Au fond, Garguoyl n'est pas très compliqué à cerné. S'il ne ressent rien moralement, s'il ne le montre pas physique, Garguoyl ressent au plus profond de lui le malheur et le bonheur. S'il ne sourit pas, s'il ne grimace pas, il rit et pleure en son être. Vous trouvez ceci particulier, pourtant s'en est rien.

Garguoyl tiens de trait principal son air impassible, comme s'il était impossible de lui faire esquisser le moindre sourire. Il semble toujours si sérieux, si concentré, comme s'il était impossible pour lui de détacher son regard de sa mission, peut importe qui chercherait à parler avec lui.

Silencieux, il peut s'avérer quelqu'un de sage et prudent, cette absence de sons en lui fait partie du fait qu'il réfléchit beaucoup, cherchant toujours plus aux alternatives possibles. S'il ne craint pas le sang couler, il fera un maximum pour que ce ne soit pas le siens. Cependant, quand l'instinct animal l'appel, il perd souvent le contrôle et fonce dans le tas ou bien se met à fuir.

Peu sociable, il aura tendance à vous écouter sans s'en donner l'air, n'allez pas croire qu'il cherche à vous ignorer, timide et à l'écoute, il préférait largement se renseigner sur vous, tout-en vous permettant de vous confier à lui sans même le remarquer. Ce trait d'ignorance lui a sauvé la vie plus d'une fois puisqu'il écoute sagement ceux qui lui veulent du mal.

Garguoyl n'aime qu'une chose, la déesse Nayris. S'il pouvait apprécier d'autres choses autrefois, après avoir perdu son passé, il a décidé de vénérer cette déesse. Cette obstination souvent peut le rendre désagréable puisqu'il ne va pas chercher le bonheur qu'avec ce qu'il y a en rapport avec elle, incapable de le trouver autrement. Tout le reste, il s'en contre fiche à vrai dire, que le ciel soit bleu, noir, violet ou rose, il se contentera de bailler. Torturer quelqu'un sous ses yeux, il serait capable de regarder comme s'il admirait un ravissant coucher de soleil.

Psychopathe? Pas vraiment, Garguoyl est juste victime d'une insensibilité à la douleur moral, le rendant incapable de réagir quand il voit autrui souffrir. Si ceci fait une force, il le rend encore plus asociale qu'avant puisqu'elle l'empêche d'être empathique, le privant de ce que peut ressentir les autres. Les douleurs physiques? Il les ressent et les détestent au plus haut point.

Comme tout être humain, Garguoyl aime la bonne nourriture accompagnée d'un bon verre de rhum. Il ne rechignera jamais contre un bon petit plat préparé par un bon cuisinier agrémenté par un bon alcool d'une bonne taverne. Si seulement l'Animorphe avait l'argent pour se payer de la nourriture, puisqu'il n'a véritablement pas d'argent, contraint de dormir souvent à la belle étoile, à croire qu'il est incapable d'économiser.

Il existait une tribu nomade, une tribu isolée de toutes coutumes, une tribu qui ne connaissait ni le feu, ni la cendre des guerres. Elle avait elle-même choisi une telle vie, bien que le climat était dangereux dans leur terre natale, cette tribu était nomade et voyageait souvent dans ces terres gelées. Cette tribu était peu nombreuse et ne comptait que sur une trentaine de personne. Cette tribu avait pour nom Azuris, un nom donné par les membres de part leurs mirettes bleus azurés.

Andy Azuris était un des enfants de cette tribu et comme ses cousins et ses cousines, il avait un don comme eux, ils pouvaient se transformer en animal, peu importe qui il était, peu importe comment il peut être dangereux, ils le pouvaient. C'était la raison pour laquelle les Azuris perpétuaient cette tradition depuis des lustres, encore aujourd'hui la raison de leur séparation est inconnue, la seule chose qu'Andy savait était qu'il devait faire attention à ne jamais perdre l'humanité.

Tout comme ses cousins, Andy était insouciant et manquait de sérieux, il rêvait de gravir les montagnes tel un bouquetin, de parcourir les océans comme un dauphin, d'explorer les cieux tel un faucon. Alors, parfois, Andy se mettait à escalader sous la forme d'un loup ou d'un bouquetin, mais finissait par perdre le contrôle et tomber de ces rochers. Malgré les blessures, Andy recommençait, il aimait cette sensation, cet instinct animal qui le parcourait, il n'en rêvait que plus lorsqu'il se faisait punir.

Encore à cette habitude, Andy avait désobéit et s'aventura seul dans la montagne, sous une forme toujours plus animal, un fauve, un chat sauvage, un lynx. Il espérait gravir encore plus cette montagne, jusqu'à ce que la douleur, aussi intense qu'elle soit, lui perce la patte arrière. Il chuta, il fut ramassé et emmené.

Quand il avait reprit conscience, il était humain et avait compris ce qui s'était passé, des chasseurs lui avaient tirés dessus avec leurs flèches perçantes en le prenant pour de la nourriture. En comprenant ce qu'il était, ils le ramassèrent et le ramenèrent avec eux. Andy ne se sentait pas bien, il avait l'impression de flotter sur quelque chose, il avait envie de cracher ses tripes. Il tenta de se relever et vit à ses pieds des fers. Il se traîna lourdement avant de tomber, il compris doucement qu'il n'était pas tombé face à de simples chasseurs et qu'il allait finir surement vendu en esclavage.


Quelques jours plus tard, on le fit mettre au fond d'un bateau, il avait conscience que son départ allait débuter, seul, replié dans son coin, il pleurait, il voulait revoir sa famille, il regrettait amèrement de ne pas avoir écouté son père et sa méfiance. Sa tristesse fut brisé par les tremblements du navire sur lequel il était. Andy avait peur, peur de rester coincé dans cette salle sombre du navire, peur de mourir ici, pourtant il n'allait pas visiter les limbes, non, le destin était généreux avec lui.

Arriva un jeune pirate qui trouva attaché dans la cave du navire le jeune Animorphe, ignorant ce qu'il faisait là, ce jeune adolescent, il finit par briser les chaînes du prisonnier et le tira avec lui, un larbin en plus, toujours à prendre. Re-fourgué aux tâches ingrates, l'animal s'occupait alors de nettoyer le navire des pirates qui lui avaient sauvé la vie.

Andy voyait la terre au loin, des semaines de voyages, les pirates qui l'avaient recueillit étaient loin d'être des monstres, si au début Andy n'avait qu'envie de fuir, il se sentait rassuré d'être avec eux. Il avait appris à cuisiner, nettoyer, se battre, se défendre, il avait grandi, il ne pleurait plus, il souriait, car il était heureux de leur présence, bien qu'il savait que leur chemin devraient se séparer.

La terre était proche, Andy leur avait laissé un cadeau, le jour venait de se lever sur Terra, le capitaine venait sur le pont pour admirer le lever du soleil quand il remarqua l'enfant, souriant comme tout, étendre ses bras, qui, très vite devinrent des ailes. Sous la forme d'un aigle, il pris son envole. Le Pirate tenta en vain de le rattraper, il était déjà trop tard, l'oiseau c'était envolé, ne laissant que derrière lui de magnifiques plumes.

Arrivé à la terre ferme, Andy eu dû se reposer de son long voyage, il trouva alors refuge dans une petite grotte. Les lendemains, il parti en voyage en directement d'une ville, il avait l'habitude de voyager, après tout il était né nomade. Il avait appris lors de son périple à maîtriser ses formes, il prenait la forme d'un fauve le plus souvent et égorgeait les animaux qu'il croisait pour se nourrir et se couvrir via leur peau. Au début, Andy avait beaucoup de mal, mais tantôt que les mois passaient, il finit par survivre et arriver à Sent'Sura.


Les années se succédèrent et Andy atteignit sa vingt-quatrième année. Plus ce temps passait et plus l'animal n'avait plus l'impression d'avoir, autrefois, fait parti des terres gelées et d'une tribu méconnue. Il s'était fait à sa nouvelle vie à Sent'Sura. Cinq années que les démons étaient arrivés sur cette terre, l'animal se contentait sagement de baisser sa tête et d'obéir, un sage assassin.

Un jour, il rencontra un vieil homme, celui-ci avait tout abandonné, il racontait, saoul, que son fils avait été tué par une bête, son fils du nom d'Andy. L'assassin eu du mal à y croire, mais il s'agissait bel et bien de son père, celui qui le croyait mort depuis toutes ces années. Soit sage, garde le silence, tant qu'il ignore que tu vis, tu seras tranquille.

Inconsciemment le fauve se rapprochait de cet homme, de son père, qui lui racontait le profond désarrois, la tribu, décimée par le temps, il était maintenant le seul de cette famille exilée. Il traquait sans merci le fauve qui avait tué son fils, il pensait que celui-ci avait été apprivoisé par des humains et qu'il devait sûrement se trouver ici.

Andy avait peur de tout dire à son père, il avait peur que celui-ci l'insulte de menteur, ou ne souffre plus encore que de le savoir endormi aux limbes. Il pensait qu'il pourrait continuer à vivre tout en veillant sur ce père, mais il avait tort. Un jour de chasse, il avait revêtit la forme d'un Once, il ignorait que son père était juste ici à le regarder, le regard assassin dans les yeux.

Dégainant sa hache, il bondit sur le fauve pour l'enfoncer douloureusement dans la chaire du fauve. Poussant un couinement de douleur, surpris, incapable de riposter, il finit sous les coups de son père. Le sol ensanglanté, il était redevenu un humain, haletant sa douleur, le père s'écroula à genoux, se mettant à pleurer, je suis désolé, désolé, qu'il disait, Andy, pardonne moi, qu'il pleurait. Il venait de comprendre son acte, qu'il venait de tuer son propre fils, alors que sa vie balançait, Andy lâcha un doux sourire, avant de partir rejoindre les Limbes.


Quand il ouvrit les yeux, Andy n'était plus où il était, non, il était ailleurs, dans un lieu si sombre, si effrayant. Il ne ressentait que la douleur et la peur, il avait la crainte, il était mort et il en avait bien conscience, il était dans les limbes. Inconsciemment, il était poussé à chercher et retrouver la déesse dont lui parlait certaines légendes, Nayris, la déesse des morts.

Et il tournait, encore et encore dans ce lieu sans vies, il ne trouvait rien, il abandonnait et fermait ses yeux, vidé de toutes vies, il souhaitait abandonner, lâchant faiblement ses larmes, on pouvait sentir en lui ses souvenirs si beaux, et pourtant si triste, qui le réchauffait.

Ce fut à ce moment qu'il sentit la présence de quelqu'un, dès lors il se releva en un bond, montrant un visage méfiant avant de reconnaître une petite fille. L'animal, aussi sauvage qu'il était, resta méfiant, il ignorait où il pouvait réellement être ni quelles créatures peuvent vivre dans les limbes.

Cette enfant ne dit qu'une seule chose, joue avec moi. Sur le coup, il ne comprit pas vraiment, jusqu'à voir qu'était apparus deux prisonniers, le premier, la gamine s'amusaient à arracher chacune des parties de son corps, le laissant hurler avec horreur. Mais l'Animorphe ne réagissait pas le moindre au monde, il était insensible à cette douleur, oui, il avait appris à voir le sang, il avait appris à tuer les innocents par le caprice des idiots qui dirigent le pays, alors voir un mort se faire torturer par une déesse. Dans le second temps, en voyant qu'il ne réagissait pas, elle l'obligea à se changer en aigle et lui ordonna de vider le second. L'aigle n'en attendu pas plus pour s'exécuta, venant lui percer le ventre de ses serres afin de faire sortir ses entrailles de son ventre.

Quand elle en eut assez, la déesse finie par lui accorder de retourner sur terre, en échange, elle lui déroba tous ses souvenirs, elle lui déroba Andy Azuris, c'était bien l'unique chose qui pouvait le faire pleurer visiblement, elle lui déroba sa dernière humanité. À son réveil, l'Once ne connaissait aucun nom, hormis celui que cet homme qui l'avait tué lui avait donné, Garguoyl. Il avait oublié qu'il était son père, il se croyait seul, toujours plus seul.

Garguoyl vénérait Nayris, elle qui lui avait offerte une seconde vie, elle qui avait été si gentille avec lui, ou peut être juste pour le torturer de lui offrir un second souffle. Peu importe son intention, le fauve se jura de toujours la vénéré. Parcourant les terres en silence.


Le coeur teinté de sadisme, le nouveau chat de la déesse de la mort se jura de la servir jusqu'à la revoir, vivant, ou mort. Il était encore plus dure au tueur pour s'approcher de la populace, elle le répugnait au plus au point. Il s'entraînait, toujours et encore plus que ce soit sous forme animale, avec son épée ou avec un arc.

Pendant huit longues années, il appris à se battre et transformer tout ce qui lui tombait sous la main comme une arme. Il travailla comme tueur à gage par moment afin de sous-tirer quelques pièces pour les dépenser contre de quoi se battre, une armure, des armes. Dans son ennui, il venait parlementer avec la nature, lui faire comprendre ce qu'il ressentait, il s'était même lié d'amitié avec un rat qu'il nomma Terros, devenu son fidèle compagnon.

Un jour, il entendit la voix de la chère déesse des morts, de sa déesse tant aimée, lui disant qu'il trouverait des amis à Adhès. D'une confiance aveugle, il y fonça et découvrit les fameux Adorateurs de Nayris. C'était un camp parfait pour lui, oh oui, vénérer la déesse et la ramener sur Terra, quelles ambitions magnifiques se disait-il.

Dans ce camp en pleine construction, l'Once finissait par facilement se démarquer, notamment pour sa capacité à ne ressentir aucune douleurs psychologiques, lui dont on lui avait tout pris, l'espoir, la famille, la crainte, il finit par vivre dans le sang, dans la mort. S'il n'était pas psychopathe, s'il ne riait pas de trancher la gorge de ses ennemis, il en devenait encore plus terrifiant puisqu'il gardait un visage vide de toutes expressions.

Il finit par être accepté et rentrer dans les Bras-Armés des Adorateurs, un seul but en tête, châtier tous ceux qui oseraient insulter la Déesse Nayris. Doucement, cette réputation s'agrandit et on lui permit de réaliser le rituel sacrificiel, ce rituel dont il n'avait rien ressenti, hormis du bonheur d'offrir quelqu'un à la Déesse. Bien qu'il soit un nouveau dans ce poste, il souhaite faire de son mieux afin d'offrir à la Déesse la venue tant désirée sur Terra.