L'épreuve a écrit:

Ton personnage s'est entraîné au maniement des armes, à la diplomatie et à bien d'autres domaines exigé par son statut. Mais racontes nous donc comment a-t-il obtenir ses pouvoirs...

Tandis que j'arrivais avec mon père et son armée au camp des rebelles pour combattre contre Aile Ténébreuse, mon père croisa la route du Comte. D'après la hiérarchie de la noblesse, étant baron et fils de baron, notre baronnie était avant tout à la disposition du Comte. Ce dernier était accompagné de plusieurs personnes plus ou moins communes. Il y avait un maréchal comme moi, un seigneur et une personne vêtue d'une cape blanche. Cette dernière n'avait pas l'air d'avoir un quelconque signe de noblesse sur lui. Ce devait être certainement un membre de la cour du comte qui a accepté d'accompagner son suzerain sur le champ de bataille.
Mon père s'avança vers moi et me dit:

-C'est ici que nous camperons en attendant les ordres de missions du Duc, envoie un message à ton frère pour lui exposer la situation, je vais faire un tour avec le Comte. Veille sur nos hommes et en cas d'urgence prend les bonnes décisions jusqu'à mon retour.

J’acquiesçais ses paroles et fit signe à tout les officiers de notre armée de stationner les hommes dans les environs. Tandis qu'on installait la tente de ma famille non loin de moi, l'homme à la cape s'approcha de moi et entama la discussion.

-Vous n'avez pas de médecins dans vos rangs?
-Très peu, il doit en rester sur nos terres pour subvenir aux besoins de notre peuple.
-Oui, je comprends très bien, mais voyez-vous de plus en plus de noble laisse de côté la présence de médecin sur le champ de bataille. Hors il n'y a rien de plus utile que des médecins pour soigner les soldats blessés afin qu'il reprenne leur place plutôt qu'être infirme et de devoir les nourrir jusqu'à la fin de leurs jours sans qu'il puisse vous être utile...
-Et où voulez-vous en venir au juste?
-Je pourrai vous enseigner quelques astuces sur la médecine et plus particulièrement sur la magie blanche.
-Essayerez vous de vous remplir les poches?

En guise de première réponse, j'obtins un long rire de sa part. Puis lorsqu'il reprit son sérieux, il m'assura qu'il préférerait me prodiguer des courtes leçons gratuites et de pouvoir être soigner convenablement lors de la prochaine bataille plutôt que de se voir attribuer un refus de ma part et de mourir dans d'atroces souffrances à cause de l'avidité d'un jeune noble.

-Mon père a 221 hommes, tu peux faire ton choix parmi plusieurs d'entre eux pour leur enseigner ta magie.
-Je préférerai l'enseigner à quelqu'un qui a de la rigueur et qui a travaillé dur pendant son enfance pour avoir un poste et des responsabilités comme celle-ci...

Les médecins sont loin d'être idiots et il en est encore la preuve vivante. Je n'avais donc d'autre choix que d'accepter une offre aussi généreuse. Loin de là l'idée de me voir manipuler mais j'avais juste du mal à trouver la motivation pour apprendre un art dont je ne maîtrisais absolument rien.

-Je peux tout combattre. Je n'ai pas l'intention de me faire transpercer la chair lors de la prochaine bataille. Mais j'avoue que pouvoir défier la mort est en soit très intéressant. Apprends-moi ce que tu peux!
-La formation pour un usage parfait de magie blanche est très longue. J'y ai passé beaucoup de temps pour parfaire mes dons. Tu devras t'entraîner très souvent et ça ne viendra pas du premier coup. Du moins, la première tentative ne sera pas parfaite.

Tandis qu'il achevait sa phrase, il ramena un pauvre lièvre pour s'en servir comme cobaye. Il lui brisa la jambe devant moi. Elle était complètement tordue. Quelques instants plus tard, elle était comme neuve et le lièvre pouvait remarcher. Il m'assura que c'était compliqué de maîtriser ce pouvoir. Mais m'assura qu'il y avait un sort magique que je pouvais maîtriser rapidement après un entraînement régulier: soigner et nettoyer des plaies.
Il est vrai que l'on m'avait parlé pendant mon éducation des blessures qui à première vue n'étaient pas mortelles, mais qui infectées pouvaient le devenir si l'infection n'était pas interrompue par une amputation.
Il me fit exercer sur ce pauvre lièvre... Je forçais comme je pouvais pour nettoyer avec un quelconque pouvoir la plaie de l'animal. Rien n'y faisait, je ne devais pas être un mage.
Le médecin me rassura en disant que c'était normal le premier jour de ne pas réussir à ressentir un tel pouvoir entre nos mains. Et pour me persuader que j'avais la faculté des mages, il m’apprit l'existence d'un second pouvoir qui me permettait de faire disparaître le sentiment d'une douleur à la personne que je voulais. Néanmoins rien n'y fait, j'avais beau me concentrer sur une telle action, je n'avais pas l'impression de faire quoi que ce soit pour le pauvre lièvre qui devait très certainement ressentir les coups du médecin. Après quelques heures de tentative, l'homme me regarda et m'annonça que la leçon prendrait fin pour la journée.

Sur ces paroles mon père fut de retour avec le comte et m'informa que la confrontation avec les hommes d'Aile Ténébreuse devrait avoir lieu d'après les éclaireurs dans plusieurs jours. Il regarda le médecin.

-Que faisiez-vous avec mon fils en mon absence?
-Je lui faisais un cours d'initiation à la magie blanche. Mais votre fils est loin d'être un messie. Il ne sait rien faire d'un tel pouvoir encore.

Mon père réfléchît quelques instants avant de répondre:

-Intéressant! Poursuivez jusqu'à la bataille. Vous avez cinq jours pour lui apprendre tout ce que vous pouvez sur cet art. Car après ça sera le jour de bataille.





Tandis que le médecin continuait à m'enseigner la magie blanche, je pouvais percevoir la tension qui montait au sein des troupes. Toute cette agitation n'était pas profitable à mon enseignement, je perdais en concentration pour utiliser un quelconque savoir à mon niveau. Déjà qu'au calme, je n'arrivais à rien alors dans de telles conditions. Je tentais tant bien que mal à mettre en oeuvre l'apprentissage que l'on me donnait mais rien n'y faisait. La bataille approchait, il fallait se préparer à embusquer les partisans armés de Aile Ténébreuse.



Tandis que mon père était allongé sur un lit de camp sous la tente de l'infirmerie. Il me demanda d'approcher et voulut que je lui montre si l'apprentissage de la magie blanche avait eu un quelconque effet sur moi. Il m'ordonna d'essayer sur lui. Comme le disait le médecin, il fallait énormément de concentration. Chose que je ne pouvais avoir en de telles circonstances... Mon père avait été transpercé d'une flèche dans les côtes, une autre dans la jambe et plusieurs coups d'épées avait suivi au niveau de son bras. Peu importe le nombre de coups qu'il aurait eu au bras, la flèche au niveau des côtes était celle qui allait le faire trépasser. Tandis que j'accentuais mes efforts, il m'ordonna d'arrêter.

-Inutile de te faire autant... de mal Haestrom... Sache que ma dernière volonté sera que tu protèges... notre famille... nos biens... et... notre peuple... Et si tu veux... faire plaisir à ton père... poursuis l'enseignement du mage... Tu auras tout à y gagner...

Quelques heures après mon père tombait dans les bras de Nayris deux jours après le médecin. Finalement, je n'aurai réussi à sauver aucun des deux.



Avant la bataille le médecin m'avait donné une liste de professeur de magie blanche au cas où le pire arrivait... La plupart se trouvait sur Terre et le Ciel, mais sur l'un des pays la guerre sévissait, et sur l'autre Aile Ténébreuse était un vrai tyran. Le choix restait difficile... Sur Terre, je devais encore être recherché par les assassins de ma famille. Aile-Ténébreuse n'avait aucune raison de m'en vouloir, Ciel était donc la meilleur destination pour moi. Une fois arrivé dans une province assez éloignée de Sylfiria et Misora pour éviter une trop grosse influence de AT, je me rendais chez un des mages de la liste pour lui expliquer que je souhaitais recevoir son enseignement. Il avait un nom assez original: Magwit. J'ai compris qu'il acceptait l'offre lorsqu'il se saisît de ma bourse. Il était vieux, c'était presque un cliché du vieux mage, une vrai longue barbe blanche, quelques cheveux qui tombent le long de son dos.

-Je ne sais pas comment tu as eu tout cette argent, jeune homme et je ne veux pas le savoir, mais avec ça, tu pourras être nourri, logé, blanchi, et un enseignement pour une bonne décennie ainsi que ton louveteau.
-A vrai dire, je n'ai pas envie de autant m'éterniser, on m'a appris l'existence de deux sorts: soigner des plaies et les nettoyer, ainsi que faire oublier la douleur. Ça va bientôt faire trois mois que je m'entraîne mais rien n'y fait.
-Si c'est vraiment ce que tu désires 8 mois devraient suffire à voir les premiers effets de ses pouvoirs.



Je donnais un violent coup d'épée à mon adversaire avant de le transpercer au niveau du corps. La porte s'ouvrit et Magwit entra m'ordonnant de nettoyer la salle et de remettre en état l'épouvantail qui me sert maintenant d'adversaire depuis bientôt 9 mois... La leçon de l'après-midi commença, comme d'habitude je me vidais l'esprit comme me l'avait appris mon professeur. Puis commença à m'exercer sur un lapin domestique. C'est le produit bon marché pour les apprentis mages apparemment. Après plus d'une bonne heure d'entrainement, tout parut bizarre, je sentais une étrange sensation, la bête qui gesticulait de peur ou de douleur se calmait comme-ci plus rien ne l'atteignait. Étrangement une puissante douleur me frappa au niveau de la jambe gauche, quelque chose de terrible, je lâchais donc le lièvre pour me tenir la jambe mais à ce moment précis je ne sentais plus rien. Magwit me regardait souriant avant de me dire:

-Vous avez réussi à utiliser un sort de magie blanche et pas le plus facile des deux que vous apprenez depuis presque un an. Pour ce sort, cette douleur est présente pour tout les initiés, il faut énormément de temps pour la dissiper, certains vieux mages ne la dissipent pas entièrement malgré leur expérience. Avec encore de la pratique, tu auras beaucoup moins mal que là. Mais le plus dur est fait. Retente encore une fois.

Je m'exécutais avec une certaine appréhension. Je voulais presque mourir plutôt que de ressentir ça. Mais rien n'y fait le sort ne reprit pas tout de suite. Je regardais Magwit qui me disait de continuer et de ne pas me décourager.
Le lendemain je repris l'enseignement et dans la soirée je fus refrappé par une puissante douleur lors de l'acte. Magwit m'enseigna comment la dissiper. Le surlendemain, j'avais réussi à nettoyer légèrement la plaie à vue d'oeil. Pas de quoi soigner sa patte verte d'infection. Mais un bout de chair avait retrouvé une couleur rose bien plus agréable que les morceaux décomposés qui l'entouraient.


Tandis que je nettoyais à l'aide de mes nouveaux soins l'infection d'un énième lièvre, tout en absorbant sa douleur que je ressentais encore violemment mais qui était supportable, Magwit m'annonça que si je ne souhaitais pas me voir enseigner d'autres sorts, son enseignement ne me serait plus utile et que je pouvais désormais être autonome. Une fois ces paroles finies, je nettoyais manuellement la plaie du lapin que j'avais blessé, j'étais encore trop inexpérimenté pour faire tout ça juste avec la magie blanche.

Magwit me tendit ce qui restait de ma somme d'argent. Il en restait plus des trois quarts de ce que je lui avais donné initialement. Je lui racontais qu'il pouvait la garder et me répondit pourquoi?

-Cette somme je ne la dois qu'à mon ancien statue... gardez-là, je vais retourner dans mon pays natal: Terre, je vais continuer à m'exercer. Je reviendrais souvent vous voir.
-Vous étiez noble?
-Je le redeviendrai grâce à mon honneur et non grâce à la richesse! Merci pour votre enseignement Magwit! Je partirai après-demain.