Le reflet léger de la lueur lunaire sur une lame qui s'approche.
Eh merde...

Quand les ténèbres autour d'Esenheim se dissipèrent, il retrouva un paysage étrangement familier.
Eh merde...
Il n'avait pas vraiment eut le temps de comprendre pourquoi, mais il semblait qu'il ai perdu.
Son essence spectrale ne mouvait étrangement atour de lui, n'ayant pas encore reprit forme exacte.
Il se souvint que Nayris avait détruit son enveloppe pour le recréer en tant que démon. D'un simple effort mental, il reprit une forme plus habituelle.
Bon, une bonne chose de faite. Autour de lui, le résultat du travail d'un décorateur à l'esprit malade s'étalait.
Un sol dont le dénivelé ne suivait aucune règle, où l'herbe grise côtoyait des arbres d'une couleur indéfinissable dont suintait une substance rouge sombre : Aucun doute, il était bien dans les limbes.
Esenheim eut comme un frisson. D'aucun se douteront que ce n'était pas en raison de la température probablement glaciale qui régnait ici, non plutôt le frisson qu'on a quand on se sent observé par un regard malsain.
Qu'est-ce qu'il avait promit déjà pour se dernière réincarnation? 100ans, 1000ans?
Après tout, s'il se dépêchait, il arriverait peut-être à fuir les limbe avant que... se retournant, juste au cas ou, il ajouta finalement :
Eh merde.

Nayris pencha la tête et son image se dissipa pour apparaître juste devant l’armure d’Esenheim.
"Ce n’est pas bien de dire des gros mots…" Déclara-t-elle sur un ton plein d’innocence enfantine. "Tu seras puni ! "Reprit-t-elle en éclatant de rire. Aussitôt le corps d’Esenheim se retrouva transpercer de par en pas par de multiple épées volantes qui ressortirent aussitôt tandis que les blessures se résorbaient. C’est ça qui était pratique dans les Limbes, les gens ne pouvaient pas mourir… mais ils pouvaient souffrir.

« Hum… » Murmura-t-elle en pencha la tête. « On c’est déjà rencontré n’est ce pas ? » Demanda-t-elle en le fixant. Ses yeux étaient soudain devenus noir. Le genre de noir insondable, absolu que l’on s’imagine pour représenter le vide, le néant. « Oui ! » S’exclama t’elle soudainement « Je me souviens de ton âme, elle était délicieuse ! » Elle passa sa langue sur ses lèvres desséchée, se remémorant un ancien festin. Les souvenirs douloureux étaient tellement gouteux… Ses cheveux violets qui s’agitaient tranquillement dans son dos, semblait soudain parcouru de frissons, comme si un léger courant les traversait soudain.

Un sourire illumina soudain son visage et elle ouvrit grand les bras pour lui sauter dessus et le serrer contre elle. « Tu es revenu jouer avec moi ! » Cria-t-elle aussi excitée qu’un enfant le soir de noël.

Elle se dématérialisa pour réapparaitre debout un petit mètre plus loin… Pensive, elle parlait toute seule, et on ne pouvait entendre que quelques bribes de son raisonnement résonnaient dans les limbes. « Alooooors… a quoi allons nous bien pouvoir jouer… hum non trop fatiguant… pff j’y ai joué hier… Rooh et Monsieur Skeel n’est jamais là quand on a besoin de lui ! »
Enervée elle tapa violement du pied sur le sol défonçant un ou deux cranes au passage. Sensible à son humeur, les limbes tout entière semblaient s’animée de fureur. La brume se tordait dans tous les sens et le sol se tremblaient se craquelant et se fissurant encore plus. Puis soudain tout s’arrêta et la voix ne Nayris siffla dans les airs « Je saiiiiis ! On va jouer à Papa et maman ! »

Elle tendit le bras une tête de femme apparue. Elle regarda le visage cireux qu’elle tenait négligemment par les cheveux avant de la jeter par terre. « Je crois qu’il me faut une nouvelle maman » Déclara-t-elle avant de faire apparaître une personne miniature dans sa main complètement démembré. Elle s’en débarrassa aussi avant de croiser les bras l’air boudeur. « Je sais ! » s’exclama-t-elle en tapant dans ses mains. Nayris était la maitresse des Limbes. Elle voyait tout, elle savait tout. Elle était omnisciente, elle avait le don d’ubiquité elle était partout et nulle part à la fois. Elle avait trouvé un être parfait pour jouer avec eux. Elle sourit. Et Eylin apparut à ses côtés.

Lutter. Sans savoir pourquoi. Sans savoir contre qui. Sans même savoir comment...

"Viens jouer avec moi". Dans le vide absolu de ses limbes résonna une voix enfantine... et pourtant plus inquietante qu'avais put être celle d'AT...

Après la parole, il reprenait conscience de son corps mais n'eut aucune sensation particulière en étant transporté dans un autre recoin des limbes... Les lieux étaient à la fois plus lugubres et plus rassurants. Parce que la mort était partout mais que le simple fait de voir quelque chose que ce vide obscure le ramenait à son passé reel.

A coté de lui, une étrang enfant qui souriait, presque innoncement. Et un peu plus loin, une silhouette bien familère... Esenheim.
Ainsi le Lapin Blanc avait dit vrai, Obscura s'était inquiétée des recherches d'Esenheim et avait préféré la solution finale... Avec succès.

Comme doué d'une double conscience, Elyin s'étonnait de voir tous ces souvenirs... Comment connaissait-il ces gens? "Le lapin blanc"? "Esenheim"? "Obscura"? Quelles recherches? Et il revint à lui même, tous ses souvenirs intacts. Retourner dans son corps, dans ses souvenirs, dans sa vie était decidement bien compliqué...

Il ne comprenait pas vraiment ce qu'il faisait ici en compagnie des deux autres. Certes, il était dans les limbes. Mort. Et Esenheim aussi, sans doute pour les mêmes raisons. Mais le monde des morts était-il si petit? Et que faisait la petite fille au visage enjoué avec eux? Elle semblait bien a l'aise pour une morte...

"Je veut y retourner... Rentrer..." Murmura-t-il. Il devait se le reppeter pour ne pas oublier. Pour se souvenir. Et déjà il s'interrogeait sur la raison de son combat. Pourquoi ne voulait-il pas ceder? Comme il était étrange de pouvoir se mouvoir! Il agitait ses doigts, clignait des yeux, interloqué. Il pouvait aussi reproduire cet étirement de lèvres dessiné sur le visage de l'autre creature et sourit sans comprendre la signification de ce geste...

Petit a petit, corps et esprit se rappelait l'un à l'autre, et se rassemblait avec difficulté...

Avant qu'il puisse réagir, son pire cauchemar ne trouvait juste devant son nez.
Maintenant qu'il était là, des souvenirs affluaient, comme des volutes de brumes, insaisissable.
Il se rappela alors pourquoi il fallait avoir peur de la mort...
Avant même qu'il puisse esquisser un geste, il fut transpercé par une dizaine de lames qui se dissipèrent aussitôt, le laissant à genou, sans force le temps que son essence se reforme. Pour lui-même, il murmura : Belle entrée en matière...

Il observa en silence le manège de son hôte, se demandant ce qu'elle lui réservait. Il savait l'humeur de Nayris... mouvante. Avec un peu de chance, il aurait une occasion de négocier avant qu'elle n'ai fini de jouer avec lui. On racontait beaucoup d'histoire sur ce qu'il arrivait aux victime de Nayris, mais aucune ne se rapprochait réellement de la sombre réalité : Personne ne peut réellement comprendre l'horreur de se retrouver piéger. Quand on est vivant, on a toujours la solution de mettre fin à ses jours. Quand on est mort, on se rend enfin compte de ce que c'est que d'être dos au mur, sans aucun espoir d'échappatoire.

Soudain, les ténèbres se solidifièrent, laissant place à une silhouette bien connue : ELYIN?

Qu'est ce que son second faisait là? Enfin plutôt, s'il était là, cela voulait dire qu'il ne restait que John aux rênes de la milice. Esenheim se prit la tête. S'il ne doutait pas de l'efficacité de son lieutenant sur le terrain, il doutait de sa réaction mis en face de la paperasse et de la politique que représentait le poste.
Enfin bref, le monde des mortels se passerait bien de lui quelque temps, il avait un plus gros problème sur les bras.
Observant Elyin, Esenheim le trouva... perturbé. Soit cela faisait déjà un petit moment que Nayris s'amusait avec lui, soit sa mort l'avait secoué. Après tout, pensa le démon, la première fois cela devait toujours faire bizarre...

Soudain Esenheim tiqua. "Le papa et la maman"? Il avait peur de comprendre...

Nayris s’était bien amusée. Elle avait adorée sentir maman-Eylin brossé ses cheveux quelques peu… électriques. Puis elle était partie pour une longue balade dans le Charnéon. Quel délice de sentir les os craquaient sous ses pieds et le doux frémissement des cadavres en train de disparaître dévoré par la brume. Puis était venu l’heure de préparer le repas. Elle s’était bien divertie à manipuler les sentiments devenus tangible. Ainsi ils avaient malaxé, broyer, remuer des pattes gluantes, des liquides collant et des perles rappeuse pour former un repas digne des plus grands chefs.
Malheureusement « ses parents » manquaient de conversation et puis elle sentait qu’ils commençaient à se désagrégée dans l’atmosphère délétère des limbes. Un petit bout d’ongle par ci, un morceau de peau par là, une plaque d’armure, une touffe de cheveux… Il est tellement facile de détruire les corps… Les âmes étaient parfois plus coriaces en revanche et c’est là que Nayris s’amusait réellement. Torturée les héros et les chevaliers servant, trouver leur par de sombre… Pourvu qu’ils n’aient pas été bénit par Yehadiel elle pouvait les consumer de l’intérieur pendant une éternité avant qu’ils ne s’en rendent compte et abandonne.
Renvoyer des gens dans le monde pouvait aussi être un bon plan, son investissement était souvent rentabilisé par le nombre de personne que son obligé lui envoyé et il revenait toujours profondément changé. Eylin et Esenheim était encore un peu maigre malgré leurs potentiels.

Sagement assise Nayris pris une grande gorgée d’une liqueur noirâtre et fixa ses parents. Ses jambes se balançaient furieusement sous la table et elle entonna une petite comptine quelque peu macabre.

Elle se leva soudain tandis que la table disparaît et se retrouva devant Esenheim.
- On s’est déjà bien amusée tous les deux, déclara-t-elle en penchant légèrement la tête Sa main se posa sur l’armure de sa victime provoquant une décharge de souffrance. Le moindre contacte avec la Mort est douloureux. «Que tu es froid !» S’exclama-t-elle soudain avant de sourire sans que son expression soit en rien amicale. «La chaleur te fera fondre… Prends garde au soleil la lumière est vicieuse… Murmura-t-elle avant de le faire disparaître. Puis elle se tourna vers Eylin. Son simple regard suffit à l’immobilisé complètement. Elle le toucha à son tour et ajouta. « Le bonheur est un sentiment dégoutant. Il pique et est rempli d’amertume…» Elle rit et le renvoya à son tour.
- A bientôt, ajouta-t-elle certaine qu’ils l’entendraient avant de partir en quête d’autres partenaires de jeu.