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 Chère professeur, j'aime la guerre !

 
Chère professeur, j'aime la guerre ! Sand-g10Lun 13 Jan - 21:54
- Ton mouvement met tes troupes en danger Flechter.

- Seulement si vous vous étiez déplacée vers la colline, pourtant vous avez fais le choix plus tôt de prendre place sur le col.

- Observateur au moins, et de plus en plus.

Il n'y avait pas d'exercice militaire que Flechter ne prisait plus que ce genre de bataille tactique de figurine diverses et variées. Chacune représentait une importance tactique dans ses avantages et ses faiblesses, chacune avait un certain niveau de déplacement, mais surtout le moindre mouvement dans ce jeu prenait une importance cruciale, une espèce de teinte sacrée, quand on atteignait un degré important de connaissances militaires. Les généraux s'en servaient comme des sagouins, considérant qu'une simple simulation suffisait à faire l'enjeu d'une bataille, mais seuls les plus grands comprenaient qu'il s'agissait de centaines et de centaines de simulation pour parvenir à pouvoir deviner le mouvement d'un adversaire en plein affrontement, et trouver immédiatement la parade adéquat pour pouvoir sauver vies, troupes, terres et richesses. Et cela, Flechter en était ivre de bonheur. Et tout particulièrement quand il découvrait, au beau milieu de son euphorie tactique, un contre incroyable, inespéré qui pouvait le faire réfléchir et changer ses plans. Et bien entendu, au milieu de tout ça il y avait une personne qui à chaque fois lui offrait ce délicieux frisson : Winifred.

Une professeur à nul autre pareille ! Il avait eut l'occasion de la rencontrer alors qu'il avait été changer de degré d'enseignement pour la troisième fois, ayant eut tôt fait de commencer ses humiliations fréquentes des professeurs et des élèves qui ne pouvaient l'égaler. C'est donc arriver au huitième grade qu'il avait fait la rencontre de la vieille Ilwynog, trouvant à ses yeux d'ors et déjà une personne qui allait recevoir toute sa vilenie et son orgueil, risquant bien rapidement d'être rabaissée au rang de moins que rien pour avoir oser prétendre égaler sa personne. Il avait commencer par être un élève respectable, même si rejetant toute trace de relation amicale avec les autres membres de son niveau, tous prétendant déjà être le futur parangon des champs de batailles grâce à leurs capacités martiales et leur connaissance obtenue de l'éducation par autrui, sans comprendre qu'il fallait plus qu'un plan connu de tous pour devenir inégalable. Puis un jour, lors d'une discussion privée avec l'Ilwynog, il se prit dans l'idée de cesser sa mascarade et ses douceurs, invitant son adversaire à une partie d'échec classique, pour le simple temps d'une détente commune.

Et il perdit. Pas lamentablement, pas au bout d'une dizaine de minutes non, ils avaient passer leurs deux heures a essayer de vaincre l'autre, mais le fait était qu'il avait été vaincu, sur un jeu qu'il maîtrisait normalement comme nul autre. Combien de fois avait-il put perdre aux échecs ? Cinq fois, dix fois au grand maximum ? Mais elle venait de la battre et ce tout en gardant son calme, en restant une personne simple et humble. Il avait trouver une personne qui méritait enfin de le connaître, une personne pour qui il pouvait se déchaîner à lui prouver qu'il progressait, jusqu'à réussir à la vaincre dans tout les domaines où elle l'avait précédemment vaincue. Et ainsi ils s'étaient tout les deux souvent retrouvé, pas pour discuter, de toute manière Winifred devait surement être la première personne à voir dans Flechter un élève assidu et non arrogant, et Flechter la voyait comme une personne à vaincre pour se trouver de nouveau comme le meilleur qui soit, mais bien pour pouvoir s'affronter autour d'un jeu, simplement réflectifs ou parfois bordés de réflexions tactiques et militaires. Et encore aujourd'hui, ils étaient autour de cette table depuis maintenant une bonne heure et demi, à se regarder l'un l'autre, à évaluer le degré d'intérêt, de doute, d'avancée dans l'affrontement. Une véritable bataille mentale.

- Tu devrais faire plus attention à tes troupes, tu vas finir par les gaspiller. En tant que général tu subirais bien trop de pertes, et ouvrirait tes flancs à une contre attaque.

- Avec quelqu'un comme vous, certes, mais je dois avouer que les autres professeurs n'ont jusqu'ici pas eut l'aune de penser un instant que je pouvais être plus fort qu'eux, cela les a perdu !

- Ton orgueil te perdra Alexandrio.

- Tant que ce n'est pas mon incompétence comme les autres.

Il venait de déplacer sa cavalerie en zone B3, préparant une charge au prochain tour avant qu'elle ne ramène ses archers en C7 et se prépare à canarder son flanc gauche. Le repli semble stratégique mais il reste dans une zone de sécurité, attends que l'Ilwynog ai déplacer ses propres troupe pour se mettre en marche, avant de la voir déplacer toute une unité qu'elle avait cachée dans un relief de la map, en zone austral. Elle venait de le piéger, soit il offrait son flanc droit et se prenait une attaque trop sévère pour continuer le jeu, soit il le protégeait et perdait deux unités ainsi que laissait le champ libre vers le camp principal. En gros, l'incapacité de poursuivre le combat ou une mise à mort stratégique, dans les deux cas il avait perdu par cette simple dissimulation d'adversaire, et par un mouvement un peu trop audacieux suite à une heure et demi d'affrontement. Dans un geste lent, il vient toucher le drapeau au dessus de son camp et le rabaisse, signe de reddition dans un tel cas. Il observa la professeur, celle-ci souriait délicatement en commençant à ranger les troupes qu'elle avait sortie sur le plateau.

- Encore une fois vous avez gagnée, félicitation !

- Tu sors trop vite tes unités, tu as encore trop peur de rester sur la défensive pour attendre le moment venue, car tu as peur de perdre la face en perdant des unités bêtement. Je te l'ai dis, ton orgueil te perdras.

- Certes dame Winifred, mais ... permettez de moi de prendre défense sur mes choix, en avançant sur vos lignes, ou en attendant que vous approchiez, vous aviez malgré tout trois éléments d'archerie sur des points stratégiques, je me devait d'envoyer mes cavaliers d'une traite pour éviter les flèches, et surtout évitez le combat dans cette zone de marge.

-Alors tu aurais du attendre que je m'avance... Car contrairement à toi je ne tire pas sur mes unités pour m'attirer la victoire. Tu es efficace mais cruel Alexandrio, ça ne t'apportera rien qu'une victoire sans goût d'agir ainsi.

Elle ne pouvait avoir tort, la preuve même de ses multiples victoires montrait qu'elle avait tout les atouts en main pour vaincre quiconque osait la contredire et même, elle se permettait encore de l'instruire alors qu'il la voyait comme une adversaire à vaincre, ce qui prouvait à quel point elle pouvait être sure d'elle face à Alexandrio, ou tout autre qui oserait la défier sur ce terrain. Alors il pouvait l'écouter, ou refuser ses conseils, mais son orgueil le dirigeait à chaque fois vers l'extrémité qui lui disait "apprends par toi même, n'écoute pas cette ennemie". Plus le temps passait, plus cette femme faisait véhiculer en lui un respect immense dû à sa maîtrise de tout ces domaines dans lesquelles il ne pouvait l'égaler, mais aussi une colère et une rage froide inégalable. Seul son orgueil le retenait de produire l'irréparable, de profiter d'un moment d'inattention de la vieille Ilwynog pour la dévorer, car il voulait avant tout la vaincre, et non pas faire disparaître un adversaire gênant. Alors qu'il rangeait ses propres figurines une nouvelle fois, il observait l'un des archers et fronça les sourcils avant de le mettre en boite. Le jour où il parviendra à la vaincre, il la dévorerait tout entière ... D'ici là il ne pouvait qu'attendre et amasser tout le savoir possible pour l'égaler.

Sortant de la salle avec la professeur, le crépuscule se couchait lentement et il l'observa un temps avant de récupérer la clé et de verrouiller la serrure par deux tours rapides. Rendant la clé à Winifred, il fit quelques pas en sa compagnie en calmant un peu les palpitations qu'il avait au plus profond de lui à l'idée qui avait germé plus tôt dans son esprit : dévorer celle qui jusqu'ici était la seule à l'avoir ainsi dominer dans ses domaines de prédilection. Plus il y pensant, et plus il s'imaginait ça, le corps chaud de l'Ilwynog entre ses bras alors même qu'il goûterait sa chair, dégusterais ses muscles, ses tendons, ses courbes. L'absorber toute entière en lui alors même qu'elle essayait de résister à son emprise, qu'elle essayait d'appeler à l'aide tandis qu'elle se ferait lentement absorber dans la passion de l'homme. Oui, manger cette idole, cette figure si importante pour lui, essentielle à sa vie depuis qu'elle avait prouver qu'elle lui était supérieur, il en salivait rien qu'à y penser. Mais il fallait qu'il se maîtrise, au moins jusqu'à ce qu'il lui impose une défaite claire et nette. Finalement arrivé près de la sortie, il s'inclina après avoir enfiler ses gants précédemment rangés dans ses poches :

- Que diriez vous d'un thé comme récompense de votre victoire ? Je dois avoir de ça chez moi, de la feuille d'engômete si ma mémoire est bonne.

- Allons on me trouverais bien étrange d'accepter l'invitation d'un étudiant, surtout vu mon âge.

- Allons vous ne faites pas vieille je vous l'assure, rien qu'en vous voyant je me dis que je pourrais en manger de cette professeur.

- Je vois votre sourire farceur ! Enfin, un thé ne peut pas être mauvais, j'accepte Alexandrio, mais dans ce cas là ne traînons pas, je dois rentrer tôt pour m'occuper de mes plantes.

- Très bien, suivez moi donc.

Oui, elle était peut-être bien la seule personne qu'il pouvait se permettre de désirer jusqu'ici...

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