[Je n'explique pas sa relation avec Aslan, car nous ne l'avons pas encore très bien déterminée. Cependant, je rajouterais sans doute des détails à la suite de ma présentation, dans un nouveau message !]
La belle fit un pas de coté, la volupté de sa sublime robe captivant le regard de ses spectateurs. Ni femme, ni humaine... Œuvre d'art. Ses danses enivrent de passion son public, son parfum ensorcèle les hommes pour à jamais la rendre désirable. Démone, fléau du genre humain. Sous les yeux de ses chanceuses victimes, elle s'exécute : tour en dedans, adages, arabesques... Rien n'est trop beau pour leurs yeux. La musique s'accélère soudain, les esprits s'égarent et la patience fond ; ne reste plus de ce silence artistique que de vagues pas hésitants sous le tumulte des injures lancées, et quelques fracas de poings et de verres sur la surface plane des tables de bois...
Un homme se lève : grand, robuste, quelques rides dissimulées sous sa longue barbe aux merveilleux relents de bière et de vin... Dans un rire grossier, il se fait porte parole de l'assemblée.
« Elle nous fait quoi là ? Si j'avais envie de voir un ballet, tu crois vraiment que j'serais venu dans un bar miteux comme s'lui la ? » hurle t-il à l'attention de tous.
Forts du nombre, d'autres suivent le mouvement de leur camarade.
« Il a raison ! Regardez-là... 15 ans à peine, et elle pense pouvoir venir nous imposer ses goûts et ses couleurs ? J'ai pas payé pour ca ! » poursuit un autre.
Une dizaine de chaises se libèrent ainsi, et le meneur entreprends d'escalader la scène afin de rejoindre la jeune danseuse. Imperturbable, ses mouvements restent gracieux. Habile, elle évite avec souplesse les mains de la brute qui tentent de l'attraper et continue, pour toute forme de réponse, ses élégants pas...
« La scène est réservée aux artistes, pas aux ivrognes ! » rajoute t-elle tout en clôturant la danse.
« Tu... Salope ! »Il perds patience et frappe dans sa direction. Conservant un brin de galanterie, il interrompt son poing à coté du visage de la jeune femme tandis que tout d'eux s'échangent un regard.
« Un homme ne doit pas frapper une femme... Mais j'te prie croire qu'au prochain commentaire du genre, j'hésiterais pas à te défigurer ma jolie. » Mais elle n'hésite pas. Profitant de la confiance du barbu, la danseuse saisit le poing de celui-ci et heurte violemment l'articulation du géant de sa main libre. La puissance du coup le surprends, et il se recroqueville sous l'effet de la douleur et de l'engourdissement. Le pauvre ne voit ainsi pas surgir le talon de sa victime, qui arrache à sa mâchoire une ou deux dents dans une giclée de sang mémorable. Au sol, vaincu, il ne demande pas son reste et recule même de quelques pas lorsque la demoiselle s'approche des escaliers de la scène.
« Heureusement pour moi, je ne suis pas un homme. Bouge, t'es sur mon chemin. » lui adresse t-elle nonchalamment.
Impunément, Faye se dirige désormais vers le second fauteur de troubles. Son bras s'allonge et vient saisir le col du beau garçon qu'elle traîne à sa suite jusqu'à la sortie, sous les murmures des spectateurs. Une fois dehors, elle lâche sa proie et contemple les étoiles, les bras croisés sous la poitrine. Rêveuse, douce enfant... La Cydorïs conserve sa position quelques secondes, puis efface son timide sourire avant de prendre un air révolté.
« Décidément, tu ne changeras jamais ! » commence t-elle, furieuse. « Dire que j'essaie de gagner ma vie autrement que par le crime, et toi tu gâches toutes mes chances en incitant les gens à me cracher au visage ! »Dancy lui sourit bêtement. Elle hait ce regard, à la fois énervant et amusant... Comprend-t-il la situation ? Veut-il à ce point la rendre malheureuse ? La bohémienne soupire, prends conscience de la situation, et l'interrompt avant qu'il n'ait prononcé des excuses.
« Mais je devrais te remercier. Sans toi, je serais repartie les mains vides aujourd'hui. »Accompagnant ses paroles de gestes, elle dévoile une sacoche aux bruitages alléchants : la secouant devant les yeux de son partenaire, tout deux dégustent le somptueux cliquetis des pièces qui s'entrechoquent. La jeune femme passe son bras autours du cou de son compagnon, et jette la bourse dans le creux de sa main.
« Pour me faire pardonner, c'est moi qui paie ! »Un large sourire se dessine sur le visage de la voleuse, tandis que le duo se dirige vers les quartiers fréquentés de la ville...
« Attends... Mais c'est mon argent, imbécile ! »Et deux ombres disparaissent dans la nuit...
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« Touché ! A ton tour ! » Les deux enfants couraient au milieu de l'agitation du campement, esquivant, parfois bousculant les hommes et femmes sur leur passage et récoltant leur mécontentement.
« Tu m'attraperas pas ! » cria la fillette, élancée à vive allure.
Le garçon à ses trousses, bien moins endurant, voyait la distance entre eux diminuer significativement ! C'est au bout d'une vingtaine de secondes qu'il stoppa la poursuite et baissa la tête en signe d'abandon. Perdre face à une fille : c'était vexant au plus haut point ! Celle-ci, trop prise par l'action, parcourut plusieurs mètres avant de tourner enfin la tête, s'apercevant qu'elle n'entendait plus les complaintes de son camarade depuis quelques temps déjà.
« Dancy ? Où es-tu ? » Faye observa les alentours avec inquiétude. Elle aurait juré qu'il était encore derrière elle quelques secondes auparavant, mais ce n'était apparemment plus le cas... La jeune fille se remit à courir, cherchant son ami, hurlant son nom à s'en déchirer la voix.
C'est en longeant une tente qu'elle surprit une discussion entre plusieurs membres du camp, l'interrompant dans ses recherches.
« C'est arrivé ce matin, mais ils étaient trop effrayés pour faire quoi que ce soit, sortir en plein jour au beau milieu d'inconnus comprit. On les a découvert quelques minutes plus tôt, et ils avaient déjà assez échangé entre eux pour se mettre d'accord sur une chose. Dans leurs esprits, ils étaient nos prisonniers, et ils ont massacrés les pauvres malheureux qui ont tenté d'accéder à leur tente. »« Êtes vous en train de nous dire... Que leur mémoire s'est effacée en même temps ? » questionna l'un des hommes.
« C'est ce que je pense, oui. Prendre conscience que l'on a perdu la mémoire peut rendre instable et faire faire des choses insensées. Je pense que dans le cas présent, le fait que deux personnes souffrent d'amnésie en même temps n'a pu qu'amplifier le choc mental, assez pour imaginer un scénario aussi farfelu que celui qui leur a traversé l'esprit. »« Et... Quels sont les noms des Assassins ? Des Victimes ? » demanda un autre, curieux.
« La famille Fancis, et les Lendvers. »Faye recula après cette simple appellation, chutant à terre lorsque son pied heurta une roche. Des larmes envahissaient son visage, et elle tentait avec difficulté d'assimiler la nouvelle : ses parents étaient des meurtriers, et pour couronner le tout, ils avaient assassiné les proches de son ami le plus cher...
« Tes parents... Tes parents m'ont enlevé les miens. » annonça une petite voix non loin d'elle.
La fillette tourna lentement la tête avant d'apercevoir Dancy dans un état semblable au sien. Elle n'eut pas le temps de lui exprimer des excuses qu'une gifle lui écrasa la joue droite, laissant sur son passage une marque rouge ineffaçable, autant que la douleur qu'ils ressentaient tout deux...
« On a beau n'être que des enfants, je sais ce que je ressens pour toi. Mais maintenant, c'est impossible que nous deux... Je ne peux pas imaginer continuer à vivre à tes cotés, pas dans cet avenir. »Ses paroles et son regard étaient ceux d'un adulte. Sa détermination, elle, dépassait même ce stade : il s'approcha de sa camarade avant de lui dérober son premier baiser. Les larmes et les pleurs s'étaient tus, et son cœur s'agitait sous l'effet de sentiments nouveaux, entremêlés, et drastiquement opposés : la mort de ses proches, et la découverte de l'amour.
« Mais peut être que je pourrais continuer à vivre avec toi dans un autre avenir. » révéla t-il.
C'est à ce moment que Faye comprit ses intentions, mais il était bien trop tard pour l'empêcher d'agir : le jeune garçon avait déjà tout planifié, y comprit le fait qu'il perdrait les souvenirs de ces dernières minutes... Elle voulu l'enlacer, mais avant même d'y parvenir, Cydorïs se retrouva de nouveau élancée au pas de course, poursuivie par son compagnon. La fillette se stoppa net, tandis que Dancy venait la percuter de plein fouet, n'ayant pu s'arrêter à temps.
« Hey !! Ca fait mal... Que-ce qui te prends ? »« Dancy ? Tout... Tout va bien ? » observa-t-elle, perturbée.Il hocha la tête en haussant un sourcil, intrigué par le comportement de son amie.
« C'est plutôt à toi qu'il faudrait poser la question. »« Je t'aime. » annonça-t-elle soudain, stoïque.Le visage de Dancy vira au rouge pivoine, et il tenta de lui répondre par quelques mots bafouillés, incompatibles et parfois sans aucun sens. C'était cependant suffisant pour vérifier que rien n'avait été altéré, et Faye agrippa la main de son partenaire dans la sienne avant de sortir du camp à vive allure, en direction de la ville.
« Si tu m'aimes aussi, ne pose pas de questions et suis moi. Fais moi confiance, et jamais je ne te laisserais tomber ! Tu crois en moi, n'est-ce pas ? »« Oui mais... Nos fami... »Elle n'attendit pas qu'il finisse de parler pour lui dérober à son tour son premier baiser. Muet, celui-ci se laissa emporter par le flot de sentiments qu'il découvrait, tandis que Faye l'entrainait toujours plus loin de leur campement.
« Je serais ta seule famille, à présent. »Les deux enfants disparurent ainsi pour toujours, et la tribu n'entendit plus jamais parler d'eux.
- Citation :
- Raconte l'intégration de Faye à l'Académie en tant qu'étudiante. Comment en a-t-elle entendu parler, pourquoi décide-t-elle de l'intégrer.. Bref, toutes les raisons qui l'ont conduites à être là où elle est au jour d'aujourd'hui.