Chapitre 1 : A l'ombre d'un Drayame en fleur.

Un mariage avec Alrea, voilà ce que j'avais dans l'idée depuis quelques temps. Le Drayame, quel meilleur endroit que celui ci pour demander une elfe en mariage ? Je n'en avais pas eu d'autres idée, et il y avait quelque chose que je devais visiter en cet endroit pour pouvoir aider notre camps. Nous avancions donc capuche sur la tête, à l'ombre de la canopée de Drayame. A un petit rythme, nous avions quand même l'éternité devant nous. Je voyais pourtant qu'Alrea n'était pas au mieux de sa patiente, à sa manière de se dandinée sur sa selle, et cela me faisait sourire, tranquillement dissimuler sous ma capuche noire.

Mon cheval avançait tranquillement entre mes cuisses, mon corps suivant ses mouvements de manière mécanique, je n'étais plus très à l'aise sur un cheval depuis que j'avais Armaintho, mais je ne pouvais rien faire d'autre que d'essayer de soulager le plus possible ce pauvre animal. Pas très à l'aise avec moi sur son dos, j'étais presque apaisé en ses lieux, et je savais exactement où je voulais allez, bien que je n'avais pas la moindre idée de comment le rejoindre.

Quand Alrea me posa la question, ma réponse fusa, tranquillement, sûre d'elle, dans l'air planant de la foret de Drayame. Ce n'était pas un air malsain comme en Adhès, dans ses forêts glaciale et monstrueuse. Non, c'était un air reposant, attendant, calme et paisible... Elwing...La petite voix dans ma tête, le passé cherchais à reprendre possession de moi. Mais je ne le laissais pas faire, je parlais de mon futur maintenant... Elwing... je secouais la tête et libérais un peu ma capuche, massant mes cervicales malmenée par ma position sur la selle, finalement je sautais, mettais pied à terre et faisait quelque pas, laissant mes hachettes se balader dans mon dos, je ne cherchais pas la discrétion, juste le calme et la tranquillité.

-Faisons une pause !

Elwing, Elwing, Elwing... Alrea!Elwing, Elwing, Elwing. Laisse moi Abaddon, dégage d'ici, laisse moi dans mon présent, repars dans ton passé ! Elwing Roxo, Elwing.

-LAISSE MOI PUTAIN DE DEMON !

Chapitre 3 : Rumination silencieuse.

Alrea m'énervait, son silence avait tendance à me calmer, mais sa putain de sollicitude commencer sérieusement à me taper sur les nerfs. Elle avait le regard de celle qui savait mais ne disais rien, le regard d'une proie en pleine souffrance qui se laisse petit à petit dériver vers la curée... Elle me sera l'épaule et la haine m'étreignis, j'en avais marre de tout ça. Marre, marre et marre. Mais je ne disais rien, nourrissant encore Abaddon. Mais je m'en fichais en cet instant. J'avais qu'une envie de destruction, de haine pure et dure. J'avais envie de faire mal, de briser, d'exterminer, d'entendre les cri, les pleurs, les hurlements des femmes devant les vestiges de leurs maris, voir la haine dans le regard des prisonniers, entendre le bruits des coups sur la chair. Voir le sang gicler et le corps se tordre sous la douleur...

Ses visions m'apaisèrent un peu, et j'entendis à peine la question d'Alrea, question à laquelle je répondis d'une voix blasée, et quelque peu distante. Je devais me calmer rapidement, Abaddon s’agitait trop en moi, ce n'était pas bon, si il prenait le contrôle ici, ça tournerais en massacre. Sois de lui, sois d'Alrea... putain, quel dilemme. Je continuais d'avancer, sur mon cheval, se dernier de plus en plus nerveux, je me rendais compte que je m'agitais de plus en plus, comme si des fourmis grouillait dans mon dos.

Chier !

Chapitre 4 : Cherche un peu de lumière.

La haine est comme un volcan, plus on l'alimente, plus elle menace d'explosée. C'était pareil avec Abaddon. Plus je tenais mes sentiments en moi, plus il prenait d'importance, et plus il faisait preuve de puissance envers moi. Certaines fois à me menacer de me submerger. Il me faisait presque peur. Mais je parvenais à le tenir à distance la plupart du temps. Quand je ne risquais rien, sinon je m'en servais comme bouclier. Il me protégeait tout en satisfaisant mes plus bas instinct, sans que je ne sois lui. C'était une sorte de coupe feu, de quoi me détacher de mes actions. Une sorte de contrôle mental.

Mais je devais laisser ma rager s'extirper de mon corps, je ne devais pas le laisser sortir. Pas en ses lieux, pas alors qu'Alrea était devant moi, je ne pense pas qu'une rencontre avec Abaddon nous offre le plus grand bien, surtout avec ce que j'allais lui demander. Elle allait être surprise, pour sur ! Je ne remarquais même pas son regard, Abaddon enfin abandonner au fond de moi, la joie reprenant le dessus pour le moment. Je sentais la bague dans ma poche de plus en plus pesante à mesure que nous approchions de l'endroit. L'Arbre Roi de Drayame.

On y arriva finalement, et je sautais à terre, regardant l'immense végétal tendre ses bras en direction du ciel, me demandant bien ce qu'il pouvait avoir de particulier, outre sa taille, j'étais friand de légende et je souhaitais savoir ce que ce dernier pouvait dissimuler, voir cacher.

Alors, c'est ici ? Et ça cache quoi ce … C'est un arbre au moins ?

Il lui demandait si le lieu était le bon et elle hocha la tête lentement, apaisée par les lieux qui avaient bercé son enfance. Les légendes, les histoires. Bien d’autres choses, souvenirs heureux… Avant la chute. Alrea donna une légère caresse à Brume et s’avança de quelques pas vers l’arbre. Elle veillait cependant à rester tout de même à distance au cas où il y ait des gardiens ce dont elle ne doutait absolument pas.

-Oui et non…

L’ancienne elfe souriait les yeux levés vers le feuillage. Si elle ne croyait pas à ce que l’on racontait à son sujet, du moins pas au point de vénérer un végétal, elle le respectait pour sa majesté et son âge probablement vénérable. La légende lui revenait, comme son maître lui avait raconté, ses parents aussi avant. Elle l’avait déjà vu plusieurs fois, toujours de loin. Jamais elle n’avait été si proche. À fixer ses frondaisons elle avait l’impression d’en avoir le vertige et laissa échapper un petit rire. Elle était, malgré les dernières années passées à être traitée de tous les noms par ses semblables, heureuse de revenir ici. C’était aussi la raison pour laquelle, il y a plus d’un an et demi maintenant, elle avait fui ici lorsqu’elle avait cru au départ de Roxo avec Tyssania, puis il lui avait offert la rose éternelle.

Alrea se demanda soudain s’il l’avait amené ici parce que cette forêt avait une signification particulière pour lui, pour elle et pour eux surtout. Après tout c’était ici qu’ils s’étaient rencontrés. Dans ces bois. Et il n'y avait qu'ici, où elle se sentait elle-même, ici ou à Sholat dans sa sphère privée qui comportait son créateur et les filles adoptives de ce dernier. Nulle part ailleurs elle n'osait afficher sa vraie identité qui n'avait rien d'une duchesse, mais plutôt d'une jeune elfe qu'elle était toujours au fond d'elle. La vampire se reprit. Roxo n’avait donc jamais entendu la légende au sujet de cet arbre… Elle allait la lui conter en ce cas.

-L’arbre roi, à ce qu’on raconte, aurait été avant un être ayant pris la forme d’un arbre. Considéré par beaucoup comme un dieu mineur, quoique son nom dans la légende ne soit pas celui d’un de ceux-là, mais d’une des premières créatures ayant peuplé cette terre. Les elfes le vénèrent pour cette personnalité et pour cette histoire transmise de génération en génération. C’était du moins vrai pour certains il y a quelque temps, mais l’histoire s’oublie et la foi aussi… À cause de l’aile ou non je l’ignore. Je ne sais pas non plus s’il y a toujours des adeptes de cette croyance, quoiqu'il soit considéré par beaucoup comme le maître des forêts. Loin s’en faut au vu de sa taille, il est le plus grand végétal jamais répertorié et probablement le plus ancien. Même ceux qui n’y croient pas connaissent cette histoire. Il serait une grande figure de notre peuple…

Elle avait fermé les yeux pour mieux se souvenir des histoires du passé. Elle se souvenait avoir ri de cette histoire qui lui semblait impossible. Qui lui semblait toujours impossible ou tout du moins enjolivée. Peut-être que cet arbre était vraiment ce qu’il prétendait ou bien simplement un immense végétal se dressant ici depuis la nuit des temps.

-Ingwë, frère d’Ève et premier elfe, murmura-t-elle en souriant, laissant le vent emporter ce nom pour elle jusqu'au creux des oreilles de Roxo.

Chapitre 5 : L'Arbre Mythique.

Plus Alrea parlait, plus la prophétie me revenait en mémoire, je sentais une sorte de brume violette évoluer dans mon esprit, un rictus étirant mes lèvres. Oh oui, oui Déesse, tu seras bientôt parmi nous, à marcher parmi tes enfants, à enfin pouvoir te vengée de l'Aile ! OUI ! Voila donc ce que cet arbre avait de particulier, c'était un des premiers enfants du couple des Dieux. C'était le frère d'Eve, du moins le demi frère, bien qu'il en soit le frère de par la même descendance. Quelque chose sur lequel il ne faisait pas bon de se pencher, de peur de trop réfléchir et de remettre en cause toute la vision sur la vie. Je servais la mort, mais aimais la vie, car sans la vie, pas de mort et sans la mort, pas de vie.

Je mettais finalement pied à terre et venait m'approcher d'Alrea, rejetant ma capuche en arrière, laissant mes perceptions s’étirer en direction de l'arbre, comme si je voulais le sentir, sentir le sang en lui, sentir qu'il était vivant, pas fait de sève non, mais d'un sang. Carmin, animal. Et non végétal. Mais je ne sentais rien de tel, et m'en avouer un peu déçus, mais que pouvais je y faire, ce n'était qu'une légende. Il aurait une utilité plus tard, quand Lilith serait à son pied, elle sera un piédestal au retour de notre Déesse à tous. Celle prisonnière derrière son mur. Mon esprit était en ébullition, Abaddon au bord de la disparition, semblant craindre la sorte de brume en moi. Qu'est ce que je me sentais bien, là, au pied de cet arbre, en train de contempler un des éléments du retour de la Déesse. Rien ne pouvait plus l'empêcher maintenant, non... Plus rien.

Je me tournais finalement vers Alrea, tout content de moi et de ce que j'avais découvert, nous allons pouvoir faire un grand pas, un de plus sur la longue route menant à Nayris.

-Donc nous sommes face à un des premiers être ayant peupler cette terre, c'est bien ça ? Né de l'amour de Yehadiel et de Nayris ?

Chapitre 6 : This city looks like so pretty, do you wanna burn it with me ?

J'avais donc en face de moi l'arbre de la prophétie. Celui qui nous permettrait de libérer les pouvoirs de Lilith et de la faire posséder totalement par Nayris... Ce serais déjà un grand pas vers la victoire des Adorateurs. Quelque chose de puissant, de grand et d'immense, quelque chose qui marquera les esprits et affaibliras les esclaves de l'Aile. Tout en nous renforçant nous, adorateur de la Déesse. Lilith serait donc délivrée ici, puis nous devrons le faire brûler... Mais comment faire brûler un arbre de cette taille, il y avait forcément des soldats, en garde, si c'était un arbre aussi important qu'on le disait, mais je ne sentais rien... Ce devait être une bénéfique magie qui devait garder ses lieux. Et c'était un sceau, quelque chose qui ne se briserais pas aussi facilement qu'un simple arbre qu'on aurait brûler. Le feu d'un élémental pourrait servir... Mais quel élémental de feu accepterais de servir Nayris ? Je n'en avais pas la moindre idée, mais je trouverais sûrement un jour, pour l'instant, ce qui m'importait c'est la déclaration que j'avais à faire à Alrea. Une demande en mariage.

Je m'approchais alors d'elle, tranquillement et lui tendais la main, une boite dans celle ci, contenant un simple anneau d'argent, sans fioriture ni décoration, un très simple anneau, que Magrant m'avait acheter pour elle. Je restais donc là, silencieux, le bras tendu, la boite au bout. J'attendais.

Chapitre 7 : Mariage.

Le visage de l'elfette passa par toute une série d'émotion que je pris grand plaisir à voir, là, sous cet arbre, dans cette forêt qui représentait tellement pour elle, je venais de nous lié de manière irrémédiable, à la vie à la mort, comme disent certaines personnes... Mais pour nous, vampire, c'est une étrange chose... Nous ne sommes ni vivant, ni mort, nous sommes intemporels et ne craignons pas grand chose. Serviteurs de la Déesse de la mort, créatrice de notre race, la mort n'est qu'un simple passage pour nous, un aller retour sans grande importance qui nous permet juste de nous rappeler pourquoi nous servons cette Déesse avec autant de passion.

Mais même en servant la mort, on ne peux s’empêcher de consacrer cette étincelle de fascination pour la vie, car sans vie, il n'y à pas de mort. Bien pour que pour les êtres vivants la mort ne représente qu'une fin finale et abrupte, effrayante de par le manque de connaissance qu'ils ont sur elle. Nayris. Cette Déesse est aussi effrayante que fascinante, la folie... On dirait que c'est elle qui en à définit les termes, c'est une créature... Puissante et captivante. Tout comme les lieux autours de moi, si majestueux et chargé d'histoire...Un bel endroit qui partiras bientôt en fumée. Je regardais les lieux autour de moi, cartographiant attentivement l'espace autour de cet arbre ô combien gigantesque. J'avais eu de la chance d'avoir Alrea comme amante, sans elle, je n'aurais sans doute jamais trouver d'elfe acceptant de mon montrer un endroit pareil.

Mais trêve d'envolée lyrique, le mariage chez les vampires... C'est quelque chose d'encore plus sacré que pour les humains, car la durée est immense, et la mort ne l'arrête pas... On ne se marie pas sans avoir mûrement réfléchis. Certains vampires même ne se marient jamais, préférant collectionnée les amantes ou les amants, selon les goûts de chacun. Je lui expliquais ça tranquillement, ma main caressant avec douceur sa nuque, la blottissant contre moi.

Chapitre 8 : Départ.

J'avais vu tout ce que j'avais à voir, et j'avais fait ce que j'avais à faire, je m'autoriser un dernier sourire, avant de m'éloigner tranquillement en direction de mon cheval, on n'avait plus rien à faire ici. Je remontais d'un habile mouvement, avant de lui faire faire volte face et d'attendre Alrea.

-Pour un vampire, le sang c'est la vie, le sang à une place extrêmement importante pour tout vampire, quel qu'il soit, sans sang, on devient fou, et cette folie pourrait causer la mort des êtres proches, sans distinction aucune. Offrir son sang à quelqu'un est un des gestes les plus fort qu'un vampire puisse faire envers un non mort... Offrir son sang à un autre vampire, est une preuve de supériorité envers lui, c'est le comparer à un être humain,qui as besoin d'être transformé.

Je lançais alors mon cheval en direction de Sholat, au petit trot, regardant attentivement autour de moi une dernière fois pour me rappeler où l'endroit se situer. J'y reviendrais plus tard, avec de quoi faire un beau feu de bois. C'était avant tout pour ça que j'étais venu ici, aussi pour me marier, mais avant tout pour aider Nayris à revenir parmi nous. Et cet arbre était un de ses objectifs. Renfilant ma capuche au passage je laissais un sourire étendre mes lèvres en un léger rictus pas du plus bel effet.

-De toute manière, pas mal de choses seront bientôt finit, et au final, seule Nayris resteras.

Nous chevauchions donc en direction de Sholat, fief de ma famille depuis de nombreuses années. Un endroit des plus familier pour moi, qui deviendrais sans doute un foyer bien plus chaleureux pour mes enfants lorsque la Déesse sera de retour sur Terra. Il me tardait, de voir tous ses infidèles ramper à ses pieds pour espérer sa pitié.