Le cerveau du démon fonctionnait a plein régime. Les pertes étaient minimes pour le moment, quelques soldats étaient tombés et Kaho n'appréciait nullement l'idée de laisser les cadavres de ses hommes en arrière. Mais la situation ne lui permettait pas de pouvoir garder les coprs de ceux tomber au combat, ils devraient les laisser là, peut être aurait-il le temps de les reprendre plus tard quand toute cette histoire serait finit. De temps en temps il jetait un coup d'oeil au seigneur Albar, étudiant celui qui serait plus tard son opposant. Il gardait aussi un oeil sur les formation de ses soldats qui marchaient de manière plus discrète. Ceux qui le pouvaient volaient a quelques centimètre du sol, évitant ainsi de percuter le sol. Les trois capitaine qu'il avait envoyé en mission ne tardèrent pas a revenir, l'informant que la mission avait été un succès. Il félicita ses hommes d'un signe de la tête respectueux et ils partirent d'eux même se remettre en formation, laissant Kaho un peu en retrait pour qu'il puisse avoir une vision d'ensemble de la situation.

Il fut bientôt rejoins par Newen, sa commandante d'infanterie. Il avait suivit l'évolution de la jeune femme, il connaissait ses compétences et même s'il ne passait pas beaucoup de temps avec elle il lui était arrivé de suivre un ou deux de ses entrainements pour évaluer un peu sa valeur de combattante. Il n'avait jamais trouvé quoi que se soit a redire sur son comportement et les hommes avaient une bonne estime de la combattante. C'était suffisant pour Kaho. La véritable valeur d'un meneur ne se calcule pas a ses victoire mais se mesure a la confiance que ses hommes ont en lui! Il écouta la proposition de la demoiselle et réfléchit un moment. Comme d'habitude, Kaho mettait toujours un temps a réfléchir avant de donner une réponse a une question. Pas de précipitation.... il avait a charge la vie de ses hommes, Newen comprise.

"Il y a déjà une arrière garde... Je vous en donne le commandement, gérez les troupes au mieux mais faite dans la discrétion. Si certaines de ces créatures nous suivent, éliminez les le plus discrètement possible, évitons de nous faire repérer. Tachez de limiter les pertes, pour le reste faite comme bon vous semblera.... Et une dernière chose: tachez de me revenir en vie, Commandante..."

Fit-il en lui adressant un regard, la fixant pendant quelques instants avant de détourner les yeux, la laissant gérer la garde arrière, lui s'occuperait des cohortes d'ouverture. Il fut bien vite rejoint par Moloch qui se présenta comme étant le nouveau Général des forces aeriennes. Kaho l'accueillit avec le respect qui lui était du, en temps que son égal. Il se permit une solide poignet de main, ne s'autorisant des contact avec ses semblables que quand ils étaient au minimum du même grade que lui. Il écouta la présentation du Général et hocha la tête, gardant son air stoique habituel.

"La gestion du ciel est a vous Général. Un patrouille en arrière garde serait la bienvenue pour vérifier que ces créatures ne nous suivent pas et si besoin est, de les attirer plus loin. Faire du bruit et de loin la meilleure solution pour les attirer loin de nos forces. Je met la sécurité des troupes terrestres au soin de vos hommes, vous serez notre support et nos yeux."

Fit-il avant d'inclinez la tête.

"Limitons les pertes si vous le voulez bien... nos ennemis les plus puissants ne se sont pas encore montré et nous devons garder un maximum d'effectifs pour la grande bataille. Sur ce Général, que Zelphos vous accompagne!"

Fit-il avant de clore la discussion sur un salut militaire dans les rêgles.

Il ne se passa pas beaucoup de temps avant qu'ils n'arrivent sur une nouvelle salle. L'endroit était vaste, il aurait peu être calme si seulement le nombres d'inconnus n'était pas si élevés! Kaho n'avait pas la hauteur necessaire pour voir la dryade, il était suffisamment proche pour voir en revanche la jeune femme toute de bleu vêtue. Les démons se stoppèrent, épée au poing et Kaho s'avança pour faire face a la jeune femme... dont il ne comprenait visiblement pas la langue. L'une des deux divinités qui restaient encore ici peut être? Oui surement... Il fronca un peu les sourcils en secouant la tête, signe qu'il ne comprenait pas. Il se tourna vers ceux qui suivaient.

"Est-ce que quelqu'un ici comprend cette langue?"

Fit-il en attendant une réponse... mais il n'eut pas le temps d'en obtenir une qu'un autre élément venait déjà d'apparaitre. Et voila donc potentiellement le deuxième Dieu vivant ici. L'échange entre les deux fut électrique, la tension était palpable... et en moins d'une minute, voila que la déesse venait de balancer un tas d'algue sur le Dieu fraichement débarqué. Sympathique l'accueil divin dis donc? Kaho recula d'un pas, tirant son épée, pensant que le combat serait imminent... mais la déesse les oublia bien vite et s'en alla aussi vite qu'elle était venu... laissant le Dieu coincé dans ses algues. Un moment unique a saisir de se débarrasser d'une des deux divinités du lieu. Après tout là était leur mission!

"Encerclez le! Lancier en formation! Épéistes en arrière garde. On va profiter du fait qu'il soit immobilisé pour en finir... "

Il jeta un coup d'oeil rapide au reste des membres du groupe... Galaad et compagnie.

"Je crois que nous ne serons pas de trop pour venir a bout d'une divinité..."

[HrP : Silvius et Léandre sont masqués en RP. On ne peut connaître leur identité.]


Il volait rapidement malgré le poids de Léandre, les bâtiments défilés en dessous d'eux et Silvius devait slalomer entre des tours qui s'élevaient de certains d'entre eux. C'était une architecture comme il en avait jamais vu, les bâtiments avaient pour la plupart un ou deux étages et les toits étaient majoritairement des dômes, la ville était construite selon un plan très carrés, les rues étaient toutes parallèles et elles étaient perpendiculaires aux avenues. Ce n'était pas du tout comme les villes sur Terra qui étaient construites sans suivre un plan précis et qui au final ressemblait à un vrai dédale. Atlantide était d'un autre niveau, harmonieuse, belle, magique, en volant au-dessus d'elle il s'en rendait compte encore plus facilement. Certains bâtiments avaient attiré son attention, au loin il y avait plusieurs très grandes demeures et une sorte de colisé se trouvait vers le Nord, il serait bien allé les visiter en quête d'objets magiques, mais pour l'instant le plus important était de se rendre à l'arbre. D'ailleurs le grand ébélia était déjà visible, il se trouvait en haut d'une petite colline. Il commença à accélérer un peu lorsque quelque chose attira son attention, les murs blancs des maisons en dessous de lui se faisaient recouvrir par des algues très rapidement. Mais ces dernières ne s'arrêtaient pas là et continué vers eux rapidement. Le démon augmenta sa vitesse et prit de l'altitude mais elles étaient trop rapides.

- Accroche-toi...

Il commença à zigzaguer entre les algues et se fraya un chemin avec les griffes de son gantelet, il fit même disparaitre ses ailes lorsqu'elles se firent attraper pour les faire réapparaitre juste après mais c'était peine perdue. Il y en avait beaucoup trop pour pouvoir les esquiver. Ils se retrouvèrent donc bloqués à une trentaine de mètres au-dessus du sol, les algues étaient enroulées autour de leurs membres, il avait beau forcé dessus elles ne cédèrent pas. Que c'était-il passé ? Était-ce un phénomène normal au fond des mers ? Des algues carnivores ? Peut être, mais son instinct lui laissait penser que cela n'avait rien de naturel du tout. En tout cas il avait bien une idée pour se libérer mais c'était un peu disproportionné pour de simples algues... son nouveau pouvoir pouvait l'aider à se libérer de l'emprise des plantes aquatiques, mais dans l'eau il n'était pas sûr que ce soit une bonne idée, théoriquement ses gantelets le protéger de son propre pouvoir mais il y avait Léandre avec lui. Il hésita un instant avant de se dire qu'il était résistant, il lui fallait plus qu'un petit coup de jus pour mourir, enfin théoriquement. Le démon lança donc un éclair avec chaque main en essayant de viser les algues qui le retenaient. Ils sortirent de ses paumes avec un grand coup de tonnerre, deux grosses détonations comme on pouvait en entendre lors des orages, les éclairs traversèrent les algues avant d'aller frapper une maison pour l'un et le milieu d'une rue pour l'autre. Silvius avait maintenant le haut de son corps libre et il put couper les algues qui étaient enroulées autour de ses jambes. Enfaite, elles pouvaient résister à une force extrêmement grande mais se coupait plutôt facilement. Une fois entièrement libéré, il se tourna vers Léandre pour l'aider mais lui aussi était libre, il était en train de remettre son épée dans son fourreau et derrière lui se trouvait une petite fille en train de cisailler ses liens ou plutôt en train de les manger. Le démon lança un regard d'incompréhension à son compagnon. Que faisait-elle ici ? Silvius ne l'avait même pas senti, il l'examina un instant. Elle était très jeune et complètement dans son monde en train de manger les algues en faisant des bruits bizarres. Peu importe, il attrapa la gamine sous un bras, laissa Léandre s'accrocher et se remit en route en surveillant le sol pour ne plus se laisser avoir par les algues.


Il se posa sur la colline où trônait fièrement l'arbre, il était vraiment grand et de nombreux fruits pendaient à ses branches. Mais ce n'était pas tout, une femme ou plutôt une Dryade, il ne pouvait se tromper car la femme était habillée de feuille et sa peau était faite d'écorce. Elle se trouvait devant l'arbre, prête au combat et les regardaient avec attention. Silvius laissa tomber la petite et avant de s'avancer il se tourna vers Léandre.

- C'est surement la dryade de l'arbre, en gros elle ne fait qu'un avec lui, si elle meurt, l'arbre meurt... il nous faut une branche pour pouvoir y tailler un pieu ou une lance.

Ils s'avancèrent ensuite vers elle mais s'arrêtèrent à bonne distance pour éviter l'affrontement. Silvius la regarda plus en détail et chercha un moyen pour obtenir un morceau de l'arbre sans pour autant avoir besoin de la combattre, il serait surement plus simple de la mettre KO mais il ne fallait jamais prendre un adversaire à la légère. Le démon remarqua quelque chose qui pourrait surement les aider.

- Bonjour... *la politesse est quelque chose d'important* nous sommes ici pour prendre un morceau d'ébélia et si possible quelques fruits.

Il avait parlé calmement sans vouloir l'offenser, il marqua ensuite une pause avant de reprendre avec cette fois un ton beaucoup plus dur :

- Nous ne voulons aucun mal à l'arbre mais nous ne repartiront pas sans avoir ce que l'on veut... donc soit vous nous laissez faire, soit on devra vous combattre... et je vous prie de me croire lorsque je dis que je ne perdrais pas !!! *il ajouta après quelques secondes* ce serait dommage qu'un arbre comme celui-ci meurt...

Silvius la regarda à travers son masque et se prépara à combattre, prêt à faire jaillir la foudre !!!

Vanor Luarn restait debout, une main sur la hanche, en regardant tout le désordre environnant. Eh bien, il allait y avoir du travail. Mais avant tout, elle se remémora brièvement les conditions qui l’avait menées en cet endroit qui, petite précision s’avérant peut-être utile, était complètement sous l’eau. Bien entendu ils pouvaient respirer sinon la jeune femme ne serait pas là, à attendre bien sagement la noyade.

Il serait sans doute une perte de temps refaire entièrement sa journée, un bref résumé étant largement suffisant. Le maître d’arme s’était réveillé de bonne heure comme à son habitude, tout se déroulait normalement. Mais ce qui devint intéressant, du moins pour éclaircir un peu notre situation présente, se déroula lors de son cours. Ce jour-là, elle aidait de jeunes recrues à apprendre le maniement des armes, leur donnait des conseils tout en gardant un œil attentif su chacun de leurs mouvements. Mais voilà ! Elle ne pouvait même plus entendre ce que ses élèves lui demandaient à cause du vacarme au-dehors. Elle fronça légèrement les sourcils se demandant ce qui pouvait bien agiter les rebelles à ce point. Lorsqu’elle sortit de salle d’entraînement, elle vit plusieurs rebelles qui se précipitaient. Elle en interpella un qui passait près d’elle.

-Que se passe-t-il ? Pourquoi autant d’empressement ? Je ne peux même plus donner mon cours tranquillement.

-Ah, Mademoiselle Luarn ! Vous étiez là ! L’heure est grave. Galaad souhaite rassembler une troupe le plus rapidement possible. C’est urgent ! Je ne connais pas les détails, mais nous devons faire aussi vite que possible.

-Très bien, j’arrive tout de suite.

Elle retourna dans la salle d’entraînement où ses élèves la regardaient, ayant compris également que quelque chose se passait. Vanor leur sourit avant de déclarer plus sérieusement.

-Le cours d’aujourd’hui est annulé. Je vais devoir m’absenter. Mais ne profiter pas de mon absence pour vous laisser aller à la paresse et retravailler vos bases.

Après qu’ils l’aient salué respectueusement, la jeune elfe aux cheveux d’or pâle se précipita vers ses quartiers, ouvrant la porte à la volée. Elle fit rapidement le tour de ses armes, avant de prendre l’épée qu’elle avait utilisée lors de la « Bataille Verte » qu’elle mit sur son dos, retenue pas une lanière et sagement dans un fourreau. Son fleuret était comme à son habitude accroché à sa ceinture. Elle prit également une dague qu’elle prit soin de ranger dans sa botte, évitant cela va de soi de se couper au passage. Et enfin un fouet qu’elle installa du côté opposé à son fleuret, près de sa hanche. Ne voulant pas s’encombrer davantage, elle ressortit et ferma la porte derrière elle puis suivit les autres rebelles. Elle arriva juste à temps et se plaça parmi ceux déjà présents et put entendre le rapide résumé que Galaad, meneur de la Rébellion leur présenta. L’elfe avait également eut le temps d’entrapercevoir la femme qui les envoya à leur destination : Atlantide.

Nous revoici donc au moment présent et toujours avec un désordre incroyable autour d’eux. Mais au moins, Vanor savait ce qu’elle faisait ici tout comme ceux présents. En revanche, quelque chose ne lui plaisait pas particulièrement. Faire équipe avec des Démons ? Une telle coopération pouvait-elle seulement naître entre leurs deux camps. Déjà, en voyant l’état actuel des choses, il n’y avait que peu de chances. Elle était restait calme, à réfléchir attendant que ses ennemis, non pas les Démons, mais de charmantes créatures à moitié mortes arrivent. Vanor n’attaquait pas la première, mais était prête à riposter. Toutefois, elle remarqua qu’avec étonnement qu’aucun ne vint dans sa direction. La jeune femme en supposa donc qu’ils se servaient de leur ouïe pour les guider. Et cela se confirma lorsqu’elle entendit un vacarme assourdissant plusieurs mètres plus loin. C’étaient trois Démons qui tentaient visiblement de faire le plus de bruit possible. Ainsi, elle put en profiter pour observer les créatures et en conclure que son hypothèse était fondée. Et dire qu’il y avait des personnes qui combattaient depuis un moment déjà. Fort heureusement, la plupart semblait avoir compris désormais que contre ces ennemis, le silence était la plus grande arme ou la décapitation, au choix comme elle avait pu le constater en regardant d’autres se battre. Une fois la tête séparée du corps, ils ne se relevaient plus. Dans un même temps, Galaad s’était adressé à ses hommes. Lorsqu’il eut terminé, elle décida de prendre à son tour la parole.

-Vous avez entendu les ordres de la Galaad ? Alors reprenez vos rangs et votre sang-froid au passage. Quoi, il y a un peu d’eau autour de nous, quelques créatures décomposées et ça vous suffit à perdre la tête et à rompre les rangs ?! Et je ne parle pas de vos combats. Je ne me rappelle pas vous avoir appris à manier une arme aussi mal. Mes leçons ne servent pas qu’à l’entraînement. Vous êtes sur un champ de bataille ? Et alors ! C’est justement là qu’il faut mettre en application ce que je vous ai appris. Si je m’écoutais, je vous ferez bien réviser un peu vos mouvements avant de repartir, mais malheureusement nous n’avons pas tout notre temps. Alors, vous allez me faire le plaisir de reprendre vos esprits. Je compte sur vous. Les combattants, vous savez déjà ce que vous avez à faire et je veux quelqu’un capable d’utiliser la magie dans chaque équipe. Restez avec vos divisions. S’il y a un problème, que le responsable d’équipe vienne nous avertir Galaad ou moi. Nous allons devoir coopérer avec nos ennemis et je me doute que ça ne plaise pas à certains d’entre vous, mais je ne veux pas de problème, est-ce que c’est bien compris ?

La jeune femme avait dû hausser un peu la voix pour se faire entendre et l’une des créatures l’avait apparemment entendu car elle s’approcha d’elle par derrière prêt à l’attaquer. Mais Vanor s’était montrée bien plus rapide et sans quitter les rebelles des yeux, l’on vit une tête roulée au sol un peu plus loin d’un corps dont je préférerais vous épargner les détails de la disparition. Elle avait dégainée son épée se trouvant désormais dans sa main, si vite que personne n’avait eu le temps de voir. Digne du maître d’arme. Cette dernière sans se préoccuper du cadavre maintenant disparu, comme si elle n’avait rien remarqué, continua à fixer ses compagnons de la Rébellion.

-Des questions ? Alors au travail.

Les rebelles après les paroles de Galaad et celles de Vanor se regardèrent comme s’ils venaient de se réveiller. Visiblement, c’était le cas maintenant. Ils saluèrent leur meneur et le maître d’arme respectueusement avant de faire ce qu’ils avaient à faire, suivant les ordres. Finalement, les différents équipes étaient prêtes et ils ne tardèrent pas à rejoindre les Démons tandis que les trois qui avait produit le bruit revenaient auprès d’un homme qui semblait mener les opérations et vers lequel l’elfe aux cheveux d’un blond presque blanc, tourna la tête, l’observant. Il savait ce qu’il faisait, on pouvait le reconnaître.
Toutefois, voilà déjà qu’un autre problème arrivait. Une femme était arrivée, suivi ensuite d’un autre personnage. Serait-les protagoniste de cette scène d’Atlantide ? Les fameux Dieux qu’ils habitaient cette cité aquatique et qui possédaient le moyen leur permettant de faire remonter à la surface la dite cité ? Ce n’est pas une hypothèse à exclure. Vanor vit que leurs nouveaux « équipiers » si je puis dire, toujours en écoutant les ordres de leur supérieur prêt à attaquer l’un des deux nouveaux arrivant qui s’était fait emprisonné par des algues par cette première. Celle-ci s’était d’ailleurs enfuie peu après, les laissant seul avec cet autre Dieu si son raisonnement était correct. Elle n’était pas très loin et prit la parole en faisant quelques pas vers l’auteur des ordres, alors que les subordonnés les subordonnés de celui-ci la regardait du coin de l’œil sur leurs gardes, ce dont elle se fichait royalement.

-Vous pensez l’attaquer ainsi ? Je ne vois pas d’inconvénient mais êtes-vous sûr de pouvoir le tuer ou ne serait-ce que le blesser ainsi ? Si cette personne est bel et bien l’un des deux Dieux mineurs, je doute que nos petites armes lui fassent un grand effet. Nous risquerions même de l’énerver, ce qui aurait des effets désastreux s’il venait à se libérer. Mais si vous êtes sûr de votre stratégie, je suis tout ouïe et même prête à vous apporter l’aide nécessaire.

Alors qu’elle fixait toujours ses ennemis, Schï vit Ulva s’approcher, manifestement intéressée par les étrangers.

Schï ne s’en inquiéta pas, les Dieux mineures n’étaient pas fou, elle savait qu’ils ne s’approchera jamais de son arbre. Après tout, seul un autre Dieu ou un pieu d’Ebelia pouvait les blesser. Depuis le début, ils évitaient donc soigneusement son territoire qu’elle défendait bec et ongle.

Puis Athor arriva, et Schï frissonna. Bien qu’elle n’ait rien à craindre de lui, elle ne l’aimait pas. Il avait ce pouvoir, cet horrible don d’aspirer le bruit, de faire naître le Silence. Mais surtout, elle le redoutait car elle savait que s’il fixait quelqu’un dans les yeux, ses pensées s’embrouillaient, s’effilochaient jusqu’à disparaître, et ne laissait qu’un corps incapable de réfléchir aussi longtemps que ses yeux se posait sur lui. Et puis elle se souvenait de son cri… Elle l’avait vu il y a longtemps, elle l’avait entendu. Son hurlement qui ébranlait les murs, brisait les vitres, et faisait trembler le sol au point que son arbre en avait frissoné et qu’elle-même avait perdu l’équilibre pendant plusieurs heures.
Elle espérait donc que ces petites créatures qui s’approchaient de lui ne le mettraient pas en colère. Mais pour l’heure elle avait d’autre choses à faire. Les personnes volantes étaient arrivées devant elle et ses sifflements ne devaient pas être assez révélateurs. Ils tentaient de lui parler dans une langue qu’elle ne comprenait pas. Mais grâce aux mimiques inconscientes que l’on fait quand on s’adresse à quelqu’un d’étranger elle saisi une chose : ils en voulaient à son arbre. Et Schï ne leur laisserai pas toucher à une seule brindille de celui-ci. Qui accepterait de se laisser couper un doigt ou un bras sans réagir ?
Raffermissant sa prise sur sa lance en ébelia elle poussa un nouveau cri d’avertissement. Puis un loup s’approcha et Schï s’apaisa quelque peu. Cet animal sentait le bois et la mousse de la forêt. Mais elle se demandait ce qu’il faisait ici. Elle n’y avait jamais vu que des poissons, et la présence de tous ces ennemis ne pouvait pas être qu’une coïncidence. Aussi sans agressivité et sans quitter des yeux les autres, elle se pencha en baissant la tête à son tour.

Heureusement pour elle, que son arbre veillait, car un petit gobelin s’était faufilé près de son arbre, manifestement effrayé par les Dieux.

Poussant un cri d’une rare violence Schï se redressa et pointa sa lance en direction de l’infortunée créature, tandis que les Cadavres, alertés par le bruit, se dirigeaient dans sa direction. Mais encore une fois cela lui était égal : les Cadavres ne l’aimaient pas non plus.

Le gobelin effarouché fit le tour de son arbre espérant qu’elle ne voudrait pas tourné le dos à Silvius et ses compères. Mais Schï n’y comptait pas.

Elle poussa un nouveau cri, plus mélodieux cette fois, et tous les fruits mûrs - c'est-à-dire possédant une belle forme triangulaire mais surtout une taille avoisinant les dix centimètres - tombèrent soudain. Au moment où ils touchaient le sol ils furent transfigurés. Une bouche munie de longues dents pointues et de petites jambes apparurent, bientôt suivies par une paire d’yeux mécontents et de petits bras munis de griffes. Poussant des piaillements hargneux, la centaine de milliers de fruits se regroupa et se jeta sur le gobelin qui fut immédiatement mordu à la jambe. Le phénomène qui se produisit la seconde suivante fut tout à fait étrange. Il devint d’abord rose puis violet et se ramollissant progressivement, il ne resta bientôt qu’une tache sombre et peu ragoûtante sur le sol. Les ébelies venaient de lui offrir la mort la plus atroce qui soit à leurs yeux : pourrir. En effet leurs dents possédaient un venin mortel capable de transformer instantanément toute créature en fruit qui pourrissait l’instant suivant.

Schï n’appelait que rarement les Ebelies. En effet ils étaient fragiles, et se faisaient écrabouiller plutôt facilement, mais vu la masse qui allait bientôt se présenter devant elle, elle ne pouvait prendre le moindre risque.

Aussi fixa-t-elle de nouveau les personnages présents d’un air menaçant, en leur intimant de fuir tendis que les ébelies plein de hargne bondissaient dans tous les sens derrière elle, près à passer à l’attaque.

Progressant à la suite des armées du général démoniaque, Galaad veillait à bien tenir la formation. Les démons faisaient un important vacarme, aussi ses propres troupes n'étaient pas en grand danger, et cela leur permettait de récupérer un peu. En se battant comme ils l'avaient fait, certes vaillamment mais sans organisation, ils s'étaient beaucoup plus fatigué que les démons.

Tout démonophobe qu'il était, force était de reconnaître que le général maniait bien ses hommes. Sans doute par la suite devraient-ils coordonner leurs efforts avec plus d'entente, mais pour le moment, ils s'en sortaient très bien comme ça, alors il décida de les laisser ouvrir la voie. D'un autre côté, mieux valait que ce soient eux qui perdent le plus d'hommes...

Galaad résuma la situation dans sa tête : il fallait a tout prix réussir à libérer la cité, sans quoi tout le monde mourrait. Si les démons seraient affaiblis par cette perte, celle de deux de leurs généraux, Aile Ténébreuse, lui, serait toujours là à la tête de son armée, tandis que si lui, Galaad, disparaissait, il ne resterai plus que Lencart seul. Et même en dehors de ces questions tactiques, il n'avait pas la moindre envie de mourir. Oh, il s'y était préparé. Il était presque convaincu qu'après son combat contre le roi démon, il ne pourrait profiter longtemps de la victoire, tant son adversaire resterai dangereux, même sans ses pouvoirs. Il s'était préparé à se sacrifier pour Terra, sans en avoir encore parlé à Ilyanne, évidemment. Cependant, il n'allait pas mourir pour une prophétie ridicule. Enfin, disons en tout cas que ce n'était pas dans son intention.

Il passa en revue ses troupes durant l'avancée, constatant avec un certain sourire que peu d'entre eux avaient perdu la vie, et surtout, que de loin, il avait aperçu Ilyanne. Il devait assure la cohésion de ses troupes, et pour ça, il s'approcha des lycans présents. Greenak, celui qui avait pris la parole, était déjà parti, sous sa forme de loup, mais il en restaient d'autres, auquel il formula son intention de s'entretenir avec celui qui semblait être le chef de la meute. Il pressa le pas de ses troupes pour se rapprocher de la cohorte des démons : il faudra qu'il discute avec Albar, qui était resté avec eux, mais surtout avec Kaho, le général, pour qu'ils coordonnent leurs efforts.

Il leva les yeux, voyant les membres volants de l'expédition quitter le groupe pour se rapprocher rapidement de l'arbre. Quelle folie ! Autant se peindre une cible sur le derrière et tenir une pancarte où il est écrit "frappe moi fort !". Si jamais ils subissaient une embuscade, ils ne pourraient pas s'en sortir. Galaad ordonna donc à ses troupes de presser le pas, afin de pouvoir les rejoindre plus rapidement. Mais lorsqu'il releva les yeux vers le ciel - enfin, c'est relatif - il vit des algues jaillir de vraisemblablement nulle part les saisir et les ficeler. Il compris immédiatement, se rappelant les paroles de Lilith : "Athor, dieu du silence, et Ulva, déesse des algues". l'un des dieux les avait trouvé, et avait apparemment des intentions hostiles. Il ordonna carrément à ses troupes de courir, pour rejoindre celles du démon, et former ainsi son arrière garde, tout en appuyant sa défense latérale. Il avait appris cette manoeuvre en étudiant les techniques militaires de ce même Albar Tlassin : il était adepte de la phalange, comme Kaho, mais de ce qu'il nommait la phalange moderne. Son organisation reposait sur la formation habituelle en phalange, mais différait en un point : les trois ou quatre derniers rangs de soldats étaient composés d'hommes lourdement armés, mais d'armes courtes, telles des épées ou des haches. Cette technique [HRP : celle des piquiers suisses] a pour intérêt de rendre la phalange plus mobile : ces troupes, plus mobiles, protégeaient efficacement les flancs de la phalange, et pouvaient, parfois, se faufiler à l'avant pour achever un ennemi récalcitrant.

Juste après son arrivée, Ulva était là. Dieu qu'elle était belle, bien que terrible. Elle leur parla d'une voix mélodieuse, dans une langue douce et sublime qu'ils ne connaissaient pas. Galaad se demanda si elle, elle pourrait les comprendre. Il tenta de prendre la parole, mais aucun son ne pu sortir de sa bouche. Quoi, encore un tour de Lilith?

Il aurait bien aimé. Car ce n'était pas Lilith. Ulva s'était tue, même si ses lèvres bougeaient encore. On entendait plus de bruits de respiration, plus de cliquètement des armes, juste un silence assourdissant... "Athor, dieu du Silence". Il était là aussi. Se retournant, Galaad le vit, et senti immédiatement ses pensées devenir plus lourdes, plus dures à formuler, sa volonté s'affaisser doucement. A cet instant, tout se passa très vite. Des algues surgirent et emprisonnèrent le Dieu, calmant ainsi son influence, permettant aux personnes présentes de pouvoir parler, et penser correctement. Galaad se tourna rapidement vers Ilyanne, cherchant son regard. Il fini par le trouvé, secoué, certes, comme le sien devait l'être, mais toujours fort et fier. Elle allait bien.

Les troupes du démon avaient réagi plus vite que lui, tandis qu'il était resté à fixer Ilyanna. Damnée faiblesse. Ils encerclaient maintenant le Dieu. Galaad ordonna à ses hommes de se déployer autour, pour les protéger, les démons comme eux même, des cadavres qui ne manqueraient pas d'arriver. Mais il savait qu'ils devaient fuir hors d'ici, comme l'avait fait Albar, qu'il voyait du coin de l'oeil entrer de se diriger en courant vers l'arbre, chez lequel il y avait du grabuge également. Galaad avait bien étudié les anciens dieux : il avait espéré en faire ses alliés pour la guerre. Sans succès jusque là. mais il avait appris qu'il n'y avait qu'un seul moyen de tuer un Dieu.

"Général Démoniaque, arrêtez ! Un Dieu ne peut mourir que transpercé par un pieu d'Ebelia, l'arbre qui nous a indiqué Lilith ! Si on reste ici, on va tous se faire tuer ! Sortez vos hommes de là avant qu'il ne se libère, et allons quérir un morceau de l'arbre ! C'est notre seule chance.

Compagnons, cria-t-il à l'attention de ses propres troupes, préparez vous à la retraite vers l'arbre !"

Ce n’était pas le moment de s’appesantir sur les détails de son arrivée ici. Bien que tout ce soit déroulé très vite, Ilyanne avait su garder son sang-froid légendaire. Enfin tout était relatif, car sa première pensée lorsqu’elle avait atterri dans ce lieu si unique avait été pour Galaad qu’elle ne voyait que de loin. Sa faiblesse l’avait alors fortement contrariée… Provoquant une réaction quelque peu puérile il faut l’admettre. Alors qu’elle voyait les hommes et autres espèces se diriger vers le nord, elle préféra prendre vers l’est, dans une pièce attenante à la grande salle.

Ici tout était calme, les bruits des lames qui s’entrechoquaient se faisaient moins assourdissant, bien plus mélodieux. Il s’agissait là d’une espèce de remise dans laquelle étaient stockés des livres qui semblaient résister à l’eau. Plus ou moins bien rangés dans des étagères, il y avait également de drôles d’instruments dont elle était incapable de deviner l’utilité. Les livres l’intéressaient bien plus. Certes elle n’était pas une experte tel que Lencart mais elle savait quand même lire quelques langages. Préférant ne rien toucher, elle observa un gros volume déjà ouvert sur la table. Les feuilles étaient faites en algues… Quant aux écrits, l’encre rouge ne lui était pas familière.

Incapable de lire quoique ce soit de ce langage inconnu, elle se concentra sur l’illustration. Une belle dryade, différente de celle qu’elle avait déjà pu observer dans Drayame, armée d’une lance de bois fixait négligemment un point lointain. D’énormes fruits faisaient pencher les bras de l’arbre. Tout en rouge, il était impossible de déterminer la véritable couleur de celui-ci. Un tronc massif qui reposait sur des racines nombreuses dont seule une partie était visible. Quelque chose la troubla… Il semblait y avoir comme une galerie sous terraine au-dessous de celles-ci, comme… Une mine ?

Soudain, un vacarme assourdissant remplit l’espace, la faisant sursauter. A cause de ses facultés elfiques, les sons se propageant bien plus rapidement dans l’eau que dans les airs, son ouïe la fit souffrir. Sans plus y réfléchir, elle arracha la page contenant l’illustration et sortit de la pièce, tombant nez à nez avec des cadavres. N’ayant pas écouté les premiers cris des « convives », elle ne savait pas comment réagir face à ces bestioles et décrocha un bon coup de poing au premier, puis un coup de pied au second avant de dégainer sa lame. Bien que plus habile avec son arc, elle n’en restait pas moins redoutable avec son yatagan. Moulinant tout autour d’elle pour se donner un peu d’espace, elle planta son arme dans la poitrine de la bête, constatant avec agacement que la peau était plus dure que prévu.

Mais le plus embêtant fut que la bestiole, au lieu de mourir gentiment, semblait ne pas sentir sa blessure et lui griffa le bras, grinçant contre son armure. Voilà qui était bien fâcheux… Etouffant un cri de douleur, elle retira l’arme du corps de la créature immonde, la sentant vibrer dans ses mains.

C’est ce moment-là que son général préféré édicta la conduite à tenir. Bien que loin de lui, elle entendit ses ordres et s’empressa de les suivre à la lettre. Sa petite colère passagère envolée, elle se devait de rapporter les informations trouvées. Enfonçant sa lame dans l’œil de la créature qui avait osé abimer son armure, elle recula sans bruit près du mur, attendant que les créatures soient attirées par le vacarme de l’autre bout de la pièce. Son attente ne fut pas longue, et elle put rejoindre les rangs en courant sans bruit.

Remontant discrètement et lentement les rangés des Rebelles, elle fit le compte des blessés. Leur manque d’organisation du départ les avait grandement désavantagés mais c’était à prévoir… Après tout, ils n’étaient pas une armée comme les troupes démoniques mais seulement de simples guerriers unis dans le même but. Leur spécialité tenait plus de la guérilla que de la guerre…

Bientôt en tête des rangs, elle se stoppa en apercevant la Déesse. Sa voix suave et agréable ne contrastait pas avec sa beauté paresseuse. Elle semblait vouloir communiquer avec les petits insectes réunis à ses pieds. Mais tout ça arrivait bien trop vite… Il avait en tout trois jours pour faire remonter la cité et voilà que les Dieux se montraient déjà. Sans organisation, sans alliance et sans plan ils étaient tous perdus. La Déesse continuait son chant mélodieux mais fut silencieuse tout d’un coup malgré que ses lèvres remuaient encore. Son expression changea du tout au tout, passa d’une douceur lancinante à un air féroce. Des algues se déployèrent un peu partout et emprisonnèrent le nouveau venu.
Lorsqu’elle porta son regard vers ce dernier, Ilyanne sentit ses pensées chavirer et son esprit se perdre dans des abysses sans fond. Au prix d’un immense effort, elle détacha son regard de l’être, regagnant ainsi ses facultés mentales. Son regard croisa celui de Galaad, lui redonnant suffisamment de force pour se mettre en mouvement. Son arc au poing, une flèche encochée, elle se plaça sur un rocher de manière à surélever un peu l’assemblée. Trop d’ordres étaient données de toute part, et les cadavres revenaient vers eux, leur barrant ainsi la route. Ils allaient être encerclés !

Un nouvel évènement attira son attention. De lourds bruits de chute provenant d’un arbre non loin. Au premier coup d’œil, elle sut qu’il s’agissait du même arbre que celui sur l’illustration. Des gros fruits venaient de tomber et se métamorphosaient en… grosse boules armés de dents agencées comme celles des requins. La même dryade se tenaient devant eux avec la même lance. Ses paroles étaient incompréhensibles mais ses gestes montraient qu’elle défendrait l’arbre coute que coute.

Les cadavres se rapprochaient de plus en plus, leur coupant la retraite… A moins d’emprunter la route située à l’est. Ordonnant à ses hommes de la rejoindre et de se préparer au tir, elle envoya sa première flèche dans l’œil d’un cadavre. D’autres tirs suivirent, mais seuls les siens atteignaient leur cible à tous les coups. Seulement, les cadavres étaient nombreux et leur réserve de flèches baissait à vue d’œil… Elle finit par prendre la parole, capable de parler grâce à l’éloignement du Dieu.

« Il faut leur barrer la route ! Nous devons les empêcher d’atteindre l’intersection ou nous n’aurons aucune possibilité de retraite ! »

Elle avait parlé assez fort pour que tous l’entendent… Néanmoins elle n’aurait jamais demandé directement l’aide aux démons. En attendant que quelqu’un agisse, elle et ses hommes continuaient de tenir les cadavres à distance respectable.

Albar n'avait pas d'armes pour lutter contre les cadavres, mais il désirait pourtant arriver à l'arbre le plus vite possible. C'est pourquoi, sans complexe apparent, il marcha avec les cohortes démoniaques, malgré la méfiance que le soldat démon de base lui apportait. Si Kaho semblait digne de respect, ses hommes, eux, n'étaient pas aussi nobles d'esprit. Albar eut un espèce de sourire désabusé en y réfléchissant : le général était bien plus droit, de coeur et d'esprit, que lui, si il se comportait vraiment de cette façon à chaque instant. Albar était quelqu'un de plus pragmatique, laissant parfois la morale de côté si cela devait gêner ses plans. Il faisait de son mieux pour servir les bonnes causes, et ainsi, son allégeance à l'impératrice Issendra était aussi certaine que l'eau était liquide et que Greenak était poilu. Mais pour lui, c'est le résultat qui compte, et non la façon dont il y arrivait. Il traitait bien ses hommes, leur accordant un nombre assez généreux de permissions, des repas aussi bons que cela était permis en temps de guerre (donc sensiblement mauvais, mais mangeables). Mais lors d'une insubordination, il était d'une sévérité implacable, usant de mises au cachot, voire même d'exécutions (il n'a appliqué cette sanction qu'une seule fois, pour un soldat ayant pillé et encouragé les autres au pillage. Ceux qui avaient suivi furent mis au pain sec et à l'eau pendant un mois, participant tout de même aux corvées les plus avilissantes). Il lui était déjà arrivé de trahir des promesses et autres serments, pour servir ce qu'il jugeait être la cause la plus juste. A ce jour, si ces serments avaient été vrais, il serait mort deux fois et aurait perdu son âme depuis 34 ans.

Tout cela pour dire qu'il trouvait cette situation un tantinet ironique. Un noble homme au service d'une cause démoniaque, face à un homme prêt à tout pour défendre une cause noble. Il se fit toutes ces pensées, et d'autres encore, sur le chemin interminable qui les menait droit vers l'arbre. Il semblait être visible au loin d'ailleurs. Plus qu'une bonne demie heure de marche, et ils y seraient sûrement. Un mouvement au dessus d'eux attira son attention : des démons, et autres bestioles volantes, s'activaient pour rejoindre l'arbre avant les autres, débarrassés du danger que les cadavres représentaient. C'était un risque inconsidéré qu'ils prenaient : voler ne les protégerai pas des poissons dangereux qu'il pouvait y avoir ici, par exemple. Ni, et il le vit la seconde suivante, des dieux qui étaient peut-être présents. Les algues jaillissant d'on ne sait où et qui les ramenèrent au sol étaient sans nul doute l'oeuvre d'Ulva, déesse des algues (quel esprit de déduction me direz vous). Il jeta un rapide regard en arrière, voyant les troupes de Galaad qui les avaient maintenant rattrapés et qui se déployaient à l'arrière de la phalange et autour. Albar eut un sourire : il avait utilisé cette disposition lors de la guerre froide, et l'avait démocratisé dans l'armée des glaces lors de l'obtention de son poste.

Lorsqu'il se retourna pour regarder devant lui, il la vit. Ulva, déesse des algues. Il ne se l'était pas imaginée comme ça. Il la voyait plutôt comme une créature étrange, marine, peut-être une sirène composée d'algues, à la limite, mais certainement pas un être aussi magnifique, ni aussi effrayant, aussi... Divin? Après coup cela semblait évident.

Elle se planta devant eux, mais ne semblait pas agressive en dépit de ses méthodes un peu violentes à l'encontre des créatures volantes. Elle semblait... Curieuse. Cela se comprenait : elle n'avait sans doute pas vu d'êtres comme eux depuis des milliers d'années, voire peut-être jamais de toute sa vie ! Elle leur parla une langue qu'ils ne comprenait pas, même si certains mots ressemblaient à ceux de la langue terrane actuelle. Sans doute cette langue ancestrale avait elle évolué à travers les siècles pour donner le parlé actuel de Terra Mystica.

Alors qu'Albar commençait à s'approcher doucement d'elle, tout autour de lui ne fut plus que silence. Plus un son ne sortait des lèvres de la déesse, pourtant encore en mouvement, ni de celles des hommes et femmes présents. L'autre dieu était sûrement là, pensa Albar. Ses pensées, justement, commencèrent à lui échapper quand il se retourna et qu'il vit un homme étrange avancer vers eux. Le dieu du silence, évidemment, qui imposait son pouvoir à toute créature ici présente, même son égal féminin. La façon qu'il avait d'absorber les pensées était effrayante, et Albar eut juste assez de jugeote pour quitter les lieux lorsqu'Ulva s'attaqua à Athor. Ils ne pourraient pas tuer les deux dieux en même temps, et ils n'étaient pas prêts à en affronter un seul. Il fallait aller vers l'arbre.

C'est ce qu'il fit : jetant un regard à la troupe derrière lui, il aurait voulu les enjoindre à le suivre, mais ne put que faire un vague signe de la main, alors qu'il courait vers l'arbre. Ulva venait de partir après qu'Athor ait été enfermé. Il aurait ou revenir mais le bruit aller attirer les cadavres, et il fallait s'éloigner le plus vite possible, ne pas rester immobile. Il espérait que, le voyant, d'autres l'imiteraient, mais il n'avait pas le loisir de penser à ça. L'Ebelia était tout proche. L'Ebelia ! Il faillit stopper quand il se rappela : le bois d'Ebelia était la seule arme pour tuer un Dieu ! Il entendit Galaad crier ceci derrière lui. Bon, il semblerait qu'il n'ai pas eu l'idée en premier, mais qu'importe.

De loin, il voyait l'arbre. Là bas aussi il y avait de la lutte. Des espèces de petites bestioles rosâtres se jetaient sur les combattants présents, qui étaient arrivés bien avant lui (si il avait du donner un ordre d'idée, il aurait dit qu'ils avaient 15 minutes d'avance au minimum), et semblaient éminemment dangereuses. Au loin, il vit une forme étrange posée sur l'arbre, qui semblait observer tout cela. Plus il s'approchait plus il compris. Les petits machins roses étaient les ebelies, les fruits de l'arbre (il y en avait encore dessus, sans doute pas assez mûrs), et étaient contrôlés par l'être se trouvant sur l'arbre. Désormais arrivé à l'arbre, il vit que c'était une dryade, et il l'entendit parler dans la même langue (du moins c'est ce qu'il lui semblait) qu'Ulva. Il dut néanmoins se concentrer sur autre chose que ces réflexions, car une petite bande de fruits mûrs semblaient vouloir lui faire payer le prix fort pour avoir osé manger pommes, poires, et cerises dans sa vie. Heureusement pour lui, si nombreux furent-ils, ils étaient très mûrs, et par là même, mous. Lorsqu'il vit ce que leur morsure faisait comme dégât, il combattit avec encore plus de sérieux, faisant en sorte de ne pas se faire ne serait-ce que frôler. Maintenant, que faire de la dryade? Elle était encore vaillante, et féroce, acharnée à défendre son arbre. Cependant, c'était un être doué de conscience, et si elle faisait partie de l'arbre Tue-Dieu, il y avait des chances qu'elle accepte de leur céder sa lance par exemple. Mais comment communiquer avec quelqu'un qui parle une langue différente et qui est bien disposé à vous ouvrir le ventre si vous vous approchez trop près?

Il eut alors une idée Le lycan dont il ne connaissait pas le nom, et qui avait aidé les rebelles à maintenir leur cohésion, était là, sous sa forme lupine (il reconnaissait néanmoins son pelage). Albar, voyant que le regard de la dryade s'adoucissait lorsqu'elle le regardait, compris alors l'idée ingénieuse de Greenak. Ne sachant comment faire, il préféra rester en arrière, la main sur le fourreau de sa rapière, mais dans une posture qu'il s'ingéniait à rendre pacifique. Greenak aurait sans nul doute plus de succès que lui pour la convaincre, eut-il parlé la même langue qu'elle.

Comment ils en étaient arrivés la ? Le démon était persuadé qu’en volant ils seraient arrivés les premiers mais non. A peine avait-il ouvert le dialogue avec la dryade qu’un loup était arrivé, surement un lycan, peut être même Grenaak d’après la couleur du pelage mais il n’en était pas sûr. En tout cas, la dryade n’avait pas l’air de vouloir se laisser faire et se fut-elle qui lança les hostilités. Des milliers de fruits étaient tombé de l’arbre géant, c’était un amas de fruits énormes qui se dressait derrière l’ebelya, combien il y en avait ? Aucune idée mais se qui était sur c’est qu’ils allaient devenir un vrai rouleau compresseur quand ils allaient se mettre à avancer sur eux, le nombre des fruits allaient les submerger. Silvius tenta d’analyser au mieux la situation : derrière lui les démons, les rebelles et un Dieu ; devant lui une dryade et une armée de fruit… sans parler des cadavres qui s’avançaient lentement mais surement vers eux. Pour être polie, il était dans la merde, mais c’était sans compter sur son trop plein d’assurance que lui procurait son nouveau pouvoir et sur son caractère à la ***. Il n’avait pas peur de la dryade et il n’allait pas se laisser faire. Des éclairs de puissance apparurent dans ses mains et il s’avança vers elle mais le sang mêlé se stoppa. Un démon courait vers le petit groupe alors qu’il était poursuivit par des fruits, si les ebelies ne les avaient pas encore attaqué c’est parce qu’ils ne c’étaient pas encore approché de l’arbre mais la le démon les menaient droit sur eux…

-Tsss…

Il lança un éclair de sa main gauche vers le démon et le toucha dans la poitrine, le faisant voler en arrière dans les fruits, il s’enfonça dans la masse d’ebelies et disparu complètement. L’éclair avait aussi touché quelques fruits et ils explosèrent littéralement, ils étaient loin d’être résistant, le vrai problème c’était leur nombre. Pendant le même moment il avait lancé un autre éclair de sa main droite vers le sol pour dessiner une ligne en arc de cercle devant les fruits… c’était une quelque sorte un avertissement. Son nouveau pouvoir le rendait vraiment trop sûr de lui et il avait même l’impression que dans l’eau, il était plus puissant. En tout cas les détonations qui précédèrent ces éclairs avaient du attirer encore plus de cadavres.

Il se tourna ensuite de nouveau vers la dryade mais une main attrapa son épaule, Léandre le regarda dans les yeux en faisant non de la tête. L’heure de l’affrontement n’était pas encore arrivé, le démon stoppa sa magie mais resta sur ces gardes, prêt à combattre. Il continua de regarder la Dryade et prit la parole pour parler au lycan.

- Lycan… je te laisse faire pour l’instant… si tu arrive à communiquer avec elle, explique lui bien que l’on ne repartira pas sans un morceau d’ebelya…

Silvius comprenait bien qu'il devait plutôt marchander avec la Dryade, essayer de l'obtenir sans affrontement etc... mais la situation était urgente, bientôt le Dieu du silence allait réussir à se libérer et qui sait se qu'il allait faire. C'était une occasion à ne pas rater pour eux, on devait le tuer avant qu'il réussisse à détruire sa prison d'algue.

[HRP: Je me suis retenu de faire se que je voulais hein.. x) ]

[Je t'en remercie, car j'allais répondre au moment où tu as posté XD ♥)


Schï fut intriguée par le comportement du loup. Sa colère l’avait aveuglée jusque là, mais voir ses fruits mourir les un après les autres lui ouvrait les yeux. Elle avait sans doute sous estimé ses adversaires. Malgré le fait que leurs rangs s’étaient largement éclaircis et que le sol était désormais couverte d’une bouillie malodorante, pour l’instant elle était plutôt déclarée perdante. Sans s’éloigner trop de son arbre, et en tailladant tout ceux qui osaient tenter de s’en prendre à elle, la dryade s’approcha du loup et lentement le toucha, ignorant les cadavres qui ne pouvaient même pas espérer la toucher.

Prudemment elle le toucha, et, voyant qu’il n’avait pas d’intention belliqueuse, elle lui parla. Du moins, elle utilisa son affiliation avec la nature pour lui envoyer un message qui signifiait à peu près "Pourquoi vous en prenez vous à mon arbre ?" Elle n’eut pas de réponse claire, mais elle sentit qu’ils étaient pris au piège, et que ce n’était pas à son arbre qu’ils en voulaient. Néanmoins une discussion dans un tel vacarme s’avérait impossible. La Dryade, voyant les pertes qu’elle subissait, s’éloigna soudain du lycan pour grimper sur son arbre avec une vitesse ahurissante. Accroupie sur une large branche, elle poussa un nouveau cri. Aussitôt, tous les ébelies s’ébrouèrent et firent demi-tour, retournant sagement près de l’arbre, en continuant cependant à montrer les dents.

Schï transperça d’un mouvement rapide une bestiole volante apparemment belliqueuse, et, affichant un air menaçant, elle redescendit de son arbre. Elle poussa un nouveau cri, cette fois ci moins strident, plus guttural, et les Cadavres se stoppèrent à quelques mètres de son arbre. Ils formaient un cercle parfait, continuant d’attaquer tout ce qui en dépassaient avec véhémence, mais tout comme les Dieux mineurs, ils ne s’approchaient pas de l’arbre.

Toujours accroupie, elle pencha la tête sur le côté en fixant grenaak, la main tendue, prête à envisager la collaboration.

Pourquoi est-ce que pour une fois les choses ne pourraient-elles pas être toutes simples? Pourquoi est-ce qu'il fallait toujours qu'il y ai des complications, des imprévus, des problèmes a la pelle?! Et surtout... pourquoi est-ce que Kaho était toujours là quand il y avait des merdes en tout genre?! Non pas que ca génait vraiment le démon quoi qu'il commençait légèrement a se demander s'il n'avait pas un karma un peu trop pourri... A croire qu'il attirait les emmerdes comme un aimant attire l'acier. Non seulement voila qu'il se retrouvait a devoir collaborer avec ses ennemis mais en plus il devait buter des dieux! Rien que ca! Si le début de l'aventure avait été plus ou moins reposant, il fallait bien admettre que maintenant ca devenait un peu plus compliqué.

La déesse des algues avait mit les voiles et Kaho en avait profité pour encercler le dieu du silence, emprisonné dans les algues que la déesse lui avait joyeusement craché a la tronche. Jusque là tout allait bien, la formation était parfaite, il n'y avait plus qu'a transpercer le dieu comme un gigot... mais Galaad l'avait stoppé avant qu'il n'en donne l'ordre. L'Ebélia? ... Une arme en Ebelia? ... Voila qu'il allait donc falloir attendre un cure dent en bois pour buter un dieu? Allon bon, pourquoi pas, apparement Galaad avait raison. Kaho poussa un léger soupire en jetant un oeil vers la dryade qui ne semblait pas du tout prête a collaborer. Comme quoi quand on a la poisse on l'a jusqu'au bout. Kaho donna d'autres directive pour encercler le Dieu et le maintenant captif le plus longtemps possible en attendant que les autres réussissent enfin a obtenir de quoi le buter.

Et comme la merde n'arrive jamais seule... voila que les créatures mortes vivantes revenaient. Evidemment avec le bruit qu'ils faisaient... même un sourd les entendrait! Le général serra les dents légèrement avant de lever les yeux au ciel. Il appela son binome aérien en le sifflant en lui faisant signe de descendre prendre ses ordres.

"Deux bataillons aériens en soutient de défense. Focalisez vous sur les créatures, protégez les unités au sol... TOUTES les unités au sol!"

Le regard que lui lança son binome démoniaque en disait long mais Kaho était très clair. Pour le moment il n'y avait pas de distinction entre les démons et les rebelles, ils étaient tous dans la même galère. Et les ordres avaient été clairs. L'unité volante repartie, donnant ses ordres aux soldats aériens qui entrèrent en formation, créant ainsi une protection volante, un soutient d'altitude aux unités au sol qui combattaient déjà les créatures. Le général resta un moment a supervisé l'encerclement du Dieu, criant quelques ordres avant de donner le commandement a Newen, filant en ligne de front pour s'occuper des créatures qui devenaient de plus en plus nombreuses. Dégainant une de ses lames, Darkness, il se lança dans la mélée et trancha quelques têtes, quelques gorges... parfois des choses dont il ne connaissait absolument pas la provenance.

[Désolé c'est court, c'est le temps que je me remette dans le RP ]

La situation avait l'air de se simplifier, mais elle restait trés tendue...

D'une part les cadavres avaient été arrêtés par l'injonction de la dryade, mais n'étaient pas moins immobilisés ou intimidés par le groupe de visiteurs, dryade qui pensait que l'on voulait son arbre, ce qui n'était pas complètement faux, puisque la branche d'ébelie était mortelle pour le demi-dieu que l'on avait encore sous la main, et qui n'avait toujours pas l'air de se réveiller.

Deux menaces venaient tout a coup d'être maitrisées grâce a la dryade, et même si ce n'était pas vraiment ce que je voulais qu'il se passe, c'était un compromis très agréable qui venait d'être trouvé.

C'est connu, quand un stratège veut travailler correctement, il lui fallait une seule chose, au-delà des cartes et des effectifs des troupes alliées ou adverses, c'était du temps pour la réflexion. En effet, si le stratège vient a déplacer plus de troupes sur un point précis que prévu, s'il n'a pas le temps de rectifier son erreur, il enverra des troupes amies au désastre, et cela peut lui couter la guerre. Et la dryade venait de poser un temps de pause sur la situation peu enviable qui s'imposait au groupe, ce qui me convenait amplement.

Les démons semblaient se concentrer vers les morts-vivants, il y avait encore une partie des troupes neutres ou rebelles vers l'arbre, je savais déjà que les fruits étaient contrôlés par notre amie la dryade, mais les hommes masqués m'inspiraient que peu de confiance, comme les deux tiers de ce qui était vivant et volontaire pour cet expédition, remarque...

Je n'ai pas confiance parce qu'ils se sont littéralement rués sur l'endroit ou reposait l'arbre, au lieu de repousser les cadavres, ce qu'ont fait rebelles et partisans d'Aile Ténébreuse, tout simplement...

Mais ce n'était pas la question. On avait besoin de trouver les clés de Athos et Ulva, on a Athos dans la pièce, ligoté par des algues, ressemblant a un immense sushi, le riz en moins, et la, il y a un arbre qui possède la propriété de tuer les demi-dieux...

En fait, ça semblait presque trop évident, au final, on allait de coup de chance en coup de chance, entre l'arbre qui trône fièrement dans la cité, alors qu'il ne devrait pas y être, le dieu qui reste immobilisé par le pouvoir d'Ulva, et enfin la dryade qui maîtrise les cadavres et qui n'a pas peur du demi-dieu...D'un coup, tout ce schéma semblait complètement absurde, et la plupart des personnes partaient vers le raisonnement le plus logique qu'il soit : tuer Athos...

Pourtant, la foldingue qui jouait les hôtesses [HRP : La pensée propre du personnage, pas celle du joueur !] a Atlantide semblait claire....

*...Pour faire remonter la cité il faut que vous les leurs dérobiez. Et pour cela il faudra les tuer...*

Quelque chose n'allait pas pour moi, c'était trop simple, a ce rythme-la on remonterait la cité en deux heures, a peine, on serait de retour chez nous pour le dîner, ou presque...Pourquoi nous laisser trois jours si en moins d'une demi-journée on a tout fait et remonté la cité ?

Mouais, quelque chose cloche, mais quoi ? Et pour enquêter, il faudrait s'armer de patience et de vigilance...Et d'une trés bonne dose d'imagination !

Voyons voir...La voix d'Atlantide parlait de clé, que l'on débloquerait en tuant les dieux, et les dieux du rang d'Athos ou Ulva se tuent comment déja...

Le pieu d'ébelia, oui, mais il n'y a pas autre chose avec ? Bon....N'allons pas galérer trop pour le moment.

Je regardais l'ensemble de la salle pour tenter d'analyser la situation, et puis je voulais d'une façon ou d'une autre arriver a obtenir l'ébelia, si la dryade était capable de faire peur a tous les locaux, autant en profiter pour le moment. Tant qu'on la tue pas, ni elle ni son arbre, ça ne peut pas faire de tort...

Je me mis a aboyer un petit coup vers la fameuse dryade, pour l'appeler, puis je courus a travers la salle, vers Athos, pour m'approcher doucement, tentant la colère pour montrer a l'hôte des bois qu'il était méchant pour moi, et par extension tout le groupe, puis passé quelques minutes, je revins vers elle, pour m'assoir a tout juste un mètre d'elle, a portée de bras, puisque je recevais ses messages, je pourrais au moins avoir un semblant de conversation avec elle...

Tout ce que j'espérais, c'est que personne ne s'en prendrait a la dryade, elle était beaucoup trop précieuse pour qu'on la tue, elle ou l'arbre, ce duo de la nature terrestre formait un élément vraiment étrange dans une cité engloutie, et quelque chose me disait que cet élément décalé était la pierre angulaire de l'Atlantide, d'une façon ou d'une autre.

[HRP : peut-être un peu court, non ?]

De son coté les choses s'envenimaient. Bien qu'elle avait avec elle, des hommes très bien entraînés, en face, ils avaient affaire avec de monstres. Hors trancher une gorge avec des flèches n'étaient pas une mince affaire. A dire vrai, ils arrivaient mieux à ralentir le monstres qu'à les détruire. Et pour un seul qui s'écroulait, dix arrivaient.
Donc pour résumer la situation, ils finiraient par être rapidement submerger surtout vu les carquois au trois quarts vides. Il fallait changer de stratégie, surtout que l'intersection était de plus en plus... indéfendable.
Quelques alliés étaient venus leur prêter main forte, engageant le combat au corps à corps, mais beaucoup tombèrent.
Soudain, un évènement changea complètement la donne. Un grognement lointain fit stopper net les créatures. Aucun bruit ni aucun mouvement... Elles semblaient s'être changé en statue. C'était le moment d'agir. Sifflant ses troupes pour leur demander leur attention, elle remarqua qu'elle avait perdu au ois cinq hommes alors que les monstres ne s'étaient pas approchés. Avait il fui, la peur au ventre? Ou un démon aurait profiter de leur concentration pour les tuer? En tout cas pour eux, ils valaient mieux que ce soit la seconde solution car Ilyanne n'était pas du genre clémente avec les fuyards.

- L'ennemi pour une raison inconnue est à notre merci! Sortez vos dagues et vos épées et coupez leur la tête! Trouvez le maximum de flèche, laissez les endommagés. Exécution!

Sa troupe partit rapidement, faisant d'innombrables victimes parmi les rangs ennemis, tout en renforçant leur logistique. Elle même ramassa une poignée de flèche pour en avoir une bonne dizaine dans son carquois avant d'appeler son second en chef

- Occupez vous des troupes, je dois absolument transmettre un message à notre chef.

Avisant une des rebelles munie d'ailes, elle lui fit signe de venir. La jeune femme atterrit en souplesse devant Ilyanne et mit un poing sur son coeur.

- Que puis je pour vous, général?

Son katana blanc maculé de sang à la main, elle laissa l'eau le nettoyer et le rangea dans son fourreau attendant les ordres.

- Peux tu me porter jusqu'à notre chef Yuki? Je dois le voir le plus rapidement possible.

L'ange hocha la tête en lui affirmant que ce serait un grand honneur et après avoir obtenu sa permission, prit l'elfe par les hanches. Déployant de grandes ailes blanches, elle s’éleva au dessus de la marée humaine. Voler en tenant un passager n'était pas chose aisée pour l'ange, Ilyanne le savait, mais le temps pressait. Elles volèrent en cercle autour de la foule, évitant au passage les hordes de démons volant avant de découvrir l'emplacement de leur chef. Alors avec application mais difficultés, l'ange se posa maladroitement à quelques pas de leur cible. A bout de souffle, elle fut remerciée puis s'envola de nouveau pour aller porter main forte du coté des espèces de morts vivants.
Ilyanne quant à elle arriva au niveau de Galaad et mit un poing sur son coeur avant de poser discrètement une main sur son épaule.

- Je dois vous entretenir d'une découverte importante.

Elle savait qu'il l'écouterait mais doutait de l'importance de son rapport. Bien que l'illustration semblait réaliste, même en descendant dans ses cavernes, ils ne trouveraient peut être rien d'important? Mais dans son esprit avait germé l'idée qu'elle y trouverait de l'ébélia sans avoir à faire du mal à l'arbre. Sa nature elfique lui demandait d'exploiter toutes les éventualités avant de recourir au massacre d'un arbre.

Des monstres, des monstres et encore des monstres ! Ca ne cessera donc jamais ?! Peu importe le nombre qu’on tue, il en revient toujours plus. Ils n’ont rien de mieux à faire ? D’accord qu’ils ont dû s’ennuyer tout ce temps dans cette citée et qu’on soit donc une bonne distraction pour eux, mais ce n’est pas une raison !

Je décapitais une nouvelle créature avant de me retourner vers le Dieu mineur, toujours emprisonné dans les algues et fronçais les sourcils. Je le trouvais bien calme pour le moment, ce qui était une chance pour nous. D’ailleurs, nous sommes un peu trop chanceux depuis que nous sommes là. En dehors du fait d’être entourés par ces horreurs, ça se passait plutôt bien. A peine arrivé que nous rencontrions déjà les deux Dieux mineurs, l’un d’eux se faisant capturé par l’autre qui s’enfuit nous empêchant ainsi d’avoir à les combattre tous les deux en même temps, et la crème de la crème, nous avions un ébellie à portée de main. Les lycans de tout à l’heure étaient même partis dans cette direction. S’ils arrivaient à ramener de l’ébellie, nous pourrions même déjà tuer…

- Non… On ne pourrait pas…

Je m’étais arrêtée sur place. J’étais contente de savoir que nous pourrions remonter la citée assez rapidement, respectant ainsi sans problème les délais imposés. Mais, il manquait quelque chose. J’étais tellement absorbée par ma réflexion que je ne vis pas qu’un autre monstre s’était approché de moi. Lorsque je m’en rendis compte, j’eus à peine le temps d’esquiver son coup et dans mon élan, je pivotais afin de me retrouver derrière lui et de contre-attaquer.

- Ce n’est pas passé loin…

Erreur stupide de ma part. Jugeant que je ne pourrais pas réfléchir calmement, je cessais d’attaquer et me contentais d’esquiver le plus silencieusement possible. Au début, ils y en avaient beaucoup autour attiré par le bruit des combats et ce ne fut pas une mince affaire de simplement les éviter, et de ne pas en bousculer par inadvertance, ce qui aurait fait échoué ma tentative d’escapade. A répétition, ils finirent par ne plus me repérer et je me faufilais discrètement jusqu’à me retrouver légèrement en retrait de la zone de combat. Je m’adossais ensuite contre le mur et repris le fil de mes pensées. J’aimais beaucoup les livres de légendes et je ne sais même plus combien j’en ai lu. Mais cela m’avait permis d’avoir des connaissances dans ce domaine. Si les légendes étaient fondées, nous avions donc les deux principaux Dieux… leur querelle… les Dieux mineurs qu’ils avaient créés qui s’étaient séparés en deux groupes, chacun prenant le parti d’un de leur créateur… En l’occurrence dans notre cas, les deux que nous avons rencontrés… D’accord, mais concernant le moyen de les tuer ? Si je me souvenais bien, il fallait du bois. Mais pas n’importe lequel. L’ébellie est le plus efficace contre n’importe quel Dieu mineur. Et il se trouve que l’arbre en question n’est pas très loin.

-Bon, nous avons les Dieux, un emprisonné, de l’ébellie… Mais, il manque encore quelque chose… Le sang d’un cerf. Sans ça, le bois seul sera inefficace.

Oui, en se basant sur les légendes, il fallait induire le bois du sang d’un cerf. Je regardais à gauche, puis à droite. Et jusqu’à présent avions-nous croisé un seul cerf ? Non. Etait-il seulement possible de trouver un cerf ici, sous l’eau ? Ce serait fou. Remarque, nous y étions bien nous, sous l’eau. Capable de bouger normalement, de parler et même de respirer. Comme pour illustrer mes propos, j’inspirai profondément. Et si nous n’arrivions pas à remonter la cité d’Atlantide d’ici 72h, nous perdrions cette capacité et probablement la vie par la même occasion. Un grondement se fit entendre et durant quelques secondes, plus un son ne se fit entendre. Le lieutenant des archers de la Rebellion prit la parole. Puis, à l’aide d’une jeune femme possédant des ailes, je la vis se diriger vers Galaad tandis que les combats avaient repris de plus belles, certains réunissant les flèches qu’ils avaient utilisés. Leur conversation serait sûrement importante et ce n’était pas le moment de les déranger. Je tournais donc les talons et me mit à courir silencieusement.

Je m’éloignais de plus en plus des combats, du Dieu mineur du Silence et du bruit. A ce rythme, ils ne tiendraient pas éternellement. Soit ils devraient trouver un moyen de repli, soit ils maintenaient leur position. Ce qui serait inutile au moment où nous parlons. Imposer un nouveau problème, surtout lorsque je n’étais pas sûr, très peu pour moi. Non, je ne fuyais pas. Au grand jamais cette idée d’abandonner mes compagnons ne frôlerait mon esprit. Je voulais voir s’il existait vraiment la possibilité de trouver un cerf dans cette cité aquatique. N’en ayant pas vu pour le moment, je voulais explorer un endroit encore inconnu. Aussi, peut-être pourrions-nous trouver autre chose qui nous serait utile. Je préférais me rendre utile de cette manière car un de plus ou un de moins, je savais que je ne pourrais rien de plus pour l’instant si ce n’est que tuer ces monstres encore et encore. Vu comme ça allait, notre groupe épuiserait toutes ses forces à combattre ces créatures. J’atteignis l’intersection et m’arrêtais un instant.

-Alors, quel chemin prendre maintenant ? Nous avons emprunté la voie menant au Nord. L’Est ou l’Ouest ?

Je me décidais finalement et pris la route menant à l’aile Ouest. Après tout, il fallait bien commencer quelque part. Je me remis donc en route et m’arrêtais seulement de courir après avoir atteint l’aile Ouest. Je marchais sans faire de bruit, regardant s’il n’y avait pas une ou deux de ces créatures cachées quelque part et en profitais pour regarder autour de moi.

A chaque instant les cadavres étaient plus nombreux. Plus ils faisaient de bruit, plus il y en avait, plus il y en avait, plus ils devaient faire de bruit. Je vous laisse imaginer la boucle infernale.

Ils avaient récupéré le bâton de la dryade pacifiquement, après « pourparlers » de la part des lycans présents. Certains auraient été d'avis de l'abattre, mais l'arbre était encore pourvu de fruits, et la nymphe des bois avait un air féroce et décidé. Le bâton en main (il avait été brisé en deux, de façon à ce que chaque morceau aille au représentant de chaque camp : un pour Galaad, un pour Kaho), ils avaient fait route vers le centre de la cité, espérant ne plus croiser Athor, et esquivant les cadavres le plus possible.

La chance leur avait sourit car ce fut son homologue féminin, Ulva, qui leur apparut à nouveau. Certains avaient en effet avancé l'idée qu'il fallait tenter de communiquer avec elle : son pouvoir sur les algues en ferait une dangereuse ennemie, ou une excellente alliée. A l'aide de dessins tracés sur le sol et de gestes aisément compréhensible, Albar parvint lui faire comprendre qu'ils voulaient libérer la cité, et par là même, elle aussi. La belle déesse n'hésita pas longtemps, et approuva.

Ils finirent par trouver Athor, dieu du silence, et, grâce à l'aide de la déesse et à la détermination de Galaad et de Kaho, ils parvinrent à lui enfoncer un pieu de bois dans le cœur (ou plutôt, deux pieux de bois : chacun avait tenu à le tuer, et pour finir, ils avaient frappé en même temps). Ils lui prirent alors son médaillon, se disputant pour savoir lequel des deux allait l'avoir.

Conciliante, la déesse les mena jusqu'à l'autel, et une fois là bas leur donna son médaillon, et se retira dans la cité : comme celle ci allait remonter, elle serait à l'air libre, et elle était une déesse marine. Il y eu des oppositions à ce sujet, certains désirant se débarrasser d'elle par sécurité, mais leurs voix ne furent entendues par l'assemblée.

Coopérant officiellement jusqu'à ce que la cité soit sortie de l'eau, c'est avec les couteaux tirés que Galaad et Kaho se serrèrent la main. Chacun était prêt à endurer l'attaque de l'autre lorsque la cité serait remontée, mais ce ne fut pas le cas : lorsqu'ils activèrent les runes magiques, le socle de l'Atlantide vacilla, et elle remonta de plus en plus vite à la surface. Conscient que lorsque la barrière magique l'entourant finirait par se rompre, les eaux se déverseraient en dehors de la cité sans retenue, Albar intima l'ordre à tout le monde de s'accrocher à ce qu'ils pouvaient, et ce fut une bonne idée : quelques instants après avoir atteint la surface, ils happés par le courant, ne devant leur salut qu'à la solidité des piliers auxquels ils s'accrochaient.

Lors que tout le monde se remettait du choc, Lilith apparu, empêchant ainsi tout combat. Elle les félicita d'avoir libéré la cité, et admirait qu'ils n'aient pas eu à tuer Ulva. Elle les renvoya chacun chez eux sans plus de précisions : quel était l'intérêt d'avoir libéré la ville, qu'est ce que cela allait changer, pourquoi l'avoir fait seulement maintenant ? Nul ne le savait vraiment...