Comment en était-on arrivé là ? Dans mes souvenirs les plus récents, il y avait cet étrange mur contre lequel je m’étais appuyé… Et ma collègue de travail, Leyna, qui avait tenté – en vain – d’empêcher ma chute en m’attrapant le bras, ce qui c’était révélé plutôt inefficace voir totalement inutile puisqu’elle fut entraînée elle aussi dans ce qui s’apparentait à un souterrain gigantesque creusé par l’eau… Un souterrain en pente, puisque nous dévalâmes une bonne cinquantaine de mètres avant de ralentir et finalement, nous arrêter, recouverts de poussières, trempés et frigorifiés…

Remis de nos émotions, nous avions trouvé d’anciennes torches presque inutilisables jetées au sol, indiquant de ce fait que l’endroit avait bel et bien déjà été visité auparavant. Cependant, et malgré que la zone ne ressemblait en rien à un labyrinthe, le peu d’éclairage et la surface glissante de la roche sur laquelle nous marchions nous empêchait d’avancer rapidement, rendant notre exploration difficile et très peu agréable. Pour ne pas arranger les choses, il y avait ces étranges bruits semblant venir de tout les cotés, semblables aux crépitements d’une flamme, mais plus réguliers et plus bien plus marqués… Tout en m’adressant à ma camarade, je fis virevolter la flamme de ma torche autours de moi, cherchant à démasquer les responsables de ces bruits.

« Il nous faudrait plus d’éclairage… T’es capable de faire ça, la naine ? »

Je ne pensais pas qu'un jour, une telle chose arriverait vraiment. Les passages dissimulés, très connus pourtant. Mais comment réagir lorsque cela vous arriveait réellement ? Déjà, ne pas paniquer. Sans problème. J'avais déjà vu pire. Essayer de reprendre ses esprits après avoir dévalé une pente durant plusieurs mètres. Je ne me sentais pas plus folle qu'à l'accoutumée. Vérifier l'état dans lequel on se trouvait. Rien de cassé. Les vêtements mouillés, une petite éraflure au bras, mais rien de bien grave. Jetant un oeil à Léandre, car oui, nous étions deux à avoir eut le droit à cette petite découverte surprise, je vis qu'il semblait aller bien lui aussi.

Constatant que nous ne pouvions revenir sur nos pas, nous décidions d'avancer. Des torches trouvées sur le chemin nous empêchaient d'avancer dans le noir complet, mais cela restait très faible. Et ajoutez à cela que nous n'étions visiblement pas seuls. Raisons je suppose, pour lesquelles le jeune homme se tourna vers moi, me demandant à sa façon si je pouvais y remédier.

- La naine... ? Tu sais que j'ai un prénom Léandre ? Et puis j'espère que tu plaisantes. C'est un jeu d'enfant pour moi.

Afin d'appuyer mes mots, je sentis ce courant familier parcourir mon bras. Visualisant ma propre magie, je fermais le poing et le réouvrit plusieurs secondes plus tard, révélant une flamme au creux de ma main. Elle n'était pas bien grande mais dégageait une lumière vive qui améliora nettement notre champ de vision. Soudain, les bruits devinrent plus forts. Etait-ce la lumière qui avait provoqué cela. Tournant la tête autour de moi, je ne vis d'abord rien. Mais je sentis ma flamme vaciller, comme s'il y avait eut un courant d'air. Or, c'était le calme plat. Même les bruits avaient momentanément cessé.

- Qu'est-ce qu'il se passe ici ?