Le jour était sur le déclin lorsque la diligence de Lara entra dans la capitale. Avec le soleil couchant, le verre des tours entourant la ville donnait une multitude d'éclats colorés. La capital semblait presque irréelle tant elle était belle. La vampire eut un pincement au cœur en songeant que cette magnificence était au main d'un individu incapable d'en apprécier sa beauté. Devant cette scène qu'elle avait déjà vu pourtant un nombre de fois incalculable, la vampire retrouva dans sa mémoire brumeuse la sensation d'une caresse de son amant d'allure simiesque. Avec un léger sourire, elle se souvint des moments passés avec lui. Elle se rendit compte, avec surprise, que songer à son amant mort à cause du démon ne lui faisait plus aussi mal qu'avant. Son esprit s'envola quelques secondes du côté de Jenaël et un sourire heureux et rêveur flotta un moment sur ses lèvres.





La vampire revint à la réalité quand elle sentit le mouvement de sa voiture s'arrêter. Elle regarda Lya qui lui lança un de ses sourires félins comme elle en avait le talent. Le sourire était un brin ironique et Lara comprit que son lynx avait parfaitement saisi où s'était perdue son esprit alors qu'un réel bonheur s'était peint sur son visage. Levant les yeux au ciel, elle descendit de sa diligence en reprenant son masque d'archevêque : Froide et hautaine. Lya, à ses talons, étouffa un rire discret derrière un doux ronronnement.

-Votre grâce, lui dit un valet en s'inclinant face à elle jusqu'à presque toucher le sol avec ses cheveux. J'espère que vous avez fait un bon voyage.

La vampire ne prit même pas la peine de répondre, pourtant l'homme continua.

-Un certain Esenheim est venue à la cathédrale en votre absence. Nous lui avons dit qu'il devrait revenir pour vous voir.

Lara ne laissa rien paraître sinon une légère surprise à peine feinte, et se contenta de hausser un sourcil d'un air peu amène.

-Vous avez bien fait, se contenta-t-elle de commenter

Échangeant un regard avec Lya, elle sortit de sa poche une lettre à destination de Grenaak Aruseth, et la tendit au lynx qui la prit dans sa gueule en acquiesçant avant partie en courant immédiatement. La vampire regarda distraitement la course de Lya avec un air songeur. Elle avait fait beaucoup de rencontre ces derniers temps entre Linvala, Grenaak et Jenaël. C'était quelque chose de nouveau pour la vampire habituée à la solitude. Lya avait senti que Lara s'ouvrait plus ses derniers temps, et elle appréciait cela. Depuis la perte de Djidane, l'archevêque s'était emmurée, et les mensonges qu'elle donnait sans cesse aux pions du pigeon noir ne l'aidait pas. Quelque chose lui soufflait que la visite du chef de la milice n'était en rien une bonne nouvelle.

Même si Lara était habituée au mensonge, jouer un rôle sans cesse n'est pas quelque chose de facile à porter. La vampire savait que plus tôt elle en finirait mieux ce serait, mais d'un autre côté, elle pouvait se permettre de fréquenter des pantins comme ceux de la réunion d'officier qui avait eut lieu avant son départ pour Sola. La vampire sentait que sa détermination avait changé, et cela depuis un moment déjà. Ce n'était plus pour la vengeance qu'elle se battait, pas lus pour la liberté de tous. Évidemment qu'elle voulait venger Dji' et que la liberté était pour elle un maître mot ! Mais ce qu'elle voulait c'était pouvoir vivre un jour comme elle l'entendait. Elle désirait pouvoir retrouver cette fille qu'elle avait était en compagnie de Jenaël.


Cette phrase... elle résonnait encore dans l'esprit de Lara comme une délicieuse mélodie. La vampire savait qu'il y avait bien plus qu'une rencontre derrière cette promesse. Il y avait aussi un amour naissant, l'espoir d'un avenir commun.

Quand un de ses hommes lui demanda si elle allait bien, elle répondit que oui très sèchement, puis, congédiant ses valets, elle leur ordonna de rentrer ses bagages, avant de se diriger vers la cathédrale. Le prétexte était simple : Le recueillement après quelques jours de méditation. Officieusement, elle aimait cette cathédrale pour sa noirceur, son côté ténébreux qui correspondait tout à fait à sa personne. Il s'agissait d'une œuvre architecturale qui représentait tout qu'était la vampire. La nuit, le lieu sacré était d'une beauté fantomatique merveilleuse. Beaucoup en avait peur, la disait même hanté des démons que l'Aile avait tué. Mais Lara avait su en apprécier les sculptures et les voûtes gothiques.

Époussetant sa robe, la vampire marcha vers l'immense bâtisse avec encore son sourire rêveur au lèvres. Sa robe, noire comme d'ordinaire, était composée de son corset de combat, une pièce en cuir travaillé, dont le corsage soulignait sa taille menue, ainsi que d'un jupon froufroutant avec des bordures pourpres rappelant sa condition de religieuse. En dessous de ses jupes, Lara portait bien évidemment son pantalon de combat en cuir tout aussi noir que son corset. Comme toujours lorsqu'elle voyageait, elle avait prit attention à avoir une belle tenue qui la mettait en valeur, mais pouvait aussi dissimuler son arsenal de combat, les deux cimeterres à sa taille compris. On ne savait jamais ce qui pouvait arriver en chemin. Les routes n'étaient plus aussi sûre qu'il fut un temps.

Alors qu'elle s'approchait de son antre, la vampire se figea, alerté par une odeur inhabituelle. Une odeur qu'elle avait déjà senti auparavant et qu'elle avait ensuite craint de repérer dans son dos, et voilà qu'elle la trouvait dans sa cathédrale. Fermant les yeux, la vampire se concentra sur l’intérieur du bâtiment dans lequel elle allait entrer, et perçue en effet une présence. Des frottements de tissue, le cliquetis du métal. Pas de cœur, pas de sang. Esenheim l'attendait, elle en était certaine.

Prenant une inspiration profonde et contrôlée, la vampire entra par son office, et apparue dans la cathédrale par son chœur. Elle savait que d'ici, les vitraux renvoyaient la nuit des lueurs qui lui donnait un air fantasque. Ses bottes à talons assez hauts claquèrent sur le marbre blanc d'un son qui ressemblait étrangement à un glas. La vampire se surpris à afficher un air serin, voir même bienveillant à l'encontre du chef de la milice de l'ombre.

Elle ne sut pourquoi, mais quelque chose sur cette étrange armure ne lui laissait présager rien de bon. Lara put au moins avoir la joie de savoir Lya loin de tout cela.

-Le chef de la milice en personne dans ma cathédrale, dit-elle un brin ironique, bien que son air indiquait que ce soit bon enfant. Je suppose que, au vu de l'heure, vous venez pour moi et non pour l'architecture admirable de ce lieu sacré ?

Lara, arrivée devant l'armure, se tint droite, debout sur les marches du chœur. Ainsi, elle le dominait en taille, et lui montrait clairement qu'ici, elle était chez elle et qu'il ne pouvait se permettre de la traiter comme une « simple religieuse ». Son visage enfantin était avenant et ses yeux curieux. Lara se donnait à fond dans son rôle. Elle avait redouté la visite de cet homme, et ne pouvait que deviner le but de sa présence en ces lieux. Aussi devait-elle le convaincre de sa bonne foi... sans mauvais jeu de mot.

[hrp : Un peu plus cour que toi, désolé, je ne suis pas vraiment fan des postes hyper longs, je trouves que ça nuit à la lisibilité et à la fluidité ]

Esenheim n’eut pas à attendre longtemps, rapidement, Obscura entra dans la cathédrale. Il l’observa, alors qu’elle se mouvait avec complaisance dans les ombres qui les entouraient, il l’observa avec beaucoup d’attention.

Une démarche souple et élancée, une forme de satisfaction il dirait, probablement satisfaite de retrouver ton repaire après tout. Elle ne prit pas tout de suite conscience de sa présence. Elle s’immobilisa.
Esenheim restait aussi immobile qu’une des nombreuses statues décorant le bâtiment. Mais il ne prendrait pas longtemps à la vampire pour que rendre compte de sa présence. Comme la vampire, au cœur de la nuit son pouvoir était à son maximum. Bercé par les ombres et la fraîcheur nocturne. Des volutes de fumée continuaient de s’infiltrer dans la cathédrale, donnant une atmosphère moitié féérique, et moitié lugubre.
D’une façon ou d’une autre, elle l’identifia. Prends un bref instant, Esenheim sentit une pointe d’appréhension au fond de son cœur, on ne pouvait pas appeler ça de la peur, non, elle semblait au-delà d’un tel sentiment.
Elle le regarda, et se dirigea vers lui. Le démon était toujours aussi immobile qu’une tombe.

La vampire ne laissait rien paraître, si ce n’est une pointe de fierté et d’arrogance dans le regard. Esenheim y perçu même une vrai marque de défis, puis tout d’un coup, cela changea du tout au tout.
Elle se plaça au-dessus de lui, Esenheim décida d’y voir une nouvelle marque de défis, même s’il s’en moquait.

Ce qui mit le plus la puce à l’oreille d’Esenheim, fut son changement d’attitude. Du port altier, et de sa démarche fière, tout d’un coup il le resta rien. Une vrai scène de ballade, alors que le méchant l’attendait, le héros, au traversé d’un coin d’ombre change d’attitude…

Esenheim hésitait, quelque chose clochait, ce changement d’attitude ne collait pas avec le personnage. Il s’attendait à une approche arrogante, après tout, il était sur ton territoire, ils ne s’aimaient mutuellement pas… et à la place, cette forme de défi. Le défi, en soit, était attendu, et même apprécié, mais cette façon de l’enrober de sucre…
Le même genre d’attitude que pouvaient avoir ses subordonnés, sauf qu’ici, le démon n’avait aucune juridiction sur elle, et elle le savait parfaitement. Donc pourquoi ? Esenheim essayait de ne pas se bloquer sur une idée préconçue, certes l’accusation d’Elyin résonnait en lui, renforcée par ces attitudes étranges, mais ce serait une erreur de voir comme preuve tous les éléments qui concordaient.
Néanmoins, plus cela allait, plus d’autres vision du passé s’imposaient à son esprit : les remarques de la vampire au mess, qui tendaient à jeter l’empire dans un traquenard…

Restant toujours aussi immobile, le démon répondit juste :



J’aurais en effet aimé m’attarder plus longtemps que la beauté des lieux, après tout, autant accorder ceci aux religieux, à défaut de toute autre utilité, ils sont des mécènes de goût.

Il fit une pause



Malheureusement… je ne suis pas venu ici pour admirer ces édifices, et d’ailleurs, à voir votre jeux d’acteur, vous avez une idée très précise de ce pour quoi je suis ici, n’est-ce pas ?...

Le démon reprit


Les démons ont ceci pour eux qu’ils sont naturellement capable de sentir des émotions telles que la peur, et votre cœur est tout sauf apaisé par ma présence. La seule question qui demeure est donc : Qu’êtes-vous capable de m’apprendre d’intéressant que je ne sache pas déjà ?



Le démon avait tout le temps devant lui. A l’heure même où ils parlaient, il avait envoyé ses agents interrogé tous ceux qui pouvaient éventuellement lui en apprendre plus, avec consigne stricte d’emmener directement en salle de torture tous ceux dont la version ne concordait pas aux nombreuses informations qu’il avait pu glaner, ou avec les versions des autres. Autant profiter du décor et de la compagnie « charmante » de l’archevêque.

La vampire se demanda avec sincérité si Esenheim n'avait pas quelques problèmes de compréhension, pour autant, elle eut un sourire ironique qui ne la quittait plus alors qu'il tentait de lui lancer des piques plus enfantines les unes que les autres. Un gamin. Cette armure vide n'était rien de plus qu'un enfant qui ne savait pas s'amuser. La remarque sur les religieux lui passa complètement au dessus de la tête, quand à ce qu'il dit sur son jeu d'acteur... elle du retenir un rire moqueur.

Il ne comprenait pas. Il ne voyait pas au delà de l'apparence qu'elle donnait. Rassurée sur ce point, la vampire eut un sourire franchement ironique sur sa supposée peur... ou du moins sur son "cœur non tranquille".

-Et bien, vous me surprenez ! Dit-elle d'un ton on ne peut plus moqueur. Je ne savais pas que les démons ressentaient les émotions... voyez-vous, aucun manuscrit n'en fait rapport. Je saurais m'en souvenir.

Mensonge. Il mentait, cela était évident. Les démons n'avait pas ce genre de pouvoir de façon naturelle. Pourquoi diable disait-il cette ânerie là ? Mais Lara ne s'attarda pas là dessus. Réellement amusée en fait, elle marcha d'un pas tranquille jusqu'au centre de la cathédrale, dans l'allée principale, sûrement celle par laquelle était arrivée Esenheim. Levant la tête vers la voûte noire, elle pris une inspiration profonde.

Elle tournait le dos à Esenheim, aussi, il ne pouvait pas voir l'air triste qu'elle portait désormais. La colère revenait doucement. Mais pour l'instant, la vampire la maîtrisait à merveille.

-Quel dommage, souffla-t-elle. Deux êtres tels que nous auraient très bien pu s'entendre...

Elle ne le pensait pas, mais elle faisait juste référence à la noirceur de sa race qui était souvent associée au mal sans pour autant que les mortels réfléchissent sur l'exactitude de son état. Pourquoi était-elle un vampire ? Cela lui revenait par bride. Elle se souvenait de sa famille.

Comment fonctionnaient ses souvenirs ? Elle ne le savait pas, si ce n'est qu'ils revenaient quand elle pressentait le risque de mourir. Comme s'il fallait qu'elle sache tout d'elle avant de mourir. Oh, elle était certaine que cet entrevue allait finir en combat. Il voudrait la tuer ne serait-ce que parce qu'elle avait tenu son rôle si longtemps. Et ce combat ne serait pas facile. Loin de là même.

Se tournant lentement vers l'armure, ses mains blanches comme de l'ivoire frôlèrent la garde de ses cimeterres jumeaux rassemblés en une seule lame, mais elle se contenta de les effleurer. Une manie qu'elle avait qui lui donnait contenance.

-Et il me semble bien que je n'ai rien à vous apprendre, lâcha-t-elle avec un air froid en le regardant droit dans les yeux.

[HRP : Et désolée du retard, j'ai vu ton mp, mais j'avais posté une abscence... j'ai eut des probleme personnelle... navrée heiiin... Et autant pour moi si les post long te gène xD]

[HRP : Désolé du retard, avec le bizutage à rallonge de mon école, j’ai manqué de temps, de plus, pour le fait de « sentir les émotions » je l’ai lu dans la description de la race des démons, après c’est peut-être une erreur de ma part, est-ce qu’on peut me tenir au courant ?]

Le démon suivi attentivement la chorégraphie de sa potentielle adversaire. Mesurant chaque pas, chaque mot.

Deux êtres tels que nous auraient très bien pu s'entendre...

S’entendre ? Non, les deux immortels avaient choisi des voies différentes, et par là, Esenheim n’entendait pas un simple choix de camp. Le temps était un impitoyable bourreau, réduisant corps et âmes en poussière. C’était là la malédiction des immortels, à jamais figé dans un éternel présent, les sévices du temps avaient alors main mise sur leurs âmes.

-Et il me semble bien que je n'ai rien à vous apprendre

Le démon se contenta de répondre, avec l’équivalent d’un sourire dans sa voix, et en se redressant de toute sa hauteur :

Détrompez-vous, vous auriez pu m’apprendre plus que vous ne croyez, voyez-vous, même si votre jolie minois a été épargné par les ravages du temps, je suis toujours curieux de savoir la réponse que vous aurez choisi pour préserver votre psyché.

Le démon et la vampire avait une chose en commun, une chose que le temps leur avait appris, c’était que ce genre de moments étaient aussi rare que riche. Le démon, comme son adversaire, comptait bien profiter de l’aspect mélodramatique du moment.

Voyez-vous, la vie est un jeu, un jeu ou l’on peut gagner, perdre, parfois rejouer. Mais c’est un jeu où à tout moment il faut accepter l’idée que l’on mise tout.
C’est la conclusion à laquelle je suis arrivé après toutes ces années. Ce qui me maintient en vie en quelque sorte.

Le démon eut un petit rire :

« La folie est telle une maladie, on en guérit, ou on en meurt » J’ai toujours trouvé que ce proverbe manquait d’un petit quelque chose, car dans notre cas, on s’en nourrit...

Le démon bondit soudain en avant, faisant tourner son arme d’hast dans son dos et en l’abattant prestement comme pour trancher les jambes de son adversaire, qui esquiva sans difficulté l’attaque en sautant en arrière.
Le démon s’attendant bien entendu à ce que son attaque soit évitée, se redressa, et ajouta :

Guerre, malheur, colère, beauté, haine, humour, mystère, terreur, tout ce qui constitue ce monde va dans le seul but de nous distraire, de nous faire croire que nous servons un but supérieur, que nous cherchons à atteindre une vie meilleurs… La paix est un mensonge, seul le chaos régit notre monde, le désir et est le moteur de l’âme, et il va toujours vers d’autres lendemain toujours aussi incertain. La seule certitude que l’on peut avoir, est qu’un jour, on va perdre, et que ce cycle va prendre fin.

Le démon fit une pause :

M’accorderez-vous cette danse ?


[hrp : Je t'ai fais "agir" pour des trucs minimes, n'hésite pas à me dire si ça ne te convient pas, et à faire pareil de ton côté, je penses avoir assez bien planté mon personnage pour que tu ne fasse pas trop d'erreur =), en passant, on demande à Albar d'arbitrer notre combat? ]

Lara apprécia les réponses que lui offrit l'immortel. Il était vrai que tout deux luttaient contre une ennemie commune : la folie. Comment avait-elle préservé son esprit de ce mal qui rode pour les intemporels ? Par la perte constante de ses souvenirs... cela lui apparaissait clair maintenant. Au fur et à mesure que les choses avançaient, ses brides de vies refluaient.

Alors il lui fallait être proche de la mort pour être enfin complète ?

Se sortant de ses pensées entièrement tournées vers son passé qui revenait se placer dans sa mémoire comme s'il y avait toujours été et non plus comme une succession rapide de flashs, Lara changea imperceptiblement ses points d’appuis en position de combat. Plus libre que jamais, la vampire n'avait plus de zone d'ombre dans son esprit. La folie ? Elle l'avait combattu de nombreuses années durant avant de s'en faire une alliée considérablement puissante.

Ce que les mortels conservent en eux en le chérissant, tout ces liens futiles car courts, la vampire les avait renversés. Oh ! Elle tenait à Jenaël, elle avait même des sentiments pour lui... Mais elle savait que la mort finirait par le prendre, lui aussi... comme toute créature que le temps n'épargne pas.

Esenheim et Lara était fait différemment, eux. Ils connaissaient tout deux la mort... à différentes échelles, cela était sûr, mais toujours est-il que le mot souffrance demeurait pour eux une simple notion qu'ils avaient du assimiler.

La folie... oui, ils s'en nourrissaient. C'était cette folie là qui permettait à Lara de changer si facilement de caractères, de mentir à tout va, de tuer des humains sans complexe... de se nourrir de leur sang. Bien qu'elle se le soit interdit, elle avait parfaitement conscience qu'elle était apte à le faire. Cela la dégoûtait, et elle se haïssait pour cela. Parce que oui, il y avait cette différence là... la jeune fille qu'elle avait été n'était pas morte en elle. La petite Lara Lidwin qui découvrait le monde et s'en émerveillait vivait toujours en elle. Voilà pourquoi elle avait tenu tout ce temps. Voilà pourquoi Esenheim et elle n'avait rien à voir.

Lorsque le démon bondit pour la toucher avec son arme, Lara était prête. Elle l'attendait, et se joua de son attaque en un gracieux bond vers l'arrière. Mais ils savaient tout deux qu'il n'aurait jamais pu la toucher. Pas si facilement. Cela permit à la vampire d'apprécier la mobilité de l'armure... Elle reprit ses estimations immédiatement, comprenant que ce combat allait être uniquement des performances. Cela l'arrangeait en fin de compte...

Le démon se redressa alors et finit ce qu'il était en train de dire sur sa conception de la vie.

-Guerre, malheur, colère, beauté, haine, humour, mystère, terreur, tout ce qui constitue ce monde va dans le seul but de nous distraire, de nous faire croire que nous servons un but supérieur, que nous cherchons à atteindre une vie meilleure…

Lara était vielle... bien plus vielle que l'armure. Des vies, elle en avait vécues. C'est cette variété qui l'avait préservée. Mais voilà longtemps qu'elle ne s'était pas offerte à un combat... Tout en elle frétillait. Ses sens... alertes, guettait chaque gestes d'Esenheim. La vampire, alors qu'il poursuivait son discours, sortie finalement ses cimeterres qu'elle laissa bien évidemment assemblés. Elle savait que la séparation des lames pouvaient être un élément de surprise appréciateur durant son combat !

-La paix est un mensonge, seul le chaos régit notre monde, le désir est le moteur de l’âme, et il va toujours vers d’autres lendemains toujours aussi incertains. La seule certitude que l’on peut avoir, est qu’un jour, on va perdre, et que ce cycle va prendre fin.

Et il prendrait fin pour le démon bien plus vite que pour la vampire. Lui s'ennuyait, elle commençait à reprendre goût à la vie. Elle ne voulait plus uniquement se venger. Elle désirait aussi apprendre à nouveau à observer le ciel sans ne craindre une lame plantée dans son dos. Elle désirait voir et entendre tant de choses. Elle ne pouvait se résoudre à mourir maintenant.

Le démon marqua une pause durant laquelle ils échangèrent un long regard.

-M’accorderez-vous cette danse ?

La vampire eut un sourire appréciateur... cette danse... voilà quelqu'un qui savait aimer les combats. Elle qui pensait ses combats sur un rythme, une respiration. Tout n'est que continuité, tout n'est que beauté. Même si la mort est présente... un combat est une danse. Une danse mortellement belle...

Sa réponse fut rapide, précise... Sa lame tournoya entre ses mains expertes, et la vampire tenta une ouverture sur le côté que le démon contra. Le but de Lara n'était pas encore de blesser, mais de percevoir la défense d'Esenheim, et par Nayris qu'elle était bonne !

-Je ne vois pas les choses de la même façon, répondit-elle alors

Dès qu'elle sentit que sa lame était bloquée, elle s'éloigna de lui en un autre bond, et disparu en même temps dans l'obscurité. L'ombre n'est que de l'ombre mais elle est annonciatrice de mort... Se repliant derrière une colonne, la vampire réapparut et laissa tomber ses jupons qui l'encombraient plus qu'autre chose. Le froissement des vêtements provoqua un léger son que Lara entendit pour autant résonner trop fortement. Elle poursuivit alors, en s'appuyant contre la pierre froide.

-J'ai plus de 300 années derrière moi. Ma force me vient de cette folie que le temps n'a pas manqué de semer... pour autant, si je m'en nourri, mon désespoir me vient de mon humanité que je me suis fait violence à préserver.

Se laissant à nouveau happer par les ténèbres, elle bougea, se retenant par moment de respirer, silencieuse comme l'ombre qui la rendait invisible. Pour autant, elle savait que le démon parviendrait à la localiser... Et elle voyait bien qu'il la cherchait. Elle ne pourrait pas jouer ce jeu longtemps. Aussi, prenant un peu d'élan, elle ne se formalisa plus qu'il l'entende. Elle prit appuie sur un des bancs présents dans la cathédrale et sauta en direction du démon en réapparaissant.

Il l'avait évidemment entendu et s'était retourné, prêt à parer, ou à contre-attaquer, mais Lara exécuta à la dernière minute une rotation qui la ramena au sol plus prestement où elle se réceptionna en une roulade rapide qui la fit arriver derrière l'armure, et, prenant appuie sur sa lame qu'elle avait laissé glisser pendant sa manœuvre, elle lança son pied dans le dos du chef de la milice de l'ombre afin de le déséquilibrer, puis, se servant de l'impact qu'elle venait de donner, elle se laissa reculer d'un ou deux mètres pour s'éloigner à nouveau de lui.

-Je suis encore celle que j'étais avant ma mort, et je ne me résoudrais jamais à en changer. Je n'ai pas choisi mon intemporalité, et être un démon me répugne... c'est peut être cela qui nous change et qui fait que nous n'ayons rien à voir.

Voilà là son art, son combat, sa danse. La vampire agissait comme pour une guérilla : De petites attaques rapides et assez inattendues. Elle se doutait bien qu'Esenheim finirait par se calquer sur son rythme et qu'elle devrait alors en changer ou bien lancer un réel combat de corps à corps, mais tant qu'elle le pouvait, ce genre de chose ne la fatiguait pas et pouvait en revanche être particulièrement éreintante pour un ennemi peu habitué.

Demeurant accroupie dans la lumière d'une meurtrière, la vampire eut un léger sourire en finissant d'une voix douce :

- Je me bats pour un idéal, pour un rêve, pour l'humaine que j'ai été. Vous souvenez vous encore de vous ?

[HRP : Je préfère que ce ne soit pas Albar car il ne trouve que nous sommes d'excellent ami et il ne serait pas très juste pour toi du coup que l'arbitre me soit attaché... Aussi, Luz se chargera d'arbitrer. Et puis désolée... c'est long.[HRP]

-J'ai plus de 300 années derrière moi. Ma force me vient de cette folie que le temps n'a pas manqué de semer... pour autant, si je m'en nourri, mon désespoir me vient de mon humanité que je me suis fait violence à préserver.

Et c’est ce qui te rend faible, pensa le démon en son for intérieur. Qu’est-ce que l’humanité ? Sinon les limites que s’imposent les vivants pour maintenir leur cohésion de groupe.
Le vampire testait ses défense tout comme il la testait elle. Elle était rapide, bien plus que lui, cela ne faisait aucun doute, il pouvait aisément bloquer tant qu’elle lançait ses attaques d’en dehors de son allonge, mais pas contre-attaquer.
Néanmoins, la vampire devait peser la quart de son poids, si ce n’est moins, et ne disposait pas d’une force d’impact très importante, sur ce domaine, il était relativement confiant, mais se méfiait tout de même, son arme double était relativement lourde et pourrait amoindrir le manque de force physique de son adversaire.


-Je suis encore celle que j'étais avant ma mort, et je ne me résoudrais jamais à en changer. Je n'ai pas choisi mon intemporalité, et être un démon me répugne... c'est peut être cela qui nous change et qui fait que nous n'ayons rien à voir.

Comme Esenheim s’y attendait, il n’était pas encore capable de suivre les mouvements de son adversaire quand elle entrait au corps à corps, il fallait d’abord qu’il lise son rythme, mais plus que tout qu’il détermine l’amplitude de ses pas.
Elle passa dans son dos et le frappa, se repoussant plus au loin de l’armure vivante que l’inverse.

Leurs styles de combats étaient parfaitement opposés, ce qui rendait le combat intéressant.

- Je me bats pour un idéal, pour un rêve, pour l'humaine que j'ai été. Vous souvenez vous encore de vous ?

Je n’ai aucun souvenir de ce que j’ai pu être, c’est peut-être ce qui nous rend différent en effet… je me suis construit en tant que tel tandis que vous vous accroché à votre passé pour définir qui vous êtes. Un moyen comme un autre de ne pas perdre l’esprit après tout.
Je suis aujourd’hui là devant vous, le parangon de mon idéologie, plus d’un siècle à entretenir ce monde de chaos, à combattre journellement, pour survivre, pour voir un nouveau soleil se lever sur le chaos. Je n’ai point d’attache, je ne suis personne, en tout cas pas au sens où vous semblez l’entendre, je me définis par mon amour de la vie, cette belle vie qui nous laisse l’occasion de se tester, d’évoluer tout le temps, et de remettre le tout en jeu.

Le vampire semblait tenter une manœuvre de guérilla, cela ne dérangeait pas du tout le démon, sa patience était infini, il était un prédateur né, et savait quand il fallait attendre. De plus, la vampire se fatiguerait bien avant lui. Transformer un combat en duel d’attrition était l’un de ses schémas favoris, ce cela lui laissait le temps de profiter du duel, de voir les atouts de son adversaire, et de savourer tranquillement son désespoir tandis qu’il perdait petit à petit toute chance de s’en sortir au fur et à mesure que ses muscles atteignaient leur limite.
Tranquillement, le démon continuait de laisser la température de la pièce chuter, il faisait maintenant bien moins de zéro, et une fine couche de givre se formait sur les poteaux de la splendide cathédrale alors que la condensation de l’air nocturne se changeait petit à petit en glace.

Patiemment, étendant son niveau d’appréhension de son environnement, le démon marchait tranquillement dans la pièce, effleurant de ses doigts les touches de l’orgue, jouant une complainte simple mais appropriée.
Les mouvements de la vampire était maintenant encré dans l’esprit du démon, chaque pas, l’allonge de ceux-ci. On apprend souvent aux combattant à mesurer l’ampleur de leur pas, trop petit, et tu deviens lent et malhabile, trop grand, et tu perds le contrôlé et la précision requise pour toute manœuvre plus développée que d’embrocher l’adversaire.
Dans sa tête, se dessinait unes à unes les possibilités, les mouvements, les ouvertures, le nombre de pas requis, l’angle de l’attaque… tous les paramètres possible des attaques que pouvait utiliser la vampire. Il en élimina certain, car son adversaire semblait encore miser sur la prudence. Cette gymnastique mentale, voilà maintenant des mois qu’il ne l’avait pas exécuté, cela faisait maintenant un petit bout de temps qu’il n’avait pas pu profiter d’un adversaire aussi intéressant.

Il est regrettable que l’un de nous doive mourir ici… après tout, avoir survécu jusqu’à maintenant fait de nous des êtres supérieurs d’une certaine façon, au-delà de la compréhension de ces chefs de guerres dont la longévité réduite les aveugle d’autant sur la réalité des choses…
Si Nayris doit m’accorder une réduction de peine cette fois-ci, je négocierais pour avoir les ailes d’ombres et l’auréole de glace qui est sensée compléter la panoplie, je suis sûr qu’elle apprécierait elle aussi l’ironie.
Quand à vous… vous pourriez lui demander quelques centimètres bien placés, cela doit être frustrant de se demander à quoi on aurait pu ressembler si jamais on avait pu grandir, non ?

[hrp : MP pour l’arbitrage]

La vampire accueillie le froid nouvellement venu avec un sourire rêveur. Cela ne faisait que l'aider à se concentrer... Tout deux avait des pouvoirs assez proches au final. Loin de ce que pouvait s'attendre le démon, le froid ne dérangeait en rien la vampire qui était, par définition, une sang froid. Continuant sa danse légère, bougeant sur un rythme qu'elle construisait méthodiquement, la vampire sentait clairement que tous deux se jaugeaient.

La douce mélodie jouée sur l'orgue résonna à l'esprit de Lara comme le début de la mort du démon. Elle l'aurait. Elle le devait. Suivant plus tranquillement l'armure selon un tracé parallèle, elle entendit ses réponses qui cette fois-ci lui parurent enfantine. Le souffle de Lara se fit plus lent, plus profond, mais aucunes volutes blanches n'étaient visibles pour la simple raison que la température du corps de la vampire était... bas.

Cette dernière, toujours prise dans son rythme s'amusa à glisser légèrement sur le marbre qui composait la cathédrale. Avait-il pensé que cette fine couche de glace pourrait la déstabiliser ?

La vampire eut un sourire rêveur en se souvenant du combat qu'elle avait mené contre les praetoriens pour obtenir son statue d'archevêque. Le sol glissant lui avait sauvé la vie, à elle et à Lya. Elle savait qu'elle ne fatiguait que très lentement quand elle n'usait pas trop de ses pouvoirs. Mais aujourd'hui, la lune était bien haute dans le ciel malgré que le nuit soit d'une noirceur sans nom. Ses pouvoirs seraient d'une grande aide, et elle le sentait bien...

Levant sa tête vers l'armure lorsqu'il lui lança sa pique, elle l'observa un sourcil arqué. Quel humour ! La vampire, habituée aux piques verbales, ne se senti nullement touchée par ce que lui avait dit le pro-AT.

-Il me semble bien que vous oubliez quelque chose, souffla-t-elle en regardant à nouveau le givre se former. C'est que je ne rejoindrais pas Nayris ce soir...

Prétentieux, cela était sûr. Mais la vampire commençait à fatiguer des piques inutilement mauvaises de l'armure... Il fallait croire qu'un siècle bien senti n'avait pas aidé à la garnison d'un humour dans ce bout de métal. Elle qui appréciait l'esprit fin ne s'en formalisa pour autant pas, préférant se replonger dans son rythme.

Ses pas le suivaient scrupuleusement, et elle se sentait entière dans ce qu'elle préparait. Évidemment que le démon percevait ce rythme... c'était le but de sa manœuvre... Il ne connaissait juste pas forcément tous les paramètres...

Alors que tout deux passèrent derrière une colonne qui les cachait de la lumière de la lune, la vampire se figea aussitôt, plantant ses pieds bien ancrés dans le sol, et fixa Esenheim un court instant. Les mouvements de ce dernier furent alors complètement bloqués. S'élançant, elle repartie à l'attaque, ne permettant à l'armure de ne bouger que lorsqu'elle sauta, soit lorsque ses pieds n'étaient plus en contact avec l'ombre. Son coup, d'une violence rare, fut pourtant paré avec habileté, et le combat réel s'engagea où Lara semblait danser. Ses mouvements étaient rapides, précis, mais il parvenait à la contrer. Même si les contre-attaques qu'il tentait étaient esquivées, il n'y avait pas de dominant. Elle était toute entière à son rythme, et elle savait qu'il le suivait, attendant le bon moment pour agir. Elle cherchait ce moment là ! Celui où lui changerait de tempo...

Faisant tourner avec grâce sa lame entre ses mains, Lara cherchait désespérément une ouverture dans la défense de l'armure, ouverture qu'elle ne trouvait pas. Lorsqu'enfin il la prit à contre-sens, la vampire bondit pour frapper, mais elle fut reçut par la partie en bois de l'espèce de lance d'Esenheim. Avec un mouvement de recul, elle eut le souffle coupé. Semblant sentir sa faiblesse, il n'hésita pas à repartir à l'attaque, et c'est alors que Lara décida que ses cimeterres seraient bien mieux séparés...

Enclenchant la garde de ce qui semblait être une épée simple, elle para le coup à gauche, et, en se laissant glisser le long du démon, elle lui laissa une estafilade marquée sur l'épaulette de son armure.

Elle s'éloigna de lui ensuite en un bond et atterrit à demi accroupi en faisant tourner ses lames. Il avait vu deux conformations de ses lames... la plus puissante, et là, elle venait de passer à la plus précise... il lui restait encore celle qu'elle manipulait le mieux, mais pas pour tout de suite... Non, la dernière conformation lui permettait d'exécuter les acrobaties les plus périlleuses en alliant la rapidité à l'agilité. Pour l'instant, elle désirait poursuivre le combat au corps à corps.

Elle n'était pas un brin fatiguée. Peut être encore un peu essoufflé par la barre au ventre qu'elle avait reçu, mais elle était toujours en forme. Dans ses yeux émeraudes brillaient la légère teinte rouge donnant une indication sur sa faim.

Elle contrôlait tout pour le moment. Du moins elle se contrôlait. Quand au combat, elle attendit patiemment qu'Esenheim reparte à l'attaque. Elle faisait tourner de temps en temps ses cimeterres entre ses mains, de façon complètement anarchique, ayant définitivement abandonné son rythme d'origine, bien qu'elle percevait toujours ce combat là comme une danse.

Calme, les yeux légèrement plissé et placé à la lumière d'une meurtrière afin que ses pouvoirs ne se déclenchent pas d'eux même, elle laissa ses canines vampiriques bien apparentes alors que ses pupilles se rétrécirent considérablement. Elle avait presque des attributs de chat, et elle en possédait l'agilité... L'armure allait-il réussir à surprendre un félin ?

[HRP : je me suis permise de te faire bouger, blablabla, si ça te convient pas, dis le moi ^^]

[hrp : Deux trois petites erreurs, mais sans grande importance vu qu’on se jauge plus qu’autre chose, juste, ma lance est entièrement en glace, pas de bois. Quand on entamera plus solidement le combat, tu feras attention à faire des postes plus court, et à ne pas trop faire réagir mon personnage car si tu as saisis ses habilités martiales assez finement, tu n’as pas exactement la façon de combattre ]



Esenheim observa patiemment la vampire glisser tranquillement sur la glace. Il ne s’attendait pas à ce qu’un vampire souffre de la température glaciale, en tout cas pas encore. Non, telle une araignée, il tissait tranquillement sa toile, patiemment, inéluctablement.
Soudain, elle l’immobilisa. Esenheim avait déjà lu des manuscrits à propos de ce sort, mais ne l’avait jamais vu en action jusque-là.
Usant de nouveau de sa vitesse, la vampire fonça dans sa garde. Esenheim prépara ses pouvoirs pour une réplique cinglante, mais soudainement, elle relâcha l’emprise qu’elle avait sur son corps, brisant sa concentration.
C’est par un simple réflexe né de décennies qu’il contra le coup.
S’en suivi quelques échanges rapides ou Esenheim compléta son modèle mental. Le rythme de la vampire avait changé, mais les paramètres physiques du combat telle que son allonge, l’amplitude de ses pas, tout cela restait dans le spectre de ce que je démon pouvait appréhender, malgré la relativement proximité du combat, il parvenait à tenir le coup, jusqu’à ce qu’elle sépare ses lames.

Tout d’abord surpris, son assaut perdit un peu de force, permettant à la vampire de le bloquer à une main sans se démettre l’épaule, son adversaire perça finalement sa garde, venant entailler son armure de glace, puis recula.

L’entaille était certaine, mais n’avait pas traversée la coquille du démon. Elle aurait aussi bien pu ne pas exister. Puisant dans l’humidité et le froid ambiant, Esenheim referma la plaie sans problème.

Mon petit minou, tu pourras griffer mon armure autant que tu veux, ça ne va pas t’avancer à grand-chose.

Cela confirmait les assomptions d’Esenheim, elle manquait singulièrement de force physique, ses assauts était bien entendu sauvage, mais dès le moment où elle avait séparé ses lames, le démon comprit qu’elle n’avait pas du combattre d’ennemi en armure depuis très longtemps. L’armure intégrale était « passée de mode », seul John s’en servait aussi pour ce que savait Esenheim.
Une fois les lames séparées, le poids de chacune était divisé par deux, réduisant d’autant la force d’impact, et comme elle ne les tenait plus qu’à une main, elle perdait d’autant en puissance.

Esenheim ne pouvait certes plus suivre ses mouvements, mais il pouvait alors très bien l’ignorer le temps de l’estropier.

Le démon ne doutait pas que la vampire se rendrait compte de son erreur, mais il ne comptait pas lui laisser le temps de rassembler ses lames pour l’instant. Elle lui avait montrée ses cartes un petit peu trop tôt, il savait maintenant à quoi s’attendre.
Le démon s’étira :

Maintenant que je suis chaud, si vous ne m’en voulez pas, je vais accélérer un petit peu

Jusque –là, le démon était resté sur la défensive, mais elle ne semblait pas l’avoir remarqué. La force d’une arme d’hast est justement l’attaque. On pense souvent qu’il s’agit d’une arme lourde et lente, si le premier constat est vrai, le second est une aberration. C’était mécanique, avec la force démoniaque de sa condition pour ne pas être encombrer par son poids, la vitesse de la pointe de l’arme atteignait alors 10fois celle des bras du manieur et pouvait d’une simple pression sur la hampe, changer de direction sans perdre de vitesse.

Le démon accéléra, son arme donna soudain l’impression de prendre vie, se jetant avidement vers les chairs de son adversaire, mordant l’air tel un serpent. Pour parer un tel choc, elle devrait au moins se servir des deux bras, et risquait fort de décoller du sol.
Le démon se contenta de quelques enchaînement simple, mais létal, souhaitant tester la défense de la vampire, mais plus que tout prêt à son prochaine mouvement, il savait qu’il pouvait rester sur l’offensive plus longtemps qu’elle sur la défensive, à la première imprudence, la première erreur, il l’estropierait.
Elle serait donc obligé de briser ce cycle, soit en rassemblant ses lames, et en contre-attaquant, ce qui serait plus risqué qu’autre chose, compte-tenu du déluge de coup, soit en se servant de ses pouvoirs.

A votre tour d’essayer de me surprendre, ma cher, montrez-moi… MONTREZ-MOI QUELQUE CHOSE D’INTERESSANT !

Il continua d’abaisser la température, brisant les jointures entre les dalles du sol, alors que l’eau gelait en dessous.
Une couche de glace s’était maintenant formée au sol et sur les murs. La vampire ne semblait pas s’inquiéter du véritable objectif de tout ceci, croyant surement que ce petit bonus était l’objectif final du sortilège qu’Esenheim tissait.

Néanmoins, attention à ne pas glisser, cela me peine toujours un peu de clouer un ennemis au sol, c’est nettement plus esthétique quand leur cadavre orne un mur ~


[hrp : Désolé si c'est pas aussi fluide que d'habitude, j'ai été obligé de faire après les nombreux éléments que tu avais ajouté dans ton post, ça a pas été facile]

Lorsque l'attaque fondit sur la vampire, elle attendit, laissant toujours tourner ses lames entre ses mains en des mouvements précis mais légèrement plus lents. Ses yeux ne faisaient que fixer l'arme magiquement influencée. Alors que le sort se rapprochait d'elle, la vampire rassembla ses lames en les enclenchant dans son fourreau, et s'éloigna en exécutant un saut périlleux arrière dont elle se rattrapa accroupis. La glace claqua à quelques centimètres d'elle, semblant la suivre encore, aussi la vampire couru vers un mur, laissant la glace donner plus d'élan à sa course, pour prendre appui contre la pierre et bondir. Ses cimeterres à nouveau sortis, elle brisa nette la glace et roula sur elle-même pour accélérer sa chute. Elle se releva grâce à une roulade, et bloqua par des passes rapides et méthodiques chaque coup que lui envoyait le démon. Ses lames séparées qu'elle maniait avec une rapidité supérieure à celle du démon parvenait, en tournoyant, à être partout à la fois, tel un bouclier meurtrier dont la vampire avait perfectionné la technique.

L'esquive était un jeu pour elle. Se battre en esquivant, en se contorsionnant... c'était une chose qui lui était propre et ce depuis qu'elle était une vampire... Elle s'en souvenait désormais... Mais plus encore que cela... ses sens étaient son point fort lorsque venait la nuit...


Agenouillée dans une branche d'arbre, Lara s'émerveillait des sons qui venaient à ses oreilles. Le bruissement des feuilles, le souffle du vent... la forêt de Drayame était si pure que chaque chose qui y vivait l'était aussi. Les sons des animaux, le bruit de leur pattes sur le sol ou le bois, le frottis de leur fourrure. Lara entendait plus qu'elle ne pourrait jamais le sentir au toucher à quel point elle était douce. Le battement d'un cœur... variable d'un animal à un autre... l'odeur du bois, des feuilles, le vent sur son visage.

La nouvelle vampire découvrait à nouveau le monde et son cœur qui lui était silencieux s'emplissait de joie. Être apte à entendre, sentir et voir toutes ces choses, à les apprécier à leur juste valeur... elle ne pouvait être une créature du mal pour cela. Cette faculté la rasséréna quelque peu, et elle se perdit complètement dans ses sensations, apprenant à les découvrir. L'ouïe était particulièrement intéressante. En se focalisant dessus, elle parvenait à reproduire, à une moindre échelle, une carte auditive du lieu.

La nuit se passait, et elle resta des heures à écouter les sons si profonds, si nouveaux. Elle redécouvrait la vie par sa mort. Se concentrant sur ses sens, elle fit le vide en elle pour les laisser l'envahir totalement afin...


… d'esquiver lestement en tournoyant sur elle-même, esquissant des pas sur le côté, toujours les yeux fermées. Elle se focalisait sur son ouïe parfaite. Entendant le moindre sifflement dans l'air, elle ne contre-attaqua pas... cela lui aurait valu plus de risques que de réussite. Ainsi, elle pouvait précéder les attaques multiples de l'armure, les dévier parfois à l'aide de ses cimeterres et de son calme plat. Elle percevait le froid qui augmentait, la glace sous ses pieds se voulant glissante... elle se jouait de cela comme elle semblait se jouer dans la gravité.

Entièrement centrée sur ses sens, elle s'amusait avec le démon, dansait selon les mouvements qu'il lui obligeait, ne déviant pas une seule fois d'une chorégraphie que l'on aurait pu croire travaillée. Lorsqu'elle eut pleinement compris comment fonctionnait l'attaque, elle recommença à jouer, en douceur, avec ses cimeterres, les intercalant entre les coups de glaces. Désormais, elle ressentait pleinement les mouvements d'air autour d'elle, tant par le son que par les souffles légers qu'elle sentait contre sa peau.

Ceux extérieurs à la race vampirique semblaient parfois oublier qu'absolument tous leurs sens étaient décuplés. La vampire savait se servir de chacun d'eux pour sa danse mortelle. Cela était typique bien des vampires. Ils n'étaient pas seulement des brutes munies d'une force décuplée, mais ils étaient aussi de complexes personnages aux perceptions sensorielles surélevées à leur paroxysme.

La vampire avait axé toute sa concentration sur sa perception de ce qui l'entourait. Elle rouvrit les yeux, toujours en étant en mouvement, et partie sur une contre-attaque bien plus puissante, visant les interstices de l'armure afin de la faire sauter. La fluidité devint son maître-mot alors que ses cimeterres jumeaux n'étaient que la continuité de ses bras. Pensait-il l'avoir avec de violents assauts ? Le vent ne se tranche pas. Il s'enroule autour de vous, passe quoi qu'il puisse arriver. Il semble être à la fois partout autour de soit mais dans un même sens nulle part. Il fuit, on ne peut l'attraper... Lara agissait comme telle, se jouant de la puissance des coups et de leur multitude. Elle se glisser de partout. Son hallebarde avait beau être longue et rapide, la vampire était comme un chat alerte. Elle parvenait grâce à ses sens à esquiver, grâce à ses lames à dévier, grâce à son agilité à surprendre. Elle suivait les mouvements du démon au lieu de les contrer.

Pour tout dire, dans ses yeux brillaient l'éclat qu'il y avait eut lorsqu'elle avait combattu les praetoriens, ces hommes dont l'armure avait semblé être inaccessible... pour autant, Lya, Hexandre et elle en étaient venue à bout... grâce justement à leurs aptitudes à paraître sylphide face aux coups.

Pensait-il parvenir à tenir longtemps alors qu'elle ne faisait que danser devant lui ?

[HRP : Navrée pour ta lance, je dois avouer ne pas l'avoir bien compris, il me semblait que seul ce qui représentait la lame était en glace, non pas le manche ^^ Merci pour la précision. Faire des RP plus courts... Malheureusement, c'est contre productif pour le RP ^^" Non, j'ai des choses à dire à raconter... En revanche, je comprend tout à fait que cela puisse te gêné, donc ce ne seront que mes parties de combat qui seront plus courtes ^^

Au passage ! Tu précises à plusieurs reprise que Lara n'a pas de force... Je sais bien que les démons ont une force décuplée comparée aux humains, mais déjà la description disponible sur TM est valable pour les démons venue avec AT et en plus de cela, les vampires ont une puissance de trois fois supérieures à celle des humains... Lara n'a certes pas cette puissance là, non, mais elle est tout de même apte à rivaliser avec toi... j'aimerais bien que tu le prennes en compte merci ^^[HRP]

Tant de temps passé à aimer, à revivre, à lutter contre les démons qui avaient pu l'envahir. A se battre pour la vie, à fuir désespérément la mort... Tout ça pour en arriver à ce combat dont elle ne connaissait pas l'issue. Dont elle ne parvenait à la déterminer.

Esenheim était le parfait mélange entre créature magique et de combat. Si elle le surpassait légèrement au niveau de son habileté aux armes, en revanche, sa magie était extrêmement faible. Elle ne s'en était jamais vraiment préoccupée, pour tout dire... Pour elle, la magie était un bon moyen de défense, de fuite, non pas d'attaque ! Cela changeait dans son esprit maintenant, et elle se promis d'affuter ses pouvoirs si elle se sortait vivante de son combat.

Pourtant, elle commençait à sentir que si Esenheim avait refroidi la cathédrale et rendu les pavés si glissants, ce n'était pas pour s'amuser...

Voilà un moment déjà qu'elle ne prêtait plus attention à ses paroles... Celui qui parle trop est celui qui brasse inutilement l'air. La vampire n'avait pas besoin de provoquer son ennemi... Et ses manifestations de pouvoir ne lui firent ni chaud ni froid. Il était puissant, elle en convenait. Ces pouvoirs là sentaient Nayris, et la vampire s'étonna de connaître cette odeur.

Une odeur sucrée... trop sucrée... écœurante ! Ces pouvoirs avaient cette particularité de sentir cette mort doucereuse qui va provoquer un amusement profond face à une douleur intense. Presque malgré elle, la vampire se hérissa en montrant ses crocs de façon plus animale. Ses yeux prirent une teinte un brin plus rouge, même si le vert émeraude qu'elle conservait de sa vie humaine était encore visible. Elle s'accroupit légèrement comme aurait pu le faire un chat avant de bondir.

Tendue, prête à s'envoler, elle resta cependant un long moment sans bouger. Sa patience n'était peut être pas aussi bonne que celle de l'armure, mais Lara savait reconnaître un piège quand il y en avait un... tout comme additionner deux plus deux.

Il la laissait attaquer, il la laisser s'approcher, il la laissait venir à lui... La pièce si vaste, si froide... la glace... Il se régénérait, cela, elle l'avait vu grâce à sa petite blessure... (Pensait-il réellement qu'elle avait alors tenté de le blesser de façon plus réelle ? Sur le moment, elle n'avait pas choisi de lui répondre). Que diable préparait-il ?

La vampire se concentra le temps d'une respiration.

*Si je l'attaque de front, cela répondra à ce qu'il attend de moi... Mais je suis bien trop éloignée de lui pour le surprendre ou encore l'avoir par ma rapidité... sauf si je me sers de mes pouvoirs ? Non, il les connait désormais. Il parviendrait à m'entendre... La cathédrale résonne tellement... Mais si...*

La vampire, toujours sur le qui-vive cependant, jeta un coup d’œil rapide à une statue d'environ 1m de hauteur, qu'elle savait en plâtre, représentant Zelphos, placée peu au dessus de l'armure. Parviendrait-elle jusque là à temps ?

*Non... cela semble un peu trop juste ! Je ne pourrais jam... Attend, attend... Et si...*

Elle analysa plus intensément son idée, cherchant par tout les moyens à détourner l'attention du démon. S'il préparait quelque chose en rapport à sa magie, elle DEVAIT le déconcentrer...

*Si seulement il pouvait arrêter de crier !!*

Fermant les yeux pour se redresser, la vampire qui ressemblait plus à une adulte qu'à une adolescente dans des moments comme celui-ci, fit le vide dans son esprit...

Il lui faudrait faire un léger sacrifice pour parvenir à ce qu'elle songeait...

*Tant pis pour l'effet de surprise...*

Lara s'élança alors, assemblant ses cimeterres en la dernière de ses conformations : L'épée double dont elle se servait pour faire des acrobaties plus périlleuses...

La faisant tourner avec une habileté encore supérieure à celle des deux autres formes, car il s'agissait là de celle qu'elle maîtrisait le mieux, elle bondit vers Esenheim, mais planta dans la glace son arme et s'en servit comme d'une perche pour se projeter juste derrière la statue. Là, prenant appuie sur le rebord de la niche ou était placé Zelphos, elle le poussa et le plâtre s'éclata au sol en un nuage de poussière. Elle ne se faisait pas de doute quand au fait que L'armure avait très certainement esquivé la chute de la sculpture.

*La vitesse, la fluidité... je ne dois pas m'arrêter. Un seul mouvement... une seule respiration... Comme me le disait le lycan...*

La vampire n'attendit pas. Dès qu'elle sentit que la statue commençait à tomber, elle se laissa glisser au sol, et fonça à nouveau vers l'armure en disparaissant de sa vue. Désormais invisible, et avec le bruit résonnant de la chute de la statue, la vampire arriva sur le démon par le côté gauche, où elle demeura invisible pour lancer le premier assaut.

Le démon n'avait pu l'entendre que lorsqu'elle était proche de lui... Parviendrait-il à lancer malgré tout sa magie ? Lara s'y attendait un peu... sa distraction n'étant que de courte durée.

Quoi qu'il en soit, elle avait conservé son épée double et frappée désormais avec une précision qui pouvait semblait déconcertante... Tout deux avait une arme maintenant équivalentes si ce n'est qu'une était en glace et l'autre pouvait changer de conformations entre les doigts de la vampire.

*Faire attention. Se préserver. Ne pas dépenser trop d'énergie. Ciel ! Cela faisait longtemps que je n'avais pas eut à penser aussi méthodiquement. En garde, attendre... Faîte que j'y parviennes... Au moins pour revoir Jenaël... une fois encore, me sentir aimée, et aimée... Je dois vivre ! Même si c'est dans la mort. Je dois le vaincre.*

Le combat devenait intéressant... qu'allait-il donc se passer par la suite ?

Esenheim était au sommet de sa concentration, tant et si bien qu’il était dans cet état de flottement tranquille, quand le corps et l’esprit résonnent en parfaite harmonie dans un même but, et avec une intensité extrême.

Le démon faisait glisser ses doigts le long de la hampe de son arme : Après la violence des précédents assauts, cette scène semblait presque sereine, si ce n’était pour l’aura mortellement sérieuse qui se dégageait des deux adversaires. On aurait pu croire que cette scène pourrait durer éternellement, le démon attendant, si immobile qu’il ressemblait à une sculpture figé dans une éternelle pose. Mais derrière cette façade immobile, Esenheim était plus alerte que jamais, ses sens aiguisés par les longues minutes de combat qu’ils venaient de mener.

La vampire ne réagit pas immédiatement à sa provocation, comme il s’en était douté. La gravité du moment ne laissait aucun doute, les prochaines passes seraient décisives.

Le démon laissa échapper un petit soupire, son adversaire était formidable, tant et si bien que cela semblait presque inégale, elle était capable de le tenir en force pure, mais était incroyablement plus agile et rapide que lui. Si ce n’était pour sa prudence et l’expérience d’Esenheim, le combat se serait déjà terminé. Il était néanmoins déçu qu’elle ne soit pas capable d’embrasser parfaitement la folie pour monter encore plus haut, mais c’était après tout peut-être ce qui lui permettrait de survivre…
S’il appréciait le jeu, il savait aussi quand y mettre fin s’il désirait s’en sortir. Depuis le début, il n’était pas parvenu à n’infliger une quelconque blessure significative à la vampire, si elle ne faiblissait pas, il finira par se faire saigner à blanc. Son surnom… le traqueur, il l’avait obtenu non pas tellement pour ses activités, mais pour son modus operanti : le démon était telle une araignée, patient, rusée, et mortel. Il savait que sa seule chance de victoire s’offrirait bientôt à lui.

Il pensa avec amusement : Le roseau, cher apprenti, ne se fend que quand il se tend. Il avait tissé sa toile, lentement, surement, aussi bien physiquement que dans l’esprit de son adversaire, et il était maintenant temps pour lui de révéler sa main.

Quand son adversaire chargea, même s’il resta stoïque, il eut un moment de doute : Est-ce que ses prévisions s’étaient révélées vaines ?
Puis soudain, elle exécuta une superbe acrobatie, lui envoyant une statue dessus au passage. Le démon fit juste un pas de côté.
Son adversaire avait profité de cette diversion pour disparaître de son champ de vision.

Tel un puzzle, la dernière pièce se mit en place, révélant la mosaïque entière.
Le démon avait appris quelque chose de la vie : Ne cherche pas à vaincre tes adversaires en se servant de leurs faiblesses, c’est ce qu’ils attendent de toi, au contraire, plonge les au plus profond du désespoir en faisant de leurs fiertés leurs plus grande faiblesse.

La provocation évidente, et potentiellement dangereuse d’Esenheim, son style de combat direct et violent, l’ensemble des piques qu’il lui avait lancé, dans le simple but de l’amener dans cet état d’esprit, l’avantage clair qu’il lui avait laissé en se restreignant au plus simple, tout l’amenait ici, dans cette situation, ou elle se fendrait pour l’atteindre violement, hors de son champ de vision.
Son adversaire était confiante, elle savait que le démon était incapable de la voir. Mais ainsi se mettait en marche l’infernal engrenage :

Le froid polaire qu’il avait instauré dans les vieux bâtiments, vidant de toute chaleur l’air et la pierre. Maintenant, la seule et unique source de chaleur, était son adversaire. Bien sûr, le corps froid des vampires ne l’avait pas aidé, mais la chaleur résiduelle de son corps, et celle dégagée par leur affrontement la transformait en véritable balise pour lui. Les vampires pouvaient garder leurs sens surdéveloppé, Esenheim se contentait de ce 6ème sens.
Ainsi, quand elle disparue de son champs de vision, se croyant invisible, le démon n’eut qu’à se fié à cette petite boule de chaleur résistant encore un peu à ses pouvoirs pour la localiser avec une acuité accrue. Suivant les mouvements de sa petite adversaire. Il attendit le dernier moment, ou elle se fendit pour frapper, pour planter la pointe de son arme dans la glace, et poser la hampe de son arme sur la trajectoire de l’épée. Ce n’était pas suffisant pour bloquer le coup, mais suffisant pour le dévié assez pour qu’il n’inflige qu’une blessure au flanc. Dans un même mouvement, il lâcha son arme, et tourna sur lui-même, laissant la vampire être entraîné par son élan pendant une fraction de seconde : Sur la glace, personne ne peux changer de direction instantanément à moins d’en contrôlé les arcanes et d’utiliser un ressort magique.
Il vint cueillir la vampire dans son élan par un coup fulgurant de la paume. Il savait bien sûr qu’il faudrait plus qu’un coup pour vaincre un vampire, non, le simple but de son attaque fut de décoller son adversaire du sol.
Il fit alors jaillir des tentacules d’ombre pour saisir son adversaire, ces tentacules ne pourraient pas la retenir, elle était bien trop forte, mais elle n’avait pour but que de la maintenir en l’air, lien souple ne résistant pas face à celle qu’ils emprisonnait, mais la maintenant en l’air aisément compte tenu de son poids.

Ah ce moment, il aurait voulu, tel les méchants des histoires, raconter à sa captive qu’elle l’avait sous-estimé, et qu’un combat se menait autant sur le terrain que dans l’esprit, mais il n’était pas stupide, il pariait tout ce qu’il avait dans ce mouvement, tout ce qu’il avait préparé, toutes les cartes qu’il avait à abattre, en un seul accord d’une beauté inouïe. C’était la folie du combat, être capable de tout remettre en cause, de tout remettre en jeux, sans hésitation.
C’était comme si une longue suite d’évènements se mettaient enfin en place, allant tous dans la même direction.
Absorbant toute l’énergie frigorifique qu’il avait déployée dans la salle dans le creux de sa main, Esenheim lança sa dernière attaque, un simple coup de la paume, chargé de tant d’énergie que même la glace formant le corps du démon en vibrait. Une attaque d’une violence incroyable, prête à détruire son adversaire et à n’en laisser que cadavre brisé.

[hrp : Bon du coup, post assez dense car comme tu m'a demandé d'accélérer le combat j'ai dut quand même abattre les cartes que je préparais depuis le début J'envoie le MP à Albar pour qu'il s'occupe d'arbitrer. ]

L'attaque d'Esenheim... Elle ne s'y attendait pas. Lorsqu'il la localisa aussi facilement, la vampire comprit son erreur : Il avait fait de sa force, sa rapidité, sa discrétion... sa faiblesse. Lara qui misait tout sur ses capacités à surprendre un adversaire avait vu la toile de celui qui se faisait appeler le traqueur se coller à elle. Il bloqua ses coups et la vampire, surprise de sa réactivité n'anticipa pas la contre-attaque comme elle aurait su le faire.

Elle tenta tant bien que mal de reprendre contenance afin de repartir à l'attaque, mais alors qu'il l'envoyait valser dans le décor, elle se fit attraper par d'étranges tentacules d'ombres.

Immobilisé, à bout de souffle, Lara ne se laissa pas pour autant décourager.

Dans le même temps que le démon formait une boule d'énergie, la vampire se concentra sur ses pouvoir... il lui suffisait de toucher l'ombre pour la contrôler... Elle se désarticula comme une marionnette à qui on aurait coupé tout les fils, et quand elle sentit qu'il allait lancer l'attaque, elle lâcha son pouvoir dans le même temps, le bloquant jusqu'au mouvement de ce qui lui servait de corps. S'arquant ensuite brusquement, elle parvint à se libérer des tentacules obscures qui la lâchèrent. La vampire exécuta alors une souple roulade sur le côté afin d'éviter l'attaque, récupérant ses cimeterres qui étaient tombé quand les tentacules l'avaient attrapée. Se relevant aussitôt, bien que chancelante, elle reprit son assaut, tant qu'il lui restait de l'énergie. Celle du désespoir.

Lara avait sentie le souffle de la mort la frôler. L'orbe de pouvoir de l'armure était passé à peu d'elle et il s'en était fallut de peu pour qu'elle y passe. On ne demeure pas impassible quand on joue autant avec la mort.

-Avoir mal à en mourir, est-ce que ça t'es déjà arrivée ? S'enquit-elle en ré attaquant. Savoir que de toute façon, tu ne pourrais ressentir rien de pire ? Sentir un vide qui grandie, qui grandie, tel un torrent emportant tout sur son passage. Un néant grandissant, un trou noir crée par les serres de ton oiseau de proie. Oh, parce qu'il y en a toujours un. Celui qui est capable de te blesser plus que d'ordinaire. Celui qui te donne envie de te tuer pour ne plus avoir mal. La douleur est pire que la mort, parce que quand on meurt, c'est la fin. Fin de la partie et sans possibilité de reprendre à zéro. On ne recommence pas tout, oh que non. La partie est fini. Écran noir qui ne bouge plus. Un voile qui stop tout. Plus de sensation, plus de son, plus d'image... plus de douleur. Tout s'éteint dans le même temps. Tu ne peux plus rien et tu ne veux plus rien. C'est ça la mort. C'est la fin de tout, c'est la lumière qui est vaincu, c'est le soulagement, le sort de soin pour calmer cette douleur qui te prend jusque dans ton ventre et te lacère sans répit.

Elle frappait avec force et rage, et l'armure ne parvenait plus à anticiper ses coups, car Lara, toute à son discours laissait agir ses cimeterres comme bon leur semblaient.

-Que sais-tu de la faim, poursuivit-elle. Cette faim horrible, comme si un renard s'amusait à l'intérieur de toi, à griffer, à mordre. Tu as mal, tu as faim, mais la moindre bouchée te dégoûte. Tu avale, tu déglutis, mais tu sais que de toute façon ça va ressortir, parce que ton vide n'est pas à remplir. Ce n'est pas un vide. La faim n'est pas un manque. C'est un trop, un trop que tu dois encore remplir pour qu'il finisse par étouffer ! A part que tu ne peux pas, tu n'accepte rien. Rien d'autre que la douleur qui tel un venin mortelle s'installe en toi, dans toute les fibres de ton corps et qui finis par t'anéantir. Ça monte, ça monte, ça ne s'arrête jamais. Ça t'absorbe tout entier. Tu es détruit de l'intérieur ! Moi j'ai connu ça.

Elle tournoya rapidement sur elle-même, bloquant son arme de glace, elle la fit sauter en l'air et l'éloigna en reprenant sa danse folle d’acrobatie.

-Alors tu sombres. Tu te laisses tomber et quand tu touches le fond, une brèche s'ouvre pour que tu t'enfonces encore. Tu n'es pas dans de l'eau, mais dans un sable mouvant. Ta douleur, à chaque fois que tu cherches à voir la lumière t'enfonce encore plus. Et plus tu te débats, plus tu plonges. Tu cherche à te rendre léger, indépendamment de ton poids, il faut que la douleur sorte, alors là, et seulement là, tu n'as plus d'emprise sur toi.

Les crocs sorties, Lara redoublait d'ardeur à mesure qu'elle revivait sa transformation en vampire. Car c'était bien cela qu'elle contait.

D'une passe rapide, elle sépara ses lames, les enfonça jusqu'à la garde de chaque côté du démon, pui l'éjecta d'un coup de pied, mais avant que l'armure n'est le temps de bouger, elle bondit.

-Quand tu connais cette douleur, là tu peux parler de folie. Quand tu sais ce qu'il t'attend, quand tu sens le souffle de la mort et que tu en es rassurée... Il y a quelque chose que tu ne comprendras jamais à cause de ta vision si enfantines des choses : Si tu ne parviens pas à apprécier un temps soit peu la vie, tu ne trouveras que la mort !

Ses cimeterres se croisèrent et le heaume d'Esenheim tomba dans un bruit assourdissant qui se répercuta dans toute le cathédrale.

Exécutant un roulade pour se relever, la vampire vacilla et trouve un appuie sur une colonne sculptée.

-Idiot ! Cracha-t-elle en avançant de quelques pas.

Sa colère l'avait aveuglé, et avait caché ses sens qui se déréglaient à cause de sa fatigue et de son utilisation trop soutenue de ses pouvoirs. Marchant avec difficulté ver le chœur de la bâtisse, elle commençait à voir de légers papillons noir gêner sa vision. Lorsque son ouïe n'en fit qu'à sa tête, la vampire s'effondra au sol, se tenant le crâne comme s'il allait exploser.

Respirant de façon erratique, elle se força à se relever, mais elle ne pu faire deux pas de plus. Du sang, il lui fallait du sang !

Elle songea à Lya... Sa lynx avait-elle trouvait Grenaak ou Linvala à temps ?

Ouvrant les yeux une dernière fois, elle pressentit que quelqu'un était entré dans sa cathédrale, et une ombre fine se détacha de sa vision floue.

Ce fut la dernière information que Lara fut apte à supporter... par la suite, elle s’évanouit.

J'attendais ce moment avec une grande impatience. Voilà pas mal de temps que je suivais ce combat à mort dans l'ombre ; cachée dans un recoin sombre de la grande cathédrale. Je n'aurai manqué ce duel pour rien au monde. Une Vampire à l'apparence sauvage et féline contre un glaçon dans une armure … Ça promettait d'être assez épique. Au début, ils passaient surtout leur temps en paroles inutiles mais lorsque le combat débuta, ce fut beaucoup plus intéressant. Aucun ne voulait lâcher et les différents coups s'enchaînaient. Au bout d'un moment, l'issue ne faisait plus aucun doute. L'armure n'avait plus aucune chance. Tant mieux. Au moins, je ne serai pas venue pour rien ! Une fois qu'il fut à terre, je sortis lentement de l'ombre en applaudissant Lara. Après tout, je n'en attendais pas moins d'elle :

« - Joli combat. Félicitations. »

Mon regard se reporta sur Esenheim. Et voilà, un autre partisan de l'Aile tombait. Peut-être que ça le ferait enfin réagir. Je continuai à fixer Esenheim avec dédain et mépris :

« - Alors c'était lui le fameux chef de la Milice de l'Ombre. Décidément, Aile Ténébreuse est tombé bien bas. Allez jusqu'à nommer officier, de la glace vivant dans une armure … Il devait être sacrément déprimé. »

Cette fois, je m'adressai directement à l'armure :

« - Voilà ce qui arrive lorsque l'on joue avec le feu. J'espère que ça te servira de leçon à l'avenir. Si jamais tu reviens des limbes, évidemment. »

A présent, je reportai toute mon attention sur Lara. J'avais également une bonne raison d'être venu dans ce lieu. Parce que oui, je me serais bien passé de ça. D'ailleurs, la Vampire s'était évanouie. Du coup, il valait mieux que je la ramène dans sa chambre d'Archevêque et que je revienne la chercher un peu plus tard. Délicatement, je la pris dans ses bras pour aller la ramener dans ses quartiers. Une fois que ce fut fait, je l'allongeai sur son lit avant de lui laisser un petit mot. Voilà ce qu'il y avait dessus :

« Lara,
Ton combat t'ayant épuisé, j'ai jugé plus sage de revenir te chercher plus tard. Je te laisse, donc, régler tes affaires. Préviens moi par correspondance dès que tu seras prête.

Linvala. »