|
Envie de jouer, très cher ?... [PV ; Zeyros] | |
| Aller à la page : 1, 2 | Sam 19 Nov - 9:04 | | | | C’était une nuit d’apparence tranquille. La pleine lune scintillait doucement au dessus de Sen’Tsura, apportant une lueur blafarde dans les avenues et les places pavées, désertes à cette heure tardive. Pas un bruit, pas un mouvement ne venait perturber ce calme presque inquiétant. Comme à chaque fois que le soleil disparaissait derrière l’horizon, les citadins s’empressaient de rentrer chez eux, effrayés par la perspective de croiser un Démon dans une ruelle obscure. A propos de Démon… Quand on en parle, on en voit le bout de la queue ! Quoique Hel n’ait pas de queue, en y regardant à deux fois. Ni de cornes, d’ailleurs. Au premier coup d’œil, on pourrait même la prendre pour une Elfe, ou une Sang-Mêlée. Attention, j’ai bien dit au premier coup d’œil. Car en la détaillant un peu, on peut constater la présence de ses fines prunelles fendues d’un saphir glacé, et sa peau immaculée devenir ébène sur ses avant-bras.
Nifhlheim marchait de son pas souple habituel, effleurant le mur sur sa gauche de ses doigts. Ses griffes y laissaient de jolies entailles, le crissement ainsi produit lui arrachant un léger sourire presque imperceptible. Fidèle à lui-même, Ragnarök collait aux talons de sa maîtresse, ses trois têtes restant aux aguets. Non pas qu’il y ait franchement de quoi s’inquiéter dans les parages, mais sait-on jamais… Hel n’était pas très populaire auprès de la population locale, et les tentatives –un rien suicidaires- pour mettre fin à ses jours étaient monnaie courante. Enfin, avant ! Parce que figurez-vous que ces kamikazes ont fini par apprendre la leçon, et qu’à présent ils se tiennent à carreau. La Démone s’arrêta un instant, puis se tourna vers son chien des Enfers. Celui-ci venait de se figer, ses trois museaux levés, flairant l’air avec attention. La tête centrale se baissa, reniflant le sol frénétiquement. Nifhlheim inclina légèrement la tête de côté, curieuse, laissant retomber son bras gauche sur son flanc.
- Quelque chose ne va pas, Ragnarök ?
*… J’ai cru sentir l’odeur du Rebelle qui nous a échappé il y a deux jours. J’ai dû rêver, il n’y a plus rien.*
- Hum… Une véritable anguille, celui-là. Mieux vaut que nous le laissions à la Milice. Je n’ai pas envie de courir après un truc pareil.
*Tu te sens bien ?... Tu aimes traquer presque autant que moi !*
- Là je n’en ai pas envie, c’est tout. Continuons notre petit tour, veux-tu ? J’aimerai finir cette ronde le plus vite possible pour pouvoir rentrer au palais.
*Comme si Aile Ténébreuse allait se faire assassiner juste pile poil pendant notre absence… Tu es parano, ma pauvre.*
- Oh la ferme, Ragnarök.
Le mâtin tricéphale eut un ricanement typiquement canin, à savoir une espèce de grondement ou de feulement par à-coups. Un brin exaspérée, sa maîtresse leva les yeux au ciel en soupirant d’agacement. Finalement, elle décida de ne pas y porter attention, et reprit sa route comme si de rien n’était.
Au bout de quelques dizaines de minutes, quelque chose attira son attention, au fond d’une ruelle. Poussée par la curiosité, Nifhlheim alla voir de quoi il retournait de plus près. Un sourire carnassier s’esquissa sur ses lèvres rosées devant la scène qui se déroulait sous ses yeux. Un brigand de bas étage était penché au dessus du corps d’un homme, visiblement très occupé à le détrousser. A en juger par ce qu’elle voyait, c’était lui qui l’avait assassiné. Hel marcha vers le meurtrier d’un pas décidé, faisant sciemment claquer ses talons sur les dalles. Pour le moins surpris, le voleur sursauta en se relevant tant bien que mal, sans même avoir le réflexe de s’enfuir. Il faut préciser que la vue de Ragnarök l’avait littéralement paralysé de terreur. La Démone eut un léger rire clair, croisant les bras sous sa poitrine. Hum… Cet homme était… D’une laideur atroce. Enfin, suivant son point de vue et ses goûts personnels. Aussi ne prit-elle pas la peine de tergiverser et défera l’Ars Draconis, pour la plonger jusqu’à la garde dans la poitrine du malandrin, qui mourut avec quelques borborygmes et autres gargouillis bien peu élégants, avant de s’écrouler sur le sol dans un bruit sourd. Satisfaite, elle retira sa lame et la nettoya soigneusement sur le cadavre encore tout chaud, souriant légèrement.
- Ragnarök, ton goûter est servi.
Ni une ni deux, le molosse se jeta sur les corps pour les déchiqueter et les avaler tout rond, sans plus de cérémonies. Une fois son repas terminé, il vint poser son arrière-train devant Nifhlheim pour lui réclamer quelques caresses, qu’elle lui accorda de bonne grâce, sans se départir de son sourire.
|
| |
| | Sam 19 Nov - 15:04 | | | | La nuit...sombre couverture effaçant les identités, bon nombre d'êtres peu fréquentables ou à l'histoire obscure s'y mouvaient grâce à l'anonymat offert par l'astre d'argent, Zeyros lui en profitait pour errer dans la grande ville où il s'était arrêté pour un moment. Le jour il y avait bien trop de monde pour jouer au touriste, ou plutôt à l'espion...pour son propre compte... Il n'avait pas goût pour les problèmes d'états, de pays, pour les guerres et les secrets, il n'avait plus vraiment goût à quoique ce soit pour dire vrai. Lorsque le soleil étincelait haut dans le ciel, il n'était rare de voir le jeune homme avec une femme dans chaque bras ou bien en plein délire dans une auberge ou n'importe où, on l'imaginait dès le premier regard comme il semblait être : Un joyeux personnage complétement insouciant et fier de l'être !
Les ombres nées de la Lune sont l'image contraire au jour que nous offre l'astre brûlant, les sourires diurnes de l'humain androgyne sont alors l'étoile menteuse de sa vie. Semblable au miroir céleste illuminant les nuits d'une lumière spectrale, les rires qui le secouent de l'aube au crépuscule ne sont rien que tromperie, dissimulant la réalité de son âme derrière un éclat joyeux dispersant les curieux. Mais les apparences ne disent pas la vérité, et ses tourments le rongent jusqu'aux os. Zeyros tentait de tromper ses maux par une vie plaisante, espérant qu'un jour son illusion devienne réalité, ou au moins que ses yeux clairvoyants ne trahissent pas sa regrettable histoire... Ceux qui vivent dans des rêves ne sont-ils pas heureux ? La véritable souffrance, c'est d'exister, et d'exister libre. La liberté elle-même n'est qu'un synonyme de peine, plus on est libre plus on est condamné. Comment peut-on penser que n'avoir aucune barrière est un plaisir ? Rien ne nous protège, ne nous assure, le moindre pas est un calvaire funeste, un dilemme entre le bien et le mal...
Au gré de ses pas, plongé dans ses sinistres pensées, l'androgyne finit par arriver dans une ruelle. Il n'y avait pas fait attention, ce n'était rien de plus qu'un lieu comme un autre où il était "libre" d'aller, de risquer sa vie, libre de mourir...peut-être, m'enfin sa peau ne vaut pas grand chose mais elle est à lui et seulement à lui et il la défendra chèrement s'il le faut...ou essayera, vu sa force exceptionnelle. Mais quelque chose dans la pénombre attira son regard, une silhouette se dessinait dans les ombres, deux en fait : Une ressemblant à une femme; Whou ! Une femme, ça lui permettra peut-être de reprendre son comportement débile et de se changer un minimum les idées, quitte à se prendre une claque; et une...qu'on aurait dit un chien, un gros chien...un très gros chien...avec trois têtes...euh, quoi ? Trois têtes ? Zeyros écarquilla les yeux, avant de lâcher dans un sursaut de surprise :
"Who ! C'est quoi ce truc ?"
Derrière sa face surprise, ses neurones s'activaient à toute vitesse et tâchaient de fouiller sa mémoire pour identifier cette bestiole. La plus grande peur de l'Humanité, ce n'est pas le noir, ni les femmes; Mesdames ne tapez pas; mais l'Inconnu. Être face à un gros truc qu'il n'avait jamais vu ou entendu parler était pour le moins flippant et il cherchait aussi vite qu'il le pouvait pour comprendre ce que c'était, car dans cette situation son premier réflexe serait de prendre la poudre d'escampette. Puis il se rappela dans ses recherches la présence de la femme, et se dit que tant qu'à mourir, autant mourir en ayant tenté de faire un truc "bien" non ? Pis ça le changera de son habituelle course salvatrice... Dégainant son épée courte, malgré qu'il se sente très mal à l'aise à la simple idée de se battre, et était à une poussière de s'enfuir car son adversaire avait trois tronches, mais au moins il ferait quelque chose de nouveau :
"Fuyez demoiselle ! Je vais...euh...tâcher de...je sais pas en fait... Bref, fuyez !"
|
| |
| | Dim 20 Nov - 13:37 | | | | Signe extérieur et manifeste de sa surprise, Nifhlheim avait légèrement incliné la tête sur le côté en avisant la présence de ce... Qu'était-il exactement ? Oh, un Humain ! Très intéressant... Un léger sourire carnassier s'esquissa sur ses lèvres rosées. Les Hommes sont toujours surprenants et plein de ressources. S'amuser avec eux ravissait chaque fois un peu plus la Démone. C'est qu'ils étaient si imprévisibles ! Impossible de savoir à l'avance comment la situation allait pouvoir évoluer.
Et là... Il y avait de quoi éclater de rire. Ce qu'elle ne priva pas de faire, d'ailleurs ! Incapable de se calmer durant d'interminables minutes, Hel riait aux éclats, sous le regard interrogateur de Ragnarök, qui mâchouillait tranquillement un bras restant alors que sa tête de droite toisait l'Humain avec curiosité, oreilles dressées. Lorsqu'elle put enfin respirer de nouveau normalement, Nifhlheim replaça son abondante chevelure correctement dans son dos, puis s'avança vers le nouvel arrivant, sans se départir de son léger sourire. Arrivée à un ou deux mètres environ de lui, elle leva l'un de ses bras et le lui indiqua :
- Dis-moi, as-tu déjà vu une Humaine avoir la peau de ses avant-bras aussi noire ?
Alors qu'elle prononçait ces mots, le chien des Enfers s'était avancé pour venir s'asseoir à la droite de sa maîtresse, sa tête centrale mâchouillant toujours le membre qui n'en avait plus vraiment l'air... En fait, on aurait plutôt dit une espèce de bâton de chair sanguinolente. Ragnarök lâcha sa friandise, qui tomba mollement sur le sol en projetant quelques gouttes de sang alentour. Amusée, la Démone poursuivit :
- De plus, ce serait complètement ridicule de m'enfuir devant mon propre familier.
Puis elle prit la peine de regarder plus attentivement son interlocuteur. Un visage fin, une peau plutôt pâle, de longs cheveux écarlates un rien ondulés, des prunelles argent, une silhouette plutôt élégante et élancée... Somme toute, un très beau jeune homme. Quoiqu'un peu androgyne, peut-être. Mais cela n'avait jamais arrêtée Hel, bien au contraire. Devenant plus caressante, elle glissa presque innocemment :
- Et que fait un si charmant minois dans un endroit pareil, de pleine nuit de surcroît ?
|
| |
| | Mar 22 Nov - 19:06 | | | | Particulièrement inquiet de la situation à venir prochainement, Zeyros tentait de trouver une solution pour sauver la fille mais aussi sa peau, c'est pas parce qu'elle ne vaut rien qu'il n'y tient pas ! Mais à part la course et prier pour trouver une planque que le...monstre ne parvienne pas à enfoncer, il n'avait rien découvert. Mais alors que le jeune homme pensait que la bête allait sauter à la gorge de la femme, il n'en fit rien et cette dernière éclata de rire durant un bon moment sous les yeux d'un androgyne perplexe : Pour se marrait-elle dans une telle situation ? Quoiqu'à bien y regarder, la créature n'est pas hostile, pas envers elle du moins, au contraire elle semble même plutôt être comme une sorte de...de chien. Certes, jamais il ne vit un tel canidé mais son attitude donnait cette impression, c'est assez perturbant... Une fois son calme revenu, l'inconnue remit en place ses cheveux et s'approcha de lui avant de lui tendre un de ses, lequel était noir quasiment jusqu'au coude.
- Dis-moi, as-tu déjà vu une Humaine avoir la peau de ses avant-bras aussi noire ?
Il est vrai que ce n'est pas habituel, m'enfin ce n'est pas comme si c'était grave non ? Zeyros cependant fronça un moment les sourcils, la déclaration de l'inconnue laissait à supposer qu'elle n'était pas humaine et la bestiole qui semblait l'accompagner ne paraissait pas des plus aimables...une origine plutôt sombre probablement, cela ne l'inquiéta pourtant pas plus. En revanche il eut un léger haut-le-cœur lorsque le truc qu'il avait identifié vaguement comme un gros, très gros, chien à trois têtes se ramena entrain de bouffer ce qui restait d'un bras... Ça c'était écœurant, des saletés il en a vu quelques fois mais ça restait un truc qu'il n'appréciait pas...
- De plus, ce serait complètement ridicule de m'enfuir devant mon propre familier.
Le jeune humain fronça un instant les sourcils en réfléchissant. Il ne s'était donc pas trompé, et ce gros machin servait d'animal de compagnie à cette fille, donc elle était considérée par cette bestiole comme sa supérieure et lui obéissait, et aux dires précédents et au problème qu'elle liait à ses bras pour les présenter ainsi en parlant directement de leur couleur anormale, on pouvait en déduire qu'elle n'était pas d'un race aimable, sûre et bienveillante, sinon elle n'aurait aucun complexe vis à vis de sa coloration et ne craindrait pas une réaction de sa part sur seule présentation de ses mains. Zeyros décida de jouer son jeu habituel, et reprit son air jovial diurne en changeant son arme de main avant de l'y faire tourner pour en placer la lame vers le sol et la rengaina d'un geste précis. En fait c'était probablement la chose la plus impressionnante qu'il savait faire avec son épée, il s'était pas mal entraîné pour parvenir à faire ça, c'est idiot mais ça fait classe. Et la classe c'est important !
- Et que fait un si charmant minois dans un endroit pareil, de pleine nuit de surcroît ?
Offrant à l'inconnue un large sourire comme on pourrait le faire dans la plus naturelle des situations lorsqu'on est de très bonne humeur, l'épéiste mit nonchalamment les mains dans ses poches et s'efforça plutôt bien de ne pas avoir l'air inquiet de la présence de ce "familier". Il étudia la femme face à lui avec attention et réflexion, cherchant le comportement le plus intelligent à suivre tout en étant dans son rôle, puis haussa les épaules d'un air détaché :
"Je marche simplement dans l'espoir qu'une quelconque puissance, que ce soit les divinités ou le destin, m'envoie une belle jeune femme à la chevelure étincelante et aux bras d'un noir de jais pour trouver un peu de chaleur auprès d'elle."
Fermant un œil pour un air plus malicieux sans la quitter du regard, ni du sourire, Zeyros persistait à continuer son rôle de gars un peu à la masse...quitte à paraître lourd ou à prendre dix râteaux à l'heure, autant s'amuser. Et puis elle lui plaisait, l'Humain ne voyait pas en quoi cette couleur de poignet serait un problème ! Cette inconnue était mignonne, alors autant "jouer" un peu avec elle, même s'il passe pour un goujat de toute façon ce n'est pas elle qui en subira des conséquences vu ce qui l'accompagne... Tiens ça lui donne une idée ça, tournant la tête en rouvrant l'œil, il s'efforça de garder ce visage en regardant Ragnarök :
"C'est votre chien ? Il est mignon."
|
| |
| | Mer 30 Nov - 14:47 | | | | Alors ça... C'était la meilleure, tiens ! Comment pouvait-il rester aussi calme et avoir encore l'esprit assez clair pour parler avec une telle assurance et une telle habileté ?... Franchement, les Humains ne finiront jamais de la surprendre. En plus... Il venait de lui faire des avances ou bien elle avait rêvé ?... Ah non, c'était bel et bien ça. Intéressant, très intéressant... Un sourire carnassier s'esquissa sur les lèvres de la Démone, qui fit les quelques pas nécessaires à combler l'espace qui les séparait encore. Puis elle sembla se souvenir de la question qu'il lui avait posée, et se tourna vers son chien des Enfers, qui restait assis bien sagement, attendant un ordre de sa maîtresse pour agir.
- Oui, c'est mon Familier. Ragnarök. Il adore le goût de la chair humaine...
Sitôt ces mots terminés, Nifhlheim se mit à rire doucement. C'était un rire sans joie, un de ceux qu'elle ne pouvait s'empêcher de lâcher lorsqu'une partie de chasse prenait une tournure intéressante, voire amusante. Voilà qui s'annonçait bien, vraiment très bien.... Elle n'aurait pas perdu sa soirée, tout compte fait !
- Mais dis-moi, il y a forcément un nom assorti à ce charmant visage... Quel est-il ?
[Pardon, c'est court mais pas la foi, là ! ><"]
|
| |
| | Jeu 1 Déc - 21:18 | | | | La belle femme inquiétante avala la distance qui les séparait en arborant un sourire féroce. Ouh, ça sent pas bon ça, vu son gros toutou elle doit pas être des plus sympa cette fille... Et la voila maintenant qui se marre, ça arrange pas l'impression qu'elle donne. Il est probable que n'importe quel mec sain d'esprit se taille en courant dès qu'il échange deux mots avec elle ou voit son cabot géant...
seulement lui n'est pas sain, ni de corps ni de mental et est même au contraire complétement détaché de ce qui l'entoure, cherchant simplement à passer le temps comme il peut en attendant de trouver une sorte d'illumination pour guider sa vie pourrie.
Son nom ? Tiens ça fait longtemps qu'on le lui a pas demandé...quitte à répondre autant s'amuser lors de la réplique ! Reculant un pied et passa un bras dans son dos et décrivant un grand mouvement de l'autre en le faisant passer à son ventre pour exécuter une magnifique révérence, l'androgyne lui donna l'information :
"Je me dénomme Zeyros Waybend gente dame !"
Gardant la pose mais se redressant, le maigrichon; Hey, j'suis svelte !; ...le svelte s'autorisa un sourire tels ceux qu'il arborait quotidiennement et attrape doucement la main de l'inconnue avant de s'incliner une nouvelle fois pour y poser dignement ses lèvres, puis releva un peu la tête pour regarder la fille louche sans se défaire de son rictus :
"Et vous belle demoiselle, daignerez-vous me dire votre nom ?"
Ouais, ça fait gros dragueur du dimanche, mais tant pis ! Lui ça le fait marrer alors zut, pis bon...faut bien s'amuser et commencer quelque part non ?
|
| |
| | Lun 5 Déc - 11:31 | | | | ... Alors, là il battait des records de bizarrerie, celui-là. Bon, qu'on soit assez aliéné pour ne pas craindre un Démon -même lorsque celui-ci est accompagné d'un chien des Enfers à la faim éternel-, Hel pouvait le concevoir. Après tout, il y avait bien des Humains qui s'engageaient dans l'armée d'Aile Ténébreuse, alors pourquoi pas des déséquilibrés mentaux qui courent après les sensations fortes, hein ?... Mais là, tout de même ! Lui faire une révérence, ce n'était pas commun. Nifhlheim ne voyait pas ça tout les jours. Il faut avouer que s'incliner ainsi devant quelqu'un revient à lui tendre sa nuque en disant "Tiens, vas-y, tue-moi !"... Peste, était-il suicidaire ?!
Cependant, elle n'était pas au bout de ses surprises. Voilà que ce jeune Humain - qui s'était présenté à elle sous le nom de Zeyros Waybend- prenait l'une de ses mains à la peau ébène pour lui faire un baise-main dans les règles de l'art. Bon, récapitulons un peu. Hel est native de Zelphos. Mais si, vous savez, cette terre désolée où règne le désespoir, et où toutes les créatures infernales ont vu le jour ! C'était là-bas qu'elle s'était mise sous les ordres de celui qui est aujourd'hui son Souverain, Aile Ténébreuse. Le seul être qui ait jamais réussi à la courber à sa loi. Le seul qui puisse lui tourner le dos sans risquer de se faire poignarder en traître. Ah, suis-je sotte ! J'ai oublié de préciser que notre Démone a participé à la prise de Sen'Tsura, y assassinant plus d'Humains qu'il ne lui en aurait fallu pour satisfaire sa soif de sang. Et pourtant... Voilà qu'elle restait paralysée de stupeur, muette comme une carpe aphone, sans pouvoir décrocher son regard du visage de Zeyros. Mais... Qui était-il, bon sang ?! Et il n'y avait pas qu'elle qui restait cois. Toujours assis à côté de sa maîtresse, Ragnarök toisait l'Humain de ses trois paires d'yeux incandescents, oreilles pointées vers lui. C'était bien la première fois qu'il voyait un futur casse-croûte se comporter de cette façon !
D'ailleurs... Jugeant qu'il était allé trop loin, la mâtin se releva, grondant et aboyant -eh oui, il peut faire les deux à la fois, lui !- furieusement sur le jeune homme. Il allait même se jeter sur lui pour le mettre en pièces, lorsque la voix de Hel -froide et et intransigeante- le stoppa net dans son élan :
- Non, Ragnarök. Je t'interdis de le toucher.
Frustré, le chien s'était figé, toujours grognant légèrement, fixant l'Humain d'un air mauvais. De son côté, la Démone répondit enfin :
- Nifhlheim Hel Von Helheim. C'est mon nom.
Honnêtement... Elle n'avait aucune idée de qui il pouvait bien être, et quelque part, elle s'en fichait. Il y avait quelque chose au fond d'elle qui semblait s'être... Débloqué. Seulement, elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus, et cela l'agaçait sérieusement. Mais pourquoi donc se sentait-elle incapable de lui faire du mal ?! Elle devait être malade... Ou, ça ne pouvait pas être autre chose. Elle était malade.
|
| |
| | Lun 5 Déc - 20:32 | | | | "Ça y est j'vais crever." Telle fut la pensée du pauvre Zeyros lorsqu'il vit le gros chien tricéphale lui bondir dessus, à la limite s'il avait fait cent vingt kilos de muscles il aurait peut-être eu le courage de décamper à la vitesse de l'éclair sauf que justement il ne les faisait pas et sa vaillance se limite à faire le joli cœur. Par chance la voix de la Démone prit un ton impérieux et le toutou s'immobilisa pour se contenter de lui jeter un regard des plus mauvais. Trop tétanisé par cette brutalité soudaine, le dragueur n'avait même pas bougé d'un cheveu et remerciait intérieurement la jeune femme de son autorité.
Sa liberté de mouvement ne revint que lorsqu'elle se présenta à lui, clignant un peu des yeux avec le retour de sa gestuelle et lui sourit un peu plus en tâchant de retenir le nom au moins pour quelques temps, surtout que les filles aiment probablement qu'on se souvienne d'elles facilement. Bref, ne nous laissons pas intimider et faisons le brave type qu'à peur de rien, quitte à passer pour un fanfaron ! Une main dans la poche et tendant l'autre vers l'une des têtes de Ragnarök en s'approchant, un sérieux doute arrêta cependant là son geste : Vu le bestiau et son apparent caractère, il valait mieux éviter de le toucher...il tenait à sa main et préféra finalement la ranger dans une autre poche...
"Par tous les démons de l'enfer, mais quel nom charmant ! Nifhlheim Hel Von Helheim... Nifhlheim Hel Von Helheim... Ah, on ne se lasse pas de le dire ! C'est poétique et léger, doux et raffiné, un régal pour la langue de le prononcer et pour les oreilles de l'entendre !"
Cessant son exaltation un instant, il porta un regard concentré et observateur sur la jeune femme dont il faisait l'éloge du nom. Ah elle n'était pas repoussante, très loin de là ! Juste son familier qui donnait en vie de battre en retraite, mais bon...supporter un gros moche est un prix bien léger pour voir un joli minois non ? Tiens, on va gagner un peu de temps et pas traîner dans les ruelles. Un frisson parcourut son maigre corps avant qu'il ne s'entoure de ses bras, comme frigorifié, faut dire qu'il est pas bien épais et que ses vêtements ne sont pas en peau d'ours.
"Ouuh...y fait froiiid. Tu n'as pas froid ainsi vêtue délicieuse Hel ?"
Familiarité calculée et mensonge effectuée, jouer au type surgelé précipite un peu les choses mais ça à le mérite de clarifier la situation : Soit elle le jette et il trouvera ailleurs de quoi se distraire avant de se mettre à avoir réellement froid, soit elle le prend en pitié et ça veut dire que la nuit ne fait que commencer !
|
| |
| | Jeu 8 Déc - 10:35 | | | | ... Mais bien sûr. Il voulait devenir manchot, ou quoi ? Il n'y avait qu'une personne pour poser la main sur Ragnarök de la sorte, et cette personne n'était autre que Hel, sa maîtresse. Déjà, il fallait légèrement frappé pour essayer. Franchement, ce gros toutout n'inspirait pas confiance, et encore moins la tendresse. Sauf pour Nifhlheim, mais cette dernière aurait bien besoin d'aller voir quelqu'un, si vous voyez ce que je veux dire. Le mâtin avait déjà commencé à gronder, ses trois gueules légèrement entrouvertes, prêt à lui arracher la main sur le malheureux Humain s'avisait d'aller plus loin. Heureusement -surtout pour lui- il avorta son geste. Un regain de santé mentale ? Peut-être.
....
Ah non, elle avait parlé trop vite. Mais... Qu'est-ce que c'était que ce discours de Don Juan du dimanche ? Comme si elle ne voyait pas venir le coup ! Eh, Nifhlheim est un Démon, pas une dégénérée mentale ! Non mais franchement... Là, il en avait fait trop. Et cela donnait l'impression à Hel qu'il se fichait un peu d'elle. Résultat ? Eh bien elle n'était pas bien contente. Sourcils froncés, elle commençait à se demander si elle n'allait pas passer outre cet instinct -ou peu importe ce que c'était- qui l'incitait à le laisser intact, et réfléchissait déjà à la façon dont elle pourrait l'écharper. Quoique, finalement.... Le laisser en vie semblait bien plus intéressant. Pour le moment.
Tiens, monsieur avait froid ?... Mon oeil, oui. Bon, après tout que risquait-elle ? Nifhlheim leva le syeux au ciel avec un léger soupir, puis vint prendre la main de Zeyros, avant de se mettre à marcher vers l'autre bout de la ruelle, suivie de Ragnarök qui restait fidèle à lui-même, marchant sur ses talons -et ceux du jeune homme, du même coup. Finalement, elle mena son compagnon du moment -qui ne devait pas comprendre grand chose à la situation- jusque devant la maison qu'elle occupait lorsqu'elle ne se trouvait pas au palais, à exécuter la moindre des volontés de son Souverain. Là, elle ouvrit la porte et entra, entraînant toujours Zeyros dans son sillage, avant de refermer le battant de bois massif derrière eux. Son chien des Enfers alla se soucher dans un coin de la salle à vivre, attentif. Une fois cela fait, Hel passa une main négligente dans sa longue chevelure rose, esquissant un léger sourire moitié amusé, moitié carnassier :
- Ici, aucun de nous ne risque d'avoir froid.
|
| |
| | Sam 10 Déc - 11:34 | | | | Au vu de la réaction de sa "proie" du jour, son plan drague miteux avait probablement été percé à jour. Pourtant la dénommée Nifhlheim Hel et tout le blabla vint le prendre par la main et commença à le traîner plus ou moins de force derrière elle, son énorme chien les suivant...à vrai ça, ça ne le rassurait pas : Autant la fille ne paraissait pas dangereuse dans l'immédiat, même s'il se doutait qu'elle pouvait sans doute le tuer aisément, autant le clébard était flippant et l'avoir sur ses talons ne lui plaisait pas le moins du monde...
La Démone le tirant toujours derrière elle et lui la suivant tant bien que mal, une pensée complétement idiote traversa son esprit et lui arracha un mince sourire : Pour un peu on aurait cru qu'il se faisait enlever ! M'enfin faut dire il l'a cherché, et c'est pas la première fois qu'il se retrouverait dans une situation pourrie au pire. Finalement ils arrivèrent dans une maison à l'intérieure de laquelle il se fit encore une fois tirer par la main. Chouette la baraque, puis surtout le cabot s'était barré plus loin, rien que ça c'était une bonne nouvelle ! Zeyros ne détestait pas particulièrement les chiens, mais il ne les portait pas non plus dans son cœur, surtout lorsqu'ils font sa taille et ont trois gueules... Cependant la remarque de sa kidnappeuse le ramena sur terre et lui fit reprendre son immense sourire lui servant de masque jour après jour :
"Héhéhé si tu veux avoir chaud, je connais un bon moyen moi, montres-moi donc où est ton lit ♥"
Généralement après ça, il prend une grande claque et se fait jeter dehors. Okay, il était bien tombé un jour sur une violeuse qui avait plus qu'accepter sa demande et là il avait dû se battre un peu pour sauver ce qui pouvait l'être; autrement dit son slip; et puis de toute façon c'était bien le truc le plus amusant qu'il trouvait à faire : Choquer. La populace aime bien vivre dans des rails, dans une petite vie guidée bien tranquille, qu'un fou vienne bouleverser soudainement les règles les plus essentielles comme la pudeur et la loi provoquait toujours de l'agitation, et ça, ça lui plaisait...
|
| |
| | Lun 12 Déc - 17:28 | | | | Oh oh ! Les choses prenaient une tournure des plus intéressantes. Ce genre de propositions, Hel en entend presque tous les jours. Souvent en plus rustres, en moins élégantes, beaucoup moins bien tournées, mais le fond reste le même. En général, si elle prenait la peine d'aller aussi loin c'est qu'elle comptait mettre dans son lit l'homme qu'elle avait en face. Donc pourquoi reculerait-elle pour une demande mal phrasée ? Bref !
Un index sur ses lèvres, la Démone paraissait songeuse. Ah, ce n'était pas que ce jeune homme ne lui faisait pas envie -vous n'imaginez pas l'effort qu'elle faisait pour s'empêcher de lui sauter dessus pour le déshabiller- mais d'un autre côté... Nifhlheim se demandait s'il était bien sage d'agir sur un coup de tête, pour une fois. Après mûre réflexion, Hel résolut d'opter pour quelque chose de plus mesuré que le plan initial. il valait mieux éviter de le faire fuir, ce n'était pas franchement dans ses objectifs. Cependant... Il lui restait un fond d'appréhension. Cette désagréable sensation ne l'avait pas quittée, et la poussait étrangement à mesurer non seulement ses paroles mais aussi ses actes. Tout faire échouer ? Certainement pas.
Bon, quand il faut y aller, il faut y aller, n'est-ce pas ? Restant d'apparence très calme, elle s'approcha de Zeyros sans le quitter des yeux, se rapprochant encore et encore, jusqu'à ce qu'elle puisse passer -doucement- ses bras autour de son cou, posant son corps contre le sien. Puis la Démone vint effleurer les lèvres du jeune Humain des siennes, sans pour autant chercher à aller plus loin. C'était à lui de voir, après tout. Toute créature infernale qu'elle était, Nifhlheim n'avait abusé de qui que ce soit. Pourquoi ? Tout simplement parce que mademoiselle ne boude pas son plaisir et qu'un viol, c'est décidément bien peu excitant. Enfin, ce n'est que son opinion personnelle de la chose. Même si elle souhaitait qu'il réponde positivement, quelque part... Elle ne le voulait pas non plus. Peut-être avait-elle peut de ce qu'il pourrait se passer, de ce qu'il pourrait arriver, ou tout simplement peut-être qu'elle venait enfin de mettre le doigt sur ce drôle de sentiment qui la taraudait...
|
| |
| | Lun 12 Déc - 23:07 | | | | Zeyros attendait d'un sourire moqueur la réaction de rejet de la belle femme au nom à rallonge, pourtant elle ne sembla pas s'offusquer ou criser ou quoique ce soit. Au contraire elle parut pensive pendant un long moment, et il doit avouer qu'il ne restait pas indifférent à la position de la Démone qui se mettait à ses yeux bien en valeur en pointant ainsi ses belles lèvres. S'il avait été un entrepreneur franc et direct, sans doute s'en serait-il emparé plus ou moins de force, mais n'étant qu'un maigrichon évitant les ennuis il préféra attendre.
Le jeune homme écarquilla largement les yeux lorsque la Dame vient passer doucement ses bras autour de son cou, et vint apposer avec délicatesse le bout de ses attirantes lèvres sur les siennes. Un frémissement de répulsion le parcourut : Tout contact charnel, surtout un aussi intime, lui rappelait son infernale sœur...pourtant aujourd'hui il y avait quelque chose de différent, ce contact n'était pas aussi dégoûtant et répugnant que les précédents, au contraire il avait envie d'en avoir plus...cet effleurement ne lui donnait que plus envie encore de goûter à la Démone...
Finissant par céder, Zeyros embrassa pleinement sa dangereuse amante d'un baiser timide, hésitant, mais ne demandant qu'à avoir une réponse tandis qu'il enlaçait doucement Nifhleim en fermant lentement les yeux. Ce simple geste, si banal, si innocent, réveillait en lui mille blessures... Il revoyait son enfance esclave et torturée sous le joug de ses cruels parents. Il revivait les ébats forcés et violents avec sa tyrannique sœur. Il ressentait la peur d'être battu, d'être violé, d'être trahi puis abandonné, la crainte de la solitude et des chiens à ses trousses. Cette intimité subite ranima les vingt-trois années de son échec de vie, toute sa jeunesse passée dans la terreur et la souffrance, toute son existence adulte vécue dans la crainte et l'exil, renfermé sur lui et rongé d'épouvante...
Pourtant en dépit des horreurs que ravivait cet intime geste, Zeyros ne pouvait se défaire des lèvres ou des bras de la Démone. Son cœur brisé, son corps meurtri, son esprit exténué...tout son être réclamait simplement un peu de douceur, juste un peu d'amour...juste un instant... La chaleur qu'il ressentait contre lui, celle qui émanait du délicieux corps de la belle femme, lui paraissait réchauffer jusqu'à son âme...il n'avait jamais rien fait qui méritait de tels traitements, il n'avait jamais voulu rien de plus que pouvoir vivre comme n'importe qui, le jeune homme n'en pouvait plus, il désirait simplement pouvoir se reposer un peu, enfin... Il ne voulait plus être seul...
De légères larmes commencèrent à couler le long de ses fines joues depuis ses yeux clos, embrunis de tristesse...
|
| |
| | Mar 13 Déc - 17:56 | | | | Pendant de longs instants, Hel crut qu'il n'allait pas répondre à ses avances, et la repousser. En tout cas, ce qu'elle avait senti lui avait donné cette impression. Ce n'était vraiment un frisson de plaisir qu'elle avait intercepté. Pourtant, aussi étonnant soit-il, le jeune homme l'embrassa franchement, avec -toutefois- une certaine réserve. C'était un baiser incertain, un peu bancal. Un léger sourire s'esquissa sur les lèvres de la Démone lorsqu'elle sentit les bras de Zeyros passer autour d'elle pour l'enlacer, et elle répondit en l'embrassant à son tour, doucement, comme pour le rassurer. Après tout, elle n'était pas pressée. Non, pas du tout, même. Elle aimait que les choses traînent en longueur.
Pourtant, les choses prirent une tournure pour le moins... Déstabilisante. Bon, notre Démone avait eut droit à beaucoup de réactions, après qu'elle ait embrassé quelqu'un pour la première fois. Certains réalisaient ce qu'ils s'apprêtaient à faire et s'enfuyaient en courant, d'autres au contraire lui sautaient dessus, presque surexcités par cet avant-goût (et en général elle les calmait un peu), et d'autres encore étaient tombés dans un délire un peu bizarre que je ne me risquerais pas à retranscrire ici. Bref ! Tout ça pour dire que, les larmes, elle n'y avait jamais eu droit. Et ça l'avait complètement désarçonnée. Retirant ses bras de là où elle les avait mis, les laissant glisser sur les épaules du jeune Humain, elle avait quitté ses lèvres -à regrets, précisons- pour le toiser curieusement.
Après un interminable moment de réflexion, Nifhlheim résolut de faire une chose qu'elle n'avait jamais au grand jamais fait. Elle lâcha un léger soupir puis déposa un baiser sur l'une de ses joues, portant une main sur l'autre, comme pour en effacer les larmes. Puis elle murmura :
- Pourquoi est-ce que tu pleures ? Aurais-je fait quelque chose de mal ?
... Fait quelque chose de mal. Venant d'une Démone. Ha ha ha !... Pardon, ce sont les nerfs.
|
| |
| | Mer 14 Déc - 16:25 | | | | Zeyros ne réalisa pas que sa "conquête", bien que le terme de conquérante serait ici plus approprié, venait de le lâcher un peu pour le regarder d'un air curieux. Ses yeux bleus s'étaient ternis sous ses sombres souvenirs et fixaient un point dans le néant, au travers de la tête de la Démone, au travers des murs, au travers de l'existence et du temps... L'androgyne revoyait tout ce qui s'était passé, les craintes, les coups, les larmes silencieuses qu'il se forçait à cacher, la terreur de devoir échapper lui semblait-il au monde entier, la peur de la mort et de la douleur, l'agonie de la solitude et du rejet...
Le jeune homme eut un brusque sursaut lorsqu'il sentit des lèvres se poser sur sa joue et une main en faire de même sur l'autre, et il en retint un autre de très peu en voyant la femme aux cheveux rouges qu'il avait complétement oublié. Si ça avait été une ennemie elle aurait eu tout le temps dont elle aurait eu besoin pour le tuer au moins dix fois... Survivre. La survie est le plus important. Peu importe que sa vie ne vaut rien, peu importe que son passé soit fait de souffrance et de peur et son avenir composé de vide et d'inconnu, il n'a pas l'intention de mourir !
Perdu dans les émotions ravivées par ses souvenirs et se sentant quelque part menacé, peut-être la présence du chien tricéphale pesait-elle sur son inconscient, les muscles de son bras se contractèrent, prêt à amorcer une vive descente jusqu'à sa taille pour y récupérer son glaive et l'enfoncer profondément dans la poitrine de son "agresseuse", mais ce geste futile s'interrompit net lorsqu'il entendit une voix à son oreille qui le ramena pour de bon sur terre.
"- Pourquoi est-ce que tu pleures ? Aurais-je fait quelque chose de mal ? "
Ses yeux s'écarquillèrent doucement sous la surprise, était-ce le choc du passé qui était revenu un instant ? Le soulagement de ne pas être en danger qui l'étourdissait brutalement ? Était-ce qu'une belle femme venait de raviver en lui les blessures intimes infligées par sa "démoniaque" sœur ? Non...sa stupéfaction était née de l'étonnement de ces questions. Pour la première fois depuis la mort de sa mère on s'inquiétait pour lui, on s'inquiétait de sa santé, de ses réactions...
Des larmes revinrent humidifier un peu plus ses yeux commençant à se fermer sous le choc, Zeyros sentait son cœur se serrer : Pour la première fois depuis presque vingt ans il venait de rencontrer quelqu'un auprès de qui il avait ne serait-ce que l'impression de ne pas être qu'un mirage, ombre d'un jour, fantôme d'un soir... Son corps n'attendit pas son ordre pour serrer contre lui la Démone aussi fort que le pouvaient ses maigres bras. Il n'en pouvait plus de cette vie d'errance et de fausse joie, il ne supportait plus cette solitude éternelle, cette peur de vivre seul et de mourir abandonné, le jeune homme n'avait jamais cherché à être rejeté de toute humanité, mais aucun de ses "semblables" ne pouvait l'approcher, il ne voulait pas continuer à vivre exclu mais ne pouvait pas accepter de présence.
Hel venait de le forcer à l'accepter, le maigrichon ne pouvait plus la lâcher, il ne voulait pas redevenir un chien qui erre de ville en ville en faisant les poubelles, il ne voulait plus être un vulgaire bâtard qu'on ignore et blesse, il voulait pouvoir vivre comme les autres auprès de quelqu'un et rire pour de vrai, ne plus pleurer en secret sous l'éclat de la Lune et pansant de vieilles blessures. Zeyros ne demandait qu'à vivre comme les autres. Il ne désirait qu'un peu de chaleur de la part d'une femme qu'il pourrait aimer... Son seul souhait était de ne plus être seul...
Toutes ses peines et douleurs ravivées en un instant cherchaient à l'étouffer, pourtant elles ne semblaient pas l'atteindre, pas tant qu'il serrait ainsi cette inconnue dont il n'avait que le nom, pas tant qu'il sentait sa douce chaleur contre lui... Après de longues minutes le jeune homme parvint à reprendre le contrôle de sa voix aussi tremblante que lui, mais ne put se résoudre ou penser un seul instant à se séparer de cette Hel qui paraissait le sauver de son triste passé... "N...non...s'il...s'il te plait..."
Ô combien il était difficile de prononcer une phrase. Les mots n'ont-ils jamais été aussi récalcitrant à lui obéir qu'à cet instant ? Pourquoi ne parvenait-il pas à lui demander de rester ainsi encore un peu ? Pourquoi pleurait-il encore plus lorsqu'il imaginait qu'ils se lâchent ? Zeyros ouvrit la bouche pour tenter d'articuler ces quelques syllabes indépendante, et s'interrompit. Il avait besoin de respirer. Il avait trop besoin de respirer, rouvrant les yeux en revenant à la réalité sous cette nécessité vitale, il réalisa son état : L'éveil de ses souvenirs, de son imploration silencieuse d'une présence, de sa peur, tout cela mit à rude épreuve son fragile corps et sa maladie parut traitrement en profiter pour lui rappeler que le monde extérieur n'était pas son seul ennemi...
Son souffle commença à se faire vraiment court, puis sifflant, et le jeune homme porta une main à son cœur douloureux, pour une fois pas d'abandon, alors qu'il commençait à trembler de tout son être avant de s'écrouler comme un château de carte, les yeux s'étant refermés sous la souffrance, il peinait ne serait-ce qu'à semblait-il se maintenir en vie... Il avait oublié que son corps lui-même s'opposait à sa vie. Il avait oublié qu'il pouvait mourir de sa propre faute...
Pourquoi devait-il succomber ainsi alors qu'il venait enfin de trouver une flamme qui réchauffait avec douceur son âme épuisée..?
|
| |
| | Mar 20 Déc - 11:55 | | | | Le mouvement -tenant plus du soubresaut que du mouvement volontaire-qu'avait fait le jeune homme, comme pour saisir sa lame, n'avait pas échappé à Hel. Oh, elle aurait fort bien pu esquiver, cependant... Elle n'en avait pas envie. Et puis, de toute manière, qu'il la frappe ou non, il en fallait bien plus que ça pour la tuer. N'était-elle pas une enfant de Zelphos ? L'un des Conseillers Noirs de son Souverain ? On pouvait difficilement faire plus résistante qu'elle. Enfin, d'un point de vue général. Parce que pour les autres Démons, elle était étonnamment faible. Une faiblesse qu'elle avait bien vite appris à compenser par sa ruse et sa présence d'esprit. Et puis, elle avait Ragnarök. Ce dernier ne bougeait pas, d'ailleurs. Couché dans son coin, il se fichait bien de ce que faisait sa maîtresse. Elle lui avait interdit d'intervenir, alors il n'interviendrait pas. C'est qu'il n'avait pas envie d'être privé de dîner pendant une semaine, eh !
Puis Zeyros resserra son étreinte, comme s'il voulait empêcher Nifhlheim de lui échapper. Au début, celle-ci resta stupéfaite. C'était bien la première fois qu'on la serrait ainsi, sans aucune autre intention un peu plus malsaine derrière. Cela la surprenait beaucoup. Avait-il oublié que c'était un Démon qu'il enlaçait ainsi ? Ignorait-il donc qu'elle pouvait l'égorger sans même qu'il ne s'en rende compte ? Ce serait si facile... Mais non, elle ne le voulait pas. Surtout pas, en fait.
Etrangement, les mots paraissaient ne plus vouloir lui obéir. Le jeune homme n'arrivait pas à parler. Comme si sa propre voix lui faisait défaut. Et soudainement, il parut manquer d'air. Hel restait perplexe, ne sachant pas quoi faire, ni comment réagir. Etait-il malade ?... Il semblait que c'était le cas. Néanmoins, la Démone commença à vraiment paniquer lorsque ses jambes se dérobèrent sous lui, serrant son coeur comme s'il le faisait souffrir. Elle s'agenouilla à côté de lui, sans savoir quoi faire, totalement perdue. Puis, elle se tourna vers son chien des Enfers.
*Ragnarök ! Qu'est-ce que je peux faire ? Vite, une idée !*
*Achève-le. Il ne souffrira plus.*
*Hors de question, idiot !*
*Alors débrouille-toi, ma grande.*
Bon, puisqu'elle ne pouvait pas compter sur son Familier, elle devrait s'en sortir seule. Nifhlheim souleva Zeyros comme elle put et le transporta jusqu'au canapé pour l'y allonger, et le couvrit d'une couverture, avant d'aller chercher de l'eau froide et une compresse, pour essayer de le maintenir éveiller. Complètement perdue, elle se pencha vers lui pour déposer délicatement son front contre le sien, lâchant dans un souffle :
- Reste avec moi... S'il te plaît, reste avec moi.
Au plus profond d'elle-même, elle ne souhaitait qu'une chose... Qu'il accepte d'exaucer son souhait égoïste.
|
| |
| | Mer 21 Déc - 16:42 | | | | Qu'à t-il bien pu faire pour mériter ce corps si faible ? Il est maigre, ses muscles sont plus légers que des plumes, et son propre cœur, source de vie, lui en veut au moins d'essayer de l'assassiner... Zeyros peinait à terre, comme à l'agonie, entre l'infarctus et l'asphyxie : Son cœur ne voulait plus battre, ses poumons ne voulaient plus se remplir. Suant de souffrances et d'épuisement, il avait l'impression d'être à deux doigts de mourir, et il savait que c'était le cas, il savait qu'à tout instant maintenant ce souffle pouvait être le dernier... Peut-être aurait-ce été meilleur pour lui : Abandonner ce monde misérable où il n'a que douleur, solitude et peur...
Soudainement il se sentit quitter terre, était-il enfin mort ? Commençait-il à s'élever vers un autre genre d'existence ? Non...tristement non il respirait encore, il le sentait dans sa douloureuse poitrine...mais ce n'était pas un rêve dû à l'étouffement, mais bien quelqu'un qui se mettait à le porter. Cette révélation le ramena enfin à la réalité, et le pauvre homme parvint à entrouvrir les yeux alors qu'il se sentait s'allonger sur un canapé. Un flou...rien que du flou lumineux...ses oreilles sifflaient, bourdonnaient, sa tête lui semblait lourde et dévastée, ses yeux ne voyaient rien de plus que des couleurs dispersées...c'est pas cool d'agoniser... Une nouvelle forme passa un instant devant ses yeux, et il sentit quelque chose le couvrir...une couverture ? Qui donc pouvait prendre soin de lui ainsi..? Qui donc semblait enfin le voir..?
Une silhouette encadrée d'un beau rouge s'approcha, il la reconnaissait...c'était elle, ou plutôt : Hel, la fille qu'il avait rencontré un peu plus tôt dans la rue, pourquoi s'occupait-elle d'une larve aussi pitoyable que lui ? Et pourquoi se sentait-il si bien malgré sa lente agonie..?
- Reste avec moi... S'il te plaît, reste avec moi.
Comment pouvait-elle souhaiter qu'il reste ? Il n'était...qu'un faible, un insecte ridicule et lamentable, tout juste bon à se faire martyriser mais...mais il ne voulait pas partir...quoiqu'il arrive il ne voulait plus...peu importe ce qu'elle lui ferait ensuite, peu importe ce qu'elle exigerait pour cet instant de tendresse, Zeyros ne voulait pas perdre la seule personne qui ait eu un peu de douceur pour lui... Le pauvre humain referma lentement les yeux, à regrets, il voulait la regarder mais se sentait trop faible, il était trop épuisé, trop minable pour pouvoir la contempler... Il ne put que murmurer un :
"Je...ne partirais...pas..."
Lentement il sombra dans un profond sommeil, mais étrangement il n'était pas en train de souhaiter ne jamais se réveiller, bien au contraire il venait secrètement d'implorer tous les dieux qui pouvaient l'entendre de lui accorder encore du temps, il voulait revoir Nifhleim... Mais dans son sommeil, il se détendit doucement, peu à peu il respira à nouveau normalement, et son horrible agonie se changea au fil du temps en paisible sieste...
|
| |
| | Ven 23 Déc - 21:21 | | | | De longues minutes s'écoulaient, les unes après les autres, et toujours aucun changement. Hel se demandait si c'était bien normal, tout ça, et savait de moins en moins ce qu'il convenait de faire. N'ayant cependant pas de meilleure option, elle s'était mise à lui éponger le front, à l'aide du bout de tissu et de l'eau ramenés auparavant. C'était fort peu, soit... Mais elle était totalement perdue, elle ne voyait pas mieux à faire. Et comment l'en blâmer ? Son truc, à elle, c'est tuer. Egorger, éventrer, écorcher, écarteler, bref, massacrer. Les soins, franchement, c'est pas sa tasse de thé. Même lorsqu'elle-même se retrouve blessée, figurez-vous qu'elle ne trouve pas mieux que de laisser ça cicatriser tout seul. Oui oui, même lorsqu'il s'agit d'une plaie aussi large que la papatte de Ragnarök, elle laisse ça comme ça. D'ailleurs, la jolie cicatrice qui se situe dans son dos en est un bel exemple. Si notre Démone avait accepté de se soigner, elle n'en serait pas si marquée, aujourd'hui. Mais que voulez-vous, on est têtu ou on ne l'est pas. Bref !
Lorsque Zeyros rouvrit les yeux, Hel se sentit aller mieux, elle aussi. Visiblement, ça allait s'arranger. Ou du moins l'espérait-elle. Puis ses paupières se fermèrent à nouveau, et il murmura quelque chose. A ces mots, Nifhlheim esquissa un imperceptible sourire, et se pencha une nouvelle fois pour l'embrasser sur la tempe. Puis elle se redressa, et remit la couverture un peu mieux, sans se départir de son sourire.
*... Hel, bougre d'abrutie ! Tu t'es amourachée d'un Humain !*
*Et qu'est-ce que j'y peux, moi ?...*
*Tue-le ! Débarrasses-t-en avant qu'il ne te cause des ennuis !*
*Non ! Et je t'interdis de l'approcher, tu m'entends, Ragnarök ?*
Le chien des Enfers se mit à grogner imperceptiblement, contrarié et frustré. Après tout, c'était à elle de voir, c'était elle, la maîtresse... D'ailleurs, cette dernière avait bien vite reportée son attention et ses fines prunelles d'un bleu glacé sur Zeyros, veillant sur lui dans son sommeil.
|
| |
| | Sam 24 Déc - 14:07 | | | | Zeyros n'aimait pas dormir. Son sommeil n'était pas réparateur, il n'était que source de cauchemars et d'horreurs du passé : Quand il fermait les yeux il se revoyait, petit enfant malingre et maltraité, puis revivait chacune de ses peurs, la folie obscène de sa sœur, chaque nuit était pour lui toute une vie de souffrance qui défilait derrière ses paupières... S'il ne s'était jamais donné la mort, c'est car il juge que son enfance triste lui donne le droit de réclamer maintenant une vie libre et heureuse, mais aussi et surtout car il craint d'être à jamais pris dans ses rêves. On parle toujours du sommeil éternel, rien ne serait pire pour lui que de revivre ça jusqu'à la fin des temps...
Sa maladie s'était rendormie en même temps que son esprit, pourtant le jeune homme connut encore une fois un repos agité, animé de violences et de peurs, le couvrant de sueur alors qu'il tentait vainement de se débarrasser de ces fantômes étouffants. Durant des heures il dut redevenir esclave, obéir sous les coups pour en limiter le nombre, devoir se plier aux pires exigences... Durant des heures il les revit tous, les uns après les autres : Ses "parents" aussi immondes que monstrueux, sa demi-sœur aussi perverse que brutale, et enfin les gueules des chiens qui furent ses traqueurs depuis des années, ces crocs suintant de bave qui lui couraient après avec vélocité...
Mais cauchemar parmi les cauchemar, les voilà qui s'amassent tous devant lui, petit garçon terrifié et sans défense, il voit ses "géniteurs" brandir déjà moult ustensiles pour le battre, sa sœur se dévêtir en parant ses lèvres d'un sourire très clair, et ces innombrables babines qui se découpent dans la pénombre, ces mille bouches affamées dotées d'une armée de dents prêtes à le découper, tous s'entassent et s'approchent, il ne veut pas, il a peur. Il voudrait simplement qu'on le laisse tranquille...il n'a rien fait...
Soudainement ils semblent ralentir, lentement se mouvent tels des statues, et commencent à s'éclaircir et peu à peu deviennent transparents, perdant en consistance à chaque instant qui passe pour finalement disparaître comme des esprits balayés par un coup de vent. Mais un nouveau pas s'annonce dans la nuit, et une silhouette se dévoile. Mais ce n'est pas une lumière qui éclaire l'inconnue, mais les ténèbres qui s'en écartent au fil de sa marche, elle est comme une lumière qui chasse peu à peu ses tourments de sa présence. Maintenant il peut la voir, contempler ses beaux cheveux rouges, reconnaître ses avant-bras noirs. Il l'appelle.
"Hel..."
Lentement Zeyros rouvre les yeux, cela fait plusieurs heures que l'épuisement l'avait emporté, mais il n'a plus envie de vivre dans l'ombre. Non, il veut rester près de l'étoile qui vient d'éparpiller les fantômes qui le hantent, ses yeux bleus regardent autour de lui : Il ne connait pas ce lieu, mais il sait où il est, et n'a pas envie de partir... Son seul souhait est de rester auprès de sa Lumière, cette belle lumière à la crinière écarlate... Ses pupilles la cherchaient comme un papillon cherche une flamme...
"Où es-tu Hel..? J'ai besoin de toi..."
|
| |
| | Lun 2 Jan - 11:17 | | | | [H.S : Attention, Hel a les cheveux roses, pas rouges ! xD]
Ce serait si simple… Un simple coup de mâchoire, et on parlerait plus. Oh, bien sûr elle lui en voudrait, mais pas bien longtemps. Entre eux, c’était une longue histoire d’amitié et de confiance commune, alors elle ne pourrait pas lui faire la tête indéfiniment. Voilà à quoi pensait Ragnarök, assis devant cet Humain qui semblait avoir le don étrange d’adoucir significativement sa maîtresse. Ses trois truffes le touchaient presque. Curieux, il l’était assurément. Cependant, lui qui était continuellement travaillé par une faim perpétuelle et insatiable, se faisait de plus en plus violence pour se retenir de planter ses crocs dans sa chair tendre. Il est si aisé de donner la mort… Et ce serait rendre service à Nifhlheim, à tout bien réfléchir. Ce… Cette chose n’allait lui attirer que des ennuis. Néanmoins… Elle lui avait donné un ordre clair. Et il ne pouvait pas se permettre d’y désobéir. C’est pourquoi, avec un imperceptible grondement de frustration, il s’écarta tout en songeant :
*Tu as de la chance, l’Humain… Remercie les dieux que je sois si obéissant et dévoué à ma maîtresse… Sans quoi je t’aurais broyé la gorge sans la moindre hésitation.*
Le chien des Enfers retourna se coucher à sa place, guettant le retour de Hel. Cette dernière s’était juste absentée le temps d’aller chercher grignoter quelque chose dans la cuisine, voisine à la salle à vivre. Alors qu’elle rangeait le pain dans un torchon afin d’éviter qu’il ne sèche trop, ses oreilles taillées en pointe tiquèrent légèrement. Il était réveillé. Et il l’appelait, si son ouïe ne la trompait pas. La Démone retourna dans le salon, et vint s’asseoir sur le canapé, près du jeune homme qui revenait peu à peu à lui. Un imperceptible sourire aux lèvres, elle posa une main sur sa joue, se penchant vers lui pour souffler :
- Je suis là, Zeyros. Ne t’inquiète pas, je ne compte pas t’abandonner. Est-ce que ça va mieux ?
Comportement très atypique, de la part d’un être né sur les terres de Zelphos. Faire preuve de tant d’attention et de douceur était loin d’être coutumier, chez elle. Et Nifhlheim se demandait si ce qu’elle faisait était bien une bonne idée… Si jamais Aile Ténébreuse venait à apprendre ça, comment réagirait-il ?... Il faut avouer que l’un de ses Conseillers Noirs qui s’amourache d’un Humain… C’est un peu déstabilisant. Et Hel était la première qui ne savait plus trop où elle en était.
|
| |
| | Dim 8 Jan - 12:52 | | | | La voilà...elle était là, elle était encore là, et ne le frappait pas, l'humiliait pas, elle elle était gentille... Zeyros cligna doucement des yeux quand elle lui posa une main sur la joue, Hel lui dit qu'elle ne compter pas l'abandonner et lui demanda comment il allait. Un léger sourire étira les traits encore fatigué du jeune homme, enfin il y avait quelqu'un en qui il pouvait avoir confiance, enfin il avait rencontré une femme qu'il pourrait aimer... Lentement il remonta sa faible main pour prendre doucement celle de cette si belle et si douce femme...il la regardait avec une certaine fragilité alors qu'il tentait de comprendre, d'analyser, de réaliser...
Elle l'avait vu sous son jour dragueur mais ne l'avait pas repoussé, puis il avait commencé à s'éprendre d'elle tant elle était différente des autres, et ensuite il s'était effondré à ses pieds. Pourtant aucun mal ne lui fut fait, on ne se moqua pas, ne l'ignora pas, pas plus qu'on ne l'acheva. Bien au contraire la belle femme prenait même soin de lui. Ça semblait si irréel...il avait enfin trouvé quelqu'un avec qui rester, et en prime elle était d'une beauté... Ses lèvres s'étirèrent un peu plus alors qu'il commençait à retrouver peu à peu ses sensations, passer à coté de la mort c'est comme bousculer un bœuf qui charge : C'est pas bon pour la santé.. Mais il avait encore un truc dont il voulait s'assurer, le dernier critère....
"Hel...est-ce que...je pourrais rester ici..?"
Il n'en pouvait plus de tous ses voyages, de marcher pour vivre, de mentir pour chasser cette envie de suicide, de chercher désespérément ce qu'il venait de trouver. Zeyros voulait simplement un foyer et un peu d'amour, pas errer jusqu'à la mort...ce qui arriverait très vite avec ce faible corps, et surtout si elle lui refuse cette dernière volonté... Le pauvre homme était fatigué...si fatigué d'être seul, exclu du monde. Il voulait juste...ce qu'il espérait avoir enfin trouvé...
|
| |
| | Mar 10 Jan - 14:24 | | | | Un imperceptible sourire sur ses lèvres rosées, Hel laissa le jeune homme lui prendre la main, sans lui opposer la moindre résistance. Quelque part, c'était plus fort qu'elle. Impossible de lutter. C'était comme être emporté par le courant d'un torrent. Comment aurait-elle pu y résister ?... Elle avait envie de veiller sur lui, de le protéger. Et ce malgré ce qu'elle était. Pendant un instant, la Démone se demanda si c'était dû à l'enfant qu'elle portait. Soudain un peu inquiète -c'est que c'est perturbant de changer à ce point en si peu de temps- elle posa sa main libre sur son ventre, le toisant pendant un long moment, un peu comme on regarde quelque chose qui s'apprête à nous sauter à la figure.
Alors qu'elle était plongée dans ses réflexions, Zeyros avait les siennes, et c'est sa voix qui la ramena à la réalité. ... Avait-elle bien entendu ? Là, ce n'était plus de l'anxiété que ressentait Nifhlheim, mais carrément de la peur. S'il pouvait rester ? Mais... Elle était Conseiller Noir ! Cette maison était la sienne, soit, mais il arrivait que certaines réunions s'y tiennent. Enfin, juste pour les moins informelles, presque celles officieuses, à vrai dire. Mais tout de même ! Ce serait de la folie pure de laisser un Humain vivre sous son toit ! En gros, cela reviendrait à mettre un steak bien saignant juste devant le nez d'un lion. C'était dangereux non seulement pour lui, mais aussi pour elle. Que dirait son Roi, en apprenant qu'elle hébergeait un Homme ?... Rien de bon, ça, c'est sûr.
Et ça... Ragnarök le savait. Il ne le savait même que trop bien. C'est pourquoi il s'était levé d'un bond, et aboyait furieusement après le jeune homme. Heureusement pour lui, Hel intervint rapidement, le calmant de sa voix seule :
- Silence, idiot ! Puis, reportant son attention sur l'Humain. Zeyros... Je suis Conseiller Noir, je suppose que tu sais ce que ça veut dire. Je ne suis pas sûre que vivre sous mon toit soit l'idéal pour toi... J'ai envie que tu restes, ne te méprends pas. Je ne voudrais même que ça, mais c'est dangereux. Enfin... Si tu es disposé à prendre le risque... Evidemment que tu peux rester.
*ça y est, tu as pété les plombs. Franchement, je suis moi-même étonné que ça ne soit pas arrivé avant. Mais j'imaginais que tu ferais autre chose. Comme, par exemple, sauter sur Aile Ténébreuse pour essayer de coucher avec. Mais recueillir un petit Humain perdu et le couver de la sorte, ça non. Je n'y ai jamais pensé.*
*Ragnarök, la ferme. Je crois... Que je suis amoureuse.*
*C'est évident.*
*Je n'y suis pour rien !... Laisse-le moi. Je ne t'ai jamais rien demandé, Ragnarök. Alors, laisse-le moi.*
*... Très bien. Mais ne t'attends pas à me voir le protéger comme je te protège toi. Ce serait trop m'en demander.*
*Je sais.*
Le chien des Enfers retourna donc se coucher dans son coin, non sans ronchonner au passage, décidément peu satisfait de la situation. De son côté, la Démone était déjà retournée à Zeyros, le toisant avec un pâle sourire qu'elle voulait rassurant. Non, elle ne l'abandonnerait pas. Ni maintenant, ni jamais.
|
| |
| | Dim 15 Jan - 13:34 | | | | Zeyros continuait à contempler cette somptueuse dame aux cheveux roses en tâchant de retrouver lentement toutes ses pensées, il était encore sonné de sa perte de connaissance... Le gros chien tricéphale se leva soudainement et lui aboya dessus, ce qui le fit se redresser un peu par réflexe : Il n'aimait pas les chiens, surtout depuis qu'on en balançait à ses trousses pour le tuer, et encore moins quand ils étaient au moins aussi grands que lui ! Heureusement Niflheim le calma rapidement d'un seul ordre, ce qui fit retomber la tension de l'humain qui retourna s'allonger sur le canapé. C'était si bon d'avoir un truc qu'on puisse enfin nommer lit... Sa "protectrice" lui parla, annonçant qu'elle était conseiller noir, il en avait entendu parler quelques fois et si sa mémoire encore un peu secouée ne lui jouait pas de tours s'était un proche d'Aile Ténébreuse. Le jeune homme sentit son cœur se serrer lorsqu'elle dit qu'il serait sans doute préférable qu'il ne s'attarde pas, cruel étau qui lâcha prise quand elle ajouta qu'elle voudrait qu'il reste, et le calme le reprit quand elle termina en lui donnant la permission de rester s'il le voulait... Cela le fit rire...doucement, puis de plus en plus, un rire vide de joie, l'éclat d'un désespéré. Se calmant aussi lentement qu'il ne s'était emporté, Zeyros regarda sa sauveuse...ses yeux bleus semblaient porter toute la peine du monde au fond des océans de tristesse qu'ils étaient :
"Hel...tu pourrais bien être Aile Ténébreuse toi-même que je partirais pas..."
Le faible épéiste leva doucement la main pour caresser la joue de la belle femme qui se tenait au-dessus de lui, réfléchissant. Il ne manquait pas de raisons pour rester, et il se fichait bien d'être en danger s'il restait ici. La seule chose qui l'embêtait désormais avec cette révélation c'est que le "chef" de son hôte aux cheveux roses, c'est qu'elle était maintenant elle-même menacée... Mourir, il s'en fichait bien s'il pouvait rester avec elle, mais que elle soit en danger à cause de lui, ça, impossible de l'accepter. Mais la solution était simple, déjà toute trouvée, à voir maintenant si elle était efficace ou pas, mais elle valait le coup d'être tentée si l'occasion se présente...
"Si je dois vivre au péril de ma vie...je veux que ce soit à tes cotés..."
Son esprit lui revenait, pourquoi partirait-il ? Dehors, il est seul, abandonné, exilé, pourchassé, exécuté... Dehors il a froid, il a faim, il tremble de peur et de faiblesse, redoutant à chaque instant que son cœur ne le lâche ou qu'un chien ne lui bondisse à la gorge. Pourquoi retournerait-il dans ce monde qui ne veut pas de lui ? Pourquoi le ferait-il alors qu'une belle flamme rosée vient de lui permettre de rester près d'elle ? Quel intérêt a-t-il à se jeter au milieu des fauves alors qu'il peut se réchauffer auprès d'une magnifique femme ? Son choix est fait, il restera...
|
| |
| | Jeu 26 Jan - 11:54 | | | | Zeyros s'était mis à... Rire. Parmi toutes les réactions qu'elle avait envisagé, celle-ci ne faisait pas partie de ses conjonctures. Rire... Pourquoi ? Et puis, ce rire sans joie ne la rassurait pas vraiment. Que diable se passait-il dans la tête de cet Humain ? Quand il se calma enfin, tout ce qu'il sembla capable de faire était de regarder Hel dans les yeux, d'un air de chien battu... Ce qui la fit fondre. Et encore une réaction qu'elle ne comprenait pas, une ! Est-ce que cela allait avoir une fin ?!...
"Hel...tu pourrais bien être Aile Ténébreuse toi-même que je partirais pas..."
Puis il porta lentement une main sur sa joue pour la caresser doucement, comme perdu dans ses propres réflexions. La Démone ferma les yeux, toute à ses propres interrogations. Ces derniers temps, il y avait beaucoup de choses qui changeaient pour elle. Sa grossesse, la rencontre avec ce jeune Humain... Il y avait là largement matière à devenir folle. Très honnêtement, elle ne comprenait plus grand chose à la situation. Pourtant, ce qu'elle comprenait très bien en revanche, c'est qu'elle l'aimait. Autant qu'un être natif de Zelphos le peut.
"Si je dois vivre au péril de ma vie...je veux que ce soit à tes cotés..."
Nifhlheim rouvrit les yeux pour le toiser avec douceur, un léger sourire étirant ses lèvres rosées. Voilà qui était dit. Les choses se trouvaient fixées, à présent. Ils resteraient donc ensemble pour le meilleur et pour le pire, quoiqu'il puisse advenir.
C'est avec un imperceptible soupir qu'elle se pencha pour venir se blottir contre lui, calant sa tempe dans le creux de son épaule. Là, elle se sentait bien... Cependant, un léger minuscule tout petit détail lui revint, lui faisant perdre son sourire.
- ... Zeyros... Il vaut mieux que je te le dise maintenant, avant que tu ne t'en rendes compte toi-même... Je suis enceinte. D'un Démon, évidemment.
|
| |
| | Dim 29 Jan - 14:46 | | | | Zeyros regarda celle qui venait probablement de devenir sa future compagne l'écouter, fermer les yeux un instant...puis les rouvrir en affichant un délicieux sourire sur ses belles lèvres. Par tous les dieux qu'elle est magnifique...même s'il devait mourir maintenant, terrassé par un mauvais sort ou son cœur fragile il pourrait au moins dire qu'il a connu la plus splendide des créatures avant de périr...son seul regret sera de n'avoir pu passer plus de temps avec elle. Son corps se crispa un instant lorsque la belle démone vient se blottir contre lui, cette intimité soudaine lui rappela une brève seconde sa terrible sœur...mais l'image de son bourreau disparut rapidement pour laisser place à celle de cette femme aux cheveux roses, enfin la peur et la douleur daignaient à le laisser, enfin il pouvait apprendre l'espoir et l'amour. Son cœur si faible battait à présent avec une force nouvelle, qu'il devait et offrait à sa sauveuse. Elle lui avait être une démone, mais est-ce que cette vigueur soudaine venait d'elle ?
Alors qu'il laissait le temps s'étirer doucement, humant le doux parfum de la chevelure de son aimée, profitant pour la première fois avec délice d'un contact "humain", il aurait voulu que le monde s'arrête de tourner, ne serait-ce qu'une seconde, pour profiter de ce moment un peu plus longtemps encore... Mais la sublime femme aux reflets de rose se remit à parler, les oreilles du jeune homme se mirent à engloutir ses paroles avec passion...et ce fut le choc.
- ... Zeyros... Il vaut mieux que je te le dise maintenant, avant que tu ne t'en rendes compte toi-même... Je suis enceinte. D'un Démon, évidemment.
Son premier réflexe fut de cligner plusieurs fois des yeux, tâchant de digérer cette soudaine information des plus stupéfiantes. Enceinte. Il venait de tomber amoureux d'une démone enceinte. Démone qui en plus venait de l'autoriser à vivre ici, avec elle...et elle ne parait pas dénuée de sentiments envers lui... Aussi touché par sa sincérité, que par sa beauté, amour, ou bouleversé par cette nouvelle, son cerveau mit du temps à se remettre en marche. Et la première chose qu'il trouva à faire, c'est de dire une ânerie :
"Je n'ai même pas eu le temps de faire ma demande en mariage que me voici déjà père..."
Jouer constamment une façade ridicule pour cacher un cœur complétement détruit laisse des marques, des réflexes, et lorsque celui se remet, le moindre choc provoque des réactions désordonnées... Secouant un peu la tête, Zeyros se concentra : C'était une information extrêmement importante et elle craignait probablement que cela n'affecte ce qu'il ressentait pour elle, il fallait la soutenir et l'encourager, pas faire l'idiot :
"C'est un bonheur immense Hel."
Doucement, l'Humain laissa sa main remonter pour la passer doucement dans ses longs cheveux roses, en éprouvant avec une lenteur admirative la texture, et lui accorda un petit sourire, un vrai sourire. Venu du fond du cœur uniquement pour elle.
"Je...voudrais l'élever avec toi...si tu veux bien."
Hanté depuis si longtemps par le désespoir et la peur, Zeyros avait perdu toute foi en quoique ce soit, l'arrivée soudaine dans sa vie de malheur d'Hel, puis maintenant de ce futur enfant le chamboulait tellement qu'il ne parvenait pas à aligner correctement ses pensées. Il sut au déroulement de ces fils d'esprits que ce bambin était une chance pour lui de vivre une vie normale auprès d'une belle femme et d'avoir enfin... ...Une famille...
|
| |
| | Lun 13 Fév - 10:04 | | | | "Je n'ai même pas eu le temps de faire ma demande en mariage que me voici déjà père..."
... Euh, pause, là ! Demande en mariage ? Le petit coeur noire de la Démone se mit à battre frénétiquement. Au plus profond d'elle, elle espérait que ce n'était qu'une blague, parce que pour le moment, elle ne se sentait pas prête du tout à se marier ! Eh, il ne faut pas pousser mémé dans les orties, hein... Pour Hel, c'était déjà bien beau qu'elle sache enfin ce que signifie aimer quelqu'un -qui ne soit pas un mâtin tricéphale aussi aimable qu'un sanglier atteint de pneumonie- alors de là à parler de mariage !... Par les Enfers, il y avait un véritable fossé ! Heureusement, il sembla redevenir un peu plus sérieux, et se mit à lui caresser les cheveux, tout en essayant visiblement de la rassurer.
Un soupir échappa à Nifhlheim. Le fait qu'elle soit enceinte -d'un Démon de surcroît- ne le gênait pas. Plus encore, il voulait l'élever avec elle. Evidemment, c'était là une nouvelle qui eut le don d'étonner la Démone. Eduquer un petit Démon n'est jamais simple... Et pour un Humain, ça peut même s'avérer dangereux. D'autant plus si le petit prenait les principaux traits de caractère de sa génitrice. Cependant... Avec un peu de chance, il serait aussi flemmard que son père. Et là, Zeyros ne risquait absolument rien.
Enfin... A présent il y avait des mots que Hel brûlait de dire. Mais ils semblaient rester obstinément bloqués dans sa gorge. Pourtant, ce n'était pas l'envie qui manquait, ça non... ! Mais c'était plutôt dur à dire tout de même. Après tout, malgré ses interminables siècles d'existence, elle ne les avait jamais dit à quiconque... Les avait-elle jamais prononcés, ces mots ?... Pas à sa connaissance. Entêtée comme elle l'était, la Démone se redressa en chassant ce constat de son esprit. Puis elle se pencha pour déposer un léger baiser sur les lèvres de son Humain, et se leva pour aller vers la cuisine.
- Tu as faim ? Je n'ai pas grand chose, mais ça devrait aller. Attends que je réfléchisse... J'ai du pain, de la viande séchée, quelques bouts de fromage... Et je crois qu'il me reste un bout de gâteau.
Eh oui, notre Démone était une gourmande qui ne se refusait pas les plaisirs d'une bonne pâtisserie, de temps à autre. Ragnarök l'aidait parfois à terminer, d'ailleurs.
|
| |
| | | | | |
Sujets similaires | |
|
| |
|