[TERMINE]Et si l'eau me brûle que me fait le feu ? [PV:Tomoya Iryo]

Retourné à ses racines… Ce n’était pourtant ni dans son caractère, ni dans ses habitudes. Sans compter que Faestelia était une ville qui lui rappelé beaucoup trop de mauvais souvenir. Pourtant, elle avait décidé d’y retourner. Revoir ce pays maudit, trop haud, trop sec, trop cruel avant de décider ce qu’elle devait faire maintenant. Elle aurait presque dit qu’il étit plus facile d’être morte; mais ce n’était pas vrai. Malgré tout ce qu’elle pouvait raler intérieurement, Tyssania aimait trop la vie pour l’abandonner si facilement face au caprice de … de n’importe quel Dieu en fait !

Après quelques temps à Terre, la pirate avait donc décidé de suivre une caravane de marchand vers Sahawi où il ferait leur premier arrêt avant de repartir pour Faestelia. Elle ne savait pas si c’était la route la plus directe, ou peut être qu’elle le savait mais sen était pas occupée. Elle avait simplement payé pour faire le voyage avec eux. Rien de plus, rien de moins, de quoi s’occuper l’esprit pour ne pas trop réfléchir et surtout ne pas faire demi-tour avant d’être arrivée.

Quelques jours plus tard, la caravane arriva, et la jeune fille se sépara plus ou moins de ses compagnons. Elle les aida à décharger leur marchandise rapidement, le temps de monter quelques planches pour proposer leurs différents bien sur le marché et de passer la nuit. Elle alla ensuite réserver une chambre dans une auberge ou elle se reposa jusqu’au crépuscule.

Plus calme, elle sortit de l’auberge quand la nuit était encore jeune et que les occupants de la grande salle de la batisse commençait tout juste à gouter leurs boissons. Elle apprendraient plus de chose en revenant plus tard de toute façon, et elle voulait reprendre ses marques dans la ville. Elle déambula un long moment, prenant note des boutiques fermés, des gamins qui couraient les rues ou des gaillard revenant du désert cachés dans leurs vêtements. Elle n’avait vécu que quelques années non loin d’ici. Faestelia était bien plus riche, et prestigieuse que Sahawi, pourtant, elle avait un certain sentiment de rentrer progressivement chez elle. Sentiment qui la poursuivait à travers les ruelles tout en lui faisant oublier son environnement.

Traversant une place un peu perdue, elle bouscula sans le vouloir une jeune femme habillée de façon colorée. ••• Oh par Yehadiel ! Excusez-moi! Je ne vous avez pas vu. ••• s’excusa-t-elle, en reprenant ses esprits. Remarqant l’accoutrement de danseuse de la jeune femme. Elle était magnifique, il fallait l’avouer. ••• Je… Euh… Excusez mon aplomb mais vous êtes une danceuse du feu ? •••

L’euphorie de la découverte des rues se dissipait peu à peu dans l’esprit de la pirate.Lentement, elle était tirée sur terre par sa conscience comme un boulet dont elle aurait bien voulu se débarrasser. Elle qui flottait sur son nuage quelques instants auparavant, devait faire face à cette femme qui domptait l’élément qui lui avait toujours fait le plus peur. Elle déglutit assez difficilement d'ailleurs en reconnaissant ses vêtements. C’était vraiment pénible. En ce moment, elle ne rencontrait que des gens qui lui faisaient perdre ses moyens. ••• Oui, en effet. D'ailleurs, si vous le souhaitez, venez à l'auberge, je vais m'y produire dans quelques instants devant les marchands qui sont arrivés dans la journée. •••

L’auberge. Tyssania repensa aux marchands qui l’avaient accompagnée. Après tout, dans ces petits villages de feu, il était normal d’être hospitalié à l’excès avec tous les invités, ils étaient surement assez rares pour cela. Et ceux-ci seraient surement ravis, vu la différence de traitement avec celui reçu à Sent’sura. Son visage devaient montré son hésitation. Elle n’avait jamais sur correctement caché sa peur du feu, elle le savait. Mais après tout, c’était une occasion inespérée d’y faire face… C’était comme ça qu’il fallait le prendre n’est-ce pas? Un signe… Ce que les superstitions pouvaient l’agacer. ••• Et bien, d’accord… Après tout je suis arrivée avec les marchands donc, je devrais être là aussi… ••• répondit-elle avec un sourire malgré sa voix peu assurée.

Elle emboîta le pas à la danceuse pour rejoindre l’auberge. A chaque pas elle se demandait un peu plus ce qu’elle allait bien foutre là-bas, tandis que son coeur lui disait de prendre ses jambes à son cou dans l’autre direction. ••• Cela fait longtemps que vous maîtrisez cette danse? On dit que c’est l’une des plus belles de Terra mais je n’ai jamais eu la chance de l’observer. ••• demada-t-elle aimablement. Mentalement, elle passait plus de temps à se fustiger que ce n’était pas une “super chance” mais il faut bien se tromper un peu.

Habituée aux mensonges et aux faux-semblants, il était assez surprenant de voir une jeune femme aussi franche et directe. La jeune fille répondait aux questions de Tyssania de façon évasive mais franche. Du moins c’était l’impression rafarîchissante qu’elle lui donnait par cette nuit encore chaude pour la saison. Tyssania continua le chemin jusqu’à l’auberge, et ne put s’empêcher de sourire ironiquement quand la danseuse fit allusion à une distance de … sécurité? ••• Merci. Bonne chance pour le spectacle. ••• ajouta-t-elle tout de même en se faufillant dans la grande salle.

Le moins qu’elle aurait pu dire en entrant, c’était que son interlocutrice avait raison… elle allait se mettre.. Bah c’était une bonne question maintenant. La salle était proprement bondée. Même la limite qui devait surement symboliser la… “distance de sécurité” était tout juste respectée par les spectateurs. Le gérant avait toutes les peines du monde à servir et contenir ses clients si on en croyait d’ailleurs par la quantité de sueur qui imbibait d’ici ses vêtements. ••• Vous voulez une place mademoiselle, ou vous rejoignez des amis? ••• lui demanda la serveuse sur un ton pressée et agacée. ••• Apportez moi juste une bouteille de rhum et je vais tâcher de me trouver une place toute seule... ••• dit elle pas plus aimable.

Sans commentaire sur sa commande la tenancière la laissa passer et Tyssania se fit un chemin plus ou moins difficilement entre les tablées. A ne pas douter, la danseuse était célèbre et attirait tout le village à chacune de ses représentations. Elle finit par aviser une chaise libre à la table d’un groupe de jeunes apprentis de la caravane d’arriver. Elle s’assit sans une demande, simplement avec un sourire plein de sous entendu qu’ils lui rendirent béas avant qu’elle ne leur tourne le dos pour être face à la scène. Tyssania leva les yeux au ciel attendant impatiente le début de la danse. Oui c’était un défi, et le reste du monde pouvait bien disparaître le temps que ce duel entre elle et sa peur ait lieu.

Ce ne fut pas avant que la danseuse ne fasse son apparition sous les cri d’admiration des jeunes gens qu’on ne lui apporta sa boisson. Elle ne remarqua même pas les regard un peu interrogatif devant sa façon de boire le rhum à la bouteille. Elle avait les yeux rivés sur celle qu’elle avait rencontré un peu plus tôt. Le souffle court dès que le feu s’alluma à côté d’elle. Un spectateur qui l’aurait regardé elle durant le spectacle, aurait pu pensé à une fan délirante. Pourtant toute prête à reconnaître la beauté du spectacle qu’elle était… les sueurs froides qu’elle ressentait l’en empêchait. Elle ne pouvait s’empêcher de penser à ce qui adviendrait de tout ce monde si une seule flamme décider de s’enfuir et d’aller dévorer les murs et le plafond. Elle ne pouvait s’empêcher de se souvenir de cet homme qui l’avait littéralement jetté hors de sa maison en flamme alors qu’elle comprenait tout juste ce qu’il était en train de se passer. Elle ne se souvenait même plus ni de son nom, ni de son visage. Etait-ce son père? Un domestique? Un oncle? Que faisait-il ce soir là pour être tous réunis? Parce qu’il y avait beaucoup de monde. Des ombres de son passé. Des gens dont elle n’a jamais voulu se souvenir, et qui sont maintenant trop loin pour retrouver leurs visages.

Pourtant la danse, l’envoute petit à petit. Et quand le spectacle finit, elle a l’impression qu’elle a retrouvé quelque chose. Elle se lève presque instantannément, prenant une longue gorgée de rhum, elle a maintenant beaucoup plus chaud, il faut l’avouer. Elle ne prend même pas le temps de remercier ou de gérer quoique ce soit, lancant quelques ailes de bronze sur la table, elle laisse le fond de bouteille et part directement vers l’arrière de l’auberge. Elle espère l’y revoir. En arrivant, elle voit le chef de la caravane en train de la féliciter. Un soupir exaspéré passe ses lèvres et elle se retient tout juste de le virer de là. Elle attend clairement planté à deux mètres du groupe.

Les remerciements finis, le chef de la caravane se retourna vers elle avec un large sourire de celui qui vient d’avoir à la fois l’esprit et le ventre bien rempli. ••• Oh mademoiselle. Je peux vous aider? ••• Non. ••• répondit simplement Tyssania, qui n’avait plus envie de se montrer aimable pour un sou depuis qu’elle attendait. Son ton un peu trop autoritaire contrasté d’ailleurs avec son apparence trop jeune, mais elle s’en fichait pas mal. Elle passa devant le marchand rondouillard pour venir d’une voix plus douce et empreinte de curiosité parlait à la jeune fille. ••• Je ne me suis pas présentée tout à l’heure, je m’appelle Tyssania.Ca ne vous dérange pas de discuter un peu. Je… je viens de ce pays aussi, le Feu mais, j’avoue que j’ai tout oublié et… j’ai le sentiment que vous êtes la mieux placé pour m’en parler.••• Elle n’aurait pas été aidé par le rhum, elle n’aurait probablement pas été si loin dans sa phrase. Trop d’information et d’aveux de faiblesse en si peu de temps, ça ne lui ressemblait pas. Mais tant pis, maintenant c’était sortie, alors il faudrait bien faire avec...

Cette idée était parfaitement stupide. Elle n’avait jamais eu besoin de revenir à feu. Jamais senti ne serait-ce qu’une once de demande de la part de son corps ou de son esprit de remettre les pieds dans sa ville natale. Alors pourquoi vouloir en apprendre plus? Pourquoi maintenant? Non vraiment, sa tête n’arrêtait pas de lui rappeler à quelle point, questionner la danseuse était un simple suicide moral et sentimental. Pourtant Tyssania attendit que le chef du village et le marchand veuillent bien virer de son chemin avant de se présenter à la danseuse sans écouter le moins du monde sa conscience.

Réunir des informations. Elle l’avait fait durant presque quinze ans de sa vie. Ce devrait être facile. Pourtant, même dans sa plus passionnante mission à la Milice, elle n’avait jamais été si avide de connaître, de savoir quelque chose. Tomoya lui souriait toujours. Etait-ce par bienveillance ou par amusement? Elle ne savait pas, elle ne voulait même pas le savoir. La mauvaise réponse lui déplairait trop pour risquer de la connaître. ••• Enchantée, je m'appelle Tomoya Iryo, mais tout le monde m'appelle Iryo. Je serais ravie de vous raconter ce que je sais de Feu. Posez-moi vos questions et je tâcherai d'y répondre. ••• Je… Merci. ••• C’était tout ce qu’elle avait pu dire avant de presque se laisser tomber sur le banc à son invitation. Elle ne s’était pas rendu compte à quel point elle était fébrile, le souffle rapide et les jambes en coton.

Ses questions se bousculaient dans sa tête. La pirate prit le temps de soupirer et de prendre une gorgée de son verre avant de parler. Histoire de se remettre les idées en place. Faire le tri, mettre de l’ordre dans ses interrogations avant de parler. Oui cétait le chemin à suivre, peu importe que le silence s’étire. La danseuse devait connaître un minimum le coeur des gens, elle avait déjà surement lu son hésitation, alors autant s’en servir et ne pas la cacher. ••• J’ai tellement de questions que je ne sais pas par où commencer. J’ai quitté ce pays alors que je comprenais tout juste ce qui m’arrivait. Et je ne suis jamais revenue pour des raisons personnelles. J’ai vu les changements, un peu plus de violence et d’esclavage depuis des années mais je n’ai jamais voulu le comprendre... ••• soupira-t-elle. C’était plus pour se donner du temps bien sur. Mais la sincérité était égalment une carte qu’elle n’avait pas jouer depuis tellement de temps qu’elle ne savait plus trop comment l’utiliser.

Ce jus de fruit ne valait pas son rhum. Mais le goût mi-sucré, mi-acidulé qui piquait le palais lui donnait une impression de fraîcheur et de clarté alors qu’elle en prenait une seconde gorgée. ••• En fait, je voudrais savoir ce que vous pensez de ce pays? Est-ce qu’il vaut le coup d’y revenir, de battre pour lui ? Ou vaut-il juste mieux partir et chercher, disons, partir chercher fortune ailleurs? Si vous pouviez vous le feriez? ••• demanda-t-elle. Oui, il fallait qu’elle sache si cela valait le coup de chercher dans son passé. Ou si elle pouvez simplement passer son chemin et tout balayer du revers de la main. ••• Et aussi… avez-vous jamais été à Faestelia? ••• L’ajout était fait à voix plus basse, mais il fallait le faire...

Tyssania se concentre tant qu’elle peut sur ce jus de fruit sucré qui roule sur sa langue, qu’elle retient, qu’elle déguste pour en savourer toutes les nuances. Pourtant elle n’arrive pas à l’apprécier tout à fait, tant sa gorge est serrée. Les mots sortent difficilement, s’écorchent sur les parois de ses cordes vocals, franchissent à grand peine ses lèvres. Pourtant Iryo ne semble pas s’en formaliser. Comme on laisserait un enfant essayer de former ses premières phrases. Doucement ridiculement doucement. Mais elle y parvient, et c’est pire ensuite.

Elle la voit prendre son temps du coin de l’oeil. La pirate aurait vraiment l’air trop faible à ses propres yeux si elle l’avait regardé en face. Non elle prend l’air dégagée de celle qui regarde au loin tout en écoutant attentivement sa réponse. ••• Très honnêtement... Je pense que oui, il vaut mieux se battre pour son pays, même s'il n'est pas parfait. Je suis allée un mois à Sen'tsura, et je crois que je ne suis pas prête de recommencer, même si j'y ai gagné ma vie honnêtement comme serveuse. Et non, je n'ai jamais été à Faestalia, de toute ma vie servile et libre. Et vous ? Pourquoi êtes-vous partie ? ••• Se battre pour? pour… c’est une expression qu’elle n’avait jamais employé avant de monter sur le Dédain. Et maintenant, la liberté que prônait ce bateau n’existait plus, ce navire n’existait plus. Difficile d’y croire…

Elle hausse les épaules tout en gardant cette idée dans un coin de sa tête. Se battre pour ce pays… ••• Je n’avais plus rien pour rester… C’était il y a longtemps maintenant… Le feu a ravagé la maison et les habitants, alors je suis partie avec la première personne qui s’est occupée de moi. ••• répéta-t-elle comme l’aurait fait un automate. Sans aucune émotion. Elle paraitrait peut être froide mais tant pis. Elle n’avait pas envie de s’étendre sur ce que cette nuit représentait ou lui faisait ressentir. ••• Tout ce dont je me souviens c’est d’avoir habité à Faestelia, c’est mince pour retrouver ce qu’il s’est passé. Ca fait bientôt 35 ans après tout… Vous avez parlez d’une vie servile? ••• rebondit-elle simplement, sautant d’un sujet à l’autre sans jamais prévenir. 35 ans… c’était surement bizarre, elle ne devait pas avoir plus de 25 ans en apparence. Mais peu importait les questions que ses paroles soulevaient.

Le sourire de la danseuse s’effaça à la question de Tyssania. Poutant la jeune femme ne parut ni peinée ni génée de sa question. Elle n’aimait pas en parler? Le souvenir était douloureux? Elle était bien placée pour savoir qu’éloigner les souvenir pour les oublier ne marchait pas. Il fallait les laisser vivre leurs vies de souvenirs dans nos esprits. Et les accepter. Peu à peu. Aujurd’hui, elle essayait même de ramener ses souvenirs à elle. Mais cela faisait tellement longtemps qu’ils vivaient leurs vies indépendantes de souvenirs que c’était un peu compliqué.

Tyssania écouta posément l’histoire d’Iryo sans un mot. Surtout sans l’interrompre. Il fallait que ca sorte, c’était sa façon de voir les chose. ••• Elle a pris fin il n'y a pas si longtemps, alors... Je suis née à Dahalia, et pendant dix longues années j'ai été serveuse dans une auberge pour aider ma famille. Tout le monde chez moi travaillait pour subvenir à nos besoins. Un jour, alors que j'avais dix ans, j'ai fini esclave dans une caravane de marchands qui passait justement à l'auberge où je travaillais. Combien de temps suis-je restée esclave ? Je l'ignore, j'ai passé pas mal de temps enfermée dans un sac... Et sans l'intervention miraculeuse d'une amie, j'y serais sûrement encore. J'espère que vous n'avez pas connu cela et que vous n'aurez jamais à le connaître, très sincèrement. ••• Tyssania sourit en posant une main sur celle d’Iryo. Pourquoi ce geste permettait-il à tous de se sentir mieux elle ne le savait pas, mais elle l’avait souvent constater.


Elle but encore un peu de son verre de jus. avant de répondre. ••• Espérons que Yehadiel entende votre prière. Nous connaissons tous des choses différentes dans la vie j’imagine. Mais je n’aime pas dire qu’une vie ou l’autre a été pire. La seule chose à faire c’est de toujours s’adapter au moment que l’on vit pour vivre mieux. Si votre bonheur est ici, vous devez juste y rester et faire en sorte d’être toujours libre. C’est toujours ce que j’ai fait, mais je ne vous mentirai pas, ça ne m’a pas toujours réussi. ••• plaisanta la jeune fille avec un petite rire amusé. Oui c’était encore sa philosophie. S’adapter toujours pour avoir la vie que l’on souhaite, même s’il faut parfois courber l’échine, et prendre un chemin différent devant les obstacles.

Elle resta quelques temps sans bouger plus ou moins pour qu’Iryo puisse prendre ce qu’elle voudrait de ce qu’elle venait de lui dire. Puis elle reprit un peu de jus de fruit ••• Etes-vous toujours fatiguée de votre danse? J’ai dans l’idée de marcher un peu avant de retourner me coucher. Viendriez-vous avec moi aux abords du village? ••• proposa-t-elle sur un ton plus léger.

L’endroit indiqué par la danceuse était exquis. Le très léger bruit de l’eau résonnant au milieu du désert était incroyablement relaxant surtout dans la fraîcheur de la nuit. pourtant Tyssania resta à bonne distance du lac. Certes Nayris avait précisé qu’elle ne devait se méfier que de l’eau salée. Mais on n’était jamais sur de la provenance d’une eau…
Elle ferma les yeux quelques instants pour apprécier les bruits de la nature, le calme et la légère impression de chaleur que laissait la jeune femme à ses côté. Paisible c’était l’adjectif qui aurait décrit cette instant. Sans hésitation… ••• Dites-moi... Que faites-vous avec la caravane de marchands ? Il y a bien d'autres moyens pour voyager jusqu'ici que la caravane, surtout quand celle-ci ne semble pas vraiment bien escortée. ••• Tyssania sourit en se retournant vers elle. Comme une protection, elle avait arborait ce petit sourire mystérieux qui appelait la curiosité, sans pour autant être menaçant le moins du monde. Chasser le naturel il revient au galop ! ••• Vous allez probablement trouver cela idiot mais j’ai peu de moyen et je n’avais aucune envie de voyager seul. •••

Elle leva légèrement le menton pour regarder le ciel étoilé. Les petites lumières éparssent qui éclairé le ciel scintillait bien plus qu’à Sent’sura où les feux des habitations empéchaient de les contempler. ••• Du coup, je leur ai proposé de servir d’escorte. Les marchands sont assez facilement influençable, un ou deux mouvements d’épées et ils semblent à leur yeux que vous êtes une fine lame. Je leur sers plus de guide pour éviter les ennuis qu’autre chose. ••• ajouta la jeune femme en revenant à son interlocutrice.

Ses yeux revinrent sur le lac, alors qu’habituée à l’obscurité elle pouvait maintenant discerner l’onde avec plus de facilité. ••• Vous pensez que je leur ai menti ? ••• demanda-t-elle assez curieuse de la réponse étonnement.

Le sourire de la jeune femme la rassura. Ca ne lui semblait donc ni absurde ni ridicule. C’était déjà une bonne chose. Il fallait qu’elle se redonne une ligne de conduite, qu’elle regrade son échelle pour passer inaperçue. Elle avait l’impression d’avoir perdue cette chose dans les lymbes. Il fallait dire que les choses là-bas étaient tellement différentes, presque irréelles. ••• Non, je pense que vous avez monnayé honnêtement votre voyage... ••• Honnêtement hein ? Difficile de savoir si elle aurait été à la hauteur si une mauvaise rencontre s’était pourtant produite. Mais tant pis, c’était fini de toute façon…

Tyssania regarda immobile la jeune femme s’enfoncer dans l’eau. L’invitation alalit arriver c’était certain et redoutable. Devait-elle la suivre, poursuivre cette instant de complicité qui ne sortait de nulle part ou restait sage et craindre la déesse de la mort ? ••• Venez ! L'eau est fraîche, elle nous fera du bien en cette chaude nuit. ••• Que Nayris aille se faire voir ! Elle irait dans l’eau et sur l’eau autant qu’elle voudrait !

Elle s’avança au bord du lac, posa par précaution un doigt dans l’eau et sourit. Rien… l’eau était totalement dépourvue de sel. Alors elle se redressa et sans aucune gène retira sa chemise pour ne restait qu’avec un simple voile couvrant le reste de son corps avant de s’avancer jusqu’à Tomoya. ••• Ca faisait longtemps que je n’avais pas osé me baigner ainsi ! ••• sourit-elle avant de plonger vers l’avant pour ressortir un peu plus loin, où elel avait tout juste pied. ••• Y -a-t-il de la vie dans les oasis du désert? ••• demanda-t-elle à la jeune femme.

Son esprit bouillonait d’idée à cet instant, mais le rhum y était surement pour beaucoup. Des idées de voyage, des décisions à prendre, des choses à retrouvées mais elle voulait d’abord profiter de ce moment sous les étoiles, aussi s’allongea-t-elle sur l’eau en position de la planche. ••• Je crois que vous aviez raison, l’eau fait du bien et pas uniquement pour la chaleur. C’est très reposant... •••

Retrouver l’eau. Cet élément qui avait toujours plus ou moins était son complice. Changeante et maléable comme son propre corps, puissant quand il se déchaîne et rassurant, même revigorant quand on savait la dompter. Elle se prit à fermer les yeux, tentant d’imaginer ce que cela pouvait faire de ne faire qu’un avec cet onde claire. Comme une élémentale d’eau peut être. Elle devrait trouver un moyen de prendre une telle forme une fois. Mais les élémentaux étaient tous assez méfiants…

Elle sortit de sa rêverie pour poser une question à sa nouvelle connaissance. Amie ? Pas encore, les restes de sa vie passée l’empêchant de donner facilement sa confiance à qui que ce soit. Cela semblait la faire réfléchir. Elle ne connaissait pas bien son environnement pour quelqu’un qui avait toujours vécu ici non ? Ou alors elle était devenue bien trop méfiante pour vouloir tout connaître de ce genre de chose. ••• L'eau est essentielle en tout, par ici... Quant aux oasis, je pense que oui, il doit y avoir de la vie. Après, je n'ai jamais vérifié, mes deux emplois me prenant trop de temps ici pour que je m'amuse à aller dans l'oasis la plus proche. ••• C’était pourtant bien de s’amuser. Tyssania ne s’était d’ailleurs pas assez amusée récemment. Quelle manque de savoir vivre de sa part… Quoique vu son récent passage dans les limbes autant ne pas en parler.

En tout cas cette quesiton en entraîna naturellement une autre. ••• Pourquoi vouloir savoir ça ? Vous n'avez pas l'intention de vous poser durablement dans une oasis, quand même ? ••• Elle se redressa rapidement dans l’eau pour éclater de rire sans boire la tasse. Pourtant ce n’était pas drôle, mais l’idée même d’être sédentaire l’avait tellement surprise que c’en était drôle. ••• Pas du tout je vous rassure. Le seul endroit où je me poserai ce serait un bateu pour être s^ré de toujours pouvoir bouger au gré des marrées. Non ca fait bien trop longtemps que je n’ai pas eu de chez moi. Ca m’emcombrerait. ••• dit-elle en s’asseyant sur le rebord du petit lac. L’eau encore présente jusqu’à sa taille tandis qu’elle attrapait ses cheveux pour les tordre et les dégorger de leurs eaux.

Sa reflexion ne fut pas longue avant de reprendre son discours. ••• Non à vrai dire, je pense que je vais rapidement retrouver une véritable occupation. Je me suis un peu laissée aller dernièrement. Une période difficile j’imagine, mais à vrai dire, vous voir danser avec le feu m’a montré à quelle point j’étais immobile. J’ai besoin d’action. Je pense aller voir Faestelia juste pour… un dernier souvenir et retourner vers l’Océan. Définitivement, malgré mes origines, je préfère l’eau au feu. ••• Elle rattacha ses cheveux en un chignon qui tenait seul au dessus de sa tête.

Tout en gardant un sourire pour la jeune femm qui la rejoignait, Tyssania continuait à prendre soin de son apparence. Une apparence qu’elle avait soignée depuis de nombreuses années maintenant. Et pourtant elle ne pouvait pas la garder plus longtemps. Malheureusement elle en était totalment consciente. C’était bête, mais c’était l’apparence de sa soeur. Et c’était difficile pour elle de la quitter. C’était surement la raison aussi pour laquelle elle n’avait toujours pas réussi à en choisir une autre.

La pirate continuait à remettre de l’ordre dans sa tenue trempée tandis que Tomoya semblait réfléchir à quelque chose. Elle attendit en silence que son ami se décide à séexprimer. ••• Puisque votre décision est prise, je me permets de vous proposer mon aide. Je peux vous fournir des gens de confiance pour vous accompagner, au moins jusqu'à Faestalia, au mieux jusqu'à l'Océan. Les routes sont dangereuses, je préférerais vous savoir en sûreté en attendant l'idéal que le pays soit unifié et protégé à l'intérieur comme à l'extérieur. ••• Elle la regarda un peu surprise.

Réfléchissant, elle finit par hocher la tête. ••• Je vous remercie! Ce serait en effet un moyen d’être plus sereine durant mon voyage. D’autant que je ne connais pas trop la géographie de cette région n’étant pas revenue depuis longtemps. . ••• dit elle avec un sourire. Elle se remit alors ses pieds, sa robe gouttant un peu partout autour d’elle. ••• Dans ce cas, je vous rejoindrai dès que vous pourrez ! Je ne suis pas pressé de quitter ce village du coup, les quelques Ab’s que j’ai eu pour l’escorte me permetteront de me loger le temps qu’il faudra. ••• assura-t-elle avec un sourire. Oui définitivement, elle n’avait plus du tout l’habitude de voyager seule.