https://www.youtube.com/watch?v=BEWMxeVa7bU
La porte s'ouvrit lentement sur une salle d'apparat pour laisser passer deux personnages cachés sous de lourdes capuches. Se déplaçant d'un pas rapide mais léger, ils ne laissaient entendre que le flottement de leur cape qui claquaient et le cliquetis des rapières dont le fourreau dépassait à peine du bas des capes.
La salle était magnifique et reflétait la puissance de la Famille qui possédait la demeure entière. Le dallage de marbre blanc et noir, aussi poli qu'un miroir, claquait sous les pas cadencés et lents des bottes cirées et reflétait la forme des visiteurs par sa propreté irréprochable, les tentures rouges sang qui dissimulaient le pâle soleil matinal étaient neuves, les meubles provenaient du meilleur menuisier de la ville et les marqueteries étaient faites sur demande comme le prouvait l'emblème de la Famille présenté sur nombre d'entre eux. Un chêne centenaire qui étendait ses longues ramures vers l'azur.
Les deux visiteurs s’arrêtèrent dans un même ensemble et retirèrent leur capuche d'un geste lissé par l'habitude. Le long manteau gris satiné, la ceinture d'un rouge éclatant et la fine fourrure d'hermine reflétaient le rôle des deux hôte, des Diplomates.
Le premier, un jeune homme d'une vingtaine d'année avait un visage fin et portait les cheveux blond longs. D'un revers de la main, il disciplina sa chevelure et se tourna vers son compagnon. Plus âgée, la cinquantaine, les cheveux mi-longs poivre et sel, celui-ci paraissait vieux mais restait toujours aussi fier dans sa posture. Crawford, d'un regard de ses yeux bleu glacés engloba la salle entière.
-Ça va mon oncle ? Vous n'êtes pas trop fatigué ?
-Calme mon neveu. Si tu continues a t'inquiéter pour moi comme cela tu risque l'infarctus et c'est moi qui scellerais ton cercueil en premier.
Un sourire fin apparut en coin au Dernier. Cromwell, son neveu de trente ans son cadet, s'en faisait tous le temps trop pour sa santé. Il n'avait pourtant que cinquante deux ans et était en excellente forme physique mais la jeunesse le voyais toujours comme une chose fragile qui risquait de se briser au premier choc. D'un mouvement de la tête, Crawford désigna à son apprentis un vieil homme qui approchait en claudiquant et lui demanda d'un ton qui reflétait plus une affirmation :
-Qui est-ce ?
-Féodore De Hyrsthen, reconnu comme duc, 85 ans, chef de famille de la Famille Hyrsthen, branche maîtresse Crawford.
-Qu'elles sont leurs activités principales ?
-Légalement vente de vin et d'alcool pour toute la ville. Illégalement, vente de vin et d'alcool... pour toute la ville. Ils font aussi dans le jeux de hasard et la prostitution.
-Très bien mon garçon.
Le compliment était pour la forme. La Famille Hyrsthen avait toujours été une pièce maitresse de l’échiquier local, ce qui faisait que tous les septième de la Famille Nyrianës connaissaient parfaitement tous les membres de cette famille.
-Maintenant tais toi et écoute attentivement.
Le chef de la Famille Hyrsthen s'arrêta pour ouvrir grand les bras. De haute taille mais voûté, il avait été un homme fier et musclé mais aujourd'hui, empatté par les abus en tous genres, il arborait un ventre rond et perdait ses cheveux en une tonsure de moine mal peigné.
-Crawford de Nyrianës ! Quelle joie de te rencontrer enfin. Je regrette sincèrement que l'état de santé de ton père l'ais empêché de se déplacer lui-même. Nous devrons faire avec les intermédiaires. Votre famille n'as jamais été très solide. En terme de santé je parle bien évidemment.
Crawford sourit poliment et retins Cromwell d'un mouvement de la main impérieux. L'insulte sur Famille n'était même pas à peine voilé et le jeune apprenti avait le sang chaud mais son mentor saurait le discipliner. Il en était sûr.
-C'est une joie pour nous d'être accueillis chez vous, Duc de Hyrsthen, pour négocier notre accord. Je vous remercie de votre sollicitude envers mon père. Il m'as d'ailleurs demandé de vous faire part de ses salutations à vous ainsi qu'a votre ravissante épouse dont il n'arrive malheureusement pas a se remémorer le nom. Le grand âge malheureusement.
Crawford inclina la tête avec une moue désolé mais calculé. Le duc s'était plusieurs fois remariés mais ses épouses avaient toutes succombé d'étranges maladies dans les cinq années suivants les épousailles. Bien sûr les soupçons avaient portés sur la famille Nyrianës ; dont une des femmes aurait été assassinée par les Hyrsthen pour de sombres histoires de concurrence. Mais heureusement, les soupçons ne sont pas des preuves. Depuis dix ans, le Duc n'avait plus d'épouse assez folle pour tenter l'aventure du mariage, ce que le père de Crawford savait pertinemment.
*Tu mourras seul et pauvre, Duc. Tes possessions nous reviendrons, à nous, les Nyrianës.*
-Bien bien bien, merci beaucoup. Mais trêve de politesse. Jasper, veuillez faire ouvrir le petit salon.
Un majordome au port sévère, élégamment habillé d'une livrée sombre à queue de pie, sortis de l'ombre pour se diriger vers une deuxième porte qu'il ouvrit en grand. Il révéla en s'effaçant un salon dont les hautes fenêtres laissaient entrer un flots de lumières qui fit papillonner des yeux plusieurs fois Crawford. Une grande table toute en longueur accueillait les invités, richement pourvus d'une pléthore de mets raffinés et de vins fins directement issues des propriétés de la famille Hyrsthen. De grands miroirs accrochés aux murs surveillaient les intrus, reflétant a l'infinie la pièce par leur jeux lui donnant des proportions titanesque tel qu'une armée eut pus y tenir sans se serrer.
Nonchalamment, le Dernier s'approcha d'une des fenêtres de la pièce. Sen'tsura s’étendait à quelques kilomètres, tentaculaire monstre de tuiles et de pierres qui envahissait le littoral côtier. Vu depuis la colline de la propriété, les vignes de la Famille faisaient comme une séparation, à l'égal de l'horizon qui coupait le mer en deux. Les vertes étendus respiraient le calme et la richesse, la nature et la tranquillité mais si le regard se levait un peu plus le spectateurs découvrait alors la ville en elle-même. Noyée dans sa gangue noir de suie et de pollution rejeté par ses industrie diverse, Sen'tsura offrait la vue d'une pieuvre qui portait tristement son titre de ville moderne.
Les canaux qui se jetait dans l'océan relâchaient une eaux saumâtre et polluée où aucuns poissons ne pouvaient espérer vivre. Les rue grouillaient d'un monde qui se pressaient dans ces rue trop étroites pour toute la population qui semblait vouloir déborder de la ville et la vie se faisait au son des cloches des églises, des sirènes des usines et trop souvent des alarmes prévenant les incendies. Les quartiers pauvres, au sud-est, étaient souvent la proie des flammes. Une proie facile vue que les maisons étaient faits de bois, que l'éclairage se faisait à l'huile et que ces quartiers étaient les théâtres de toute la misère humaine que pouvait contenir une ville qui se voulait moderne. Les usines exploitaient les gens, leurs promettant des salaires de misères contre des heures de travail aliénants et dangereux. Et toutes les usines appartenaient aux grandes Familles de Sen'tsura qui logeait dans les quartiers riches du nord ouest ou, pour les plus riches d’entre elles, dans les collines avoisinantes, loin du tumulte et de la pollution.
-J'aime bien cette vue.
Le léger chevrotement du Duc le précéda dans la vision de Crawford de quelques secondes. Les mains dans le dos, droit, le regard braqué sur la fourmilière qu'était Sen'tsura, il apparaissait désormais plus comme le requin qu'il avait vraiment été.
-Vous savez, j'ai de grands projets pour cette ville. Bien sûr, je sais que je n'en serais peut être même pas l'instigateur vu mon âge mais je sais comment cette ville doit évoluer. Pour qu'elle nous profite.
Son regard son déplaça vers le Dernier et un léger sourire carnassier se dessina sur la vieille face ridé du chef de la Famille. Crawford souris poliment en réponse. Il ne se faisait pas d'illusion sur les destinataires des profits.
Sen'tsura était une cité-état et elle était dirigée par un conseil regroupant les plus importantes Famille ,dont les Hyrsthen et les Nyrianës, qui se réunissaient périodiquement pour débattre de la politique à tenir. Ce système assurait un développement commercial croissant mais provoquait des tensions permanentes entre membres du conseils a cause de conflits commerciaux. Les Septièmes étaient des créations naturels répondant au besoins de liberté d'action des Familles dans ces histoires. Ils étaient les armes privilégiés des Familles dans ces guerres de nobles. Ils servaient à tout : provoquer des grèves dans les usines concurrentes, éliminer des éléments dangereux, faire de la contrebande de produits illégaux. Tous pour des vendetta ou gagner plus de pouvoir et d'argent.
-Je suis certain que votre vision se réalisera. Cette ville gagnera en importance pendant encore de longue années. Nos routes commerciales, fluviales comme terrestre se multiplieront encore et nos explorations ramènent toujours plus de terres découvertes et de peuples avec qui commercer. Beaucoup ont à gagner à développer le plus possible leur puissance existante pour affirmer leur autorité et conserver le pouvoir.
-Mon garçon, voilà un résumé des plus sentis en amont des négociations que nous avons à mener. Votre père n'as pas fait d'erreur en vous envoyant. Mais je vous en prie, prenez place.
Il accompagna ses paroles d'un large geste de la main vers la table. Cromwell, sagement resté en retrait de la discutions mais à portée d'oreilles se tourna vers la montagne de plats.
-Je pense que lors d'une discutions commerciale seul les accords doivent être en tête.
Crawford confirma de la tête et tira une chaise, son neveu prenant place a côté de lui et le Duc en face d'eux. Il tendis une main vers une carafe contenant un liquide vermeille et s'en servis un large verre qu'il porta à ses lèvres et fermant les yeux de délectation. Il fit claquer sa langue dans un geste de connaisseur et reporta son attention sur Crawford.
-Donc, nous disions ?
-Les accords d'interactions maritimes concernant nos deux Familles.
-Tout à fait. Comme vous le savez, votre Famille est une des plus puissante au niveau de la force maritime. Il est unanimement reconnu que sans votre aide financière et matériel, nous ne connaîtrions pas tous les comptoirs de commerce établis de l'autre côté de la mer et la Famille Hyrtshen, Ma Famille, vois là une occasion privilégié d'étendre son commerce en créant un partenariat avec vous pour l'exportation de ses marchandises.
Caché derrière les tournures alambiquées, le message était simplissime : « Levez votre blocus économique sur nos produits et vous aurez une belle part ». Pour faire preuve de politesse, le Duc se pencha vers les verres de Crawford et de Cromwell et leur versa du vin qu'il avait précédemment bu. Prenant une légère gorgé, Crawford piocha dans les raisins présenté dans un plat.
-C'est vrai qu'un partenariat avec votre Famille pourrait être intéressant mais vous devez comprendre notre dilemme. Si nous commençons à exporter massivement les marchandises d'une Famille, les autres voudront aussi leur part du gâteau. Hors si notre flotte est la plus grosse de la cité, elle n'a rien d'une flotte commerçante. Mon père était dans l'optique de découvrir de nouvelle terre et de commercer avec mais nos propres marchandises monopolise déjà nos bateaux. Quel serait l'avantage qu'aurait ma Famille a faire de vous un client privilégié ?
-Les vins et alcool fins sont plutôt rares de l'autre côté de la mer. Ont raconte que leur climat est moins tempéré que par chez nous, raison que l'on as de le surnommer « Glace ». Une marchandise rare et coûteuse prendrait encore plus de valeur de l'autre côté de la mer. Votre avantage serait que la distribution vous vaudrait une belle commission et qu'elle ne monopoliserait pas plusieurs bateau. Vous connaissez comme moi le prix de nos vins, imaginez combien votre Famille gagnerait sur chaque bouteille vendu.
Faisant mine de réfléchir, Crawford porta distraitement le verre de vin à ses lèvres. Tous ce que venez de dire le Duc avait été prévus. Il aurait lui aussi un grand intérêt financier dans l'affaire mais c'était ce qu'avait escompté le père de Crawford en faisant un blocus commercial sur les lignes transmers. Pour pouvoir négocier le droit de commerce, il devrait allonger beaucoup plus de privilège au Nirianës que s'ils avaient pus commercer immédiatement.
-C'est effectivement intéressant. Vous savez que mon père accorde beaucoup d’intérêt au commerce et je pense qu'il sera attentif a votre demande. Je reviendrais pour vous faire part de ses conditions.
-Je pensais pouvoir dès maintenant discuter de cela avec vous. Plus vite l'affaire sera réglé, plus vite nos bénéfices souriront.
-Je me suis engagé envers mon père à mener cette discutions, pas à tracter. Il est encore chef de notre Famille et c'est à lui de décider.
Un petit sourire malicieux sur les lèvres, le Duc plaça devant son interlocuteur un petit coffret en bois fermé cadenassé et un parchemin remplis d'une écriture fine et serré.
-Je suis sûr qu'un terrain d’entente immédiat peut être trouvé entre gens intéressé. Si vous signez maintenant, dix pour cent des bénéfices vous reviendront personnellement. Vous avez assez de pouvoir sur votre Famille et assez d'influence sur votre père pour lui faire accepter ce contrat.
Affolé, Cromwell tourna la tête vers son mentor. Calme et souriant, celui-ci se pencha légèrement sur la table et avec un sourire carnassier répondit sur un ton amusé :
-Mais c'est bien ça notre différence. Je ne suis pas intéressé, je suis loyal. Nous sommes les Derniers, nous ne tournons pas le dos à notre Famille même pour l'argent car c'est pour elle que nous vivons.
Apparemment déçu, Féodore De Hyrsthen se laissa retomber dans son siège avec un soupir.
-C'est embêtant les gens de votre espèces. A vous battre pour l'honneur, la Famille et vos valeur ridicules. Vous tronquez le jeu mais heureusement on peut toujours... tricher.
Découvrant ses dents jaunâtres, le Duc leva son verre en faisant tourner le vin contenus dedans, le regard figé dessus.
-Si vous signez maintenant, vous pourrez rentrer chez vous ce soir. Sinon vous ne pourrez même pas vous lever de cette table. C'est l'avantage des poissons, les menaces sont réelles.
Ramassant le contrat, il le tendit à Crawford d'un geste négligeant.
-Signez et vous ne verrez pas votre pupille mourir sous vos yeux dans un paroxysme de douleur.
Crawford se tourna vers Cromwell et le fixa, les yeux courant dans tous les sens et de grosse goutte de transpiration lui dégoulinaient sur les tempes. Reportant son regard glacial sur Féodore, il parla calmement, de la voix de l'homme résigné.
-La mort est un risque connut et prit en compte dans notre vie. Vous faites l'erreur de croire qu'un homme à toujours un prix mais même celui de la mort de mon neveu n'est pas suffisant pour me faire trahir. Vous périrez avant de me voir tomber.
-Je ne crois pas. Vous avez absorbé une quantité importante de poisson et vous devez déjà être incapable de vous levez. Votre mort sera lente et vous ne pourrez même plus bougez.
Levant la main, le Duc claqua des doigts et deux hommes d'armes entrèrent par la porte, les épées au fourreau.
-Signez maintenant et vous vivrez riche.
Crawford partis sur un rire discret qui s'arrêta aussi nettes quand ses yeux remplie d'une haine brûlante se posèrent dans ceux du Duc.
-Cromwell, dis-lui pendant que je m'occupe des invités.
Sans effort apparent, Crowford se leva sous le regard médusé de Féodore. Toujours assis confortablement, Cromwell croisa les doigts comme un professeur expliquant un point particulièrement ardue d'une leçon. Sa voix était légèrement pâteuse et il semblait ne tenir son sourire que sous une effort permanent.
-La mithridatisation est un procédé visant à ingéré des doses croissante d'un produit toxique...
Crowford tira son épée contre les miliciens qui l'imitèrent.
-... afin d'acquérir une résistance contre les effets de ce dernier...
Souriant, l'As de Cœur embrocha le premier milicien d'une feinte par la gauche.
-... Ce procédé est largement utilisé par notre Famille sur une gamme étendue de poisson.
Il se leva en grognant légèrement sous l'effet du poison et dégaina un poignard de sa ceinture. De son côté, Crowford avait engagé le combat contre le deuxième homme. Affaiblis par la dose massive de poisson, sa vision était brouillé et ses gestes imprécis. Il manqua son adversaire une première fois et reçut une estafilade sur la jambe droite.
Cromwell sauta par dessus la table et asséna un coup de pied dans le menton du Duc de Hyrsthen. Le jeune Septième avait absorbé une plus petite quantité de poison que son aîné mais sa mithridatisation n'était pas achevé et son organisme quoique jeune commençait a perdre pied.
D'un coup de coude, Crawford plia son adversaire en deux, referma son bras autour de son cou et d'une violente torsion lui brisa la nuque.
Les deux Septième se regardèrent dans les yeux, entourant le corps inanimé du Duc. Les paupières fatiguées, la respirations traînante, ils paraissaient tous deux en piteux état.
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-Nous allons mourir.
-Je sais mon oncle, je m'en rend malheureusement bien compte.
-Je regrette que tu m'accompagnes. J'aurais aimé trouver un moyen de t'épargner cela.
-Allons, c'est maintenant vous qui vous inquiétez pour moi.
-J'ai eu une vie bien remplie mais toi tu l'avais devant toi.
-Je ne retire pas d'honneur a mourir en mission mais pas de dégoût ni de déception à cela.
-Nous ne pouvons prévenir personne qui plus es... j'espère que père agira vite en ne nous voyant pas rentrer.
-Si la Famille est ce qu'elle est, c'est grâce à lui. Il réagira vite.
-Je te laisse l'honneur de souffler la pauvre vie de ce fou.
-Merci mon oncle. C'est une bien maigre consolation mais cela doit être fait.
Il se pencha sur le Duc assommé, l'empoigna par les devants de la veste et le souleva de terre. Sans ménagement, il posa le corps sur la table, faisant tinter plat et couvert. Sans plus de cérémonie, il tira son épée et d'un geste net trancha la tête du pauvre fou. Il reprit laborieusement son souffle et souleva la tête par les cheveux. De son autre main, il s'empara d'un chandelier a cinq branche en argent et planta la tête dans le manchon du milieu.
-Un peu barbare mais très démonstratif.
Ensemble, ils s'éloignèrent des corps sans vie et s'arrêtèrent prêt de la fenêtre qui donnait sur la ville.
-Je ne tiendrais pas plus longtemps je pense. Il as bien forcé sur la dose ce vieux schnock.
Une larme roula sur le visage de Cromwell, il baissa la tête et sanglota une fois.
-J'ai peur mon oncle. Je ne veux pas souffrir. Je suis désolé.
-Je suis terrifié tu sais. Personne ne souhaite mourir en souffrant. Nous mourrons dignement, je te le promet.
Avec les gestes d'un homme qui se sait condamné, il sortis son poignard et positionna la pointe sous l'aisselle de son neveu, droit vers le cœur. Relevant la tête, Cromwell sourit, d'un sourire où seule la douleur est visible. Celle de l'homme qui voit sa mort arriver mais qui l’accueil comme une fin à ses souffrances. A son tour il sourit, sortis son poignard et le posa sur son oncle.
-Merci.
Le mot n'était qu'un murmure, le souffle d'un mort.
-Pour la Famille.
-Pour la Famille.
La douleur fut là, comme une vague emportant tous, dispersant les espoirs et les désirs, les peurs et les craintes. Elle fut totale, irréelle et magnifique, sensation omniprésente. Crowford ne se sentis pas tomber à genou. Il ne se sentie pas se vider de son sang. Il ne sentit que la douleur qui pulsait comme son cœur le faisait autrefois. L'As de Coeur vit son neveu en face de lui, qui le regardait, le fixant avec des yeux tranquilles, comme s'il essayait de dire « merci » de sa voix défunte. Le Dernier ne sentit pas son corps s'affaisser sur lui même et heurter le sol. Il était mort.