Rien de ce qui est digne d'être connu ne peut s'enseigner [Roxo Sombresang] | |
| Dim 2 Nov - 13:48 | | | | Au sortir de l’hiver, comme au sortir de la mort, tout était plus calme, plus pur, plus innocent. Les arbres nus se couvraient à peine d’une floraison de bourgeons hâtifs, l’herbe neuve couvrait les parterres et la brise susurrante de douces fragrances de fleurs en boutons, de sève vive et de terre humide. La vie revenait au monde dépouillé par la neige et les mois de froidure, et dans un ciel incertain, rendu mouvant par la course des nuages, le soleil jetait des averses de lumière tiède. Un spectacle propre à semer la joie dans les cœurs, à réjouir l’homme et adoucir les plus rudes humeurs, sans doute ; mais Messaline ne se réjouissait pas. Depuis les Marais de la Désolation, elle avait promené sa pâleur mortuaire dans une longue promenade à travers un monde qu’elle apprenait peu à peu à redécouvrir, à présent que le voile devant ses yeux avait été ôté et qu’elle s’était libérée du mensonge de l’existence. Partout où elle posait ses yeux morts, c’était comme une vermine grouillante, une immondice qui se parait de beaux atours, aussi répugnants à regarder que ces foules de papillons moribonds qui viennent s’agglutiner autour des lampes dans les nuits d’été. Il fallait être bien sot pour ne pas voir l’horreur de tout cela, derrière les jolies apparences : tout cela était condamné à s’éteindre, tout cela n’était qu’une pollution de plus qui se donnait des beaux atours pour mieux tromper le sot.
Alors, sans crainte et sans regret, elle était allée, enveloppée de ses voiles, vêtue de noir et de longues draperies vagues, pareille à quelque nonne de ces ordres ascètes qui ne montrent leur visage qu’à leur dieu. Elle était allée comme un spectre, obscure dans la lumière du printemps, montée sur une haquenée à la robe aussi noire que la sienne. Une étoffe aussi légère qu’une soie d’araignée couvrait sa face, et ne laissait entrevoir que la lueur déroutante de ses yeux sombres, quelques traits fugaces de son beau visage de statue, et laissait parfois, à la faveur d’une rafale légère, échapper quelques mèches rousses de son illusoire chevelure.
Magrant lui avait conseillé la prudence, et lui avait appris à revêtir l’apparence de la chair avant d’entreprendre son voyage vers Sholat. Les ennemis de la Déesse étaient légion, et elle ne ferait que courir un danger inutile à aller à visage nu, os découvert, en exhibant à tous sa nature impie. Le secret serait en cette affaire son meilleur allié. Ainsi chevauchant sur les routes, Messaline ressemblait à quelque veuve en voyage, drapée de ses atours funèbres, et s’en allait sans gaieté, curieuse peut-être, à la rencontre de ces nouveaux alliés dont son maître l’avait longuement entretenue. La prudence voulait que la nouvelle élève du nécromant apprenne à se défendre autrement que par une magie qu’elle ne maîtrisait pas encore, et aille prendre quelques leçons d’épées auprès du maître d’armes le plus réputé des croyants de Nayris, tout en s’adonnant aux civilités d’usage : il était tout à fait normal que l’élève de Magrant aille présenter ses hommages à l’élu libérateur avant de faire voile vers l’Adhès. Son maître la rejoindrait vite, avait-il dit. Il était l’heure pour elle d’apprendre à faire seule, semblait-il, ce qui n’était pas un poids pour Messaline qui n’avait d’autre hâte que de voler de ses propres ailes.
Un certain étonnement lui vint quand elle traversa la cité sans encombre, avant d’arriver au chemin sinueux qui amenait à la résidence de l’élu et de la duchesse de Sholat. Elle avait demandé sa route plusieurs fois, mais pas un garde ne s’était soucié d’elle et il n’y avait aucun obstacle, de la cité jusqu’à la demeure nichée dans les rochers. Le soleil matinal éclairait doucement la haute façade ornementée, lui donnait des teintes irréelles, et traçait les ombres fugaces des nuages sur les grands murs, les à-pics qui se mêlaient aux roches de la falaise, faisait des motifs passagers en soulignant les aspérités des pierres et les ornementations des toitures et des fenêtres. Lentement, elle s’engagea sur le sentier. Les sabots de sa monture se répercutaient dans le silence, et comme un spectre, laissant dans son sillage comme un frisson de glace, Messaline se dessina toute en ombres vaporeuses et en voiles battant dans la brise comme des ailes de gaze et de soie. Elle allait très droite, comme un fantôme, une apparition soudaine et irréelle surgie de l’ombre, frissonnante, vibrionnante dans le vent qui chuchotait dans ses jupes et ses noirs atours.
Messaline mit pied à terre dans un long bruissement d’étoffes, comme une cascade d’ombres soyeuses, et actionna le heurtoir de la grande porte. Magrant ne lui avait rien indiqué de particulier quant à la manière dont elle devait s’y prendre pour passer outre la méfiance et la vigilance des maîtres des lieux, mais la liche avait déjà sa petite idée.
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| | Messaline
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| | Dim 2 Nov - 15:33 | | | | Invitée dans un manoir Duc disparu quelque part ? La dame en noir Ah oui. Elle comprenait mieux maintenant les rapports. Alrea à la fenêtre du hall observait l’arrivante. Quelque temps plus tôt ceux qui montaient la garde lui avaient fait parvenir son signalement la déclarant « dangereuse, mais pas mal intentionné. ». Les messages avaient continué de circuler tout au long du périple de « la dame en noir » comme ils l’avaient appelé. Donnant son itinéraire au fur et à mesure. Il était vite apparu qu’elle les cherchait eux, habitants des lieux, puisqu’elle avait demandé son chemin à certains. La vampire la regarda mettre pied à terre et observer autour d’elle. Oui elle comprenait… Cette femme transpirait la mort et si Alrea n’avait pas rencontré Magrant elle se serait demandé pourquoi l’inconnue dégageait une telle aura et une telle odeur de mort. Mais elle savait et devinait que la femme était comme la liche rencontrée plus tôt dans l’année.
La duchesse s’empressa de se diriger vers la porte, d’un regard elle appela un serviteur avant de lui ordonner d’aller chercher Roxo, où qu’il se trouve. Il va sans dire qu’une liche est liée à Nayris, donc de ce fait son créateur était le mieux placé pour les discussions au sujet des Adorateurs. Elle pas, officiellement non et elle jouerait celle qui ne savait pas tant qu’elle ne serait pas entre les murs du manoir. La vampire ouvrit la porte et sortit en plein air, elle descendit les trois marches plates du perron en affichant un air courtois. Elle n’avait pas vraiment à se forcer.-Bonjour voyageuse. Si vous voulez bien me suivre à l’intérieur, puisqu’il semble que vous soyez venu voir quelqu’un.La duchesse fit un signe de la main pour inviter l’arrivante à la suivre, elle remonta les marches pour entrer dans le hall, ignorant les deux portes de gauche et dédaignant également l’escalier montant vers les étages, elle prit la première porte à droite et s’arrêta sur le seuil pour dégager le passage à la, probable, liche. L’invitant à entrer la première, une fois fait Alrea sourit poliment.-Mettez-vous à l’aise. Que nous vaut l’honneur de cette visite ?
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| | Alrea Sombresang
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : CF Alyna ^^Vitesse de réponse : Rapide
| | Dim 2 Nov - 16:18 | | | | Messaline n’eut guère à patienter devant la porte close, car on lui ouvrit bien vite, très exactement comme si on avait attendu son arrivée. Il était normal qu’on ait eu vent de son arrivée, elle n’avait pas été d’une discrétion exemplaire en demandant son chemin en ville et les maîtres des lieux avaient sans doute des yeux et des oreilles partout pour se permettre de laisser ainsi l’entrée de leur demeure sans garde ni surveillance. La liche recula d’un pas lorsqu’une femme descendit à sa rencontre, et fit une de ces belles révérences en usage à Feu, se gardant toutefois de dévoiler son visage. Celle qui l’accueillit semblait être la maîtresse des lieux et Messaline la détailla longuement des yeux en lui emboîtant le pas pour rentrer dans la demeure. Elle était belle et grande comme ces figures de légende que l’on croirait irréelle, un visage à damner un poète et une allure à inspirer des générations d’écrivains tourmentés. Si l’on devait un jour trouver la plus parfaite allégorie de ce subtil frisson qui naît au point parfait entre la peur et le désir, elle prendrait sans doute les traits de la dame de Sholat.
Soulevant d’une main ses longues jupes qui murmuraient en flot obscur sur le beau carrelage du hall, Messaline eut un gracieux hochement de tête et souleva enfin son voile pour adresser un sourire de glace à son hôtesse. Il y avait quelque chose d’étrange, dans ce visage : il feignait la vie, mais n’en avait que l’apparence, car il semblait aussi figé qu’un masque de pierre, trop lisse, trop parfait, presque flou à force d’être dépourvu de la moindre imperfection. Le grain de peau était plus lisse qu’un marbre poli, les yeux, des perles de jaspe noir, et la chevelure ruisselait, immobile, comme une averse de fils de cuivre rigide. Messaline ne parvenait pas encore à maintenir une apparence qui puisse feindre correctement celle qui était la sienne de son vivant, et de ce fait, préférait prudemment voiler son visage pour se présenter aux autres. Sa longue robe et son manteau ne laissaient rien transparaître de sa silhouette mince, si ce n’était l’ovale de sa figure livide au milieu du flot noir de ses voiles et ses mains d’ivoire.
D’un pas léger, glissant sans effort comme celui d’un spectre, Messaline suivit la femme jusqu’au lieu où elle la fit entrer, et la remercia d’un signe de tête, demeurant debout, ses longs doigts minces croisés comme deux araignées de nacre au repos dans un champ couleur d’encre.
— Je m’appelle Messaline, dit-elle en esquissant de nouveau une gracieuse révérence. Je souhaite rencontre le seigneur Sombresang pour une affaire... privée.
Elle avait parlé d’une voix très douce et très aimable, mais il était soudain évident qu’elle n’en dirait pas plus à son hôtesse. Son maître l’avait avertie qu’elle n’était qu’une simple sympathisante de leur culte, et non une membre à part entière, ce qui était suffisant pour éveiller les soupçons de la liche qui ne désirait pas se livrer entièrement à elle.
— Sa renommée de maître d’armes est grande, reprit-elle en feignant un sourire aimable qui vint étirer ses lèvres douces comme un automatisme mal maîtrisé ; je n’ai pu m’empêcher d’y prêter l’oreille.
Pour le reste, cela passerait sous silence, à commencer par l’identité de la personne qui l’envoyait ici ou de la manière dont elle avait réellement entendu parler d’eux.
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| | Messaline
Partie IRLCrédit avatar : http://sidwill-cg.deviantart.com/gallery/Double compte : Phalène - Ivor le Silencieux -Sigrid NilfdottirVitesse de réponse : Lente
| | Lun 3 Nov - 14:39 | | | | Questions intérieures Désobéissant serviteur Attente du créateur. Elle venait donc voir Roxo. La vampire devina sans trop de mal que la dénommée Messaline ne lui dirait rien de plus sur ses affiliations et elle-même préférait ne pas les révéler, enfin si, mais plus tard. Pour l’heure Alrea préférait attendre son créateur et de toute façon c’était lui que la femme était venu voir, pas elle. La duchesse se demanda tout de même pour quelle raison Messaline souhaitait le rencontrer. On ne traversait pas plusieurs kilomètres juste pour la renommée d’un maître d’armes. Non il y avait probablement autre chose et l'ancien elfe découvrirait bien quoi. Elle sourit courtoisement à la probable liche et s’inclina avec légèreté.-Roxo ne devrait plus tarder je l’ai fait appeler dès votre entrée dans la cour du manoir.Elle lui souriait toujours lorsqu’un serviteur entra. Son expression changea immédiatement pour se crisper et ses yeux lui lancèrent un regard noir. Il avait oublié les règles, lorsque la porte du salon était fermée nul n’avait l’autorisation d’entrer. L’importun se tassa sur lui-même, mais affronta tout de même le regard de sa maîtresse pour balbutier quelque chose, Alrea se radoucit un peu pour qu’il puisse répéter plus calmement et sans mourir de peur.-Répète…-Monsieur le duc… enfin votre mari… enfin votre compagnon quoi, il arrive, il finissait de donner à manger à son monstre géant. Il… Il arrive et…-Vous pouvez disposer.La vampire s’était radoucie et d’un geste accompagna le serviteur à la sortie, puis elle le regarda un instant se diriger vers les cuisines pour se remettre de ses émotions et referma la porte pour aller s’installer dans un fauteuil de la pièce, choisissant d’attendre Roxo pour la suite.
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| | Alrea Sombresang
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : CF Alyna ^^Vitesse de réponse : Rapide
| | Dim 9 Nov - 11:50 | | | | Chapitre 1 : La Liche et les Vampires.
J'étais dans les thermes, profitant de la douce chaleur de l'eau chauffée par je ne sais quelle pression ou je ne sais quoi proche de Sholat, sans doute un volcan, vu la position géographique de la ville et la fertilité de la vallée du repos... Pourvu qu'il n'explose pas encore. Quand on vint me quérir, une personne était arrivée, seule et souhaitait me rencontrer... Je sortais de l'eau et allez me sécher tranquillement, profitant de la chaleur des lieux. C'était un de mes endroits favoris du manoir, avec la salle d'arme et la salle du trône, suivit de prêt par ma chambre à moi.
Je posais finalement la serviette pour attraper un pantalon en cuir légèrement rembourré noir goudronné, des hautes bottes extrêmement confortable et une simple chemise de soie violette, puis je ceignait mon habituel sabre d'amiral, que ne m'avais jamais réellement quitter, c'était un cadeau de Dante, qu'il m'avait fait forger le jour de mes 35 ans. Quand j'avais pris le commandement de mon premier navire... J'en caressait la poignée, nostalgique... Qu'est ce que j'aurais aimer ne jamais avoir connu l'aile, il avait déchirer bon nombre de mes relation ainsi que Terra... Mais il n'était pas important pour la déesse. Du moins, tant qu'il ne se mettait pas en travers de sa route.
Je sentais dans ma tête qu'Armaintho avait faim, et j'allais lui rendre une petite visite, le libérant pour qu'il puisse allez chasser quelques créatures dans les contrées de Sholat, bien entendu, il était prudent, il savait tout autant que moi que cette abondance pour lui s'arrêterait si il était aperçut par les habitants et que ses derniers décidaient de le rapporter au Grand et Puissant Seigneur Pigeon.
Puis je prenais encore une fois le temps de me laver les mains, de me parfumer un peu avec de l'eau de cerise, une sorte d'alcool qu'Alrea créait pour le Duché. Je trouvais l'odeur très attrayante et j'en mettais comme eau de senteur, et c'est ainsi que je prenais la direction du petit salon, un sourire de convenance plaqué sur les lèvres, un messager vint à moi, m'apportant la nouvelle que certaines des recrues avaient désertées. Je montrais les crocs, le faisant reculer et lui ordonnait d'envoyer, s'ils le souhaitaient, les nomades à sa poursuite, le cas échéant d'envoyer un groupe d'archer monté. Qu'on les fasses prisonnier dans la mesure du possible et qu'on les ramènes pour interrogatoire.
Puis j'arrivais finalement au salon, le rapport dans les mains traitant des cinq déserteurs. C'étaient des personnes originaire de Sholat, et je ne voyais pas ce qu'elles pouvaient gagner à quitter mon commandement, peut être quelqu'un les avait tuer ? Je devais faire suivre l'enquête, mais pour le moment, j'avais un hôte à accueillir.
J'entrais finalement dans le salon, d'un pas souple et mobile, la main pas très éloignée du manche de mon sabre d'Amiral. L'odeur qui m'emplit fût la même que celle que j'avais ressentit devant Magrant... Cette créature, une … Liche, il s'était lui même nommé, ce devait être une des créatures de Magrant... Et vu qu'Alrea n'était pas très familière du culte, elle ne parlerait sans doute pas devant nous.
J'inclinais brièvement mon torse devant elle, la Liche, et me tournais vers Alrea, me penchant sur elle, pour lui souffler à l'oreille.
-On a des risques de fuite, j'aimerais que tu te charge d'envoyer des messagers vers la frontière le plus rapidement possible, on a cinq déserteurs, et j'ai peur qu'ils tentent de rallié l'aile.
Je lui tendais le parchemin explicatif et attendais qu'elle quitte la pièce pour me tourner vers la créature de Nayris en face de moi, Alrea reviendrait bien plus tard.
-Que puis je pour vous ?
Je posais ma poupée de Nayris sur la table basse, devant moi et l'invitais à s'asseoir d'un geste de la main.
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| | Roxanne Sombresang
Partie IRLCrédit avatar : Vergil DMC Double compte : Sourv Vitesse de réponse : A l'inspiration !
| | Dim 9 Nov - 13:13 | | | | Immobile comme une belle statue de sel, Messaline regarda sans mot dire le serviteur faire irruption pour se faire renvoyer aussitôt par la maîtresse de maison. Elle se contenta simplement de courber gracieusement le chef dans un hochement poli pour répondre aux paroles de la duchesse, mais l’espace d’un instant, alors que son visage s’inclinait au milieu de ses voiles et des ruisseaux de sa chevelure, l’illusion sembla se dissiper. Cela ne dura qu’une fraction de seconde, comme une image que l’on entrevoit du coin de l’œil sans vraiment que l’on sache ce qui a été aperçu : mais sous le teint d’albâtre et l’accorte face de la jeune femme, les reliefs saillants d’un crâne nu étaient brièvement apparus comme l’irruption d’un cauchemar fugace, un réminiscence en plein jour d’une vision trouble.
Ses yeux noirs observaient ce qui se trouvait autour d’elle avec discrétion, dans le silence bref qui était retombé. Messaline n’en concevait naturellement aucune gêne, et sans doute que son hôtesse non plus : les êtres sans âme qui hantaient cette demeure n’avaient que faire des silences embarrassants. Machinalement, elle gravait dans sa mémoire tout ce qu’elle pouvait apercevoir, les murmures et les grincements légers de l’antique demeure dans le vent de montagne qui soufflait sur ses façades, la rumeur persistante des vivants qui habitaient là, les pas, les bruits, les murmures... Ses paupières s’étaient un peu abaissées sur ses pupilles obscures et s’ouvrirent soudainement quand elle vit entrer celui qui, de toute évidence, était le maître des lieux.
Un fin sourire glissa le long de ses lèvres, comme si quelque chose se souvenait de l’expression à arborer en pareil moment. Difficile de se tromper sur son identité : il était certes vêtu avec une simplicité qui ne seyait peut-être pas à son statut d’élu et de duc de Sholat, mais bien idiot, bien ignorant ceux qui croient que la noblesse ne s’exprime que par les vains ornements matériels. Tout comme son épouse, il la portait comme un joyau, presque tangible tant cela irradiait de lui et de chacun de ses gestes. Là où Alrea était toute en subtilité, vénéneuse et trompeuse comme une ronce fleurie de roses, il dégageait une brutalité sans âme propre à semer la terreur chez les âmes simples. Cela plut à Messaline, en vérité, car l’un et l’autre étaient tout à fait à la hauteur de ce à quoi elle aurait pu s’attendre d’après les mots de son maître. Lui, surtout, et c’était après tout le plus important.
La liche s’inclina courtoisement devant lui, un peu raide dans ses mouvements, et à nouveau, alors qu’elle semblait devoir se concentrer un peu pour se mouvoir, son apparence humaine s’estompa un bref instant pour laisser entrevoir des reflets d’os à nu au milieu des étoffes précieuses. Elle attendit néanmoins qu’Alrea soit sortie de la pièce pour répondre à son hôte, affectant une courtoisie très aimable qui sonnait affreusement faux lorsqu’on voyait l’expression figée de son visage de poupée et ses yeux morts qui ne cillaient pas.
— C’est un honneur de vous rencontrer, élu, dit-elle.
Elle posa un regard presque songeur sur la poupée que Roxo venait de poser sur la table et esquissa de nouveau un sourire.
— Maître Malnoir a jugé bon de m’envoyer vers vous. Il souhaite que je prenne auprès de vous des leçons d’épée, et en tant que sa nouvelle élève, il tenait à ce que je me présente à vous.
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| | Messaline
Partie IRLCrédit avatar : http://sidwill-cg.deviantart.com/gallery/Double compte : Phalène - Ivor le Silencieux -Sigrid NilfdottirVitesse de réponse : Lente
| | Lun 10 Nov - 14:14 | | | | Des fugitifs enfuis Ordre de capture Chasse Alrea esquissa un sourire lorsqu’il entra, sentant le parfum qu’elle lui avait offert après multiples expérimentations. Elle le connaissait assez pour savoir qu’il aimait les cerises. Et aussi l’odeur des flaupi, secrètement elle essayait de créer une senteur avec ces plantes, mais peu importe. Le fait qu’il porte le parfum qu’elle avait créé était une preuve qu’il adorait cette odeur et le savoir la ravissait bien qu’aucune émotion, sinon un sourire courtois, étirait ses lèvres. Il s’approcha d’elle pour murmurer à son oreille et pour toute réponse elle inclina légèrement la tête en cillant. Signe d’acquiescement tranquille. La duchesse savait déjà ce qu’elle avait à faire. Elle se leva rapidement et avec son élégance habituelle, puis sortit d’un pas tranquille après s’être excusée auprès de leur invitée. Comme l’exigeait la convenance, mais elle se doutait bien que la liche devait ignorer qu’elle était également avec la déesse de la mort, choisissant de préserver l’illusion, elle préférait les laisser parler du culte, ou de quoi que ce soit d’autre, à leur aise.
Dès qu’elle fut dehors elle se rendit immédiatement au pigeonnier pour ordonner l’envoi d’un messager rapide à tous les postes de la frontière. Elle étira ses lèvres en un sourire en entendant l’homme poser sa question et dévoila légèrement ses dents, pas comme si elle montrait les crocs, simplement comme si elle se moquait gentiment.-Oui mon cher je vais en effet aller là-bas pour faire bonne mesure au cas où nos messagers se feraient intercepter.C’était l’excuse donnée, mais en réalité elle ne connaissait que trop bien les soldats pour savoir qu’un excès de zèle avait tôt fait de transformer son ordre : arrêtez les fugitifs si possibles sans les tuer, en : stoppez les fugitifs par tous les moyens. Aussi elle s’empressa d’aller vers l’écurie, seller Brume et l’enfourcher pour descendre en ville et de là se lancer sur les traces des déserteurs. Elle vit s’envoler l’oiseau lorsqu’elle franchit les portes et sourit en se penchant sur l’encolure de sa monture pour lui murmurer dans sa langue natale des mots d’encouragement. Le cheval s’élança au galop sur le chemin. Elle aurait tôt fait de les attraper et les ramener. Roxo en ferait ce qu’il voudra. Si vraiment ils ne se laissaient pas avoir, alors elle les tuerait.
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| | Alrea Sombresang
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : CF Alyna ^^Vitesse de réponse : Rapide
| | Lun 17 Nov - 20:24 | | | | Chapitre 2 : Prise de mesure.
Alors qu'Alrea sortait de la pièce, je vins m'asseoir en face de la liche, l'invitant une nouvelle fois à s’asseoir d'un geste élégant de la main. Puis, d'un sourire tout aussi glacial que le sien, je la saluais tranquillement en inclinant la tête.
-Alors comme ça, vous êtes une nouvelle créature de Magrant ? Et il vous a envoyée ici pour que vous puissiez apprendre le maniement des armes, intéressant...
Je la jaugeais du regard, ce qui n'était pas très évident sous les amples vêtements noir qui semblait définir la forme qu'elle était... Bah, j'en découvrirais sans doute bien plus en la faisant dansée, comme j'avais fais danser Magrant.. Peut être avec un peu plus de délicatesse pour cette nouvelle liche, je n'allais pas contrarié l'élu du bras armé en brisant sa nouvelle créature.. Même si j'en brulais d'envie depuis qu'il avait tuer ma cousine pour accéder à ce poste. Tch.
Je saisis alors tranquillement ma poupée sur la table, et l'élevais à mon regard, fixant mon regard sur Messaline à travers elle.
-Que vous a t'il dit du culte ? De Nayris ? Des Limbes, et du travail que nous effectuons pour son Grand Retour ?
On pouvait sentir les majuscules dans ma voix quand je parlais de la déesse, elle était un point fondamental de ma non vie, c'était elle qui avait crée ma race, et sans elle, Alrea serait sans doute morte. Même si je n'étais pas quelqu'un d’exclusif, Alrea avait une place importante pour moi, elle avait été un déclencheur. Certes elle m'avait apporter du mal, entre Abaddon et moi, mais elle m'aidait à le juguler, et pour ainsi dire, presque le faire disparaître. Mais il était encore là, tapis au fond de moi, tel les ténèbres des Limbes. Je ne pouvais rien y faire, et il m'arrangeait certaines fois vraiment beaucoup.
Je tapotais sans vraiment m'en rendre compte le crâne de ma poupée, les cheveux mauve qui la recouvraient étaient tiré des cheveux d'un prisonnier, que j'avais pris un malin plaisir à tuer, un voleur de pauvre, le genre de personne qui s'arrangeait pour voler les plus démunis de leurs maigres bien, eux qui ne pouvaient pas prouver ce qu'ils avaient sans qu'on les prennes pour des menteurs... Mais hélas pour l'homme, il était tombé sur la mauvaise famille, et il avait été prit. Il avait souffert de nombreuses heures avant de rejoindre Nayris.
-Souhaitez vous quelque chose de particulier ? Une visite du bâtiment ? Un rafraîchissement ? Une chambre pour vous reposez ? Ou alors souhaitez vous abandonnez les mondanités si chère au vivant et entrée directement dans le vif du sujet ? Qu'on vous trouve une arme et qu'on commence votre entraînement ?
Bien entendu, je pourrais toujours lui forger une petite arme discrète, et tout aussi mortelle qu'une grosse épée ou qu'une masse d'arme, pas tellement le genre d'arme dont elle pourrait se servir... Enfin théoriquement, si. Les Liches avaient quand même assez de force, même si ils étaient plus orienté magie... Mais ce type d'arme ne lui siérait pas... Un hachoir de boucher à la limite, ou une simple dague... Discret et facilement utilisable, sans grand besoin de maniement énorme... Juste quelque chose de droit, pas forcément très élégant... Un stylet peut être... Je verrais ça mieux avec elle de toute manière. Elle sera la plus à même de me fournir des renseignement sur elle même. En attendant, c'était ses réponses que j'attendais, les yeux mi clos, savourant la chaleur du feu ronronnant dans l'âtre, bien sur que je n'avais pas besoin de chaleur, mais je trouvais toujours réconfortant de voir un feu.
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| | Roxanne Sombresang
Partie IRLCrédit avatar : Vergil DMC Double compte : Sourv Vitesse de réponse : A l'inspiration !
| | Jeu 27 Nov - 21:48 | | | | Un bref silence feutré plana dans la pièce. Messaline contemplait son interlocuteur de ses yeux profonds comme des gouffres, et feignit d’esquisser un mince sourire, une expression forcée comme si son visage se souvenait de la manière dont il aurait réagi autrefois. La vie, comme des vestiges à peine perceptibles, laissait encore son empreinte sur ses traits mortuaires et se laissait saisir sur le vif avant de s’évanouir dans le froid néant de ses traits roides.
— Tout, ou presque, répondit-elle d’une voix douce. Ce qu’il y avait à savoir pour quelqu’un de ma sorte, du moins. Le Salut, le Néant, l’espérance, et son règne qui s’en vient. Qu’ai-je besoin de savoir de plus, après avoir contemplé Son visage ?
Ses paupières se baissèrent enfin, l’espace d’un instant, lorsqu’elle posa les yeux sur la poupée qu’il tenait à la main. Magrant avait été loquace, et elle-même s’était beaucoup instruite, délaissant son bréviaire trop souvent parcouru pour écouter l’enseignement de son maître et se plonger dans les nombreux ouvrages savants que recelait sa demeure. Elle n’avait pas encore décidé quelle forme prendrait sa poupée, ni quelle serait la victime du sacrifice qu’elle offrirait à la Déesse ; elle attendait l’intuition, la vision, la solution évidente qui s’imposerait à elle lorsque le temps serait venu. Mais encore à l’orée de son existence nouvelle, il y avait tant à faire, tant à connaître avant de se vouer à Elle...
Dans le discours de l’un et de l’autre, on pouvait sentir la révérence qu’ils éprouvaient jusque pour les mots qu’ils utilisaient pour désigner la déesse, comme si sa présence se faisait sentir jusque dans chaque parole qui s’en trouvait ainsi sacralisée. Toutefois, Messaline ne sut guère, sur l’instant, si ce qu’elle put répondre aux questions inquisitrices du vampire relevait ou non de l’orgueil impertinent et de l’impolitesse. La vérité ne pouvait être voilée, après tout, et surtout pas face à un Élu tel que le seigneur Sombresang.
Le sourire qui lui vint, aigu et vif comme une pointe de couteau ne devait rien, en revanche, aux habitudes anciennes d’une illusion de corps, aux vestiges mourants d’un esprit qui avait sombré dans le néant. C’était sans doute la première, seule, et authentique expression dont Messaline fît preuve depuis le début de l’entrevue.
— Maître Malgrant avait insisté sur la nécessité de ces mondanités, comme vous dites ; après tout, n’est-il pas normal qu’une nouvelle baptisée à l’ombre de la Déesse vienne présenter ses hommages à l’Élu Libérateur ? Considérons, si c’est votre bon plaisir, mon devoir comme accompli et entrons dans le vif du sujet, dans ce cas.
Une pause, et tout s’en fut, sa face livide retrouva son impassibilité mortuaire alors qu’elle réfléchissait une seconde avant de poursuivre.
— J’ignore quelle arme me conviendra. Je n’ai que peu connaissance des aptitudes de ce corps, mais nous verrons bien, n’est-ce pas ?
Croisant ses longues mains dans les replis des longues manches de son manteau, elle fit une courbette polie.
— C’est vous le maître, après tout. Enseignez donc, je vous en prie. Je suis prête.
Ce n’était pas de la hâte, qu’il y avait au fond ; ce sentiment comme tous les autres lui devenait peu à peu étranger. Mais tout de même, quelques vestiges, comme des traces fugaces, faisaient encore résonner une curiosité, une envie d’apprendre qui demeuraient comme des stigmates. Elle voulait savoir, elle voulait voir ce dont elle était capable à présent, ressuscitée et glorieuse, défaite des fardeaux de la chair vivante et des fatigues humaines. Magrant l’avait mise en garde contre les turpitudes de ce nouvel état, que le toucher funèbre de la Déesse ne protégeait point de la destruction et de la corruption ; toutefois, c’était une douce pensée que de se dire que les maux ordinaires ne l’atteindrait plus.
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| | Messaline
Partie IRLCrédit avatar : http://sidwill-cg.deviantart.com/gallery/Double compte : Phalène - Ivor le Silencieux -Sigrid NilfdottirVitesse de réponse : Lente
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