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 Un artiste aux trousses

 
Un artiste aux trousses Sand-g10Mar 2 Déc - 4:28
Encore lui, songea-t-elle en fixant la silhouette.

Des jours qu’il la suivait, allez savoir comment, et ce quelle que soit sa forme. C’est sous son apparence ailée qu’elle avait pour la première fois repérée l’homme, pour peu que ce qualificatif puisse être appliqué à cette entité étrange et paisible qui semblait apparaître dans son sillage de temps en temps, sans jamais tenter quoi que ce soit.

Elle nettoyait son bec sur une branche, juste après s’être enfui de chez Morrow, tout à son bonheur d’être libre à nouveau, quand un mouvement avait capté son attention. Interrompant son occupation, elle tourna la tête de façon à fixer son œil sur le personnage, assis un pied d’un arbre non loin, qui l’observait intensément puis griffonnait sur un papier. Soupçonneuse mais curieuse, elle voleta jusqu’à une branche au-dessus de lui, mais bien hors de portée, et constata qu’il n’écrivait pas comme elle pensait, mais avait tracé sur le papier une ébauche de dessin. On y discernait quelques traits délicats figurant un morceau de branche et elle, en plein nettoyage de bec. Elle s’était vite rassurée et avait repris son chemin, l’homme ne s’intéressait à elle que comme modèle, rien à voir avec sa fuite ou sa vraie nature.

Pourtant quelques jours de plus et elle le revoyait, cette fois alors qu’elle visitait une ville sous sa forme humaine. Elle s’était arrêtée à un étal pour y admirer des marchandises, bien que n’ayant rien pour payer, et son regard avait été attiré par le même homme, à bonne distance, qui la fixait avec le même regard passionné, sa main dansant habilement sur le papier. Elle s’était arrêtée, choquée, un frisson parcourant son dos. Il savait. Comment, elle ne pouvait le concevoir, mais il savait. Si elle n’avait pas été dans une rue bondée elle aurait changé immédiatement et aurait mis deux jours de vol entre elle et l’individu. A défaut elle resta pétrifiée, puis scruta vivement les environs, en quête de menace, avant de ramener son regard à l’homme. Celui-ci, ayant remarqué sa réaction, s’était levé. Lorsqu’il croisa son regard, il s’inclina légèrement, puis tourna les talons avec grâce, avant de disparaître dans la foule. Elle en resta bouche bée. Mais prit le large tout de même.

Elle vola toute la nuit vers le sud, ne se posant qu’aux premières lueurs de l’aube, et se réfugia dans les hauteurs d’un arbre pour y dormir. Une fois reposée, elle reprit son vol, mais eu la surprise de voir l’homme sur la route, sifflotant tout en peaufinant un croquis d’elle en train de dormir. De savoir qu’il l’avait trouvée et observée lors qu’elle était vulnérable la mortifia, mais il n’avait pas tenté de lui nuire, ne l’avait dérangée d’aucune façon. Aussi commença-t-elle à s’interroger sur ses intentions avec moins de méfiance.

Elle tenta de l’observer durant les jours suivants, se rendant compte qu’il n’était jamais bien loin mais ne se montrait pas. Quand il ne dessinait pas il se contentait de la regarder, toujours de ce même regard passionné. Etait-ce de l’admiration ? Elle n’avait jamais connu un tel regard, admirateur mais sans convoitise. Quelques jours de plus et elle se lança, venant se poser sur une branche basse, non loin de l’homme – à distance prudente tout de même – allant même jusqu’à chanter timidement sous son regard émerveillé.

Après un temps d’observation, il sortit précautionneusement son matériel pour ne pas l’effrayer, et se mit à tracer la scène avec habileté. Une fois son œuvre terminée il rangea le tout et se remit à l’admirer. Sifflant doucement elle finit par prendre son envol. Ils continuèrent leur route, Icara vers le sud, l’homme apparaissant de temps en temps. Rapidement elle fut suffisamment curieuse pour vouloir rencontrer l’homme sous une forme plus adaptée. Aussi un soir prit-elle son courage à deux mains, et disparaissant derrière un tronc, en ressortit en jeune femme, tirant juste un sourire étonné à son admirateur.

Il se montra très enthousiaste, lui raconta sans hésiter son intérêt pour ceux de sa race, qu’il l’avait immédiatement identifiée et décidé de la suivre sans oser la déranger. Il s’exprimait avec un immense respect, qu’elle trouva étrange, elle qui avait passé une grande partie de sa vie en tant qu’esclave. Il lui confia que les oiseaux étaient les étoiles de sa vie, que les dieux avaient été assez cléments avec lui pour la poser sur sa route et qu'il n'avait d'autre choix que de répondre à ses requêtes. Ils discutèrent longuement mais elle ne parvint à rien tirer de lui concernant lui-même. Il était inépuisable sur les oiseaux, devenant touchant de passion, mais pas un mot sur sa vie, son nom ou même ce qu’il était, car il ne ressemblait pas à un humain normal et sa façon d'apparaître – semblait-il de nulle part – était plutôt hors norme également.

Il exprima encore son bonheur d’avoir pu voir un être comme elle, et demanda la permission de la dessiner une fois de plus. Elle accepta, toujours curieuse de cet intérêt, et de son maniement du fusain. Voulant lui montrer le résultat, il eut un geste brusque, et elle, un mouvement de recul. Suspendant son geste, il eut un sourire triste devant sa méfiance. Elle s’en excusa mais il accueillit ses mots d’un sourire puis s’excusa lui-même de l’avoir dérangée, et s’en alla de son pas agile et gracieux. Elle se sentit honteuse de l’avoir fait fuir par une réaction idiote mais son corps avait réagi d’instinct. Déçue, elle s’envola dans l’arbre le plus proche pour la nuit.

Au matin, deux portraits l’attendaient au pied de l’arbre, soigneusement roulés. L’un de la jeune femme, l’autre de l’oiseau, tous deux de belles œuvres trahissant un grand talent et une tendre admiration. Elle prit cela pour preuve qu’il avait accepté ses excuses. Elle les roula soigneusement et reprit sa route, le sourire aux lèvres, sachant qu’elle avait vu l’homme pour la dernière fois.

Icara Kraenvy

Icara Kraenvy


Cianopsitta


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