Cela faisait quelques jours qu’Elvir marchait au gré des sentiers, et alors que la nuit tombait sur Drayame, il marchait tranquillement les yeux levés vers le ciel. Il attendait le retour d’Ilmidya, il avait ouïe dire bien des choses sur le Drayame et si la moitié des choses qu’on lui avait dites étaient vraies il préféraient avoir Ilmidya à ses cotés, et plus sous une forme qu’une autre… Des hommes-loups, des plantes qui te mangent la cervelle, des hommes de plus de 15 pieds de haut, des araignées qui faisaient la taille d’une tête de bébé. Autant de réjouissance qu’Elvir se serait bien passé de recontrer. Quoique… la rumeur de ces hommes-loups était peut-être juste un homme comme Elvir qui avait cherché à faire fuir les gens du lieu où il vivait. Elvir s’était arrêté en plein milieu de la route, il ne sentait plus l’esprit d’Ilmidya, et cela voulait dire qu’elle était bien loin de lui, trop loin de lui à son goût. Il n’était pas du genre peureux, mais il préférait être sûr d’être suffisamment équipé. Il restait donc là, à attendre qu’Ilmidya pointe le bout de son bec. Il sentit une brève pensée lui traversée l’esprit.

*J’arrive, je me suis un peu éloignée, où es tu ?*

*Un peu… beaucoup oui, suffisamment pour couper le contact…*

*Tu as eu des ennuis ? Tu en as ? Où es tu ?*

*Non, je n’ai pas eu d’ennuis, et n’en ai pas. Je suis sur le sentier principal du Drayame. Tu vois où il est. J’y suis entré par l’entrée sud.*

*Il fait nuit noire… j’aurais due rentrer plus tôt…*

*Ravi de te l’entendre dire…*

Ils continuèrent à discuter, lui immobile, plus vraiment attentif à se qui l’entourait, elle volant à tire d’ailes pour le rejoindre. Elle entra dans le Drayame au moment où Elvir fut bousculé. Il reprit immédiatement pied dans la réalité et s’écarta prestement de la chose qui l’avait bousculé. Il prit le temps de regarder ce que c’était.
Une jeune fille… 18 ans à vue d’œil, et dans le noir c’est pas bien pratique de voir quelqu’un. Il resta en retrait, inutile de prendre des risques.

"Bonjour… Ca va ?"

La pénombre dominée la forêt. La chose à laquelle je m’étais heurtée fit un rapide mouvement pour s’éloigner un peu et j’étais là, par terre, le visage près du sol, pouvant sentir l’odeur de la terre comme cette nuit que je n’oublierais jamais. De plus en plus je me disais que cette excursion n’était pas une bonne idée, mais maintenant j’y étais et il était impossible de retourner en arrière. Il fallait que je relève la tête pour voir qui ou quoi était devant moi, mais j’hésitai. Valait-il mieux savoir la cause de ma situation ou non ? Les quelques minuscules secondes pendant lesquelles je réfléchissais me parut horriblement longues. J’en arrivai à une conclusion : je ne voulais pas mourir comme ça et donc je devais regarder. Ça ne pouvait pas être si terrible … En fait si …

Je relevai doucement la tête pour regarder à quoi je faisais face. Un homme, c’était juste un homme. Je devais quand même être prudente, je ne voyais pas beaucoup avec toute cette obscurité. Peut-être était-il quelque chose moi après tout.

« Bonjour... Ca va ? »

Il n’avait pas l’air très méchant. S’il avait voulu me manger, il n’aurait surement pas dit bonjour. Je le regardai sans rien dire, à moitié étalée au milieu du sentier. Après tout, il ne devait pas y avoir que des choses dangereuses dans cette immense forêt.

« Je vais bien. Enfin je crois … Merci. »

Le jeune homme, oui parce qu’il était jeune, n’était pas très habitué à ce genre de décor non plus apparemment.