 Lun 14 Mai - 11:20 |  | | | | - Citation :
- Fais le récit de la journée où eut lieu l'abordage qui fit chavirer ton existence.
Le jeune homme était dans une colère noire vis-à-vis des ordres de mission qu’il venait de recevoir. Il savait très bien qu’il n’était pas un homme extrêmement puissant par rapport à d’autres dont il ne citerait pas les noms, mais de la à l’envoyer s’occuper d’une escorte de grande valeur et de former une nouvelle génération de matelot, il devait avouer qu’il avait du mal à avaler ces fausses excuses. C’était encore une fois un test qu’on lui offrait, encore une fois, on remettait en doute ses capacités à commander, lui qui n’était qu’un simple humain sans pouvoirs apparents. Il avait certes montré une capacité à commander extraordinaire, au delà de la normale pour des personnes de son rang, mais ceux qui étaient au dessus de lui s’amuser de sa constitution et aimaient le mettre dans des situations délicates… ou cette fois, totalement banale et ridicule. C’était pour cela qu’il s’était enivré comme pas possible quelques jours plus tôt dans un petit lieu charnel, afin d’oublier toute cette histoire, mais au petit matin, impossible de se rappeler tout ce qu’il s’était déroulé durant la nuit. Il avait du mal à croire qu’on lui avait offert ce poste pour ses compétences, plus cela avançait dans le temps, plus il pensait à une blague de mauvais goût, comme quoi, même les hautes hiérarchies se jouaient des plus faibles. Soupirant, le jeune homme, la main sur le pommeau de sa rapière regardant son second qui venait de débarquer sur le pont.
▬ Rapport de situation ?
▬ Tout ce passe comme prévu Vice Amiral. Aucuns navires à l’horizon, nous avançons avec un vent favorable, nous arriverons dans les temps impartit.
▬ Et l’équipage ?
▬ Ils semblent s’en sortir; bien que j’ai noté quelques petites… déviances. Dois-je prendre des dispositions ?
▬ Non, je vais m’en charger. Montrez moi.
L’homme, une jeune garçon de dix neuf ans à peine avait été promu en tant que second de Jack ce qui n’était pas une mince à faire à un âge aussi faible, surtout dans la Marine. Ils étaient tous débutants, mais sur tous les navires présents, il n’avait que des débutants de quelques semaines alors que les autres avaient des mois, vers quelques années d’expériences derrière, autant dire qu’ils n’étaient pas totalement prêt à une telle traversée, avec une telle cargaison. C’était à peine s’ils avaient quittés les jupes de leur mère et les voilà déjà en train de naviguer sur l’océan, transportant des richesses qui valent toute une vie de salaire, voir même plus oui, beaucoup plus. Rapidement, on le mena dans la cale ou plusieurs matelots jouaient aux cartes, délaissant leurs responsabilités pour jouer aux cartes, pariant par exemple des rations ou encore quelques pièces d’or. Surpris par l’arrivée du Sous Amiral, ils se mirent au garde à vous en un instant de confusion, tentant de cacher les cartes, mais le mal était fait, il avait tout vu et ça ne lui plaisait pas. S’ils commençaient ainsi leur parcours dans les forces d’Ailes Ténébreuses, ils allaient mal finir, surement tranchés comme des porcs par un autre gradé bien moins magnanime que Jack. Le navire sur lequel ils étaient n’était pas de toute première catégorie, mais une chose était certaine, si la vigie quittait sa tour, ils n’avaient plus aucunes personnes pour surveiller les alentours et ils étaient aussi aveugles qu’un nouveau né, les autre matelots ne faisant pas souvent attention à ce qui entourait le navire, préférant laisser ce travail à la vigie… qui se trouvait en face de lui. Rapidement, ils tentèrent de s’expliquer, mais d’un signe de main, il fit faire silence en un instant, tournant autour de la dizaine d’hommes qui se trouvaient dans la pièce.
▬ Vous rendez vous compte que vous mettez en jeu la vie de tous vos camarades ainsi que les vôtres en faisant ceci messieurs ? Je n’ai rien contre les jeux de carte, mais durant vos heures de pauses et non pas pendant vos heures de tour…
▬ Excusez nous Sous Amiral !
▬ Ce n’est pas assez ! Vous êtes au début de votre aventure et c’est ainsi que vous avez décidés de commencer ? A ne pas travailler ? Soyez certains que la prochaine personne qui sera votre supérieur ne sera surement pas aussi compréhensif. Retournez immédiatement à vos postes avec que l’on nous attaque par surprise…
Surpris de ne point êtres punis ou réprimandés ou encore tués, car bien des hommes d’ailes Ténébreuses faisaient souvent dans l’absolue, les hommes ne tardèrent pas à saluer de nouveau Jack avant de repartir astiquer les canons, regarder à l’horizon ou encore affuter les rapières. Il n’y avait pas de sous métier sur l’océan, car tous pouvaient servir aux moments critiques lors d’une tempête… Surtout pendant une tempête ! Alors que tout le monde quittait la petite pièce sans pour autant reprendre leurs gains, Jack fit glisser ses doigts le long des quelques petites pièces et les chipa tout bonnement ! Ca lui fera deux bonnes bouteilles de Rhum une fois arrivé à bon port ! Souriant, alors qu’il allait reprendre la porte, une explosion se fit entendre et s’en suivit une turbulence qui faillit bien le faire tomber s’il ne s’était pas plaqué contre le mur en bois en face de lui. L’accès à son cerveau lui fut interdit pendant une petite fraction de seconde, surpris, puis la seconde détonation le fit réagir de plus belle. Ils étaient attaqués et le fait que la vigie se trouvait dans la cale n’avait pas joué en leur faveur ! Jurant violemment, il ne tarda pas à ouvrir la porte tendit que l’attaque s’intensifié et que le navire répliquait de lui-même… bien qu’il manquait des canonniers à leurs positions. Remontant les marches quatre par quatre, croisant les membres de l’équipage totalement bouleversés, il lâcha des ordres dans tous les sens jusqu’à se retrouver sur le pont, son second approchant rapidement pour lui faire son rapport.
▬ C’est un navire pirate Sous Amiral ! Ils nous attaquent et sont sur le point d’aborder !! Que devons nous faire ? La vigie n’a rien vue venir ! Quels sont les ordres ?
▬ Calmez vous ! Préparez vous à être abordés et prenez trois de vos meilleurs hommes pour qu’ils aillent sur le navire pirate pour le saboter une fois qu’ils seront à portée ! Que tous les autres dégainent ! Préparez vous à vous battre pour votre vie !
Sa dernière phrase fut plus… éloquente et forte, mais ne parvint pas à ses hommes qui étaient déjà aux prises avec les pirates qui débarquaient. Il n’avait pas le temps de prévenir les navires qui étaient devant eux, ils n’auraient pas le temps de faire demi tour, ils allaient donc devoir se battre avec ces immondes personnes sans aides. Sortant sa rapière de son fourreau juste à temps pour parer une attaque d’un pirate s’approchant de lui, il engagea une petite danse avec de dernier, usant de quelques bottes toutes plus différentes les unes que les autres pour le désarmer et lui assener un coup de pied, le faisant voler par-dessus le bastingage. Du coin de l’œil, il vit ses hommes affronter les nombreux forbans de la mer, mais l’expérience tirée de nombreuses batailles lui annonça clairement le sort de la bataille. Ils allaient perdre et déjà, certains d’entre eux lâchaient leurs armes et se rendaient. Pitoyable… mais tellement humain pour des matelots en herbe… Jurant contre les hautes instances qui lui avaient donnés cette mission, il continua tout de même à se battre, sautant par-dessus un tonneau qui roulait librement, il pointa sa lame en direction de trois hommes qui semblait en vouloir à sa vie et une nouvelle fois, une danse débuta.
Elle fut plus intense que les autres, à trois contre un, il n’avait pas énormément de solution pour les vaincre, hormis s’approcher d’eux afin de ne pas leur laisser trop de places. Parant tout en avançant vers eux, il assena un coup sur la main du premier qui pensait pouvoir l’embrocher, lui faisant lâcher son arme dans un cri de stupeur et de douleur tandis que le Sous Amiral attrapé son arme au sol dans une roulade qui le mena derrière les deux combattants restants. A deux lames contre deux, Jack se sentait déjà mieux et il ne se fit pas prier pour passer à l’attaque, lançant ses armes à gauche, à droite, concentré sur ses deux adversaires, cherchant des ouvertures en multipliant les jeux de lames, analysant leurs gestes pour finalement trouver des failles. Il entailla la cuisse intérieur gauche de l’homme en donnant un coup directe, le faisant tomber au sol et d’un coup de pied, balança sa lame au loin. Le dernier combattant ne capitula pas, mais tomba lui aussi au sol quelques secondes plus tard, son pied embroché, la lame de Jack plantée dans le bois l’empêchant littéralement de bouger. Alors qu’il allait continuer à mettre en déroute les pirates croisant son regard, il ne tarda pas à être stoppé par quatre hommes qui lui faisaient face… Il y avait quelques uns de ses matelots au sol, les autres avaient les mains levés, ils s’étaient tous rendus. Que pouvait il donc faire ? Absolument rien… Jurant silencieusement, il ne pouvait continuer le combat, seul contre tous, il se résigna donc à ranger sa rapière dans son fourreau et articula lentement.
▬ Nous nous rendons…
Pour ne pas dire qu’il se rendait tandis que les autres se faisaient dessus. Comment pouvaient ils avoir ne serait-ce qu’une chance alors que ses hommes ou plutôt gamins n’étaient pas à leur postes et qui n’avaient aucunes expériences notables dans la navigation et l’attaque de pirate ? C’était peine perdu et il s’en rendait tristement compte en voyant les blessés et les morts. Rapidement, deux hommes l’attrapèrent par les bras et ne tardèrent pas à l’attacher au mat avec deux autres de ses hommes, complètement saucissonné, il ne pouvait plus rien faire… Il n’avait qu’à attendre l’arrivée du capitaine qui… le déstabilisa plus que de mesure. Rapidement, tous les éléments dans sa mémoire se mirent les uns derrières les autres et une rage folle monta en Jack qui comprenait qu’il avait lui-même donné les informations sur cette expédition et qu’il avait en quelque sorte scellé le destin des matelots à présents morts. Lorsqu’elle s’approcha de lui pour lui remonter le menton et le regarder dans les yeux, il détourna le regard, non pas gêné, mais il aurait surement réussit à lui lancer des éclairs par les yeux tellement il était énervé… autant contre lui que contre elle ! Lui qui était catégorisé comme étant un génie pour sa race, il était parfois bien stupide à cause de l’alcool. Les paroles qu’elle prononça fit monter d’un cran tous les sentiments négatifs qu’il avait contre elle et entendre les pirates en rire lui fit perdre tous ses moyens. Il ne pouvait même plus parler, sa mâchoire tellement contractée qu’il ne pouvait articuler un mot.
Frissonnant sous sa caresse, il était désemparé et se sentait souillé par cette Elfe qui avait jouée de ses charmes… pour lui soutirer des informations qui avaient coutés la vie de ses jeunes hommes. Plus rien n’existait à ses yeux qu’elle. Cette femme, Isaya ! Les hommes avaient beau rigoler, il n’écoutait plus qu’elle qui, avant de repartir sur son navire après avoir pillé toutes les richesses de celui-ci, lui annonça que son équipage lui était grand ouvert s’il le désirait dans les mois à venir. C’était la phrase de trop pour le Sous Amiral qui comprit qu’il venait de perdre les quelques hommes qui le respectait encore… Certains, une fois qu’ils furent seuls, tous attachés, ne pouvant bouger, le traitèrent de traitre, mais Jack ne répondit rien, les yeux perdu sur le bois à ses pieds, ils n’avaient pas torts, sans le vouloir, il avait trahit ses hommes. Deux avaient étés tués… c’était pour lui, un cruel désastre, mais il se devait d’aller de l’avant, mais pour le moment, il ne pouvait rien faire. Silencieux, il ne dit mot, même lorsqu’il des matelots réussit à découper les liens qui le retenait et se mit à secourir tous les siens sauf Jack qu’il mena dans une cellule avec d’autres matelots qui pensaient véritablement qu’il était un traitre. Il ne pouvait les blâmer… En un sens, ils avaient raison et il accepterait son sort quoi qu’il advienne. Il avait perdu des hommes, il avait perdu une bataille… Il avait perdu toute crédibilité face à aux membres de la Marine… Sa carrière, il le savait était fichue, tout comme sa vie si ses craintes étaient fondées.
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