S'il y a une chose que nous aimons particulièrement en ce bas monde, ce sont les bruits de taverne. Nous adorons, lors de nos péripéties à travers Terra Mystica, laisser nos oreilles vagabonder alors que nous nous reposons autour d'un bon repas humant fort bon et d'une bonne boisson revigorante et surtout désaltérante. Et ce que nous entendons est toujours intéressant, ou surprenant ... ou les deux à la fois. Nous aimons ces rumeurs que le peuple colporte, car elles nourrissent notre esprit d'idées savoureuses, que nous savons aisément utiliser pour nos sermons, ceux que nous élaborons pour convaincre les autres d'embrasser notre culte. Certaines sont plus utiles que d'autres ... Certaines sont plutôt extravagantes ... Et il en est une qui nous piqua habilement et embarqua en plein vol notre sainte curiosité.

Il se dit, depuis quelques temps, que Dame Luz Weiss, que l'on prétend être une "croqueuse d'elfes", serait pingre au point de ne jamais offrir leur salaire à ceux qu'elle emploie. Une chose fort odieuse déjà en soi, mais qui n'était point la seule chose effarante qui nous soit parvenue à son sujet. Car en plus de cette calomnie certaine, il fut ajouté que cette grande dame se permettait de surcroît de les forcer à "passer sous le bureau" en guise de châtiment ... Nous l'avouons, nous ne comprenons point trop le rapport, mais d'aucun semblaient penser que cela ne se faisait point ... Nous le pensons. Oui ! Mais le pire, car oui, nous en avons entendu d'encore plus mauvaises à son égard, c'est qu'on s'amuse à faire croire que cette femme que l'on dit sublime se laisserait allée quant à l'hygiène de sa voûte plantaire, ce qui, à ce qui est dit, aurait causé la mort de certains de ces serfs. Comment diantre pouvait-on être si idiot à croire cela : nous le savons, une dame qui se respecte prend soin de ses pieds, c'est indéniable ! Et quand bien même - et nous déplorons d'avoir à l'imaginer - elle ne le ferait point, comment pourrait-on mourir après y avoir été en contact ? Qui diable sont ces fous qui osent détruire ainsi la réputation mais surtout l'honneur chaste d'une dame de ce renom ? HA !

Aussi, lorsque, lors de notre dernière escale dans les Plaines Mystiques, nous avons vu cette affichette promettant une agréable récompense à qui permettrait de découvrir le ou les colporteurs de cette stupide rumeur, et, pourquoi pas, de le ou les faire taire, nous avons immédiatement vu notre intérêt. Car oui, nous n'aidons point les gens sans y gagner quelque chose pour notre saint culte. Les Adorateurs de Nayris ne sont point des bon samaritain, après tout ... Et donc, il y a peu, nous avons compris que nous allions devoir entretenir cette dame d'un problème que nous allons vite devoir résoudre ... Et qui savait, peut être qu'aider Dame Weiss à redorer son blason nous permettrait d'obtenir avec plus de facilités - ou moins de difficultés - l'aide et les informations qui nous font défaut. Oui ! Ce serait parfait ! OUI ! HA !

Aussi, nous DEVONS participer à cela et nous mettre en avant, mettre en avant nos talents ! Oui, nous devons montrer à cette dame Weiss à quel point nous lui voulons du bien. Lui faire parvenir notre nom avant même que nous lui soyons présenté ... OUI ! Et c'est donc pour cela que nous cheminons à nouveau dans les Plaines à la recherche du lieu qui nous a été indiqué pour retrouver notre guide ainsi que nos coéquipiers. L'avantage d'une longue route, c'est que cela nous a laissé loisir de nous trouver une nouvelle image pour cette affaire. Nous garderons une partie de notre nom, mais nous devons cacher nos vrais traits, sait-on jamais, nos nouveaux amis pourraient être de nos ennemis ! Nous l'avons décidé, nous serons homme ! Oui, un bel homme, point trop viril car les manieurs de mots le sont rarement, mais avec suffisamment de charisme pour que nous puissions démontrer nos dons avec subtilité et aisance. Et nous serons un beau brun ténébreux, oui, cela faisait longtemps ! Ha ! Un brun au corps athlétique et svelte, hâlé et doux, et avec une fine moustache bien taillé et soyeuse. Oui ! Et notre corps, nous avons décidé de le parer d'un bel habit masculin mettant en valeur ce corps d'emprunt. Oui, emprunt, c'est le mot. Nous l'avons pris à un défunt que nous avons sacrifié il y a ... une quinzaine de jours, il nous semble bien. Nous avions gardé ses beaux habits, nous le faisons souvent avec les belles étoffes. On ne sait jamais ce que le destin peut nous réserver. Au pire, nous les revendons. Mais cette fois, nous les utilisons. Le comble, c'est que ces toilettes nous vont mieux qu'à ce pleutre qui nous avait supplié.

Genre ça, si vous voyez ce que nous voulons dire ... mais de vêture mélangeant le haut moyen-âge et les mousquetaires, histoire d'être vachement discret ... :

Et donc, disions-nous, nous marchions donc depuis quelques heures en direction du point où devait nous attendre l'envoyé de Dame Weiss. Ou plutôt, l'envoyée, car de là où nous sommes et d'où nous voyons le lieu du rendez-vous, c'est une donzelle, lointainement agréable mais qui semblait trépigner, qui s'offre à notre vue. Ha, nous avons semble-t-il bien choisi notre visage factice ! Ha ! Oui ! Parfait ! Nous pressons donc le pas pour rapidement arriver auprès d'elle. Nous sommes le premier, ce qui nous met en joie et présage de notre réussite ! Oui !

Hola, gente damoiselle au joli minois ! Est-ce vous que la dame dénommée Weiss a envoyé pour nous guider afin de redorer son blason et raffermir son honneur bafoué ? déclamons-nous avec une théâtrale révérence qui nous fit presque toucher le sol du crâne, notre chevelure gominée n'ayant point bougée, et tandis que nous nous relevons, nous remettons sur notre crâne notre beau chapeau noire à la grande plume violette, geste que nous avons accompagné d'un chaste sourire.

Cela faisait peu de temps que Haestrom était désormais le duc de Riverbear, et il avait déjà entrepris avec ces vassaux plusieurs quêtes pour réparer les dégâts causés par la guerre et redorer sa région pour en faire un eldorado intéressant.

Malheureusement, le jeune homme ayant vécu plusieurs années en tant que vagabond n'ont pas arrangé son désir de toujours être en mouvement. Il pensait que ça se calmerait avec les responsabilités mais en vérité c'était plus fort que lui. Il ne put s'empêcher de répondre à une mission de mercenariat pour un membre haut placé de la confrérie des brumes ou plutôt de leur chef de guilde même: un dragonne. Haestrom savait bien comment le monde fonctionnait et se disait qu'avoir le moins d'ennemi possible passait par le fait d'aider les personnes ayant un minimum de pouvoir.

Alors que ça faisait plusieurs jours qu'il s'était mis en route pour rejoindre le point de rendez-vous pour y retrouver une femme qui lui donnerait des instructions certainement plus précise que la rumeur d'une bande d'ami elfe serait fautif de diffamation. Alors qu'il arrivait à dos de cheval il put observer qu'un homme était déjà présente. Cette dernière personne avait l'air de déjà parler avec la personne devant les renseigner.
Haestrom pensa alors que la personne se tenant devant elle, devrait elle aussi participer à la mission, déçu par cette pensée il commenta:

-Je suis déçu que la personne qui vous envoie n'ait pas eu la confiance suffisante pour me laisser gérer cette tâche seul... Néanmoins au vue de la prime, je ne ferai pas d'histoire et ferait semblant de sourire comme font la plupart des personnes.

Puis il salua la personne en trop, avant de reprendre pour se présenter:

-Je suis Haestrom, peut-être avez-vous déjà entendu ce nom... en bien comme en mal...

hrp:

Un coléreux avare et une damoiselle aimable ... Quel drôle de duo que nous allons accompagner ... Mais quoiqu'il en soit, nous avons accepté la mission, alors nous tiendrons notre sainte parole. Et puis, si l'autre est exécrablement mauvais, la jeune dame sera probablement d'une compagnie charmante, et cela égayera notre aventure. Et qui sait, deviendra-t-elle peut être une douce amie pour nous ... Bien qu'il nous faudra en ce cas ne jamais oublier cette forme-ci que nous avons adopté en ce jour suave ... Hum ... Oui ... Il ne faudra pas !

Mais revenons à ce qui nous a fait nous déplacer aussi loin et sans escorte protectrice. Même notre fidèle Svike est resté à Blanche-Écume pour ne pas trop nous ... pour ne pas qu'il soit un boulet à notre pied ! Nous espérons par ailleurs que cet homme renfrogné n'en sera pas un lui aussi ... Cela serait fort dommageable. Il faut que cette mission soit une franc succès et que notre nom soit remarqué afin que plus tard nous puissions nous ne servir auprès de cette charmante Dame Weiss qu'il nous tarde d'admirer. Il est dit qu'elle est d'une si grande beauté ...

D'ailleurs, son envoyée est des plus impatiente et colérique. En retard ? Comment le pourrions-nous, nous n'avions point d'heure précise ... Se moquerait-elle de nous ? Ou alors ... serait-ce un test ? Oh oui, c'est forcément cela ! Elle nous fait marcher pour voir si nous sommes suffisamment éclairé pour voir dans son jeu ! Nous le sommes ... mais les deux autres ... Lui non, il nous semble si ... brutal, si ... barbare ! Oui, un imbécile dans un tas de muscles, c'est évident pour nos yeux et notre esprit fin. HA !

Bien, notons donc : des elfes, de la poudre rose - quel drôle de mélange - et .. ah ... nous sommes physionomiste mais là ... hum ... Bien, prenons donc ces portraits. Nous sommes arrivé en premier, à nous l'honneur. Et puis, les mains délicates de la damoiselle n'auraient que faire de ces papiers coupants. Quant à l'autre ... Oui. Non. Inutile de lui donner. Là ! Bien, avons-nous des questions ? Hum ... Oh, oui ! NON ! C'est privé ! Nous verrons plus tard. Là, calmons nos ardeurs masculines, inutile que notre corps montre nos idées lubriques. Là. Bien. Allons-y !

En ce qui nous concerne, la marche à suivre est plutôt claire. Nul doute que vous-même êtes une meneuse d'hommes. Nous n'aurons qu'une seule question pour notre part : une fois le travail fait, que devrions-nous faire afin de prouver à Dame Weiss notre efficacité et toucher notre récompense ? Car, ne nous le cachons point, si nous venons en aide à cette femme d'affaire au nom fort connu, c'est aussi - certains le cachent moins que d'autres - pour remplir nos bourses ... Personnellement, il nous est venu à l'idée que d'amener les coupables face à la sentence de celle qu'ils ont outrageusement outragée pourrait être bien pratique ...

Oui, la perspective qu'elle les torture un brin nous émoustille. Nous aimons la torture. Beaucoup. Oui. Bien. Mais à voir ce que diront les autres. Et ce que cette porteuse de messages aura à nous répondre. Oui oui oui. Nous allons bien nous amuser, c'est certain. Mais par Nayris, que ces affreux elfes se ressemblent ... Bonté divine, c'est comme imaginer que toutes nos ouailles aient la même tête .. ce serait ... HORRIBLE ! Oui oui oui ! Ba !

La dame que la dragonne avait envoyé était assez colérique et excitée. C'était plutôt elle qui était en avance si Haestrom et ses futurs collègues étaient arrivés presque simultanément. Mais comme le veut, la dure loi de l'embauche, c'est toujours le patron qui a raison, et s'il a tort, faire semblant qu'il ait raison. Et cela, elle avait l'air de le comprendre aussi, puisqu'elle avait l'air en admiration sur Luz Weiss quand elle parlait de celui-ci, on en viendrait presque à croire que cette mission avait pour but de faire taire la terrible vérité sur la chef de la confrérie.

Alors qu'elle finissait son baratin interminable sur son employeur et sur trois pauvres elfes adeptes d'une poudre inconnue ou peu répandue, elle tendait à ses trois mercenaires des portraits d'individus à oreilles pointues dont Haestrom n'avait que faire. Les elfes se ressemblent plus ou moins et ce qui l'intéressait lui c'était où on se procurait cette poudre rose, chercher trois elfes dans des hectares de plaines avec pour seule indice leurs faces présumés sur un bout de papier s'apparentait à rechercher une goutte d'eau dans le désert.
Et tandis qu'il allait prendre la parole, l'autre partenaire la prit en parlant de torture, Haestrom était assez surpris de ces propos et prit la parole peu de temps après, ne laissant pas la dame de Luz Weiss répondre:

-Qu'attendez vous qu'on fasse avec vos misérables portraits? Vous voulez qu'on aille taper au porte de chaque maison, leur montrer vos faces d'elfes et demander si ils ont été aperçus dans le coin? Votre "grande" dragonne ne vous a-t'elle pas plutôt dît, où l'on se procure cette fameuse poudre rose que l'on puisse être sûr de trouver un contact commun? Quant à la torture, je ne crois pas que ce soit la bonne solution, ils n'aiment pas notre employeuse, coupez leurs la langue pour qu'ils se taisent, ils l'écriront partout, trancher leur un doigt, il leur en restera neuf pour vous étrangler... Que sont-ils pour mériter un tel sort de votre part? Des meurtriers Non, il faudra être plus subtile que ça... Ne leur donnons pas un moyen de la détester encore plus.

Haestrom se relaxa quelques instants après ses paroles en attendant que la dame qui ne s'était pas présentée à eux et qui représentait Mme Weiss réponde.

Les lèvres de Gwyndr se pincèrent dans une savante mimique qui, elle le savait, mettait en valeur son récent maquillage garantie sans coulure, et ses yeux s'écarquillèrent dans ce qui paraissait être une attitude offusquée :


Et la jeune femme se rengorgea dans ses invisibles plumes, adoptant une ressemblance soudain frappante avec une certaine créature aviaire dont le langage s'articulait principalement de gloussements débilitants.


Elle avait pris un malin plaisir, c'était évident, à prononcer sa dernière formule : elle avait articulé avec soin chaque mot, roulant des yeux fardés et exaltés en tout sens... Elle avait lu ça quelque part, dans sa folle jeunesse. Qu'est-ce que c'était romanesque, ce « Je » et ce « vous » impérial, cet « aval » de grand détective ! Elle tenta de fouiller sa mémoire à la recherche de la suite du dialogue, sans guère plus de succès.
Alors, fermant à demi les paupières dans une attitude qui devait forcément lui donner un air mystique du tonnerre, elle enchaina sur la suite du programme :


Gwyndr leva à demi les bras au ciel. Mais son regard vif saisit une imperfection sur la pointe de son petit ongle d'auriculaire gauche, manucuré la veille, et son mouvement d'humeur s'en trouva brisé dans son élan pour subir un examen attentif.
Heureusement que le contrat était bien payé, et qu'il y avait fort à gagner sur l'aspect relationnel. Gwyndr était à elle seule une difficile épreuve de professionnalisme pour ses interlocuteurs...

[Hrp : Pour aller plus vite vous pouvez d'ores et déjà enchainer sur le voyage et l'entrée dans la ville, selon votre imagination !]

Quel drôle d'animal que cette femme ... Si Dame Weiss ne s'entoure que de personnes de cet acabit, il nous paraît dès lors évident que cette rumeur odieuse ne pouvait qu'un jour se développer. Il nous faudra contacter cette noble dragonne pour lui donner des conseils. Oui, nous sommes bien placé pour le savoir. Oui oui oui. Notre gestion de nos gens est PAR-FAI-TE ! Oui oui oui. Ha ! Ce sera l'occasion de lui glisser quelques mots ... Oui oui oui ! Fabuleux ! Mais revenons à cette pie agaçante ...

Belle Dame, nous craignons de ne pouvoir savoir le temps qui sera nécessaire pour mener à bien cette mission. Mais, il nous sera aisément possible de vous envoyer, par un quelconque moyen rapide et identifiable facilement, un message dès que nous aurons remporter la victoire sur cette fâcheuse rumeur. Le temps que nous revenions à ce point précis, vous pourrez nous y rejoindre.

Ne nous occupons point de son éventuelle réponse. Là, nous devons aussi palabrer avec nos nouveaux ... amis ... Lui ... non pas lui. Cette Jade nous plaît beaucoup. Jouons-la fine, ne nous emballons pas.

Vu que vous semblez avoir de solides bases pour commencer, nous proposons de vous suivre dans votre idée, gente damoiselle. Non pas que nous ayons besoin d'être ... comment avez-vous dit ? Ah oui, "tenus par la main", mais nous songeons qu'il serait plus pratique que nous restions autant que possible ensemble, pour un soucis d'organisation. La mission nous est donnée à nous trois, autant travailler de concert, n'est-ce pas ? Et puis, nous ne cachons point que nous sommes enchanté de travailler avec une créature aussi charmante que vous l'êtes ! concluons-nous par un habile et splendide sourire amical. Ha ! Ce corps nous plaît ! Nous allons bien nous amuser !

Ah oui, l'autre ...

Cela vous convient, monsieur ?