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 Epreuve de Nakh - La bière est bien amère ce soir.

 
Epreuve de Nakh - La bière est bien amère ce soir. Sand-g10Mar 13 Mai - 5:48
WAAAAG:

Neeeeeeeeeeeeeeeeeeee a écrit:
Nakh, entend une rumeur concernant une corne d'abondance déversant en continu un flot de bière des plus exquises. Seulement voilà... Il doit retrouver un drôle de personnage nommé Arandur-Daermaethor Felagund-Morcion. Face à lui le géant vert se rend compte que cet illustre inconnu n'est autre qu'un... mage elfique. Le hic ? S'il le tue, la corne d'abondance sera à jamais inutile.

♫ Allez patron encore un une bière,
Pour oublier c'te vie amère !
Allez patron encore un coup,
Juste de quoi tenir le coup ! ♪

Nakh conclut le refrain en finissant d'un trait sa chope, renversant un peu de bière dans sa barbe de quelques jours. Cela déclencha une vague de rires et l'orc leva sa chope pour saluer son public dépendant au houblon ou au raisin fermenté.
Est-il vraiment nécessaire de décrire l'endroit -encrassé, puant la sueur de l'ouvrier mal payé et la vinasse de mauvaise qualité- où se tenait Nakh ? Une taverne de coupe-jarrets et de malandrins, lieu de débauche et de dépravation alcoolique. Des parties de dés pipés dans un coin, des femelles humaines troquant le peu de vertu qui leur restait contre une coupelle de mauvais vin, des mercenaires véreux et sans foi dépensant leur solde durement gagné (ou volé) au fond d'une chope. Mais aussi des petits bourgeois ou des fils de noble marchands venus s'encanaillait avec le petit peuple et chercher querelle par ennui.

Bref, une bon petit coin tranquille et douillet pour Nakh.

L'orc continuait ses chansons paillardes tout en se rinçant abondamment le gosier avec sa boisson favorite lorsque soudain ... Un mystérieux individu s'approcha de lui et s'asseya à sa table (Même chez les schtroumpfs on fait de meilleurs éléments perturbateurs.)
L'étrange personnage enleva sa capuche pour dévoiler son visage et fit face à l'orc. Il avait des cheveux bruns, coupés courts. Un nez aquilin, un menton fin et de hautes pommettes. On pourrait presque penser que c'était un visage de noble. Mais ses yeux démentaient cela : ils étaient ... Dépareillés. Oui, ils étaient asymétriques. Comme si chaque œil avait été pris à deux personnes différentes. Celui de droite était petit et d'un vert de jade, vif. Celui de gauche était beaucoup plus grand et la paupière battait nerveusement sur un iris incolore et froid. Cet assortiment optique donnait un regard glauque et presque fou au personnage déjà plus que mystérieux.

L'étranger renifla en regardant l'orc.

"-Alors ... On aime la bière ?

-On aime aussi pas s'faire emmerder quand on picole."

Nous pouvons remarquer ici que la sociabilité de Nakh est aussi développé que l'appétit d'un hobbit devant un repas diététique. Mais l'homme ne se laissa pas démonter par le ton bourru du guerrier vert. Après tout, il avait besoin d’une brute épaisse pour sa ... Quête. Et son interlocuteur du moment semblait être le candidat idéal. Il se racla la gorge et avança le buste vers Nakh, avec un air conspirateur :

"-Boire autant qu'on voudrait, ça devrait nous botter, hein ?"

L'orc posa sa chope et regarda l'inconnu avec un œil curieux. D'un seul coup, il avait moins envie de fracasser la table sur la tronche de l’importun.

"-Si tu payes ta tournée, t'es l'pote d'Nakh mon gars.

-Oh non, non." il secoua une main devant sa tête, comme pour chasser une mouche "Nous parlons de quelque chose de bien mieux. Quelque chose qui daterait des anciens temps ... Un artefact peu puissant, mais pourtant très précieux ...

-Tu parles d'un truc magique ? Genre un tonneau d'bibine qui s'vide jamais ? Pour une fois qu'la magie servirait une bonne cause, har har."

Il était parfait ! L'homme souria et tendit la main vers l'orc.

"-On nous appelle Ndah Tk'clipichevik. Mais appelez-nous Bernard, ce sera plus simple.

-Ben j'vais t'appeler Machin alors, hein. Et moi c'est Nakh. Nakh le Massacreur. "

Nakh broya plus qu'il ne serra la main de Bernard qui se crispa dans un sourire de douleur. Comptant les phalanges survivantes, il commanda à boire -pour Nakh, bien sûr- et reprit :

"-Pour faire court et pour trouver vite notre artefact, nous pensons qu'il nous faut trouver un informateur zélé.

"-Ecoute Machin, tu t'occupes d'la partie où il faut réflexionner, moi j'm'occupe d'la partie où il faut tabasser. Ce s'ra moins chiant.

-Certes, certes. Mais si l'informateur n'est pas assez coopératif, nous aurions besoin d'un partenaire qui pourrait aider notre ami à être plus zélé. Vous voyez ?

-Que dalle. Trop d'mots compliqués et c'est chiant.

-Laissez tomber, nous vous recontacterons demain ..."


Le lendemain matin, Ndah Tk'clipichevik, alias Bernard, alias Machin, alias Lemecavecunnomtropchiantaprononcerirlsurtoutquandt'esbourré, alla chercher l’orc à la taverne de la veille. Ce dernier cuvait sa soirée en prenant un petit déjeuner composé d’un gruau infâme et d’une chopine de bière tiède (« Y’a pas d’heure pour l’apéro ! » comme dirait Nakh).

"-Bien le bonjour cher ami orc. Vous avez passé une bonne nuit à rêver de votre futur butin ?"

Nakh lui répondit d'un grognement indescriptible. Il n'aimait pas trop qu'on lui parle le matin, surtout lorsqu'il avait bu la veille. Mais le Tueur verdâtre n'avait pas remarquer la personne accompagnant Bernard : une jeune femme rousse au corps squelettique qu'une robe sale et bouffante ne pouvait cacher. Son visage, émacié, était franc et sec tout comme son regard surmontant ses pommettes saillantes. Pour finir, une sacoche en toile de bonne facture, avec une étoile à sept branches courbés cousu sur le rabat, reposait sur hanche. Et bien qu'elle n'avait pas l'air commode, sa taille réduite n'aidait pas à faire peur.

Bernard tira une chaise face à l'orc et la présenta à la jeune femme tout en s'adressant à l'orc :

"-Nakh, nous vous présentons Took Bahegar, experte en magie de destruction et en artefact de tout genre. Elle sait aussi où se trouve et qui détiens notre artefact convoité."

Ce faisant, la rousse et le vert se dévisagèrent longuement, s'évaluant l'un l'autre. Nakh fut le premier à rompre le silence :

"-Destruction ?

-Ouaip. Spécialisation : cramer tout le monde.

-Mais ça chie grave la magie.

-Pas quand tu veux cramer des saloperies d'elfes.

-Et les aut'maggots ?

-J'les crame aussi.

-Une bibine ?

-Balance."

La sorcière ignora la chaise présenté par Ndah et préféra s'asseoir aux côtés de l'orc. Bernard s'assit en face d'eux et croisa les doigts sur la table.

"-Bien. C'est avec plaisr que nous constatons que vous vous entendiez bien car un travail d'équipe est ...

-La ferme, l'interrompit Took, tout en faisant signe au tavernier de lui apporter une chopine de bière. Viens-en plutôt au fait.

-Et bien ... C'est vous qui détenez les informations très chère ...

-J'y gagne quoi dans l'histoire ?

-Une partie du butin. Virtuellement parlant nous entendons.

-Hola hola ... Moi je veux du concret, du palpable. "

Bernard se crispa légèrement sur sa chaise.

"-Que voulez-vous ?

-C'est la corne d'abondance que vous voulez, hein ? Enfin, l'une des cornes ... J'en ai ras le cul de voir la Confrérie des Brumes s'approprier tous artefacts comme si de rien n'était. Comme si tout lui était dû. En fait, j'm'en tamponne sévère de ce que vous allez en faire. Je veux juste m'assurer que ça tombe pas entre les mains de la Confrérie. Si vous vous engagé à faire en sorte que cela n’atterrisse pas entre leurs doigts boudinés de voleurs, je suis des vôtres. Non seulement je vous donne les informations, mais je prends part à l'aventure qui plus est. Ça fait chier ou bien ?

-C'est cool pour Nakh, affirma l'orc, même si il n'avait pas tout suivi."

Ndah laissa échapper un maigre soupir de soulagement. Il avais eu peur que la cupidité de la sorcière soit plus forte que sa fierté, finalement, c'était la fierté. Tant mieux pour lui, tant pis pour elle ...

-Nous n'en demandons pas tant, très chère. Cela nous conviens parfaitement."

Took avala une grande rasade de bière avant de reprendre.

"-C'est mieux frais ... Bon ! Notre cible est détenu par un elfe magicien se nommant Arandur Daermatheor Felagund-Morcion.

-Moi j'vais l'appeller Truc. C'trop compliqué sinon. Et j'vais lui marave sa tronche. fit Nakh d'une voix pâteuse.

-C'est là le problème mon gars. C'est cette tarlouze elfique qui a crée cette artefact. Et il s'est relié magiquement à la corne. Si on le bute, c'est juste un truc creux sans valeur. En plus, l'enfoiré s'est entouré de plusieurs créatures dégénérés. On te les laissera pendant que je m'occuperais de l'elfe. Pour créer un artefact, faut avoir un sacré pouvoir. J'pense que t'y pourras pas grand chose et en plus, faut pas le tuer.

-J'pourrais lui bouffer un mollet quand même ? plaisanta l'orc.

-On verra si t'es mignon, hin hin. Et toi Bernard ? C'est quoi tes compétences ?

-Oh ne vous inquiétez pas pour nous. Nous avons plus d'un tour dans notre besace, très chère.

-Mmmh, c'est c'qu'on verra. Nakh, tu viens avec moi. Je suppose que tu sais pas lire une carte ?

-Ouaip. Un bout d'papier avec des lignes bleus et vertes, c'est d'la fiente de skordoul par chez moi.

-J'imagine ... Même si je sais pas ce qu'est un skordoul. Surtout qu'on doit aller en Drayame pour ça. D'ici, on a au moins 2 semaines de chevauché.

-Attends ... tu veux qu'j'aille dans l'territoire des tafiolles ? En cheval en plus ? Va chier, j'préfère courir."

Les orcs n'étaient pas adepte des canassons. Ou plutôt, leurs odeurs fétides effrayaient les équidés. De plus, les orcs préféraient les manger. A vrai dire, tout ce qui était vivant était mangeable. Surtout les elfes. Farcis avec des pommes de préférence.

"-Comme tu veux, mais traine pas, j't'attendrais pas."

A vrai dire, l'organisation était plus précise que rapporté plus haut, mais du point de vue de Nakh, c'était "on va là, on les défonce, on pille et on s'fait un barbec' ensuite." J'ai développé comme je pouvais.

Nous retrouvons nos "héros" après une ellipse temporel -magnifiquement travaillé n'est-il pas ?- devant une petite colline morne et austère au fond d'une vallée fleuri et ensoleillé en mi-journée. Took et Nakh, l'une trottant légèrement à cheval, l'autre, suant à grosses gouttes et ahanant, l'écume aux lèvres.

"-C'est quand qu'on arrive ... Bordel ! haleta Nakh.

-Hin, hin. On y est mon gars."

L'orc s'effondra plus qu'il ne s'asseya sur une vieille souche couverte de champignons.

"-P'tain .. Pas trop tôt.

-T'aurais dû prendre un canasson. Ou même un poney. T'aurais été trop classe. fit Took, en riant et en posant pied à terre.

-Va chier ... On s'est juste arrêter pour bouffer et pour pioncer la nuit ...

-J't'avais prévenu mon gars.

-Rien à balek ... Aujourd'hui, j'pionce.

-Si tu veux. Bernard est pas encore arrivé.

-Qui ?"

Mais Nakh s'écroula et s'endormit à même la terre avant que la sorcière n'ai pu répondre. Elle attacha son cheval à une grosse pierre, s'assit non loin de l'orc, et sortit un grimoire de son sac avant de se plonger dedans. Le soleil commençais à décliner lorsqu'une ombre apparut derrière elle, comme par magie.

"-Bien le bonsoir. Avez-vous fait bon voyage très chère ?"

Took sursauta et perdit la ligne de sortilège qu'elle étudiait.

"- Bon sang d'ours ! Bernard ! C'est pas cool ça !

-Milles excuses chère sorcière, nous ne voulions point vous effrayer." Ndah sortit de l'ombre et se planta face à Took, avec un sourire qui se voulait rassurant, mais ses yeux brillait d'une lueur malicieuse et légérement glauque. "Quand entrons-nous dans l'antre ?

-Quand le bourrin se réveillera. Je sais pas trop ce qu'on va croiser en bas, mais va falloir être frais et dispo dans tous les cas.

-En bas ?

-Ouais. Le salopard s'est creusé un trou bien profond de c'que disent les gens du coin.

-Et ils disent quoi d'autre les gens du coin ?

-On aurait pas vu l'enfoiré depuis quelques années. On pense qu'il est mort d'ailleurs. Mais c'est fourbe un elfe, alors bon.

-Oh, c'était des elfes qui vous ont rapportés ça ?

-Ben ouais. On en a croisé y'a deux jours, à la frontière. Il a fallu que j'en crame deux et que Nakh en décapite trois avant qu'ils parlent.

-Ah... Nous voyons que vous aimez vous faire des amis ... Ont-ils dit autre chose ?

-ARGMETUERPAJSUIGENTIARGARGARGGRABLBLBLBLBL. "

Il est a noté que Nakh a rencontré quelques divertissements sur la route, pour rompre la monotonie du voyage. Et il a pu remplir ses poches de viande séché de provenance ... Humanoïdes. Mais point de pommes.

Lorsque la nuit fut complète, l'orc se réveilla au son du crépitement du feu de camp devant lui. Bernard et Took tentait de mettre une stratégie au point face aux nombreux dangers qu'ils pouvaient rencontrer dans "l'antre". Néanmoins tout reposait sur le fait que Nakh puisse comprendre ou non la simple signification d'une stratégie. Ce qui n'était évidemment pas le cas, sauf si on peux considérer que "On fonce dans le tas et on bousille tout" soit un stratagème.

Partons à l'aventure chers compagnons d'armes ! Allons pourfendre le méchant et récupérer, gloire, richesse et honneur ! Aujourd'hui, nous deviendrons des héros de légende ! Les ménestrels chanteront nos exploits pendant des siècles et les enfants jetteront des fleurs sur notre passage en jouant à être nous, leurs héros, leurs modèles ! Allons ! Marchons vers le combat héroïque qui nous attends et ...

"-Bon, on y va ? J'commence à en avoir ras-l'cul d'attendre. Et j'ai des orties qui m'grattent le fion." lâcha Nakh de sa voix rocailleuse.

La sorcière alluma magiquement trois torches faites avec des bâtons ramassés autour d'eux et de vieux morceaux de tissus inutiles.

"-Ok, formation serré les gars. Le bourrin devant, tu cherche pas à réfléchir : tu vois un truc suspect, tu tapes.

-Har har, pas d'problème.

-Ndah, derrière moi, tu couvre mes arrières mais tu mattes pas, hein.

-Jamais cela ne nous seraient venus à l'esprit très chère. Et nos dagues feront fuir tout importuns, soyez-en rassurés.

-Ouais ... Déjà le fait que tu parles de toi à la première personne du pluriel, ça rassure pas ... Enfin bref, si j'vous dit de vous couchez à terre, vous bouffez littéralement le sol. D'accord ?

-Nous ne voyons pas de problème à cela, nous vous faisons confiance.

-Ça veux dire quoi littétram ... Létitra ... Li ... Oh va don'chier avec tes trucs compliqués."

C'est donc de bonne humeur et frais (sic) que l'orc et ses compagnons entrèrent dans "l'antre". En fait, c'était plus un trou à flanc de colline. Un trou qui sentait la putréfaction et qui se transformait en boyau tortueux en s'enfonçant dans la terre. Nakh tenait fermement sa hache, prêt à en découdre, la fatigue et les courbatures dû au voyage furent vite remplacé par l’adrénaline d'un futur combat et providentiel combat.

"-Ça pue l'jambon moisi et le cadavre.

- Ça pue le grobi donc.

-Hé ! J'suis pas v'nu pour massacrer quelques grobis à la con !

- Ne vous inquiétez pas Nakh, il me semble que vous aurez votre lot de tuerie. dit mielleusement Bernard.

-Har har ! Y'a intérêt Machin !

-Tiens ? Depuis quand tu parle normalement ? Enfin presque normalement.

- Vous allez me prendre pour un original, mais j'ai l'impression d'être chez moi ici ...

-T'es pas un original, t'es un taré ouais ... grommela Took pour elle-même.

Le boyau serpentait, devenait humide et glissant, sentait de plus en plus fort, mais surtout, il demeurait silencieux -à part le bruit de leurs bottes contre la pierre froide-. Nakh commençait à bouillonner intérieurement. Sa patience, qui était assez limité, était à bout. Mais après ce qui leur semblait être une éternité, le boyau s'élargissa, et ils purent marcher de front à travers le couloir naturel.
Ce fut bref et rapide.

"-A TERRE !"

Bernard et l'orc réagissèrent au quart de tour et se plaquèrent à terre, les mains sur la tête. Un demi-seconde plus tard, l'air au dessus d'eux s'embrasa violemment, déchirant leurs tympans et faisant cuir leurs dos, tandis que quelque chose laissa échapper un crissement et qu'une odeur de viande brûlé envahissait leurs narines.

"-Saloperie d'bestioles ! Bon sang d'ours, j'peux pas piffer les araignées. Vous pouvez vous relever les nuls.

-Bordel, il s'est passé quoi ?"

Au plafond (que la crête de Nakh frôlait presque), des étranges tapisseries brûlaient tandis que des choses noires et de la taille d'un poing tombaient misérablement en feulant de douleur. Des flammes léchaient encore les cadavres de ces étranges choses.

"-Une colonie d'araignées. Me demander pas de quel espèce. J'en avais jamais vu des comme ça.

-Elles ont été modifiés de façon magique certainement. D'habitude, ce genre d'araignées ne vit pas en colonie. On a du les mettre là pour faire office de piège, dit Bernard, en s'accroupissant pour observer un cadavre d'araignée.

-Et comment tu sais ça ?

-Je ne le sais, je le déduis."

Cet incident passé, le trio repris son avancé. Quelques toiles d'araignées ici et là pendaient au plafond mais nul trace des viles bestioles. Nakh se sentait de moins en moins enclin à continuer. A dire vrai, il n'avais pas calculé qu'il y aurait autant de magie dans cette histoire. Et la magie était une chose qu'il ne comprenait pas du tout et cela l’énervait. Vous devinez bien qu'il ne comprends pas grand chose et donc il s’énerve assez souvent.

"- Là, ça pue le grobi. Mais genre grave grave. fit l'orc en reniflant et en ralentissant l'allure.

- On va enfin s'marrer, hin hin ..."

En effet, quelques instants plus tard, ils débarquèrent dans une très grande salle. Cette fois-ci, ce n'était pas le boyau naturel, les murs était plats, et même si des stalactites tronaient au plafond, il semblait qu'on l'avait taillé pour les acceuillir. Au centre de la salle, un feu de joie aux flammes vertes et sans fumée dansait joyeusement. Et autour, une vingtaine de petits êtres verts et courbés : des gobelins, vétus de haillons et armés d'épées courtes et de hache rouillés. Il y'en avais même un avec pour seule arme un caillou.

"-Celui au caillou, ça doit être le chef de la bande, ironisa Took malgré une voix blanche. "

Les gobelins avaient beau être petits, faibles et légérements attardés, ils pouvaient être aussi d'une fourberie sans nom et être redoutable en supériorité numérique. Et là, il avait cette avantage. Pourtant, les trois aventuriers n'avaient pas était répéré, bien qu'ils n'avaient pas non plus tenter d'être discret. Hum. Essayez donc de demander à un orc en manque de combat et de bière d'être discret. Votre nez le deviendras après avoir perdu cinq bon centimètres en s'enfonçant dans sa cavité nasale.

"- Ce soir c'est PINAGE ! WAAAAAAG !"

Et Nakh annihila ainsi toute chance d'attaque surprise ou bien de contournement. Au hurlement de guerre, les gobelins se détachèrent de la contemplation du feu pour savoir quel était ce raffut. L'étonnement les saisir : voila bien des lustres qu'une présence humanoïde n'avait pas fait l'honneur de venir. Mais bien vite ils se ressaisirent et empoignèrent leurs armes de fortune. Ou plus précisément : ils se ressaisirent quand l'orc trancha d'un coup le premier gobelin à sa porté dans le sens de la longueur et qu'un autre se prit, dans la foulé, un boule de feu en plein dans le front. Celui-ci s'embrasa immédiatement et se jeta par terre en couinant de douleur.

Puis tout se passa très vite : Nakh décapita deux petits verts d'un revers de hache, un autre explosa dans un rayon de feu, blessant ses congénères autour de lui, et un arc d'éclairs foudroya le reste du groupe. Ce dernier acte magique figea l'orc dans son mouvement, alors que les corps sans têtes de ses victimes n'étaient même pas encore tombés par terre.

"-Bon sang d'ours de bon sang de catin de bon sang de chagasse ! C'était quoi ça Bernard !?"

Nakh se retourna très lentement, de peur de se prendre un éclair perdu. L'oeil plissé, il vit Took, à quelques pas derrière lui, foudroyer -oui, encore- du regard Ndah.

"-Oh foudroies-les, ô foudroyant foudroyeur ! C'est pas du sort de tapette ça. T'avais prévu de nous dire quand que tu savais faire ça ? Tu nous cache quoi d'autre ?

-Ne vous énérver pas ma chère. Il n'était pas prévu que j'utilise ce sort. Et si vous voulez tout savoir, cela n'as été aisé pour moi. Ce sort demande beaucoup d'énergie vitale.... De plus, j'ai dû en concentrer un peu plus pour pouvoir épargner notre ami le barbare.."

De ce fait, Bernard avait l'air effectivement épuisé, et ses bras laissaient échapper une légère vapeur, comme si on l'avait sorti d'un lac bouillonant. Mais Took ne se laissa pas démonter.

"-Mon cul sur la commode de Tatie Guertrude ouais. J't'ai à l'oeil maintenant mon gars. Tu passes devant. Tu sauras gérer maintenant, hein.

- A dire vrai je ne suis pas sûr de ...

-Tu passes devant j'ai dit !

-D'accord, d'accord ..."

Bernard s'avança mollement vers le côté opposé de la salle d'où il étaient arrivés. Nakh le dévisagea lorsqu'il passa devant lui. Décidement, trop de magie dans cette histoire. Ca ne présageait rien de bon pour un barbare comme lui.
Et voila qu'il traversait un autre boyau serpentant dans les profondeurs de la terre. Et même si celui était pavé, rendant le sol moins irrégulier, la tension était à son comble. Le combat précédent, le décor hostile et trompeur, les capacités de Bernard, rien n'aidait à détendre. Les nerfs étaient à vifs, les muscles, quoique fatigués, sollicités à l'extrême, les crocs prêt à déchirer la chair, les boules de feu prêtes à fuser.

Et alors que Nakh allait demander pour la cinquante-quatrième si quelqu'un avait une outre de vin sur lui, le couloir déboucha sur une immense salle. Mais immense, vraiment. LE plafond disparaissait dans le néant obscur, tout comme les murs. Seul quatre énormes piliers venaient modifier le décor. Et au centre des quatre piliers, une forme incertaine. Les trois aventuriers avançairent prudement vers la forme. C'était un ver, une monstrueuse larve blafarde longue comme trois hommes, large comme un buffle, bouffie et tremblottante. Sa face n'était que tentacules noirs et palpitants s'agitant nerveusement autour d'un monstrueux orifice buccal à trois dents terribles. De part et d'autre de la " tête " se dressaient deux pédoncules courts et épais terminé par des yeux effrayants, vitreux, d'un bleu délavé, qui fixaient les deux humains et l'orc comme autant d'amuse-gueules. Le plus affreux est que la bête parlait, et avec une voix douce et enjôleuse.

"-Pèèèèèèère ... Vous m'avez ramenés deux bons repas. Comme c'est touchant de votre part. J'en avais assez de ces mauvais gobelins ...

-Que .. Hein ? C'est qui qu'elle appelle père la bêbête là ? demanda Nakh, complétement perdu.

-Mais je préfère vous voir tous mourir."

Il n'y avait ni haine ni quelque autre émotion dans la voix. Ce n'était pas même un ordre. Juste une constatation. Les tentacules hideux se tendirent d'un coup en direction de Took et de Bernard, les projetant violemment contre un des piliers. Les deux malheureux, sonnés par l'attaque d'une vicacité monstrueuse, sentirent aussi une chose insidieuse s'infiltrés dans leurs esprits et les briser, comme un forgeron taperait sur une lame chauffé à blanc pour la tordre.
Mais la bête avait raté un élément : l'orc voyant ses compagnons hors combat, avait tourné autour de la bête et il se préparait à attaquer. Le ver géant envoya dans la direction du primitif une onde mentale, basique. elle ne voulait pas se fatiguer pour un primitif. D'habitude, ces ondes pouvaient rendre fou un gobelin, au mieux, l'assomer pour quelques journées. Mais l'orc ne frémit même pas. La bête concentra toute sa puissance, tout son art démoniaque, toute l'énergie que lui donnait la terreur en une nouvelle rafale, si dense qu'elle en fut presque visible à l'oeil nu, sans plus de résultat. La bête concentra toute sa puissance, tout son art millénaire, toute l'énergie que lui donnait la terreur en une nouvelle rafale, si dense qu'elle en fut presque visible à l'oeil nu, sans plus de résultat.
Alors la créature des enfers, paniquée, recula jusqu'à buter contre un des piliers et, puisant dans ses ultimes ressources, sonda l'esprit de son ennemi, cherchant quel sortilège, quel secrète puissance pouvait encore l'animer. Et dans le cerveau de l'orc, il ne vit rien. La terreur avait fait place à l'incompréhension dans son oeil d'azur quand le ver demanda :

- Es-tu donc vide ?

-Depuis qu'j'ai pas picolé, saloperie. fit Nakh, un sourire mauvais dévoilant ses crocs jaunâtres.

Puis animé d'une froide détermination il abattit sa hache runique sur le monstre stupéfait, et encore, et encore, et il n'arrêta sa sinistre besogne de bûcheron que lorsque le ver ne fut plus que pulpe violacée, cuir puant et fluides indistincts.
Les deux magiciens s'éveillèrent quelque instants après, en grognant. Nakh fouillait du bout de sa hache les entrailles de la bête et demanda :

"-Z'êtes vivants les nases ?

-Gniii.

-Cool.

-C'passé'quoi ?

-J'ai marave la bêbête.

-Took ? Avez-vous la même sensation que moi dans la tête ?

-Ah. Toi aussi on t'as récuré le crâne au burin ? Bien. Je pensais que j'avais encore trop bu. C'était quoi ça ?"

Bernard se leva difficilement et aida du mieux qu'il pu la sorcière à se remettre sur ses pieds.

"-Ca, ma chère, c'était une de mes expériences ratés."

Un arc d'éclair grésilla sur son épaule droite et sauta sur Took. La malheureuse fut rejeté violemment contre le sol qu'elle avait quitté auparavent. La rousse pu émettre un cri de détresse juste avant de retomber inconsciente, ce qui mit Nakh en alerte. Ndah debout, le bras encore fumant, et Took à terre, assomé ... Même un ver de terre lobotomisé par la datura pouvait comprendre la situation. L'orc se jeta contre terre, se mettant à couvert contre le cadavre. Un morceaux de chair violacé explosa tandis qu'un éclair secoua le tas de chair.

"-Je ne savais pas comment combattre ma création, mais je savais que vous seriez utile, mon cher Nakh.

-Machin, déjà tu m'fais chier avec tes "cher gnagnagna" et après tu vas m'expliquer ! Quoi'qu'non. J'vais m'contenter de te massacrer la gueule en fait ! gronda l'orc, derrière son abri de fortune.

-Oh non je ne crois pas, mon cher ami ... Car sinon, vous serez venus ici pour rien et ... "

BONK !

"-SALOPARD DE COUILLES DE MARSOUIN EN GELE !"

Nakh sursauta au hurlement dégénéré de Took -car c'était bien elle- et leva légérement la tête, pour voir la scène. Il vit une sorcière échévelé, avec un regard fou, la bave aux lèvres, une pierre dans la main. Took regarda Nakh, folle de rage.

"-On aurai dû buter c't'enfoirédsaracemaudite dès l'début !"



Imaginez que vous deviez casser le bras de quelqu'un. Le gauche ou le droit, aucune importance, la question étant de passer à l'acte, faute de quoi...enfin, qu'importe également. Disons seulement que, ça risque d'aller mal. Le problème en réalité est le suivant : allez-vous au plus vite - crac ! Oh, désolé, laissez-moi vous mettre une attelle monsieur- ou faites vous trainer l'affaire pendant huit bonnes minutes, en procédant par minuscules poussés, certes de plus en plus fortes, jusqu'a ce que la douleur devienne verte et rose, glacé et brûlante, et finalement insupportable au point de le faire hurler comme un veau ?

Mais oui c'est sûr. C'est évident. La seule chose à faire, c'est d'en finir le plus rapidement possible. Cassez-moi ce bras, payez la tournée, allez voir vos enfants et mangez des pommes.

A moins que ...

A moins que ce soit Nakh qui vous casse un bras. Et dans ce cas là, vous venez d'acquérir la compétence "Discussion philosophique avec les bovins.".

"- Alors ? Tu vas parler sale raclure de mange-merde ?!

-Dites-lui de me lâcher ! Je vous en prie ! pleurait misérablement Bernard.

-Tu connais le dicton mon gars ... Pas d'bras ... Nakh ?

-Pas d'bras, pas d'tata ?

-...

-Ben quoi ?

-Rien. Continue."

Et Ndah avoua : c'était lui en réalité l'elfe magicien Arandur Daermatheor Felagund-Morcion. Il avait modifié son apparence pour pouvoir se fondre dans la masse et tromper les mercenaires qu'il engageait. Pourquoi ? Parce que le ver que Nakh avait pourfendu était l'une de ses expériences, mais qu'elle avait échappé à son contrôle et qu'il ne pouvait rien contre une telle bête aux pouvoirs psychiques.

"-Et tu voulais faire quoi avec ce ver au début ?

-Un asticot qui brille dans la nuit ...

-Un ver luisant quoi.

-Un quoi ?

- ... Nakh, t'as trouvé un concurrent pour jouer aux débiles de la plaine.

-Hein ?

-Nan rien. Hé ! Machin Truc ! Tourne pas de l'oeil ! La corne ? Où est l'artefact ?!

-Poche de gauche, intérieur tunique ..."

Took se pencha sur la victime et fouilla dans le haut de sa tunique. Fulminant toujours, elle en sortit une petite corne creuse de bois, cerclé de deux anneaux de fer.

"-Tu te fous de moi là encore ? Ca ? Un artefact ?

-Mettez la pointe contre votre front ..."

La sorcière hésita quelques secondes, puis en désespoir de cause, fit ce qu'il disait. Aussitôt un flot de liquide jaune, épais et mousseux en jaillit. Et le flot s'interrompit dès qu'elle l'enleva.

"- L'en ... Nan en fait, j'ai ai marre de l'insulter. Mais n'empêche qu'on avait la corne juste à côté de nous tout ce temps ... On a risqué nos peaux pour rien !"

Entre deux hoquets de douleurs, l'elfe lâcha un rire rauque.

"- Et si vous voulez l'utiliser, je dois non seulement rester en vie, mais je dois aussi être à moins de vingt mètres. Problématique n'est-ce pas ?

Took s'accroupit et avança son visage à quelques centimètres de Machintructropdenoms.

"- Oui je sais. Mais tu vois mon gars, je suis très impulsive. Très ... Imprévisible."

Et pour imager sa phrase, la rousse planta une pointe de fer qui était dissimulé dans sa manche dans la carotide de l'elfe, d'un geste vif et expert. Nakh, hébété par la scène ne put que lâcher le corps secoué de soubresauts.

"-Mais ...

-J'en ai marre. Je rentre chez moi, je vais faire des compotes et cramer deux trois enfoirés sur la route. Ca va me détendre. Plus jamais, AU GRAND JAMAIS je vais chasser l'artefact. Surtout quand ils sont aussi moisis ! Je me casse. Et toi l'orc ! Je veux plus jamais te revoir ! Adieu !"

Finissant sa tirade véhémente d'un geste meprisant de la main, la sorcière tourna les talons et parti de la salle d'un pas vif, plantant l'orc au milieu des deux cadavres. Nakh regardait d'un triste la corne à terre, devenu maintenant inutile. Cette folle lui avait comme arraché une deuxième être cher à son coeur. Mais tout ce qu'il pu dire après quelques instants de flottement fut :

"-La magie, c'est vraiment un truc de chagasse !"


















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