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 [Abandonné] Ménage de printemps

 
[Abandonné] Ménage de printemps Sand-g10Sam 8 Juin - 16:19
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[Abandonné] Ménage de printemps 20711007

La nuit était tombée depuis longtemps quand on réveilla le maréchal - ou, pour être exact, qu'on réveilla Irwin, son majordome, qui vint le réveiller lui. Cela faisait déjà un bon nombre de jours qui s'étaient écoulés depuis la fête qu'il avait organisé, et, si Ayael était repartie, Lydia, Lara et John étaient restés pour plusieurs jours, au cours desquels la vampire avait d'ailleurs réussi à se faire immuniser à la lumière. Le timing n'aurait pas pu être plus parfait

Les nouvelles qu'on lui apportait étaient accablantes. Les hommes du démon étaient entrain en ce moment même d'attaquer un village, à de nombreuses heures de chevaux de leur position actuelle, et ils étaient nombreux. Légitimement, Albar demanda à Irwin, toujours aussi feutré et guindé, comment cela se faisait-il que cette nouvelle leur soit déjà parvenue, ce à quoi il lui répondit que l'impératrice lui expliquerait une fois au palais.

Réfléchissant à toute vitesse, le maréchal avait alors réveillé toute la maisonnée, et ordonné à Lydia de rester à la maison pour la nuit, puis, le lendemain, d'aller en vitesse à Luütra, où il prendrait des dispositions pour la loger. Ceignant sa rapière à sa ceinture, après s'être vêtu de son costume épais, surmontant une tenue légère, ample et sans protection aucune, il s'arma de quelques couteaux, et regretta de n'avoir aucune autre arme sous la main. Il en demanderait une autre au palais.

Lara et John demandèrent immédiatement à se joindre à lui. Ou tout du moins, "exigèrent" qu'il les prenne avec lui, ce à quoi il n'opposa aucun argument. Il avait lutté contre Lara plus d'une fois, et s'était entraîné contre John pendant la semaine. Deux combattants émérites en plus ne seraient pas de trop.

C'est donc sur l'heure qu'ils partirent le plus vite possible, accompagnés de Lya, la lynx, qui parvenait à suivre le rythme des chevaux, et atteignirent Luütra une petite heure plus tard. Les rues étaient presque vides à cette heure avancée de la nuit, et le froid mordant avait raison du moral de ceux qui espéraient sortir pour Dieu sait quelle raison. Ils ne mirent pas plus de cinq minutes à galoper jusqu'au palais, dont on leur ouvrit immédiatement les portes.

Issendra, son garde du corps, Harald, sa générale, Mysora, et les gardes personnelles de chaque souverain se trouvaient là, à les attendre. Les deux souverains étaient venus pour s'entretenir avec l'impératrice et Albar des mouvement suspects de la flotte de lEmpire. Leur présence était une belle aubaine, et le maréchal comptait bien l'exploiter toute entière.

Sans préambule, le garde du corps de l'impératrice, Taliss, lui expliqua que l'information venait de lui, ou du moins, qu'elle venait de quelqu'un qui lui avait mentalement transmise, d'un individu faisant partie du groupe qui ravageait le village. Dubitatif, Albar interrogea l'élémental sur la fiabilité de son ami, qu'il affirma fermement, appuyé par l'impératrice, qui déclara avoir jugé l'information assez fiable pour appuyer une réaction immédiate.

Leur taupe n'avait malheureusement pas pu leur donner beaucoup de détails, mais il n'y avait pas besoin de plus pour préparer leur réaction. Exigeant une plume, de l'encres et plusieurs parchemins, Albar rédigea aussitôt trois ordres, qu'il fit transmettre aux érudits du palais, leur demandant de les recopier en autant d'exemplaires que possible, et de les envoyer aux personnes concernées.

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Une fois ceux ci donné aux érudits, Albar demande alors à ce qu'on lui apporte un katana de la meilleure fabrique possible, et à ce que l'on rassemble sur le champ le plus d'homme que la ville pouvait leur en fournir sans qu'elle ne se mette en danger, vis à vis d'une possible attaque et du maintient de l'ordre. Issendra fit envoyer l'ordre, et Albar s'entretint avec les trois souverains pendant ce temps.

Une cinquantaine d'hommes seulement put être mobilisée, s'ajoutant à la cinquantaine de troupes d'élite composant les gardes respectives d'Harald et Mysora, ainsi que Taliss. L'impératrice rechignait à se séparer de son garde du corps, mais elle s'y plia de bonne grâce, sachant que le lien qu'il entretenait avec la taupe leur serait d'une utilité incroyable, sans oublier son rapace familier, qui les aideraient à inspecter le terrain vu d'en haut.

C'est ainsi que, dans les minutes qui suivirent, toute la troupe, composée d'Albar, d'Elena, de Lara, de John, de Taliss, ainsi que d'Harald et de Mysora, qu'Albar aurait aimé garder en sécurité, toute la troupe disais-je, se mit en route au galop, suivit à nouveau par la lynx, habituée à la neige et qui suivait assez bien le rythme.

La chevauchée fut silencieuse, et dura de nombreuses heures suffisamment pour que leurs doigts s'engourdissent et leur peau gémisse de douleur sous les assauts du vent glacé, presque aussi mordant que le feu. Les chevaux, que l'effort de la course tenait au chaud, exhalaient une fine fumée blanche, la même qui s'échappait de la bouche des hommes quand ils expiraient. Albar eut un petit sourire, en espérant que les intrus n'étaient pas habitués au froid.

La fumée se fit jour au loin le lendemain en fin de matinée. Le faucon d'Albar, Grawhir, ainsi que le rapace de Taliss leur annoncèrent que le village était en vue. En effet, une dizaine de minutes plus tard, ils entrèrent dans le tas de cendres qu'était devenu Pierre d'Âtre. Avec un petit sourire intérieur, il se dit que le nom n'était pas tout à fait mal choisi, au vu de l'incendie, mais garda la mine grave, surtout en voyant les cadavres qui jonchaient le sol.

Tout le village n'avait pas été brûlé, et seule l'église semblait encore intacte. Cela dit, les portes étaient alors maintenues fermées par une barricade de fortune, élevée à la va vite. Curieux, Albar s'en approcha, enjambant les cadavres, jusqu'à entendre des gémissements venant de l'intérieur.

"Des survivants ! Cria l'un des gardes. Ils ont du réussir à se cacher.
- La porte a été fermée de l'extérieur, expliqua alors calmement Albar. Ils ne se sont pas cachés, ils ont été enfermés. Nous n'allons pas aimer ce qu'il y a à voir là dedans."

Avec l'aide d'Harald, la force de la nature, et de quelques hommes, ils dégagèrent l'entrée. Résolu à l'horreur, Albar ouvrit la porte, et ne fut pas déçu de ce qu'il y trouva : une petite centaine de corps, pour une quarantaine de vivants. Tous mutilés, tous amoindris, violentés de manière quasi irrémédiable. Sans doute étaient-ils tous vivants quand ils avaient été enfermés, mais un traitement aussi barbare avait eu raison des moins résistants.

Sentant un frisson parcourir ses hommes, de dégoût autant que de haine et de tristesse, il leur adressa :

"C'est ridicule... Je suis maréchal, je me bats contre des hommes, pas des animaux"

Entrant sans hésitation, il se dirigea vers le premier homme a réagir. Amputé des bras, et les orbites creuses, il se tourna vers lui, et recula en rampant, paniqué.

"N'ayez pas peur, nous sommes des soldats de l'Impératrice Issendra, nous sommes là pour vous aider.
- Vous ne pouvez pas nous aider.
- Combien étaient-ils? Je ne peux pas vous rendre ce qu'ils vous ont pris, mais je peux les empêcher de semer la mort dans l'Empire.
- Je n'en sais rien, ils ne se montraient pas vraiment. Peut-être cinquante, cent, cent cinquante, je ne sais pas.
- Je comprends. Reposez vous. Qu'on leur apporte de l'eau », cria-t-il à ses hommes.

Il fit rapidement le tour des blessés, et vit que presque aucun n'avait encore ses yeux, et que la plupart avait également les oreilles en sang, les tympans percés. Beaucoup étaient mutilés, avaient la langue coupée, la peau brûlée, et ça, c'était pour les plus chanceux. Des hommes à jamais inutiles et incapables de jamais retrouver leurs sens. Il fallait prendre une décision, et Albar la prit. Il emmena ses troupes dehors, et leur déclara :

« Nous ne pouvons pas les sauver, pas tous. Je peux soigner ceux qui ont les tympans percés, mais je ne peux rien faire de plus. C'est pourquoi, une fois cela fait, nous allons demander à chaque homme, chaque femme, s'ils souhaitent continuer à vivre. Nous ferons alors ce qui est nécessaire pour respecter leurs volontés. Nous repartirons tout de suite après, mais les hommes de Flocon Noir serons ici dans quelques heures, ils en prendront soin. Quant aux morts, laissez les là où ils sont. »

Il y eut quelques murmures de mécontentement dans ses rangs, mais ce fut tout, et les hommes obéir. Personne ne se réjouissait de faire ce qui devait être fait, mais tous firent leur devoir. Le maréchal s'entailla la main, et fit couler quelques gouttes de son sang dans les oreilles des blessés, leurs tympans cicatrisant immédiatement. Les trois quarts des hommes présents répondirent « non » à la question, hochant la tête pour la plupart, ne pouvant plus parler. Le travail fut fait proprement, et Albar lui même planta son poignard dans le premier cœur, suivit par une petite trentaine d'autres hommes. Les survivants restant étaient les moins amochés, quatre d'entre eux avaient même encore leurs mains.

C'était sans doute mieux ainsi, pensa Albar. Mais il était inquiet du coup que cela porterait à ses hommes. Oh ils seraient motivés, mais plus enclins à la colère, et la colère n'est jamais une bonne chose en combat singulier. C'est le meilleur moyen de faire n'importe quoi.

S'arrachant à ces pensées, il jugea important de leur faire un petit discours. Tous avaient été beaucoup secoués, et il fallait mettre les choses au clair le plus vite possible. Laisser un militaire penser n'était jamais une bonne idée.

« Ce que nous venons de voir est au delà des mots, au delà des pleurs, au delà des hauts le cœur, et pourtant, pourtant tout cela nous vient à l'esprit. Nous avons le cœur révulsé, l'estomac massacré et l'âme balafrée par ce que nous avons vu, et par ce que nous avons été contraints de faire pour abréger la douleur de ces pauvres âmes.

Peut-être certains d'entre vous avaient de la famille, des amis, des connaissances ici. Je partage votre douleur. Je ne dirais pas que je la ressent aussi fort que vous le ressentez, mais je la comprends, et une partie de moi l'éprouve.

L'ennemi est donc bel et bien entré chez nous, pour semer la terreur sur nos terres. Si c'est la terreur qu'ils veulent, ils l'auront. Nous allons les retrouver, et les empêcher de s'en prendre à un seul autre village ! Ce qui s'est passé ici ne doit en aucun cas se reproduire, et ne se reproduira pas, pas si nous sommes forts, pas si nous sommes rusés. Et il n'y a personne, dans tout l'Empire, qui peut se vanter d'être plus rusé que votre maréchal, personne qui puisse se penser plus fort que les hommes de se pays sans commettre la plus vulgaire des erreurs. Puisez dans les horreurs que nous avons vu, la force nécessaire pour surmonter vos craintes !

Pierre d'Âtre est un symbole. Faisons en sorte qu'il soit le seul !
 »

Après cela, entendant à peine la réaction de ses hommes, il fit un signe de la main à sa sœur et à John Dan, ainsi qu'aux deux souverains, et s'approcha de Taliss.

« Des nouvelles de notre camarade de l'intérieur ? Pouvons nous orienter notre poursuite vers un endroit précis ? »

Albar

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[Abandonné] Ménage de printemps Sand-g10Lun 17 Juin - 14:37
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[Pas aussi long que le tiens, mais je n’ai pas jugé nécessaire de refaire un pavé juste pour répéter ce que tu as dis. U_U]

En l’espace de quelques secondes, la réunion passa d’une simple entrevue à un conseil de guerre, dirigé par le Maréchal des Glaces en personne ! Celui-ci entreprit rapidement d’interroger Taliss, garde du corps de l’impératrice, en contact mentalement avec l’un des Pro-AT sur le terrain - supposé de ce fait « traître ». Mysora semblait sceptique au sujet de cet informateur : une trop bonne aubaine pour être vraie ! Mais ce n’était pas à elle de décider comment traiter ces informations, aussi elle jugea bon d’écouter ses compagnons, peut être bien plus sages qu’elle... Une fois les ordres prioritaires transmis et les chevaux armés, la troupe se mit en marche silencieusement, avec pour seul accompagnement musical la brise du vent, glacée, qui semblait agresser la centaine d’êtres vivants participant à la contre-attaque…

Lorsque les premières fumées furent apparentes, des chuchotements s’échangèrent chez certaines personnes. Chez d’autres, la respiration se fit plus lourde et plus irrégulière, leur rythme cardiaque s’accéléra, leur sang se mit en ébullition. Les chevaux traversèrent non sans peine ce village de cendres, Pierre d’Âtre, aux ruelles jonchées de cadavres… Un véritable massacre, une abomination, un acte inhumain ! Des hommes, des femmes et des enfants, dont certains trop jeunes pour comprendre la signification du mot « guerre », étaient étalés au sol, sans vie, la plupart démembrés ou décapités, violés… Une vision d’horreur, capable de démoraliser le plus vaillant des combattants. Et le pire semblait à venir !

- Oh mon dieu…

La scène qui s’offrait à eux finit d’achever le moral des troupes. Pas un seul des « rescapés » présents dans ce lieu ne serait capable, un jour, de vivre normalement. Les Pro-AT semblaient avoir réussit leur coup… Albar, devant tant d’atrocités, jugea nécessaire d’adresser un discours à l’attention des Soldats les plus « faibles », déjà à bout de force avant même que le combat n’ait été engagé. Bien entendu, souverains, gardes du corps et rebelles dressèrent aussi l’oreille, ces paroles ne pouvant être que d’une grande aide. Enfin, le Maréchal fit regrouper les personnalités présentes, et demanda au garde du corps d’Issendra de lui apporter des nouvelles concernant les envahisseurs.

- Je sais pertinemment que notre informateur est notre seul indice pour retrouver ces monstres, mais je conseille toutefois de rester prudent. Qui sait dans quel piège pourrions-nous tomber, si ce traître se faisait découvrir ?

Faye

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[Abandonné] Ménage de printemps Sand-g10Mar 2 Juil - 18:01
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Les ombres dansaient violemment contre les murs de pierre de la grande salle, le ton montait et l'écho des voix se répercutait contre les parois rocheuses. Alrik, prince de Saline, était revenu avec la nouvelle des mouvements de la flotte ennemie. Autour de la table, sur laquelle était déversés coupoles, mets et cartes, Harald donnait les ordres à ses officiers, et reléguait le pouvoir à Bjorn et son fils. Les regards d'Alrik étaient lourds de sens, reprochant à son père de ne pas le laisser partir à sa place, mais la voix du Roi et du paternel était la plus forte. Le prince aimait son géniteur, plus que n'importe qui dans le royaume, mais il lui arrivait de regretter les choix de ce dernier à tel point qu'il lui en voulait. Seulement, et il se le rappelait bien souvent, Harald Wallah voyait le monde comme tout Salinéen devait le voir ; un œil sur l'horizon, l'autre sur les siens, avec une main toujours à portée de sa garde. Il ne pensait qu'au bien de son peuple, et la témérité du prince s'effaçait finalement quand lui apparaissait l'évidence que son père agissait pour le mieux.

Après quelques mises au point, notamment à propos du zèle dont il fallait faire preuve quant à l'arrivée de chaque nouvelle embarcation, Harald et ses cinquante vétérans, des fils de Cardrak tous autant habitués au sang qu'aux océans, quittèrent la capitale à dos de chevaux puissants, supportant la masse de chacun, notamment celle du Roi, et de leurs équipements d'acier et de fer. Les invisibles pions que leurs esprits imaginaient se déplacer sur les cartes n'étaient plus très loin, plus au Nord, vers des océans plus chauds, mais ils se rapprochaient inexorablement, et il était impératif de réunir les souverains des Glaces avant que d'autres catastrophes militaires ne se reproduisent.

Selian avait autrefois surpris Harald. Le premier jour où son père lui avait confié de se rendre au plus beau palais des Glaces était resté gravé dans sa mémoire. De vastes plaines et forêts de pins, des rivières d'un tempérament calme, le tout recouvert d'une couche de neige qu'on prenait plaisir à faire craquer sous les sabots des montures, autant dire qu'il n'en fallait pas plus à un Salinéen pour se sentir loin de chez lui. Lorsqu'ils arrivèrent aux murailles de Luütra, enfin... assez près pour qu'ils puissent les distinguer, chacun, s'il y en avait, se remémora ses brefs séjours dans la capitale. Une vie de guerre sur l'Océan Noir permettait d'apprécier avec toute la justesse requise le bonheur d'un bain dans les sources de la cité. Et il était inutile de préciser que l'esprit avide de connaissance du jeune Harald, il y avait des années, avait trouvé un malin plaisir à emprunter certains des ouvrages les plus parlants de la bibliothèque, un lieu d'une extrême richesse intellectuelle.

Ils furent annoncé et la bannière que portait l'avant-garde ne pouvait trahir les yeux des gardiens de la cité. On leur ouvrit les portes et le Roi de Saline alla à la rencontre de ses pairs, plus haut vers le palais. En arrivant, Harald fut surpris de retrouver Mysora Weiss, la dragonne qui reconstruisait ce que Kerns avait détruit. Il ne savait pas grand chose d'elle, si ce n'était qu'elle était bien plus sage et âgée que sa jeune silhouette ne pouvait le laisser paraître. Si les sujets qui avaient amené chacun à se rencontrer cette soirée n'étaient pas réjouissants, l'arrivée tonitruante d'Albar n'arrangea en rien les choses. On faisait constat d'une attaque sur Pierre d'Âtre par un groupe infiltré de leurs ennemis, tout ce qu'il y'avait de plus lâche et répugnant. Une telle bassesse était leur signature.

Luütra disparut dans le balais de flocons qu'ils laissèrent danser derrière leur marche rapide. Les chevaux allaient au galop, et les hommes appelaient du plus profond de leur cœur à rencontrer l'ennemi. En cette nuit, les Glaces s'alliaient contre un ennemi commun, comme elles l'avaient toujours fait, et les différences de chaque pays se ressentaient dans les caractères apparents de chacun. Les hommes d'Harald fendaient le vent qui battait leur visage avec nostalgie et solennité, regrettant déjà la mer et ses caprices qu'eux seuls savaient apprécier. Les autres, ceux d'Albar et de Mysora, répondaient aux traits qu'on leur prêtait ; ils étaient leurs alliées, camarades, mais toujours ceux d'un autre pays, qu'importaient les liens officiels qui les liaient, les Salinéens ne pouvaient se fondre comme on l'aurait souhaité dans leur masse. En tous les cas, la justice les réunissaient.

Les hommes du Roi Wallah avaient déjà vécu des horreurs, assisté à des sacrilèges qui formaient les esprits les plus rudes, mais ils ne s'étaient pas attendus au spectacle macabre de Pierre d'Âtre. Leurs découvertes successives nourrissaient la colère de chaque guerrier envers l'ennemi, à tel point qu'il n'y eut plus que de la haine. Harald croisa souvent le regard d'Albar au fur et à mesure de leur avancée Dantesque ; le Fort savait pertinemment que le maréchal, et maitre d'armes de son fils, n'aimait pas que la haine guide les épées de ses hommes. Au contraire, Harald, et son père le lui avait enseigné bien assez tôt, savait qu'il n'y avait pas de plus efficace émotion au combat qu'une colère incommensurable. Les guerriers de Saline ne répondaient pas aux même critères que ceux de Selian. Ceux des Cardrak étaient des berserks, des marins aussi abrupts que les roches contre lesquelles la mer s'écrasait, des bras marqués par l'expérience d'une vie sous les coups de fer et de feu.

Harald avait décroché les barricades qui bloquaient l'accès de la chapelle, et leur découverte n'avait que rajouté à l'horreur d'autres images plus parlantes encore. Le Fort avait marché auprès des corps à moitié morts, assisté aux mises à mort qui apaisaient les souffrances des derniers résistants à leurs blessures. Il connaissait bien l'impact et les raisons de tels actes. Aile Ténébreuse reposait sur une politique de terreur, qui fonctionnait plutôt bien dans les pays qu'il avait conquis.

« Ils vont se terrer. Ils frappent nos arrières dans le but d'affaiblir notre avant-garde et notre moral. Leurs généraux savent qu'ils ne peuvent pas vaincre par l'océan, et maintenant que nous avons conscience de la bassesse de nos ennemis, que notre attention est dirigée vers la moindre lâcheté, ils vont attendre que notre garde baisse pour frapper de nouveau. S'ils ne pillent pas dans les semaines qui suivent, ils peuvent déjà se considérer comme morts. J'ai intensifié la surveillance des côtes, et nos tours sont plus que jamais attentives, ils ne partiront pas vivants des Glaces. Mon fils s'occupe de Cardrak, je soutiendrai nos arrières tant que ce sera nécessaire. »

Harald était intervenu en même temps que Mysora donnait des nouvelles de son informateur. Ils ne pouvaient qu'attendre, ou suive le peu de pistes disponibles...

Harald Wallah

Harald Wallah


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[Abandonné] Ménage de printemps Sand-g10Mer 3 Juil - 23:35
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La journée avait été agréable. Tout s’était passé normalement… Enfin, aussi normalement que cela est possible dans la famille Tlassin. Albar, Lydia, John et Lara avait vaqué à des occupations normales, et la vampire était même sortie avec Lydia jusqu’à Lüutra pour aller au marché de plein jour. La vampire aimait bien cette enfant et se prenait d’affection pour elle. Mais la soirée…

Lara discutait à voix basse avec John. Ils s’embrassaient par moment, dans les bras l’un de l’autre, lorsque le bruit de la porte d’entrée les fit se figer. Ils entendirent la voix du majordome en se regardant dans les yeux. La vampire se mordit la lèvre et se crispa.

Elle n’en revenait pas. Dans un même mouvement souple, ils se levèrent. La vampire quitta sa nuisette et s’habilla avec soin. Elle comptait mettre sa nouvelle tenue. La base n’avait pas changée. Elle portait toujours un pantalon en cuir noir. Mais elle avait acheté en plus des bottes avec des hauts talons assez fins, ainsi qu’une robe courte blanche dont le haut était un corset serré en cuir. Le jupon en tissu souple descendait jusqu’à ses genoux sur l’arrière, mais s’arrêtait en haut de ses cuisses pour l’avant. Le col formait une large capuche lui permettant de se couvrir et se rendre moins visible dans la neige. Cela serait parfait pour tromper ses ennemies s’ils la pensaient toujours sensible à la lumière. Elle embrassa John dès qu’elle eut finit, et lorsqu’Albar vint pour les réveiller, la vampire lui ouvrit la porte avant même qu’il ne touche la poignée. Le frère et la soeur se contentèrent d’acquiescer d’un air entendu.

Son grand frère n’avait originellement pas vraiment prévu de prendre les deux rebelles avec lui. Mais de toute façon Lara ne lui avait pas laissé le choix, et en plus, il savait très bien que le lycan et la vampire ne serait pas un frein, loin de là. En revanche, Lya avait inquiété Lara, mais sa condition physique était telle que la lynx était tout à fait apte à suivre… Et puis la vampire pourrait retrouver la joie de combattre à ses côtés !

La première étape était le palais de l’impératrice. La dernière fois que la vampire l’avait vu, elle était dans les cachot du roi Kerns… De feu le roi Kerns… Là, tout fut expliqué… et en présence d’autres souverains dont Mysora (dragonne au vu de son odeur...) et Harald (Un humain). La vampire s’était tenue silencieuse, tout simplement car elle n’avait rien à dire. Cette histoire l’inquiétait bien évidemment… Mais au-delà de ça, elle se demandait si réellement ce traitre était bien fiable. Elle ne connaissait pas du tout Taliss, aussi, elle préféra ne pas se faire d’avis sur la question pour le moment.

Lorsqu’enfin ils prirent tous la route pour le premier village attaqué, la vampire était songeuse. John chevauché à côté d’elle et Lya courrait à peine plus devant.

-Ça va Lara ? S’enquit-elle.
-Moi évidemment… Ma soif peut-être moins…
-Je suis là moi, lui rappela-t-il

Lara lui offrit un sourire amusé.

-Ce serait indécent de te vider de ton sang avant un combat !

John leva les yeux au ciel, et Lya pouffa. Cette bonne humeur s’arrêta lorsqu’ils rejoignirent enfin le village de Pierre d’âtre. La vampire cessa brusquement de respirer. En descendant de son cheval, elle ne pouvait percevoir qu’une seule odeur. Du sang… Lara le sentait comme si on avait égorgé quelqu’un sous son nez. Une brûlure la fit frissonner. John la regarda, interrogateur, elle lui fit signe que tout allait bien et mit sa capuche afin de cacher son visage. Lorsque la porte cachant les survivants s’ouvrit, elle sursauta et recula vivement. Elle se retrouva dans les bras de John qui se pencha vers son oreille.

-Tu es sûre d’aller bien ?

La vampire le regarda dans les yeux sans répondre. Ses pupilles brillaient comme du rubis en fusion. Leur couleur rouge était éclatante. Sa réponse à la question de celui qu’elle aimait se suffisait par ce regard. Elle soupira et baissa à nouveau la tête. Elle préféra s’éloigner le temps qu’Albar et ses hommes tuent ceux qui le désiraient. Elle ne voulait pas sentir ces morts.

Elle décida alors de se concentrer. Le feu, le sang, elle pouvait presque sentir la souffrance tant elle était présente. Fermant les yeux, elle se focalisa sur son odorat. Les odeurs sont comme une marque. Une signature. Elles nous définissent et nous sanctionnent par moment. La vampire en connaissait des odeurs. Celle typique des pro-AT qu’elle avait humé à risquer d’y perdre son âme, celle de la milice de l’ombre par Esenheim d’abord puis par John. Celle de Nayris, par sa mort, par son démon, par John… Elle pouvait reconnaître les odeurs pour peu qu’elles les aient marqué. Et c’est exactement ce qu’elle cherchait. L’odeur du sang si présente ne l’aidait pas, mais elle savait reconnaître et différencier les effluves comme le fait un musicien retranscrivant une symphonie.

Elle ne savait pas exactement ce qu’elle cherchait, mais le moindre petit renseignement sur ceux qui avaient causé ça serait de la plus haute importance, et si la vampire pouvait dénicher quelque chose, elle le ferait avec grand plaisir.

Une odeur douceâtre. Sucrée, trop sucrée. Elle frissonna malgré elle, mais senti aussitôt deux bras protecteurs l’entourer ainsi que l’odeur réconfortante de John… mais dans cette odeur, il y avait Jack et cette même odeur sucrée. Nayris. Elle trembla légèrement, mais garda les yeux fermés, cherchant à nouveau ce fumet. Elle se dégagea des bras de John, et marcha tout doucement de maison en maison. Elle évitait volontairement celles sentant le plus le sang. Mais certaines choses ne trompaient pas.

Une odeur peut être tenace. Elle s’accroche. Il suffit de peu. La neige ou l’eau conserve les odeurs. Les tissues aussi. Les papiers. Le bois. Certes en premier lieu dans ce village, on sentait le feu, sa chaleur, la suie, les cendres, le sang, la mort. Mais il y avait d’autres odeurs. Plusieurs différentes. Lara ne parvenait pas à les déterminer avec exactitude, mais celle de Nayris qu’elle avait reconnu était accrochée à une autre. Une dont elle n’était pas encore sure.

Les yeux fermés, ses talons s’enfonçaient légèrement dans la neige, mais cela ne la gênait nullement. Lorsqu’elle parvint à s’éloigner suffisamment pour ne plus sentir de façon trop prononcée le sang humain, elle fronça les sourcils.

-John ? s’enquit-elle.

Le lycan la rejoignit immédiatement. Elle le regarda un moment en continuant de sentir l’air.

-J’aurais besoin de tes sens… J’ai grand peur de reconnaître une des odeurs dans le mélange des pro-AT… Je penses que tu es plus qualifié que moi pour cela…
-Je l'ai senti aussi... de multiples façons... son odeur est associée à la nôtre... celle de Nayris, celle de la mort. Oui, il est revenu. C'est à la fois une mauvaise et une bonne nouvelle. Tu l'as combattu, et tué, et je sais comment il travaille, d'autant plus que les hommes qui l'accompagnent... c'est moi qui les ai formés, je sais comment ils pensent, comment ils agissent. Oui, c'est lui.
-Ne te précipite pas. Les odeurs sont assez faibles. On ne peut pas déterminer s’il s’agit de la milice ou seulement d’Esenheim avec d’autres combattants. Le massacre est propre et efficace. Seul une centaine de personne est toujours en vie. C’est un message clair. On dirait que tout est un immense jeu contenant des tas d’indice.

A ce moment là, Albar leur fit signe de se rapprocher. S’exécutant, la vampire reprit un air plus neutre, et passa sa capuche devant ses yeux pour éviter de choquer ceux qui la voyaient par leur couleur rouge. Elle écouta ce que les deux souverains avaient à dire, mais ne trouva pas là un réel intérêt à ces paroles. Aussi, elle s’exprima, d’une voix qui refusait la moindre objection. La voix qu’elle avait lorsqu’elle était archevêque… en moins méprisante sûrement.

-Les odeurs sur place nous on apprit quelques petites choses, à John et moi-même. Je doute fort que l’un d’entre vous puisse nous confirmer, mais un de nos ennemis se nomme Esenheim, et il est le chef de la milice de l’ombre… Ce qui est assez irritant sachant que je l’ai tué il y a quelque mois… Son odeur est présente dans certains lieux où il est allé. De plus, nous pouvons sentir différentes odeurs, suffisamment pour être sûre qu’ils ne sont pas une armée, mais nous ne pouvons préciser leurs nombres. Moins de cent cinquante je dirais,rajouta-t-elle en regardant John comme pour lui demander son avis, mais ce n’est qu’une très faible approximation. Les odeurs sont trop… éparses pour mériter un réel résultat.

Elle planta ses yeux dans ceux d’Albar. Elle voulait savoir ce qu’il en pensait.

-Tu es absolument convaincue qu'il s'agit d'Esenheim? Sans le moindre doute possible?
-Si j'en parle c'est que j'en suis certaine. Crois moi, je n'oublierais pas son odeur ! Et John peut confirmer.
- Bien. En quoi cela va nous aider à les retrouver?

La vampire soupira.

-En rien. Je ne peux pas les pister. Je suppose qu’il faut voir avec notre contact
-Au moins nous avons une petite idée d'à qui nous avons affaire. Lara, veux tu venir un instant? Dit-il en l'emmenant à part

La vampire fronça les sourcils, mais se laissa faire. Elle baissa instantanément la voix.

-Qu’y a-t-il ?
- Il y a du sang à la pelle ici, et je crois me souvenir que tu n'as pas bu depuis longtemps... Un mort de plus ou de moins ne changera rien

La vampire se retint de sursauter d’horreur.

-Je me répugne déjà à boire le sang de John alors qu’il est d’accord…
- J'ai besoin de toi au maximum de tes capacités. Ne pas boire de sang n'est-il pas plus risqué que de vider un peu un innocent

Elle ne répondit pas. Il avait raison. Baissant les yeux, elle les ferma un instant et tourna sa tête vers les derniers hommes à tuer.

-D’accord… Mais ces enfoirés paieront très cher ce sang. Je peux te le jurer !

Et elle s’éloigna vers les soldats qui tuaient à contre cœur ceux qui restaient, mais Albar retint son mouvement en posant sa main sur son bras pour l’encourager. La vampire sourit tristement avant de poursuivre son geste.

-Laissez, claqua-t-elle avec autorité. Vous en avez assez fait. Allez-vous reposer avec les autres.

Elle se retrouva alors seule face à deux femmes. Elle se pencha vers elles. Aveugle toute les deux. Elle serra les dents.

-Pitié… Je ne veux pas avoir mal… Aidez-moi…

La vampire caressa sa joue doucement, puis mordit la femme à la gorge et la vida de son sang. Le geste et l’action étaient rapides. Mais dans son esprit, l’expression de soulagement face à sa mort de sa victime demeurait gravée. La seconde subit le même sort, et Lara ferma les yeux en reposant rapidement le corps sans vie. Comment Albar avait-il pu supporter ça. Elle s’essuya la bouche, veillant à ce que rien ne paraisse, et retourna vers John et son grand frère, ses yeux redevenant d’une couleur émeraude teintée de tristesse.

Lara Lidwin

Lara Lidwin


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[Abandonné] Ménage de printemps Sand-g10Sam 6 Juil - 0:15
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"Ce n'est point une nécessité qu'il y ait du sang et des morts dans une tragédie, il suffit que tous y ressentent de cette tristesse majestueuse qui fait le plaisir de la tragédie."
Racine



Une légère brise s'infiltre dans la chambre, fait crépiter les flammes dans l'Âtre. Les deux amoureux s'embrassent dans la pénombre, dans une obscurité qu'eux seuls considèrent comme rassurante, intime. Le vent souffle doucement, les berce dans leur étreinte. Il s'intensifie soudainement, fait claquer les volets, sursauter les amants qui peuvent voir le village brûler, au dehors. La porte sort violemment de ses gonds, au sens premier, et un homme en jaillit. Homme ? Est-il humain ou créature ? Le blizzard gronde et siffle sa colère, entourant l'intrus menaçant, qui s'avance vers les deux villageois, un rictus aux lèvres quand il lève son arme mortelle.

John ouvre les yeux, brusquement. Le feu crépite, certes, mais tranquillement, maîtrisé. La brise est réduite à un petit linceul rafraîchissant. Il maîtrise sa respiration comme il le peut, à la sortie de son cauchemar, pour ne pas réveiller Lara. Ses nuits sont encore ponctuées de ces horribles songes, malgré une réduction significative de leur fréquence depuis qu'il les passe avec elle. Le lycan tente de se calmer, mais les yeux qu'il a ouvert en grand refusent de cligner. Ses pupilles dilatées trahissent un rythme cardiaque surélevé. Mais la vampire l'a senti, sans mal. Elle ouvre les yeux à son tour, ils clignent, doucement. Elle pose une question silencieux à laquelle il répond par un baiser apaisé et apaisant. Il la sert un peu plus contre lui, et prie pour ne plus dormir avant l'arrivée du jour.

Partie à Lüutra avec sa nièce, Lara le laissait maintenant aux griffes de ce Maréchal d'Albar, alors que le soleil prenait tout juste sa place dans le ciel. Mais il était content qu'elle puisse le faire ; de jour. Elle était presque rayonnante, et c'était le cas de le dire. Ainsi pourraient-ils peut être...


-Bon sang !

Jura t-il, parant de justesse une fine attaque de son presque beau-frère (mais avait-il seulement le droit de l'appeler ainsi ?) qui n'était, malheureusement pour lui, là que pour en dissimuler une autre, parfaitement enchaînée et fluide, prenant John de court et le poussant dans ses retranchements, jusqu'à le coincer, et le forcer à outrepasser les règles qu'ils avaient fixés. A chaque combat son style ! Quand le Maréchal s'approcha de trop, son oeil analysa davantage les possibilités au corps à corps qu'à la lame, et par réflexe, il se baissa en essayant de balayer sa jambe d'appui, tournant sur lui même, mais Albar la leva au moment où il reposa l'autre, et John para à genoux, in extremis, alors qu'il s'apprêtait à se relever, la lame de Neige. Ce n'était pas une arme pour la taille, mais c'était un assaut gagnant pour le daeva qui n'eût qu'à faire doucement glisser la lame jusqu'à la clavicule de John pour lui faire comprendre.

Le concentration lui avait manqué, bien que cela ne fut pas la seule raison de son échec. Pour autant, même s'il savait qu'une faille de ce genre pouvait lui être fatale, il ne regrettait pas autant que d'habitude d'avoir pensé à autre chose que le combat. Peut-être commençait t-il enfin à changer. Le reste de la journée fut dédiée à l'entraînement jusqu'à ce Lara revienne.

John ne partait plus. Il restait avec elle, quoiqu'il arrive. Et lui avait dit. Il savait quelles étaient ses craintes, faute à une écoute un peu trop curieuse de sa part. A présent, il restait autant de temps que possible avec elle, même s'il voyait d'un mauvais œil les regards critiques sur la relation entre une vampire et un lycan, qu'ils ne cachaient pas. Cela dit, pour lui, le fait de voir d'un mauvais œil leurs détracteurs, cela se résumait uniquement à ce que ces derniers se sentent traqués en permanence.

Mais le moment de complicité où s'échangeaient sourires et baisers se tut quand leur ouïe les avertit de l'arrivée imminente du majordome d'Albar qui était venu prévenir celui-ci d'un évènement des plus fâcheux. Et ce n'était rien de le dire. La vampire et la lycan se préparèrent à l'avance, d'un commun accord évident. Mais John tarda à se préparer, son regard dérivant en permanence vers Lara, qui vint l'embrasser, déjà prête. Il secoua nerveusement la tête, et enfila son manteau quand elle ouvrit la porte, coupant court à l'action de son frère.

Prenant son arme dans son fourreau au passage, John la suivit, pressant le pas, habillé de son maintenant sempiternel pantalon noir, de son haut blanc et de son manteau. S'il y avait besoin de se faire discret, il passerait sous forme lupine, où il aurait le pelage lilial parfaitement adapté. Il retrouva dans ses poches les bandages qu'il utilisait lors des entraînements au combat à mains nues avec Albar, et en profita pour les enrouler autour de ses mains et de ses avant-bras.

John n'eut pas même besoin d'ouvrir la bouche, car Lara avait parfaitement deviné qu'il n'y avait aucune chance qu'il reste ici. Elle imposa leur soutien, que le dirigeant ne refusa pourtant pas une seconde. Pour autant, le lycan avait dû mal à s'imaginer à la place de Lydia. Il avait déjà connu les situations de ce genre, mais jamais à cette échelle. Il ne savait trop bien ce qu'ils allaient trouver ou rencontrer, pourtant, du sang, et probablement des combats. Il ne souhaitait cela à personne. Non, il était évidemment le mieux placé pour faire ce genre de travail. Mais ici, c'est Jack qui s'exprimait, introduisant sa petite réflexion personnelle intempestive du moment. S'il était vrai qu'il ne le souhaitait à personne, il aurait aimé arrêter et tout oublier également.

Leur arrivée dans la sphère dirigeante de Lüutra gêna évidemment John au plus haut point, qui se cantonna dans son rôle de soldat qui l'arrangeait à bien des égards. Personne ne s'intéressait aux soldats. Après tous, ils n'étaient que des pions, et de fait, personne ne voulait s'y intéresser. Voilà qui seyait parfaitement au lycan qui pouvait dès lors se concentrer sur chaque individu, analyser ses mimiques, ses tons, et les retenir.

Il se contenta de faire claquer ses bottes quand il le fallait, saluer quand une personne importante passait, et tout le monde le prenait pour le plus idiot des fantassins. Parfait, on l'aurait dit né pour ça. Pas une parole ne sortit de sa bouche, à moins qu'on lui ait expressément posé une question -ce qui demeura exceptionnel, d'ailleurs-, à laquelle il répondait par une réponse courte, laconique, polie. Il se relâchait évidemment avec Lara, et cela la semblait la faire beaucoup rire. Il n'en pris pas ombrage, et surjoua ainsi quelques fois, dans le seul but d’entrapercevoir le sourire qu'elle essayait de cacher. Ce comportement ne lui ressemblait décidément pas, et Jack s'en lassait à une vitesse supraluminique, ce dont John ne se souciait, pour ainsi dire, pas du tout.

On avait insisté pour lui fournir un cheval, bien qu'il y aurait pu faire le voyage par lui-même sous forme de loup. Cela dit, le voyage à cheval avait ses avantages, dont le confort relatif quand on avait prit l'habitude, et surtout le fait qu'il se fatiguerait moins. Tout était bon à prendre.
Le convoi armé se mit en route. De nom, ou de réputation, John connaissait presque tout le monde, ici. Il avait eu le temps de lire beaucoup de choses, et à un moment ou un autre, il avait reçu pour chacun d'entre eux une demande de filature, d'information, ou de mise à mort. Et il l'aurait probablement fait, ses ordres avaient été très clairs à ce sujet. De son côté, il préférait se faire discret et éviter d'attirer les regards sur lui. Les questions qu'on aurait pu lui poser auraient de toute façon étaient gênantes.

Lya "cavalait" devant Lara et John, et fut la première à prendre la parole, pour demander des nouvelles de l'état de la vampire. Prey et son humour grinçant lui manquait toujours un peu ; Jack et ses sarcasmes étaient plus difficilement supportables.


-Moi évidemment… Ma soif peut-être moins…

-Je suis là moi.

-Ce serait indécent de te vider de ton sang avant un combat !

Il leva les yeux au ciel, esquissant une mimique faussement désespérée.
L'apparition du village à travers le brouillard glacial le sortit d'une torpeur songeuse. Il se doutait qu'il n'y avait déjà plus grand chose à sauver. La plupart d'entre eux laissèrent leurs chevaux à l'entrée. S'appuyant sur l'étrier d'un côté, il fit passer sa jambe opposée par dessus le cheval en une impulsion qui le fit se retrouver sur ses pieds, déjà prêt à bouger. Quand bien même tout urgence fut passée, il l'était toujours ; prêt à bouger.

Certains soldats s'écartèrent du groupe initial pour fouiller le reste du village à la recherche de survivants. Les rues étaient jonchées de cadavres, et dans certaines allées étroites, il était impossible de ne pas marcher sur des corps, quand il ne fallait pas tout simplement faire face à des murs de morts entiers qui bloquaient le passage. John resta à proximité, mais une maison l'attira d'instinct.

La porte était défoncée. Il resta sur le pallier, sans entrer. Le lycan plissa un peu des yeux comme tout signe émotif. Il avait déjà vu beaucoup d'horreurs, beaucoup d'atrocités. Sale habitude. Il en avait-lui même commit certaines. Mais là, c'était un acharnement inutile. Soit le tueur était un sadique incontrôlable et désorganisé, soit il y avait un but à toute cette mise en scène. Son regard vide se porta en face de lui, au fond de la maisonnée, sur le lit, il y avait deux personnes. Ou peut-être trois, difficile de juger, à cette distance. Et pourtant, même "à cette distance", l'odeur aurait été difficilement supportable s'il n'y était pas habitué. Quand leurs viscères n'étaient pas répandues au sol, elles étaient suspendues aux poutres apparentes du toit, comme de vulgaires guirlandes. Sept mètres par personne. Toujours la même estimation, à première vue. Entre deux et trois personnes. John soupira et prit appui sur le pied-droit de la porte pour entrer, quand il se figea de nouveau. Il tourna la tête vers sa main posée, lentement. C'est comme si une petit gangrène de glace tentait de progresser à partir de ses doigts. Il n'avait que rarement vu ce phénomène, et un frisson le parcourut. Sur le seuil, il ressentit une vieille aura malheureusement familière, anciennement amicale par obligation. Le lycan expira bruyament, comme pour se sortir ces idées incongrues de la tête.

Il s'avança, se frayant un passage à travers les boyaux, les écartant de devant lui, tout comme les moucherons et les mouches agaçantes. Sur sa droite, un semblant de foyer fumait encore, écrasé par d'autres organes visqueux. Il s'avança du lit, prudemment, la main toujours à la garde de son sabre. Un volet claqua brusquement, faute au vent violent ; il ne cilla pas, conservant l'allure. Il se baissa un peu, vers les corps. Passant sur d'autres détails, il remarqua néanmoins les irrégularités dans les coupes, ainsi que de cristaux de glaces à l'intérieur de la blessure. Sur les contours des plaies béantes, de petites stalactites s'étaient formées. Deux personnes, il y avait "juste" deux personnes. A en juger par le nombre d'oreilles... quoiqu'une des têtes fut manquante, avant vérification par la fenêtre. Après, le compte était bon.

S'esquivant de ce macabre théâtre, il fit signe à un soldat qui allait entrer que ce n'était pas la peine. C'était un solide gaillard des glaces, mais après un courageux coup d’œil à l'intérieur, il acquiesça et l'accompagna jusqu'à rejoindre le groupe principal, devant la chapelle. Choix justifié ; l'odeur la plus forte venait d'ici. John se rapprocha de Lara, laissant aux hommes forts de Cardrak l'honneur de dégager les débris.

Quelques gémissements plaintifs à peine audibles le prévinrent de s'armer de sang-froid avant-même que les portes ne s'ouvrent. Non pas qu'il ne ressentait rien à la vue de ces pauvres bougres qui n'avaient jamais rien demandé à personne, mais plutôt qu'il se contrôlait plus que convenablement. Il en avait vu assez pour rester froid.


-Tu es sûre d'aller bien ?

Souffla t-il à Lara, la serrant doucement contre lui, pour la rassurer, sans même forcer. Elle le fixa de ses yeux maintenant rouges écarlates, et il soutint le regard, patient, mais surtout inquiet. Elle se détourna et préféra s'écarter le temps que les hommes d'Albar fassent leur office. Il comprit qu'elle voulait s'isoler un instant, et s'approcha un instant des blessés.

Ses bases en médecine de combat ne serviraient ici à rien. Un homme l’appela faiblement, et John fit quelques pas vers lui. C'était encore un des rares à avoir ses yeux ; ses tympans avaient été réparés par Albar un peu avant, mais rien n'avait pu être fait pour son bras, et sa plaie au ventre était trop grave pour être soignée.


-Ils ont prit ma femme, mes trois enfants.

Il n'avait plus la force de pleurer et se contentait de tenir la garde d'une épée brisée dans sa main. John écouta son triste récit en défaisant un des bandages sur son avant-bras. La plupart de ces gens, quand ils ne demandaient pas la mort, demandaient une oreille attentive. Mais celui-ci demanderait les deux. John commença à serrer le bandage autour du moignon sanguinolent, mais il l'arrêta d'un geste de la tête.

-... ce n'est pas la peine... vraiment. Vous m'avez écouté. Je ne vais surement pas, il reprit son souffle, difficilement à cause de sa plaie qui le faisait souffrir, tenir jusqu'à ce que d'autres soigneurs arrivent, et même si je pouvais, il toussa son sang, je ne le veux pas.

John hocha la sienne, sortant son katana de son fourreau, mais il l'arrêta encore.

-S'il vous plaît... pas ici. Je veux... je veux voir le jour, une dernière fois. Aidez moi à me lever...

Rengainant son arme, il aida le mourant à se lever, constatant que les articulations d'une de ses jambes étaient dans le pire état qu'il puisse être. John le soutint jusqu'à le mettre à l'écart, et il avança par lui-même, d'un seul pied, quelques secondes, avant de tomber à genoux, manquant de se coucher. Mais il se rééquilibra, leva les yeux vers le soleil qui maintenant l'aveuglait. "J'arrive..." murmura t-il.
Un seul mouvement, descendant, net. Aucune résistance. Sans un bruit. Seul celui des gouttes de sang, feutré, qui perlent du sabre, venant s'écraser dans la neige.

Le lycan expira encore une fois, emprunt d'une légère tristesse pour cet homme qui préférât la mort à la vie. Un de plus. Il vit Lara déambuler et s'approcha doucement, il la prit de nouveau dans ses bras, serrant encore jusqu'à ce qu'elle se défasse de son étreinte. Cette fois, il la suit de près, gardant toujours le silence. Quand elle l'appelle, il n'a que quelques pas à faire.

Son avis est clair... il ne doute pas. Les quelques éléments qu'il a pu trouver concordent. Il ne se montrerait pas aussi catégorique s'il n'était pas aussi sûr de son avis. Et le fait qu'Esenheim ne soit accompagné que de mercenaires et non pas des troupes d'Aile Ténébreuse était plus qu'improbable. Sa loyauté n'avait jamais été remise en cause, et si son humour laissait à désirer, John doutait qu'il ait pu faire cavalier seul. Ça ne lui ressemblait pas.

Tous se rassemblèrent, et aux voix pertinentes d'Albar et de Mysora, vint s'ajouter celle de Lara, que John appuya quand elle le lui demanda.


-Moins de cent, même... la Milice de l'ombre ne conduit pas d'opérations d'envergure. Esenheim commandera un petit nombre d'hommes. Il n'a pas de soutien logistique, il est seul sur notre territoire. Il ne peut pas se permettre un grand nombre d'hommes. Je connais son raisonnement et sa façon de penser. Il ne ferait jamais appel à des mercenaires, il n'aurait même pas confiance en eux.

Rajouta t-il en complément, quand la silence fut assez bref pour qu'il puisse prendre la parole un instant. Il donna toutes les informations qu'il jugea utile, sans pour autant préciser comment il le savait, admettant d'office que les personnes ici le savaient déjà.

Il écouta les autres, bras croisés, attentif. Il retenait les informations essentielles de chacun de la façon la plus scolaire qui soit. En les répétant, inlassablement dans sa tête, jusqu'à les intégrer à la perfection. Il préférait avoir eu toutes les données en tête, s'il fallait prendre des décisions rapidement ou si on lui posait une question. De fait, le temps de réponse serait grandement réduit. C'est ce que cherchait John, à chaque fois, l'efficacité maximale.

Le temps que Lara s'éloigne avec Albar, John, quant à lui, rejoint l'allée principale du village, où quelques soldats déplaçaient les corps restants. Son regard vide sembla se perdre au loin, alors qu'il conservait sa main sur la garde de son arme. Non, en effet, il n'y avait plus rien à sauver, ici. Ce n'était que la première attaque, sur une longue liste. S'ils ne faisaient pas vite, il n'y aurait plus grand chose à sauver nul part. Le lycan avait déjà analysé toutes les solutions tactiques dont disposait Esenheim. Il avait encore de la marge de manœuvre, liée à l'élément de surprise propre aux opérations de guérilla -même si le fait qu'ils visaient les civils en faisant des terroristes plus que des guérilléros, mais c'était un détail de puriste qui n'intéressait personne ou presque ; manque de bol pour lui, il n'avait aucun soutien sur le territoire, à contrario des rebelles qui pouvaient solliciter l'habitant à tout moment, même lorsqu'ils attaquaient sur le territoire d'Aile Ténébreuse. C'était une opération suicidaire, et il soupira en espérant que le démon, au moins, en étant conscient.

Il voulait jouer comme les Rebelles... ça aurait été judicieux mais, tant pis, si John avait appris quelque chose durant son séjour chez l'ennemi, c'était bien réprimer les rebelles et leurs petites actions harassantes, faire de la contre-guérilla, en résumé. Et ils avaient toutes les cartes en main pour le faire.

Il ferma les yeux, huma encore l'air, se concentrant pour différencier et séparer les différentes "strates" d'odeur qui arrivaient jusqu'à ses narines. La mort, le froid, Nayris, les cadavres... tout se mêlait et rendait très peu probable un pistage raisonnable. Il faudrait trouver des traces, ou s'éloigner un peu pour atténuer les empruntes olfactives parasites. Mais c'est une autre odeur qu'il distingua et reconnu immédiatement -et il l'aurait reconnu entre mille.

Il se retourna vers Lara, rejoignant le groupe. Elle s'était esquivée un moment et même s'il aurait pu, Jack l'avait d'ailleurs imploré de le faire sans vergogne, il jugea déplacé de tendre l'oreille, un peu avant, pour entendre ce qu'Albar et elle avaient dit. Toujours est-il qu'on n'avait plus vu la vampire pendant un moment, et qu'il ne fallait pas une longue réflexion à John, ni une investigation prolongée dans les maisons aux alentours, pour savoir ce qui était arrivé, au vu des pupilles redevenues vertes.


-Lara...

Souffla t-il, réellement triste. Et elle savait pourquoi. Dès lors que Lara eut besoin de sang d'une espèce pensante, il se porta volontaire et refusa qu'elle se serve de quelqu'un d'autre. Sa régénération de lycan lui permettait de ne pas trop souffrir des effets secondaires, et il se serait encore porté volontaire, il savait qu'elle ne supportait pas cela, déjà avec lui, encore plus avec les autres. Il aurait été fatigué un instant, certes, mais ils ne combattaient pas encore, et aurait eu suffisamment de temps pour se reprendre ; alors que là, c'est le moral de la vampire qui allait en pâtir.

John Dan

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[Abandonné] Ménage de printemps Sand-g10Ven 19 Juil - 15:55
http://www.terramysticarpg.com/t2337-elena-mudach
C’était pourtant une journée qui commençait normalement, tout c’était bien déroulé jusqu’au moment où Elena reçut des ordres d’un messager, lui ordonnant de rejoindre immédiatement le Maréchal Albar, chose qu’elle fit, s’équipant rapidement et efficacement, son instinct et son esprit lui hurlait que quelque chose s’était passer, et l’ambiance pensante qui semblait se dégager de la neige autour d’elle lui confirmait cette impression.
Profanation, souillure, dégradation… Autant de voix qui soufflait a ses oreilles dans le vent torturé soufflant d’un air désolé dans les rues de la ville, elles la torturaient, les voix aux limites des perceptions de son oreille, si elle n’avait pas été habitué, elle serait surement tombée à genoux, en tenant sa tête comme si un hérisson s’amusait à y faire des roulades. Son regard prit une tournure tourmenté alors qu’elle franchissait d’un pas quasi hésitant les portes, elle reconnut Albar ainsi que la femme qui se tenait à ses côtés, mais elle ne parvenait pas à aligner deux pensées cohérentes tellement la pression sur son crâne se faisait importante, une seule et unique larme, semblable a de la neige fondu coula le long de sa joue alors que l’étau se desserrer petit à petit, la laissant aussi désemparée qu’une nouvelle née.
Finalement elle fut mise au courant d’une attaque sur une ville, ses informations la confortant dans les impressions qu’elle avait déjà eu, elle ne répondit rien et se mit en route avec eux, se détachant quand même du groupe formé, elle n’avait rien à faire avec eux, elle était avec son familier, chevauchant son étrange créature, la différenciant encore du groupe, mais elle s’en fichait , elle savait ce qu’ils allaient trouver, du moins elle s’en doutait, la neige semblait chargée de peine et de remord, Les Glaces aimait ses habitants, certaines fois Elena se surprenait même a considérer les Glaces comme une entité pleine et consciente.
Elle ne put s’empêcher de regarder les humains autour d’elle, ils avaient froid, cela se voyait, et elle, avait chaud, au fur et à mesure son armure changer, tombant en morceaux de glace dans la neige pour s’adapter à la chaleur que la chevaucher procurée… Si elle avait été seule elle aurait fini nue, elle le savait, mais au vu des autres elle décida de conserver simplement une sorte de bandeau de poitrine et de mini-jupe, même si elle était quasiment invisible dans le paysage elle ne tenait pas à être vu dans son plus simple appareil, elle avait quand même encore une fierté humaine… Mais pour combien de temps encore ? Sembla soufflée une voix à son oreille…
Vengeance, remord, douleur… Les voix soufflaient à nouveau aux oreilles d’Elena alors qu’ils approchaient de la ville, le spectacle qui les attendait à l’intérieur était effroyable… le choc et l’effroi, frapper vite, fort et comme un sauvage pour détruire l’espoir… Et le pire, c’est que ça avait un effet…
Elle s’avança parmi les décombres et les cadavres, n’écoutant pas le discours d’Albar et des autres, elle prenait finalement conscience de toute l’horreur de la guerre et des hommes du Démon. Ses poings se crispèrent et elle se mit à haleter, un cri de haine pure monta dans sa gorge et résonna violement dans le village désert autour d’elle, elle se pencha en avant voutée, tandis que la glace semblait bruisser sur tout son corps, en mouvement constant, c’était un spectacle horrifiant et terriblement captivant… Finalement elle se redressa et s’éloigna de l’endroit où elle avait « muée » y laissant un petit monticule de glace, des larmes coulaient librement sur ses joues et inconsciemment son fléau et son bouclier se trouvèrent dans ses mains. Elle s’approcha d’une personne et récita une courte prière avant de mettre fin à ses souffrances.
« Puisse ta fin être meilleure la prochaine fois »
Ses mots tournaient dans sa tête, et au fur et à mesure qu’elle avançait ses yeux prenaient la couleur de la folie, ses cuisses nue étaient tachées de sang, ses bottes tout aussi rouge, mais elle continuait, elle était passée en mode automatique, ses gestes devenu mécanique ainsi que ses actions, elle avançait et tuer ceux qu’elle croisait, finalement elle s’arrêta, elle était parvenue au bout de ce qu’elle pouvait faire, apercevant du coin de l’œil la vampire et le lycan enlacer et son cœur se serra, elle tomba à genoux, et ses souvenirs vinrent la heurtée de plein fouet.
« Claire…. »
Ses épaules étaient agitées de sanglot incontrôlé, et son poing frapper le sol sans discontinuer. Dans son état elle n’aurait su dire si quelqu’un s’approcher d’elle ou non, pas plus qu’elle n’analyser qu’elle avait son visage a quelque centimètre de celui d’une fillette morte dont il manquait la plupart des viscères.
« Je… je jure de tous vous brûlez… Engeance de catin. » La voix était éraillée et démente. C’était une promesse, une pensée implacable.
« Je vous tuerai tous. TOUS.»


Elena Mudach

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[Abandonné] Ménage de printemps Sand-g10Mer 31 Juil - 12:55
http://www.terramysticarpg.com/t1824-la-myriade-de-glace-guidera

    Après avoir reussi l'avertissement de Nee'lhan quant au fait que les troupes du démon étaient sur les terres de Glaces et avait organisé une serie d'attaque, Taliss s'empressa de le dire à sa protegé, l'imperatrice Issendra. Cette derniere qui avait une grande confiance en son garde du corps fit parvenir l'information au Marechal des Glaces Albar. Le Marechal arriva au palais imperial le plus rapidement possible accompagner de Lara Lidwin et de John Dan.  

    Taliss soutenu par Issendra leur expliqua donc la situation et le fait qu'il avait un contact dans les rangs ennemi et qu'il etait fiable, cependant cette revelation entraina des regards suspicieux à son egard. Cependant, Albar avait confiance en l'Imperatrice alors il s'empressa de transmettre trois differente missives qui consistait au renforcement et la defense de terres de Glaces. Après avoir reuni les hommes  et surtout les troupes d'elite necessaire à la recherche et l'extermination des intrus de l'Empire de Aile Tenebreuse la troupe constitué de Albar, Lara, John, Mysora, Harald, Taliss s'empressa alors d'avancer en direction du village de Pierre d'Atre que leur avait signalé Nee'lhan. Quant à elle, l'Elemental esperait qu'elle n'avait pas été decouvert et qu'elle allait bien.

    Au bout de quelques heures de voyages, ils arriverent au dit village et le Marechal accompagné de Harald s'empressa d'ouvrir la seul porte qui etait barricadé. Ce qui etait à l'interieur etait une vision des horreurs les plus terrible. Corps meurtri, battu, coupé et autre mot du champ lexical de la violence s'ejournait dans cette belle eglise.
    Contrairement à quelques personne et aux nombreux soldats présent pour voir ce massacre qui etait destiné plus a demoralisé que à tuer, Taliss ressentit juste la tristesse de voir que ce massacre ressemblait a l'Ancien Temps, avant l'Hiver Eternel, les guerres, les massacres et les horreurs. L'Elemental ne bougeait pas d'un cheveux ne sentant pas les bourrasque de vent froid heurter son visage, il restait de marbre - ou plutot de glace en ce qui le concerne - ne dedaignant pas ouvrir la bouche pour s'exprimer sur le sujet. Il regardait les hommes et femmes encore vivant dans cette eglise se faire transpercer le coeur selon leur desir juste avec desespoir de voir que la boucle recommancait peut etre.

    Après ce massacre, Albar vint voir l'Elemental de Glace qui n'avait toujours pas bougé de la position à laquelle il s'etait placé en arrivant au village et devant l'eglise.

    -Des nouvelles de notre camarade de l'intérieur ? Pouvons nous orienter notre poursuite vers un endroit précis ? 

    L'Elemental se racla la gorge puis tourna son regard en direction du Marechal

    -Ils sont a un ou deux jours de cheval de ce village. Les intrus se trouvent actuellement dans une foret au tour d'un village. Nous pourrons reperer le chemin grace à un cadavre avec le coeur et la main git au pied d'un cèdre.

Taliss Heis

Taliss Heis


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