Elle se leva ce matin là, un homme près d'elle. Il avait payé pour un menu, comme disait la patronne. Elle devait encore s'atteler ce matin à le satisfaire et elle le réveilla à cet effet. Puis, ils s'habillèrent, lui reprenant des vêtements normaux, elle sa simple robe, semi-transparente.

- Tu t'en va aujourd'hui, n'est-ce pas ?

Il la regarda et l'embrassa avant de lui répondre:

- Oui, des affaires ailleurs. Je vais à Faestelia, tu connais ?
- J'y suis déjà allée...tu me donnes envie de repartir. Tiens, je vais quitter cette maison et partir.

Il lui sourit, incrédule. Mais elle se leva et rejoignit la chambre de la patronne. Elle toqua et entra. La patronne était en train de s'habiller et regarda Tashinär au travers de son miroir:

- Était-il satisfait ?
- Je pense qu'o l'est, je ne lui ai pas demandé et il ne m'a rien dit qui aille dans le sens contraire.
- Parfait. Comme toujours, tu es un joyau de cet établissement. Tu nous attire bien des clients, ma très chère fille.
- Je ne le serais plus très longtemps, j'ai envie de partir et de revoir Faestelia

La patronne la regarda de haut en bas. Tashinär avait l'habitude de ses examens incessants.

- Serais-tu malade ?

La succube laissa fuser un rire. Puis elle prit les mains de la patronne et elles s'assirent sur le lit.

- Je veux partir demain matin à l'aube.

La patronne la serra dans ses bras :

- Ma chérie, ma Tashinär ! Comment vais-je pouvoir tenir une semaine sans toi ? Et ma douce, tu as des clients qui attendent que toi, ils disent que s'ils ne t'ont pas, ils me jetteront à la rue.

Elles se regardèrent, la patronne au bord des larmes, Touchée, Tashinär promit de ne pas partir.

Pendant une semaine, Tashinär ne pensa pas du tout à son envie de départ. Au bout de deux, elle l'avait totalement oubliée. Et elle reprit cette vie tranquille et ennuyeuse où elle ne faisait pratiquement que se nourrir du matin au soir. Elle était la femme, ou plutôt, la succube pour laquelle tous les clients venaient ou presque. On payait cher pour la voir habillée, encore plus nue et ne serait-ce que pour un baiser il fallait dépenser une fortune. En général, une bonne centaine de phœnix d'or était dépensé pour elle par client. La patronne tenait à elle, tenait à sa pierre précieuse.

Un mois s'écoula, et la patronne crut que l'histoire avait été oubliée. Mais Tashinär la rejoint et lui posa une lourde bourse sur la table de chevet :

- Voici tout ce que je possède, j'ai laissé mes bijoux et je n'emporte que cette robe.

Elle se leva et se dirigea vers la porte. Abasourdie, la patronne dut courir pour l'en empêcher. Elle argumenta par la raison, par les sentiments mais rien n'y faisait, Tashinär voulait satisfaire son désir de partir. La patronne continua d'argumenter comme quoi elle n'aurait pas à manger pendant des jours, que le monde de dehors était horrible. Elle finit par lui peindre un tableau si noir que Tashinär prit peur. Avait-elle bien choisi ? Ce doute fit luire les yeux de la patronne de bonheur et la succube le nota.

Elle voulait partir quoi qu'il lui en couta. Alors elle proposa à la patronne un marché : une journée et une nuit pendant laquelle elle lui enseignerait tout son savoir dans ce domaine du plaisir pour sa liberté. La patronne accepta, espérant ainsi la retenir. Tashinär une journée et une nuit à se nourrir du plaisir qu'elle donnait à cette femme. Elle ne lui laissait aucun moment de repos, il n'en était pas question, elle voulait partir à tout prix. Son ancienne patronne finit par en faire une crise cardiaque, cela affola tout le monde. Elle cria à l'aide, prit son argent, et tout le monde se précipita, on l'envoya chercher des secours mais ne revint pas.

Libre ! Enfin ! Elle allait pouvoir à présent allait à Faestelia. Elle s'acheta de nouvelles robes et de nouvelles chaussures et elle partit. Plus jamais elle n'accepterait d'être prise dans un établissement pareil. C'était bien pour se nourrir mais elle en était devenue indolente. A présent, elle allait pouvoir s'activer et vivre librement sans être commandée et ou chapitrée du matin au soir.