Asthapurr

Naturellement amical et enjoué, aimable et curieux, passionné et actif, mais aussi particulièrement patient et méticuleux, Asthapurr est une petite boule de poil assez amusante à regarder pour un observateur lointain. Sa soif d'apprendre et d'expérimenter de nouvelles choses - une par jour minimum, c'est son credo - le font s'intéresser à tout et à tout le monde, à noter tout ce qu'il voit, sent et entend durant chacune de ses journées, et à compulser dans ses carnets ce qu'il comprend des choses qui l'entourent et des gens qu'il croise. Contrairement à ses pairs qui pensent qu'il est inutile de sortir des girons de leur tribu tant ils ont amassé de connaissances, Asthapurr est convaincu qu'il y aura toujours des choses à découvrir et que la vie mérite d'être expérimentée.

Ah ça, il faut le voir dès lors qu'il rencontre une notion inconnue, une personne qu'il ne comprend pas ou quelque chose qu'il n'avait jamais vue avant ... On pourrait presque voir les rouages de son cerveaux se mettre en branle et de la fumée sortir de ses oreilles tellement il s'extasie sur le fait nouveau et saute sur ses carnets pour ne point en perdre une miette. Il décrit toujours tout avec force détails et se fait un point d'honneur à être le plus précis possible.

Jamais il ne juge : il n'est qu'observateur, et si jugement de valeur il pose, c'est uniquement en se basant sur des commentaires qu'ils auraient entendu et compris d'autres personnes. Asthapurr a bien saisi, depuis longtemps, que le bien et le mal ne sont rien de plus que des notions abstraites et surtout on ne peut plus subjectives. Aussi s'en est-il déchargé en restant aussi neutre qu'il soit possible de l'être. Ce qui ne l'a pas empêché de se joindre à la Confrérie des Brumes, car être neutre de jugement n'est point contradictoire avec la volonté de collecter les savoirs et de les transmettre à ceux qui le demandent. De plus, Asthapurr a également vite compris qu'hors de son peuple il fallait de l'argent pour vivre ...

Parlons-en, d'ailleurs, du fait d'être loin des siens, au sein d'une civilisation aux mœurs parfois contraires à tout ce qu'il a connu avant de partir à l'aventure ... S'il est doué d'une grande intelligence et d'une force d'analyse conséquente, comme tout Ilwynog normalement constitué, il n'en est pas moins particulièrement naïf dans le domaine des interactions sociales ... Et pour cause : convaincu que chaque être pensant est, comme lui, incapable de cacher ses émotions, il ne conçoit pas l'idée qu'on puisse feindre la joie, la tristesse, la colère ou même l'amitié comme on mettrait un masque sur le visage ... De fait, il ne comprend ni le cynisme, ni le sarcasme, et il prend très (trop) souvent tout au pied de la lettre ... Cela dit, à force de côtoyer d'autres cultures, il est beaucoup moins naïf qu'au début de ses péripéties : pour exemple, quand on lui demande de "prendre la porte", il ne s'échine plus à essayer d'ôter celle-ci de ses gonds ...

Enfin, avec ses proches, amis comme famille, il est particulièrement attentionné, doux, et surtout très protecteur. L'amour fait boule de poils, en somme ... Ah et si vous le voyez se rouler en boule et se mettre à ronronner, n'y prêtez pas attention, il est juste complètement serein et heureux !

Tout commença - car il faut bien un début avant qu'il y ait une fin - par un matin harmonieux en Flore, au début du septième jour du mois que beaucoup de races nomment Faldèn, en cette année qui dorénavant est la cent quarante-troisième qui précède celle qui est qualifiée "d'An Zéro" ...

Ce jour-là, alors que la matinée allait bon train et que la nature se séchait peu à peu après la tombée de la rosée, deux petits être duveteux posèrent leurs premiers cris sur le monde, venant compléter une famille déjà nombreuse, composée du patriarche, Satrapurr, et de sa tendre aimée, Liniva, de leurs sept enfants (Vinipurr, Dajipurr, Sasipurr et Jolipurr pour les filles, Doumapurr, Trakapurr et Stuut - ne nous demandez pas pourquoi - pour les garçons), de leurs vingt petits-enfants (non, on ne vous fera pas la liste) dont le grand-père d'Asthapurr, Ambhypurr, de leurs quarante-sept arrières-petits-enfants (oui, ils sont fertiles dans la famille), dont la mère d'Asthapurr, Rosidou (oui, non, là non plus, inutile de chercher à comprendre), et enfin de leurs ... euh ... quatre-vingt-dix arrières-arrières-petits-enfants ... dont Asthapurr, évidemment. Et sa sœur jumelle donc, Vanhapurr. Ah et dans deux semaines environ, il y aura des arrières-arrières-arrières ... enfin bref ... Toute une grande et belle famille unie, repérable facilement parmi les Ilwynogs grâce à leur toison d'un beau pastel vert feuillage teinté d'or, ainsi que par leur entrain naturel et communicatif. Mais continuons ...

Nous disions donc, que ce matin-là, Asthapurr et sa sœur vinrent au monde, quatrième portée qu'ils étaient venant de leur mère - oui, on vous a dit plus haut qu'ils étaient fertiles, suivez un peu - pour le plus grand bonheur de cette tribu dans la tribu. Deux petites boules de poils vertes aux reflets dorés, deux petites paires d'yeux orangés ... Deux petites merveilles qui grandirent sans se soucier de l'avenir au sein d'une communauté soudée et prévenante. Mais surtout, deux petits cerveaux en ébullition qui eurent très tôt le goût de l'apprentissage et la soif de connaissances, pour la plus grande fierté de leur peuple. De bien beaux petits Ilwynogs, en somme. Leur enfance fut plutôt banale, pour ce peuple du moins. Ils la passèrent entre études, jeux, bagarres d'enfants ... Pendant quarante années, rien ne fut plus impressionnant que la chute d'Asthapurr du tronc familial - un grand tronc vide qu'ils ont aménagé au fil des années, et attenant à un grand champignon servant pour les chambres de cette grande famille - lors de sa vingt-neuvième année, et qui ne lui causa que quelques égratignures et deux côtes fêlées. Les saisons voyaient grandir les deux enfants qui toujours furent en bonne santé et qui jamais ne manquèrent de rien qui fusse matériel ou conceptuel ... Chaque printemps les voyait courir dans la nature renouvelée à la recherche de fleurs à étudier ou d'insectes à observer. Chaque été les admirait se goinfrer de fruits mûrs et juteux - et finir avec la fourrure toute collante, l'excuse rêvée pour aller se plonger dans un ruisseau d'eau fraîche et limpide. Chaque automne s'amusait à les voir jouer avec les feuilles mortes comme s'il s'agissait de confetti, ou, comme tous les enfants, sauter dans les flaques d'eau pour s'éclabousser l'un l'autre - et finir couvert de boue ... Et chaque hiver, on ne les voyait plus au dehors, trop heureux qu'ils étaient de faire des dessins sur les fenêtres gelées ou de profiter des bons goûters préparés par leur grand-mère, Mamyta. Une enfance des plus heureuses et paisibles ...

Les quatre-vingt années de l'adolescence apportèrent leurs lots de crises communes aux jeunes de toutes les civilisations, bien que chez certains, comme les humains, ces crises soient parfois bien violentes. Concernant Asthapurr et Vanhapurr, cela se traduisit par une volonté farouche d'indépendance et une désir profond de voir ce qui se passait au dehors. Mais l'arrivée de l'Hiver Éternel coupa court à ces envies qui parurent bien futiles face aux malheurs qui touchèrent leur peuple. Les plus vieux et les plus jeunes périrent durant les premières années, suivis les années suivantes par ceux qui n'étaient pas assez solides ou qui faisaient passer d'autres avant eux. Tous ceux de la famille jusqu'à la génération du solide Ambhypurr retournèrent à la terre, pour nourrir Mère Nature de leur essence. Et nombreux furent ceux parmi les cousins, proches comme éloignés, d'Asthapurr qui ne virent jamais l'âge adulte ... A la fin de cette ère dévastatrice pour les Ilwynogs, la famille d'Asthapurr fut des plus réduites : de ses proches ne survécurent que Vanhapurr, leurs frères et sœurs aînés Teykipurr, Shyzypur et Noctipurr, leurs parents, cinq cousins et cousines, et le vieil Ambhypurr qui n'était plus de la première fraîcheur malgré la température ambiante ... qui succomba deux années plus tard, non sans avoir confié à son petit-fils magiquement doué son beau "bâton à émotions".

Cinquante et sept années après cette époque terrible, où tous durent se remettre et se reconstruire, Asthapurr entra enfin dans le véritable âge adulte. L'âge de raison dit-on parfois chez les hommes ... Mais en ce qui concerne notre boule de poils verte et dorée, ce fut plutôt le début de l'âge de l'envie d'aventure ! L'année même de ces deux cent années, en l'an cinquante-sept de notre ère, Asthapurr fit ses bagages - légers, en cet instant, cela ne dura pas longtemps - et fit ses adieux à sa famille, leur promettant de leur écrire chaque année pour cette même date - ce qu'il fait toujours, avec une rigueur et une ponctualité à en faire pâlir un horloger - et partit sur la route de l'aventure. Et donc, depuis cinquante-sept ans, il en a fait un bonhomme de chemin !

Oh, que d'aventure nous pourrions vous compter ... Il serait très facile d'ouvrir un de ses (trop) nombreux carnets et de lire des morceaux choisis ... Voyons donc ...

Ah oui, par exemple ...De par sa proximité avec Flore, Asthapurr a souvent été en Drayame. Et alors que le Roi Démon brûlait son pays natal, Asthapurr était au cœur de la forêt des elfes, à étudier les phénomènes autour de leur Arbre-Roi. Il notait frénétiquement les différentes essences de fleurs qui tapissaient le sol aux pieds de l'arbre, assis contre un arbre fruitier, quand un fruit mûr s'écrasa à quelques centimètres de lui, dans un bruit mou et quelques éclaboussures sucrées. D'instinct, Asthapurr leva le museau de son carnet et tenta de scruter les frondaisons ... sans rien y voir, même en plissant les yeux autant qu'il pouvait. Mais il entendit ce qu'il ne pouvait percevoir avec la vue : un mouvement, là-haut, furtif, rapide, léger. Des feuilles qui remuaient délicatement, comme si une brise contrôlée les avait frôlées. Mais plus il scrutait, moins il n'y voyait, comme si la chose n'avait été qu'un songe, qu'une illusion, qu'un jeu de la nature ... Aussi cessa-t-il de s'en préoccupé, poussa le fruit de côté pour ne pas risquer de se salir avec, en préleva une partie saine pour en délecter ses papilles, et se remit nonchalamment à sa tâche. Il ne fallut que quelques minutes pour qu'à nouveau un bruissement bien haut fasse tressaillir les oreilles mutines de l'Ilwynog. Une nouvelle fois il jeta un regard curieux au cœur des feuillage pour une fois encore ne rien y déceler. L'esprit agile d'Asthapurr se mit en branle et une idée germa en lui. Faisant mine de laisser tomber les branchages, il retourna à ses affaires, qu'il prit et se déplaça de quelques mètres. Là, il s'installa confortablement et fit mine de se remettre au travail, attendant attentivement le moindre signe d'une présence l'épiant ... Et cela ne manqua pas : le bruissement arriva juste au-dessus de sa position, et si Asthapurr ne put voir ce qui le produisait, il sut avec certitude qu'un animal - car sûr il était qu'il ne s'agissait ni d'un elfe ni d'une autre créature humanoïde de la forêt - se tenait là, à l'observer. Mais à chaque fois qu'il tournait son visage vers la source du mouvement, aussitôt celui-si s'évanouissait ... Alors à nouveau Asthapurr changeait de place, et le manège recommençait, et se répéta jusqu'à ce que le soleil décline pour laisser sa place à la nuit.
Trois jours durant, Asthapurr tenta de surprendre la créature, mais jamais n'en vit-il qu'une vague ombre parmi les feuillages épais et sombres. Mais, à force de voir des fruits, mûrs et parfois picorés, tomber à ses pieds, il lui vint une idée que l'être là-haut devait les apprécier plus que de raison. Aussi quémanda-t-il l'aide d'amis elfes pour en cueillir une grande quantité, et les entasser dans un panier d'osier ouvert. Ceci fait, il s'installa dos contre le panier tressé et attendit, au pied de l'arbre, en mimant de faire la sieste. Bientôt l'amusa le bruit de l'animal qui s'extirpe des branchages pour se laisser glisser le long du tronc. Bientôt il se délecta du bruit étouffé des pattes sur l'herbe drue et la mousse. Bientôt il apprécia le fourragement et le bruit de mastication goulue. Et, sans faire de bruit, tout doucement, il se retourna et se mit à genoux pour voir. Et ce qu'il vit le stupéfiât : un chachouan ! Et un gourmand, à en voir avec qu'elle avidité il dévorait de son bec acéré les fruits juteux et sucrés. Hélas, à peine avait-il montré qu'il n'était point assoupi que l'animal se crispa avant de se carapater à toute allure ....
Mais il en fallait plus pour décourager Asthapurr. Ainsi vint-il chaque jour offrir des fruits et de bons mets goûteux au chachouan et petit à petit celui-ci s'habitua à la présence de l'Ilwynog, qui se fit une joie d'en profiter pour l'étudier. D'abord, il put constater que le chachouan était une femelle, adulte de par sa taille et sa carrure. Il nota avec amusement qu'elle était peureuse avec ceux que jamais elle n'avait vu, mais qu'elle acceptait la proximité de ceux qu'elle voyait souvent. Au fur et à mesure de son étude, Asthapurr pu progressivement s'en approcher de près, la caresser même, lui offrir de sa main la nourriture. Après une semaine, la chachouan venait même en avance, attendant, piaffant même d'impatience, l'arrivée de son nouvel ami. Elle était joueuse, assez amusante, très vive et agile, pleine d'énergie ... Ce qui faisait sourire Asthapurr, s'y voyant comme dans un miroir. Ainsi s'occupa-t-il entre les arbres et leur environnement et cette créature curieuse, pendant un temps qu'il ne compta même pas.
Et puis il fallu partir : il n'est pas sain de rester trop longtemps au même endroit, surtout quand l'endroit où vous êtes s'apprête à être ciblé par un feu dévastateur ... Et la chachouan était bien décidée à le suivre, lui, le petit Ilwynog qu'elle pouvait transporter, petit comme il était ... C'est d'ailleurs ce qui vint à l'esprit du petit scribe, qui, pour quitter plus vite la forêt tâcha de faire comprendre à son amie de le laisser s'installer sur son dos. Ce fut compliqué, ardu, un peu bancal et très scabreux, mais il y parvint. Oh, rassurez-vous, depuis, elle porte une selle ... et un nom : Pêche, comme le fruit qu'elle fit tomber près de son nouveau compagnon.

Vous voyez comme ce petit être si mignon ne perd pas le nord et sait s'adapter à toutes les situations. D'ailleurs, ça me fait penser à cette fois, quand il entra à la Confrérie des Brumes. Ah, ce fut épique, savez-vous. Ecoutez donc ...

Comme je le contais plus tôt, Asthapurr passe énormément de temps à Drayame, plus particulièrement près de Flore, si ce n'est en Flore tout simplement. Et si vous savez la position du quartier général de la Confrérie des Brumes, vous voyez peut être déjà où je veux en venir ...
Tranquillement installé sur le dos de Pêche, Asthapurr était plongé dans le griffonnage de son carnet. Il suivait une colonie de grosses fourmis dont le comportement l'avait intrigué, et, s'il s'était avéré que rien n'était au final de l'étrangeté qu'il escomptait, il avait décidé de les étudier plus attentivement, savait-on jamais. et c'est ainsi qu'il s'approcha, sans le savoir, de l'antre de Dame Weiss et de ses employés. Sans doute en avait-il alarmé les gardes, peut être avait-il l'air de chercher quelque chose qu'on ne voulait point qu'il trouve ... toujours était-il que bientôt on vint l'encercler et lui intimer l'ordre de lever les mains en l'air et de ne point chercher à résister. Autant vous dire que l'Ilwynog fit une tête de six pieds de long, ne comprenant rien à la situation. Et si vous en savez un peu sur les chachouans, vous comprendrez que Pêche ne fut pas décidée à obtempérer ... Sans même que son maître, qui en lâcha son carnet et son fusain, ne puisse l'en empêcher, elle s'élança dans les airs, et se trouva rapidement au-dessus des têtes des ennemis. Mais ceux-ci, non loin de se laisser désappointer, trouvèrent tout aussi vite le moyen de la faire redescendre, et la forcèrent, elle et son maître, à mettre pied à terre. Et ce ne fut que la verve de la boule de poils verte qui sauva la mise du petit duo - car pour le coup, leur potentiel de mignonitude ne fit aucun effet aux reîtres qui les menaçaient.
Sans se laisser démonter, Asthapurr se lança dans un babillage ininterrompu pour expliquer les raisons de sa présence en ce lieu, ce qu'il faisait, pourquoi sa monture tentait de mordiller les cheville de ce garde-ci, pourquoi elle faisait le dos rond, et qu'elle allait se calmer si celui-là lui donnait le bout de pain qui dépassait de sa besace, il conta diverses choses sans aucun rapport à la situation mais qui, apparemment étaient importantes pour comprendre où il voulait en venir, et que ce serait une chouette idée qu'on le conduisit à la personne qui commandait ici, parce qu'il en avait pleins d'autres, des choses à dire et à expliciter. Inutile de vous dire qu'on ne l'amena point devant Luz Weiss, toute occupée qu'elle était, mais devant un sous-fifre qui pouvait très bien gérer la situation. Et lui aussi du supporter l'incessant bavardage de l'Ilwynog qui semblait être capable de palabrer sans jamais prendre une seule respiration. L'employé zélé songeait à le renvoyer simplement à ses affaire, comme il comprenait que son interlocuteur n'était pas une menace pour sa patronne et son organisation, quand Asthapurr mentionna son amour de la prise de note et ses innombrables carnets dans lesquels ils compulsait tout. Voilà qui du l'intéresser au plus au point, car s'en suivit une conversation qui avait tout du recrutement en bonne et due forme.
Si bien que sans s'en rendre compte et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, Asthapurr était un membre à part entière de la Confrérie des Brumes, et, sans trop savoir en quoi cela consistait au départ, il fut fier de se dire qu'il allait "arpenter les murmures". Oui, comme vous vous en doutez, il fallu un certain temps et beaucoup de patience pour que ses employés et collègues arrivent à lui faire comprendre avec précision sa nouvelle tâche. Mais tout zélé qu'il était, sa naïveté et sa compréhension au premier degré des choses lui furent pardonnés.

Maintenant, je l'espère, vous saisissez mieux qui est ce cher Asthapurr, ce doux dingue aussi grand de cœur et d'esprit que son corps est petit.