Ashmûg l'écorcheur, le cauchemar des montagnes [Mirage]

Bienvenue dans mon esprit misérable créature à la peau douce. Tu pensais avoir trouvé Zelphos ou un tout autre endroit aussi chaotique ? J'ai une mauvaise nouvelle, tu as trouvé bien pire. Petite fourmi que tu es dans ce monde appartenant aux orcs a plutôt intérêt à faire profil bas. Si tu as le malheur de croiser mon chemin, tu peux oser te défendre si l'envie t'en prend. Lève ce pathétique bouclier et sort le maigre fragment d'acier que tu appelles « arme » pour mourir. Offre un spectacle intéressant, un semblant de challenge et peut-être t'accorderais-je une mort au combat. Si tu ne te révèle point à la hauteur, tu joindras les autres humains qui nous accompagnent dans les cages. L'entreprise dans laquelle nous-nous lançons nécessite de la main d’œuvre et vos fragiles existences font de parfaits esclaves. Si ce traitement tu n'arrives pas à supporter et que la mort finit par te prendre, si cette braise d’espoir qui réside dans ton esprit ne parvient pas à s'éteindre, tu plongeras alors dans la marmite, notre cuisinier est un orc talentueux. Des mois entiers que je mange de l'esclave et je redécouvre ces saveurs chaque jour.
En savoir plus tu dis ? La folie t'aurait-elle déjà atteint ? Qu'espères-tu trouver dans l'épais crâne qui protège mes neurones ? Une trace de faiblesse peut-être ? Voilà un objectif aussi désespéré que le combat de ta pathétique race. Mon orgueil s'en contente de son côté. Si vous vous rendiez tous autant que vous êtes, la victoire n'aurait pas le même goût, si je pave les routes de vos ossements, si je remplie des canaux entiers creusés par vos mains asservies du sang de vos armés, je peux être certain de votre reddition totale et définitive.
Attention où tu mets les pieds petite fourmi, te voilà dans l'antre même du machiavélisme attention à ces détours tortueux, nombreux sont ceux qui ont perdus la vie. Comment crois-tu que l'on s'élève chez les orcs ? Pas des beaux discours de politicien non. Poignarde celui-ci, monte celui-là contre cet imbécile là, garde celui-ci près de toi. Tout les orcs savent se battre, c'est dans leur sang comme la soumission se trouve dans le votre. Pour se démarquer il faut ruser, c'est ce qui fait un bon chef de guerre.

Ashmûg n’est pas un nom inconnu dans les régions montagneuses de l’est de Terra. Sans être parvenue jusqu’aux oreilles des dirigeants qui y vivent, quelques villageois apeurer se mettent à trembler lorsque l’on parle de l’écorcheur et de sa tribu. Son histoire commença une trentaine d’années plus tôt. Il est bien compliqué de remonter les origines d’un orc et encore plus de sa jeunesse. Ces créatures belliqueuses profitent toutes d’une instruction au combat en se battant entre eux dès le plus jeune age. Ça élimine les éléments faibles et se démarquent déjà les futurs meneurs potentiels. Ashmûg était l’un d’entre eux. Bien entouré, décider à taper sur toute source de problème et taper plus fort si ça ne résolvait pas l’affaire. Il faisait preuve dans son ascension dans la tribu d’une ruse assurée qui laissèrent certain lui attribuer des origines gobelines. Autant vous dire que ces derniers avaient bien du mal à s’en vanter une fois que leur tête se retrouvait malencontreusement sur un pique et que la peau de leur dos servait de porte d’entrée pour la tente de l’écorcheur.

Les premières traces de ses péripéties remontent à une demi-douzaine d’années en arrière. Pour fêter sa victoire sur l’ancien chef de tribu, c’est un village entier que l’orc rasa. Une centaine d’âmes invitées à rejoindre Nayris dans les limbes. Tous sauvagement écorchés. Ceux qui ne furent par dévoré furent suspendus par delà les montagnes telles des martyrs débarrassés de leur enveloppe charnelle pour mieux souligner leur faiblesse face à la toute-puissance orc. C’est cette attaque qui lui valut ce premier surnom si flatteur qui lui colle à la peau, sans mauvais jeu de mots.

C’est par ce genre d’action qui se démarqua des autres chefs de tribus et qu’il attira vers lui un certain nombre d’attentions, notamment celle des autres orcs. Beaucoup voyaient en lui la capacité de les conduire vers de monstrueuses batailles, des victoires à tour de bras et les festins qui les accompagnaient. C’est ce pour quoi les orcs des montagnes vivent et c’est ce pour quoi ils s’allieront tous derrière sa bannière ou bien joindront les crânes qui pendent sous celle-ci. C’est ce qui à empêcher pendant de trop longues années de voir les orcs déferler sur les terres des hommes, c’est ce qui à gardé ces pathétiques créatures en sécurité pendant trop longtemps déjà, les querelles intestines.

Ashmûg ne va pas y mettre fin, c’est dans la nature des peaux vertes que de se massacrer entre eux. Toutefois, si un chef de guerre suffisamment influant parvenait à réunir les tribus sous une seule et même bannière pour les focaliser sur la guerre, les combats que les orcs trouveraient sur les champs de bataille sauraient satisfaire ces créatures belliqueuses qui oublieraient alors toute dispute interne. Certains tacticiens militaires et penseurs avaient réfléchi à cette éventualité, mais nombre d’entre eux arrivaient à la même conclusion. L’union des tribus était tout simplement impossible. Impossible. Voilà un mot qui ne faisait pas partie du vocabulaire des orcs des montagnes comme beaucoup d’autres certainement. Cela fait maintenant quelques années que plus personne n’a eu le malheur de croiser l’écorcheur, ou il n’aurait alors laissé aucune trace de son passage. D’aucuns pensent qu’il serait mort. La vie d’un chef de guerre est souvent courte et brutale, si une bataille ne l’arrache pas à la vie, c’est ses confrères qui finissent par s’en charger.