Histoire
♫ [AMBIANCE MUSICALE] ♫- 435 av. HE. L'éternité, et avec elle un cycle de morts et de renaissances s'imbriquant les unes aux autres. Elle s'adaptera, émergeant du cocon duquel elle se redressera, qui une fois de plus donnera naissance à un nouveau chrysalide, et qui encore s'ouvrira et se restructurera en une nymphe. Comme poursuivant un cycle d'état larvaire consécutif qui toujours donnera vie à quelque chose de plus monstrueusement beau de complexité. Elle se jouera du cauchemar, puis de l'horreur, puis du chaos, de l'abjecte dont elle semblera se nourrir. Se transfigurant brutalement à mesure qu'elle se métamorphosera vers ce qui ressemblera au parachèvement d'un être conscient, mais qui ne semblera connaître aucune finalité.C'est ce que l'Oracle avait prédit alors qu'elle n'était encore qu'un embryon :
L'enfant ne sera pas Mal née ; l'enfant sera d'un sang digne de sa Majesté la Reine de Drayame.C'est dans son couffin garnit de soie que l'engeance d'Elinfraï fut présentée à la plèbe acclamante depuis le balcon de la demeure royale, bercée depuis ses premiers jours par les louages de la garde et l'amour du noble peuple elfique de la Cité des Arbres. Katen naquit huit ans après la naissance de son ainée, les sœurs se regardant mutuellement les yeux écarquillés, l'une surprise comme peut l'être un bébé, et l'autre curieuse quand, petite fille, elle passait son nez par-dessus son berceau pour l'observer.
Dans les couloirs du palais, Katen se souvient du rires des enfants de passage ou résidents de la cour. De l’écho des sourires innocents, des jeux de cache-cache, des farces et attrapes, des soirées mondaines à jouer sous les tables, ou des moqueries qu'elle avait pour sa grande sœur à peine plus âgée et qu'elle trouvait si... faible. Elle et ses boucles blondes, ses comédies et toutes ses manipulations. Aerinaël était l'enfant-reine, l'ainée, celle qui s'accaparait toute l'attention de toutes et de tous, écrasant Katen de sa simple présence.
Autour de la jeune princesse, il n'y avait que des masques
en veux-tu en voila. Mais pas seulement de ceux que portait sa mère pour dissimuler sa prétendue laideur. Tous autant qu'ils étaient, arborant ces faciès qui n'étaient pas les leur ; hypocrisie, soumission et crainte. Le palais royal n'était qu'un caniveaux peuplés d'ordures. Ou devrait-on dire : de franches ordures pour conférer à cet aveu un peu cru le vernis d'une nuance littéraire. Mais "franc" n'est pas le mot qui les caractérises le plus. "Belles" ordures conviendrait sans doute davantage, car ils avaient la chance de jouir d'un physique agréable.
Et pourtant, on les aimaient : ils savaient jouer la comédie, tout comme Aerinaël. Tout le peuple de Drayame vénérait ses frères de mensonge. Cependant Katen n'a jamais entretenu de vrais rapport avec sa mère et sa sœur qu'elle aurait pu pourtant gagner à connaître ; celles-ci n'étaient que mystères, de la race des Princes de l'apparence, des virtuoses du mensonge et du sophisme.
C'est ainsi que, se sentant tant délaissée qu'étrangère, Katen orienta ses yeux d'absinthe vers le petit peuple de la Cité des Arbres chaque fois qu'elle put faire entorse à ses précepteurs et son érudition. Des gens vrais parmi les hommes d'armes et volontaires, plus violents certes ; c'était la guerre. Ils n'avaient pas le langage qui convient à une Princesse, ils savaient manier le verbe mais cette honnêteté, cette spontanéité, cette franchise et ces vérités extrêmes qui sortaient de leur bouche. De quoi froisser quiconque proviendrait de la cour Royale... Tout cela avait don de rendre le sourire à Katen, de l'amuser ou d'approuver, car la vérité est par nature extrême. Il n'y a que le mensonge qui puisse être modéré et Katen aimait ce qui était vrai ; ce qui était naturel.
Elle passa le plus clair de son temps parmi les troupes, observatrice tout d'abord jusqu'au jour où, ayant du flair, un maître d'arme lui mit une épée entre les mains. Un signe de tête entendu plus tard, et Katen s'entrainait avec les hommes de la garde royale et ce durant des années. Joutant de leur lame, de leur lance, se lançant des défis armés d'un arc et de flèches ou à califourchon sur leur destrier, la Princesse de Drayame se métamorphosa rapidement en femme fatale maniant l'épée aussi habilement que la langue, se forgeant une réputation de guerrière aimante de ses soldats pendant qu'elle se lançait au cœur des batailles pour protéger ses terres des envahisseurs venus de tous horizons.
En parallèle, elle passa des siècles à fulminer tandis qu'elle se confrontait à sa mère, la Reine, fourrageant comme l'un de ces officiers revenu du front, n'étant plus escortée que par de troupes démoralisées et considérablement diminuées après maintes victoires et défaites coûteuses, si coûteuses, en âmes valeureuses.
L'objet de ces querelles familiales ébranlait les fondations du palais, Katen avait son caractère, pouvant se montrer volontairement vexante, insultante, crachant son dégout. Que faisait donc son ainée pendant qu'elle partait en première ligne, exhaussant le moindre souhaits de Sa Majesté ? Aerinaël était affectée à L'arrière-garde, la Reine prétendant qu'elle n'était pas formée pour la guerre, qu'elle était son héritière, et bla et bla et bla.
« L'Arrière-garde ? Mais Mère, ses flèches ne toucheraient pas même l'arrière train d'un Cerbotaur acculé dans son trou ! Combien faudra-t-il qu'elle tue de nos archers pour que vous réagissiez !? »Consciente que chacune d'elle n'avait pas exactement le même sens du devoir et des priorités, Katen s'obscurcissait, arborant constamment une mine patibulaire. Tournant le dos à sa famille pour systématiquement désobéir et maximiser les chances de survie de leur peuple plutôt que celle de la famille royal. Si bien que parfois, tout ces aristocrates de la cour furent un long moment forcés de se mettre à la diète ; magouillant, les vivres venant à manquer étaient systématiquement redistribués par les bons soins de Katen... Sa priorité était le peuple, son foyer, ses terres ; tombée amoureuse du royaume de Terre depuis longtemps déjà.
- 50 av. HE. Puis vint le grand cataclysme. Et avec lui un hiver sans fin, un froid sans nom, une famine sans précédent. Le désespoir s'abattait sur tout les peuples de Terra qui, comme d'un accord, conclurent tous à la trêve. Pour la première fois depuis des millénaires une paix inaltérable s’installa.
Cette paix eu l'effet d'une gifle secouant Katen, reconnaissant son erreur de jugement quand elle découvrit qu'Aeniraël pouvait aussi tendre une main à ses semblables et aux étrangers du Royaume de Feu venu réchauffés leur culture. Sans dire qu'elle pouvait dès lors respecter sa sœur, d'une animosité fraternelle qui demanderait des années à s’apaiser, elle put néanmoins reconnaître ses valeurs, allant de l'avant main dans la main, se sentant fière d'être de sa noble lignée. Avec cette hiver qui ne semblait connaitre aucune fin, devant faire face aux épreuves du quotidien, à ce calvaire affligeant son peuple qui ne recouvrait pleinement son moral qu'en la présence de la futur héritière du Royaume, Katen acceptait donc doucement de s’effacer.
- Blason de Katen:
♫ [AMBIANCE MUSICAL] ♫
Si bien que Katen accepta ses fonctions d'émissaire royal lorsque la Reine Elinfraï le lui ordonna, se devant de la représenter à l'extérieur de la grande forêt. Pour l'escorter à travers le monde, Katen choisit les meilleurs archers et rôdeurs de Drayame, mais aussi des elfes venu de Flore et des Plaines Mystiques s'agenouillant sous son étendard, embrassant ses couleurs en lui jurant allégeance et obéissance.
C'est ainsi que le blason de la Princesse Katen de Drayame, ce Grand Aigle orné de lauriers et de bois de cerfs, se firent connaître pour la première fois dans les pays étrangers.
Sa bannière flottant au quatre vents, elle déferlait avec cette majesté propre aux elfes à travers les plaines enneigées, affrontant l'immensité du continent, ses champs de glace, ses blizzards, ses créatures féroces. Sous son aile protectrice, elle réconfortait sa suite en usant de son savoir Arcanique, implorant la nature de leur venir en aide afin de poursuivre leur Odyssée. En guise d'empreintes témoignant de leur passage, la neige semblait fondre, les fleurs s'étaient mises à fleurir ou les feu-follets sortaient de leur cachette pour les accompagner de leur clarté et de leur chaleur. Comme si un rayon de soleil printanier réchauffait leur route partout où ils se rendaient, semblant si implacables sur les chemins qu'ils traçaient. L'enchantement n'était que temporaire, pour sûr, mais il eu don d'apporter une lueur d'espoir dans le cœur des habitants de Terra qui purent l’apercevoir galoper vers leurs Seigneurs afin de délivrer ces messages de Paix au nom de la Reine Elinfraï.
Les souvenirs de cette époque glorieuse sont à jamais gravés dans sa mémoire. Elle se souvient de chaque épreuve, de chaque aventure, à croiser le fer ou à déjouer les pièges tendu par une nature rendue folle. Cinquante années passées dans ces conditions extrêmes lui forgèrent un tempérament parfois glacial et peu jovial, se solidifiant au gré de ses voyages souillés par le sang de ses compagnons morts avec honneur et dignité, l'épée à la main. Mais elle garde tout de même à l'esprit de bons moments : chaque fois que sa petite troupe s'arrêtait dans les auberges des villages ou s'établissait dans une grange pour s'y reposer, il régnait toujours une ambiance de franche camaraderie et de respect mutuel. Chose qu'elle n'avait jamais pu retrouver dans sa propre famille, étrangement. Tous frères et sœurs d'armes, ces liens que Katen tissait avec sa garde personnelle ne cessaient de se renforcer au fil des années.
- 1 av. HE.
Et puis vint ce jour qu'ils n'espéraient plus : la fin de l'Hiver Éternel. Katen se souvint de son retour en Drayame, le peuple se réjouissait, si galvanisé par la bonne nouvelle qu'il accueillit le retour triomphant de la Princesse dans la fête et la joie, du haut de la selle de son cheval elle pu observer chacun de leur sourire quand il lancèrent un tapis coloré de multiple pétales de fleurs sur la route qui la conduisait vers la demeure Royale. On distribuait parmi ses cavaliers de l'hydromel, parfois du pain, les rôdeurs réceptionnaient dans leur bras leur(s) femme(s) et leurs enfants. C'était l'euphorie à Drayame, Katen était heureuse de retrouver son foyer, même sa mère et sa sœur.
Les regards se posaient sur elle, le banquet dansant était somptueux, la musique entrainante et les convives agréables pour une fois. C'est comme enivrée par les réjouissances qu'elle se laissa entrainée dans la danse, passant d'une main à l'autre, pour qu'ensuite des regards aussi fugaces que grivois ne s'échangent... Finissant la soirée cajolées par un essaim de baisers et de caresses, entrainée par un cénacle de courtisans et de courtisanes se glissant jusque sous ses draps.
Une nouvelle ère de paix et d'espérance commençait avec la création de l'Harmonium. Katen suivait les pas de la Reine Elinfraï quand le Cristal fut confié à Sen’tsura, un évènement historique inoubliable. C'est ainsi que durant ces cents années de calme et de félicité, Katen dans un élan de charité entreprit de ne pas dissoudre son escorte dans l'armée de la Reine, mais d'en faire un nouveau régiment fort de ce passé historique et de leur nombreux fait d'armes. Ainsi naquit la Garde Sylvestre portant un emblème similaire à celui de leur Princesse fondatrice. Leur rôle était simple, celui de patrouiller à travers la grande forêt de Drayame pour aider les voyageurs elfes ou étrangers venu de tout horizon. A cette époque, les ennemis de la Reine étant désormais rares, ce n'était alors qu'une troupe de bienfaiteurs expérimentés vivant dans les bois. C'était des veilleurs, servant parfois de messagers usant de maîtres fauconniers.
- Emblème de la Garde Sylvestre:
Quant à Katen, ne s'entourant que de ses meilleurs rôdeurs et rôdeuses, elle parcourait les villages et hameaux de Drayame en quête de têtes mises à prix et des monstres terrorisant son peuples. Quand on a goûter à l'adrénaline que procure des dizaines d'années à multiplier les aventures, il lui fut difficile de s'arrêter là... Le Royaume connu un grand nettoyage à cette époque, l'hiver avait prit fin et dans sa continuité le peuple vécu un véritable âge d'or, Katen et ses gardes débarquant dans les tavernes ou les baraquements.
Dans la Cité des Arbres, quand le moral est au plus bas, il arrive parfois que les ménestrels se mettent à chanter une chanson de Geste sur la Princesse guerrière ou vantant les mérites de la Garde Sylvestre. Comme cette fois où une fermière avait perdu son crétin de lapin, et que Katen et ses compagnons avait dû descendre dans une crypte pour en éventrer une imposante bête cornue pour en récupérer l'animal gobé vif.
Ensemble ils avaient vécu tant d'aventures ; jusqu'à guerroyer dans un lac pour se défaire des sirènes amatrice de chair elfique, débarrasser l'Arbre-Roi d'une volée de Harpies, vaincre une chimère à la peau impénétrable en l'attirant puis la noyant dans un marécage, ... C'est notamment 80 années après l'Hiver Éternel que Katen porta secours à quelques fées de Flore. Involontairement ceci dit... Lors de leur voyage, Katen et ses compagnons frappèrent à la porte d'une vielle bicoque isolée en plein milieu de bois où il y faisait toujours l'automne. On disait qu'on y entendait de drôles de bruits et de drôles de lumières la nuit, suffisamment pour que la Garde Sylvestre s'en sente concernée. A l'intérieur de celle-ci un sinistre sorcier avait élu domicile, Gargamülh de son petit nom, ce dernier s'étant spécialisé dans le prélèvement de l'essence des fées afin d'accroitre son pouvoir... Il n'en fallu pas plus pour plonger Katen dans une colère noire et qu'elle n'en devienne enragée. Le combat fut rude, mais les fées furent libérées de leur bocaux, offrant un don particulier à Katen lorsqu'elle fut couverte de bisous.
Mais évidemment, les chansons et les poèmes contant les aventures de la Princesse ne diront jamais à qu'elle point la belle en a baver, ou au combien elle s'est retrouvée dans des situations désastreuses, voir ridicules. Comme cette fois où un Mumak haut d'une vingtaine de mètres lui avait déféquer dessus. Une fois de plus elle avait frôlé la mort de prêt ce jour-là.
Mais bien que cette félicité, troublée par ces quelques péripéties, dura une centaine d'années, les habitants de Terra furent confrontés à un nouveau cauchemar... Les armées d'Aile Ténébreuse déferlèrent à travers le monde, pulvérisant le Ciel, L'Eau et le Feu jusqu'à piétiner les plaines Mystiques, faisant régner un âge sombre sur son Royaume.
C'est dans ce genre de situation que la Princesse Elfique montrait un tout autre visage, capable du pire comme du meilleur. D'une efficacité folle, aux côtés de ses frères elfes et aidée par la végétation luxuriante, quand elle s'était mise à coordonné les attaques de la Garde Sylvestre avec le reste de l'armée elfique, tendant des embuscades afin de pourfendre et traquer l'envahisseur sur un terrain maîtrisé. Ils en vomirent leurs tubes digestifs, flot de sang et de suc gastrique à travers ces rictus béants qu'elle fabriquait au travers leur bide ;
l'an 110 après l'Hiver Éternel, Katen et la garde Sylvestre réinventaient l'art abstrait alors que les elfes accueillaient Galaad et la rébellion en leur mur.
Voyant la bataille pencher en leur faveur, Aile Ténébreuse décida de faire brûler la forêt. Si ce n'était pas déjà triste, il s'octroyait un sérieux avantage si son entière destruction avait lieu. De ce fait, la Reine Elinfraï fut appuyée par au moins deux de ses filles, Aerinaël et Katen, quand elle choisit de pactiser avec Aile Ténébreuse. Ainsi, la Reine faisant "bonne figure" et sauvant la forêt face à l'oppresseur, Katen fidèle à elle même et accompagnée de la noble Garde Sylvestre entrèrent en résistance, leur contingent rejoignant instinctivement la cause des royaumes de Glace, dans l'ombre et anonymement.
Leur intérêt est désormais de se battre pour la cause Rebelle, mettant en pratique leur talents pour entraver et piéger ces commando envoyés par Aile Ténébreuse se répandant comme de la vermine sur les territoires de Saline, Selian et Silena. Si la majeure partie de la Garde ne sert que de guérilla dispersée en plusieurs cellules liées mais autonomes, ses membres agissent également en tant que messagers pour les rebelles en échange de quelques piécettes ou tout autre ressources utile pour l'effort de guerre ; assurant ainsi un réseau de communication par le biais de leurs faucons entre les résistants, les assassins, les espions, les chevaliers de Galaad et tout autres militants anti-AT.