Un guerrier sauvage et féroce, sans pitié ni fierté, c'est ce qu'il est.
Histoire Korqaï est néé dans un clan de Sondag, qui comme tous ceux de son espèce, vivait dans les Glaces, plus particulièrement dans les Salines. Vivant dans le froid, la neige et surtout dans les montagnes, il s’est endurcis tout au long de sa jeunesse par des jeux, entraînements, travaux, et surtout par un mode de vie assez dur. Cela n’est peut-être pas souvent dit, mais tous les Sondags ne survivent pas dans les premières années de leur vie, et même passé l’adolescence, certains succombent encore suite à des erreurs fatales qu’ils n’ont pu éviter.
Korqaï est encore en un seul morceau, et il le doit en partie à ses parents, mais aussi à sa sœur. Brix, sa sœur ainée, a toujours su veiller sur lui, peut-être car il y avait eut un autre frère avant Korqaï qui n’a pas survécu … Histoire pas très joyeuse, quatre ans avant que Korqaï ne vienne au monde était arrivé un autre noveau-né, Krag. Il était très jeune, Brix devait le surveiller pendant que sa mère s’occupait du diner et que le son père chevauchait son molosse pour faire une ronde autour du village. Le pauvre petit a glissé, et même si sa sœur à pu rattraper sa main à temps, elle n’a pas pu le ramener … Toute la famille en fut attristée, mais au lieu de la blâmer, ils la chérirent encore plus, sachant qu’avoir un enfant était un cadeau précieux.
Quoiqu’il en soit, Korqaï est néé dans une période douce, où la température n’était pas si basse et où les blizzards se faisaient rares. Ses parents, malgré le souvenir de Krag et de la « faute » de Brix, ne prirent pas plus soin de lui que de l’autre enfant. « Trop te choyer serait comme te mettre une écharpe autour du cou : le jour où on te l’enlèverai, tu mourrais. Alors vis sans. » C’est encore ce que leur dit ses parents la dernière fois qu’il leur parla de la manière dont ils l’avaient élevé. Donc élevé à la dur, mais élevé de manière juste, et non sans amour ni affection. Ils l’aimaient peut-être plus que Brix, car c’était une tradition que ce soit l’homme qui représente la famille et qui la glorifie par ses faits. La femme avait beau être aussi forte ou plus forte parfois que l’homme, la tradition restait ainsi. Pourtant, il fallait le dire, s’il y avait eu un prix à décerner à un des enfants, cela aurait été pour Brix.
Brix était une belle femme, forte mais agile et gracieuse, ce qui était rare. Une belle jeune fille rousse, à la peau mate comme tout Sondag qui se respecte, et ses formes commençaient à se dessiner. Elle avait des taches de rousseur, et cela donnait un côté charmant à cette guerrière endurcie et sans pitié. Korqaï lui tenait de sa mère, avec des cheveux plus foncés, d’un brun assez commun pour les hommes de sa tribu, et sans aucune particularité quand il était enfant. Il essayait de se donner un air de grand, en fronçant les sourcils et en serrant la machoire, comme les guerriers du clan, mais cela ne lui donnait qu’un air stupide, mais qui amusait à chaque fois sa sœur.
Dès sa plus tendre enfance, Korqaï reçu un Mondag, avec lequel il devrait établir le lien de symbiose passé un certain âge. Son chien ou Mondag, était blanc comme tous les autres, mais semblait un peu plus chétif et craintif que la majorité des chiens qui tentaient sans cesse de prouver qu’ils pouvaient être le mâle dominant. Chaque Sondag donnait un nom à son Mondag, et Korqaï nomma son chien Sif, qui d’ailleurs était une chienne. Il se rappelait ce qu’avaient l’habitude de dire les membres de sa tribu lorsqu’on parlait de lui et son mondag : « Un maître et un chien de sexe opposé sont faits pour s’entendre, c’est un signe. » Il faut dire que quelques grands Sondags avaient un Mondag du sexe opposé, et cela avait suffi à créer cette rumeur non-fondée.
Alors enfant, sa principale préoccupation était de s’occuper de son chien, de veiller qu’il grandisse bien et qu’ils se rapprochent afin de la symbiose puisse s’accomplir le plus vite possible. Korqaï aimait bien Sif, mais celle-ci était très craintive et le petit n’étant pas toujours très adroit, il la faisait toujours aboyer ou gémir. Personne ne s’en inquiétait car cela pouvait arriver au départ. Le début n’était pas toujours facile … Seule Brix essayait d’aider son frère, elle qui avait déjà tissé une belle amitié avec son chien. « N’approche pas avec les mains dans le dos, ne lui cache rien, sinon elle ne pourra pas te faire confiance.’ » « Essaye de savoir ce que préfère Sif pour lui faire plaisir et ainsi gagner sa faveur plus rapidement. »
Bref, même si ce n’était pas l’amour parfait entre les deux, ils arrivaient à s’entendre, et atteint l’adolescence, Korqaï dû se concentrer plus sur lui-même. En effet, la chienne ayant tenu assez longtemps pour pouvoir s’occuper d’elle seule, Korqaï fut emmené au camps des guerriers, pour apprendre tout sur le combat, la chasse, ainsi que quelques techniques simple pour vérifier si on avait quelque chose de cassé ou non. C’est pour ça qu’aucun Sondag ne vous demandera si vous avez quelque chose de cassé, ils pensent que vous pouvez savoir cela vous-même. Bref, chaque soir il rentrait cassé, blessé, mais il revenait chaque lendemain afin de pouvoir en encaisser davantage, et peut-être pouvoir placer un autre coup à son adversaire avant de fléchir.
Sa sœur était là aussi, dans le camps des guerriers, elle entraînait les nouveaux mais avait interdiction d’entraîner Korqaï. « Sans le vouloir, tu vas lui rendre la tâche difficile, tu ne pourras pas être impartiale avec lui ». Mais entre deux entraînements, et quasi tous les soirs, ils se voyaient et pendant qu’elle lui disait quelles étaient ses failles, elle l’aidait à panser ses blessures et à endormir la douleur. C’est à cet âge là que Korqaï se rendit compte que sa sœur était très populaire auprès des garçons, et pourtant elle passait tout le temps libre qu’elle avait avec lui. Il comprit vite qu’elle délaissait tous ces prétendants pour aider son frère, qu’elle chérissait plus que tout.
Vint la phase où il savait se battre, et il devait désormais apprendre à sa battre avec Sif. Les combats entre chiens étant prohibés, ils se battaient ensemble contre des animaux du territoire, tels les ours, ou autres créatures que l’on pouvait croiser dans la neige. A vrai dire, heureusement que Brix était là à le surveiller, car plus d’une fois il failli y perdre un œil ou un membre. Vivre et supporter Sif passait, mais de là à se battre avec elle, c’était une tâche plus ardue. Son père avait l’habitude de dire : « Tu sais, trouver une femme, faire tout ce qui faut pour la satisfaire et se marier avec, c’est la deuxième chose la plus dure à faire. La première est de trouver l’harmonie avec ton Mondag. » Korqaï n’est toujours pas marié, mais il reconnaît volontiers que trouver l’harmonie avec Sif est la chose la plus dure qu’il dû faire.
Et hélas, il n’y parvint jamais …
Arrivé à l’âge adulte, Korqaï devait participer activement à la vie de la tribu, malgré ses difficultés avec sa chienne. Chasser le gibier, dispenser des cours aux nouveaux, faire des rondes autour du village, surveiller les alentours, etc. Le problème étant qu’il fallait tout faire avec son Mondag, d’abord car cela paraîssait une évidence, ensuite car le flair du Mondag, sa vitesse une fois chevauché et sa carrure pouvait aider dans bien des situations. Sif avait changé, et était moins craintive, mais bon … C’était une chienne assez populaire, qui ne passait pas inaperçu devant les autres Mondag, mais qui se soumettait toujours quand elle en croisait un. Et à l’opposé, quand elle était avec Korqaï, elle ne voulait pas l’écouter mais prendre le dessus, ne pas se soumettre devant son maître. Chacun n’en faisait qu’à sa tête, et lorsque les choses se compliquaient, il ne parvenaient à réussir que par chance.
Et la chance ne suffit pas.
Un jour alors que le village se faisait attaquer par une horde de créatures, Korqaï se battait aux côtés des siens pour défendre et protéger les plus jeunes. Il y avait cet endroit où ils mettaient tous les enfants, une sorte de grotte cachée, au fond du village, pour les protéger pendants des attaques comme celle-ci. Connaissant ses problèmes, il devait garder cet endroit, où quasi aucun ennemi ne parvenait à pénétrer, et s’il y arrivait, il était toujours mal en point.
Pendant que lui et son Mondag montaient la garde, Korqaï tenta encore une fois de nouer le contact, et d’essayer de se rapprocher de sa chienne. Mais il n’était pas toujours très fin, et parfois il blessait Sif qui détestait qu’on la critique. Sauf que cette fois-ci, elle ne le supporta pas. Elle l’agrippa à la gorge, serrait assez fort pour le bloquer et pouvoir le soulever, mais sans lui faire réellement de mal. Elle voulait simplement le remettre à sa place, et le souleva pour le mettre au-dessus du vide histoire de lui faire peur. Mais Korqaï, ayant un sursaut de terreur, tenta de s’agripper par tous les moyens à Sif, et dû appuyer sur un point sensible, la faisant souffrir et lâcher prise par la même occasion. Il se rattrapa au bord d’une main, et remonta péniblement.
Une créature avait, pendant ce temps, réussi à dévorer trois enfants … Korqaï la frappa et Sif finit le travail, mais ce qui avait été fait était fait. Une fois le calme retrouvé, tout le monde contempla avec effroi la faute de Korqaï et Sif. Il fut alors décidé, comme ils en avaient marre des querelles du Sondag et de son Mondag, de les forcer à la symbiose une fois pour toute. En simple, il devait s’éloigner du village et ne revenir que quand il serait en symbiose avec elle. Cela était un cas rare, et la symbiose dans ces rares cas marchait toujours.
Korqaï revint une semaine plus tard, la dépouille de Sif dans les bras. Il était couvert de plaies, et à y regarder de plus près, c’était des marques de morsures et de griffures pour la plupart. Il ne dit mot ce jour-là. Il savait très bien ce qui l’attendait. L’exil, le bannissement, car un Sondag sans son Mondag n’était rien. Il rendit toutes ses armes, hormis sa hache à une main, et pu garder ses vêtements. Il rendit donc le reste, et remis la dépouille de son Mondag à sa sœur.
Il arrivait parfois qu’un Mondag se fasse tuer pendant un combat, et le Sondag remettait la dépouille à son être le plus cher, la plupart du temps son mari ou sa femme. Mais lui, il n’en avait pas, mais si on devait chercher quelqu’un qui le chérissait plus que tout, c’était bien Brix. Il la pris dans ses bras, avant de faire ses adieux, la tête basse, le regard froid.
Ce jour-ci, il perdu tout : sentiments, famille, amis.
Il partit donc le plus loin de sa tribu, aussi finit-il sa vie dans une tribu nomade à Feu, à l’extrême opposé de ses origines. Le chaud au lieu du froid, une tribu nomade et non sédentaire, qui utilisent les animaux comme outils et non compagnons. Il est guerrier dans la tribu, et sert essentiellement lors d’affrontements avec les autres tribus, ou à se battre lorsqu’une créature des sables surgit de nulle part. Ils l’ont accepté pour sa force et non par sympathie : il ne parle à personne et n’est apprécié d’aucuns. Il effraie même les enfants. Mais il s’en fiche car il a tout perdu, alors il vit sans but.
Mais avant d'en finir avec l'histoire de Fork, il y a une anecdote à raconter quand il arriva à Feu.
Il était arrivé dans ce territoire quelques semaines auparavant, et même s'il avait réussi à rentrer dans une tribu du coin, il ne connaissait pas grand chose des coûtumes locales. Il crû au départ que les gens étaient religieux et priaient une divinité que personne ne pouvait voir mais qui leur semblait réelle. Il ne s'en souciait pas car personne ne l'obligeait à prier avec eux. Mais d'après leurs dires et leurs manières de faire, cela ressemblait plus à un culte ... Il se dit que ce n'était que des religieux un peu fous ...
Ce qu'il ne comprit pas, et qui manqua de le tuer, c'est le jour ou un homme -enfin une créature assez intelligente pour parler, ou quelque chose dans le genre- débarqua à feu, et passant devant la tribu de Korqaï, les toisa du regard. A ce moment précis, tous se mirent à genou, la tête baissée, psalmodiant quelque chose d'incongrue, d'inconnu. Korqaï lui ... resta debout, évidemment. Il éxaminait l'être qui se tenait devant lui et qui insufflait tant de terreur à la tribu. Cette personne -dont Korqaï n'a pas retenu le nom- aurait pu le tuer, ou le faire tuer pour non respect de la hiérarchie, insolence ou que sais-je encore, si la raison pour laquelle cet individu était venu n'avait pas pointé le bout de son nez. Un dirigeant, un genre de sultan ou vizir ou autre royauté locale accueilli l'individu avec remerciements, cadeaux et soumission totale. Korqaï échappa ainsi au sort qu'aurait pu lui réserver cet individu, et apprit plus tard qu'il faisait parti des "divinités" que la tribu priait sans cesse.
Dieu ou non, Korqaï échappa de peu à la mort ce jour-là, et en appris plus sur la situation à Feu. Car il apprit que quasiment tout le monde à Feu vénérait cet être, pour sa puissance ou par peur de son châtiment. Tout cela le dépassait, mais il faudrait qu'il s'en rappelle le jour où il le recroiserait.
THE END
Edit : Rajout fait, et changement de "loup" à "chien"