Harald avançait dans les couloirs du château, sa torche dévoilant sur son passage les aspérités des murs, le reflet lumineux de la flamme se reflétant sur le carrelage ancien de cette partie de la demeure royale que peu de cardrakiens venaient à fouler. Sur les murs de pierre noire, l'histoire du peuple de Cardrak était gravée en mémoire des glorieux guerriers morts au combat, les jeunes pupilles du fils Wallah parcouraient les courbes de la pierre taillée et ses ombres pour découvrir le récit des batailles de ses ancêtres. Il avait beau se trouver dans les recoins les mieux protégés du bastion, il pouvait entendre le vent souffler. C'était comme un murmure, un râle. Comme un chant silencieux tonné par les fantômes de ceux tombés pour Cardrak. Guidé par son sang bouillonnant d'impatience, le prince pénétra dans une pièce dégagée, un cercle parfait avec en son centre un tombeau. Avançant avec un certain respect, le jeune Harald déposa sa main sur la plaque recouvrant la sépulture de son ancêtre. Sur cette dernière, la représentation d'une bête immonde prenait tout l'espace qu'elle pouvait occuper, comme si un dragon de pierre recouvrait le corps de l'ancien roi. Les pupilles du salinéen se perdirent dans la contemplation de cet être gigantesque et incroyable ; Viimer Skygge.
~ ~ ~
An -1252
Océan Noir
La nuit était belle, et la mer calme. Ilgar savourait l'océan à cette heure, avec vent si favorable et de retour de bataille, ses frères et lui ne pouvaient qu'être reconnaissants envers les dieux. La quinzaine de navires de guerre voguait à bonne allure droit vers Cardrak, ils rentraient chez eux après des semaines d'absence, et on les accueillerait en chanson.
« Nous arriverons à Cardrak d'ici demain à cette allure, les ancêtres sont fiers de nos combat, encouragea Ilgar son équipage. »
Les cris unis de l'équipage gargarisèrent les hommes et les rames se mirent à battre plus violemment la surface de l'eau, alors que les voiles gonflées les projetaient déjà vers leur foyer. Ilgar jeta un coup d'œil en arrière, apercevant sur la proue du navire voisin le capitaine, et aussi son plus proche frère d'armes, Klaus Jansson. Ils ne s'échangèrent rien d'autre qu'un seul regard ; depuis des années qu'ils combattaient côtes à côtes, chacun savait lire en l'autre, et la fierté de Klaus était de loin perceptible. Le roi leur avait demandé de s'occuper des Affranchis, des pirates dont le nombre n'avait fait qu'empirer la dernière année, et ils s'étaient chargé de cette mission avec succès. Ils se savaient méritant du respect des leurs, et cela suffisait à les combler de bonheur.
Lorsque la lune fut au plus haut dans le ciel, à tel point qu'il leur semblait voguer sur un tapis lumineux, ils aperçurent dans l'obscurité de la nuit un amas flottant à la dérive. Réduisant la cadence de leurs rameurs et tirant la voile, ils s'arrêtèrent à hauteur du bois flottant pour y déceler des morceaux de ce qui semblait être leurs écus, les armoiries de leur cité. Aussitôt, le message passé qu'on avait coulé des leurs, chacun porta son attention au loin, tentant de déceler dans le noir d'encre des environs, seulement rendus visibles par la lune pleine de cette nuit, une quelconque frégate ennemie, un signe. Ils étaient encore à une bonne distance de Cardrak, mais quelle surprise tout de même que des leurs aient été défaits dans leur dos.
Ils restèrent plusieurs minutes, ainsi immobiles sur la surface plane de cette mer complétement endormie. Ilgar allait donner l'ordre qu'on continue pour Cardrak quand un bruit étrange attira son attention. Cela avait duré un instant trop court pour qu'il ait pu l'identifier, mais ses hommes aussi avaient entendu, et, comme répondant à leur curiosité, le même son se reproduisit, juste devant eux. D'énormes bulles vinrent éclater le ciel reflété dans cette mer d'encre, leur éclatement suivi d'un râle indescriptible. Ce fut comme s'ils avaient le sol grondant sous leurs pieds, et trop vite pour qu'ils puissent saisir ce qu'il arrivait, une masse gigantesque émergea des abysses pour leur cacher le ciel. L'eau si calme quelques instants auparavant était devenue tumultueuse et les soudaines vagues vinrent agiter les frégates salinéennes. Ils tanguèrent alors qu'une pluie diluvienne écrasa leurs corps et leurs embarcations, suivie d'un souffle si puissant qu'il gonfla leurs voiles et les projeta en désordre, dans tous les sens.
Si ce n'était pas le Krakken, Ilgar ignorait bien quelle monstruosité des abysses pouvait être cette gigantesque masse noire. Il eut à peine le temps de hurler ses ordres que la montagne s'écrasa entre les navires, faisant voler en éclats certains, et poussant au loin sur d'immenses vagues les autres. Ilgar fut de ceux projetés à la mer ; une partie du monstre avait écrasé son équipage dans un chaos assourdissant et il s'était retrouvé sous les flots bien trop vite pour comprendre la teneur des évènements. Remontant tant bien que mal à la surface, il s'accrocha à un morceau de ce sur quoi il avait navigué les derniers jours. Il tint bon, projeté en tout sens alors que les hurlements et les cris rageurs de ses frères déchiraient la nuit, jusqu'à ce qu'une main salvatrice le tire, accompagnée par d'autres, à bord d'un drakkar encore en état de manœuvrer.
C'était Klaus et ses hommes qui l'avaient sauvé des eaux de l'océan noir. Ils se jetèrent sur leurs rames et ramèrent de toutes leurs forces pour s'extirper de l'ouragan naissant. Dans la nuit à présent obscurcie par les passages aléatoires et furieux de cette bête, sortie tout droit des récits les plus anciens de leurs ouvrages, des dizaines de cardrakiens mourraient. Tandis qu'ils filaient à toute allure sur les flots, il leur était impossible de rater la gargantuesque masse ténébreuse qui frappait les leurs de tout son poids, son râle puissant s'insinuant jusque dans leurs entrailles.
« C'est un dragon ! s'exclamèrent à la suite plusieurs des hommes du bord, tous stupéfait par la taille titanesque de la bête, de loin la plus grande de son espèce qu'il ait jamais été donné de voir. »
S'il s'agissait bien là d'un dragon, et Ilgar en était de plus en plus sûr à mesure qu'ils s'en éloignaient, il fallait en avertir Cardrak au plus vite. Il leur fallait rejoindre la capitale, seuls face à cette bête, ils n'avaient aucune chance.
~ ~ ~
Ilgar Wallah
Ilgar marchait dans la neige aux côtés de Klaus, entourés de leurs compagnons d'armes. Cela faisait des jours que la montagne noire avait frappé les leurs en plein océan, et, désormais, plus personne dans Saline n'ignorait que le démon avait investi les forêts de pins gelées à l'arrière du pays. L'armée de Cardrak s'en allait en guerre, chantant à la gloire de ses ancêtres sous la neige abondante de l'arrière-pays, impatiente de croiser le monstre, et de faire de sa tête le trophée d'une gloire qui vivrait dans le cœur des hommes pour des millénaires. Qu'importe sa provenance, chacun ne pourrait oublier que les fils de Saline avaient vaincu la bête, et, chantant de plus belle sous les flocons dansant d'un hiver éternel, les guerriers se mirent à sourire dans l'attente de cette rencontre historique. La plupart des hommes de Saline avaient entendu l'appel du roi, Tibre Ölgar. C'était un cortège de dix mille hommes qui fendait les forêts, délivrant aux Glaces un chant au moins aussi fort que le cri du dragon lui-même. Ils l'appelaient, le défiaient, au rythme des murmures de leurs ancêtres.
Leur marche les amena à rejoindre une plaine entourée des épais pins du sud. Il s'y arrêtèrent, leur chant faiblissant puis s'éteignant. Le vent grondait, les arbres chuchotaient, et, en imperturbables guerriers, tous portèrent leur attention sur la lisière. Le roi, menant le cortège, donna l'ordre d'armer les balistes et tous se mirent en place, prêt à attendre la bête silencieuse. Qu'importe ce qui sortirait de derrière la cime de ces pins, les fils de Cardrak l'accueillerait avec autant de javelots et épieux qu'ils pourraient en lancer. L'air allait se charger d'un essaim d'acier, au moindre geste suspect. Puis, quand la dernière baliste fut chargée, ils se remirent à appeler le dragon, avec les mots de leurs ancêtres, le rythme de ceux qui avaient déjà tué tant des siens.
Harald Wallah
Partie IRL Crédit avatar : Double compte : Vitesse de réponse : De lente à très rapide
Mar 19 Nov - 15:34
Saline, un territoire qui selon son père accueillait les plus valeureux guerriers de Terra, l’une de ses rares défaites se trouvait ici, c’était un endroit où Zaïthan perdrait la vie si il osait y aller. Vraiment ? Le Dragon n’avait rien contre les Salinéens, mais l’heure était venue pour lui d’en finir avec Zmeï (son père), pour commencer il avait décidé de défaire chacun des plus grands ennemis de se dernier. Sa première épreuve serait donc de prendre la tête du Roi de Cardrak sur un champ de bataille. S’il ne pouvait faire ça, jamais il ne réussirait à abattre son père qui était une légende même chez les Dragons… un terrible combat allait bientôt avoir lieu sur cette terre gelé, le début d’une longue série pour Zaïthan.
- - - -
Marchant tranquillement dans les rues de la capitale de Saline, le Dragon sous forme humaine repérait les lieux. Caché par un long manteau noir et avec un foulard sur le bas de son visage pour masquer ses cicatrices, il n’avait pas à craindre quoi que ce soit pour l’instant. Sans la possibilité de pouvoir cracher du feu, les combats seront plus compliqués pour lui, mais par chance la plus part des hommes du Roi étaient en croisade contre des pirates et ils ne rentreraient que dans quatre jours si le vent était bon. Observant les axes principaux de la ville, repérant les lieux importants, sans le savoir le combat avait déjà commencé. Son plan était simple, attaquer chaque nuit la capitale jusqu’au moment où le Roi déciderait d’envoyer son armée pour le débusquer et le tuer.
- - - -
Premier soir.
Le Dragon volait très haut dans le ciel juste au dessus de Cardrak, la nuit était claire, il y avait peu de vent, et l’heure était enfin arrivée d’attaquer. Repliant ses ailes, Zaïthan chuta rapidement en prenant de plus en plus de vitesse vers le port, un endroit stratégique car les habitants vivaient beaucoup de la pèche et sans bateaux, ils ne pourraient plus ni se nourrir, ni fuir. Sa colère s’abattit donc sur les navires lors de la première nuit, il larguait les plus petits bateaux sur la ville et envoyait par le fond les autres. Il tua le premier groupe de guerrier qui avait eut la malchance d’arriver sur place, démembrant ou coupant en deux chacun des corps, la deuxième phase était de son plan était en marche. Il envoya un message fort, le pire des ennemis de Salinéens venait d’apparaitre.
- - - -
Deuxième soir
Son attaque de la nuit précédente avait eut un franc succès car le nombre de garde avait largement augmenté et ils étaient cette fois si en état d’alerte. Donc à peine avait-il approché la ville qu’une cloche d’alarme se fit entendre. Repérant rapidement la fameuse cloche, le Dragon fonça dessus, l’arracha de son socle et l’envoya voler sur un bâtiment autre que le palais. Après ça, le Dragon se posa dans l’une des rues principales de la ville, ici il ne se ferait pas touché par les balistes installés dans la journée sur les remparts. Utilisant la force de ses membres avant, il se mit au travail pour faire le maximum de dégâts sur les bâtiments, par chance le bois était omniprésent comparé à la pierre. Dans se genre de rue, même large, les humains n’avaient aucunes chances. Zaïthan lancait les débris des habitations sur les gardes. Malgré le danger plus important que la veille, il resta plus longtemps dans la ville.
- - - -
Quatrième soir
Cette fois, la cible ne serait pas la ville, mais la flotte qui ne tarderait pas à rentrer au port. Les habitants de Cardrak allaient pouvoir se reposer dans la peur d’une attaque ce soir.
Après plusieurs heures de recherche, Zaïthan remarqua une quinzaine de navires de guerre filant rapidement sur l’eau. Analysant la trajectoire, il s’éloigna un peu avant de prendre un maximum de vitesse pour plonger plus loin devant eux. Tel un requin, il avançait rapidement dans l’eau juste en dessous de la surface, ses épines dorsales ressortant et ses ailes prêtes à se déployer pour s’envoler à nouveau. L’attaque fut un succès, les guerriers ne le virent pas arriver et il coula plus d’un tiers des bateaux. Il s’arrêta là car sans une puissante armée, le Roi risquerait de se cacher encore longtemps dans son château. Reprenant son vole pour rentrer dans sa foret, il poussa un puissant rugissement pour faire naitre une peur chez les guerriers.
- - - -
Soir de la bataille.
Les raides qu’il avait lancé contre la capitale et la peur qu’il avait savamment distillé dans le cœur de ses adversaires portaient enfin leurs fruits. Il entendait l’armée de Saline s’approcher, mené par un roi qui n’avait pas d’autres options que de venir le débusquer ici. Si Zaïthan était réellement ici pour détruire Cardrak, il aurait profité que les dix milles hommes se trouvent ici pour ravager à nouveau la ville, mais son but était de prouver sa force… les chants de guerres que les humains chantaient pour se donner du courage ou pour l’intimider s’arrêtèrent une fois arrivé à une bonne centaine de mètres la lisière de la foret. Flatté de voir autant d’insectes réunis juste pour lui, Zaïthan les observait en restant caché parmi les arbres. Des balistes, des javelots, des arcs, les humains étaient réellement prêts à en découdre avec lui. Fear n’avait pas son feu, un coup du destin qui devait surement vouloir se moquer de lui et le mettre à l’épreuve, un Dragon sans feu… une honte selon son père. Puis les chants Salinéens reprirent telle une invitation au combat.
Le Dragon se redressa de toute sa hauteur, debout sur ses pattes arrière, sa queue lui servant aussi d’appuis, sa tête dépassa de la cime des arbres quelques instants avant qu’il se laisse retomber en avant, utilisant ainsi son poids pour déraciner les arbres. Il répéta cela plusieurs fois avant de s’arrêter, jugeant le nombre de projectile suffisant.
Le fils de Zmeï s’allongea ensuite entre les arbres et attendit en observant attentivement l’armée qui se dressait plus loin devant lui. Si ils ne bougeaient pas, Zaïthan allait attendre la nuit pour commencer le combat, l’obscurité lui servant plus qu’à eux. En attendant, il utilisa son pouvoir pour commencer à faire naitre la discorde dans les rangs adverses. Sans raison apparente, des hommes d’habitude courageux et forts tombaient dans l’irrationalité la plus totale. La peur les poussant à faire des choses stupides, certains voulaient déserter, d’autres perdaient confiance en leurs compagnons d’armes, les plus touchés commençaient à développer des psychoses, les rendant totalement inapte au combat. C’était un jeu d’enfant car tous savaient qu’il était un puissant Dragon Noir, un adversaire redoutable ! L’heure du combat allait bientôt arriver et malgré leurs caractères, au plus profond d’eux la peur de la mort était présente. Sans parler des raides des jours précédents, qui en plus de devoir faire venir ici même l’armée et le roi, avaient fait naitre une peur fantôme, la peur d’une attaque, la peur de perdre un proche etc… chacune des peurs étaient un interrupteur pour Zaïthan. A l’échelle d’une armée de dix milles hommes, en sachant qu’il était loin de maitriser son pouvoir, le nombre de guerrier mit hors combat grâce à la peur n’était qu’une goutte d’eau dans l’océan. Par contre, les chants n’étaient plus aussi fort, le moral des hommes en avait prit un coup. Voir leurs frères d’armes touchés par des peurs aussi violentes avait de quoi choquer les Salinéens, eux qui étaient si fiers et si courageux en temps normal…
Au bout d’un long moment, Zaïthan poussa un puissant et long rugissement pour dire que l’ennemi était là et que bientôt la mort allait s’abattre ! Oui, très bientôt, de nombreux arbres allaient pleuvoir sur les rangs des hommes avant qu’il ne sorte de la protection offerte par la foret pour se jeter tel un béhémot dans la bataille. Qu’ils soient dix milles ou cents milles, le Dragon ne pouvait pas reculer sans obtenir la tête du Roi !
Zaïthan
Partie IRL Crédit avatar : Double compte : Vitesse de réponse :
Mar 19 Nov - 20:15
Klaus Jansson
Saline ne faiblissait pas, Cardrak était invincible. Ces derniers jours s’étaient révélés imprévisiblement difficiles pour les salinéens ; sortant de nulle part, déversant sa colère sur une cité qui n’y était pas tout à fait préparée, le dragon avait massacré hommes, femmes et enfants sans distinction, ciselant des familles et laissant aux survivants le soin d’accueillir les soldats partis en mer bien des jours plus tôt. Orphelins, veufs ou pères meurtris ; la plupart eurent à déplorer le décès d’un proche, d’un ami, d’un voisin mais tous, à peine eurent-ils posés pied à terre, étaient en deuil de frères, qu’ils soient de sang ou d’armes. Klaus était de ceux-là : lorsque la sombre créature s’était mise à couler quelques-uns de leurs drakkars, il avait eu la chance insolente de se trouver sur une embarcation qui s’en sortit indemne. Les salinéens n’abandonnaient pas les siens par lâcheté ou caprice, aussi s’étaient-ils attardés autant que faire se pouvait pour repêcher des rescapés, dont Ilgar, que Klaus n’avait pas perdu de vue à la seconde même où il avait aperçu son propre bateau se faire réduire en morceaux. Rentrer à Cardrak, après cela, avait un arrière-goût atroce, un mélange d’amertume et de bile qui plongeait les hommes dans un état constant de nausées immondes. Des bouffées de rage, une effluve de vengeance mais surtout un élan de patriotisme fier, d’un honneur qu’ils avaient tous en commun : si la bête venait les provoquer sur leur territoire, alors ils la bouteraient en dehors avec pertes et fracas. Peu de temps s’était écoulé avant qu’une armée ne se monte lorsque la créature alla se réfugier plus loin dans la toundra, dissimulée à l’abri des forêts de pins que les fils de Cardrak n’hésiteraient pas à braver pour regagner leur terre, pour faire payer le prix du sang au meurtrier des leurs. Balistes, lances, hallebardes et flèches ne pointaient plus que vers une seule et même direction, désormais, tandis que leurs voix s’unissaient au rythme de leur marche enneigée. Ils partaient en guerre.
Klaus, aux côtés de son frère d’arme, ne ressentait pas la peur. Tout au plus un peu nerveux, il faisait partie de ceux sur qui la peur glissa, telle l’eau perfide qui échouait à pénétrer un sol sacré. Du coin de l’œil, il remarqua que ce n’était également pas le cas d’Ilgar, là où des murmures autour de lui s’amplifiaient, mués par un pouvoir insidieux, gonflant la lâcheté de quelques rares salinéens qui tentaient, en vain, de ravaler celle-ci pour mieux servir leur patrie. Le chant se fit plus maladroit et Klaus, qui faisait partie de ceux qui se contentait habituellement de le murmurer, se tut tout à fait pour river un regard grave, chargé de reproche, en direction de la forêt de pins. On rappela aux déserteurs quel sort les attendait, on raisonna les pleurs insensés des hommes qui perdaient leur sang froid tout en sachant que rien de tout cela n’était réel, que Cardrak ne se pliait jamais à de telles absurdités. On ne leur avait jamais inculqué la peur de l’ennemi : elle disparaissait à l’aube de leur adolescence, lorsqu’ils affrontaient un ennemi bien plus vicieux encore que les dragons ; la seule crainte qui subsistait dans leurs entrailles était vouée à des choses plus saines et cette évidence leur permettait, toujours, d’aborder un combat aussi épique fut-il avec une certaine sérénité. Fuir, douter, trembler.. tout ceci n’était qu’une mascarade de la bête. S’il avait réussi à toucher quelques-uns d’entre eux, cela ne fit que rengorger le reste et ils ne bougèrent tout simplement pas, continuant de patienter, d’appeler, de provoquer. Klaus quant à lui resta silencieux, la main refermée sur son arc, attendant un signe, guettant un son.
Celui-ci leur parvint sous la forme d’un rugissement ; immédiatement les murmures, incantations absconses, cessèrent pour mieux être remplacées par le bruit de centaines de flèches vrillant l’air pour mieux aller s’encocher quelque part, vers la position plus ou moins approximative de la bête. Les balistes décochèrent leurs carreaux peu après et ce fut une symphonie désagréable, obligeant quelques salinéens à dodeliner de la tête dans une tentative vaine d’amoindrir le son entêtant de l’acier fendant le froid glacial des steppes glacées. C’était un chant bien moins poétique mais bien plus acerbe également, meurtrier et exigeant. Les javelots semblaient trembler d’impatience, les épieux semblaient hurler : ‘sors de là, lâche !’ mais tous restaient concentrés, à l’exception de ceux, peut-être, que le pouvoir du dragon avait perverti mais qui n’arrivaient plus à perturber la foi inébranlable de ces milliers d’hommes rassemblés dans l’arrière-pays pour n’en repartir qu’avec ce qu’ils étaient venus chercher : la tête de la bête, le sang de la créature, la vengeance aux infamies qu’il avait pu commettre en Cardrak, mère de Saline. Montre-toi, monstre ; révèle-toi à tes péchés, expie ton existence sur les terres sacrées de nos ancêtres, meurs la tête haute car seul subsistera encore pour toi l’honneur de périr de la main des fils des Glaces lorsque ta carcasse dépouillée aura été depuis longtemps abandonnée aux ravages du temps.
Bjergsen Jansson
Partie IRL Crédit avatar : aenaluck. Double compte : Vitesse de réponse : Lente.
Mer 20 Nov - 14:59
Une pluie de flèches et de carreaux s’abattit sur la foret, Zaïthan se recula pour être sur de ne pas être touché malgré la relative protection offerte par les arbres. Donc comme ça, le coup d’envois était sonné, très bien. Le Dragon se lança en avant, avançant rapidement entre les arbres, il attrapa un arbre déraciné avec ses pattes avant, fit un tour sur lui-même pour gagner en force et lança le pin dans les airs vers l’armée des hommes. Ne s’arrêtant pas en aussi bon chemin, il renvoya plusieurs arbres avant de changer de position pour éviter les tirs ennemis qui ne faisait que riposter. Le soleil n’était pas encore couché et il comptait bien continuer à jouer avec eux jusqu’à se que la lune prenne le relais dans le ciel. Fear n’aurait absolument aucune chance en pleine journée de toute façon.
Visant en priorité les balistes, il espérait réussir à en détruire un maximum avant de rentrer dans le vif du sujet, son armure de cuir et d’écailles le protégeait assez efficacement contre les flèches et les lances, mais un tir de baliste lui ferait trop de dégât… Même si il était assez compliqué de viser correctement à cette distance et avec des arbres, dans le pire des cas même en ratant les armes de sièges, il arrivait à emporter des guerriers Salinéens dans la mort.
S’arrêtant dans la foret pour de nouveau observer, Zaïthan se demanda si son attaque ne pousserait pas l’armée à avancer jusque dans la foret, ils n’allaient pas rester au milieu de la plaine à se prendre des arbres sur la tête indéfiniment si ? La foret serait un avantage pour les hommes ou pour lui ? D’un coté les arbres l’empêcheraient de se mouvoir aisément à cause de sa taille, mais de l’autre ils ne l’arrêteraient pas non plus et dissémineraient l’armée adverse… la canopée bien que partiel empêcherait les Salinéens de voir où il allait s’abattre et chaque pouvait devenir une arme ! Mais n’était-ce pas de la lâcheté de combattre ainsi ? Surement pas, qui pourrait le traiter de lâche, il était seul face à dix milles guerriers ! Si l’idée de combattre dans la foret commençait à le séduire, le fait de ne pas pouvoir trouver rapidement le roi adverse, qui était sa cible, était en revanche moins convaincant…
Bah, peu importe, si les humains venaient le chercher dans la foret, alors il combattrait dedans, dans le cas contraire c’est lui qui irait les chercher dans leur plaine !
Spoiler:
Géronimo !!!!
Zaïthan
Partie IRL Crédit avatar : Double compte : Vitesse de réponse :
Mer 20 Nov - 19:57
De mémoire, Ilgar n'avait jamais vu un si grand rassemblement de ses semblables. Pourtant, c'était loin d'être son premier combat. Certes, l'ennemi était bien différent des innombrables pirates de l'océan noir, mais chacun autour de lui pouvait témoigner de ses actes de bravoure, toujours suivi par son frère d'armes, Klaus. Chacun capitaine de son navire, ils avaient fait leur chemin depuis des années dans la hiérarchie cardrakienne, retirant renom et reconnaissance de leurs pairs. Ainsi, lorsque les vagues de peur parcoururent les rangs des fils des Glaces, il se rappela pourquoi il était présent, et ce pourquoi il se battait. La hache qu'il tenait dans sa main, la froideur de son acier et son poids réconfortant, le maintint fier et droit. Il repensa à sa femme et à son fils, à ses promesses, à son devoir, et hurla contre le dragon lorsque l'un de ses projectiles frappa le sol à ses côtés. Ils hurlaient contre la bête, gonflaient leurs cœurs de colère afin d'ignorer cette peur que l'ombre gigantesque voulait disséminer.
Tibre Ölgar, le borgne, sortit du rang voisin à celui d'Ilgar et Klaus. Le roi était un homme d'une bonne taille, portant une armure d'acier et d'écailles, entourée de cette cape frappée des armoiries que tous reconnaissaient comme légitimes. Il avança sous la pluie d'arbres qui s'écrasaient un peu partout au hasard, parfois touchant un groupe d'hommes, parfois dans le sol sans rien provoquer d'autre qu'une multitude de craquements. Alors, lorsqu'il fut suffisamment avancé pour que tous puissent entendre son appel, il leva son bras armé d'une hache en direction des bois investis.
« La gloire nous appelle, fils de Cardrak ! Clouez cette vermine au sol ! »
La myriade de salinéens hurla en accord avec le roi et telle un seul homme avança vers la lisière. Dans leur dos, les balistes continuaient de fournir un feu nourri sur la bête qui semblait avoir compris qu'elles représentaient un danger trop important pour se sortir de ses retranchements. Alors, si elle refusait de sortir de cette forêt, eux allaient l'en faire dégager !
Les guerriers couraient à toute allure dans la neige, haches et épées sorties et levées en l'air, leurs hurlements et cris unis en une seule vocifération à l'encontre de la montagne ténébreuse qui leur faisait face. Une deuxième fois, les flèches fusèrent à l'encontre de la bête, et tandis qu'elle n'arrêtait pas son mouvement massif, les guerriers en approche s'apprêtèrent à lancer sur les grappins acérés dont ils s'étaient équipés. On ne partait pas à la chasse au dragon sans quelques outils dont l'efficacité avait été maintes fois prouvée. Les cardrakiens avaient établi une stratégie précise dans l'exécution des dragon ; les maintenir au sol à l'aide de grappins, après, il était en général aisé d'en venir à bout. Cependant, l'ennemi leur faisait face était plus qu'imposant et il fallait bien autant d'hommes pour espérer immobiliser ces tonnes d'écailles et de muscles.
Harald Wallah
Partie IRL Crédit avatar : Double compte : Vitesse de réponse : De lente à très rapide
Ven 22 Nov - 16:22
Le Dragon recula dans la foret en voyant une nouvelle pluie de projectiles fondre sur lui, pensaient-ils réellement pouvoir le toucher ? Entre sa mobilité et la protection des arbres, c’était peine perdu. Mais le feu nourri des balistes et arcs ennemis n’était qu’un sorte de couverture pendant que l’armée chargeait vers lui… donc l’heure de vérité était arrivée, très bien. Alors que les hommes couraient en criant pour se donner du courage, Zaïthan lui s’élança à leur rencontre sans un mot. Seul le bruit de ses pas trahissait sa course folle entre les arbres à la rencontre des milliers d’insectes devant lui. Arrivant à la lisière de la foret juste avant les premiers ennemis, le Dragon sauta et posa ses deux pattes sur le dernier arbre devant lui, sa vitesse et son poids lui permit de briser l’arbre en deux au niveau du pied. Cette fois, il ne comptait pas le lancer, non. Zaïthan utilisa l’arbre comme une masse et il en donna un violent coup de la droite vers la gauche, fauchant ainsi les premiers humains, qui surpris par son apparition c’étaient stoppé devant lui. La violence du coup envoya les corps voler sur plusieurs mètres et le Dragon se laissa emporter par son élan, il fit un tour sur lui-même et utilisa sa longue queue de reptile comme un fouet pour de nouveau faucher violement les hommes qui avaient réchappés à l’arbre.
Il poussa un puissant hurlement devant les Salinéens qui continuaient de charger vers lui sans peur. Son pouvoir était loin d’être assez puissant pour réussir à affaiblir une armée, surtout des combattants de Cardrak…
Heureusement pour lui, son pouvoir agissait sur lui-même et l’empêchait de vouloir prendre la fuite devant une telle armée. Lançant son arme improvisée en avant dans la masse d’humains, il bondit sur elle pour recommencer son manège une nouvelle fois. Mais très vite, il se retrouva encerclé malgré sa technique qui lui permettait de balayer tour autour de lui, se servant de l’arbre et de sa queue, des flèches se plantèrent dans son armure sans réussir à traverser l’épaisse couche de cuir. Un grand nombre de grappins se mirent à vouloir l’immobiliser, c’était donc ça leur tactique ? Le clouer au sol pour l’abattre comme un vulgaire animal pris dans un piège ? Sa force était monstrueuse, mais les humains étaient très nombreux, même trop… avant de ne plus être en mesure de le faire, Zaïthan déplia ses deux immenses ailes de plus de 20m chacune avec force, tirant violement sur les cordages, cela eut pour effet de faire lâcher prises à la plus part des hommes. Le Dragon de nouveau libre de ses mouvements lança son arbre devant lui avec le plus de force possible pour se créer un passage. Fear se mit ensuite à courir avec les ailes grandes ouvertes pour prendre son envole, commençant par planer, plusieurs battements d’ailes lui permit de prendre un peu d’altitude.
Des grappins étaient encore accrochés à lui, les cordes dansant dans le vide alors que le Dragon maintenant suffisamment haut cherchait le roi. Le repérant entouré de sa garde royale, Zaïthan plongea rapidement vers lui, il se posa en trombe pas loin du roi et commença se frayer un chemin avec ses griffes et ses crocs ! Son objectif était claire, le tuer.
Zaïthan
Partie IRL Crédit avatar : Double compte : Vitesse de réponse :
Dim 24 Nov - 20:49
Le Roi lança l’assaut et Ilgar le suivit, sous l’œil bienveillant de Klaus qui resta quant à lui dans les rangs d’archers. Évidemment, il aurait pu partir à l’assaut également, dégainer son épée et charger aux côtés de ses frères d’arme, mais il était un archer aguerri qui veillait entre autre sur les balistes. Il rejoindrait son ami le moment venu, il le savait ; en attendant, il resta en arrière, l’arc bandé et l’œil vif scrutant la forêt, bondissant au rythme des arbres qui pleuvaient sur eux. Le dragon était malin et Klaus reconnaissait là une manœuvre tactique : rester au couvert des arbres était encore sa meilleure chance et s’il était évident que les hommes de Cardrak n’allaient pas le laisser faire, attendant patiemment de se faire décimer par les troncs qui s’écrasaient ça et là sur la plaine, l’intention était honorable. Très vite néanmoins les salinéens investirent les lieux et la bête n’eut d’autres choix que de réagir rapidement si elle ne désirait pas se faire maîtriser par les innombrables grappins des barbares des Glaces. Si, de là où il était, Klaus ne voyait pas réellement ce qu’il se passait il devina bien vite que le dragon se décidait à prendre son envol et, réactif, il fit pleuvoir une nuée de flèches sur la créature lorsque ses ailes, encore encombrées des cordes, commençaient à peine à lui faire prendre de l’altitude. C’était encore le meilleur moment pour le canarder, ce bref moment où la gravité handicapait la vitesse aérienne de la bête. Personne ne sut le blesser gravement néanmoins car déjà l’ombre noire les survolait avec lenteur. Klaus baissa son arme, le suivant des yeux avec mépris. Fuyait-il.. ?
Très vite, il eut réponse à son interrogation : la bête semblait chercher sa proie, silencieusement, méthodiquement, et s’il ne le réalisa pas immédiatement le message fut très clair lorsque, museau en avant, ailes recourbées, le dragon fondit vers la position approximative du Roi. Celui-ci avait beau être entouré de sa garde royale, le choc allait être violent et il n’était pas certain que ses frères, pour certains encore enfoncés dans la cime des arbres, se réunissent à temps pour lui porter secours. Jetant son arme à terre, Klaus dégaina son épée et bondit à travers les mottes de neige déjà noircies par la horde de salinéens, rejoignant bien vite l’escouade au centre de l’action pour esquiver de justesse un coup de pattes du monstre. Klaus ne doutait pas de la capacité du Roi à se défendre seul ni des raisons pour lesquelles ses gardes personnels en étaient arrivés là, mais il ne pouvait se résoudre à risquer la vie d’un de ses compatriotes par excès de confiance. Désormais sur le flanc du dragon, Klaus ne put s’empêcher d’être impressionné une seconde seulement par la taille de la bête avant de se saisir d’une corde de grappin encore accroché au dragon et qui restait là, suspendue presque lascivement, remuant au rythme des coups effrénés du dragon. Bien qu’il les héla, la plupart des salinéens l’entourant comprirent le message bien avant qu’il ne leur explique son idée et ils furent très vite une foule de mains à tirer à l’unisson, cherchant à faire pivoter, tomber, perturber le dragon, le déconcentrant de sa cible principale pour mieux riposter.
Bjergsen Jansson
Partie IRL Crédit avatar : aenaluck. Double compte : Vitesse de réponse : Lente.
Lun 25 Nov - 14:38
Ilgar avait dévalé la pente qui le séparait de la lisière, ses frères hurlant à ses côtés, son équipement tintant alors qu'il foulait la neige vierge de plusieurs mois. La marée salinéenne s'était déversée avec fureur sous les pattes du monstre, et Ilgar avait été l'un des premiers à planter son grappin entre les écailles du dragon. Lorsque de ses deux mains, accompagné de ceux qui le suivaient, il avait tiré sur la corde, il lui avait semblé lutter contre lui-même. N'importe qui aurait douté que les hommes réussisse à immobiliser la créature, mais c'était posséder en Cardrak bien peu de foi. La bête, elle-même surement trop sûre, s'était vu contrainte de déployer ses ailes. Le souffle qui s'écrasa sur Ilgar et ses hommes coupa momentanément leurs efforts, et certains furent obligés de lâcher prise. Ilgar serra de toutes ses forces la corde qui semblait vouloir lui échapper. Brutalement, alors, il fut arraché du sol avec la promesse d'une mort certaine s'il venait à abandonner l'unique lien qui le reliait au dragon. Tout alla très vite, et en très peu temps, même pas assez pour le dire, il retrouva le sol sous ses pieds... enfin, il s'écrasa plutôt dans la neige qui lui évita de se rompre quelque chose, tandis que l'ennemi s'attaquait désormais au corps d'élite de Cardrak, un groupe que connaissait mieux que personne Ilgar.
Se redressant pour se défaire de sa position fâcheuse, le salinéen courut de nouveau pour rejoindre ses frères. La bête voulait leur roi, mais les braves luttaient, et on nota bien assez vite le regroupement conséquent des hommes sur les côtes de cette montagne rageuse, les mains des guerriers tirant sur les cordes que ceux les ayant précédés avaient lâchées. Ilgar n'était pas assez proche pour les rejoindre dans les temps, le démon allait se défaire de leur emprise avant même qu'il n'arrive. Tournant son regard sur le côté du champs de bataille, il découvrit les engins de ses frères tués par les projectiles ; une baliste gisait, dépourvue de ses ingénieurs. Grimpant le talus qui l'en séparait, Ilgar chargea l'arme et se mit à l'œuvre, plaçant la masse qu'il ne pouvait manquer dans le viseur. Quand, enfin, l'angle lui sembla le meilleur, il tira. L'immense carreau fondit dans l'air tumultueux de la plaine, déchirant la protection naturelle de la créature pour venir planter son acier dans sa chair. Les hurlements victorieux accompagnant la réussite de ce tir revigora les guerriers et, délaissant la baliste, Ilgar se hâta de rejoindre les huscarls qui luttaient pour la défense du roi.
Tibre Ölgar se tenait fièrement entouré de ses huscarls face à l'immonde. Du corps d'élite de cette armée, des javelots fusaient en direction de tout ce qu'ils pouvaient toucher. Dans les rangs, on conseillait aux hommes de viser les yeux de la bête. Le roi était fier et affrontait ce défi que lui envoyaient les dieux, il plongeait son oeil dans celui de la bête, sondant le peu d'âme qu'il reconnaissait à son adversaire.
« Visez les pattes, qu'elle se couche ! »
Il avait hurlé plus à l'encontre du dragon qu'à ses hommes. Il ordonnait à la montagne de se prosterner devant lui, devant Cardrak ! Les grappins restant allèrent se planter au niveau des bras de la bête, chaque groupe de centaine d'hommes tirant dans des positions opposées pour lui faire perdre l'équilibre. Ilgar alla rejoindre Klaus, et ensemble, ils tirèrent aux côtés de leurs frères, forçant par le nombre à le faire plier devant le roi de Saline !
Harald Wallah
Partie IRL Crédit avatar : Double compte : Vitesse de réponse : De lente à très rapide
Mer 27 Nov - 0:50
Il avait clairement sous-estimé les hommes de Saline et il risquait d’en payer le prix d’ici très peu de temps ! Des centaines d’hommes tiraient à nouveau sur les quelques cordes encore accroché à lui, tous motivaient par l’ordre de leur Roi qui souhaitait voir Zaïthan à genou devant lui. Comme si lui, un puissant et fier Dragon Noir accepterait de se soumettre devant un simple humain, ce serait un déshonneur immense. Si seulement il pouvait cracher son feu comme les autres membres de sa race, il pourrait alors faire disparaitre cet homme qui se trouvait devant lui à quelques mètres à peine. Il tenta de combattre la force contre la force, mais les Salinéens grâce à leurs nombres réussissaient peu à peu à le soumettre, obligeant le Dragon à plier l’échine… et soudain, un tir de baliste l’atteignit sur le flanc droit, la puissance du coup lui fit perdre l’équilibre et tomber sur le coté. La douleur le fit hurler, il poussa de puissant rugissement avant de s’avouer vaincu.
Zaïthan allait mourir aujourd’hui, peut être aurait-il du écouter son père. Le Dragon ferma les yeux quelques instants, couché sur le coté et en train de perdre son sang, au milieu d’une armée humaine comprenant plusieurs milliers d’hommes, il cessa de lutter. Un nouveau Dragon allait disparaitre, sa race autre fois si puissante commençait à s’éteindre petit à petit, les membres tombant les uns après les autres… lui aussi était comme les autres au final, le jeune Zaïthan qui pensait faire partie de l’élite de sa race venait de perdre son plus grand combat. Il allait se faire tuer sans pouvoir rien y faire et sa tête allait surement finir sur un mur, il n’était qu’un trophée de plus.
Non ! Cette fin ne lui convenait pas, Zaïthan refusait de mourir sans rien faire. Rouvrant ses paupières, une nouvelle lueur brulait dans ses yeux ! Le Dragon maintenant couché sur son coté gauche avait maintenant ses pattes de libres, il trancha donc les cordes qui le tiraient vers la droite avec ses griffes aiguisées. Il sentit la force venant du coté gauche redoubler, les hommes ne voulaient pas le lâcher, et sur sa droite des lances commençaient à transpercer son armure. On le tirait vers la gauche ? Très bien, Zaïthan qui avait réussi à se redresser un petit peu se lança vers la gauche, retombant lourdement et écrasant les premiers rangs des humains qui tenaient la corde.
Profitant de l’ouverture qu’il venait de se créer, le Dragon se donna une unique impulsion avec ses deux énormes ailes. Le souffle balaya plusieurs hommes, et si ça ne permit pas au Dragon de s’envoler, cette unique impulsion lui permit au moins de sauter en avant sur plus de vingt mètres, le rapprochant ainsi de sa proie qui était maintenant à quelques mètres à peine. Il écrasa en retombant plusieurs gardes d’élites du roi, il en déchiqueta un en deux dans le sens de la hauteur grâce à ses crocs, mais ne perdant pas de vue le Roi il lui donna un puissant coup de patte qui le fit voler en arrière, l’humain glissa sur plusieurs mètres dans la neige, mais il se releva. Zaïthan avança rapidement et se plaça derrière lui, face à toute son armée ! Tout ses ennemis se trouvaient devant lui et sa proie lui faisait face seule, ses hommes plusieurs mètres en arrière.
Il pensait réellement l’avoir ? Lui ? Fear était un Dragon, il ne pouvait pas perdre !
Zaïthan lui lança un nouveau coup, mais cette fois il ne comptait pas simplement le faire voler en arrière, toutes griffes en avant, il comptait bien le tuer ! Le Roi de Cardrak fit une roulade vers la patte qui fonçait vers lui pour se placer à l’intérieur de la main et non plus au niveau des griffes, prenant le meilleur appui possible dans cette neige, il se prépara au choc tout en donnant un coup d’épée. La garde de son arme enfonça son armure et il vola une nouvelle fois en arrière, le Dragon poussa un hurlement de douleur en sentant la lame perforer sa patte. Mais pas le temps, déjà les Salinéens chargeait sur lui pour sauver leur Roi ! Malgré l’épée dans sa patte, Zaïthan attrapa le Roi entre ses griffes et recula en le brandissant devant lui. La menace fonctionna bien puisque tous les soldats s’arrêtèrent en retenant leurs souffles. Ils devaient surement penser qu’ils pouvaient négocier avec lui pour la vie de leur souverain… Une patte sur sa blessure et une patte tendue en avant, le dragon observa les humains en sentant le roi remuer entre ses doigts.
- Un dernier mot vieil homme ?
Le roi tourna la tête vers son armée, étonnement le Dragon ne ressentit aucune peur venant de lui, même pas celle de la mort. Et d’une voix puissante pour que chacun des guerriers présent puissent entendre ses derniers mots, il dit en criant :
- Écrasez cette vermine !
Voila les derniers mots de Tibre Ölgar, le borgne, Zaïthan l’écrasa ensuite entre ses doigts, il le brisa aussi facilement qu’une brindille. L’armée de Saline fonça sur lui avec l’esprit de vengeance pour executer le dernier ordre de leur défunt roi, mais de toute façon il était trop tard maintenant, le Dragon avait gagné !
Zaïthan
Partie IRL Crédit avatar : Double compte : Vitesse de réponse :
Mar 3 Déc - 21:04
La secousse fut totale, la masse écrasa bon nombre d'entre eux et ceux qui s'échappèrent du mouvement furieux prirent alors le souffle désarmant de ses ailes de face. Ilgar se retrouva de nouveau jeté au sol, sans armes et sans autre support que la neige qui lui brûlait le visage. Grognant en même temps que ses frères hurlaient à ses côtés, le cardrakien se remit sur pied, sa vision troublée par le précédent choc lui permettant tout de même d'apercevoir les contours larges et sombres de la bête se tenant devant l'armée des siens. Alors qu'il était quelques instants surpris de la passivité soudaine des hommes, il comprit en portant ses yeux sur ce que tenait entre ses griffes leur ennemi. Tibre Olgar affrontait le monstre, serré comme dans un étau, plantant son regard dans celui du dragon. Si ses yeux avaient pu cracher feu ou foudre, la bête aurait été vaincue tant sa résolution était poignante, les derniers mots du roi ne rajoutant qu'à sa grandeur et sa gloire. Son ultime ordre sonna de concert avec l'éclatement de sa silhouette entre les griffes de son tueur et, alors que le chant de colère cardrakien secoua de nouveau la plaine, la cape du souverain salinéen s'envola entre les flocons naissants pour flotter au-dessus de ses fidèles. Elle décrivit quelques cercles dans les airs, puis retomba lentement, gonflée par les vents, entre les hommes. Ilgar tendit la main, ses doigts agrippant finalement le tissu, son bras tendu au dessus des siens ; la cape de leur roi n'avait pas touchée le sol, et il la levait face à leur ennemi.
Il n'y eut pas besoin d'autres mots ni d'ordres de quiconque pour pousser les guerriers des Glaces à reprendre la course. Ramassant le fer et l'acier sous leurs mains, accueillant la mort du souverain comme un exemple que leur ennemi ne pouvait comprendre, ils foncèrent. Ilgar avait endossé les armoiries ce celui qu'il avait servi jusqu'à maintenant, le pourpre de la cape enveloppant son avancée, ses teintes chaudes redonnant force et vigueur à qui savait se souvenir leur histoire. Le dragon avait tué un roi, mais s'il considérait ceci comme une victoire, il était alors bien loin de se figurer la manière de penser des fils de Cardrak, citée millénaire et aux traditions guerrières. Il avait offert à Tibre Ölgar une mort digne, et son histoire serait des centenaires plus tard chantée aussi fort que grondaient alors ses frères d'armes. Ilgar cria à son tour, et, menant les milliers d'hommes, se jeta à corps perdu contre la surface meurtrie de pointes d'acier de la bête. Avec rage et fureur, il planta sa hache entre les écailles du monstre, prenant appuie sur le rebord de ses écaille et tenant bon face aux secousses. Il s'éloignait du sol à chaque coup, comme s'il ne faisait que gravir la façade d'une glacier, donnant l'exemple, entouré de cette cape qui l'avait choisie. Tous pouvaient y voir un signe des Dieux, mais leur volonté n'avait alors que peu de valeur face au zèle imperturbable d'Ilgar Wallah, ancien huscarl, qui marquait de ses coups l'histoire cette journée. La bête allait tomber, et on se souviendrait alors de la bravoure de chacun.
Harald Wallah
Partie IRL Crédit avatar : Double compte : Vitesse de réponse : De lente à très rapide
Mer 8 Jan - 4:08
Les Salinéens, ils étaient différents des autres humains ! La peur ne se lisait pas dans leurs yeux et mourir lors de cette bataille de la main d’un Dragon comme lui devait surement être un honneur pour eux… de ce fait, ils en devenaient encore plus dangereux, plus féroces, plus courageux, plus forts ! Lorsque les soldats chargèrent à nouveau après avoir vu leur Roi mourir entre sa patte, le Dragon faucha la première ligne de sa patte libre tout en faisant un bond en arrière. Et la, il aperçu la cape du roi posé sur les épaules d’un nouveau guerrier, était-ce donc le symbole ? Cet homme qui avait du être le premier à ramasser la fourrure était-il le nouveau souverain ? Zaïthan avait clairement réussi son objectif et il allait devoir fuir, la mort allait venir l’embrasser si il continuait à faire face aux hordes d’ennemis qui lui faisait face… mais voler le symbole du chef et l’arboré comme un trophée était quelque chose de très alléchant à ses yeux, peut être cela venait-il de sa nature Draconique.
Fear lâcha les restes de l’ancien roi et chargea férocement en avant, il se fraya un chemin avec ses griffes et ses crocs. Les blessures qu’il reçu étaient toutes superficielles, son armure naturel le protégeait efficacement et il se battait avec tellement d’ardeur que très peu de guerriers réussirent à suffisamment l’approcher pour réussir à réellement lui porter une attaque. Sa queue se balançait violement de gauche à droite pour les empêchaient de l’encercler et elle s’abattait régulièrement de haut en bas s’en prévenir pour surprendre les Salinéens. En tout cas, le nouveau roi se trouvait maintenant face à lui ! Zaïthan leva sa patte avant droite pour le faucher et le tuer d’un seul coup, mais une flèche se planta juste en dessous de son œil gauche. D’un rapide coup d’œil il aperçu le tireur, un fier guerrier qui lui fit signe de venir tout en décochant une nouvelle flèche. Vraiment ? Le Dragon donna un coup de patte au nouveau chef qui vola en arrière, mais le coup était bâclé. Il esquiva aisément la flèche, sauta en avant, écrasa plusieurs soldats au passage et coupa en deux l’archer au niveau de la taille avec ses crocs avant d'avaler la partie supérieur.
Mais alors qu’il se redressait, Zaïthan remarqua une baliste tirer un boulet droit sur lui, et dans un excès de confiance le Dragon plaça son bras tendu sur la trajectoire du projectile pour l’arrêter… une erreur impardonnable ! Le Dragon sentit d’abord son épaule se déboiter avant de sentir son avant bras se casser ainsi que les os de sa patte. Malgré le choc et la surprise, il refusa de tomber, perdre l’équilibre et s’écrouler ici risquait de lui couter la vie ! En tout cas il ne pouvait plus combattre dans son état et déjà, la baliste préparait un nouveau projectile mortel. Il recula tant bien que mal en se prenant de plus en plus de coups. Le Dragon déploya ses énormes ailes et commença à courir aussi vite que possible (après s’être retourné) malgré son membre cassé, il commença ensuite à s’envoler. Zaïthan s’éloigna en prenant de l’altitude avant de revenir pour survoler une dernière fois le champ de bataille en hurlant.
Blessé physiquement et mentalement, le Dragon garderait cette bataille gravé dans sa mémoire. Zaïthan se jura qu’un jour quand il sera plus fort et plus sage, il reviendrait prendre sa revanche !
Zaïthan
Partie IRL Crédit avatar : Double compte : Vitesse de réponse :
Mer 8 Jan - 6:04
La mort du Roi semblait inévitable : les efforts combinés de tous ces barbares, tous ces hommes fiers aux bras et au moral d’acier ne suffisaient pas, ne suffisaient plus à retenir la folle rage de la bête. Celle-ci pivota, virevolta, dépliant ses ailes immondes pour mieux balayer les fils de Cardrak, se libérant de l’emprise qu’ils avaient commencés à avoir sur elle. Libérée de ses chaines, le dragon se dirigea presque furtivement vers le Roi. Klaus avait été propulsé bien plus loin et la neige avala son armure pour mieux engourdir ses mouvements, l’obligeant à se débattre quelques seconds pour s’en extirper : les yeux rivés sur la scène qui se déroulait plus loin il chercha à tâtons son épée à ses côtés sans réussir à remettre la main dessus. Son vol plané avait dû l’envoyer à quelques endroits où il lui était impossible, pour l’instant, de la récupérer. Impuissant, il observa à l’instar de tous les autres la mort de Tibre, sans sourciller ni détourner la tête. Il n’avait pas peur et n’était pas réellement triste, non. Pas encore. Il aurait tout le temps de pleurer son monarque défunt ainsi que tous ses frères disparus dans la bataille lorsque cette vermine serait morte, lorsque les écailles de cette abomination orneraient les décorations des murs du château de Cardrak. Les hommes repartaient à l’assaut et Klaus arracha enfin son regard de la bataille, détroussant la neige de ses yeux acérés pour mieux y chercher une arme : une lance, une hallebarde, une hache ; tout lui conviendrait, tant qu’il pourrait rejoindre les siens auprès des flancs du dragon, tant qu’il pourrait trancher à son tour l’armure puis la chair maudite de la bête.
Rien ne se passa comme prévu, évidemment. D’un geste rapide de poignet Klaus détacha son arc de l’attache qui le reliait à sa ceinture et banda son arme. Il retint son souffle, une seconde, bloquant sa respiration pour mieux exciter ses sens, aiguiser son attention. Cette ombre noire ne voulait pas seulement le Roi, non : il voulait tous les autres encore après lui, arracher le symbole de la royauté de Cardrak aux siens, entraîner dans son sillage pourri la gloire de toute une civilisation. Saline la glorieuse.. Le reptile rampait parmi les rangs, se frayant un chemin vers Ilgar alors paré de la cape du monarque, tout comme il l’avait déjà fait auparavant pour aller se repaître de l’agonie de Tibre. Et cette fois-ci, Klaus n’avait pas les mains vides. La bête s’immobilisa pour préparer son coup et le salinéen y vit là une opportunité ; décochant sa flèche celle-ci brisa l’air, striant les minces flocons de neige en un sifflement discret pour mieux aller se planter sous l’œil du dragon. Raté, se maudit-il, mais de peu, s’empressa-t-il de rajouter tout en se saisissant d’une seconde flèche ; il avait attiré l’attention de l’infamie et il était de son devoir d’aller au bout de sa provocation, de faire perdurer son honneur de guerrier en montrant qu’il était prêt à se battre. « - Viimer Skygge ! » C’était du salinéen, évidemment, et il ne s’attendait pas à ce que le dragon comprenne. Klaus l’appelait à lui, dignement alors même qu’il encochait sa seconde flèche, suivant brièvement des yeux Ilgar avant de reporter son attention sur Zaïthan. Son frère d’arme était sauf.
Puis tout se passa très vite, trop vite : le dragon bondit de nouveau et se précipita, semblant glisser sur la neige épaisse tel un serpent venimeux à la recherche de sa proie et la seconde flèche partit trop tard. Klaus relâcha son arc et porta machinalement sa main à sa hanche, puis se rappela : il n’était plus armé. Il n’avait rien pour accueillir le dragon. Un éclair passa dans ses yeux alors qu’il réalisait ce que cela signifiait mais son regard, bien vite, se raffermit de nouveau. Il n’avait pas peur, non : il avait vécu comme un fils de Cardrak et perdurerait comme tel dans l’esprit des gens qui l’avaient connu – et plus, encore, si Cervin Mir le voulait. Le dragon ouvrit sa gueule, encore plaqué sur le sol, et se jeta sur lui : pas assez rapide, Klaus ne tenta même pas d’esquiver. Ses dents se serrèrent mais sa bouche resta hermétiquement fermée lorsque la douleur, très brève, survint. Il eut le temps, à peine, de tourner la tête en direction d’Ilgar pour mieux alors saisir une image transcendante de beauté : le nouveau Roi se tenait devant lui et il était le premier à mourir pour lui. Enfin, il mourut presque sereinement, le sentiment du devoir accompli et l’espoir, non, la certitude que ses frères le vengeraient.
Bjergsen Jansson
Partie IRL Crédit avatar : aenaluck. Double compte : Vitesse de réponse : Lente.