Terra Mystica

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 Folle galopade aérienne

 
Folle galopade aérienne Sand-g10Mer 22 Juil - 17:45
http://www.terramysticarpg.com/t7391-trois-petites-notes-de-musi
Citation :
Te voila dans de beaux draps. Ton dernier larcin ne fut pas aussi furtif que tu l'espérais et la garde est maintenant à tes trousses. Il faut donc te cacher en attendant qu'ils se lassent de te chercher. Heureusement, Psos arrive à point nommé pour mettre à bas tous tes efforts de discrétion par son babillage incessant.


Le vent d'hiver éternel soufflait doucement dans les rues du village. Tout semblait calme, paisible. Le givre formait une fine pellicule de givre sur la moindre parcelle de terrain à découvert. Le temps lui même semblait figé dans une seconde infinie.
Et dans ce silence de plomb un bruit déchirait doucement l'atmosphère glaciale.
C'était mon souffle, et il était un peu court. Une raison des plus simple l'expliquait, celle ce si trouvant dans ma main je ne put m'empêcher d'y jeter un coup d'oeil. Un superbe bracelet. De l'or, ciselé de fils d'argent et sertit de grenats. Une superbe création, avec ça je gagnerai de quoi vivre pendant une année entière. Ou non, je l'ajouterai plutôt à l'une de mes cachettes, le jour où je revendrai l'ensemble de mes vols je serai riche !

Voilà, c'est ainsi que je trouvais mes bonnes idées. Enfin bonnes… Je crois que le terme est mal choisit. Si l'idée avait été bonne je ne me serais pas retrouvé agenouillée dans une ruelle à récupérer mon souffle, le museau giflé par les flocons. En fait l'idée n'était peut être pas la cause de mon malheur, mais le fait que la grosse truie à qui je l'avait dérobé s'en soit rendu compte si.
Voilà pourquoi je courrais depuis un bon moment dans les rues désertées par le peuple. A trois heures du matin cela n'a rien de bien étonnant en même temps, mais tout de même, quelques personnes vagabondant négligemment m'auraient bien servit.
Au moins les rues étaient elles aussi désertes de gardes que de passants pour le moment. Ça je dois admettre que ça me plaisais bien. Des heures déjà que je tentais de leur échapper, je ne comptais même plus les passages de torche et les pas au tintement d'acier des chausses heurtant le pavé verglacé.
D'ailleurs… Il semblait qu'un garde se rapproche à nouveau. A non, des gardes. Je me ramassais alors, aux aguets tandis qu'une lueur vacillante teinté de son jaune hésitant le passage hors de ma cachette. De loin j'entendis vaguement quelques ordres. Ils allaient se séparer pour essayer de me tendre un piège. Que chacun garde une rue pendant que l'un d'entre eux me débusquait. Que c'est mignon, si seulement ils savaient combien je suis agile.

Bref, il me fallait maintenant me préparer à déguerpir au plus vite. Le garde commençait à se rapprocher, le halo de la flamme me le signalait à cinq mètres. Faire en sorte que cette fois ci ils soient incapables de me retrouver. Le coeur de la ville serait un bon endroit si je parvenais à l'atteindre sans me faire repérer. Jusque là ma fuite se dirigeait uniquement vers l'enceinte extérieure. Si personne ne me voyait rallier le centre je n'aurai plus qu'à me trouver une bonne cheminée bien chaude sur un toit pas trop visible et je passerai une nuit désagréable, mais au moins je ne finirai pas en prison.
Je pouvais maintenant entendre le crépitement douceâtre de l'huile qui se consume, les petites gouttelettes crées par le mouvement de leur cage s'enflammant. Le meilleur moyen serait de passer par les toits. Plus qu'un pas et il passerait devant moi. Si je faisais ça ils ne sauraient pas dans quelle direction j'étais parti, il y aurait un risque pour que la surveillance de zones plus internes soient rehaussée. Maudite noble répugnante, c'était à cause d'elle que j'avais une armée aux trousses.

Le garde passa devant moi, regardant trop lentement sur le côté il n'eut pas le temps de se préparer quand je surgit devant lui. Une main en avant il aurait put croire que je voulais lui attraper le visage si je n'avais pas crié « BRÛLE !!! » tout en usant de mes illusion pour lui faire croire que ma main s'immolait. Il eut un rapide mouvement de recule et tenta de se protéger le visage. Parfait, sa lanterne se fracassa au sol après que mon poing se soit abattu sur son poignet. Il était désormais dans le noir, les étoiles étant absente cette nuit il ne pouvait pas compter sur sa misérable vision d'humain encore éblouit par les flammes pour me repérer.
Il me suffit alors de me saisir de mon bâton pour lui en asséner un coup derrière les genoux et le faire ployé. Déséquilibré, aveuglé et toujours abasourdit il n'eut pas le temps de regarder dans quelle direction ma forme sombre disparaissait. Parfaitement ce qu'il me fallait, usant des sons que notre rapide combat avait produit je développais un bruit de pas rapide qui s'éloignait vers l'extérieur de la ville et me glissais dans un même temps contre l'un des murs frais des bâtisses alentours.
Un bon, quelques placements de pattes agiles, et j'arrivais sur les toits avec la discrétion d'un fantôme.
Voilà qui était une affaire rondement menée.

Satisfaite je ne perdis pas plus de temps pour m'enfuir d'un pas leste sur les tuiles. Tout se passait bien. Dans mon dos les cris de ralliement de la sentinelle faisaient se mouvoir les flambeaux et lanternes qui ponctuaient la ville de petits cercles jaunes.
Tout aurait finit pour le mieux à ce moment là si Psos n'avait pas décider d'y apporter son grain de sel.

Surgissant du même néant que celui d'où provenait sa réflexion inexistante il apparut soudainement devant moi.

-Vent et poussière Suif ! Comment vas-tu ?!

La première réponse qui me traversa l'esprit fut
-Actuellement bien.
La deuxième
-Là tout de suite, je chute.
Et la troisième, celle que je lui réservait finalement
-Blouargl !
Un son des plus distingué pour une dame de ma classe lorsqu'elle heurte le sol en tombant d'un toit.

Me relevant péniblement, un bras endoloris au possible et une épaule qui souffrirait certainement d'une superbe contusion pour un moment je clopinais aussi furtivement que possible jusqu'au coin sombre le plus proche.

-Je t'ai connue plus éloquente. Ou alors c'est que je n'ai pas compris. Blouargl est un mot d'une nouvelle langue que tu as appris ?
-Ça ne fait que deux jours que je ne t’ai pas vu. Tu m'expliques comment j'apprends une langue en si peu de temps crétin.
-Tu as parfois des élans d'intelligence dont je ne te soupçonnais pas capable avant de les constater tu sais.
-Oh merci, c'est trop aimable.
-Non non, c'est normal, je pensais ce que j'ai...

Un pas précipité se faisant entendre je m'empressais de tenter de le faire taire.

-Chht… Tais toi.
-Bha pourquoi ?
-La ferme c'est tout !
-Non je n'ai pas envie. Oh regarde un garde !

Et avant que j'ai put faire quoi que ce soit, de toute façon ce n'était pas comme si je pouvais le retenir, il était sortit du renfoncement dans lequel nous nous dissimulions.

-Dit tu devrais venir voir ça, il a l'air perdu, peut être qu'il cherche quelque chose. Ce n'est pas toi qui dit qu'il faut toujours rendre service parce qu'on peut en réclamer après ?
-Mais la ferme, par pitié, tais toi et reviens ici.

Trop tard, la sentinelle qui n'était pourtant que de passage les avait repérer. Il faut dire qu'un truc qui vole et parle, à un mur qui plus est, ça dérange. De fait il ne fallut pas longtemps pour que le pas de course se rapproche, m'obligeant à trouver une nouvelle échappatoire.
Filant de ma cachette comme un carreau part de son arbalète je couru au bâtiment juste en face de moi dans la rue. Une exclamation dans mon dos me signala que le garde alertait ses confrères, puis il y eut un rire.
Je bondis aussi rapidement que possible contre le bout des poutres qui dépassait de quelques centimètres du reste du mur. M'aidant de ma vitesse il ne fut pas difficile de grimper sur le petit balcon qui me surplombait puis de prendre appuis sur la rambarde pour m'envoler à nouveau vers les toitures. Evidemment Psos me suivit, rigolant encore il se mit à hauteur de mon museau et me révéla dans un gloussement la raison de son hilarité.

-L'humain dans la rue, il a voulu te suivre et il s'est vautré. Tu aurais vu ça, à croire qu'il n'a jamais sut marché.
Puis il sembla réaliser que la situation dans la quelle je me trouvais, bondissant de toitures en toitures en essayant d'échapper aux lumière qui tissaient peu à peu une nasse inextricable sur mon passage.
-Au fait, je me trompe ou tu as encore des ennuis.
-Non tu crois? -persiflais-je d'une voix agacée-
-Oui, j'en suis même presque certain. A moins que ce ne sois un nouveau jeu. Tu as fais un pari consistant à malmener le sommeil des gens se trouvant sous ces tuiles ?
-J'aimerai qu'on m'en donne un consistant à te briser le cou.
-Oh tu perdrais à coup sûr.
-Qui sait, les miracles arrivent.
-Je suis justement arrivé à point nommé. Tu m'explique ?
-Non, je veux juste que tu te taise.
-Hmm je vois, soit. ELLE EST ICI !!! LEVEZ LA TÊTE ELLE VA A L'EST PAR LES TOITS !!!

Là j'ai encore faillit rater un pas, fort heureusement mes coussinets ont seulement légèrement glissé sur le verglas. Me ramassant pour m'assurer une meilleure prise et discrétion je décochait un regard assassin au petit être. Dans un même temps la galopade d'un grand nombre de chausses de cuir et de fer se fit entendre dans les rues alentours.

-Tu sais que je te hais ?
-Non mais maintenant que je suis au courant je suis d'autant plus ravis de ce que je viens de faire.
-Mais… pourquoi ?!
-Parce que je veux une réponse.
-J'ai volé quelques chose, tu es content ?
-Non pourquoi serais-je content que tu voles quoi que ce soit ? Ça ne m'apporte rien à moi.
-Passons, la garde me poursuit maintenant, alors tu te tais et tu me laisse me fondre dans la nuit !
-Hmm…
-Ne me dit pas que tu vas recommencer.
-Tu as regardé dans quelle direction ils vont au moins ?

Surprise je ne put m'empêcher de jeter un coup d'oeil aux alentours, à part une ou deux lueurs tremblotant dans le vent, portées par des gardes qui restaient en arrière au cas où, il n'y avait plus personne. Je me passais alors machinalement une main sur le côté du museau, cherchant à comprendre pourquoi plus personne ne poursuivait dans ma direction.

-J'ai dit que tu allais à l'Est, c'est faux, depuis le début tu te diriges en désaxé vers le nord.

Il n'était donc pas si infernal que ça au final… Enfin si quand même, c'était une atroce petite chose horripilante qui n'allait certainement pas cesser de massacrer tous mes efforts pour passer une paisible. Néanmoins, il venait de me sauver la mise.

-Ne me regarde pas avec cet air stupide. La Suif que je connais aurait déjà dut déguerpir après s'être cachée quelques secondes pour que les idiots partent sur la mauvaise piste.
-Je suis juste surprise, je pensais que tu n'étais qu'une sorte de nuisible infernal mais tu as peut être bien des qualité.
-Je sais je sais je suis merveilleux, et maintenant si on y allait que tu me racontes un peu tout ce que j'ai manqué ? Je suis certain que tu as croisé la mort au moins cinq fois durant mon absences.
-Sept en fait, enfin ça dépend du point de vu.

Et sur ce je n'eut plus qu'à continuer ma route par les airs, bondissant silencieusement d'un toit à l'autre jusqu'à ce que je me trouve une sorte de minuscule terrasse formée par la rencontre de trois charpentes. Ici le vent ne pouvais pas trop me nuire et les je ressentais encore assez bien la chaleur de la maisonnée sous moi. Persuadée de ne pas pouvoir trouver mieux pour la nuit, les auberges m'étant de toute façon interdites pour le moment, descendre serait du suicide, je me décidais à rester là et commençais le récit de mes dernières aventures à Psos. Lequel ne tarit pas de ronronnements amusés et de commentaires désobligeant, pour changer… Saloperie de compagnon !

Atyl Syrond

Atyl Syrond




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