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 Sang et Acier

 
Sang et Acier Sand-g10Lun 26 Mai - 2:58
Citation :
Il est le matin levant en plein Abyssaï lorsque la vigie de Krist repère un navire armé à l'horizon, naviguant à pleine vitesse dans leur direction. De loin, on note immédiatement qu'il ne vient pas des eaux chaudes qu'ils ont l'habitude d'écumer, mais d'une région plus au sud. Massif, il fend les vagues, intrépide, et déjà les cris des hommes à son bord atteignent l'équipage, leur pavillon apparaît peu à peu à mesure qu'ils se rapprochent. Krist a déjà affronté de nombreux ennemis, mais s'est-elle déjà mesuré aux guerriers de Cardrak ?


Le vent.

Si l'océan est, sans aucun doute, le dieu de nombreux marins, alors le vent est leur roi. Et il n'est de souverain qui s'est vu adresser plus de prière, qui ne s'est fait demander plus de clémence... ni aucun qui ait tué autant de ses sujets.
C'est une force imprévisible, monstrueuse, qui peut tant arracher un arbre du sol et soulever dans l'air des colonnes d'eau tourbillonnante qu'il peut caresser votre joue et apporter à vos narines un lointain parfum.

Sang sueur et sel.
Voilà le fumet que dégageait l'Amoureuse. Mais peu de ses marins y faisant encore attention : c'était leur odeur autant que celle de leur navire. Le sel est omniprésent en mer, au point que les bleus, s'ils viennent du continent, sont souvent abandonnés à mi-chemin par leur flair, incapable de passer outre l'iode et le sel.
Mais sur ce navire, les bleus n'avaient pas leur place.

L'odeur vint bien avant le hurlement de la vigie.
La brise peut porter des fragrances bien loin, surtout quand elle soufflait comme ce matin-là.
Krist se baladait sur le pont dans les lueurs de l'aube naissance. Le vent était bon - même s'il devait le prendre de trois-quart pour garder le cap - et le ciel, encore privé de ses couleurs par la jeunesse du jour, était dégagé, au point que les étoiles fleuretaient encore sur la ligne d'horizon.
A l'opposé, un demi-disque d'or en fusion émergeait lentement de la ligne d'eau.

Tout était calme.
Vraiment ?
Elle vit un Gnoll renifler, les yeux soudains fixes, puis une autre.
Elle comprit en un instant que quelque chose approchait. Mais elle ne fut pas plus rapide que la vigie.
Un cri d'alarme retentit dans tout le navire. Plus que de l'inquiétude, c'était une pointe d'excitation qui nuançait la voix hurlant ainsi.

« BABORD ! NAVIRE DE GUERRE ! »

Un autre cri lui demanda l’étendard mais la vigie ne sut répondre.
Par contre, elle précisa un point très important... vital même.

« EN APPORCHE ! »

En un instant l'ambiance changeant, soudain ceux et celles qui traînaient sur le pont furent debout, deux personnes glissèrent sous le pont, partit réveiller les quelques dormeurs - tenants des derniers quarts -tandis que le navire prenait soudain vie.
Krist laissa la joie d'une bataille à venir la submerger.

Surpassant la voix même de la vigie elle donna rapidement les ordres. Un des deux observateurs descendit des cordages, lui donnant un rapide rapport avant de remonter. Il arrivait sur le flanc, à pleine vitesse.
Pas d'intentions amicales ?
Un rictus se dessina dans l'ombre d'une capuche.

L'elfe, en son fort intérieure, jubilait presque, rien de valait un bon bain de sang pour la mettre de bonne humeur ! Par une belle journée comme celle qui s'annonçait, devoir passer la journée à s'occuper sainement sur le bateau lui aurait semblé au-dessus de ses forces.
Qui était donc ces bienfaiteurs matinaux, qu'elle aille le remercier ?
Elle avait déjà pleins d'images de... remerciements.

Elle cria rapidement ses ordres, dévier du cap tout en pivotant le navire, la voilure fut réduite au minimum - pour faire face à l'adversaire ils devraient se mettre à contre vent - et les avirons jaillirent tandis que les premières notes du tambour de rame faisait naître des frissons d'excitation le long de son échine.

« CARDRAK ! »

Une seconde de flottement. Des sourires qui s'élargissent... beaucoup de sourires.
La matinée promet.
Tous les pirates - sauf les plus incultes - savent que la marine des glaces ne plaisante pas, surtout pas avec les forbans. Durant son siècle de massacre, Sanglante avait de nombreuse fois croisé le fer avec des militaires venus de tout horizon, mais elle avait un souvenir particulièrement flatteur des lourds bateaux venus du froid.

Tous pouvaient d'ailleurs le voir désormais. Une silhouette massive qui s'approchait à grande vitesse, les avirons battant la cadence et la voilure déployée pour profiter du vent. Mais l'amoureuse avait eu le temps de manœuvrer et elle faisait alors face au navire qui lui fonçait dessus.
Dos au soleil.

« ARMEZ LES BALISTES ! »

Une demi-douzaine de marins se détacha de l'activité grouillante du pont, partant vers la proue.
C'est sur celle-ci, dans eux « habitacle » renforcé que se trouvaient les lourdes balistes de l'amoureuse. Les longues caisses qui contenaient les flèches furent ouvertes et l'un des servants les sortit tandis que les autres jouaient de la poulie. C'était une flèche massive, plus haute d'un homme et large comme un bras de marin, une lourde pointe métallique dotée de deux crans, en ornais l'extrémité.
Un autre groupe parti à la poupe, s'occupant des jumelles des deux armes avant.

« PREPAREZ LES ARBALETES !»

Alors même que ces dernières étaient sorties, les premiers cris de guerre furent perçut, venant du Navire d'en face.
Tiens, ils semblent motivés !

Toutefois, d'autres exclamations, de surprise, venaient du bateau nordique : Il était rare de voir un bateau se mettre en face pour attaquer - la plupart ayant leurs armes sur les flancs - et le lourd bélier lamé, jute sous la ligne de flottaison, qui ornait la proue du navire n'était pas des plus engageant. Aveuglés par la lumière de l'aube - se mettre dos au soleil apporte ce genre d'avantage - leurs adversaires n'avaient pas vu la position du bateau... et maintenant, il était trop tard.

« BALISTES, FEU ! »

Quatre immenses flèches traversèrent la distance qui séparait les deux navires en sifflant. Une trajectoire parabolique très courte qui les fit tomber sur le pont adverse selon un angle très aigu - de quoi faucher quelques marins, trancher des cordages et, surtout, mettre un coup au moral adverse.

Une série de bruit sourd, l'acier rencontrant le bois, des cris - de surprise ? De douleur ? Qui sait... - leur parvient du navire ennemi. Soudain, ce dernier se mit à replier ses voiles, pivotant lentement vers la droite à la force des avirons.

« RAMEURS ! CHARGE ! »

L'amoureuse se jetât soudain en avant.
L'ennemi voulait se mettre de flanc pour lui tirer dessus, mais c'était trop tard... il avait sous-estimé le navire de la folle. Propulsé par un banc à la force surhumaine - littéralement, presque uniquement composé d'orcs et de Gnolls - son faible tirant l'eau de fit voleter au-dessus de la première vague tandis que les premiers cris de guerre jaillissaient des gorges de son équipage.

Le navire Cardrak étant peine à demi portée d'une baliste et se mouvant encore un peu vers eux - tourner à angle droit n'est pas si simple à pleine vitesse - les deux bateaux se rapprochèrent vite... bien trop vite au gout de leurs adversaires le supposa Krist, jubilant, déjà avide du combat à venir.

Le choc fut violent.
Le bois grinça, le métal gémi.
Sans réussir à percer la coque ennemie, le bélier explosa tout de même quelques planches sur son passage, glissant les bateaux l'un contre l'autre. Les avirons des deux camps se brisèrent dans une série de craquements secs. Habitués à charger ainsi, ses hommes étaient tous solidement accrochés et aucun ne fit même mine de tomber... le capitaine d'en face ne pouvait sans doute pas en dire autant !
Plus grand et plus massif, leur pont était facilement de deux pieds plus haut que celui de l'amoureuse, mais son équipage ne se ferait pas ralentir par si peu.

« A L'ABORDAGE ! »

Le cri de guerre préféré de tout pirate qui se respecte - d'après Krist - fut suivi presque instantanément d'une volée de grappin qui s'envola vers l'autre navire. Au même moment, çà et là dans les cordages, ses hommes lâchaient sur ceux en face une volée de carreaux - ils n'avaient pas préparé ces arbalètes pour rien si ? - cette fois-ci les cris étaient clairement nés de la souffrance.
Toutefois, les guerriers ennemis ne se laissèrent pas faire : Leurs propres grappins vinrent se fixer à la rambarde de l'Amoureuse.
Ils avaient donc eux aussi choisis le corps a corps. La seule pensée qui vint à l'esprit de la folle fut « Parfait ! »

Puis, soudain, le chaos naquit.
Hurlant de toute la force de ses cordes vocales, le Capitaine pirate se jetât sur le navire ennemi, suivi par une bonne partie de ses hommes - une autre restaient pour défendre le navire et certains arbalétriers préféraient les cordages et la distance au corps à corps.
Face à eux, une troupe d'hommes robustes, trapus, taillés pour la vie en mer. Leurs mains calleuses débordaient de haches et de sabres d'abordages, leurs visages étaient crispés par la rage du combat.
Juste avant de se jeter pleinement dans la mêlée, Krist constata avec plaisir que l'un des traits de baliste avait cloué un marin sur le pont.

Sang et acier.

Un mouvement vif du poignet elle offrit à la première ligne adverse une volée de chaînes barbelées - si quelques-uns eurent le réflexe de reculer de quelques pas, la plupart ne virent pas venir les longs filaments d'aciers... un idiot essaya même de les parer. Alors que ses voisins hurlaient soudain de douleur, de larges plaies déchiquetées apparues qui sur le torse, qui sur le visage, la lame de l'un des nordiques s'interposa sur la trajectoire de la chaîne.
Sourire amusé.

Semblant presque douée d'une vie propre, l'arme, vive comme un serpent, pris un angle droit, projetant les poids et les lames qui lui servaient de lestes dans le visage du malheureux avant de s'enrouler autour de sa lame qu'un geste vif projeta au loin, hors de ses doigts déjà sans force.
Le sang éclaboussa le pont.

Puis ce fut la mêlée.
Les hurlements de guerre et d'agonie se mêlant tandis que l'acier frappait la chaire et, plus rarement, l'acier. Les combats de marins sont rarement longs, peu d'armures, des armes faites pour faire les plus gros dégâts possibles et un champ de bataille étroit... De quoi donner des affrontements fulgurant, mais à la durée en général très limitée.

Surtout quand la puissance brutale d'une troupe de gnolls et d'orcs rencontre celle, non moins violente, d'un équipage de la Cardrak.
L'odeur délicieusement métallique du sang emplit l'atmosphère.

Krist, tout elfe qu'elle soit, ne dansait pas : elle n'est pas de celle dont le style de combat est hypnotisant, elle est brutale et efficace, plus prédatrice qu’envoûtante. Ses chaînes barbelées tourbillonnaient de-ci de là, frappant quiconque faisait l'erreur d'entrer a portée, arrachant la chaire et des cris de souffrance pure à ses adversaires. Les pupilles dilatées comme sous l'effet d'un narcotique puissant, un sourire extatique sur ses lèvres dissimulée, Sanglante se délectait du combat.

Rapidement, le combat tourna en la faveur de l'Amoureuse.
Non pas que l'équipage humain soient mauvais, mais face à la soif de sang des pirates les soldats reculaient lentement, ils ne lâchaient pas un pouce de terrain sans l'avoir rendu poisseux de mort : un mélange noirâtre de sang rouge et vert maculait le pont, mais c'était plus souvent le leur qui recouvrait les planches et s'ils ne partaient pas sans combattre... ils partaient tout de même.

Soudain, alors que la résignation remplaçait lentement la rage dans les yeux des humains, un homme massif sortit des lignes ennemies, beuglent des ordres, frappant à tout va d'une paire de lourds sabres d'abordage, il regroupa ses hommes.
Son regard emplis de fureur et son autorité indubitable sur ses hommes ne faisaient aucun doute, il s'agissait du capitaine.

Il divisa ses troupes, dans un dernier élan de bravoure, une partie de ses hommes allait sauver l'autre. Tactique inutile du point de vue de la Folle, pour un qui un combat se termine l'arme à la main, elle renforça tout de même le moral des combattants - ceux s'enfuyant étant plus marins que guerriers - avoir quelque chose à protéger ça motive parait-il...

La mêlée se transforma donc en combat de ligne. Il ne restait qu'une quinzaine d'hommes en face mais, motivé par leur chef et positionnés en formation serrée, ils étaient bien décidés à défendre l'accès au ponton de poupe duquel une dizaine de marins faisait descendre une embarcation.
Fuir ? Même pas en rêve !

Si Krist ne pouvait pas compter sur les soutiens de ses arbalétriers pour la bataille - personne de sensé ne tire dans une mêlée où se trouve ses camarades... à vrai dire, même les insensés s'en abstiennent la plupart du temps - elle ne doutait pas qu'ils venaient de trouver une cible, comment dire ? Appétissante.
Comme pour répondre à ses pensées, une volée de carreaux faucha soudain une partie des fuyards, l'un deux s'écroulant en hurlant et deux autres furent projetée par-dessus bord par la force de l'impact.

Beuglant de rage en voyant cela, le Capitaine se jeta soudain sur elle.
Sanglante dut reculer de quelques pas, soudain submergée par un mur d'acier tandis que l'homme faisait pleuvoir sur elle un volée incessante de coup. Elle défendait avec brio, mais d'une seule lame tandis que l'autre usait de toute sa fureur et tout son art pour la faire plier sous les coups.

L'un deux finit par la toucher, glissant le long de sa lame, celle de l'homme frappa sa cuisse... avec un bruit mat. Une douleur fulgurante naquit du point d'impact - même si la chaire n'est pas tranchée, se prendre un coup à pleine vitesse ne fais jamais de bien - mais Krist se garda bien de laisser paraitre la souffrance. Après tout, c'était loin d'être la pire souffrance qu'elle avait vécus c'en était presque... stimulant !
Un Ricanement s'échappa de ses lèvres.
Le temps d'un battement de cil l'homme regarda bêtement sa lame qui semblait posée sur la cuisse de la jeune femme... mais pourtant incapable de s'en approcher de plus d'un pouce.
Un battement de cil suffit.

Reculant de trois pas la jeune femme se retrouva en position de combat et, remit de ses émotions, l'homme tenta de la charger de nouveau.
Il fut accueilli par les chaînes barbelées, projetées vers lui en un large coup horizontal. Ayant compris la dangerosité de l'arme, ce dernier ne para pas, se pliant soudain en deux pour éviter l'assaut. Les crocs d'acier passèrent au-dessus de lui, sifflant dans l'air.
Bonne idée ? Pas vraiment.

Un coup de pied, lancée à pleine puissance avec l'une des bottes d'acier de notre cher capitaine, le cueillit immédiatement au visage, le relevant du même geste alors que son nez explosait en un geyser vermeil. Il tituba en arrière, sortant juste à temps de sa surprise pour parer le sabre de la Sanglante. Si elle ne faisait pas le poids en termes de force brute - l'homme devait faire un bon quintal de muscle et de graisse - il ne pouvait même pas la suivre en ce qui concernait sa vitesse et son agilité elfique.
Plutôt que de croiser le fer dans un duel de force, elle pivota, faisant un demi-pas en avant et se retrouva sur le flanc de l'homme avait que celui-ci ai pu comprendre ce qu'il se paissait.

Il comprit sans doute quand les chaînes barbelées s'enroulèrent autour de ses cuisses, déchirant la toile de ses chausses et sa chaire d'un même mouvement.
L'homme tomba au sol, un hurlement de douleur jaillissant de ses lèvres... cri qui se finit en couinement quand le sabre de l'elfe, impitoyable, remonta le long de sa boutonnière, ouvrant largement la peau de son ventre bedonnant.
Lâchant ses armes, l'homme entreprit, frénétiquement, d'empêcher ses entrailles poisseuses de se répandre sur le bois du pont. En vain.
Les combats de marins sont courts... courts et violents.

* * *

Les quatre hommes ramaient à pleine force, leur maigre voile ouverte au maximum pour avoir le peu de vent qu'ils pouvaient prendre.
Un air de résignation furieuse transfiguraient les quelques marins de Cardrak. Fuir n'était pas dans leurs habitudes, clairement pas. Mais ils avaient compris les ordres du capitaine, donner un descriptif du navire et de sa terrifiante maitresse était important pour pouvoir la traquer... et personne ne le ferait s'il finissait tous à nourrir son équipage de monstres. Ils ramaient donc en silence, le regard morne, la mine fermée.
Le bruit des vagues couvrit son approche.

En relevant la tête, l'un d'eux l'aperçut.
Mais il ne cria pas, non, perdu dans sa surprise : un cavalier les suivait.
Sur sa monture blanche fantomatique, galopant sur l'eau, une silhouette pâle s'approchait rapidement de la barque. Il mit quelques secondes à la reconnaître.
Bien trop tard.

« Impo... »

Soudain elle fut sur eux.
Des hurlements retentirent, perdus dans l’immensité.

Sang et acier.

Invité

Anonymous




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