Mission diplomatique... Rien que ce terme lui donnait envie de vomir. Et pourtant il n'avait pas pu y couper. Depuis que le peuple elfique était devenu un protectorat a la botte d'Aile Tnénbreuse, ils étaient peut être libres de leur faits et gestes mais ils n'en demeuraient pas moins les larbins du seigneur sombre. Le terme de "protectorat" n'était là que pour masquer l'évidence: ils étaient les esclave de ce démon. Le fait de garder une semi liberté ne suffisait pas a cacher la présence omniprésente et oppressante de cette sensation de fer qui vous étreint quand vous êtes enchainé. Datar le savait, la Reine le savait... et le peuple devait s'en douter, du moins pour les plus intelligents d'entre eux. Les auttres semblaient être fier de leur statut qu'ils considéraient comme privilégier par rapport aux peuples vaincus. Bandes d'ignorants stupides! Le seul avantage qu'ils avaient c'était peut être de ne pas voir des milices démoniaques patrouiller dans les allées de la cité elfique aussi librement que chez les cité vaincues. Néanmoins, ça n'empéchait pas Aile Ténébreuse d'envoyer de temps a autre une délégation pour s'assurer du maintient du traité.

Pour cette fois, Datar avait reçu la mission de se rendre a Sylfiria pour y rencontrer un émissaire d'Aile Ténébreuse, visant a discuter des terme d'un nouveau traité de protectorat. En effet.. Datar souhaiterait retrouver une armée potable. Depuis qu'ils avaient signé le traiter, l'ennemi avait bien évidemment grandement diminué l'armée elfique, afin d'éviter une éventuelles rébélion sans doutes. Cependant, l'elfe savait très bien que sans armée, il n'y aurait pas libération possible. Il allait donc falloir jouer serré pour obtenir le droit de joueir de nouveau d'une place forte en matière de défense. Tout était prévu, tout avait été étudié, Datar menait ses pions a la baguette et avançait lentement mais surement vers son but. Seulement pour cela il devrait se montrer convainquant et persuasif... et surtout honnête, chose qu'il détestait par dessus tout. Mais entre pourritures il y avait toujours moyen de s'entendre.

Le voila donc qui traverse les plaines de Kirikaze avec une demi douzaine de soldats pour assurer sa protection. Le trajet était long, ennuyant. Si l'elfe n'en avait fait qu'a sa tête il serait repartit depuis longtemps a la cité elfique mais il devait s'en tenir au plan. Et se débarasser également de toute cette sur protection agaçante qui lui collait au cul! Il poussa un soupire d'agacement. Son cheval en fit autant, une belle bête au pelage aussi sombre que la chevelure d'ébène de son maitre. Pas vraiment son cheval.. juste celui qu'il utilisait le plus souvent. Datar n'aimait pas vraiment les animaux.. trop dépendants a son gout pour lui être vraiment utile. Alors qu'il allait soupirer une nouvelle fois, un craquement de glace non loin de sa position lui fit comprendre qu'ils n'étaient pas seuls sur cette plaine. D'ailleurs les gardes semblaient l'avoir entendu également... Ils se mirent immédiatement en formation autour du Conseiller, formant les rangs, se mettant en position de combat si cela s'avérait nécéssaire. Datar restait calme. Il avait stoppé sa monture et observait calmement et silencieusement les alentours.

"Qui va là? Montrez vous!"

Cria le chef de la garde en regardant vaguement en direction de là où provenait le bruit de craquement de glace.

Bon, alors je reprend, car il faut que je me souvienne pourquoi je suis ici, sur un sol qui risque à chacun de mes pas de s'effondrer et de me précipiter je ne sais où, sauf peut-être aller rendre visite à Nayris ? Non, je sais ce que je fais dans ce lieu. Depuis que j'ai été séparé des autres Kitsunes, je profite des moments où je ne suis pas en mission et parcourt différents endroits afin d'avoir la chance de pouvoir les retrouver, ne serait-ce qu'un et peut-être aurais-je des nouvelles des autres. Mais encore une fois, pourquoi ici ? Alors là, c'est plus simple. Parce que c'est dangereux. Après avoir été séparés, je pense qu'ils se seront réfugiés quelque part ou qu'ils continuent à fuir. Et dans un cas comme dans l'autre, je me demandais s'ils n'auraient pas préféré des lieux plus durs d'accès.

Mais pour le moment, mes recherches se sont révélés sans résultats. De toute façon, peu importe que ce soit des lieux dangereux, calmes, avec beaucoup de monde ou désert. J'étais même prête à aller les chercher chez Aile Ténébreuse s'il le fallait. Non, je ne plaisante pas. Mais je ne suis pas inconsciente, à ce point. Je sais très bien, qu'il me faudrait des informations sûres avants de me rendre là-bas... Et si c'était le cas, il était au contraire possible, tel que je me connais, d'y aller sans réfléchir. Je verrais quand le moment arrivera. A l'heure actuelle, il reste encore plusieurs lieux possibles.

Alors que je coupais court à mes pensées pour me concentrer à nouveau sur les parties plus solides du sol, j'entendis un bruit. Et quand je dis un bruit, je parle d'un bruit provoqué par des êtres vivants. Je m'avançais doucement,, me cachant au passage derrière certains pics gelés. Heureusement, j'étais arrivé à une partie où le sol semblait moins dangereux. Mes oreilles de renardes, car oui j'étais sous ma forme de Kitsune, étaient dressées au son de pas et celui de sabots. Quelques secondes, plus tard, je ne tardais pas à apercevoir un groupe dont un à cheval et les autres à pieds. Seulement voilà, on a beau être un renard agile, il n'échappe pas que ce sol était imprévisible et même si ce dernier n'avait fait que craqueler sous ma patte, je me doutais que ceux que je venais de repérer, m'avait entendu. Et j'avais raison. Tout ceux qui se trouvaient à pieds, entourèrent la personne à cheval. Une personne importante ? Possible. En tout cas, mon odorat l'identifia comme étant un elfe. C'est alors que l'un d'entre eux prit la parole.

"Qui va là? Montrez vous!"

Bon, que faire ? Oh, je n'avais rien contre eux, du moins je n'avais pas de raison pour le moment. Peut-être y en aurait-il une, mais ce n'était pas le cas actuellement. Je décidai quand même de reprendre ma forme humaine, plus pratique et aussi voir surtout parce que je voyais pas l'intérêt de leur montrer que je suis une Kitsune. Puis, je sortis de ma cachette. Mes cheveux de couleur caramel flottaient légèrement tandis que je m'avançais vers eux d'un pas calme. Je posais mes yeux dorées sur celui qui venait de parler.

- Je n'ai aucune intention hostile. Je m'appelle Leyna et je ne suis que de passage dans les environs.

Datar n'était pas inquiet. Peu importe l'ennemi que ca pouvait être, le terrain sur lequel ils se trouvaient penchait en sa faveur. En tant que manipulateur de la glace, Datar avait en sa possession un terrain de jeu entier pour se défendre. Oui car même s'il était dans son avantage, l'elfe n'avait pas en idée d'attaquer qui que se soit. Il privilégiait largement la défense et la fuite plutôt que d'entrer dans un combat ouvert qui ne lui serait sans doute d'aucune utilité et dont il ne tirerais aucuns avantages. Néanmoins il était curieux de voir a qui il avait a faire. Qui était assez fou pour se balader dans cette contrée inhospitalière? Il se serait attendu a une bête sauvage, monstrueuse et assoifée de sang... mais il ne s'attendait pas du tout a ça... Une jeune fille? Ici? Allons bon mais où va le monde?! Datar restait tout de même méfiant, quoi qu'il arrive il ne faut jamais se fier aux apparences. Alors même si devant ses yeux se tenait debout une jeune fille tout ce qu'il y a de plus innocent, il doutait sincèrement de son côté innofenssif.

Le chef de la garde garda la position défensive jusqu'à ce que la jeune fille se soit suffisament approchée. Il jeta ensuite un regard a Datar, l'elfe semblait réfléchir même si son regard restait de glace. Il resta sur sa monture, confortablement assis, se tenant droit et majestueux comme son rang l'exigeait. Il poussa un léger soupire avant de se décider enfin a prendre la parole.

"Vous dites être de passage, mademoiselle... mais je crois que cette contrée soit bien inhospitalière pour une simple promeneuse."

Fit-il d'une voix monocorde où ne transpirait aucuns sentiments. Il hésitait. Son instinct lui criait de la tuer ici sur le champ, par mesure de sécurité mais sa raison lui hurlait de ne pas se montrer trop enclin au jugement facile. Il finit donc par adoucir légèrement ses traits.

"L'endroit regorge d'animaux sauvages, certains sont même tout enclin a vous dévorer vivants. Voyagez vous seule? Où vous rendez vous donc?"

Celui qui m'avait posé la question se tourna vers l'homme toujours à cheval. C'est ce que je disais. Si ce n'était pas une personne importante, ce qui je pense était le cas, c'était lui qui commandait parmi eux. Je tournai les yeux vers l'Elfe. Il avait des cheveux aussi noirs que le pelage du cheval sur lequel il se tenait bien droit et me regardait avec des yeux similaire à de la glace. Je ne cillais pas et attendit qu'il prenne la parole, ce qui ne tarda pas.

"Vous dites être de passage, mademoiselle... mais je crois que cette contrée soit bien inhospitalière pour une simple promeneuse."

Ca, je voulais bien le croire que c'était inhospitalier, mais soit. Ce n'était pas ma plus grande préoccupation. Encore, une fois j'étais prête à affronter bien pire. Il continuait à me regarder et je vis ses traits se détendre légèrement.

"L'endroit regorge d'animaux sauvages, certains sont même tout enclin a vous dévorer vivants. Voyagez vous seule? Où vous rendez vous donc?"

- En effet, c'est bien pour ça que je ne m'y attarderais pas. Et, oui je voyage seule. Je ne me rends pas à un endroit précis, mais je cherche quelqu'un.

Ce n'était pas totalement faux. Mais, je n'avais pas pris la peine de développer davantage. Et ce n'était pas aussi étrange que ça. Je venais de les rencontrer. Je ne voyais pas pourquoi j'irais tout leur raconter. Trop prudente ? Il valait mieux l'être. Et puis, quelque chose me dérangeait. Quoi ? Peut-être le fait que ces messieurs avaient leurs armes encore à portée de main et qu'ils ne semblaient pas avoir l'intention de les déposer tout de suite. Je comprenais qu'ils voulaient protégés l'Elfe à cheval, mais je n'aimais pas qu'on pointe des armes dans ma direction. Mais, je ne dis rien et attendait. Il est bête de déclencher un combat inutile. J'aimerais tout de même qu'ils ne continuent pas à me menacer longtemps. Car je savais être pacifique, mais le premier qui tenterait de m'attaquer, le regretterait.

Datar avait beau ne pas lancer les hostilités, il n'avait toujours pas ordonné a ses hommes de baisser leurs armes pour autant. Et il ne comptait pas le faire d'ailleurs. Pour le moment il réfléchissait. Si en apparence il pouvait paraitre calme et détendu, son esprit lui marchait a 100 a l'heure et étudiait minutieusement toutes les possibilités de cette curieuse rencontre. Entre les deux solutions les plus extrèmes: la tuer sur place ou la laisser partir, se rajouter tout un tas de possibilités que l'elfe ne pouvait pas se permettre d'ignorer. D'un côté la jeune fille semblait en savoir bien plus qu'elle ne voulait bien en dire... mais l'elfe comprenait parfaitement que la demoiselle reste sur ses gardes. Si elle avait été un assassin, elle se serait montrer plus discrète que ça et surtout elle n'aurait pas prit le risque de se montrer alors que Datar était entouré de sa garde, sauf si c'était une stratégie mais dans ce cas, elle ne pourrait rien faire tant que l'elfe serait sous bonne garde. Datar était donc pour le moment en sécurité. Si c'était une espionne... Datar n'avait de toutes façons pas l'intention de lui dire quoi que se soit sur sa présence en cette contrée et il pouvait compter sur le silence de ses hommes. Une voleuse? Elle ne devait pas avoir beaucoup de pigeons dans les environs et Datar ne voyageait pas avec des objets de valeurs autres que ses habits et une bourses remplis d'or. Pas de grosses pertes donc... a supposer qu'elle parvienne a les lui subtiliser bien sur. Dernière possibilité: c'était effectivement une itinérante et elle disait la vérité.

L'elfe poussa un léger soupire, faisant s'élever une volute de vapeur entre ses lèvres. Il fit un signe de tête en direction de ses hommes qui abaissèrent leur garde, sans pour autant perdre leur vigilance.

"Très bien... Et bien peut être pourrions nous faire route ensemble quelques temps? Vous serez sans doutes plus en sécurité parmi nous... et nous vous quitterons une fois que nous arriverons de l'autre côté de Kirikaze. Avec un peu de chance vous retrouverez les personnes que vous cherchez, mes hommes couvriront plus de terrain. Qu'en pensez vous?"

Fit-il en attendant calmement la réponse de la jeune fille. Si elle refusait? Et bien il n'allait tout de même pas l'obliger. Il la laisserait partir tout simplement et reprendrait sa route. En cas de doutes... il demanderait a quelques uns de ses gardes d'aller se charger de son cas. On est jamais trop prudent quand il s'agit de sa survit.

Finalement, ils avaient baissé les armes. Ce n'est pas trop tôt ! Je commançais vraiment à m'impatienter avec toutes ses armes dirigées vers moi. Après, ils ne me faisaient pas confiance pour autant. Il suffisait de le voir à leurs expressions. Cependant, je n'en avais que faire. Je réfléchissais à la proposition qui venait de m'être faite.

Les accompagner ? Ce ne serait pas une mauvaise idée. Si je refusais, je pourrais passer pour une personne suspecte. J'étais sous ma forme humaine. Et une jeune fille qui se promène dans cet endroit toute seule... Quelle raison aurait-elle de refuser de l'aide ? Et vu que ce n'était pas dans mes intentions de leur dévoiler que j'étais une Kitsune... Et puis, ce serait juste pour faire route avec eux quelques temps... De toute façon, il ne serait sûrement pas capable de repérer ceux que je cherchais. Je pourrais moi-même m'en occuper encours de route. Très bien, alors...

- J'accepte votre proposition. C'est très aimable de votre part.

Je regardais le chemin qu'il restait à parcourir. Est-ce dans cet endroit que se cachaient les miens ? Je continuais à espérer. A chaque nouveaux lieux que je visitais, j'espérais que je rencontrerais l'un d'eux. Et pourtant... J'avais également pensé à une autre possibilitée. Quand je dis qu'ils continuent à fuir. Et s'ils ne restaient jamais au même endroit. Si ça se trouve, ils étaient à présent dans un lieu où j'avais déjà cherché ou encore ils seraient repartis au moment où j'arrivais. Mais ce serait vraiment un manque de chance. Allons Leyna ! Depuis quand es-tu aussi défaitiste ?! Si tu commences à penser comme ça, oui en effet, il est même possible que vous ne vous croisiez jamais ! Je riais intérieurement. Non, il n'était pas question que j'abandonne de sitôt.

Je sortis de mes pensées, ou du moins en partie afin de regarder ce qu'il se passait. Je n'avais pas bougé, attendant patiemment qu'ils reprennent la route.