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 [Terminé] Tout ça pour une pomme [PV Relonzi - Cathane]

 
[Terminé] Tout ça pour une pomme [PV Relonzi - Cathane] Sand-g10Jeu 27 Déc - 18:03
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La journée était belle et lumineuse, comme Cathane les aimait. Le soleil baignait toute la campagne de ses chauds rayons et installé en pleine lumière on pouvait presque croire qu'il faisait chaud. Cependant, les panaches de vapeur qui sortait de la bouche de chacun ne trompaient pas: l'hiver était encore bien encré sur Terra.
Depuis qu'elle avait rencontré Dyan et passé son épreuve, Cath voyageait en toute tranquillité. On lui avait dit de se rendre dans un petit village paisible dans les plaines et que bientôt on la contacterait pour la première vraie livraison. Savoir qu'on a un métier fixe était d'une étonnante sérénité pour la louve qui n'avait jamais connu la sécurité de l’emploi. Errer à droite, à gauche pour trouver un employeur, ce n'était pas de tout repos et elle n'avait jamais la garantis de  se coucher le soir avec un contrat en poche. A présent, ce genre d'imprévu était derrière elle et elle pouvait embrasser une belle carrière dans l'Ombre. Courir était une de ses passions alors acheminer du courrier, c'était presque une vocation naturelle. Et quoi de mieux pour protéger un message qu'un féroce loup sauvage ? Non vraiment, elle avait bien fait. De plus, le but que défendait la Confrérie de Brumes était plutôt noble, même si les moyens d'y parvenir n'étaient pas toujours légaux. Mais il n'y a pas de monde entièrement légal après tout. Depuis qu'elle avait quitté Feu, tout n'était donc que paix et sérénité. Jamais elle ne s'était senti aussi confiante en l'avenir.

Sur la place du marché, une foule compact faisait ses achats. De partout c'était des négociations, des cris pour alpaguer la foule et des enfants qui profitaient de cette occasion pour s'acheter des sucreries et courir dans tous les sens. Une joyeuse cacophonie qui ne manquait pas de faire sourire la jeune femme qui déambulait au milieu de tout ce beau monde. Au centre de la place se trouvait une belle fontaine avec un bassin circulaire où de nombreuses personnes s'installaient pour se reposer. Le soleil haut dans le ciel approchait de son zénith et l'estomac de la louve se chargea de lui rappeler qu'il serait bientôt l'heure de manger. Et le temps de trouver une auberge ou de partir à la chasse, elle pouvait bien s'accorder un petit plaisir et se mettre quelque chose sous la dent, non ? Alors qu'elle cherchait justement du regard quelque chose qui pourrait l'intéresser, Cath vit passer à portée de main un grand et beau panier de pommes. L'occasion était trop belle, personne ne faisait attention et elle n'avait qu'à tendre la main. D'un geste rapide et discret, elle se saisit d'un fruit et le dissimula dans sa manche avec un sourire satisfait. Enroulée dans sa grande cape et le visage à moitié dissimulé par son capuchon, elle se fondait dans la masse, personne ne viendrait l'ennuyer pour un fruit de moins. Alors qu'elle s'apprêtait à disparaitre dans un coin, son regard doré croisa celui d'une personne assise sur le bord de la fontaine, à quelques mètres d'elle. Il la fixait et avait vu ce qu'elle avait fait mais l'ombre cachait ses traits, la lycan ne pouvait pas deviner qu'elle expression était la sienne face au larcin. Comme si le temps avait suspendu son vol, la foule sembla se figer un instant, le temps que les iris dorées de la demie-louve se fixent dans celles bien plus sombres de l'observateur. Un sourire cabotin étira ses lèvres et elle porta un doigt à sa bouche pour demander le silence. Il n'avait rien vu, rien entendu, il serait le complice de son vol. Et immédiatement, le temps reprit son cours habituel et un passant se mit en travers du champs de vision de Cathane. Sans attendre une seconde de plus, elle s'esquiva et disparut entre les badauds.

A la première ruelle sur sa droite, la lycan quitta la sécurité de la foule pour fuir, toujours le sourire aux lèvres. Elle doutait que l'homme qui l'avait vu donne l'alerte mais elle ne pouvait pas prendre le risque qu'il ne tente pas de la suivre et de faire justice lui-même. Les humains ont parfois de drôles d'idées, surtout les hommes, et elle ne se fiait pas assez à eux pour prendre des risques. A pas de loup elle se glissa dans la ruelle pavée, laissant l'agitation dans son dos. Après deux ou trois détours, elle suivit une rue plus importante et déboucha hors du village, directement sur la route qui coupait à travers les champs. La brise vint caresser la joue de la jeune femme et le bruissement des plantations envahit l'espace ouvert qui s'offrait à elle. Satisfaite, elle sortit sa pomme de sa manche et croqua dedans avec appétit. Un peu plus loin, un moulin immobilisé avait été construit sur une petite bute qui dominait la grande plaine. D'un pas léger, la louve se dirigea vers ce dernier sans regarder derrière elle. Peut-être irait-elle en chasse aujourd'hui, cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas amusée à courir après une proie et dépenser tout son argent restant en victuailles aurait été stupide. Le coin ne regorgeait pas de prises mais avec quelques efforts, elle finirait bien par trouver un ou deux lapins à se mettre sous la dents.
Rejetant en arrière son capuchon, elle laissa le vent froid de l'hiver faire danser ses longs cheveux en fredonnant un air du Drayame. C'était une chanson que les elfes chantaient le soir aux petites filles. Les paroles, Cath ne les connaissait pas toutes mais elle savait que l'histoire parlait d'un amour interdit entre un homme et une elfe et d'un dieu de la forêt qui leur venait en aide.  Cela lui rappelait souvent sa propre mère mais sans nostalgie, simplement avec tendresse.

L'histoire d'amour de sa mère avait eut une fin plus tragique que celle de l'histoire et pourtant, la jeune lycan ne pouvait pas s'empêcher d'admirer le courage et la passion qui ressortaient toujours de ce récit. Née d'un illustre inconnu au sang de loup-garou et d'une demoiselle de la petite noblesse, Cathane n'avait pourtant connu que la vie sauvage du Drayame, le refuge que sa mère avait choisit après avoir été chassée de chez elle. La dévotion dont avait fait preuve cette femme inspirait le plus grand des respect à sa fille et le secret qui entourait son père l'avait toujours titillé. Arrivée en haut de la petite bute, Cath se laissa tomber assise sur une grosse pierre carrée et promena son regard sur les champs et le village. Elle se demandait parfois si son enfance n'aurait pas été meilleure si elle s'était déroulée dans un endroit paisible et civilisé comme celui-ci. A n'en pas douter, elle aurait eut plus d'amis. Mais peut-être aussi qu'elle aurait causé des ennuis avec ses transformations. Et dans tous les cas, sa mère ne serait plus de ce monde à l'heure actuelle, que ce soit aussi à cause d'un monstre ou simplement pas vieillesse.


« Tu commences à penser comme une ancienne, ça va plus ma pauvre ptite louve...» maugréa-t-elle pour elle même.

Certes, pour un humain elle était bien vieille mais pour un lycan, elle n'en était qu'à l'aube de sa vie. Elle se sentait aussi fraîche et jeune qu'à ses 20 ans, peut-être même qu'elle appréciait plus la vie après ce qu'elle avait vu et vécu.

Cathane Rubra

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[Terminé] Tout ça pour une pomme [PV Relonzi - Cathane] Sand-g10Ven 4 Jan - 13:57


Les bourgeons recouverts par une rosée endurcie avec le froid, cette vision suffisait à Relon pour maudire ces lieux. Depuis qu'il a tué sa mère, il comprenait mieux pourquoi il détestait autant le froid : détecter le Mal l'épuisait plus en ces temps froids car ils sont peu propices aux Chistëls, même pour les hybrides. Du coup, il prit goût aux arrêts tout au long de ses périples. De plus, et malgré le soleil radieux, cet hiver était particulièrement sec. Les arrêts dans les tavernes étaient à chaque fois une vraie rencontre avec les tenanciers et les buveurs, alcooliques pour les uns, philosophes pour les autres. Tout dépendait en fin de compte du nombre de verres pour trouver avec facilité le sujet de discussion. Relon était à ce jour un homme devenu respectable dans la région, qui faisait l'objet de nombreux récits, dont la plupart restaient à prouver : certains se mettaient à parler de Relon comme s'il s'agissait d'un vieil ami alors que le racontar ne l'avait que rencontrer une fois dans une taverne ! Et les contes fusent autour de l'assassin comme s'il avait tué mille et uns ennemis à coup de lame et de poison ! Pourtant Relonzi ne s'était nullement vanté de ses actes. Au contraire, il garda sa vie professionnelle à une certaine distance des sujets de discussion, mais les personnes finissaient hélas toujours par reconnaître le tueur justicier. A force de tuer, Relon a finit par se faire repérer et les témoignages parlèrent d'un homme vêtu comme lui : une grande personne vêtue d'une cape blanche portant les rubans d'un rouge bordeaux. Bien que Relonzi pensait à chaque fois dissimuler ces preuves, sa cape restait le meilleur argument de chacun et chacune pour déceler l'identité de l'homme ténébreux qui venait régulièrement se reposer dans les tavernes.

En effet, Relonzi a beau faire le bien autour de lui, il n'empêche que son talon d'Achille était le froid. Mais quel désespoir ! Devoir s'abriter dès qu'il faisait frais fut pour chacune des fois une réelle torture pour cet homme qui détestait l'ennui. Il se mit alors à replanifier ses meurtres au rythme des saisons, en élaborant des plans la nuit et en attaquant au zénith, chose qui lui était pourtant déconseillé par son défunt maître. Même si tout était permis pour l'assassin, il devait s'en tenir aux paroles d'Abdito qu'il lui avait souvent expliqué qu'il valait mieux attaquer la nuit pour des raisons de discrétion et surtout pour la pérennité du clan. La raison l'emporta sur les vieilles paroles, et Relonzi se dit qu'il valait opérer de la sorte que de mourir gelé au beau milieu du camp enemi.

Ce n'est décidément pas aujourd'hui qu'il allait pleuvoir, pensa Relon. A l'horizon, un petit village s'éveillait. Plus il se rapprochait, plus il entendait cette foule qui s'agglutinait sur la place principale. De tous les évènements qu'il puisse s'y produire, il ne serait sans nul doute intéressé, son objectif étant de tracer sa route vers des lieux plus chaleureux et bien plus chaud qu'ici. Ces températures si basses lui faisait couler légèrement des sueurs dans le nez, le genre de choses qui l'exaspèrait. "Un homme malade est inutile !" lui rabâchait son père lors de son entraînement. Plus il avait de mal à agir, plus il devait surmonter sa maladie et la douleur qu'elle lui confère. Ainsi Relon a acquis au grès du temps une indéniable robustesse contre toutes les grosses tumeurs. Et bien entendu, un petit rhume était évidemment le seul à pouvoir percer cette force surhumaine ! Comme quoi il dût s'arrêter dans une auberge pour que la cervoise puisse lui remettre les idées au clair. De longues minutes passèrent, son rhume passa. Le tavernier s'approcha de lui :


"Vous me rappelez quelqu'un..." lui dit-il, l'air pensif.

"C'est fort impossible. Savez-vous ce qu'il se passe sur la place ?"

Le tavernier lui expliqua qu'il s'agissait du marché hebdomadaire. Il réunissait les marchands des villages aux alentours, des bijoutiers jusqu'à l'armurerie. Sur ces mots, Relonzi avait bien envie de s'y arrêter pour jeter un oeil sur la marchandise. Il le remercia et alla inspecter la place. Le temps d'en faire le tour, une femme au dernier stand l'interpella. Elle vendait des pendentifs qui sois-disant portaient chance. Incrédule, il se rapprocha juste assez pour les contempler. L'un d'entre eux éveilla sa curiosité. C'était une croix ansée qui avait été surement forgée à l'acier. Un saphir arborait son sein. Relonzi demanda à la tenancière où avait-elle trouvé un pareil objet. Elle lui raconta l'histoire d'une femme qu'elle avait rencontrée sur la route de son village, il y a quelques jours. Relonzi n'hésita plus une seconde et le lui acheta. Aimant contempler les gens, il se posa sur le bord de la fontaine, l'objet sacré dans sa poche. Autour de lui, tout semblait serein. Toutes ses personnes inoffensives lui promettait la tranquillité jusqu'à croiser le regard de cette dame parmis la foule. Quand bien même la magie ne lui offrait que la possibilité de percevoir le Mal, il lui conférait aussi avec l'instinct la faculté de se questionner maintes fois autour d'un sujet et d'y trouver toutes les réponses imaginables. Qu'avait-elle à me regarder ? Ne serait-ce qu'à la seconde près, Relon s'étonna d'être épié car personne dans cette foule ne l'avait remarqué, sauf cette jeune femme qui tenait une pomme, l'autre main sur la bouche comme lui faire signifier de se taire. Une puis deux personnes passèrent entre eux, et la femme disparût. Intrigué, il se leva jusqu'à l'endroit où il l'avait vu. Personne.

Comme d'habitude, Relonzi avait des meurtres en tête mais le temps jouait avec lui. Il pouvait alors se permettre de prendre des chemins plus longs pour atteindre ses objectifs. C'est ainsi que sa curiosité le poussa à rechercher cette femme. Cela lui rappela les histoires de son père. Il lui racontait alors qu'il n'était qu'un enfant la légende de la pomme d'Eden. Cet objet recèlerait une puissance insoupçonnée. Ainsi tout au long de son enfance, Relon adorait manger les pommes en espérant connaître un jour la force qu'il espérait tant. Alors qu'il sautait sur le toit d'une maison, il aperçut une route en contre-bas qui marquait la fin du village. Relon vit au loin une forme remuer dans les champs. Devenu aussi discret qu'un fantôme, il s'infiltra à l'arrière d'une charrette qui passait par là. Elle suivit la route jusqu'à dépasser un vieux moulin qui trônait seul sur une colline au beau milieu des champs. Bien que Relon souhaitait admirer la vue depuis le haut du bâtiment, il entendit la femme qu'il suivait arriver. D'un pas rapide, il rentra à l'intérieur et vit depuis le trou d'un volet cassé la mystérieuse personne s'asseoir comme pour se reposer.

Des questions lui matraquaient l'esprit. Que faisait-elle ici ? Où allait-elle et pour quelles raisons ? Cette pomme n'avait-elle donc rien de soupçonneux ? La journée passait et Relonzi avait oublié de manger un bout. Au-delà des histoires de son père, cette pomme lui prenait presque la tête comme si elle était l'oeuvre du Mal. Comme s'il était expressément venu ici sous la forme de ce fruit rond pour le narguer sur cet oubli qui risquerait de briser sa discrétion. Heureusement pour lui, la pomme n'avait rien de démoniaque.

Relonzi

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[Terminé] Tout ça pour une pomme [PV Relonzi - Cathane] Sand-g10Dim 6 Jan - 17:18
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La jeune femme assise tranquillement avait tellement l'esprit ailleurs qu'elle ne se douta de rien jusqu'à ce qu'une brise venant de son dos lui apporte la légère odeur d'un homme. Le moulin était arrêté, personne ne pouvait être dedans en train de travailler. Et les champs étaient encore vide d'ouvriers agricoles à cette époque de l'année alors ça ne pouvait pas être ça non plus. Se redressant sur son séant, Cathane inspira plus profondément. Pas de doute, il y avait quelqu'un quelque part derrière elle. Mais elle n'avait aucune idée de qui cela pouvait être. Drôle d'idée de venir ici, à moins de chercher la solitude. Quoi que...Peut-être que quelqu'un avait une bonne raison de la suivre après tout. Une personne qui l'aurait vu commettre son délit ? Aucune possibilité n'était à écarter avec les humains et elle était devenue méfiante envers cette race d'apparence si faible et pourtant imprévisible. Ils lui avaient fait trop de mal pour qu'elle se fie à eux mais quelques uns avaient été assez bons pour qu'elle garde foi en l'homme.

Achevant de ronger le trognon de sa pomme, elle se leva d'un air tranquille et s'étira avant de jeter le reste de fruit en bas de la petite bute. Les oiseaux se chargeraient de faire disparaitre le cadavre de la pomme. D'un pas sur, la lycan se dirigea vers la porte du moulin. Bien sur, comme il n'y avait rien de précieux à l'intérieur du bâtiment, personne n'avait jugé intéressant d'investir dans une chaine et un cadenas pour la fermer. Il n'y avait qu'un petit loquet pour éviter qu'elle ne claque à cause du vent et il s'ouvrait aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur. Sans hésiter la louve souleva le loquet et poussa la porte. Une forte odeur de farine de blé l'assaillit et elle dut faire un effort pour ne ma éternuer.
Les courants d'air étaient les maîtres de ces lieux mais mis à part leur sifflement discret, rien n'éveillait l'attention. Le manque de lumière gênait Cathane qui n'était pas aussi performante dans l'ombre que sous sa forme animale ou hybride mais elle avait toujours son nez. Et l'odeur humaine s'était faite plus forte à présent. Il y avait quelqu'un dans ce bâtiment et elle découvrirait qui. Peut-être était-ce de la paranoïa mais la sensation d'être épiée ne lui plaisait pas et elle voulait se débarrasser du gêneur. En douceur elle referma la porte derrière elle et s'y adossa, laissant ses yeux s'habituer à la faible luminosité. Au centre de la pièce, un énorme bac en pierre où tournait d'ordinaire la grande roue attendait d'être remplit à nouveau de grains de blé. A gauche contre le mur, deux ou trois sacs de farine maigrichon étaient entassés. A droite, un escalier montait et disparaissait dans la pénombre, vers les greniers. A cause du vent, toute la bâtisse grinçait et couinait, impossible de distinguer ce qui était le bruit d'un pas et ce qui n'était que le bois de plancher.

Inspirant à nouveau profondément, Cathane s'approcha de la petite fenêtre ouverte dans le mur à la base de l'escalier et fermée par des volets de bois. Quelqu'un se tenait là quelques instants avant. Poussée par la curiosité et l'envie de flanquer une bonne frousse à ce voyeur, elle gravit les marches, attentive à faire le moins de bruit possible et ses yeux d'or liquide cherchant la moindre ombre suspecte.

Cathane Rubra

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[Terminé] Tout ça pour une pomme [PV Relonzi - Cathane] Sand-g10Lun 7 Jan - 0:30


Toute la nature faisait son train habituel, et Relon commençait à se demander ce qu'il faisait ici. La suivait-il vraiment par curiosité de la connaître ? Ou bien était-ce en fin de compte l'amusement qu'il a de suivre quelqu'un ? Il se rappela alors de cette époque où il n'était pas plus haut que trois pommes. Même si le prêtre lui demandait d'arrêter "ce petit jeu vicieux", Relon avait du mal à calmer ses envies d'espionner en se faufilant de droite à gauche à la poursuite de quelqu'un dans les centaines de salles obscures que comprenaient le Cloître. Il n'y avait pas à dire, l'orphelinat était pour lui un véritable terrain de jeu ! Peut-être était-ce pour cela que personne n'essaya de le rechercher au moment de sa fugue... Pensa-t-il.

Toujours plongé dans ses pensées, un grincement anormal en direction de la porte lui fit revenir à la réalité. D'un regard vif, il s'aperçut que la femme n'était plus là ! Le sourire aux lèvres, Relon repris tranquillement son calme et se glissa vers l'escalier qui grimpait au sommet du moulin.


"Pourvu que la vieillesse de ses planches ne me trahissent pas..." se dit-il.

A peine eut-il dit cette phrase que la porte s'ouvrit. Il atteignit le haut de l'escalier. Vivre constamment la nuit lui permit de repérer sans difficulté un autre escalier menant sans doute au dernier étage du moulin, depuis lequel il pouvait s'échapper en sautant dans le tas de foin. Mais pourquoi fuir alors que l'excitation était à son comble ? Espionner une personne qui nous recherche n'est-il pas amusant ? C'était là le paradoxe chez Relon. Il avait beau aimer la situation, il ne pouvait pas se soumettre à l'idée de se faire avoir. Fallait-il encore l'attraper, se dit-il pour se rassurer. C'est vrai qu'il en avait vu des vertes et des pas mures, et ce n'est pas ses planches à moitié pourries qui allaient faire capoter sa séduisante poursuite. Bien que pour l'heure, le chasseur se sentait plutôt chassé. Quoi qu'il en était, l'erreur restait somme toute impossible et impensable. Cependant, bien qu'il détestait cette idée de se faire démasquer, Relonzi prit conscience de l'impensable. Qu'est-ce qu'il en a à faire après tout de se faire démasquer ? Jouer la sincérité dans tous les cas et il n'y a jamais eût d'histoires... Sauf celles où il finissait grondé par le prêtre. Mais à vrai dire, il n'y avait que cet homme là pour le dénicher et l'extraire de ses cachettes. Depuis ces temps anciens, personne n'avait jamais réussi à découvrir Relon, ne serait-ce sa longue cape qui n'était pas l'oeuvre du discret mais qui fit tant sa renommée...

L'amusement eût raison sur la crainte et Relonzi resta dans le moulin, les jambes pliées et les pieds soigneusement posés comme par habitude sur l'une des poutres qui composaient le plafond. Depuis sa position il avait une vue sur toute personne qui pouvait grimper l'escalier, le second qui montait au grenier lui permettant de se dissimuler. Il n'arrêtait de calculer toutes les éventualités de ce qui allait arriver. Son plan était infaillible, songea-t-il. Elle monterait à l'étage, elle lui faudrait percer le noir et découvrir Relon en train de s'échapper par le grenier. Elle ne le verrait pas et grimperait au-dessus de lui, cela lui serait un vrai délice pour la suite de ses actions. Mais après tout, la seule chose qui lui faisait encore douter dans tous ses calculs était bel et bien cette femme. Inutile de compter plus et d'aller plus loin, Relonzi resta dans sa planque et guetta son arrivée...

Relonzi

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[Terminé] Tout ça pour une pomme [PV Relonzi - Cathane] Sand-g10Lun 7 Jan - 1:21
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Une a une, les marches menèrent la jeune femme au premier grenier. Sa main appuyée contre le bois de la petite rambarde caressait les nœuds du bois que le temps avait poli soigneusement. Une façon pour elle d'être en harmonie avec son environnement, de le sentir vibrer et respirer, comme la forêt ou la campagne. Un sourire malin éclairait son visage: le plaisir d'une partie de cache-cache ne s'était pas estampé malgré les années qui la séparait de son enfance. Elle pouvait sentir son cœur battre plus fort et tous ses sens s'ouvrir au monde. Au fond, ce n'était qu'une partie de chasse, l'issue fatale en moins.
Malgré sa concentration, elle ne parvint pas à entendre le battement d'un cœur affolé ou la respiration bruyante d'un fuyard. L'invité mystère était donc très calme. C'était d'autant plus intéressant ! Arrivée en haut de l'escalier, elle resta accroupie, silencieuse, à scruter les ombres du greniers. Quelques caisses éparses et des cordages de rechanges, ainsi que des pièces de bois pouvaient offrir d'éventuelles cachettes mais c'était peu probable. D'un geste mesuré, Cathane retira ses chaussures. Ce n'étaient pas de belles chaussures très couvrantes, juste de quoi lui couvrir un peu le pied et avoir une semelle. La première fois qu'elle les avait vu, elle avait pensé qu'il s'agissait de chaussons de danse. Mais en vérité, ils étaient très pratiques et quand elle devait se déshabiller pour se transformer, ils ne tenaient pas de place dans son bagage.

Une fois pieds nus, elle se redressa et fit deux pas dans la pièce. L'odeur était très présente, il était ici. Mais elle n'arrivait pas à le voir et maudissait sa vue d'humaine qui, bien que supérieure à la moyenne, n'était pas aussi efficace qu'elle aurait put l'être. Mais c'était ce qui pimentait la partie. Immobile sur le seuil de l'escalier, elle écoutait aussi fort que possible. Le vent, le craquement du bois, le bruissement de l'herbe dehors...et le souffle à peine perceptible d'un être vivant. Satisfaite, la lycan chercha un instant des yeux sa cible quand soudain une règle élémentaire lui revint en tête : "Les oiseaux ne sont jamais perchés sur les racines de l'arbre. Ils sont toujours dans les branches." . Et c'est en levant les yeux qu'elle le vit. Parfaitement fondu dans l'espace des poutres, il se tenait là, pouvant voir sans être vu. Elle devait bien reconnaître qu'il était doué. Mais elle avait pour elle son flair et son ouïe.


« Voilà mon petit oiseau curieux...» murmura-t-elle, le sourire aux lèvres.

La traque était terminée, il était l'heure de passer à la chasse. D'un bond elle s'élança à son tour pour attraper une poutre et se hisser dessus. Agile et légère, elle rejoignit rapidement la place de son "camarade de jeu", qui ne l'avait pas attendu pour fuir à l'étage en un clin d’œil. Sans hésiter, elle se précipita à sa suite dans l'escalier, ses chausses serrées dans une main, l'autre effleurant encore une fois le bois de l'escalier pour stabiliser cette fois son ascension. Dans sa poitrine, son cœur battait la chamade, saturé d'adrénaline et d'endorphine. Les souvenirs d'heures de jeu dans le Drayame lui revenaient en tête. Elle aimait jouer avec ses quelques voisins elfes et tous étaient des adversaires de taille. Rapides et agiles, ils lui avaient donné du fil à retordre pendant des années mais combien de fou rire et de victoires d'autant plus glorieuses à la clé... Quelque part au fond d'elle, Cath remerciait cet inconnu pour ce qu'il lui offrait.


[Hors Jeu: désolé c'est un peu court et je te fais jouer mais sinon c'était difficile d'écrire plus sans tomber dans la description trop longue et inutile. Si ça ne te conviens pas parce que tu aurais voulu faire autre chose, préviens moi et je change =) ]

Cathane Rubra

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[Terminé] Tout ça pour une pomme [PV Relonzi - Cathane] Sand-g10Mar 8 Jan - 19:06


Quant le goût s'emparait de soi, il était difficile de garder son sang froid. Les pouls s'accentuaient et la sueur faisait briller sous la lumière le front comme s'il avait été poli. Avec force et témérité Relon avait pourtant acquis la capacité à ne plus faire aucun bruit, ce que lui sauva la mise à plusieures reprises lorsque l'ennemi passait à un cheveu de sa tête. La partie s'avérait donc compliquée puisqu'il avait devant lui un être qui semblait arriver à sa cheville, puisqu'il n'avait même pas remarqué sa présence sur le seuil du haut de l'escalier. Elle était pourtant là, en train de retirer ses chaussures en faisant du bruit tel que pouvait le faire un cadavre. Relonzi était sur le moment frappé de voir une telle personne capable de se mouvoir sans faire aucun bruit. Aucun humain ne serait capable de bouger sans faire au moins craquer le plancher. Il n'y avait pas de doute : cette supposée femme avait quelque chose de particulier, un secret qu'elle ne souhaitait pas partager. Elle semblait aussi s'amuser à chercher son espion quant il la vit grimper habilement sur la poutre de son observatoire.

Relonzi devrait se sentir stressé d'être repéré de la sorte, alors que le dernier à l'avoir eût datait de son enfance. Cependant, il commençait à se mettre à l'aise dans cette chasse qui n'avait plus l'air d'en être une. Sans chasseur et sans chassé, cela tournait tout bonnement à une rencontre, et c'est ce qui fit réaliser à Relon qu'il ne pourrait pas faillir à sa mission. En effet, bien qu'il se fasse prendre par cette charmante jeune femme, il aurait toujours une conversation à lui faire pour lui expliquer sa curiosité, ce qui pourrait répondre à quelques-unes des questions qui lui taraudaient l'esprit.

Bien que la femme se soit hissée le long de la poutre, Relon était occupé à penser ce qu'il pourrait bien faire une fois arrivé en haut du moulin. On ne pouvait pas continuer à jouer au chat et à la souris longtemps, le moulin ne faisant hélas que deux étages. Il aperçut soudain les mains de cette aventureuse qui au loin était sur le point de se relever pour grimper sur la poutre et surement le rejoindre. Relon n'attendit pas une seconde de plus. Il prit de l'impulsion et se jeta de tout son corps au-dessus du vide pour atteindre une corde. D'une main il s'en saisit puis atteignit l'escalier qui lui mena au deuxième étage. Les murs étaient beaucoup plus ressérrés qu'en dessous, et toute la mécanique du moulin prenait une place telle qu'on ne pouvait en faire le tour, à moins de risquer de se briser les rhins. Seule une petite porte était donc accessible. Retrouvé dehors, il réaperçut les alentours de la région dont le petit village d'où il était venu. Alors qu'un brouillard commençait à tomber et atteindre les sommets du moulin, le paysage de rêve finit par disparaître et Relon se mit à chercher une solution pour descendre en bas. Au loin, le tas de foin n'avait pas bougé. Pouvait-il l'atteindre ?

Alors qu'il sentait la femme arriver, Relon reprit son souffle et s'élança vers le tas de foin quinze mètres plus bas. Par chance, sa tête rafla sur le côté de la charrette à moitié cassée qui contenait la modeste cachette. Echappé de peu à l'assaut frontal de la mystérieuse personne, Relonzi se dit qu'il ne lui rapporterait rien de rester dans cette pestilence de foin moisi, bien qu'il s'y sentait protégé de toute menace. A peine fut-il dégagé de la charrette qu'il vit dans le brouillard des ombres inertes, en contre-bas. C'était petit et immobile. Il se rapprocha et vit plusieurs cadavres de bêtes. La décomposition de ces pauvres petits corps était déjà amorcée, ils semblaient être morts depuis quelques jours... Relon les contemplait avec tristesse puis vit soudain quelque chose d'étrange dans leurs gueules ouvertes. Parmi la bile visqueuse sortait des morceaux de pomme !


«Dei gracia ! Du poison !» s'exclama-t-il.

Que s'était-il passé pour que ses pauvres bêtes soient dans cet état pareil après n'avoir ingurgité que quelques petits bouts de ce rognon de pomme ? Et cette femme, pourquoi alors était-elle toujours en pleine vitalité au point de poursuivre un assassin ? Relonzi se posait déjà beaucoup de questions mais là, c'était celles de trop. Emballé par sa curiosité, Relonzi remonta la butte du moulin pour rencontrer la jeune femme. Sa lame n'était jamais loin en cas de mauvais présage.

Relonzi

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[Terminé] Tout ça pour une pomme [PV Relonzi - Cathane] Sand-g10Mer 9 Jan - 14:50
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Cathane escalada l'escalier, vive et sure d'elle, sans prêter attention à ses pieds et ses mains glacés. Elle qui n'avait eut de problème avec sa température corporelle, voilà qu'elle ne se rendait même pas compte que la chaleur la quittait doucement. Arrivée au dernier étage du vieux moulin, elle eut tout juste le temps de voir un pan de cape disparaitre par la porte, derrière le gigantesque mécanisme de bois et de métal. Il était coincé sur le toit à présent ! Pour ne pas lui laisser de répit, elle se lança à sa suite. Dehors, le brouillard était tombé et si l'on percevait encore le soleil au-dessus, l'humidité et l'ombre rendait le paysage glacial. Terminé la belle journée, l'hiver reprenait ses droits. Décidément, Feu était bien plus agréable à cette période de l'année. La lycan jeta un œil à droite et à gauche sans rien voir. Par dépit, elle scruta le sol où tourbillonnaient déjà quelques volutes de brume. Au pied de la bute, une silhouette signalait la présence du fuyard. Avec un sourire, Cathane leva les yeux au ciel et fit demi-tour: ah les hommes ! Elle n'allait certainement pas se risquer à se casser une jambe en sautant à terre. Puisqu'il semblait l'attendre, elle descendrait de façon plus civilisée.

De retour à l'intérieur et la fièvre de la poursuite un peu apaisée, elle sentit un frisson la secouer alors qu'elle descendait la première volée d'escaliers. Rapidement elle remit ses chaussures et s'aperçut alors qu'elle avait les doigts bleus et tremblants. Intriguée et surtout inquiète, elle examina ses mains un court instant avant de décréter qu'elle s'y attarderait plus tard. Après tout, peut-être que l'hiver avait simplement fini par percer ses défenses ? Rapidement elle descendit tout en bas et resserra les pans de sa longue cape autour d'elle avant de sortir. En quelques instants seulement, le brouillard avait tout noyé dans un épais manteau gris et froid. Peut-être était-ce à cause du brouillard mais Cath avait la désagréable impression d'y voir moins clairement qu'à l'ordinaire, comme si les lignes se brouillaient tout autour d'elle. L'atmosphère était lugubre mais n'effrayait en rien la jeune femme qui rejoignit l'endroit où elle était assise peu de temps auparavant. L'inconnu était resté là à l'attendre en fin de compte. Il la dépassait de plus d'une tête et semblait assez solide. Rien d'impressionnant pourtant aux yeux de la jeune femme qui avait vu bien plus imposant. Plantée à deux ou trois mètres de lui, elle l'observa un moment avant de frissonner à nouveau et de prendre la parole:


« Vous ne vous rendez pas facilement n'est-ce pas ? »

Cathane avait dit cela avec un sourire en coin, comme un compliment. Elle n'aimait pas les adversaires qui se rendaient trop facilement.

« A présent dites moi ce que vous faisiez à m'espionner. Je n'aime pas beaucoup être épiée par des inconnus. »

Cathane Rubra

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[Terminé] Tout ça pour une pomme [PV Relonzi - Cathane] Sand-g10Sam 12 Jan - 13:44


Relon s'était planté devant l'entrée du moulin, le pied droit posé en arrière sur la pierre carrée. Le brouillard venait lui caresser désagréablement la joue et il ne lui tardait que de revoir cette femme parce qu'il ne voulait plus rester ici. Ne pas bouger lui étant déjà insupportable, il l'était d'autant plus en cette saison. Le vent parcourait les flancs de la colline et flanquait des secousses dans la cape blanche, se plaquant à chaque fois contre ses jambes. Ces prises d'air dans les vêtements agaçaient grandement Relon et il ne souhaitait que rentrer dans ce moulin qui le protègerait.
Il lui était inutile de se préparer à rencontrer la femme, c'est vrai qu'il éprouvait toujours une certaine excitation lorsqu'il s'entretenait avec des personnes recouverts de secrets. Et Relon sentit ce mystère qui pesait au-dessus de cette femme. Plus elle s'approchait de lui, plus elle se dévoilait. Son visage était magnifique. Il lui inspirait une harmonie inexplicable avec la nature. S'il faisait beau fixe à la saison des bourgeons, cet être offrirait l'allure d'une rencontre divine. Pourtant, le froid avait prit des dimensions démesurées dans la tête de Relon et à peine eut-il entendu sa première question qu'il s'aperçut qu'elle ne se sentait pas bien, pas en forme.


«Je n'ai jamais été mené en échec... Si je me montre à vous ce n'est pas pour vos beaux yeux...» dit-il avec l'élégance que l'on connait si bien chez les italiens.

Le froid envahissait le corps de l'assassin. L'homme était fort pour cacher ses blessures et ses craintes, mais il se rendait bien compte qu'il lui fallait se mettre à l'abri. En face de lui, la mystérieuse personne avait également l'air de souffrir de ce froid glacial. Le poison de la pomme était entré en action et commençait à réduire progressivement la force de la malheureuse. Il s'était déjà rapproché d'elle en lui adressant la parole, il s'approcha un peu plus et vit ses mains bleutées. N'était-ce que le froid ? Après tout, elle avait quand même mangé une pomme dont le rognon avait suffit pour empoisonner une dizaine d'animaux ! Alerté, Relon lui prit doucement le bras.

«Votre pouls... Il s'affaiblit. Nous ne pouvons pas rester là, vous êtes gelée. Venez.»

A la quête d'une quelconque source de chaleur, Relonzi rentra dans le moulin et aperçut dans un coin de vieilles couvertures. Elles avaient beau sentir le grain à plein nez, elles serviraient surement à réchauffer temporairement la jeune femme. Le temps que le brouillard s'estompait, ils repartiraient vers le village pour trouver un remède. Relon lui proposa donc de reprendre des forces avant d'aller chercher de l'aide. Le brouillard était pour le moment épais et il serait risqué de rentrer sans qu'il se soit estompé.Toujours attentionné, Relon se tourna vers la femme et lui expliqua sa présence.

«Je ne vous demande pas de penser à des choses saugrenues. Si vous voulez vivre, venez vous blottir sous ses couvertures. Jusqu'à ce que le brouillard parte.»

Un soupir, puis il se rappela ce pourquoi il était là : «Je ne vous veux aucun mal. Tout ce que je souhaitais en vous suivant, c'était de mieux vous connaître. Vous avez éveillé ma curiosité.» Il reprit : «Vous devez surement comme moi détester les ordres, mais vous devez vous reposer.»

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[Terminé] Tout ça pour une pomme [PV Relonzi - Cathane] Sand-g10Sam 12 Jan - 22:27
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La première réponse la fit sourire et frissonner. Ce n'était pas le froid cette fois, ni le compliment de première main mal dissimulé. C'était le timbre de la voix qui résonnait étrangement à ses oreilles. Sensibles à tous les sons qui l'entouraient, Cathane avait apprit l'importance que peut avoir l'analyse d'une voix, de tous les indices que cela pouvait apporter sur la personne, son état d'âme présent. Là, c'était plus le subtile mélange de tons grave et de la puissance vocale, allié à la prononciation qui donnait un superbe résultat. La lycan comptait sur les doigts d'une main le nombre de personne avec une voix aussi particulière à ses oreilles. C'était un peu stupide de se fier simplement à la beauté d'un timbre de voix pour accorder ou non sa confiance mais elle ne pouvait s'empêcher de le trouver encore plus sympathique.
Un courant d'air se glissa sous la cape de la jeune femme qui serra les bras autour d'elle. Elle se rendit alors compte que ses mains étaient glacées. Son interlocuteur parut le remarquer aussi car il s'approcha et lui prit le bras, comme pour vérifier. Instinctivement, Cath résista une fraction de seconde avant de le laisser faire.

Les mots résonnaient maintenant plus fort à ses oreilles mais ils semblaient brouillés, comme sa vue. Son pouls ? C'était idiot, pourquoi son cœur ne battrait-il pas aussi vote que d'habitude ? Pourtant elle ne marmonna rien et se contenta de suivre l'homme à l'intérieur. Ils y seraient de toute façon mieux et elle ne se sentait pas le courage d'aller en ville. Tiens d'ailleurs, c'était bizarre, elle était pourtant en forme ce matin.
Elle accepta avec un petit hochement de tête les couvertures qu'il lui tendait et s'enroula dedans avant de s'assoir sur les sacs de farine qu'elle avait vu en entrant la première fois. La tête lui tourna étrangement mais elle n'y prêta pas attention. Ça devait être la faim, elle n'avait pas encore déjeuné et une seule pomme ne pouvait pas lui caler l'estomac.


« Je ne vous veux aucun mal. Tout ce que je souhaitais en vous suivant, c'était de mieux vous connaître. Vous avez éveillé ma curiosité. Vous devez surement comme moi détester les ordres, mais vous devez vous reposer. »

Elle se serait surement rebiffé si elle ne s'était pas sentie aussi fatiguée. Plus le temps s'écoulait et plus sa vision se dégradait. Elle avait l'impression de regarder à travers une vitre sale tout en était saoul.

« D'accord. C'est étrange tout à l'heure...Je ne me sentais pas si fatiguée. »

Une quinte de toux l'empêcha de continuer. Cathane ne vit pas les quelques gouttes de sang qui furent projetées dans son poing.

« Vous avez une drôle de façon de faire la connaissance des gens. Mais vous m'avez fait revenir de vieux souvenirs de parties de cache-cache alors je vous pardonne votre manque de délicatesse. »

Un sourire douloureux éclaira son visage. Sa respiration devenait pénible, c'était désagréable. Mais qu'est-ce qui lui arrivait à la fin ? Elle ne pouvait pas être tombée malade aussi vite ! Décidant de s'allonger pour faire cesser son tournis, elle poussa un soupir las. Ce n'était pas son jour...Et son commanditaire qui devait lui remettre sa mission ! Vraiment, pas de chance. Peut-être qu'il pourrait attendre un jour ou deux qu'elle se remette sur pieds ?

« J'aurai du aller manger à la taverne aujourd'hui. Je n'aurai pas eut à subir les effets de la faim. Comment est-ce que vous vous appelez ? »

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[Terminé] Tout ça pour une pomme [PV Relonzi - Cathane] Sand-g10Ven 18 Jan - 20:02


Emmitouflée dans les draps que son espion lui avait rassemblés, Cathane ne laissait que dépasser sa tête à l'air libre. Relon continuait de ramener des couvertures pour que la chaleur puisse raviver sa force. La tête devait lui tourner, vu ses yeux perdus par moment. Relonzi gardait son sang froid, mais assistait désagréablement à une situation délicate qui ne lui était pas pour le moins banale. La solitude lui fit vivre à ses dépens et les seules personnes qu'il rencontrait étaient les taverniers et les alcooliques. Il se sentit sur le coup dépossédé en ne sachant que faire à part tenir cette femme au chaud. Il laissa son regard trainer sur la fenêtre. Le brouillard se faisait doucement avaler par la terre.

«Ma délicatesse ne me sert qu'à éviter la mort. Je me nomme Relonzi. Excusez-moi, je reviens vite.»

L'espace d'une seconde, une idée surgit. Relon prit l'escalier et grimpa au sommet du moulin. Mise à part ce village au loin, les champs immenses recouverts de brume disparaissaient à l'horizon. Soudain, non loin de là en contre-bas de la colline, le haut d'une toiture apparut. Puis une maison, puis une charrette. N'était-ce point par hasard la charrette sur laquelle Relon s'était habilement infiltré pour arriver jusqu'au moulin ?

«Une ferme... avec des chevaux ?» se demandait Relon.

Derrière la maison se trouvait une plus petite bâtisse ouverte. Des bêtes remuaient à l'intérieur, mais il lui était impossible de discerner s'il s'agissait des chevaux. Le brouillard finissait de disparaître et Relon voyait la charrette sans chevaux. Il était donc évident qu'il y en avait dans cette ferme, donc un moyen de ramener la femme au village pour trouver de l'aide ! Des hommes allaient et venaient dans la ferme, ils semblaient se préparer pour repartir avec la charrette. Relon n'attendit plus un seul instant pour s'élancer dans sa quête. Déjà impressionnants vu de haut, les champs prenaient des dimensions spectaculaires lorsqu'on y était. Relonzi avait repéré la maison par rapport au soleil pour éviter de se perdre dans les plantations. Des craquements se rapprochaient puis le dépassèrent : probablement des agriculteurs qui entretiennent leurs terres pas loin de là, pensa-t-il. La lumière se fit de plus en plus forte, les plants se délièrent et la ferme apparut aux yeux de l'assassin. Le toit était deux fois plus grand que la bâtisse elle-même, et des clôtures en bois blanc en faisait le tour. La charrette se tenait devant cette maison, les bagages sur les sièges. Malheureusement pour lui, un cheval venait d'y être attelé et les hommes partaient chercher le deuxième. Un seul d'entre eux restait cependant pour calmer un peu la bête. Furtivement, Relon s'avança jusqu'à la hauteur de l'homme, l'assomma et prit le cheval. Ni vu, ni connu, il rendra le cheval dès que sa mission de secours sera terminée. Relon n'est pas voleur. Arrivé au moulin, il prêta une attention toute particulière à ne pas être repéré. Il ouvrit la porte et vit la femme, toujours au même endroit. A part quelques crises de toux, elle n'avait pas bougé d'un cil, ne serait-ce que pour porter ses mains à sa bouche. Relon s'avança et s'agenouilla, la première main posée sur son front, la deuxième sur son pouls. Son corps semblait se défendre face au poison puisque sa peau s'était réchauffée.


«J'ai trouvé un moyen de partir d'ici. Un cheval nous attend dehors. Nous pouvons retourner au village pour demander de l'aide... Sauf si vous connaissez quelqu'un digne de confiance dans la région ?»

Relon palpa son front : des sueurs reflétaient la maladie. Son pouls n'était pas plus bas que tout à l'heure, on dirait que les effets du poison s'étaient stabilisés. Mais cette idée ne fut que trop brève lorsqu'il posa sa main sur celles ensanglantées de la femme.

«Je ne pense plus que le poison ne vous ronge qu'à l'extérieur, il vous faut absolument voir un guérisseur ! Venez, je vous aide à vous relever. Vous sentez vos jambes ?»

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[Terminé] Tout ça pour une pomme [PV Relonzi - Cathane] Sand-g10Dim 20 Jan - 16:05
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Le souffle court, Cathane hocha simplement la tête pour faire signe qu'elle avait comprit. Elle laissa son compagnon gérer comme il l'entendait la situation, trop concentrée sur sa souffrance pour réagir. Secouée de spasme de douleur, elle sentait au fond de son esprit sa part de loup se débattre pour se libérer. Elle ne savait que trop bien que se laisser aller à sa bestialité serait une erreur impardonnable. Une fois le contrôle perdu, elle ne serait plus capable de revenir à la raison jusqu'à son rétablissement...ou sa mort. Et qui sait ce que peut faire un loup fou de douleur. Elle serait un danger pour elle et pour les autres et l'idée même de faire du mal à Relonzi, qui se montrait si prévenant alors qu'il ne la connaissait pas, la dégoûtait. Alors même si la brûlure désormais cuisante du poison lui rongeait la poitrine et la gorge, elle gardait les idées claires et fixait ses pensées sur les vers d'un poème quelconque. Au moins cela l'occupait assez pour repousser le loup qui se déchainait dans un coin de son esprit.
Quand Relon revint auprès d'elle, elle sentit sa présence plus qu'elle ne le vit.


« J'ai trouvé un moyen de partir d'ici. Un cheval nous attend dehors. Nous pouvons retourner au village pour demander de l'aide... Sauf si vous connaissez quelqu'un digne de confiance dans la région ? »

Sa main sembla glacée quand elle entra en contact avec le front désormais brûlant de Cathane. Prise d'une fièvre soudaine, tout son organisme luttait contre la substance mortelle.

« Je ne pense plus que le poison ne vous ronge qu'à l'extérieur, il vous faut absolument voir un guérisseur ! Venez, je vous aide à vous relever. Vous sentez vos jambes ? »

Avec un grognement d'effort, Cathane rejeta d'un geste les couvertures et se mit assise. La brusquerie de son geste fit monter une nausée qu'elle réprima immédiatement.

« Je devrais y arriver...Le médecin du village est habile, il aura de quoi soulager au moins la douleur. Je l'ai déjà vu à l'oeuvre. »

La douleur lui coupait la respiration, elle devait faire des pauses pour reprendre haleine. Mais qu'est-ce qui avait put l'empoisonner à ce point ? Elle n'avait marché sur aucune aiguille et n'avait livré aucun combat depuis des semaines. Attrapant la main qu'on lui tendait, elle remit à plus tard ces questions et se laissa entraîner dehors. Elle faisait d'énorme efforts pour ne pas prendre trop appui sur le jeune homme mais elle sentait malgré tout qu'il était là pour la soutenir à chaque fois que ses jambes tremblaient trop. Maudit poison.
La mise en selle fut périlleuse et donna de nouveaux vertiges à la lycan qui réussi néanmoins à tenir droite. Le cheval n'appréciait pas beaucoup sa présence mais ça, elle avait l'habitude: les animaux susceptibles d'être ses proies avaient tendance à se méfier d'elle. Alors que Relon montait derrière elle, Cathane sentit son esprit flancher et ne se reprit que de justesse. Elle devait prendre ses précautions:


« Relonzi...J'ai une faveur à vous demander...Si je vous demande de m'emmener loin de la ville, je veux pouvoir compter sur vous pour le faire. Sans perdre une seconde, sans poser de question, il faudra m'emmener le plus loin possible des habitations. S'il vous plait...Promettez-le moi. »

Un loup malade et enragé en ville ferait un massacre, elle ne pouvait pas se permettre de courir un tel risque.

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[Terminé] Tout ça pour une pomme [PV Relonzi - Cathane] Sand-g10Mar 22 Jan - 16:34


« Je devrais y arriver...Le médecin du village est habile, il aura de quoi soulager au moins la douleur. Je l'ai déjà vu à l'oeuvre. »

Le bras tendu vers elle pour la relever, Relon acquiesça en hochant de la tête. Il s'empressa de ramener le cheval qui avait cavalé en contre-bas pour manger de l'herbe. Il n'était pas sellé mais à quoi bon lorsqu'on est cavalier depuis son plus jeune âge. Cathane se hissa et s'assit sur le cheval, Relon étant toujours là pour l'aider au besoin. Un cri au loin retentit. Cela provenait des champs qui s'étendaient à perte de vue, rien de compromettant pensa Relon. Le cheval gigotait comme par impatience. Se méfiait-il du cri ou plutôt de la curieuse partenaire de son cavalier ? Sentait-il le poison ? Relon ne songea plus à l'averse de questions qui s'abattait dans son esprit et enlaça Cathane pour attraper les rênes. Les extrémités de la cape de l'assassin se posèrent sur ses épaules.

Il se demandait ce qu'il faisait là, à l'aider. Il ne connaissait pas cette personne et malgré tout, il lui sauvait surement la vie. Tout cela grâce à son manque de politesse pour l'avoir suivi...


«Le hasard fait bien les choses, heureusement pour elle que la curiosité m'ait persuadé de la suivre !» pensa-t-il.

Mais ce n'était plus la curiosité qui lui faisait ses faits et gestes. Non pas qu'il ne souhaitait plus ardemment découvrir cette femme. Elle était certes mal empoint mais elle avait un caractère qui lui plaisait. C'était sans raison, c'est son coeur qui le guidait complètement. Peut-être en avait-il assez de cette vie sans intimité qui lui forçait à garder ses sentiments sur la touche. Il n'y avait en effet pas de place suffisante pour une vie personnelle avec celle qu'il menait. Les explorations, les assassinats et les fuites ne laissaient pas de place pour les sentiments : Relon n'avait pas de famille, pas d'amis et aucun amour sauf les résultats éphémères de son incontinence. Fin dragueur, cela lui permettait de connaître un peu le bon côté de la vie, mais la sienne le rappelait toujours à l'ordre, son devoir étant toujours plus puissant que les courts moments passés avec ces femmes. Mais cela ne l'empêchait pas d'adorer ces moments uniques et de les prolonger tant que son devoir ne le rappelle pas.

« Relonzi...J'ai une faveur à vous demander...Si je vous demande de m'emmener loin de la ville, je veux pouvoir compter sur vous pour le faire. Sans perdre une seconde, sans poser de question, il faudra m'emmener le plus loin possible des habitations. S'il vous plait...Promettez-le moi. »

Relon sentit son coeur s'emballer. Depuis le village, cette femme lui donnait l'air de cacher quelque chose. Son instinct ne se trompait donc pas ! En tant que faveur, Relon ne pouvait que lui promettre mais il sentait tout au fond de lui un sentiment nouveau. Etait-elle connu dans le village ?

« Pensez-vous vraiment que quelqu'un va vouloir vous brûler pour avoir volé une pomme empoisonnée ? »

Au lieu de partir au galop comme il en avait l'habitude, Relon partit au trot pour ne pas perturber Cathane. Tout au long du trajet il prit soin de veiller sur la route et sur la jeune femme. Arrivé au village, ils n'eurent aucun soucis pour repérer la maison du guérisseur, aux couleurs pastèles au milieu d'un gazon fraîchement tondu. Le guérisseur paraissait âgé avec ses cheveux dégarnis et sa barbe blanche. Après deux patients, il recueillit Cathane dans la salle de soin. Relon quant à lui était assis devant la fenêtre, face à la place du village. La foule s'était éparpillée et les commerçants commençaient à ranger les étables. Au bout de la rue, une fumée grise apparut. Des ombres se discernaient des fumées, puis des hommes armés, puis des chevaux, tous d'une robe noire. Ils semblaient pressés en galopant aussi vite qu'il leur était possible.

«J'espère que leurs intentions ne sont pas mal-placées... »se dit Relon.

Il pensa à ce moment qu'il aurait pu partir vu que sa mission était accomplie. Mais qui lui dit que le guérisseur sauvera Cathane après tout. Ce serait tout aussi invraisemblable que la présence du poison dans cette maudite pomme. Ces cavaliers noirs n'avaient pas l'air d'apporter le bien ici : ils criaient joyeusement et faisaient cabrer leurs montures... Non il lui valait mieux de rester ici en lieu sûr et d'attendre que Cathane sorte en forme.

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[Terminé] Tout ça pour une pomme [PV Relonzi - Cathane] Sand-g10Sam 26 Jan - 4:23
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Bien que le voyage soit court, il sembla à la jeune femme qu'il dura des heures. Il fallut également attendre que les autres patients soient examinés avant de pouvoir passer sous l’œil expert du guérisseur. Celui-ci reconnu Cathane quand elle leva la tête vers lui et il pria son protecteur d'aller attendre dehors le temps qu'il fasse son diagnostic. Soutenant la lycan, il la fit s'allonger sur un lit inconfortable. Il prit connaissance de ses douleurs, examina sa bouche et sa langue, écouta son souffle, prit sa température et observa attentivement ses pupilles avant de rendre son jugement:

« Ma foi, tu es bien la première à t'en tirer ! Je ne sais pas quel genre de monstre a put empoisonner les vergers alentours mais tu es déjà la cinquième depuis hier avec ces symptômes. A la différence que toi, tu es vivante ! Et je crois que tu le restera, tu as passé le cap le plus dur. »

Tout en disant cela, il cherchait frénétiquement dans ses fioles et ses herbes pour préparer une sorte de poudre. Il lui expliqua rapidement qu'il pouvait aider son corps à se débarrasser du poison puisqu'elle semblait avoir une résistance particulière à la substance mais que ce serait désagréable et violent. Perdue dans les brumes de sa fièvre, Cathane ne réagit pas. Le vieil homme prépara rapidement sa décoction après avoir versé la poudre dans ce qui avait l'air d'être du lait et de l'eau mélangé. Puis il souleva la tête de la jeune femme et la força à boire en entier l'infecte mélange.
La lycan commença par tousser pour recracher le liquide car en plus d'avoir un goût écœurant, il sentait très fort. Puis elle sentit la fraîcheur du breuvage apaiser la brûlure de sa gorge. Une sensation de bien être la détendit et elle se crut sortit d'affaire. Enfin la douleur s'estompait ! Le remède était miraculeux ! Mais son soulagement fut de courte durée. Soudain son estomac se contracta et un haut le cœur qu'elle ne put retenir la retourna. Le guérisseur, prévoyant, avait placé là une bassine. Cath eut l'impression de rendre plus que ce qu'elle avait dans le ventre. Et quand finalement son estomac la laissa en paix, une douleur insupportable lui vrillait le crâne. Les mains sur les tempes, avait l'impression que quelque chose cherchait à sortir de sa tête.


« Je vous l'avais dit, c'est un peu violent comme méthode mais ne vous en faite pas, ça ne durera que quelques instants ! Restez allongée ! »

Mais ses conseils tombaient dans une oreille sourde. Au fond d'elle même, Cathane luttait pour rester le plus calme possible mais les effets de la boisson étaient trop fort. Dans un effort colossal, elle s'arracha au lit et tenta de rejoindre la sortie. Elle n'entendit pas qu'à l'extérieur des chevaux piaffaient et des larmes cliquetaient. Elle ne sentait pas non plus la fumée âcre ni la sueur et l'excitation malsaine. Elle se contentait d'aller vers la porte d'entrée. Mais elle ne fut pas assez forte.
Au milieu du hall d'entrée, elle s'effondra, incapable de faire un pas de plus. Sans que le guérisseur puisse faire quoi que ce soit, elle se mit à se transformer. Ses mains devinrent d'énormes pattes griffues, son dos s'étira, elle prit des dimensions gigantesque et bientôt ses vêtements craquèrent pour retomber en lambeaux au sol. La jeune femme avait complètement disparut et il ne restait qu'une bête, un loup énorme aux babines écumantes et au regard fou. Enragé, l'animal se précipita tête la première contre la porte qui résista. Sans attendre, il lança un deuxième assaut à s'en fracasser le crâne et qui fit voler en éclat le bois de la porte et du cadran. Le loup s'extirpa de la maison avec un grognement et se jeta sans hésitation sur le premier cavalier qui passait par là. Indifférent à tout ce qui pouvait l'entouré, il saisit à la gorge le cheval et laboura ses flancs de coups de griffes, l'éventrant comme un sac de blé. Surprit par l'attaque, l'homme tomba sans avoir tiré son arme. A peine la monture eut-elle expiré que le loup furieux s'attaqua au cavalier, lui broyant le torse entre ses énormes mâchoires. Cette première victoire sembla l'enhardir car il se tourna vers le reste de la troupe, avide de sang.

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[Terminé] Tout ça pour une pomme [PV Relonzi - Cathane] Sand-g10Mar 29 Jan - 0:52


Entre le temps qui passait et les cavaliers qui pillaient le village de son habituelle tranquillité, Relon s'ennuyait gravement. Il se demandait vraiment s'il allait attendre l'endolorie sortir toute pimpante et revigorée ou s'il valait mieux fuir le village de ses faiseurs de trouble, tant qu'il en était encore temps. Les pouces se chevauchaient, Relon s'amusait à sortir ses lames et jouait avec les éclats de lumière qui réfléchissait sur l'acier la chaleur superficielle du Soleil. Il sentait que Cathane n'allait pas bien, tant et si bien qu'il s'approcha de la porte pour tendre l'oreille, puis regarder à travers le trou de la serrure. Cathane était allongée sur le lit, la tête penchée vers une bassine. Entre moquerie et incertitude, Relon esquissa un sourire tout en espérant qu'elle se remettra de ce maudit poison. Quelques secondes passèrent puis Relon dût esquiver l'ouverture soudaine de la porte. Cathane était toute en sueur, les cheveux dans les airs.


« Et bien ! Ce soin lui a été revigorant ! Un peu trop même... »

Sur le moment, Relon assista à la transformation. C'était hideux mais au combien une surprise pour lui qui souhaitait ardemment connaître son secret. Mais s'attendre à ce qu'une femme se change en loup, cela lui était incompréhensible. Lui qui avait tant voyagé, il n'avait jamais rencontré une telle personne. De tous les habitants qui peuplait Terra, Relon ne connaissait que les humains. Découvrir une autre race était pour lui un instant inoubliable, cela l'émerveillait presque de s'apercevoir que le monde possède à ses yeux des richesses aussi mystérieuses. Alors que Cathane se redressait et partait casser les crânes des chevaliers noirs sur la place du village, Relon, soupirant, s'avança vers le guérisseur et lui offrit quelques pièces d'or qui lui permettront de réparer sa porte ainsi que de payer la consultation.

« Ce sont les femmes, vous savez ! Un rien peut les mettre en furie... ou en loup d'ailleurs. »

Le guérisseur ne prit pas de répis pour prendre l'argent, remercia l'assassin et s'empressa de le faire sortir afin de fermer à double-tour la maison. A peine Relonzi en était sorti que Cathane avait déjà fait des dégâts : l'un des chevaliers noirs faisait plus que grise mine au sol après avoir passé une sale minute entre les crocs de la bête, les intestins machés à en devenir de la purée. Alors que son compère se faisait attraper pour subir le même sort, Relon bondit sur les deux derniers cavaliers et n'eut aucun mal à les achever avec sa lame. Les chevaux étaient quant à eux effrayés et incapables de bouger. La peur de ce monstre ne faisait que les redresser sur leurs pattes arrières. Deux claques sur les hanches, et Relon les fit décamper du carnage ambiant. Cathane était dans tous ses états : les chevaliers n'avaient certainement pas les idées très claires pour venir mettre le village sans dessus dessous, mais de là à mériter la mort ! Pour Relon il était clair qu'elle ne se contrôlait plus... Il se souvint alors de sa faveur lorsqu'ils étaient partis du moulin.


« Relonzi...J'ai une faveur à vous demander...Si je vous demande de m'emmener loin de la ville, je veux pouvoir compter sur vous pour le faire. Sans perdre une seconde, sans poser de question, il faudra m'emmener le plus loin possible des habitations. S'il vous plait...Promettez-le moi. »

Cathane ne voulait en aucun cas entraîner sa transformation car elle ne peut pas se contrôler ensuite. Au risque et périls celui qui se trouvait donc devant elle. Heureusement pour cette fois, il s'agissait de truands. Relon sentit une oppression soudaine au niveau du coeur.


« C'est moi qui l'ait amené ici et qui est provoqué tout ça... Et si elle s'en prenait aux villagois ? Non je ne peux pas le tolérer.»

La bête était toujours au même endroit en train de décortiquer les membres du chevalier. Il était apparemment toujours vivant puisqu'il levait son dernier bras en l'air comme pour repousser la tête de la louve. Devant elle, Relon s'avançait doucement, les jambes fléchies pour ne pas la provoquer et à la fois pour pouvoir bondir en cas d'attaque. Vingt mètres, puis quinze, puis dix. Il s'arrêta, gardant une distance de sécurité minimale. Le coeur palpitait mais Relonzi gardait son sang froid devant Cathane qui lui dépassait maintenant largement sa hauteur. Sa spécialité étant d'assassiner les gens, il n'avait pas l'habitude de fixer les yeux dans les yeux ne serait-ce que sa proie sans conserver son calme. Il avait cependant plus d'un tour dans son sac et se prépara à fixer Cathane dès qu'elle se redresserait. L'instinct lui donnait la certitude qu'en lui fixant doucement les yeux elle retrouverait conscience. Le vent de face lui souffla un murmure.


« Cathane...»

Relonzi

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[Terminé] Tout ça pour une pomme [PV Relonzi - Cathane] Sand-g10Ven 8 Fév - 15:59
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La prochaine victime eut le temps de voir venir sur elle le fauve et tira son épée pour en venir à bout. Malheureusement pour lui, son assaillant sauvage était plus qu'une simple bête et le large mouvement qu'il avait entamé pour fendre le crâne du loup se termina dans la gueule de celui-ci. Cathane referma ses crocs sur le bras du malheureux et le tira vers elle, l'arrachant à sa selle. Le cheval ne se fit pas prier et parti au grand galop. Le pauvre bougre avait beau se débattre, il se faisait méchamment déchiqueter sans la moindre de ses plaintes n'attendrisse la louve enragée. Le frisson addictif que procurait la sensation de la chair qui cède sous les crocs, le goût chaud du sang et le claquement sec des tendons sectionnés...Autant de choses qui faisaient partie des plaisirs de la vie de lycan. A la seule différence que c'était quand elle chassait du gibier que Cath ressentait ce plaisir sauvage. Elle ne s'était que très rarement attaqué aux humains, refusant de coller à cette image de monstre sanguinaire que tout le monde attribuait à ceux de sa race. Pourtant, le fait de s'attaquer à une créature consciente avait quelque chose de plus excitant pour le côté animal du lycan.
La décoction faite par le guérisseur pour purger le poison brûlait toujours atrocement la louve, mais peu à peu sa conscience humaine revenait. Et quand elle entendit qu'on l'appelait, elle leva le museau de sa victime pour fixer l'origine du bruit. Voir un visage familier, même s'il n'était pas très connu, suffit à l'empêcher de bondir toutes griffes dehors. Néanmoins, elle montra les crocs et gronda pour l'avertir de ne pas s'approcher. Un humain insignifiant qui se prenait pour un maître chien ? Elle ne le laisserait pas la narguer très longtemps. La conscience humaine fut refoulée et la bête bondit sur cet amuse-gueule qui venait de lui même se jeter entre ses griffes. Surprise par la vivacité de son adversaire, elle referma ses mâchoires sur du vide et raya le pavé de ses griffes. Furieuse, elle chercha des yeux celui qui venait de se moquer d'elle en lui filant sous la truffe aussi facilement.

Cette courte accalmie suffit pour que Cathane reprenne ses esprits et musèle son instinct. Elle était en train de faire des ravages dans un village qui ne demandait qu'à vivre en paix et elle s'apprêtait à arracher la tête d'un homme qui avait tout fait pour l'aider. La situation qu'elle redoutait était en train de se produire. A la fois catastrophée et sous le choc, elle jeta un regard autour d'elle, l'air perdue. La lueur de folie qui brûlait un instant avant dans ses yeux s'était éteinte et l'on sentait que peu à peu l'animal reprenait pied dans la réalité. Les oreilles couchées, l'air inquiet, le grand loup semblait chercher à comprendre ce qu'il faisait ici et pourquoi il y avait trois cadavres autour de lui. A chaque fois que Cath perdait le contrôle de sa partie animale, c'était comme si elle tombait dans les pommes et à son réveil, elle ne se souvenait jamais de ce qu'elle avait fait.
Il ne fallait pas qu'elle reste ici, elle devait partir. S'enfuir et attendre que la douleur passe. Peu importait le travail, il attendrait, pour le moment elle devait veiller à ne plus faire de mal à personne. Un gémissement triste monta dans sa gorge avant qu'elle ne prenne la fuite à toute vitesse, laissa dans son sillage ses empreintes ensanglantés. Elle sorti rapidement de l'enceinte du village et fila tout droit à travers champs sans se soucier du brouillard épais. Elle courut sans se retourner avec pour seul but de mettre le plus de distance possible entre elle et une quelconque forme de civilisation.

Sa course dura un long moment mais, elle ne sut dire si elle avait fuit pendant des heures ou seulement des minutes. Elle ne s'arrêta que lorsqu'elle senti ses pattes trembler sous elle et qu'un petit bosquet se dessina dans la brume. Épuisée et encore percluse de douleur, elle se laissa tomber comme une masse derrière les premiers bruissons et ferma les yeux pour se reposer un moment.

Cathane Rubra

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[Terminé] Tout ça pour une pomme [PV Relonzi - Cathane] Sand-g10Ven 8 Fév - 19:44


Pour l'énième fois, l'assassin s'embarquait dans une affaire qui le dépassait. Bien que l'inconnu l'émerveillait, il gardait somme toute conscience que sa raison lui filait entre les doigts et se savait donc en danger. L'animal en furie qui était en face de lui avait-il gardé toute substance humaine ou ne se trouvait-il qu'en face d'une bête sans état d'âme ? Relon croyait en cet animal et sentait ou bien se laissait croire qu'une Cathane y sommeillait à l'intérieur. A peine eut-il pensé qu'il disait juste que la bête se mit à grogner. Les canines tachées de sang ne laissait présager pour Relon que le même sort offerts à ces pauvres cavaliers noirs...

« Ne... Pas... Bouger... » se répéta-il maintes fois. Il se souvint à ce moment des méthodes de combat que lui avait enseigné son père contre les animaux. L'une d'entre elles reprenaient le principe du mort : "s'immobiliser est la meilleure façon de ne pas se faire prendre, tant que ton esprit n'attire l'ennemi" lui disait le Maître. Il était vrai que l'animal ne s'attardera jamais sur un cadavre et ira plutôt se jeter sur les adversaires encore vivants. Un être humain serait quant à lui plus intelligent et planterait sa lance dans le coeur pour vérifier la-dite mort. Ce principe permettait ensuite de contre-attaquer dès que l'ennemi nous faisait dos.

Relonzi voulait piéger l'animal, mais l'animal n'était pas bête au point de penser qu'un humain mourrait debout ! Elle s'avança brusquement pour s'emparer de l'assassin, mais le temps de faire le mort, Relonzi reprit ses forces et esquiva l'attaque en se faufilant sous sa gueule, entre les pattes. Après avoir atteint un abri sûr, celui d'un point en hauteur, Relonzi voyait de loin la louve perdre connaissance au profit de la femme qui sommeillait en elle. Il était clair que la guérison a été brutale et que le poison devait encore combattre contre l'antidote. Les oreilles couchées, la bête partit soudainement au pas de course. Les villageois, qui avaient tout suivi du spectacle, sortaient peu à peu de leurs maisons et voyaient partir la bête dans les champs.


« Ma parole, que ce soit la bête ou la femme, cet esprit adore battre la campagne ! » se dit Relon, qui réussit toujours à garder son humour soupçonneux.

Alors que certains se mobilisaient pour reconstruire ce qui avait été détruits ou renversés par la bête, d'autres enlevaient les morceaux de cadavres. Relonzi fut stupéfait de voir une telle cohésion dans ce village pourtant si dénué d'autorité. Hommes et femmes se connaissaient tous et se prenaient la main pour s'entraider. Relonzi trouvait cela fascinant jusqu'à apercevoir un groupe en retrait vers les champs où Cathane s'était enfuie. Parmi ces gens, un homme prononçait un discours.

« Cette bestiole a tout saccagé ! Ces inconnus qui arrivaient à peine ici se sont faits écorchés vifs ! Le guérisseur a perdu toute la façade de sa maison et je ne parle pas de toutes les giclées de sang et des tonneaux renversés ! Non... Cette bête doit être retrouvée et être brulée !»

Relon avait suivi le discours depuis un balcon. Il s'assit sur le rebord et éleva la voix.

« Si vous faîtes cela, je me chargerais personnellement de votre cas. Non pas que j'approuve ce qui s'est passé ici, mais disons plutôt que cela fut un accident, et que cette bête ne vous causera plus d'ennuis. Et puis ces cavaliers noirs avaient surement des projets sombres pour vous donc bénissez l'intervention de cette bête. Croyez-en mes paroles !»

Les villageois étaient suffoqués. De voir une personne, risquer sa vie pour dompter l'animal en furie, retourner sa cape au profit de celle qui avait causé autant de dégâts. Le porte-parole n'avait pas même eut le temps de lui répondre que Relon était parti à la recherche de Cathane. Les champs se perdaient devant lui et l'horizon baignait dans une brume pénétrante et désagréable. Les rayons du Soleil avaient de plus en plus de peine à atteindre le sol fertile de ces terres. Une chose pouvait surement le guider : son oeil borgne. Balayant zones après zones, Relonzi chercha telle une aiguille dans une meule de foin cette lycan dans les alentours. Elle avait dû surement courir des milliers de pas... Un instant, un ronflement. Relon se retourna et vit un buisson joliment coloré.

« Ouh toi tu me caches quelqu'un... »

Relonzi

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[Terminé] Tout ça pour une pomme [PV Relonzi - Cathane] Sand-g10Mer 20 Fév - 16:10
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Quand elle ouvrit un oeil, Cathane ne sut dire si elle avait dormit pendant deux jours ou deux minutes. Un rapide regard vers le ciel qu'elle entrevoyait au travers des branches d'arbre lui apprit qu'il s'était écoulé tout au plus deux heure depuis qu'elle s'était effondrée et la brume s'était presque totalement dissipée.
Elle se sentait beaucoup mieux, la douleur l'avait quitté et elle était pleinement consciente. Le remède avait été violent mais efficace. Petit à petit le souvenirs affluèrent et tout lui revint en mémoire: le poison, le guérisseur, la transformation, la prise en main de sa partie louve alors que sa partie humaine n'en pouvait plus, les cavaliers noirs et sa fuite. Elle n'eut pas le loisir de penser à autre chose car le cours de ses pensées fut interrompu par un bruit de pas et une main gantée qui vint écarter les buissons dans lesquels elle se cachait. Instinctivement la jeune femme serra les bras autour d'elle pour cacher ce que ses longs cheveux ne pouvait voiler. La nudité ne la dérangeait pas mais elle avait apprit que les hommes sont plus pudiques que les loups. Le visage vide d'expression, elle ne craignait pas de se faire attaquer car à peine avait-elle été soustraite à la protection du buisson qu'elle avait reconnu la personne en face. Relon avait dut faire un bon bout de chemin à pied pour pouvoir la rattraper, elle était curieuse de savoir pourquoi il l'avait suivit. S'il savait ce qu'était un lycan, il n'avait pas dut être plus surpris que ça. Sinon, il avait découvert aujourd'hui une nouvelle créature sur Terra. Agenouillée par terre, les bras enlacés autour de son buste, Cathane scruta un instant le visage du jeune homme avant de prendre la parole:


« Je suis désolée, ce n'est pas la meilleure image que je puisse donner de moi même. Mais ne t'en fais pas, c'est terminé, je vais mieux. Tu as récupéré ma robe ? »

Se transformer pour prendre sa forme hybride aurait été bien plus pratique, pas besoin de vêtements, elle avait sa fourrure. Mais après ce dont Relonzi avait été témoin, elle préférait le ménager et garder forme humaine. Même la plus ouverte et compréhensive des créatures aurait des inquiétudes à revoir une bête après le carnage qu'elle avait causé. Difficile de lui expliquer qu'elle n'était jamais comme ça en temps normal. Difficile aussi d'expliquer qu'elle n'avait jamais été et ne serait jamais totalement humaine dans sa façon de faire et de penser, bien que l'illusion soit parfaite.

« J'espère que personne d'autre n'est partit à ma recherche. Je vais avoir besoin de retourner dans ce village, j'ai quelqu'un à rencontrer. Tu avais déjà vu un lycan ? »

Sa voix n'était ni craintive ni agressive, c'était simplement le ton de la discussion, avec quelques accents tristes en fin de phrase. Elle était désolée de ce qui s'était passé mais il était trop tard pour faire marche arrière.

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[Terminé] Tout ça pour une pomme [PV Relonzi - Cathane] Sand-g10Sam 23 Fév - 22:50


Il était évident que le buisson cachait quelque chose. Les feuilles tremblaient sous la respiration d'un être. Une sueur coulait sur son front. Relonzi n'avait pas fait toute cette distance pour un malheureux blaireau. Il n'espérait que d'avoir retrouvé cette femme qui l'émerveillait depuis maintenant une journée. Voler une pomme, s'empoisonner avec, et guérir tout en se transformant en loup, c'était plutôt une journée spéciale pour l'assassin qui ne connaissait pas grand chose des lycans. A vrai dire, c'était le premier qu'il rencontrait. Et quelle chance pour ce charmeur invétéré c'était une femme ! Plusieurs espèces existaient bel et bien mais Relon les prenait pour des mythes. Ce n'est qu'en parcourant les régions qu'il les découvrit petit à petit, avec toujours autant de stupéfaction. Ses mains s'approchèrent du buisson pour décaler les branches et laisser voir l'intérieur du buisson. Cathane était là, dénudée. Ses bras étaient légèrement resserrés sur elle pour cacher les secrets de son physique. Malgré les cheveux entièrement décoiffés, Relon la trouvait resplendissante. Elle avait cette modestie si particulière chez les belles femmes qui veulent éviter les compliments. Quelques secondes passèrent, Relonzi se tut pour ne pas éveiller chez la femme de soupçons sur quoi que ce soit. Il n'allait pas se jeter sur elle en lui avouant qu'elle était l'une des plus belles créatures qu'il n'avait vu de sa vie. Relonzi resta prompte et galant en lui proposant sa cape. Il la détacha de sa nuque pour la lui donner.

«Tu me tutoies maintenant. Soit. Non... A l'heure qu'il est ta robe a du être balayée par le guérisseur parmi les fracas que tu as fait là-bas. Pauvre de lui, en t'aidant il a détruit sa maison ! »

Le rire plein les lèvres, Relon s'efforçait d'employer un peu d'humour pour faire sourire Cathane. Lorsqu'elle souriait, elle n'avait rien à voir à son double animal, vraiment rien. C'était une femme qui savait bien cacher son jeu derrière son visage si pur et innocent. Et dire qu'il y avait des villageois partis à sa rencontre pour la brûler.

«Ecoute. De là où tu t'es enfuis, des villageois sont surement partis à ta recherche pour te capturer et te tuer. Même s'ils ne sont pas nombreux à avoir vu ta transformation et ton visage, le mieux serait de contourner le chemin. Après tout, ils me connaissent puisque je les ais alertés de ne pas te faire de mal.»

Relonzi tendit vers Cathane des pinces en cuivre pour attacher la cape de tout son haut. Le vent qui parcourait les plaines n'étaient pas certes puissant, mais il valait mieux prévenir que d'avoir une femme les fesses à l'air qui gémit à l'arrière d'un cheval. Relon lui prit la main une fois les pinces à leur place puis partirent dans le bois. Après avoir dépassé une délicieuse clairière remplie de fleurs, le petit bois finissait par prendre fin. Relonzi aperçut au loin parmi les champs cultivés une ferme. Un paysan était non loin de là, en train de faire fuir les lapins qui venaient saccager ses cultures. L'assassin vit une occasion et prit ses jambes à son cou pour aller l'aider. Un, puis deux, puis dix. L'agriculteur était suffoqué, tant par l'apparition de nul-part d'un assassin que par son aide précieuse. Il s'avança vers lui pour le remercier. Relon en profita pour lui demander des informations sur sa ferme, s'il était possible de lui acheter des vêtements. Il avait toujours l'habitude d'aider les personnes avant de marchander avec elles, histoire d'obtenir de meilleurs prix. Et ce fût comme le plus clair des fois un succès. Le paysan accepta de lui offrir des vêtements et l'invita à le rejoindre dans sa maison. Il commençait à partir en direction sa demeure et Relon se mettait à le suivre. Ce dernier se retourna et fit signe à Cathane de se rapprocher. Tout était sous contrôle, le paysan n'était pas bougre. Arrivé devant la maison, le paysan y sortait déjà, les bras remplis de vêtements. Relonzi et Cathane trouvèrent dans le tas une robe qui n'était pas certes de la dernière tendance mais qui suffirait pour faire la route. Ils remercièrent le paysan pour sa courtoisie et prirent la direction du village. Un cheval galoperait en toute sérénité dans les champs, Relonzi se lancerait à sa poursuite pour l'attraper. Avoir un moyen de transport est toujours plus agréable que de marcher surtout sur de longues distances.


[Tu me dis si cela te convient Wink ]

La réponse alternative ici ;3

Relonzi

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