Narwyr a une brûlure dans la paume de la main droite, souvenir du jour où elle essaya de toucher une des lames qu'était entrain de forger son oncle. Du coup, elle porte toujours un gant, généralement noir, à cette main. Elle a également une belle cicatrice blanche, partant du creux entre le pouce et l'index en diagonale jusqu'au poignet gauche, qu'elle porte depuis ses premiers essais de cuisine (à noter qu'elle est une véritable catastrophe aux fourneaux).

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A l'aube du dernier jour de l'hiver, dans une petite habitation de Tilamus, un enfant naquit. Narwyr. Une heureuse naissance, et une nouvelle bouche à nourrir pour cette petite famille naine, qui, pour l'occasion, s'était rassembler pour festoyer. Ce fut l'une des plus belles fêtes, la bière coulait à flot, on parlait fort, on riait, et pendant ce temps, Narwyr dormait. Tout le monde s'amusait, rien ne pouvait compromettre ce bonheur, si ce n'est peut-être, l’absence de son père. Seule sa mère y pensait un peu. Il était humain, à ce qu'on disait, mais beaucoup ne l'avaient jamais vu, et Narwyr la première.
Son père était un mystère pour tous, on ignorait jusqu'à son nom, et sa mère n'en parlait jamais. Le seul souvenir que l'on avait de lui, et que Narwyr portait depuis sa naissance, était un bracelet-grigri attaché à sa cheville droite, en or, où était incrusté un topaze bleu, et où s'inscrivaient d'étranges symboles. On raconte qu'il était parti de la ville alors qu'Hanha, sa mère, ignorait encore qu'elle attendait un enfant. Personne n'avait cherché à le retrouver, et au fil des années, de plus en plus pensaient qu'il était mort.
Narwyr vivait gaiement avec sa famille, sa mère, Hanha, et sa tante, Jahlis, étaient commerçantes en divers minerais que fournissaient les montagnes environnantes. Son oncle, Kozür, était forgeron, et l'un des meilleurs de la ville. L'enfant grandissait paisiblement, elle était curieuse de tout, aimait fouiner dans chaque recoins de la ville, et désirais plus que tout découvrir constamment de nouvelles choses.
Alors qu'elle avait 8 ans, lassée de flâner dans les rues, alors que ses parents la jugeaient trop jeune pour la garder avec eux durant leur travail, Narwyr s'éloigna de la ville. On ne se rendit d'abord pas compte de son absence, puis, en fin de matinée, certains nains de voisinage s'étonnèrent de ne voir aucune gamine courir dans les rues, volant de temps en temps une pomme, avant de rentrer en trombes en criant qu'elle avait faim. Ainsi, on commença à s'inquiéter, et quelques uns partirent à sa recherche. On la retrouva finalement près de Foan, tenant dans ses bras un étrange animal, une sorte de petit lézard volant d'une quinzaine de centimètres de hauteur, gris aux yeux argentés globuleux. Refusant d'abandonner le petit animal, qu'elle avait entre temps nommé Izril, elle décida de le garder avec elle, et celui-ci devient son familier.
A cet épisode suivit un certain nombre d'escapades de la jeune fille. Cédant finalement, ses parents acceptèrent de la garder avec eux durant la journée, redoutant qu'un jour ou l'autre il ne lui arrive quoi que ce soit. Sans aucun doute, l'endroit qu'elle préférait était l'atelier de son oncle, forgeron de renommée. Elle restait bien sagement à ses côtés, observant attentivement chaque mouvement destinés à façonner la lame, jusqu'au jour où la curiosité l'emporta - une nouvelle fois - sur la raison. Elle avait 11 ans, elle dépassait déjà la plus petite des naine, et avait l’irrépressible envie de toucher l'acier ardent que son oncle avait délaissé quelques instants. Elle approcha ses doigts, effleura le métal brillant, caressa la lame, et ce qui devait arrivé arriva. Elle recula précipitamment sa main et criant. Son oncle alerté accouru. De longues minutes passèrent. Sa mère était venue, et on s'occupa de sa main brûlée. le contact avec l'acier brûlant n'avait pas duré, on espérait que la brûlure serait bénigne. Après plusieurs jours, le verdict tomba : Ce n'était pas très grave, mais la peau de la paume de sa main droite sera à jamais sensible et brunâtre. Depuis lors, Narwyr pris l'habitude de toujours porté un gant à sa main droite, et évita précautionneusement toute approche avec le feu du forgeron, bien que la fascination qu’exerçait cet art sur elle fut toujours présente.
Narwyr reçu sa deuxième marque alors qu'elle avait 13 ans. Sa mère, la jugeant assez grande pour s'occuper dorénavant des tâches ménagère, projeta de la former à l'art culinaire. Peine perdue. Sa première tentative échoua lamentablement, le plat de racines qu'elle devait cuire totalement carbonisé. La deuxième ne fut guère mieux. S'ensuivit d'autres échecs, même si sa mère variait les exercices. Deux semaines plus tard, ayant totalement abandonné l'idée de lui apprendre à cuir un plat, à l'assaisonné, à remuer sans créer de grumeaux, et autres, elle décida de l’atteler à la tâche qu'elle estimait la plus simple : couper des légumes. Grosse erreur ! En plus de couper à tord et à travers, de faire un gâchis monstrueux, elle finit par se couper. Nouvelle catastrophe, qui non seulement alerta la famille et lui causa une nouvelle blessure, mais en plus avait même gâcher les légumes, couverts de sang ! Narwyr s'en tira avec une cicatrice à la main gauche et le titre incontesté de Catastrophe des Fourneaux. Sa mère se résigna donc à la dispenser de corvées de cuisine, jugée trop dangereuse, aussi bien pour la santé des autres que pour la sienne.
A 15 ans, Narwyr se mit en tête d'apprendre l'art de forger auprès de son oncle, celui-ci d'abord retissant, fut bien obligé de capituler devant la détermination de la jeune fille. Il lui apprit son art, lui montrant, lui enseignant le maniement du marteau, tout ce qu'il lui fallait savoir. Mais il s'avéra vite que Narwyr était plus douée pour taper sur ses doigts que sur le métal, et, bien que naine, son talent était trop médiocre pour un jour être reconnu. Elle l'acceptait mal, mais devait l'admettre. Elle disparut, ou plutôt s'absentait la journée, pendant plusieurs jours, qui devinrent au fil du temps des semaines, puis des mois. On ignorait ce qu'elle faisait alors, jusqu'à ce que sa tante manque un jour de se prendre un marteau dans la figure, alors qu'elle se promenait tranquillement dans des rues, peu fréquentées, de la ville. En effet, la jeune fille s'entraînait alors au lancé de marteau, et y réussissait tout particulièrement. Cela ne fut pas sans provoquer l'hilarité de ses proches, mais ils devaient avouer qu'en matière d'écraser tout et n'importe quoi, la gamine visait plutôt bien. Pour son dix-septième anniversaire, on lui offrit donc un marteau de combat, Karak, pesant une vingtaine de kilogrammes et fait dans un métal extrêmement solide.
Depuis lors, Narwyr continue de s'entraîner tous les jours. Cependant, l'air de Tilamus commence à ne plus lui suffire, et le désir de voyager s'insinue de plus en plus dans son esprit.