Pour la première fois, depuis qu'elle était partie de chez elle pour rejoindre la Résistance, Alys était perdue. Pas au sens géographique du terme, mais au sens moral. La jeune elfe, accompagnée de son familier Heylë, un renard roux, ne savait plus trop que penser. Certes, elle voulait faire en sorte que la paix revienne et règne en maître sur le monde ; certes, elle connaissait le secret des plantes, et saurait donc se rendre utile pour soigner ou pour tuer, selon ce qu'on lui demanderait. Malgré tout, elle était prise de doutes. Serait-elle capable de surmonter ce doute insupportable qui lui serrait la poitrine ? Vivrait-elle assez longtemps pour connaître la paix ?

Toutes ces questions lui torturaient l'esprit ; elle résolut de se calmer en s'asseyant sur une souche, Heylë trottinant jusqu'à elle pour poser sa tête sur les genoux de la jeune elfe. Celle-ci le caressa machinalement, laissant ses pensées vagabonder, et murmura, autant pour elle-même que pour Heylë :

Ai-je fait le bon choix ?

Elle continua de caresser la tête du renard, avant de se relever et d'aviser un tronc auquel s'adosser. Elle s'y rendit, s'assit au pied de l'arbre, Heylë en boule, et regarda son environnement : un paysage de campagne, avec quelques arbres dispersés au milieu d'un champ de blé sauvage qui lui arrivait aux chevilles, soit fraîchement ramassé. Pas l'ombre d'un village à l'horizon, tant mieux, pensa l'elfe en fermant les yeux. Elle ne serait pas dérangée et pourrait méditer en paix... Ou pas.

J'étais furieux, quelqu'un m'avait provoqué, il avait profané mon territoire tué des animaux et détruits de arbres. J'avais revêtu ma tenue de travail, armure de cuir légère à laquelle s'ajoutait une veste d'écaille métalliques noir, une épaulière gauche et quatre protections munies de lames rétractables, une à chaque extrémités de mes membres. J'avais activé mes pupilles et je chassais, oui, je traquai toute présence afin d'appliquer ma sentence. Moi Voyl Vanguard avait pour la première fois depuis longtemps soif de sang. Je courais et sentais mon katana dans mon dos et l'idée qu'il pourrait bientôt se nourrir me fis avoir un sourire cruel. Jusque là, le fugitif, s'il fuyait s'en tirait bien, je ne l'avait pas repérer, mais c'est au moment précis où j'allais bifurquer sur la droite que je sentie une présence droit devant moi. Pauvre petite chose! Je m'approchais avec la discrétion d'un rêve et lorsque je fus proche, je vis une elfe qui ne m'avait apparemment pas vue.

-Ai-je fait le bon choix ?

elle se déplaça jusqu'à l'arbre derrière lequel je me cachai et elle ferma les yeux. Il est très peu probable que ce soit elle qui ais saccagé une part de mon territoire, mais ça présence ici m'intrigua. Je me levai et me plantai devant elle, les yeux flamboyants, cherchant la moindre information sur cette dernière.

-Que fait tu ici...gamine

Je me rendis compte qu'elle ne méritait pas cet "accueil" et stoppa mes pupilles avant de poursuivre sur un ton plus...cordial.

- Veuillez accepter mes excuses, je manque cruellement de tact, quel est votre nom mademoiselle? et que fait vous par ici?

Alors que la jeune elfe avait laissé ses pensées au fin fond d'un tiroir dans son cerveau pour pouvoir méditer tranquillement, une grosse voix la réveilla :

Que fait tu ici...gamine ?

Gamine ? Elle venait de se faire traiter de gamine par un parfait inconnu ? Au moment où elle se relevait d'un bond, faisant sursauter Heylë, prête à envoyer un peu de magie élémentaire de terre dans la figure de celui qui l'avait dérangée, un jeune homme vêtu d'une étrange armure noire, ce dernier se confond tout aussitôt en excuses :

Veuillez accepter mes excuses, je manque cruellement de tact, quel est votre nom mademoiselle? et que fait vous par ici?

La jeune elfe se calme, et range ses mains dans les longues manches évasées de sa robe d'un bleu très clair, avant d'incliner la tête en direction de l'inconnu :

Je préfère cela, messire. Autant partir sur de bonnes bases... Je m'appelle Alys, et je m'étais arrêtée dans cette campagne pour méditer un peu... Et vous-même ?

La jeune elfe était encore méfiante, son renard le sentait très bien. Après tout, quand on se fait limite agresser par un inconnu, même s'il présente ses excuses après, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Alys garda donc les mains dans ses manches, prête à les utiliser si jamais le sieur ose l'attaquer...

-Je préfère cela, messire. Autant partir sur de bonnes bases... Je m'appelle Alys, et je m'étais arrêtée dans cette campagne pour méditer un peu... Et vous-même ?

La jeune elfe, bien que très jolie possédait un caractère...bien trempé. Ce qui me fit rire. Elle avait presque été hautaine et c'était apprêtée à utilisé une magie...La présence de magie de terre n'était donc pas une illusion, pourquoi une elfe, utilisant la magie de terre tuerai sauvagement des animaux et déracinerai des arbres pour le plaisir?

Je prit mon katana derrière mon dos et le détacha d'un coup sec, je le lançai à côté d'elle, et voyant qu'elle allait le prendre, je lui dit:

-Pas touche gamine, c'est mon père qui a forgé ce katana, j'y tiens!

Je m'adossai au tronc de l'arbre juste à côté d'elle et mettais mon sabre à côté de moi. Puis, les yeux fermés, je dis:

-Dis moi...Alys, aurais tu vus des personnes qui aurai puent tuer des animaux et déraciner des arbres de la foret qui se trouve derrière nous? Car voit tu, j'en suis...en quelque sorte...le gardien.

J'allais vendre la mèche...d'accord c'est une elfe, mais il ne faut pas qu'elle sache qui je suis!!!
J’attendais sa réponse, les yeux clos, lorsque j'eu l'impression qu'elle se levait...

L'inconnu semblait intrigué par l'aplomb de la jeune elfe. Heylë, qui s'attendait à voir Alys démarrer au quart de tour, fut surpris de la voir reprendre son calme et éteindre sa magie. Les elfes l'étonneraient toujours...

Il détacha un katana de derrière son dos et le lança à côté d'Alys, qui tendit la main pour pouvoir admirer la facture de l'arme ; il gronda :

Pas touche gamine, c'est mon père qui a forgé ce katana, j'y tiens!

L'elfe recula précipitamment la main devant le ton qu'avait employé l'inconnu et lança un regard en coin à son renard ; en même temps, le jeune homme alla la rejoindre au niveau du tronc d'arbre, s'y adossa et lança à Alys :

Dis moi...Alys, aurais tu vus des personnes qui aurai puent tuer des animaux et déraciner des arbres de la foret qui se trouve derrière nous? Car voit tu, j'en suis...en quelque sorte...le gardien.

L'elfe regarda l'inconnu ; la moindre des politesses, c'était de se présenter après que son interlocuteur l'ait fait... Elle se releva, un peu piquée par ce manque d'éducation, et lui lança :

Quand on est bien élevé, messire, la moindre des politesses est de se présenter à son tour... Et non, je n'ai rien vu, bien que j'avoue que des arbres détruits... C'est quelque chose que je n'aime guère...

Elle regarda autour d'elle, la main sur la tête d'Heylë, voyant des détails qui lui avaient échappé quand elle était perdue dans ses pensées. Le renard lui lécha la main pour la ramener sur terre, puis l'elfe tourna la tête vers l'inconnu :

À présent, si vous aviez l'amabilité de vous présenter, histoire que nous soyons quittes là-dessus...

-Quand on est bien élevé, messire, la moindre des politesses est de se présenter à son tour... Et non, je n'ai rien vu, bien que j'avoue que des arbres détruits... C'est quelque chose que je n'aime guère...

Décidément, il aimait le caractère de cette elfe! ô oui, jamais il n'aurait permis à un humain de ce comporter ainsi...mais, en plus d'être une elfe, elle semblait ne pas le connaître...pas des environs de Sen'tsura?

-À présent, si vous aviez l'amabilité de vous présenter, histoire que nous soyons quittes là-dessus...

-Il me semble que je me suis présenté...je vous ai dis que j'étais le gardien de cette forêt.

Je poursuivis en voyant qu'Alys n'en démordait pas.

-Mon nom est Voyl, Voyl Vanguard et je ne vous dirais qui je suis que si j'ai confiance en vous. Ne dites pas que vous le savez, je vous ais donné mon nom, pas mon identité.

Je remis mon katana dans mon dos tout en me relevant puis je vins jusque devant l'elfe avant de m'incliner légèrement.

- Je suis Voyl Vanguard, mercenaire, pour vous servir. Je me ferais une joie de vous accompagner jusquà votre destination, et cela pour, unique récompense, votre présence.

Il me semble que je me suis présenté...je vous ai dis que j'étais le gardien de cette forêt.

L'elfe lui lança un regard du genre "Tu crois que je vais me contenter de ça ? Mais tu rêves, mon coco", qu'il sembla capter puisqu'il se résolut à donner un peu plus d'explications sur son nom :

Mon nom est Voyl, Voyl Vanguard et je ne vous dirais qui je suis que si j'ai confiance en vous. Ne dites pas que vous le savez, je vous ais donné mon nom, pas mon identité.

Alys inclina légèrement la tête, satisfaite : enfin l'échange de procédés était fait, ils pouvaient passer à autre chose. Quelque chose l'intrigua cependant : pourquoi faire tant de secret autant de son identité ? Mais elle ne chercherait pas à percer ce secret, du moins pour l'instant... Voyl (car ainsi s'appelait le jeune homme), reprit son katana et revint vers la jeune elfe avant de s'incliner devant elle :

Je suis Voyl Vanguard, mercenaire, pour vous servir. Je me ferais une joie de vous accompagner jusquà votre destination, et cela pour, unique récompense, votre présence.

Le cerveau de la jeune elfe tilta, et elle regarda son renard : lui aussi avait bien entendu la même chose, à savoir : ce jeune homme voulait l'accompagner pour simplement être à ses côtés ? Remarque, pensa Alys, être accompagnée par ce jeune homme avait des avantages : certes, elle savait se défendre, mais avoir un homme à portée au cas où, c'était utile. Et puis, il était plutôt... Sentant le rouge lui monter aux joues, la jeune elfe se reprit et répondit à Voyl :

Ce serait avec plaisir, messire. Mais si je vous dis que je laisse mes pas me guider n'importe où, vous continuerez à vouloir m'accompagner ?

Elle sentit le regard un peu noir que lui lançait son renard, et se contenta de lui adresser un petit sourire en coin. Elle commençait à l'apprécier, cet étrange jeune homme...

-Ce serait avec plaisir, messire. Mais si je vous dis que je laisse mes pas me guider n'importe où, vous continuerez à vouloir m'accompagner ?

Ces paroles avaient été dites en rougissant, et cela ne manqua pas ma vigilence, me trouvait-elle séduisant? non...le soleil lui a trop tapé sur la tête.

-Vos pas vous guident n'importe où? Donc vous resterez plus longtemps avec moi!

Dis-je en m'inclinant de nouveau pour lui baiser la main.

-Donc vous ne voyez pas d'inconvéniants à un petit détour?

Je n'étant pas habituer à parler comme cela à quelqu'un, ni as proposer mes services ainsi, pourquoi le faisais-je avec elle? Je ne sais pas et cela venait peut-être de son regard hypnotique.

-Peut-être voudrez vous manger...il est bientôt l'heure et le plus proche village est à trois heures de marche...Laissez moi vous inviter.

Sur ces paroles, je me retournais, et, sans vérifier si elle me suivait, m'éloignait en direction de ce qui serait surement le meilleur repas de ma vie...mais ça, je ne le savais pas encore.

Voyl déclara à la jeune elfe, en s'inclinant pour lui baiser la main :

Vos pas vous guident n'importe où? Donc vous resterez plus longtemps avec moi!

Alys lutta pour garder son calme, sentant le soutien mental d'Heylë ; elle n'eut pas besoin de lui répondre qu'il enchaînait déjà :

Donc vous ne voyez pas d'inconvénients à un petit détour?

L'elfe sourit et inclina la tête :

Pas du tout, messire, bien au contraire.

Elle était tentée d'en dire plus, mais Heylë lui envoya un regard noir, du genre "Ne t'avise pas d'en dire plus, tu ne le connais pas !", et elle se reprit. Voyl lui dit alors :

Peut-être voudrez vous manger...il est bientôt l'heure et le plus proche village est à trois heures de marche...Laissez moi vous inviter.

Puis il détourna les talons et commença à partir, sans vraiment attendre la jeune elfe déconcertée. Ce jeune homme n'était vraiment pas un elfe, ça se voyait, mais, contrairement à la plupart des gens sur cette planète qui ne portaient guère les elfes dans leur cœur, pour une raison X ou Y, celui-là était vraiment différent... Alys quitta sa méditation pour rejoindre Voyl, Heylë à sa suite. Le renard était désespéré par l'attitude de celle qu'il avait choisie : lui qui croyait que les elfes n'aimaient pas se mélanger aux autres peuples de cette planète...

Je marchais en direction de ma grotte lorsque je compris ce que j'étais en train de faire, il était déjà trop tard, nous étions proche de mon lieu "sacré", le lieu dans lequel je me protégeais, l'endroit dans lequel je muais. Je fus pris d'un frisson et de l'envie de la tuer, mais elle ne m'avait rien fait et je me refusais à faire cet acte abominable.

-Je n'aurais pas dû vous emmener jusqu'ici, c'est surement votre...passons. Je vais vous demander de me faire serment de ne jamais parler de ce que vous verrez dans cette grotte, de ne jamais révéler mon identité, car en entrant, vous saurez.

Je me retournais et la regardais dans les yeux, et je pu voir qu'elle ne me trahirais pas. Je la conduit alors jusqu'à ma grotte et je prit le soin de lui expliquer. Nous entrâmes dans une grande grotte dans laquelle se trouvait un amas d'acier entassé sur la droite, un appareil ressemblant à une forge sur la gauche, une longue table au centre et une grande vasque naturelle d'environ trois mètres de long pour deux de large remplie d'eau. On pouvait voir une porte à côté de la forge.

-Ne faite pas attention aux mues métalliques...ce sont les miennes.

Je dressais la table et la laissais découvrir les lieux pendant que j'allais chercher le déjeuner dans la pièce d'à côté.

Voyl conduisit la jeune elfe vers une grotte, cachée du regard du commun, lorsqu'il se figea. Comme s'il était en train de commettre quelque chose de... Pas d'interdit, mais presque... Il dit :

Je n'aurais pas dû vous emmener jusqu'ici, c'est surement votre...passons. Je vais vous demander de me faire serement de ne jamais parler de ce que vous verez dans cette grotte, de ne jamais révéler mon identitée, car en entrant, vous saurez.

Il se retourna et regarda Alys dans les yeux : la jeune elfe avait l'habitude des secrets, et celui-là ferait partie de ceux qu'elle garderait jusqu'à la fin. Le jeune homme la mena dans la grotte, où un étrange spectacle attendait Alys et Heylë : un amas d'acier sur la droite, une forge sur la gauche, une longue table au centre et une immense vasque naturelle, longue de trois mètres, large de deux et remplie d'eau. Alys et Heylë étaient impressionnés : ils se trouvaient dans l'antre d'un dragon... Voyl dit :

Ne faitent pas attention aux mues métaliques...ce sont les miennes.

Puis il disparut un moment, laissant l'elfe et son Familier. Heylë se rapprocha d'Alys, un peu inquiet : s'il avait bien entendu ce qu'avait dit Voyl, les mues métalliques étaient les siennes, donc Voyl était un dragon... Il regarda sa maîtresse, qui gardait son calme. Même si elle avait compris que Voyl était un dragon, cela ne semblait pas la gêner ou la déranger... Elle regarda son environnement, se retenant de toucher quoi que ce soit, en attendant que Voyl revienne. Une fois le tour de la caverne fait, elle revint au centre de la pièce, caressant Heylë pour le rassurer.

Un grand sourire se dessinais sur mon visage alors que j'avais terminé la préparation des aliments, je regardai où était l'elfe et je me rendis compte qu'elle n'avait pas bougé.

-Je met les aliments à cuir et j'arrive.

Je mit le poisson et les légumes à cuir et rejoignis la jeune elfe.

-Je te propose d'aller voir ma...salle d'arme en attendant que la cuisson finisse...

Je la conduisis jusqu'à ne petite porte non visible depuis l'entrée de la grotte, et comme à chaque fois que j'entrais, ne put retenir un soupir de contentement en voyant les armes alignés sur des grilles contre le mur. Il y avait de tout, des dagues, des épées à simple et double tranchant, des fleurets, des arcs, des katanas...un nombre incroyable de katanas, des boucliers, des masses d'arme, deux armures en métal forgées...enfin de tous, tout ce qu'un soldat peut rêver. Mais comme d'habitude, il ne s'attardais pas très longtemps sur celles ci mais sur les trois armes accrochées sur le mur du fond, armes auprès desquelles il ajouta son katana.

-Ce sont les armes que mon père m'a forgé...mon katana, deux dague et un arc... armes forgées dans l'acier des dragons...l'acier de Daora mon familier, l'acier que vous avez vu à l'entrée...Je suis désolé si vous avez cru que j'étais un dragon, je m'exprime mal.

Après quelques minutes pendant lesquelles je montrais les différentes armes que j'avais forgés, elle remarqua l'armoire métallique proche des trois armes; et je lui dit qu'elle contenait des armures...en acier de dragon, deux armures qui m'avaient pris un an chacune à forger.

-Bien, il est temps de passer à table, vous venez?

J'emmenais la salade de plantes comestibles, les légumes et poisson et annonçais:

-Nous avons donc en entrée, une salade de plantes comestibles, en plat principal, des haricots, des galettes de pomme de terre et du poisson. Pour le désert je vous propose des fruits. Est-ce que votre renard veut du poisson ou autre chose, j'ai un lièvre si il le veut il n'y a pas de problème.

Je l'invitai à s’asseoir et faisais de même avant de lui demander si je pouvait la tutoyer; ce qui serait, je l'avoue, plus agréable.

Il finit par revenir, un sourire aux lèvres, et dit à l'elfe :

Je met les aliments à cuir et j'arrive.

Alys lui sourit, pour lui signifier qu'elle attendrait, et caressa son renard en attendant le retour de Voyl. Celui-ci revint quelques instants plus tard :

Je te propose d'aller voir ma...salle d'arme en attendant que la cuison finisse...

Il l'amena jusqu'à une porte pas très visible pour n'importe quel œil, et l'ouvrit : cette porte donnait sur une salle remplie d'armes, du sol au plafond, de quoi faire rêver n'importe quel soldat... Il s'approcha du mur du fond, sur lequel sont accrochés trois armes, qui se distinguent des autres par leur beauté, et déclara :

Ce sont les armes que mon père m'a forgé...mon katana, deux dague et un arc... armes forgées dans l'acier des dragons...l'acier de Daora mon familier, l'acier que vous avez vu à l'entrée...Je suis désolé si vous avez cru que j'étais un dragon, je m'exprime mal.

La jeune elfe lui sourit, l'air de dire "Peu m'importe que vous soyez un dragon ou un humain", puis remarqua une armoire métallique : à l'intérieur, lui dit le dragon, se trouvaient deux armures en acier de dragon, forgées en deux ans, un an chacune. Le travail était impressionnant et minutieux, un travail d'artiste...

Bien, il est temps de passer à table, vous venez?

La voix de Voyl la ramena sur terre ; elle s'était perdue dans la contemplation du travail... Il annonça :

Nous avons donc en entrée, une salade de plantes comestibles, en plat principal, des haricots, des galettes de pomme de terre et du poisson. Pour le déssert je vous propose des fruits. Est-ce que votre renard veut du poisson ou autre chose, j'ai un lièvre si il le veut il n'y a pas de problème.

Alys regarda son renard avant de reporter son regard sur Voyl :

Le poisson lui ira très bien, il vous dit merci.

Il l'invita à s'asseoir avant de faire de même et lui demanda s'il pouvait la tutoyer : Alys lui répondit avec un sourire :

Pourquoi pas, ça serait beaucoup moins... protocolaire.

Elle prit un morceau de poisson qu'elle donna à Heylë, continuant à sourire, et commença à manger avec appétit. Miam, c'était bon...

-Pourquoi pas, ça serait beaucoup moins...protocolaire

J'avais réussi la cuisson...c'était rare...peut-être à cause de la présence de la jeune femme qui se trouvait là...peut-être parce que je n'étais pas rivé sur le sablier qui me servait à mesurer le temps de cuisson...quoi qu'il en soit, les légumes et le poisson étaient très bon. C'est peut-être la présence de la jeune femme qui faisait que je trouvait cela bon...

-Et-ce que tu aime?

J'attendais la réponse et juste après qu'elle ne me l'ai donnée, je me rappelai que nous étions le 24 du mois, et que j'allais muer dans quatre jours...Je me levai et faisait comme si je recevais un appel télépathique de la part de "Daora" mon "familier"

-Daora?

Mon regard devint sérieux et je continuais, à mon grand regrets, mon "numéro".

-Quand? Où est-tu? D'accord...A dans deux jours.

Je me tournais vers Alys et lui disait, l'air désolé:

-Je suis sincèrement désolé mais Daora va revenir dans deux jours...je ne pourrais donc pas vous accompagner pour l'instant...

Je réfléchissais, j'avais vraiment envie de la revoir, elle avait comme un pouvoir hypnotique... Je me sentais bien avec elle...

-Il y a, à une trentaine de minutes de marche d'ici la capitale...Sen'tsura. Je pourrais vous y accompagner ce soir ou demain et vous y rejoindre si vous en avez la patience...car je ne pourrais revenir vers vous avant le 29 ou le 30, cela dépend des humeurs de Daora...

J’espérais vraiment qu'elle allait accepter et je me disais que si elle n'avait pas besoin de payer pour les nuits à passer là-bas, elle accepterais peut-être.

-Je peut vous obtenir une chambre propre et gratuite, repas compris si cela vous intéresse...

Je repris ma place assise et entrepris d'attendre le fruit de sa réflexion en finissants mon assiette.

Est-ce que tu aimes ?

Voyl avait posé la question d'un ton doux ; la jeune elfe lui répondit avec un grand sourire que oui, et elle traduisait en même temps la pensée d'Heylë. Le renard avait mangé tout son poisson en remuant la queue, signe que ça lui plaisait. Soudain, le jeune homme se figea, se leva et se lança dans un étrange monologue :

Daora ? ... Quand ? Où est-tu ? D'accord...A dans deux jours.

À la fin de ce monologue, Voyl se tourna vers Alys, désolé :

Je suis sincèrement désolé mais Daora va revenir dans deux jours...je ne pourrais donc pas vous accompagner pour l'instant...

Petit silence, puis il reprend :

Il y a, à une trentaine de minutes de marche d'ici la capitale...Sen'tsura. Je pourais vous y accompagner ce soir ou demain et vous y rejoindre si vous en avez la patience...car je ne pourais revenir vers vous avant le 29 ou le 30, cela dépend des humeurs de Daora... Je peux vous obtenir une chambre propre et gratuite, repas compris si cela vous intéresse...

Alys lança un regard en coin à Heylë pour lui demander son avis ; le renard lui répondit par voie télépathique que bon, si Voyl se débrouillait pour qu'ils aient une chambre gratuite, pourquoi pas. La jeune elfe leva les yeux au ciel devant la réflexion de son Familier, puis se tourna vers Voyl :

Entendu, accompagnez-nous jusqu'à Sen'tsura. Je vous y attendrai, mais vous n'êtes pas obligé de vous arranger pour que l'on ait une chambre gratuite...

C'est vrai quoi, Alys avait après tout de quoi se payer une chambre pour quelques jours... Mais si Voyl insistait pour lui faire avoir une chambre gratuite, elle accepterait. Elle préféra ignorer le regard noir que lui lançait Heylë ; le renard, lui, aurait sûrement accepté de suite que Voyl fasse le nécessaire pour avoir une chambre gratis... Ah, ces humanoïdes peuvent être étranges, des fois...

-Entendu, accompagnez-nous jusqu'à Sen'tsura. Je vous y attendrai, mais vous n'êtes pas obligé de vous arranger pour que l'on ait une chambre gratuite...

Je n'étais pas obligé de lui donner la gratuité? elle ne pourrait pas payer une nuit là où je vais l'emmener...
Après que nous ayons fini le repas, je lui avait demandé de se préparer et de m'attendre (encore, oui je sais). Pendant qu'elle attendait, je retournait à la salle d'arme et me déshabillait avant de mettre le gantelet droit d'une des deux armures et de revêtir un habit d'un blanc immaculé, il imitait le style d'écailles et il aurait fait pâlir de jalousie n'importe quel noble. Je rangeai ma tenue de combat dans l'armoire et prenait un petit pendentif que je mettais dans ma poche. Je prenait deux dagues que je mettais à ma ceinture, l'une noire, l'autre d'un blanc pur.

Je sortais de la salle d'arme et rectifiai les plis de mon habits.

-Nous pouvons y aller, demoiselle.

Je nous fit prendre un sentier qui prenait un léger détour mais dont la vue subjuguerai n'importe qui. Nous arrivâmes ensuite à Sen'tsura et montèrent aux cartiers riches. Je sentais qu'Alys se posait des questions et je lui dit:

-Nous sommes bientôt arrivés...ma dame.

Je l'emmenais enfin vers un grand bâtiment et entrai comme s'il s'agissais d'une taverne. Comme prévu, deux hommes arrivèrent ne me reconnurent apparemment pas, nous fûmes conduis au propriétaire après que je leur ais montré le pendentif.
Le petit hommes hurla sur ses hommes jusqu'à ce que je montra mon pendentif, il blêmit.

-Cette personne et une duchesse recherchée, sa tête est mise à prix, je vais vous demander de veillez sur elle jusqu'à mon retour, il ne doit rien lui arriver...suis-je clair?

Je sentis qu'elle allait dire quelque chose et avant qu'Alys ne fasse une bêtise, je poursuivis:

-Ne dîtes rien, cet homme me doit beaucoup, il prendra soin de vous je le sais...vous devez être traité comme la personne que vous êtes duchesse. Je ne voudrais pas vous laisser chez n'importe quelle personne...Vous êtes comptez trop pour moi.

L'homme comptait apparemment pas tenir sa promesse passée, il insistait. Mon regard pris une froideur à laquelle je ne m'attendais pas, et ma voix suivie, aussi froide qu'une lame.

-Vous savez, je peut toujours rectifier ce que j'ai fait il y a quatre ans...je vous ais protégé de trois assassins...mais je peut vous tuer si c'est ce que vous voulez...

-Excusez moi mais c'est que...je me marie après demain...

-Si ce n'est que ça, elle sera se faire discrète et je pense qu'elle voudra explorer notre belle cité... ce qui est mieux, je vous demande juste de l'héberger et de la nourrir. Après, nous seront quitte.

L'homme accepta et donna une chambre à Alys, je l'y rejoignis et lui donna la deuxième dague, une dague en acier blanc forgé de façon à ce qu'elle soit légère et résistante, elle était ornée de motifs de feuilles.

-Pour la plus jolie des elfes, il faut la plus belle des dagues.

Puis, après un moment, je m'agenouillai face à elle et prenait sa main.

-Je viendrais dans cinq ou six jours, peut importe où vous serez, je vous trouverez, je vous laisse aussi ce pendentif, si vous avez des problèmes, montrez le, cela devrais calmer les ardeurs de beaucoup de monde...

Je posais un délicat baiser sur la main d'Alys et me levais:

-A bientôt, Alys...

Voyl demanda à Alys de se préparer et de l'attendre dans l'entrée avant de repartir. L'elfe accepta et s'exécuta, suivie d'Heylë. Même si la question de savoir qui pouvait être Daora la taraudait, elle préféra ne pas la poser. Après tout, la curiosité n'était pas son péché mignon...

Le jeune homme finit par revenir ; il s'était changé pour un habit d'un blanc immaculé, qui éblouirait la vue d'un humain normal. Mais, pour Alys, il n'y avait pas que l'habit qui était éblouissant... Il leur fit prendre un petit sentier, où la jeune elfe put découvrir un paysage enchanteur qui lui rappelait l'endroit où elle était née et où elle avait grandi. Ils finirent par arriver à Sen'tsura, et se rendirent aux quartiers riches. Heylë fut tout aussi intrigué qu'Alys : pourquoi les quartiers riches de la ville ? Voyl, sentant cela, lança :

Nous sommes bientôt arrivés...ma dame.

La jeune elfe rosit de plaisir ; le jeune homme les mena jusqu'à un bâtiment, et furent conduits au propriétaire du lieu par deux hommes, après que Voyl leur eût montré un pendentif. Le propriétaire, après avoir blâmé ses hommes, blêmit en voyant le pendentif. Voyl lança :

Cette personne et une duchesse recherchée, sa tête est mise à prix, je vais vous demander de veiller sur elle jusqu'à mon retour, il ne doit rien lui arriver...suis-je clair?

Alys était un peu désorientée : depuis quand était-elle une duchesse ? Heylë était tout aussi dérouté qu'elle : qu'est-ce que Voyl inventait comme histoire à dormir debout ? Avant que l'elfe puisse en placer une, le jeune homme la doubla :

Ne dîtes rien, cet homme me doit beaucoup, il prendra soin de vous je le sais...vous devez être traité comme la personne que vous êtes duchesse. Je ne voudrais pas vous laisser chez n'importe quelle personne...Vous comptez trop pour moi.

Alys passa du rose au rouge ; voyant que l'homme n'était pas forcément prêt à accepter, Voyl gronda :

Vous savez, je peut toujours rectifier ce que j'ai fait il y a quatre ans...je vous ais protégé de trois assassins...mais je peut vous tuer si c'est ce que vous voulez...

L'homme balbutia en pâlissant :

Excusez moi mais c'est que...je me marie après demain...

Voyl répliqua :

Si ce n'est que ça, elle sera se faire discrète et je pense qu'elle voudra explorer notre belle cité... ce qui est mieux, je vous demande juste de l'héberger et de la nourrir. Après, nous seront quitte.

Le propriétaire finit par accepter et donna une chambre à Alys ; elle s'y rendit, suivie d'Heylë et de Voyl. Celui-ci lui fit don, une fois dans la pièce tapissée de blanc, d'une dague aussi blanche que la neige, en acier, légère et résistante. Des motifs de feuille l'ornaient ; cette lame de belle qualité impressionna l'elfe, qui la prit avec douceur quand Voyl lui dit :

Pour la plus jolie des elfes, il faut la plus belle des dagues.

Heylë tira la langue : peuh, voilà que le jeune homme flattait sa maîtresse... Il allait falloir partager, c'était certain. Le jeune homme s'agenouilla devant Alys et lui dit en lui prenant la main :

Je viendrais dans cinq ou six jours, peut importe où vous serez, je vous trouverez, je vous laisse aussi ce pendentif, si vous avez des problèmes, montrez le, cela devrais calmer les ardeurs de beaucoup de monde...

Le renard ne fut guère surpris de voir Alys prendre le pendentif que lui tendait le jeune homme en rougissant ; elle répondit :

Je vous attendrai ici, je vous le promets...

Il posa un baiser délicat sur la main de la jeune elfe et lui dit en se levant :

A bientôt, Alys...

Puis il partit, laissant Alys et Heylë dans la chambre ; elle regarda la dague et le pendentif d'un air rêveur. Cinq jours... Ça allait être long, mais l'elfe attendrait. Elle l'avait promis. Elle attacha le pendentif à son cou et la dague à sa ceinture, et se mit à attendre.

[Fini]