de lui subtiliser la dague qu’il portait toujours sur lui.

La montagne de muscles et de brutalité n’eut point le temps de réagir, abasourdi par le baiser sulfureux. Dire qu’elle, elle ne l’avait fait que pour obtenir la lame. Pas de sentiment.

L’esclave quant à elle chercha à fuir. Sans succès. Maëva la rejoignit et l’enlaça comme une enfant pouvait serrer une poupée. Lui caressant les cheveux, lui séchant les larmes puis lui murmurant des paroles froides. Tout pour apeurer et calmer à la fois. D’un coup, la tacticienne de l’ombre planta la dague dans le cœur et la repoussa bien vite.

Limoc’h ! Fais disparaître le corps et ramène-moi autant d’esclaves qu’il y avait avant. Assure-toi qu’ils soient tous muets. Je me charge du reste auprès de LUI.

Ainsi finit le seul moment où la stratège accepta de se salir les mains elle-même, remettant les documents militaires en un lieu plus sûr que la couche de « Néant ».