Voyager, voyager, voyager...
Elyin s'etira sur son lit.
Revenir dans le Ciel faisait rejaillir en lui des souvenirs deroutants. Il se voyait encore arpenté le pays de chateau en chateau pour conseiller les nobles.
Plus lointain encore, il se revoyait parcourir le pays de village en village.
Et recement, quelques mois plus tôt sa rencontre avec Jenifael. Rencontre qui lui laissait un amère gout d'inachevé. Il avait fuit.
Non, pas fuis.
Si.

Le jeune homme repoussa ces pensées. L'armée qui l'accueillait ne laissait pas de place à ceux qui regrettent. Assumer jusqu'au bout ou se faire écraser.
Une chance pour lui d'avoir trouver un post qui lui evitait de trop cotoyer les plus violents de l'armée. Sans vouloir dire que les plus haut dirigeants étaient des agneaux, ils avaient trouvés un potentiel chez Elyin qui lui assurait d'être toléré.
Et récemment, les cours dispensés par John, bien que douloureux et psychologiquement catastrophique, lui avaient donnés les bases du combat.
Aussi attendait-il avec un mélange d'angoisse et d’excitation de pouvoir tester ses nouvelles capacités.

Le jeune homme sauta dans ses bottes, sorti de l'hotel, alla chercher sa monture dans les écuries et parti à l'autre bout de la ville. Il devait retrouvé ce qu'on lui avait présenté comme "un élément particulier mais au fort potentiel" de l'armée.
Il entendait encore le ton ironique de son superieur qui ne voulait dire qu'une seule chose "je t'en dit pas plus mais je donnerais cher pour pouvoir etre la et voir ta tête..."
Pourtant, après Démon, Lycan, vampire, ... et autres creatures hantant les quartiers de l'aile, plus grand chose ne pourrais l'étonner.

Le Dragon Noir avait accepté de se rendre à Sylfiria pour rencontrer un dénommé Elyin, on ne lui avait pas précisé la raison de cette rencontre et pour tout dire, il s’en fichait complètement ! On lui avait en même temps donné un billet pour le grand théâtre de la ville, un lieu magique où il était difficile de rentrer et encore plus difficile d’obtenir des places. Zaïthan n’en faisait qu’à ça tête et les gradés de l’empire avaient trouvé des stratagèmes pour lui faire accepter les missions, un petit jeu qui était grandement favorable au Dragon.

Donc il était dans la grande ville du ciel entrain de trainer dans le quartier commerçant, ce n’était pas souvent qu’il venait ici donc Fear en profitait pour faire des emplettes. Mais malheureusement, l’heure du rendez vous avec le fameux Elyin approchait et il lui était impossible de s’y rendre. En effet, le Dragon se retrouvait bloqué dans un nouveau costume pendant qu’un tailleur prenait les mesures nécessaires pour le réajustement etc… Il avait bien pensé à envoyer son partenaire Platon (son bulldog) aller chercher le jeune homme mais c'était un risque inconsidéré et il préféra demander au tailleur.

- Chère Monsieur, serait-il possible que l’un de vos employés porte un message pour moi ?

- Et bien oui, quel est le message ?

- C’est pour un homme nommé Elyin, il faudrait lui dire de me retrouver ici.

Il indiqua l’endroit du rendez vous initiale au jeune apprenti et lui donna même une petite pièce pour se service. Zaïthan se demandait si son nouveau costume serait prêt pour le spectacle de ce soir, surement pas...

Elyin trouva la place du rendez vous avec 5 min d'avance.
Soulagé de ne pas etre en retard, il laissa sa monture à un jeune gamin lui rappelant son enfance vagabonde. Comme il était étrange d'être ainsi passé de l'autre coté de cette etrange barrière qui separaient le monde aisé et celui ou la vie de chaque jour est une incertitude!

Il patienta tranquillement 10 min, ressortant notes, rapports, ... sur la division martime de l'armée. Sujet qui l'ennuyait profondément jusqu'a ce qu'il arrive a sa partie préféré, les fiches de tout les millitaires ou autres employés dans l'armée. Très peu de details, la psycologie n'étant pas le fort de l'administration, mais il se passionait a chercher liens, histoire, ...
Il y arrivait donc quand un jeune homme arriva au pas de courses vers lui.
Il haussa un sourcil. Bien qu'il ne faille pas se fier aux apparences, il peinait a croire que ce fut là une piece maîtresse de l'Aile.

Et effectivement, c'était tout autre chose.
Quand l'affaire lui fut expliqué, il remonta rapidement en selle et parti vers la boutique indiqué par le jeune apprenti. Après quelque égarement du a une orientation interne fort défaillance, il parvient sur les lieux et poussa la porte.
- Bonjour, je cherche un certain Zaithan. Annonça-t-il, étonné lui même de la solennité de son ton.
Pourtant, l'instant lui semblait plus comique qu'autre chose. Que venait faire ici cette personne si importante? La boutique recelait-elle quelques pieces secrète?

Il decouvrit un homme de grande taille, aux yeux etranges, au visage presque inhumain, un etrange sourire dessiné par de longue cicatrice...

- Je suis Zaïthan, vous devez être Elyin si je ne m’abuse ? Enchanté !

Quand il lui serra la main, Elyin resta silencieux, interloqué par ce contraste entre les paroles chaleureuses et le physique déstabilisant de l'homme.
Zaïthan se changea et ils sortirent dehors, où il se retourna pour parler a la vitre.

- Tu attends quoi ? on y va !
Un gros chien sortit, nochalant, accentuant l'impression d'Elyin que cette journée allait lui donner des noeuds au cerveau.

- Et bien jeune Elyin, avez-vous faim ? Car moi oui, donc si cela vous convient, nous pourrions trouver un endroit où nous restaurer !

Et il parti d'un pas décidé. Le jeune homme mis quelque secondes a se mettre en route et rattrapa Zaithan pour se placer a sa hauteur. Il prit le temps de le regarder plus précisément. Quel age avait-il?
La foule se densifia et il dut se re-concentrer sur sa trajectoire.

- Qui êtes vous? Osa-t-il demander alors qu'ils sortaient d'une grande avenue et s'engoufrer dans une ruelle plus calme.
Comme souvent, il perdait pied. Toutes ses phrases préparées, reflechies, remaniées, ... s'envolait et il se retrouvait a poser des questions... floues.

Ils remontèrent la grande artère commerçante en se frayant un passage dans la foule, Elyin se rendait-il compte qu’on les laissait passer naturellement ? Que personne ne se mettait devant eux ? Ils bifurquèrent ensuite dans une petite ruelle beaucoup moins fréquentée, le dragon donnait surement l’impression de savoir où il allait mais ce n’était pas tout à fait vrai. En effet il se fiait seulement à son odora, Zaïthan avait sentit une bonne odeur de cuisine et avait décidé de la suivre en espérant tomber sur un restaurant….

- Qui êtes-vous ?

La question aurait pu le faire sourire s’il ne portait pas déjà un grand sourire sur son visage.

- Je suis Zaïthan, simple membre de l’Empire sans aucun grade dans la hiérarchie.

Il avait parlé sur un ton ironique même si c’était strictement la vérité. A quoi bon vouloir un grade ? Il se savait déjà bien supérieur aux autres et la hiérarchie n’était pas quelque d’important pour lui.

- Et vous jeune homme ? On ma demandé de venir jusqu’à Sylfiria pour rencontrer quelqu’un, êtes vous un super espion ou un haut gradé ? un informateur peut être ?

Platon qui marchait devant s’arrêta devant la porte d’où venait la bonne odeur. Sans chercher à comprendre, Zaïthan rentra dans le bâtiment. C’était une petite maison qui ne payait pas de mine aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur. Une femme était entrain de faire à manger dans la cuisine qui faisait aussi office de pièce principale.

- Qui êtes-vous ? dit-elle d’une voix tremblante d’où la peur s’échappait.

- Juste trois pauvres âmes affamées, nous avons senti une douce odeur venir d’ici donc nous nous sommes permis de rentrer.

Le dragon s’avança du modeste four pour regarder à l’intérieur.

- J’aimerais manger se que vous avez préparé gente dame ! et je payerai volontiers…

Et en accompagnant ses paroles, il sortit deux pièces d’or, une somme surement colossale pour la femme au vu de la maison qu’elle habitait.

- Deux autres si je trouve cela bon…

Elle le regarda avec des grands yeux en se demandant si c’était une farce où non puis attrapa l’or et le rangea dans sa poche.
Zaïthan s’assit à la table et invita Elyin à faire la même chose en poussant sa chaise avec son pied.

- Ça sent bon donc je suis confiant ! dit-il comme pour rassurer le jeune homme.

Pendant ce temps, la jeune femme s'activait juste à coté d'eux pour améliorer son plat.

La réponse de l'homme tira un sourire a Elyin. "Comment ne rien dire avec finesse et diplomatie"! Sa question en revanche était bien plus précise et ne lui permettait pas un tel tour de passe-passe.
Il prit donc le temps de choisir avec soin ses mots pour répondre.

Elyin secoua la tête en voyant Zaithan pénétrer dans ce qui était tout sauf un restaurant. L'armée de l'Aile avait ce grand potentiel de toujours surprendre ceux qui avaient grandis dans un contexte plus.... normal.
Il sentit la peur de la femme monter en lui. Envie de disparaître, de revenir en arrière pour partir a temps... Il se contint, utilisant sa raison pour contrer ses émotions.

Assis a table, Elyin répondit:

- Un super espion? Qu'est ce qu'un super espion ferait au sein même de son armée!? Si j'avais cette compétence je serait déjà dans les rangs rebelle!
L'idée l'avait fait sourire. Il était exactement le genre de personne incapable de cacher ses émotions.
- Je travaille simplement comme conseiller auprès d'un des officiers.
Il hesita et joua carte blanche.
- Je ressent les émotions des autres, ce qui est particulièrement utile pour connaitre l'allegeance que portent les autres à l'Aile Tenebreuse.

- Un super espion? Qu'est ce qu'un super espion ferait au sein même de son armée!? Si j'avais cette compétence je serait déjà dans les rangs rebelle!

- Vous êtes peut être un espion de l'Empire qui joue l'espion pour la rébellion, une sorte de double jeu, ce serait fort ! très fort !

- Je ressent les émotions des autres, ce qui est particulièrement utile pour connaitre l’allégeance que portent les autres à l'Aile Tenebreuse.

Voila donc pourquoi on l'avait envoyé ici, c'était pour passer au detecteur de mensonge...

- Donc vous êtes là pour tester mon "allégeance" c'est bien ça ? Et en quoi le fait de ressentir les émotions peut vous permettre de voir si je suis un bon petit soldat ou non ? Je veux dire par là que l'on peut détester l'empire mais lui être fidèle, que l'on peut ressentir de l'amour pour une personne tout en la poignardant dans le dos, non ? Donc comment ça fonctionne...? Par exemple pour cette femme *dit il en désignant la jeune femme entrain de sortir les repas du four*, vous avez peut être du ressentir le mépris et la peur qu'elle a envers son mari, et pourtant elle est bien la et ne fera jamais rien contre lui... Donc, comment faite vous pour dire si quelqu'un est du bon coté de votre "ligne d'allégeance" ou non ?

Le Dragon regarda sérieusement Elyin comme si il voulait lire en lui, son couplet sur la femme avait été réalisé à l'aide de son pouvoir, en rentrant dans la maison Zaithan avait directement sentit la peur de la femme puis le soulagement... hors, deux inconnus qui rentre dans une maison ne devrait pas être un soulagement pour une femme non ? Mais pour elle si, elle avait eut peur que ce soit son mari qui rentrait alors que le repas n'était pas encore cuit, peur de sa réaction, peur des coups.

Et enfin, la maitresse de maison apporta deux assiettes avec un drôle de plat. D'abord une tranche de pain légèrement grillé, un lit de tomate coupé en petit morceau, dessus quelques petites tranches de viandes, des morceaux de pommes de terres et de courgettes recouverts d'un fromage fondu et une nouvelle tranche de pain. Zaïthan en avait l'eau à la bouche.

- Merci beaucoup ! je crois que je vais me régaler.

La femme lui fit un petit sourire avant d'avoir comme un spasme, ses yeux s’agrandirent, sa bouche s'ouvrit, son cœur s’accéléra dangereusement et elle tomba à genou. La scène ne dura que quelques secondes et lorsqu'elle revint à elle pleine de sueur, la jeune s'excusa en pleurant.

- Calmez vous, ce n'est rien, juste une crise d'angoisse, c'est passé... allez vous reposer.

Puis Zaïthan attaqua son repas comme si rien était arrivé, il jeta un œil à Elyin pour voir sa réaction. Il disait ressentir les émotions des autres non ? alors avait-il perçut cette peur venu du plus profond de cette femme et qui l'avait totalement submergé sans prévenir ? Bien sur c'était l’œuvre de Zaïthan, mais il n'avait pas fait grand chose, la peur était déjà grande chez elle, il l'avait à peine amplifié...

- Quelque chose ne va pas ? vous devriez manger, c'est excellent !

Au nom du Démon colonisateur, Elyin se concentra pour retenir la reaction de Zaithan et fut soulagé de sentir ni mépris ni dévotion. Voila qui allait lui eviter bien des ennuis.
Il écouta l'homme avec curiosité. Indéniablement, celui -ci possédait une sensibilité aux émotions des autres, ci ce n'est le même pouvoir qu'Elyin.
La question le forçait à réfléchir encore plus sur ce pouvoir qui, même s'il faisait parti de lui, lui semblait receler bien des aspects encore inconnu. Un organe dont on se sert quotidiennement sans le comprendre, un peu comme le cerveau.
Il répondit donc, énonçant ses idées en même temps qu'il les découvraient.

- Si je me permet de formuler un avis sur un tel sujet qui peut parfois couter la vie a des gens, c'est que les émotions qui animent les personnes normales dépassent la simple idée d’apprécier ou non. Il y a une multitude d'autres sentiments sur lesquels personne n'a mit de nom, de mot car beaucoup se contentent de l'amour, la haine, la peur, le respect, l'admiration, ... Et je ne sens pas mais ressent ses émotions, ce qui les rends infiniments plus precises et évocatrices. Ajoutez-y que chez quelqu'un de trop confus, trop contradictoire je ne mettrais pas d'avis definitif! Avec tout cela, je suis persuadé que mon rapport est le bon. Et bien sur, tout cela reste un avis et jamais personne ne s'en contente.

Alors qu'il parlait, il se rendit compte qu'a nouveau, la situation lui échappait. Il était en train de parler, parler, parler, ... Et il ne savait toujours rien sur Zaithan.
Il allait l'interoger quand la jeune femme vint déposer les plats. Géné, il n'osa rien dire, alors que son compagnon, parfaitement à l'aise, la remercia avec politesse.
"A croire qu'il prend tout ses repas de cette manière..." Pensa-t-il. Ce qui ne l'aurais pas surpris...
Il fut interrompu dans ses pensées par une violente vague d'angoisse. Instinctivement, il chercha la source et son regard croisa celui de leur hôte, décuplant l'intensité de son pouvoir. Ses mains agripèrent la table et il se mordit les lèvres pour tenir bon. Etrangement, les quelques images qui flachèrent dans son esprit semblait desaxé, comme une image trop agrandie, un dessin regardé de trop près...
Rapidement, l'assaut cessa et Elyin se redressa sur son siege, conscient qu'il devait être bien pale.
Quand Zaithan rassura la jeune femme, il repensa a son hypothèse... L'homme n'avait pas bronché pendant les secondes écoulés, il se ressentait donc pas les sentiments des autres. En revanche, il avait parfaitement décrypter ce que venait de subir la malheureuse...
Il resta immobile, se remettant encore de ce qui venait de se passer, quand Zaithan l'interpella:
- Quelque chose ne va pas ? vous devriez manger, c'est excellent !
Machinalement, il découpa un morceau du plat mais ne mangea rien, trop interloqué. La curiosité qu'il éprouvait n'était pas la sienne, mais il n'y pouvait rien et de nouvelle questions se mélèrent aux autres.
Incapable de mettre de l'ordre dans son esprit, il fit simple:
- Vous l'avez ressentit? Vous l'avez sentit?

- Ce n'était pas difficile de voir que cette femme avait peur...
Elyin se renfonça dans son fauteuil. Il n'avait jamais envisagé devenir impressionnant ou charismatique et si l'idée lui aurait traversé l'esprit, des personnes comme Zaithan le remettait clairement à sa place. Il n'avait pas les cartes necessaires pour jouer en egal face au dragon, son seul réconfort étant que personne n'aurait put reelement tenir en respect l'homme qui se tenait face à lui, sinon l'Aile tenebreuse qui avait d'autre chat a fouettter.
- Bon, j’arrête de me jouer de vous, je répondrais à vos questions et je passerais votre test.
Peu convaincu mais reconnaissant de cette marque d'attention, Elyin se força à regarder Zaithan dans les yeux pour accroitre l'intensité et la precision de son pouvoir.
- Aile Tenebreuse. Demon. Failles. Zelphos. Aile Tenebreuse.
Après quoi il enchaina sur une autre serie de mot. Il se sentait toujours très stupide dans ces moments mais il était certains de ne pas etre influencé par les paroles de son interlocuteur et se forçait ainsi à ne se fier qu'a son pouvoir en laissant de coté ses impressions personnelles.
- Partisants de l'Aile. Armée. Force Démoniaque. Intervention. Manipulation. Torture. Partisant d'Aile Tenebreuse. Armée d'AT.
Il se tue un instant et repris
- Combat. Tuer. Vaincre. Battre. Soumettre. Sang.
Une dernière serie indispensable;
- Rebelles. Un long silence puis: "Rebelles. Glaces. Opposants. Rebellion. Rebelle. Galaad. Rebellion.
Elyin hesita un cours instant et ajouta:
Aile Tenebreuse. Rebellion. Aile Tenebreuse. Rebellion. Aile Tenebreuse. Rebellion. Aile Tenebreuse. Rebellion.
Conscient de l'impression qu'il donnait ainsi, il se permit tout de même un sourire de satisfaction en continuant à alterner les deux camps.
... Rebellion. Aile Tenebreuse. Aile Tenebreuse. Aile Tenebreuse. Rebellion. Aile Tenebreuse. Rebellion. Rebellion. Aile Tenebreuse. Rebellion. Rebellion.
Sans la moindre transition, il termina:
- Toi, Zaithan.

Comment devait-il réagir ? Que faire lorsqu'un individu vous fixe en disant des suites de mot pour lire en vous ? Selon lui, Zaïthan devait se concentrer sur les mots, cela permettrait sûrement à Ely de ressentir ses émotions plus facilement. Mais était-ce nécessaire ? Si il pensait à autre chose sans faire attention aux mots, cela influencerait-il l'expérience ? Peut être qu'il serait alors impossible à Elyin de lire en lui. Donc que faire ? Le dragon méditait la dessus tout en écoutant, que d'une oreille il faut l'avouer, son interrogateur. Il n'avait pas encore décidé quoi faire que le jeune impériale s’arrêta.

- Toi, Zaïthan.

En entendant son nom et voulant voir si Ely' ne ressentait que les sentiments ou si il pouvait aussi voir des brides d'images, le dragon pensa à sa vrai forme, la voyant clairement dans sa tête. Mais sa vrai forme lui faisait penser à l'époque ou il avait décidé d’arrêter de l'utiliser... Il ne devait pas y penser, c'était le passé, il se concentra donc sur sa forme draconique en essayant de voir une réaction sur le visage de l'homme en face de lui.


- Alors ? Épreuve réussi ou non ?

Qu'avait ressenti Elyin ? Qu'avait-il vu ?

[envoi un mp si tu veux des infos x) ]

Elyin détacha son regard des yeux de Zaithan et le lien s'affaiblit. Il retint un soupire.
Personne, personne ne ressentait les choses de la même façon. Pour comprendre avec précision le fonctionnement des émotions de quelqu'un, il fallait parfois plusieurs heures.
Pour certains, qui lui ressemblait dans leur manière de ressentir les choses, il ne mettait pas longtemps à décrypter leur langage émotionnel, mais en contrepartie, il peinait à les différentier des siennes.
Pour d'autre, comme Zaithan, aucune chance de confondre leurs émotions mais les comprendre était bien plus difficile. Si les plus simples avaient un langage universelle, saisir leur subtilités était bien plus difficile mais tout aussi important. La palette de peurs, de colère, de désir, .. que l'on pouvait ressentir était si étendu et pouvait mener a des conclusions bien différentes.

Pour Zaithan, il fut surpris de sentir le questionnement face à ses premières énumération.
Pas de dévotion pour l'Aile, pas de patriotisme envers AT. Mais non plus envers la rébellion. Et pas de haine ni pour l'un, ni pour l'autre.
Un indifférent... Comment pouvait-on rester aussi neutre face à cet affrontement? Le regard de Zaithan était vieux, il avait sans doute beaucoup vécu, suffisamment pour connaitre les conséquence de l'étrange guerre qui opposait l'armée aux rebelles.
La réponse lui fut donné dans les dernière secondes. Il se sentit soudainement puissant; plus puissant qu'il n'aurait jamais pu imaginer l’être. L’indifférence de son interlocuteur s'expliquait beaucoup mieux...
Bien que surpris, il laissa passer l'étrange nostalgie, peut être même teinté de tristesse qui vint par la suite. Il n'était pas rare que les interrogés se perdent dans leur souvenirs, dans leur monde intérieur a l'évocation de leur noms.

- Alors ? Épreuve réussi ou non ?

- Tu es plus qu'un simple "element prometteur".... Mais tu ne nous fera pas de mal...

Il repoussa son assiette.

- Je n'en demanderais pas plus de toi.