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Les gens ordinaires ont cinq sens. Phalène dispose d’un sixième, qui consiste basiquement en la perception de l’essence des choses. Elle ne voit pas simplement, elle sent, et ressent profondément ce qui l’entoure. En découle un attachement viscéral à la Nature et aux êtres dont elle distingue la réalité plus que l’apparence. Voilà pour la théorie, car la pratique est plus complexe : ce qu’elle appelle le « don obscur » qui regroupe des impressions diverses est assez difficilement descriptible, mélange de sons, d’odeurs, de toucher, d’images. C’est tout aussi flou, aussi illogique et subtil à comprendre qu’un rêve, sauf que Phalène rêve éveillé et que ces visions se superposent fréquemment aux choses concrètes et qu’elle vit perpétuellement dans un état à mi-chemin entre les deux. La plupart des gens recueillent simultanément des informations de leurs cinq sens, Phalène en reçoit également du sixième, et ce en permanence. À ce qu’elle voit, entend, sent, goûte et touche, s’ajoute ce qu’elle distingue de l’essence de ce qui l’entoure.

C’est un sens à part, qui découle de tous les autres, mais s’exprime sous des formes variables. Là où les choses se compliquent, c’est qu’elle ne fait plus la différence entre ses cinq sens ordinaires et le sixième. Pour elle, percevoir ce qu’est un arbre est aussi naturel que de l’observer. Elle n’en est vraiment consciente que lorsque ces sensations dépassent toutes les autres et submergent son esprit. Toutefois, elle ne comprend pas toujours, loin s’en faut, les informations qu’elle reçoit par ce biais : celui-ci est bien plus aiguisé, mais il lui manque l’organe nécessaire pour l’analyser. Ces facultés, qui ne sont pas faites pour être exercées par un être humain, ne sont pas non plus prévues pour être supportées par un corps et un esprit trop faibles et provoquent, de par leur existence, une dégénérescence à long terme. De la même manière que l’usage d’un muscle peut se faire au détriment d’autres, celui de son sixième sens amoindrit ceux qui sont de moins en moins sollicités. À terme, outre les dommages sur sa santé mentale et la perte graduelle de son aptitude à comprendre le monde tel qu’il apparaît aux êtres ordinaires, en résulte une dégradation progressive de ses sens : si elle arrive en pleine possession de ses pouvoirs, apte à appréhender la nature de toute chose, et de connaître profondément le principe intrinsèque de tout ce qui est, Phalène sera aveugle, sourde, incapable de goûter ou de sentir et de communiquer. Il est toutefois probable que ses capacités physiques aient totalement décliné bien avant qu’elle ne puisse parvenir à la maîtrise totale de ses dons.
De même qu’en ayant l’odeur d’un aliment on ressent d’autant mieux son goût, le toucher est le meilleur vecteur du « don obscur » de Phalène. La vue et l’ouïe ne font que parasiter ce qu’elle peut percevoir, et sa vision est le premier sens à s’amoindrir du fait d’une utilisation grandissante de son aptitude.

C’est toutefois à double tranchant : en touchant un arbre, la terre ou un animal, elle ne risque pas grand-chose, car ce sont des créatures relativement simples comparées aux êtres pensants. Tout contact physique direct avec quelqu’un, quelle qu’en soit l’espèce, provoque un tel déferlement d’informations (puisqu’il s’agit de saisir d’emblée l’essence du sujet, ce qui est d’une complexité inouïe) qu’il en résulte le plus souvent une perte de conscience qui peut aller de quelques minutes à plusieurs heures en fonction de différents facteurs tels que la durée du contact, l’âge de la personne ou sa puissance en terme de pouvoirs magiques. Un bref toucher permet de mettre Phalène hors course pendant un certain temps, mais ce peut être dangereux si elle réussit à comprendre les choses qu’elle perçoit. De manière générale, c’est son principal point faible. Elle redoute tout contact physique et la proximité d’autres personnes devient vite épuisante, comme pourrait l’être celle d’un vacarme permanent ou plus simplement comme si elle ne pouvait pas fermer les yeux.

Le sixième sens de Phalène, dont elle a hérité de son séjour prolongé à la frontière des Limbes, est une capacité déjà active en elle, mais sur laquelle elle n’a aucun contrôle, dont elle ignore l’existence, et qu’elle ne peut pas encore utiliser volontairement. Elle ne parvient pas à appréhender et analyser ce qu’elle distingue, et cet apprentissage est un processus long et difficile qui procède par étapes.

-> Un déclic est essentiel à une prise de conscience que les visions et les informations reçues ont une signification. Il est nécessaire que Phalène comprenne que le monde qu’elle discerne n’est pas celui que voient les autres. Ce qu’elle perçoit de plus peut avoir son importance et il faut que ce soit déchiffré et étudié pour servir.

-> La seconde étape consiste en un processus de méditation et de compréhension des informations perçues. Ce travail long et éprouvant autant pour la santé mentale que physique devra être poursuivi de manière régulière, de la même façon que l’on apprend à lire. La vue commence à décroître proportionnellement à la capacité d’analyse de Phalène. Elle n’a encore aucun contrôle sur son don, mais peut à terme saisir en partie ce qu’elle ressent et peut ainsi avoir une connaissance précise de son environnement direct dans un rayon de quelques mètres (dépendant de la nature du terrain : plus il y a de choses, moins elle peut les distinguer les unes des autres. Elle aura aisément conscience de la présence d’une personne cachée dans une pièce presque vide, tandis qu’il lui faudra beaucoup plus de temps pour la percevoir dans une forêt ou une salle encombrée). Il faut plusieurs minutes pour parvenir à orienter son attention sur quelque chose en particulier, et cela ne dure que quelques secondes.

-> La troisième étape est la plus difficile et doit aboutir à un contrôle partiel du sixième sens qui devrait permettre à Phalène de l’aiguiser à certains moments (de la même manière que l’on exerce sa vision) ou de l’atténuer afin de faciliter son repos (la rendant ainsi vulnérable). Elle peut également se concentrer sur une chose en particulier ou un endroit et en recueillir le plus d’informations possible. À ce stade, l’ouïe commence à décroître, mais le sixième sens peut compenser ce qu’elle ne parvient plus à entendre ou à voir. Cette phase rend la pratique de la musique et du chant beaucoup plus ardus. Des défauts d’élocution peuvent survenir occasionnellement.

Le processus qui doit aboutir (en théorie) à la pleine maîtrise du « don obscur » de Phalène provoque non seulement des dégâts physiques, avec l’atrophie des sens conventionnels au profit de ce dernier, mais aussi psychologiques, avec un détachement progressif vis-à-vis du réel et une incapacité grandissante à communiquer avec la plupart des espèces.

Son nom est le "vent mauvais". Il consiste à envoyer une onde de choc de magie noir en exécutant un simple coup avec une lame ou n'importe quel autre objet tranchant. Quand l'onde heurte une créature vivante, ou au moins capable de ressentir la douleur, la dite créature ressent une vive douleur à l'endroit frappé. Elle est également paralysée pendant 2 secondes, tordue de douleurs. Une fois ces 4 secondes passées, la victime souffre toujours mais la douleur s'amenuise et disparaît rapidement. ( Plusieurs facteurs comme la résistance... font varier le temps.) L'onde prend la forme du coup que l'on à fait. Mais plus le coup est grand, moins la victime souffre si elle est touchée. De même, si la distance que doit parcourir l'onde est trop grande, elle faiblit et disparait. Plus elle est faible, moins la victime souffre. (2m: Puissance maximale ; 5 mètres: à demi-affaibli ; 7 mètres: faible ; 9 mètres: Disparue. ) Cette technique est très douloureuse mais non-létale.