Cela faisait déjà plus de deux mois que Ruby avait demandé d'aller chercher le Général Céleste, il faut dire que la famille férale et Ombrageuse avaient présentement besoin de sa force et non de son charisme... désagréable. Hogùn avait aussi pris son temps pour le chercher et avec surprise, il n'était pas dans l'arène. En demandant à gauche et à droite, Hogùn finit par avoir une piste au bout de deux jours en terre, le général était à ciel. Mais c'est en ciel que les recherches ont commencé à ralentir, il faut dire qu'Anodrac n'avait aucune monture volante et devait donc demander à l'armée Wyvern de lui envoyer un soldat pour faire le taxi. Hogùn avait donc un moyen de transport efficace et rapide, il voyageait de camp à camp pour acquérir le plus d'information. Mais c'est au bout du sixième jour que l'un de ces soldats lui donna sa position exacte, c'était une magnifique rousse et avec un caractère assez ourse.

C'est en décollant vers la position de Victo qu'Anodrac se rappela qu'elle était à la réception de Miraï et qu'elle avait glissé pour retomber sur lui-même. Il faut dire aussi que c'est Victo qui était la cause tout ce bordel, mais c'était la faute d'Anodrac d'avoir gardé l'emprise sur sa chaîne qui tournoyait avec Victo en son centre... et l'Ombrageur à l'autre extrémité. C'était de bon souvenir, mais c'était dangereux. Maintenant, Hogùn voulait revoir cette petite rousse, qui sait ce qui pourrait arrivé.

Perdu dans ces pensées, le maître des ombres ne vit pas le temps passé et le jour allait bientôt laisser place à la nuit. Ciel était une place magnifique et surtout de nuit puisque l'on pouvait admirer les étoiles de plus près, mais surtout parce que le ciel représentait un peu la liberté. Néanmoins, l'Ombrageur avait bien hâte de mettre un pied à terre pour se sentir rassuré et de savoir qu'il avait n'était pas obliger de s’inquiéter de faire une chute libre pour finir comme une mouche que l'on écrasait avec ces deux mains. Il avait peut-être vint neuf ans, il se sentait encore jeune et c'était trop tôt pour mourir.


On pouvait apercevoir les lieux de la position présente d'Anodrac, on pouvait aussi voir une lumière combattre les ténèbres de la nuit. En s'approchant un peu, on pouvait facilement voir qu'il s'agissait d'un grand feu, mais le campement était désert. Il y avait de la nourriture de bonne qualité, du matériel de bureau et de la vaisselle. Comme la rousse l'avait mentionné, Victo avait fait son campement devant un labyrinthe de pics de glace, mais lui il n'était pas là. Le chevalier Wyvern, qui accompagnait le messager, demanda s'il pouvait disposer. En guise de réponse, Hogùn leva la main pour lui dire qu'il pouvait prendre congé.


-Général Victo féral! Êtes-vous là? Cria-t-il, mais aucune réponse.


-Câlice de tabarnak d'esti crisse, yé passé où là là! Rajouta-t-il avec amour.


Puis en survolant un peu le campement, Hogùn trouvait quelques plans gribouillés et d'autres chiffonnés. Il pouvait donc déduire que le général était en train de faire le labyrinthe et qu'il n'était pas à sa première essaie.

Au-delà de ses créatures enchanteresques, l'environnement de Ciel avait toujours sut ébahir le jeune homme, et même après deux années à parcourir le continent en long en large et en travers, Ciel parvenait encore à le surprendre. Au fur et à mesure qu'il s'enfonçait dans le dédale, les immenses pics de glace laissaient place à des parois tout à fait lisse tandis que le sol, bien qu'il devenait de plus en plus épais, était presque transparent, laissant au gladiateur le loisir d'observer le bas-monde sous ses pieds. Enfin ... il ne voyait guère plus que le détroit séparant Terre de Glace.

D'étranges inscriptions se dessinaient petit à petit sur les murs, et bien que leur fréquences d'apparition était relativement hasardeuse, elles se montraient de plus en plus présente au fil du temps. Il s'employa à en reproduire quelques unes, mais par moment il n'arrivait pas à distinguer s'il s'agissait bien d'une glyphe ou tout simplement d'une forme que mère nature avait placé là sans le vouloir.

- Merde, un cul-de-sac.


- Tu oserais remettre en question mon instinct animal !?


- T'as bien raison ! s'exclama-t-il en ricanant.

Les deux compagnons firent alors demi-tour et prirent l'autre direction, mais après deux heures et demi de marche, il revinrent au point de départ, là ou ils s'étaient arrêter de briser les murs.


- C'est toi la chef pour l'coup ! Tu décides, moi j'prend note !

Absorbés par leur tâches, ils ne firent pas attention au soleil qui commençait à disparaître derrière l'horizon, illuminant de sa lumière les immenses cristaux, qui donnaient une ambiance surréalistes au labyrinthe.

- Non! Non et non. Je sais que vous connaissez un Victo Féral puisque c'est VOUS, il est dur d'oublier la personne qui vous a fait valser durant la réception de Miraï !

Le gladiateur pouffa de rire en entendant la remarque de l'ombrageur. En effet, citer le fait qu'il était l'une des personnes que le Champion avait envoyé valser ne risquait pas de l'aider, et encore moins en précisant que c'était lors de la réception de Miraï. Ce jour-là, il avait envoyer voler tellement de personnes qu'il lui était impossible, hormis pour Esenheim et Zaïthan, de se souvenir quelles étaient celles faisant parti des "dégâts collatéraux".

- Je suis venu vous chercher parce que la famille Blake et votre FAMILLE ont besoin de vous pour s'occuper d'un problème d'ADN.


- Et qu'est-ce que vous foutez ici ? Je sais de un que vous faites un labyrinthe, parc'qu'avec tous les indices que vous laissez derrière vous, on peut facilement vous retrouver ou savoir votre progression. De plus on devine aussi que vous vous perdez régulièrement et que vous avez certaines... lacunes en cartographie. Et de deux, ça fait combien de temps que vous êtes ici ? Ou plutôt vous comptez restez ici pendant combien de temps encore ? Pa'ce qu'avec toutes ces rations vous êtes bon pour un bon mois.

C'est le regard sévère qu'il se rapprocha du milicien, si près que ce dernier pouvait admirer avec effroi les veines saillantes sur le front du Héros de Sen'tsura. Une critique ça passe. Deux un peu moins. Mais là le jeune homme jouait avec le feu.

- Écoutes-moi bien l'avorton,-dit-il en le saisissant par le col- de un, tu devrais commencer par surveiller ton langage face à la Légende de Zelphos; de deux, ce que je fais ici ne te regarde pas; et de trois, je n'ai aucune lacune en cartographie !

Il le relâcha et soupira, essayant de faire redescendre la tension.

- Bref, on va reprendre depuis le début. Il se racla la gorge. Je suis Victo Féral, Général Céleste de l'armée impériale, Héros de Sen'tsura et j'en passe des meilleurs. Je me suis exilé ici pour m'entraîner, mais également pour enquêter sur ce labyrinthe, qui selon les rumeurs, cacherait un artefact en son sein.

Il commença alors à faire les cents pas.

- Mais revenons en à ta ... visite, même si entre nous c'est plus une intrusion qu'autre chose, mais bref, passons. Désolé petit, mais j'ai du mal à croire que les Féral t'envoient toi pour me demander leur aide ... t'a-t-on donné un document ou quoique ce soit qui prouverai que j'ai pas affaire à un assassin de Glace ou que sais-je encore ?

Il revint alors vers sa monture et remarqua un petit morceau de cristal logé entre deux écailles, qu'il s'empressa de retirer.

- Et il va te falloir être un peu plus explicite sur la nature de ta demande. Des ADN ? C'est quoi ça des ADN ? Ça fait un bail que j'suis pas retourné en bas, excuses-moi si j'suis pas au jus sur les dernières info' !

Les deux aventurier progressait, circulant entre les congère, quand soudainement, des Kold se dressèrent sur leur route. Le Kold est une petite créature, à mis chemin entre le rat et la taupe, mais de la taille d'un gros chien. Relativement inoffensif en général, ils sont cependant très territorial, et agressif en groupe. Bien qu'ils ne représentent pas de grand danger, leurs griffes et crocs étaient très infectieux, dissuadant en général la plupart des prédateur de venir leur chercher des noises.

D'autres petits tunnelier grondaient prudemment, sans oser approcher du groupe d'aventurier, quand soudain, le sol se dérobas sous les pieds des deux impériaux, les projetant quelques mètres plus bas dans des boyaux sombre, sous les couinement désespérés des Kolds, qui auraient visiblement préférés que les intrus s'en aillent.


Les aventuriers ne pouvaient encore y voir clairement, mais le boyaux étaient en fait des salles, taillées dans la glace, et couvertes d'inscription illisible, là ou la terre s'était effriter, on pouvait distinguer les restes d'un ancien escalier. Il semblerait que les Kold se soit juste approprié des galeries beaucoup plus anciennes, les condamnant, expliquant donc pourquoi personne n'était jamais parvenu à naviguer dans ce dédale : la moitié des voies en étaient condamné !

Les deux aventuriers arrivèrent dans une salle plus grande. De nombreux tunnel semblaient en partir, mais tous étaient comblé, la salle semblait avoir été utilisé par les Kold comme une sorte de garde manger, il y a très longtemps, à en déterminé par les ossement éparpillé de partout. Seul une porte, fermée, semblaient religieusement épargné. Comme si aucun des tunnelier n'avait osé s'en approcher.

Comme seul gardien, le squelette d'une race humanoïde non identifiable, qui tenaient une table en pierre. Dessus, des runes étaient gravée, luisant d'une lumière bleuté, à l'arrivée des aventuriers, elles se mirent à tournoyer, se réorganisant pour finalement formé une énigme, dans une version archaïque, mais lisible, de la langue commune :


Tout un chacun me craint
Qui ne pourrait?
Je suis tueur des roi
Destructeur des villes.
Personne ne peut m'échapper.
Fuyez derrière vos murs, j'en grignoterais la pierre
Parés de vos belles armures, j'en rongerais l'acier.
Caché sous les montagnes, j'en ferais du sable.
Traqueur impitoyable, mon bras ne peux être arrêté.


Le texte s'effaça progressivement, alors que le vent commençait à sonner comme un rire moqueur.
Les runes bleus réapparurent alors sur la porte, luisant doucement, mais ne laissant aucun doute sur le fait qu'elle était scellée.

Le Champion écoutait d'une oreille distraite les remarques de l'ombrageur, essayant tant bien que mal de rester concentré dans tout ce vacarme incessant. Et au-delà d'Anodrac, le bruit des Kold en train de creuser raisonna tel un murmure dans toutes les salles que les deux aventuriers traversés, au point de se transformer en un brouhaha incessant, et par-dessus tout : exaspérant.

- Ah! Je me sens comme chez moi! Sombre, froid et calme. Mais en même temps, c'est un peu trop calme...


- Oui! Oui! OUI! Je cartographie, mais ça fait déjà deux à trois salles que l'on fait et tous eussent deux ou trois couloirs de bloqués. T'as pas l'impression d'être dirigé ?

Victo se contenta de hausser les épaules, ayant à la fois la flemme d'ouvrir la bouche, mais également n'ayant aucune argumentation à donner. Peut-être se faisait-il guider par les nombreux couloirs obstrués ... et alors ? Si c'était vraiment le cas, qu'est-ce que ça changerai !? Quoiqu'ils fassent, ils étaient dans l'obligation de s'en remettre à leur instinct et leur chance. Si le Héros de Sen'tsura avait foi au premier, il demeurait néanmoins sceptique quant au second. Toujours au cœur de merdes pas possible, Victo ne pouvait se considérer comme quelqu'un de chanceux ! Et d'un autre côté ... il le cherchait aussi.

Les deux soldats marchèrent une trentaine de minute avant d'arriver dans une salle différente des autres. Plus spacieuse, tout les corridors étaient cette fois bouchés. De nombreuses carcasses traînaient ici et là, mais aucune témoignaient d'une activité récente. Cette salle avait dut être abandonnée, et il ne fallait pas être un génie pour deviner que l'étrange porte en était la cause. En se rapprochant d'un peu plus près, il aperçu également une squelette, à première vu celui d'un humain, mais possiblement d'ange ou tout autre race humanoïde, qui tenait fermement un immense autel, sur lequel des runes dégageant une étrange lumière étaient gravées.

- C'est quoi ces trucs ... dit-il en posant la main sur le monolithe

Au même moment, les runes commencèrent à tournoyer, se réoganisant jusqu'à former de courtes phrases, simple, et contrairement à tout les autres symbole vuent jusqu'à maintenant, lisible.


Le regard dubitatif du Champion traduisit son incompréhension, qui se manifesta par un affreux rire nerveux. Sautant sans gêne par-dessus la table, il se rendit jusque devant la porte et chargea son poing en énergie démoniaque, préparant une Détonation.

- Ton bras ne peut être arrêté !? Comme si le mien POUVAIT L'ÊTRE !

Le coup parti aussi vite qu'un boulet de canon, et ce fut à la même vitesse que le Champion fut projeté en arrière, s'écrasant un peu plus loin contre l'un des murs de cristal. Se relevant difficilement, Victo porta la main à l'arrière de son crâne et y décela un peu de sang. Sonné, il tituba pendant quelques secondes avant de retrouver ses esprits. Il revint rapidement près de la stèle et y posa les deux mains, comme un Général le ferait devant une carte de champ de bataille.

- Qu ... QUOI !?

Stupéfait de comprendre que l'énigme s'était effacé, il frappa furieusement l'imposante dalle.

- COMME SI J'AVAIS DU TEMPS A PERDRE ! Reviens ici espèce de connasse ...

Un rideau de silence tomba, avant que le fou-rire du gladiateur vienne le déchirer.

- J'suis trop con ! Écoute-moi bien, table de merde ! La réponse est : le temps !

Le squelette s'anima quelques seconde, applaudissant ironiquement, puis retombant dans un état inerte, alors que le texte changeait de nouveau :

Et c'est bien le temps qu'il vous manque...

Les runes bleus se mirent à danser, venant former deux tatouages identiques sur les poignets des deux aventuriers.

La porte s'ouvrit, débouchant sur un long couleur éclairé de lumières magiques. Au bout de celui-ci, une salle ronde, visiblement sans issue. Celle-ci semblait être une sorte de mémorial, de nombreuses statues de créature diverses se dressait ici. Comment des trophée des monstre occis par les précédent habitant des lieux : Troll, Géant, nombreux étaient ceux qui figuraient ici, mais la statue la plus impressionnante restait celle d'un dragon.

Au centre de la salle, un seul pilier, au sommet arrondit. L'empreinte d'une main était gravée dedans, et il était couvert des même symboles runiques que les tatouages qui ornaient maintenant les bras des aventuriers.

[HRP : je vous laisse un peu de matière avant de partir, à vous de vous amuser ensuite]

Dès qu'Anodrac posa la main sur la pierre, son tatouage se mit à luire, et la colonne se couvrit de symbole incompréhensible.

La même petite lueur bleu qui les avait nargué sur la première porte de mis à danser dans les airs, comme un feu follet, tourbillonnant autour du pilier, puis parti se caché dans l'une des statut, celle qui ressemblait vaguement à un yéti. Celui-ci se mit à luire, et s'anima, semblant toujours fait de pierre, mais se mouvant avec agilité.


[HRP : Dès que vous aurez vaincu une des statues, la lueurs bleu sautera à la statue suivante, faisant dans cet ordre :

Yéti
Crocodile géant
Ogre des glaces
Dragon

Amusez vous bien, je passerais peut-être sur le forum, mais je reviendrais dans une semaine pour poster au mieux]

Toujours penché sur la table, attendant une quelconque réponse de cette dernière, ce fut le squelette qui fini par attirer son attention. Se redressant sur ses deux fémurs poussiéreux, il se mit à applaudir, et dieu sait que s'il avait encore eu de la chair sur les os, le gladiateur l'aurait défoncer pour effacer ce sourire moqueur de son visage. Puis le corps se désarticula et retomba au sol, tandis que la table s'adressa à nouveaux aux deux aventuriers.


- Pfff, par contre la connerie t'en manque pas toi, connasse !

Le jeu de mot du milicien arracha un sourire au gladiateur, bien qu'il savait sa phrase ironique. Les runes se déversèrent sur les deux soldats, et si Anodrac semblait plutôt calme, Victo s'était toujours montré méfiant face à la magie. Chassant son bras comme pour éviter que les symboles ne le touchent, il ne put fuir bien longtemps avant de voir son poignet illuminé par d'étranges signes.

- J'le sens tellement pas c'coup-là !

Il jeta alors un oeil à son camarade en haussant les épaules, qui semblait tout aussi perplexe que lui. C'est alors que la porte s'ouvrit, et si Victo craignait la magie, c'était parce qu'il avait failli y laisser sa peau à plusieurs reprises ... entre l'enfoiré de gobelin qui avait échangé son corps avec celui de Tyssania, la mission foireuse donnée par la progéniture de la déesse des océans ... autant d'expérience qui avait rendu le Champion prudent. Il repensa alors à la réponse à l'énigme et regarda à nouveau son tatouage luminescent. Et s'ils devaient faire tout ça en un temps limité ? Sans plus d'hésitation, il sauta par-dessus la table et s'élança dans le long couloir, sans même attendre une quelconque réaction de l'ombrageur.

La salle suivante était toujours plus grande, mais cette fois-ci sans issues. D'étonnantes statues, toute plus réalistes les unes que les autres, bordaient les murs de la salle, et en son entre, un pilier. Si l'esprit pervers du Champion faisait le rapprochement entre la forme bizarre de ce pilier et un phallus géant, le professionnalisme d'Anodrac le ramena sur terre. Ce dernier adressa un regard à Victo, et bien qu'il comprit ce coup d’œil comme une demande d'envoyer le milicien au plafond, le gladiateur fut trop lent à réagir et il ne put qu'admirer l'adresse avec laquelle le magicien grimpa au sommet du pilier.

- Il y a une empreinte de main avec le symbole runique sur nos poignets ! J'vais apposer ma main ! Garde un œil sur les statuts au cas ou ils s'animeraient.

- Ça pu tellement le piège ... et mettrait ma queue à couper qu'on va tomber dedans ... pensa-t-il tout haut.

S'adossant contre le pilier, il regarda les statues une à une et fut obligé de constaté avec quel talents ces dernières avaient été sculpté. Celle du dragon était des plus impressionnantes, et quoiqu'en disent les autres, le gladiateur ne regrettait pas d'avoir provoqué Zaïthan à la réception de Miraï ! Désormais, il savait à quoi s'attendre.

- Osti que je n’aime pas sa tabarnak !

Le pilier s'illumina tel le pénis d'un élémental de foudre, avant qu'une luciole un peu trop grosse se mette à se balader dans la pièce.

- C'est quoi encore c'te merde ?

Le Champion suivait bêtement le feu-follet du regard, sans même chercher à comprendre pourquoi, jusqu'à ce qu'elle s'incruste dans l'une des statues. Telle une couche un peu trop fragile, la pierre se fissura avant de tomber au sol, laissant le loisir aux deux jeunes gens de voir que la statues étaient un peu trop réelle pour n'être qu'un monolithe. Le monstre tomba au sol, rampa quelques instants avant de prendre ses appuis pour se relever. Les premières secondes debout furent instables, mais très vite il récupéra toute sa force, fait qu'il exprima par un rugissement tout aussi puissant qu'intimidant.

Mais le gladiateur n'en demandait pas plus. Pas de château à fuir, pas de rivières souterraines à explorer, non, seulement casser la gueule à un abruti de gorille poilu.

- Reste bien planqué là-haut gamin ! J'me charge de défoncer cet id ....

Trop sur de lui, Victo avait totalement relâché son attention et n'avait pas vu venir le coup d'épaule du Yêtihi. Expulsé à plusieurs mètres, il réussit à ne pas tomber et à garder appuis sur ses deux jambes, mais il avait le souffle coupé.

- Kof ... Kof ... tu l'emporteras pas au paradis celle-là !

Il glissa sa main dans son dos pour se saisir de son ép ...

- Merde ! Ragnarok !? Putain je l'ai laissé au campement !

La bête chargea à nouveau, mais cette fois-ci Victo esquiva d'une roulade sur le côté.

- Tant pis, j'vais te bousiller à l'ancienne !

Il monta alors sa garde et s'élança vers le géant poilu. Un puissant coup de griffe trancha l'air, et faillit en faire de même avec le cou du Champion s'il ne s'était pas baissé. Profitant de la flexion de ses jambes, il fit appel à la force explosive de ses muscles pour se propulser jusqu'au niveau de la gueule du monstre, gueule dans laquelle il donna un coup de genou si puissant que le monstre tomba à la renverse, sonné.

- Et ce n'est que le début abruti !

Il saisit l'une des pattes de la bête, mais cette dernière avait retrouvé ses esprits plus vite que prévu. Il attrapa la tête du Héros de Sen'tsura et souleva le corps comme une vulgaire chaussette avant de le frapper contre le pilier. L'impact fut si violent que du sang s'échappa de la bouche de Victo, et ce à chaque coup que le Yêhiti donnait. Le barbare enflamma alors son corps suffisamment longtemps pour que la chaleur dans la paume de la main du monstre soit telle qu'il soit obligé de le lâcher. Il retomba au sol, blessé du dernier assaut.


Le monstre se rua vers Victo, crocs sortis et griffes prêtent à déchiqueter le jeune démon, mais il ne l'entendait pas de cette oreille, il devait temporiser le combat le temps de trouver une meilleure solution. Le Champion chargea alors lui aussi son adversaire et se laissa glisser au sol au dernier moment afin de lui passer entre les jambes. Aussitôt arrivé derrière lui, il se jeta sur son dos et utilisa les griffes de son gantelet pour arracher l'oeil droit de la bête ! Mais la technique ne fut guère efficace bien longtemps, car à peine fut-il éborgné qu'il essaya d'écraser contre le pilier le parasite qu'il avait derrière lui. Bien entendu, le Champion se retira et reprit un peu ses distances. Face à lui, le Yêhiti, derrière lequel se trouvait toujours le pilier, et bien entendu, Anodrac. La lutte était intense, et à défaut d'avoir eut le temps de s'échauffer, le démon aurait eut bien besoin de quelques secondes pour souffler.

Il avait volontairement positionner l'adversaire de telle sorte que le milicien puisse prendre le relais le plus efficacement possible, allait-il saisir cette opportunité ? Victo l'espérait. Dans le doute, il se remit en garde, et patienta.

Le Yêhiti lui faisait face, mais le gladiateur devait pouvoir compter sur le soutien du milicien pour reprendre son souffle. Il se mit alors à genou, ferma les yeux et inspira profondément. S'il avait l'air d'un vieux sage, ce n'était pas grâce à l'un d'entre eux qu'il avait réussi à apprendre cette technique. Faire le vide autour de soi et procéder à de grands mouvements respiratoire permettait à son corps de faire abstraction de l'environnement dans lequel il était pour focaliser son attention sur la régénération des blessures.

Les pas du géant étaient lourds, bruyants, et celui qu'il fit perturba le Général.


Comme s'il avait lu dans ses pensées, l'ombrageur siffla pour attirer l'attention de l'animal avant de l'attaquer d'une manière bien peu conventionnelle. Les blessures du barbare n'étant pas profonde, sa régénération fut terminée, et lorsqu'il rouvrit les yeux, la bête était au sol, un peu plus loin contre un mur. Elle se tenait les côtes et sa colère semblait à la hauteur de sa douleur. Il se releva en prenant appuis sur l'une de ses jambes et vit le jeune homme venir vers lui en courant. Une forme bizarre était sorti du sol près du pilier, et bien qu'il ignorait ce que c'était, il supposa que c'était la raison pour laquelle le Yêhiti avait prit cher.

-Si tu pouvais avoir n'importe quelles armes, sauf les haches, les armes exotiques et les gants, qu'est-ce que tu prendrais ?

Mais qu'est-ce qu'il lui racontait !? Croyait-il vraiment que c'était le moment de discuter de ses préférences en matière d'armement !? Il dépassa l'ombrageur et se remit en garde, près à accueillir le prochain assaut du monstre.

- Quoi ?! Répliqua-t-il sur un ton énervé.

- CHOISI !


- J'en sais rien moi ! Deux glaives ! dit-il en se retournant vers son camarade, arborant un regard bien plus que menaçant.

Mais ses yeux passèrent de la colère à l'émerveillement ! S'il n'avait pas compris comment il avait fait ça, le résultat était là : Victo avait désormais en main deux glaives d'un métal étrangement sombre.

- Waou ! T'es sérieux mec !? Énorme !

Testant leur maniabilité, il fut incroyablement surpris de leur légèreté, et fut donc inquiet de leur résistance. Il fit quelques moulinet, et même s'il trouvait la garde un poil trop petite -il s'agissait plus d'une garde à une main plutôt qu'une garde à une main et demi-, la lame elle était suffisamment longue et effilée. Il entrechoqua les deux armes, et en déduit que bien quelle fut plus résistante que ce qu'il avait imaginé, elle ne résisterait pas bien longtemps si le combat s'éternisait.

- Merci An ...

- Je vais disparaître et réapparaître quand il va s'en attendre le moins, je vais essayer de l'immobiliser avec des chaînes pour que tu puisses lui donner le coup de grâce !

Victo fut déçu, mais il ne pouvait pas lui en vouloir, il n'était pas gladiateur. L'ombrageur ne pouvait "déguster" un combat s'il élaborait des stratégies trop farfelues, mais bon, il avait tout de même raison, ils n'étaient pas là pour ça !
Anodrac disparut alors dans le sol, laissant le Champion seul à seul avec son adversaire. Jambes écartées et légèrement fléchis, un glaive légèrement en avant pour intimider l'adversaire et l'autre en arrière pour porter les attaques, il fut dorénavant prêt à affronter le géant.

Son poing se leva avant de s'abattre sur la gladiateur. Sa concentration étant poussée à son maximum, il se décala sur le côté extérieur au monstre, si bien que l'attaque passa si près de lui que ses cheveux se soulevèrent. Mais le Yéhiti n'était pas débile, de son autre bras, il frappa horizontalement afin de donne un coup de poing à son adversaire. Léger et agile, Victo sauta dans les airs en effectuant un roue sur le bras du monstre, Se retrouvant ainsi du côté opposé de l'attaque, mais également du côté de l'oeil éborgné. Le flanc de l'ennemi était dorénavant totalement a découvert, et il n'allait certainement pas louper une telle occasion. Il abattit ses deux glaives en effectuant un "X" sur les côtes de l'animal, avant d'enchaîner sur une terrible double estocade. Le râle de douleur qui s'échappa de la gueule du monstre fit trembler les fondations de la salle.

Le Champion aurait pu porter une nouvelle attaque, mais au risque de se prendre une douloureuse riposte. Ainsi il préféra reprendre ses distances d'un bond en arrière. Et il eut raison, car les mouvements désordonnés de la bête avaient failli l'avoir. Elle se retourna vers le petit être qui commençait sérieusement à l'agacer, mais l'adrénaline et la souffrance ne l'aidant pas dans sa réflexion, elle s'apprêta à porter une attaque identique à la première. Son poing se leva à nouveau, mais cette fois, ce fut une chaîne qui le stoppa dans son mouvement. Même la gladiateur n'avait pas vu l'ombrageur réapparaître. Décidément, cette magie permettait une discrétion hors du commun !

Le moment était parfait, l'attention du monstre avait été détournée, mais sa vigueur n'en était en rien touchée. Anodrac essaya de lui transpercer le genou, mais dans un violent réflexe, le Yéhiti lui donna un coup de pied qui envoya son camarade valser quelques mètres plus loin. Mais le monstre était acculé. Dorénavant tourné vers le milicien, Victo avait le dos de l'animal rien que pour lui. D'un impulsion, il s'élança à toute vitesse en direction des deux jambes adverses, et lui faucha les deux articulations des genou, forçant la bête à se retrouver sur les rotules. Un mouvement hasardeux de son bras libre vint faucher l'air au-dessus de la tête du gladiateur, mais il resta bien baissé pour l'esquiver. Il profita que le membre passe au-dessus de lui pour lui donner deux coups de glaives bien placés, touchant l'artère humérale du membre. Le sang commençait à couler à flot, et la vigueur qui animait le monstre se faisait petit à petit plus discrète. Victo contourna le monstre afin de se retrouver face à lui, fusillant la victime du regard. Cette dernière essaya de donner d'écraser son bourreau d'un coup de poing, mais elle était à bout, à tel point que Victo n'eut pas besoin d'esquiver l'attaque, parvenant à l'arrêter par la seule force de son bras.

Le Yêhiti se savait vaincu, et Victo n'allait certainement pas lui laisser la vie sauve. Il se rapprocha du poitrail du monstre et lui transperça le cœur.

L'animal redevint de pierre avant de se briser en mille morceau. Le Général vint à la rencontre de son subordonné et l'aida à se remettre sur pied.

- T'es pas si mauvais que ça finalement gamin ! Tu m'impressionnes vraiment ! Un de ces quatre il faudra que tu m'apprennes à utiliser ta magie bizarre !

Mais c'est alors qu'un sifflement dans l'air attira l'attention du Champion. La feu-follet était encore là, et se dirigeait cette fois-ci vers la statue de ce qui semblait être un crocodile.

- Bon ... et bien je crois que c'est reparti ...