Le combat pour l’honneur.
Le sang pour la justice.
La mort pour la gloire.
Linvala et Lysandre quittèrent ensemble la Source d’Hiver. Il naquit de cette rencontre le début d’une sincère amitié entre une figure emblématique de la Rébellion et un membre de l’Empire d’Aile Ténébreuse. La première semblait accepter que son nouvel ami porte une telle couleur car elle avait compris qu’il avait fait un choix honorable, défendable. De la même manière, Lysandre concevait l’existence de la Rébellion même s’il n’était pas tout à fait d’accord avec tout ce qu’ils entreprenaient. Mais l’un et l’autre semblaient être capables de réfléchir suffisamment et passer outre cette barrière des camps. En Paladin qu’il était, Lysandre n’avait pas la moindre raison de pouvoir s’en prendre à Linvala. Au contraire, il lui avait même fait la promesse de la protéger dans les jours qui suivraient. En effet, à la demande d’Antripus, Grand Herboriste de l’Empire, le Lion d’Or était parti à la recherche d’un certain nombre d’ingrédients dans l’espoir de créer un vaccin sur la peste des Adorateurs de Nayris qui sévissait comme un augure de mort à travers une partie des Plaines Mystiques. Lysandre devrait être prêt à combattre ce que l’on appelle un « Animal de Zelphos » afin d’en récupérer son cœur, ingrédient déterminant selon Antripus pour espérer créer un vaccin à temps. Ainsi, il s’était rendu jusqu’à la Source d’Hiver pour y récupérer cette eau sacrée aux propriétés saintes, c’est-à-dire réellement efficaces contre les créatures nées dans la pénombre des mondes. Lysandre s’était engagé dans la cavalerie d’Aile Ténébreuse dès son retour à Sen’tsura. Après trois ans d’absence, trois années qui marquaient également la défaite de l’humanité à Terre face au régime démoniaque. Son ancien surnom, sa marque de fabrique, « Le Lion d’Or » était inconnu des démons et autres entités malsaines mais le peuple n’avait pas oublié pour la plupart le dernier membre encore en vie de l’Ordre de la Rose Blanche. Il représentait ainsi peut-être le dernier espoir du peuple opprimé non affilié à la Rébellion de Galaad.
Cela faisait une journée que Lysandre et Linvala s’en étaient allés de la Source d’Hiver. La destination était une jonction entre la Terre et le Feu : lieu de rendez-vous donné à Lysandre par Antripus en personne. Pourtant, les deux nouveaux amis n’avaient toujours pas quitté Drayame car à sa demande, Linvala accepta un léger détour. Le duo traversa ainsi de nombreux sentiers, sauta de nombreux petits cours d’eaux, partageant des rires et des points en commun. Ils pouvaient profiter de ce moment-là pour oublier la dure réalité de la vie, que chacun des camps auxquels ils appartenaient étaient en guerre. Linvala était la première rebelle en qui il pouvait autant se confier. Il lui raconta même les dernières heures de l’Ordre de la Rose Blanche, ordre sacré auquel il appartint autrefois. Il lui affirma même qu’elle ne tarderait pas à assister à quelque chose d’extraordinaire, qu’elle n’aurait peut-être jamais vu auparavant. Ils arrivèrent enfin à l’entrée d’une grotte au fin fond de Drayame. Il était peu probable que Linvala se soit déjà rendue par ici dans le passé car en effet, Lysandre avait choisi un endroit où même le peuple des Elfes ne s’aventurait pas vraiment, loin de leur Cité et de leurs villages aux alentours. La traversée ne dura que cinq petites minutes et au bout du tunnel, la lumière surgit.
Lysandre et Linvala déboulèrent dans une clairière circulaire dont le périmètre était délimité par de nombreux arbres d’une grandeur presque surnaturelle. Il paraissait presque impossible de la quitter en essayant de s’infiltrer dans le bois. Cette grotte était en réalité le seul moyen terrestre d’y accéder. Le Paladin prit ainsi la main de la Chef de la Meute, l’invitant à le suivre. Au centre de la clairière étaient disposés neuf tas de petits rochers, parfaitement alignés les uns à côté des autres. Toujours à la hauteur de Lysandre, Linvala put alors apercevoir des larmes perler sur la joue de son ami. Comprenait-elle déjà où elle était ? Linvala était la première personne à qui Lysandre montrait cet endroit. C’était comme pénétrer dans son intimité la plus profonde et la plus inavouable. Il lâcha la main de son amie et lui fit signe de rester un peu en arrière et s’avança ensuite.
Bonjour tout le monde.Auparavant, Lysandre se rendait ici-même au moins une fois par mois la première année. Plus le temps avança et plus les visites s’espacèrent. Désormais, sa dernière venue datait d’il y a au moins six mois. L’espace d’un instant, Linvala pouvait croire qu’il se moquait d’elle car absolument rien ne se produisit. C’était tellement anormal que Lysandre entrouvrit la bouche, l’air béat.
Vous… vous m’en voulez ? …Soudainement, le vent souffla telle une bourrasque dans toute la clairière et plaqua contre le sol chaque brin d’herbe recouvrant la terre séchée.
Je ne suis pas venu depuis longtemps… Il est vrai. Je… J’étais occupé.L’autel de pierre juste devant Lysandre commença soudainement à interagir avec l’environnement extérieur. A vu d’œil, ce dernier était en train de vibrer et une petite lumière était en train d’envelopper les roches. Une voix féminine résonna alors dans la clairière.
Tu peux dire que tu étais occupé avec Ruby.Le Lion d’Or déglutit. C’était la voix d’Ellia, sa défunte femme. Il se sentait mal à l’aise, il ne savait pas quoi répondre. Une autre voix s’éleva par-dessus celle d’Ellia, il s’agissait de Baltor, un autre des compagnons de Lysandre, autrefois en tout cas.
Alors ce Manoir ? Comment est-il ? C’est mieux qu’ici, hein ?Baltor ! Non… Vous savez très bien à quel point j’aurais souhaité mourir avec vous ! Je souhaite un jour reposer à vos côtés, cela ne changera jamais !Tu me dégoute, mon amour… Tu m’as… oubliée. acheva Ellia.
Lysandre se tint soudainement la tête. Il ne savait pas pourquoi, elle bourdonnait et lui donnait la sensation qu’elle ne tarderait pas à exploser. Ce discours ne ressemblait pas à celui de ses amis d’autrefois. Cela ne ressemblait pas à Ellia. Ses soupçons furent fondés lorsqu’une succession de ricanement investirent la totalité de la clairière. Les neufs autels furent entourés d’un halo sombre, quelque chose de malfaisant.
Nous sommes ton cauchemar. Tes doutes. Tes peurs. Tes regrets. hurlèrent neuf voix n’en faisait qu’une à l’unisson.
Nous te détruirons, toi et ta nouvelle vie.Le ciel s’obscurcit soudainement. Etait-ce naturel ? Non, Linvala et Lysandre faisaient face à une entité sournoise et puissante. Un Mal qui lui était inconnu était parvenu à trouver cet endroit durant sa trop longue absence. Quelqu’un avait osé profaner cet endroit… ? Qui ? Où était l’âme d’Ellia ? Il devenait de plus en plus difficile de la sentir. Soudainement, un sombre vortex apparut, engloutissant sous les yeux ébahit du Lion d’Or chacune des tombes. Chaque morceau de bloc de roche fut éparpillé un peu partout dans la clairière. S’en était trop pour le regard d’un homme incompréhensible face à une telle situation.
Comment oses-tu, misérable ?! Comment oses-tu ?!Le vortex éclata soudainement et une puissante bourrasque balaya Linvala de plein fouet, l’éloignant de Lysandre. Un pentacle commença à se dessiner sur le sol, formant une sorte d’arène. Entre autre, nul ne pouvait en sortir et personne ne pouvait y entrer. Linvala assisterait impuissante à ce qui suivrait. L’explosion du vortex laissa dans l’air des particules d’ombres, de véritables lambeaux. Ceux-ci commencèrent à se rassembler en un seul et unique point, prenant lentement mais surement la forme d’un corps.
Je suis Atronax, fils d’Exios. Je suis arrivé ici il y a un mois. Ce ne fut pas facile mais… Ellia, hein ? Ellia m’a tout raconté à ton sujet. Je t’attendais, Paladin !Sans plus tarder, Lysandre tira sa flamberge, Solari. Il avait du mal à déterminer le potentiel réel de son ennemi mais s’il était parvenu à se faire passer pour les amis défunts de Lysandre, il devait alors le considérer comme un ennemi puissant et dangereux.
Un Démon Primordial… Tu n’es pas réellement un fils d’Exios par le sang. Tu te comportes comme tel parce que ton envie de faire le Mal et de lui ressembler est forte. Te tuer serait te délivrer, tu mérites simplement d’être enchainé pour l’éternité afin de ne plus pouvoir faire de mal à personne. Je n’ai pas peur de toi, Atronax !En effet, Atronax était bel et bien un Démon Primordial. Leur création fut le déclencheur de la guerre entre Yehadiel et Nayris. Le premier démon fut créé par la déesse des Morts, bientôt suivi par des centaines d'autres créations. Contrairement aux vampires et aux loups garous, elle n'a altéré aucun humain pour les mettre au monde. Elle les a créés à partir de rien, basant leur apparence sur celle des animaux. Ultime pied de nez à Yehadiel, la Mort venait de créer un être vivant. A la suite de la Guerre des Dieux, les démons primordiaux continuèrent leur évolution, jusqu'à muter en de très nombreuses espèces, certaines au physique humain, d'autres animaux, d'autres sans forme corporelle claire. Si certains restent animés au fond d'eux d'une volonté malsaine de semer la mort, d'autres ont adopté un comportement plus "naturel", voire, dans certains cas, plus humain.
Atronax possédait un corps de deux mètres. Sa tête ressemblait à celle d’un taureau, il possédait en revanche des cornes bien plus grosses et tranchantes que l’animal de base. L’observant un peu plus de haut en bas, il n’en fallut pas plus pour comprendre à quelle espèce il appartenait vraiment. Atronax était un Concha, une sous-espèce de Démon Primordiaux. Ces derniers n’étaient pas réputés pour quitter le Cimetière des Epaves ou le Marais de la Désolation. Le Lion d’Or pensa alors qu’Atronax pouvait être un peu plus évolué que ses semblables pour se permettre de se rendre aussi loin. Peut-être était-ce sa dévotion envers Exios qui lui permettait cela ? Il paraissait ingénieux, même très réfléchi pour une bête sauvage. Comment allait-il pouvoir se sortir de cette situation ? Rejoindrait-il aujourd’hui les souvenirs de la Rose Blanche ? Il n’en était pas question. Il ignorait ce que ce monstre avait fait de ses plus fidèles amis et s’il existait un seul moyen de les sauver, il devait saisir cette opportunité.
Malheureusement… Le combat serait bel et bien inégal. Avant la chute de la Rose Blanche, Lysandre était devenu un Paladin de Yehadiel depuis quelques années seulement. Il était donc totalement perfectible. Pire encore, il se servait de moins en moins des pouvoirs qu’il possédait. Le menu fretin ne lui posait pas de soucis chez les forces du mal mais une créature comme Atronax… Il ne pourrait probablement pas le défaire tout seul. Pourtant, le Lion d’Or chargea de manière tout à fait héroïque vers le Démon Primordial. Le Concha opposa alors tout simplement sa longue et imposante queue pour se défendre. Cette dernière secréta instantanément un mucus proche de la chitine, élément reconnu pour durcir instantanément au contact de l’air. Solari se heurta alors de plein fouet à une queue incassable dans les circonstances actuelles et une vive douleur au poignet atteignit Lysandre qui subissait le revers de la médaille. D’une rapidité déconcertante, Atronax passa derrière son ennemi et abattit sa queue dans son dos d’un mouvement parfaitement vertical. Volontairement, il ne heurta pas le crâne du Paladin qu’il n’aurait eu aucun mal à briser en un seul instant. Il voulait jouer, faire souffrir Lysandre encore un peu plus. Son sadisme était sa principale source de plaisir. Ainsi, Lysandre tomba en avant contre le sol et ne pouvait plus que remercier son armure en plaque pour amortir ce choc écrasant. Comment ce taureau démoniaque aussi imposant pouvait-il être aussi rapide ?
Tu n’abandonnes quand même pas, hein ?Atronax se pencha vers l’avant afin d’attraper Lysandre par l’arrière de la tête et le souleva d’une facilité déconcertante à plus d’un mètre du sol, donnant l’impression d’être capable de l’envoyer bien au-delà de la lisière de la forêt d’un seul lancé.
Je pensais qu’un Paladin serait capable de m’opposer plus de résistance. C’est ce qui arrive quand on refuse d’utiliser ce pour quoi on est doués pendant plusieurs années. Tu vois, j’ai forcé Ellia à tout me raconter. Pourtant, cela n’a pas été facile. Elle a été… résistante… Quand je t’aurais brisé, je serai encore devenu un peu plus fort. La région de Sen’tsura deviendra mon nouveau terrain de jeu mais tu ne seras plus là pour voir ça.Toujours sonné, Lysandre enregistra la moindre des provocations d’Atronax. Son sang bouillait et la raison lui ordonnait d’en finir. Il ne pouvait pas bêtement mourir ici. Il souhaitait au plus profond de son cœur sauver ses amis et poursuivre son voyage avec Linvala. Il voulait également retourner au Manoir de la famille Blake du Coudray pour y retrouver sa chère et tendre compagne. Il désirait tout simplement tenir sa promesse à Ellia trois années auparavant : celle de vivre tout simplement et de ne pas plonger dans la souffrance et les regrets.
Si tu étais réellement parvenue à pousser Ellia dans ses derniers retranchements… Elle t’aurait dit que je serai celui qui va t’envoyer dans les limbes !Subtilement, Lysandre tendit quelque peu fébrilement ses deux bras vers l’avant et fit pivoter ses poignets vers le bas, la pointe de sa flamberge suivant ainsi la même directement. Il ramena alors ses deux membres supérieurs vers l’arrière, pliant un peu plus ses poignets afin d’envoyer une fine estocade bien pensée à son adversaire. Touché de plein fouet, ce dernier lâcha Lysandre qui regagna alors le plancher des vaches. Mais la blessure ne serait pas suffisant, l’endurance du taureau démoniaque serait capable de passer outre cela. En fait, Atronax serait sûrement vexé de ne pas avoir vu le coup venir et cela s’amorça être une vérité lorsque ses yeux gonflèrent soudainement.
Maintenant, on dirait que c’est toi qui ne sait pas comment réagir.Ce fut peut-être la provocation de trop de la part de Lysandre envers Atronax. Ce dernier souleva sa queue recouvert du blindage redoutable et l’abattit comme une masse sur le Paladin. Fort heureusement, il parvint à l’esquiver mais il tomba en réalité dans le piège. Atronax parvint à l’attraper avec ses deux mains, tenant à la fois son buste, emprisonnant même ses bras et ses jambes. Il exerça une pression qui obligea Lysandre à lâcher sa flamberge. Même son armure en plaque aurait du mal à résister devant la puissance physique redoutable d’Atronax. Cette fois-ci, rien ne semblait plus pouvoir sauver Lysandre excepté un miracle.
Un miracle ? Alors que Lysandre ferma les yeux, refusant de d’assister directement à sa proche fin en de telles circonstances, une voix qui n’était pas anodine s’éleva dans l’atmosphère.
Tu ne vas tout de même pas te laisser vaincre par une pourriture démoniaque, gamin !Yodrick le Pur. L’homme le plus âgé de la Rose Blanche, avoisinant la cinquantaine. Egalement le Paladin de Sen’tsura réputé comme étant le plus fort avant la chute du régime. En quelque sorte, il fut une sorte de mentor pour Lysandre, représentant son plus bel et pieux exemple dans tout le royaume. Au sein de la Rose Blanche, c’était lui qui supervisa son entrainement.
Yodrick ! Est-ce vous ?!Le vouvoiement marquait l’éternel respect qu’avait Lysandre envers son mentor. Il était le seul membre de la Rose Blanche que Lysandre était incapable de tutoyer.
Tu as occupé suffisamment ce monstre pour que nous puissions nous libérer de son emprise. Nous allons t’aider. Pour la dernière fois en cette époque pleine d’espoir et de compassion, la Rose Blanche se battra à l’unisson ! Que Yehadiel Tout-Puissant soit témoin de notre serment !Lysaaaaaandre ! J’arrive, mon amour !Le timbre de la voix d’Ellia sonna comme une délivrance. Son esprit allait bien et semblait être hors de danger pour l’instant. Le ciel ténébreux se déchira soudainement et un halo de lumière retomba en direction de Lysandre et d’Atronax. Lorsque ce dernier fut touché par la présence sainte, la sensation le démangea tellement qu’il s’éloigna instinctivement de Lysandre. Le Paladin de Yehadiel était en train d’absorber toute la lumière mise à sa disposition. Un phénomène mystique et sacré à la fois : l’Héritage de la Rose Blanche.
Il ne savait pas expliquer ni pourquoi ni comment, mais Lysandre se sentait soudainement grandit de cette expérience. Les âmes de ses neufs compagnons étaient libérées, on pouvait même dire qu’elles étaient parties. Pourtant, il sentait leur présence de façon bien plus forte qu’auparavant. Il n’y avait plus besoin de mots, de présence d’esprits. L’Héritage de la Rose Blanche appartenait à Lysandre et à Lysandre seulement. La vérité était d’ailleurs plutôt simple à comprendre : Dix cœurs ne faisaient plus qu’un et battaient chacun au même rythme. Plus que jamais, les amis défunts de Lysandre seraient là pour l’épauler.
Maintenant, tu vas regretter tout ce que tu as fait. Je suis ton expiation, Atronax, fils d’Exios, Dieu du Mal !Lysandre se pencha pour ramasser sa flamberge. Instantanément, celle-ci fut entourée par une lumière blanche qui semblait pouvoir s’embraser vertueusement à tout instant. C’était différent d’auparavant. Il était même persuadé de pouvoir au moins effriter le blindage de la queue de son ennemi. Sa poigne sur Solari était également bien plus ferme. Le regret de pouvoir blesser son ennemi était inexistant. En revanche, il ne pouvait pas prétendre réellement vouloir le tuer. Il était pour le moment sorti vivant de son combat contre un ennemi plus fort que lui et ses amis étaient en sécurité. C’était ce qui importait le plus à Lysandre.
S’avançant vers son ennemi avec la certitude de pouvoir désormais lutter contre lui, le doute parut même s’installer dans les yeux du Démon Primordial. Pouvait-il toujours faire le poids ? Il n’y avait qu’une seule façon de le savoir. Toujours avec autant de brutalité, il envoya un coup de queue sur Lysandre, cette fois-ci horizontale. Le Paladin de Yehadiel opposa son épée en frappant dans la direction de sa queue. Le choc laissa filer une légère bourrasque de vent dans tous les sens mais cette fois-ci, Lysandre ne ressentit pas la moindre souffrance dans le poignet. Il parvint même à repousser la force brute de son ennemi grâce à sa force et son endurance nouvellement acquise face à cette situation. Par ailleurs, sans laisser l’occasion à Atronax de répliquer, Lysandre fit le choix de lui montrer à quel point il était devenu redoutable, à quel point il devrait le craindre. Empoignant Solari avec sa seconde main, encore plus fermement qu’auparavant, il balaya littéralement l’air pour venir heurter avec fracas la queue d’Atronax. Le blindage du monstre craquela sous l’effet des pouvoirs vertueux du Paladin de Yehadiel. Pire encore pour lui, ce fut un franc morceau de sa queue que l’être humain parvint à taillader. En de telles circonstances, la retraite semblait être la seule situation possible : contre un ennemi comme lui, Lysandre n’avait pas encore dévoilé tout son nouveau potentiel.
Aarrrh ! Tu n’en as pas fini avec moi ! Je reviendrais ! Je détruirais tout ce qui t’est cher ! Et après, je t’anéantirais !Je ne laisserais plus jamais personne faire du mal à ceux qui me sont chers. Tant que je serai encore capable de tenir sur mes jambes pour me battre, j’incarnerais l’espoir de ceux qui ne peuvent plus le faire. Je défendrais ce monde contre tout ce qui est malsain. Non pas seulement au nom de Yehadiel mais pour mes plus profondes convictions !