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 [Abandonné] Aide moi et la mer t'aidera

 
[Abandonné] Aide moi et la mer t'aidera Sand-g10Mer 22 Oct - 3:18
La réputation de Statch le noir n'était plus à faire et même s'il inspirait la terreur à la plupart des gens avec son clan, il n'en était pas moins un allié potentiel qui par ailleurs n'effrayait en aucun cas Malkane et son assurance démesurée. Elle l'avait déjà vu à quelques reprises, observé et jaugé de loin car encore dans l'ombre de sa mère, mais ce n'était pas grave, l’anonymat lui conférerait l'effet de surprise. Il avait des choses à offrir mais elle n'était pas en reste et si le passé les avait quelques fois uni dans l'adversité, l'avenir s'offrait à eux pour construire une relation durable et fructueuse. De toutes les manières on a rien sans rien alors la demie-déesse allait faire comme d'accoutumée, c'est à dire y aller au culot. Cette démarche pouvait sembler hasardeuse mais elle n'engageait que la vie de Malkane qui avait le don de se sortir des pires situations grâce à ses nombreux atouts. Par conséquent il avait été décidé de n'amener que l'équipage nécessaire aux manœuvres de la vicieuse et de réduire son poids autant que faire ce peut afin de faciliter la fuite des sœurs au cas où la consultation tournerait au vinaigre. D'ailleurs sa folie des grandeurs la poussait à entrer par la grande porte, aussi elle débarquerait seule car c'était son idée douteuse, son coup de tête, son affront et personne de sa famille ne mourrait pour un de ses projets saugrenu. C'était une question d'honneur mais aussi un geste d'amour.

Les femmes pirates prirent la mer en direction du sud dans le plus grand secret en toute fin d'après midi, lorsque le soleil est avancé dans son déclin et qu'il ne lui reste alors plus qu'une heure ou deux avant de se noyer dans les eaux de l'océan. Bien entendu qu'elle n'en avait parlé qu'au petit comité restreint qui l'accompagnait car la discrétion était de mise en ces temps troubles et surtout, une discussion houleuse avec sa mère sur ses débuts de capitaine ne l'enchantait guère. La mer était ravie retrouver enfin son tendre amant et l'étreignait tandis qu'il rougissait furieusement de cette marque d'affection délivrée aux yeux et à la barbe de tous, transformant le ciel en une merveilleuse toile parée des couleurs chaudes les plus saillantes.

L'ombre de l'île d'Échicore rompait cette chaleureuse harmonie et grossissait à vue d’œil à mesure que la vicieuse s'approchait, la différence avec la vitesse de navigation habituelle était flagrante. La capitaine vérifiait une dernière fois son équipement pour s'assurer que tout était en ordre, ses dagues affûtées retournèrent paresser dans les étuis de ses protèges avant-bras, la corde de son arc était tendue et son arme s’enchevêtrer en bandoulière sur son buste près de son carcan rempli et fermé pour éviter que ses flèches ne se dispersent lors de sa balade aquatique. La main de Malkane venait se poser sur son front tandis qu'elle plissait les yeux pour apprécier la distance qui la séparait de cet endroit encore inconnu dont elle avait entendu parlé. Lorsqu'elle pu distinguer la prétendue gueule de l'animal échoué là elle jugea qu'elle était ni trop près ni trop loin et siffla pour que Moki rapplique. Les oreilles robustes du petit chachouan vibrèrent avant qu'il ne s'étire mollement en creusant le bois de son perchoir de ses griffes au passage. Il cracha un petit hululement de déception, visiblement sa complainte indiquait son manque d'entrain bien plus enclin à faire une petite sieste et se posa lourdement sur l'épaule de sa maîtresse.

Seulement la demoiselle se laissa tomber en arrière du haut de la rembarde du navire se courbant juste au dernier moment pour plonger gracieusement dans l'eau salée et cette surprise n'était pas au goût de son ami à poils et à plumes. Son petit cœur s'était pressé violemment et il ne manquerait pas de présenter ses doléances à sa bien aimée ! Il voleta au dessus d'elle, ses ailes battaient doucettement tandis que ses sourcils plissés sur ses globes oculaires et ses oreilles rabattues signifiaient son mécontentement. Malkane occupée à muer ses jambes en queue de requin ne le remarqua pas de prime abords et se prit une gifle visuelle lorsqu'elle releva ses émeraudes sur lui se reculant brusquement d'un battement de nageoire. Cette moue elle ne la connaissait que trop et c'est avec un soupire profond et qu'un haussement d'épaules qu'elle l'accueillait.

" Comme si c'était la première fois que je faisais ça ... Ce que tu peux être de mauvaise foi quand tu te lève de la patte gauche ! "

Ses doigts attrapèrent furtivement la queue de Moki pour s'enfoncer dans un gargouillis vaseux, en quelques minutes elle atteignait déjà les premiers récifs et remonta à la surface jonchant un rocher pour y poser le petit chachouan. Le poil hérissé il s'ébroua et cracha une grosse goulée d'eau avant que ses orbes dorés ne s'abattent sur la jeune femme, passablement en colère d'après les infimes demies lunes qui trônaient en son sein. Malkane rigola avant de feindre un air sérieux en lui tapotant le crâne.

" Ne fais pas cette tête ... Je te donnerais à manger quand on arrivera là bas "

Son index pointait l'île qui leur ouvrait ses bras avant de le recroqueviller en fronçant les sourcils avant de détourner le regard des piques trônant sur les divers rochers surmontés de têtes cadavériques à un stade plus ou moins avancés de putréfaction. Ses phalanges tapotèrent son épaulette en cuir pour faire comprendre à son familier qu'il devait y planter ses griffes car ils allaient replonger. Elle avait visualisé le cheminement à suivre et se sentait prête tandis que Moki s'exécutait docilement cette fois car bien éveillé. Elle se faufila jusque dans la gueule de la bête, évitant les récifs coupants, effrayant les requins hostiles et sans se faire repérer alors que les drapés de nuit couvraient un peu plus son intrusion. Au dedans sa tête resta à demie émergée et protégée des rochers pour analyser l'activité des hommes de Statch ... Enfin plutôt l'immense beuverie et visiblement ils n'en n'étaient pas à leur première bouteille par tête de pipe en juger par les démarches approximatives, les chants graveleux et les discussions dont le contenu laissait à désirer.

Un bon point pour elle, cela allait grandement lui faciliter la tâche et elle repérait déjà un ponton délaissé plutôt calme en apparence et éloigné du tumulte environnant. Elle présenta son avant bras à son chachouan qui vint s'y installer en tournant son visage à 180 degrés grâce à son cou de hibou, attentif. C'est dans un murmure qu'elle lui expliqua son plan.

" Tu vas aller vérifier ce ponton là ... Si tu ne vois rien de suspect chuinte une fois, deux fois si ça craint "

Le petit animal répondit d'un discret " Miow " avant qu'elle ne l'aide dans sa première poussée en lui donnant de l'élan de son bras, le chachouan s'éleva un peu avant de planer en silence vers le lieu à inspecter. Il n'y avait là rien de menaçant, rien qu'un homme passablement ivre en train de faire l'amour aux planches, un gaillard pas vraiment imposant même pour le petit familier qui chuinta une fois. Malkane le rejoignait en se hissant sur le ponton en vitesse et roulant derrière le premier baril à sa portée, nouant sa ceinture puis son paréo autour de sa taille pour cacher son intimité. C'était impossible de manquer les imposants escaliers en pierre, s'y faufiler pas nécessairement difficile mais cela n'empêchait pas de rester précautionneuse et c'est Moki qui ouvrait le bal, hululant discrètement pour lui signaler que la voie était libre. Arrivée en haut des marches l'allure noble du manoir lui sauta au visage, il jurait avec l'ensemble de bric et de broc avoisinant mais cela ne rendait que plus aisée son infiltration. Elle longeait les murs en guettant Moki qui volait au dessus silencieusement prêt à fondre pour prévenir sa maîtresse en cas de danger imminent mais fort heureusement tout le monde semblait s'amuser à l'immense orgie lui laissant le champ libre.

C'est sans grand mal qu'elle arriva devant l'imposante bâtisse et la contourna pour y pénétrer par effraction, enroulant son poing dans son pagne pour briser une vitre de la fenêtre et débloquer le loquet accompagné d'un petit "oups" moqueur. Elle monta sur le rebord de la fenêtre un genou en l'air et passa la tête pour scruter l'intérieur de ce qui semblait être un salon vide. Elle haussa les épaules avant de se laisser tomber gracieusement sans trop faire de bruit suivie de prêt par son petit ami, roucoulant de joie à l'idée de savourer sa récompense ce qui fit rire sa maîtresse. Malkane sorti un morceau de viande séchée imposant qu'elle porta à sa bouche pour le mastiquer tandis que Moki ronronnait passant d'une épaule à l'autre en se frottant à elle. La bouche de la jeune femme s'ouvrit pour lui présenter la boulette de viande coincée entre ses dents serrées, le chachouan vint l'attraper et la jeune femme le laissa se sauver jusqu'en haut de la bibliothèque pour savourer son précieux.

Elle toisa la pièce en ouvrant une autre poche d'où elle sorti une pipe qu'elle bourra de tabac avant de la tapoter sur le revers de sa main songeuse, la décoration était très ... Masculine, cela dit il avait le mérite d'au moins simuler un semblant de culture avec ces livres comme trophée. La demie déesse présenta son outil pour sommer à Moki de venir lui allumer, ce qu'il comprit immédiatement sans qu'elle n'use de vaines paroles. Il rappliqua en voletant tandis qu'elle portait la pipe à sa bouche pour crachoter une flammèche sur les plantes encore un peu mouillée. La première bouffée salvatrice inonda ses sinus qu'elle recracha doucement par le nez comme la fumée opaque s'échappant des naseaux d'un dragon, un réconfort bien mérité pour se détendre enfin après toute cette tension. Son index s'amusa à dévaler et remonter les rangées de bouquins avant de s'arrêter sur l'un d'entre eux pour le tirer du bout de sa phalange qu'elle fit tomber sur son avant bras en le tenant par le milieu du bouts des doigts, le laissant s'ouvrir sur un passage au hasard. Elle lisait quelques passages poétiques distraitement sans vraiment y porter un grand intérêt, savourant davantage sa pipe que les vers aussi jolis fussent-ils, quand ses pas s'arrêtèrent devant l'encadrement de la porte. C'est sans se retourner et avec une voix mutine suintant la satisfaction qu'elle s'adressa à la personne qui venait d'arriver.

" On arrive vraiment à emballer avec ce genre de truc ? Non mais sans blague ? écœurant ... " Coinçant sa pipe entre ses dents, elle libéra sa main pour pointer la vitre brisée de l'index. " Désolée pour le carreau mais ... C'était un peu idiot de frapper alors que j'était parvenue à m’immiscer jusque devant la demeure ... Une vraie passoire votre île au passage faudrait faire quelque chose."

Malkane la lumineuse

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[Abandonné] Aide moi et la mer t'aidera Sand-g10Jeu 23 Oct - 14:08
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Une glorieuse prise de plus au tableau de chasse des Varounds. Ce soir, on arrosait la capture d’une galère esclavagiste de la plus digne des manières. Le vaisseau antique avait été remorqué derrière le clairon de Nayris jusque dans la vaste grotte qui creusait toute l’île d’Échicore, offrant aux pirates un port naturel à l’abri des vents et tempêtes. Les prises étaient des plus juteuses bien que nombreuses se révéleraient invendable ou consommée sur place. La majorité des esclaves libérés ne comptait pas rejoindre ceux qui leur avaient rendu la liberté, un choix qui devait être accepté selon les ordres directs du maître des lieux. La plupart des autres denrées trouvées à bord ne verraient pas de lendemain, le rhum passait déjà dans la distillerie d’où sortaient des dizaines de fûts de grog, ces derniers se vidant à une cadence effrénée. Un énième cri retentit dans la grotte, un autre prisonnier qui rejoignait Nayris. Les pirates et anciens esclaves s’en donnaient à cœur joie, galvanisé par le mouvement de foule et de vengeance collective s’abattant sur les négriers.

Tous étaient présents, ou presque. Le second du capitaine présidait une sorte de parodie de tribunal devant lequel passaient les condamnés un à un. Tenant le post d’huissier de justice, Snaglak, le quartier maître, était peu regardant sur le bon traitement des accusés, distribuant lui même son lot de coup afin de leur apprendre les bonnes manières. Feygor observait tout cela de loin, assis sur le bastingage de son navire, son propre baril de grog siégeant à ses côtés et suivant passivement une discussion entre une poignée des esclaves fraichement libérés. Il était loin d’être sobre, mais hormis ça façon légèrement désynchronisée de cligner des yeux, rien ne le laissait paraitre. Son esprit — bien que passablement embrumé — restait clair, rempli d’un sentiment de révolte envers la connerie humaine. Se réjouir de la prise de ce soir aurait été difficile pour lui, tant qu’il continuait de capturer des vaisseaux chargés d’esclaves, il ne pourrait être véritablement heureux. Statch connaissait bien le nom du responsable. Abran Kaï, qui d’autre ? Il y avait de tout parmi les esclaves, d’anciens marins, marchands ou pêcheurs, des prisonniers de guerre, deux amazones. Feygor aurait aimé ignorer tout ce qu’ils avaient vécu, mais il ne le savait que trop bien, il s’en rappellerait longtemps. L’esprit humain semble plus prompt à se rappeler de mauvais moments, qu’importait l’énergie qu’on utilisait pour les effacer.

Son cartographe vint s’installer à ses côtés. Caffran était un des seuls membres du clan le connaissant véritablement. Il savait que le seigneur pirate — malgré ses sourires, son enthousiasme et sa joie de vivre apparente — était un homme tourmenté. De son côté, le capitaine avait déjà connaissance du discours qu’il allait entendre. Ce n’était pas pour autant qu’il ne comptait pas l’écouter, ça partait d’une bonne intention, c’était même touchant qu’un camarade s’inquiète ainsi pour lui. Personne ne se souciait de l’homme qu’il était. On se faisait parfois du mouron pour le capitaine lorsqu’il jouait avec sa vie comme il lancerait une poignée de pièces sur la table de jeu clandestine d’une taverne miteuse. Il était doué à ce jeu, ou peut-être avait-il simplement la chance de tirer les bonnes cartes ? Sans doute un peu des deux, on ne crache pas au visage de royaumes et d’empires pendant des siècles sans en payer de sa vie un jour ou l’autre. Ces derniers jours, Statch était plus morose que d’habitude, il sentait que le bout de la route était proche. C’était comme se bander les yeux, s’engager dans une impasse, courir le plus vite possible en sachant qu’au bout, un mur l’attendait. La seule question qui subsistait, c’était "Quand ?". Était-il pressé ? Oui et non. Parfois, il se disait que ce monde n’en valait plus la peine, que l’humanité était — qu’importe ce qu’il fasse — condamnée à un cycle d’horreur sans fin qu’elle retraçait sans cesse, comme un rat piégé dans sa roue courant le plus vite possible en espérant trouver une sortie qui n’existe simplement pas. C’était une vision bien sombre des choses, mais il fallait bien justifier son surnom, "Le noir.".

« Vous n'profitez pas cap'taine ? »

Comme unique réponse, le pirate plongea sa choppe d'acier dans le baril déjà bien entamé pour la remplir à nouveau. Il la présenta à son cartographe avant d'en prendre une profonde gorgée.

« L'alcool n'vous réussi pas cap'taine. Lui assenant un léger coup de coude dans les côtes, il pointa du menton les deux charmantes demoiselles fraichement libérées qui regardaient dans leur direction. J'vais m'assurer que vous rentriez chez vous et que vous passiez une bonne nuit. On r'part demain, vous vous rappelez ? »

Haussant les épaules, Statch se laissa entrainer, son manteau sur l'épaule, sa chope en main et sa pipe aux lèvres, il ne comptait pas protester. Peut-être était-ce qu'il lui fallait. Arrêter de penser l'espace de quelques heures et oublier. Il savait que ce genre d'attitude n'était qu'une façon de reculer pour mieux sauter, il avait déjà essayé, mais il était prêt à plonger à nouveau. Éventuellement, un jour il tomberait assez bas pour ne plus pouvoir descendre. Un espoir bien risible n'était-il pas ? Juger cela comme bon vous semble tant que vous n'êtes pas dans ce navire. Sous les olas de son équipage auquel il répondit en affichant un sourire presque crédible, Statch se présenta face aux deux jeunes femmes qui restèrent intimidées par la présence du renommé capitaine.

« Mesdemoiselles, les salua-t-il en offrant une révérence plutôt adroite en vue de son chargement. Dites-moi, avez déjà vue une émeraude de la taille d'une bouteille ?
Répondant en secouant la tête de gauche à droite, Statch ricana amicalement malgré sa pipe coincée entre ses dents. Laissez-moi vous montrer. »

Offrant ses bras à chacune d'elles, ils gravirent les marches une à une, sachant pertinemment où celles-ci les conduiraient. Le capitaine se demandait tout de même s'il serait capable d'arriver jusqu'à sa demeure. N'avait-il pas eu les yeux plus gros que le ventre. Seul l'avenir lui dirait. Enfin, c'est ce qu'il pensait jusqu'à ce qu'il atteigne son chez-lui, qu'il en ouvre lentement la porte pour apercevoir qu'une douce créature l'attendait déjà à l'intérieur. L'observa de haut en bas alors qu'elle prononçait quelques paroles qui parvinrent à grandes peines jusqu'à son cerveau, il ne put empêcher ses yeux de rester déraisonnablement trop longtemps rivés là où il ne fallait pas. Un léger filet de grog vint garnir le sol avant qu'il n'ajuste sa prise sur sa chope, écoutant ce qu'elle avait à lui dire. Elle critiquait ses goûts pour la culture et le manque de sécurité de son île. Feygor en avait cure à dire vrai. Et à en juger par l'accoutrement de l'amazone, le pirate ne l'aurait même pas cru capable de lire, mais il se passa bien de lui en faire la remarque, il ne s'agirait pas de froisser l'invitée surprise.

« J'en suis désolé, mais ce sera pour une autre fois mes chères damoiselles, lâcha Statch en fermant la porte derrière lui. Se retournant vers l'inconnue, il fronça les sourcils afin de discerner précisément à qui il avait à faire. J't'ai déjà vu quelque part. » Statua-t-il.

Le pirate se dirigea vers le salon en mélangeant la fumée qui sortait de sa pipe à celle de la sauvage. Sa démarche avait quelque chose de différent, un soupçon maladroit peut-être. N'adressant point le moindre regard à Malkane, il attrapant habilement le luth qui reposait dans un fauteuil, il s'avachit dedans, posant sa chope sur la petite table qui se trouvait entre eux et la cheminé et laissa ses doigts danser sur le manche de l'instrument. Il jouait à peine assez fort pour que la mélodie parvienne à ses propres oreilles. Il n'avait pas entendu de pas, rien. Il en déduit que la jeune femme n'avait pas bougé et qu'elle se trouvait encore derrière le fauteuil qu'il avait choisi.

« J't'ai peut-être fait le coup de la voile déchiré près d'une île déserte, mais si ce n’est pas le cas, va falloir qu'on aille se balader toi et moi. »

Retirant le bandana écarlate qui ornait son crâne en faisant s'entrechoquer les perles et autres pierres résidant dans ses cheveux il le lança à l'autre bout de la pièce sans aucun ménagement et réajusta le col de sa chemise entre-ouverte pour ajouter :

« Si t'es la pour me tuer, tâchons de commencer avant que je ne m'endorme, veux-tu ? »

Sur ces mots, il posa le luth et sortit le sabre qui pendait à sa ceinture avec une certaine grâce, ce malgré sa position peu appropriée pour un tel mouvement. En un grincement métallique sortit une lame sombre et ébréchée, aux nombreuses victimes infortunées. Elle était à l'image de son propriétaire, vieille, attendant une retraite définitive avec impatience, mais gardée en activité par une volonté supérieure. Pour Statch, le simple fait d'être une douloureuse verrue dans le dos de l'archidémon était une raison suffisante pour ne pas se passer lui-même la corde autour du cou. L'empire n'en serait que trop heureux, alors il se contentait d'exister, c'était amplement suffisant.

« Si ce n’est pas le cas, parle, raconte-moi avant que je ne perde patience, auquel cas nous retournerions à la première hypothèse. »

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[Abandonné] Aide moi et la mer t'aidera Sand-g10Lun 27 Oct - 14:03
Malkane resta immobile les yeux rivés sur l'ouvrage tandis que la douce mélopée des reflux du majestueux Feygor venait inonder la pièce de ses gargouillis acides et infâmes. C'était ça l'homme valeureux dont on parlait ? On a beau savoir que les héros des mythes et des légendes ne sont que des Hommes, c'est en les voyant plus bas que terre ou affublés des mêmes maux que l'on en prenait réellement conscience. Lorsqu'on avait tant idéalisé l'être ou la rencontre la chute n'en devenait que plus rude mais fort heureusement ce n'était pas le cas de la demie déesse qui s’accommodait parfaitement de la nature des simples mortels. En revanche c'est pas dédain qu'elle ne se retourna pas pour les glousseuses qui se faisaient gentiment renvoyer, c'était affligeant de voir des femmes se faire traiter de la sorte et l'accepter sans broncher, n'avaient-elle aucun honneur ni fierté ? Cela dit le bougre avait beau avoir un peu trop forcé sur la bouteille il ne semblait pas pour autant avoir perdu tout ses esprits. Sa réflexion fit vibrer sa gorge d'un ricanement bien franc tandis qu'elle choisissait de ne pas poser les yeux sur lui.

" Je ne suis pas sure d'être flattée que tu te souvienne de ma chute de rein plus que du reste ... Je vais me consoler en me disant que c'est toujours ça ... "

D'un quart de tour elle le regarda se mouvoir dans la pièce en tirant lentement une bouffée de son tabac aux nuances un peu plus fruitées que le sien, ses émeraudes le suivant en coin silencieusement. Visiblement il l'ignorait et son foutu orgueil lui ordonna de faire de même en la renvoyant dans son livre. Moki lui avait pris connaissance de la présence de l'homme, mais ainsi perché il ne craignait rien et Feygor ne semblait pas hostile donc il n'avait aucune raison de cesser son repas, se contentant de le suivre du regard en machouillant sa viande. C'est le forban qui la sorti finalement de sa torpeur avec sa remarque des plus surprenante sa tête se tourna vers lui, rictus figé entre le dégoût, la surprise et une once de vexation, les sourcils froncés et la bouche de biais et mi close. Son minois reprenait contenance avec un petit rire forcé suivi d'un pincement de lèvres, sa voix se faisait sensuelle mais un tantinet vantard.

" Je pense que si tu m'avais baisé tu t'en souviendrais Statch ... Quant à une éventuelle partie de jambes en l'air je ne suis pas contre mais ... "

Sa petite tirade fût interrompue par le vol majestueux d'un bandana pourpre qui se réceptionna sur la rugosité froide du plancher dans un fin bruissement de lin. Interloquée, ses yeux suivirent la trajectoire de l'étole tandis que sa mine restait figée dans sa parure dubitative. Moki sursauta et lâcha immédiatement sa boulette de viande pour venir se poster sur l'épaule de sa maitresse en chuintant et gonflant ses attributs de chachouan. Malkane le regarda agir de manière grotesque d'un air hébété, il avait ce quelque chose d'attachant des enfants qui jouent maladroitement à la guerre, avec leur innocence et leurs mots qui leurs étaient propre ... Sauf qu'il était largement adulte. Elle étouffa un petit rire en se mordant copieusement la lèvre inférieure mais son sourire et le plissement de ses yeux criaient clairement à l'esclaffement. Elle leva le livre pour le montrer à Moki qui lui adressa un froncement de sourcil avant d'humer les pages comme cherchant le pourquoi de cet interlocation.

" Tu vois mon amour, c'est pour ça que je n'aime pas lire des mièvreries pareilles parce que sur le papier ils sont tous des héros sans peurs et sans reproches, grands beaux et forts ..."

Elle abaissa le livre en le refermant pour laisser à son ami le loisir d'admirer Feygor dans toute sa grandeur. " Mais en fait ce sont tous les mêmes, des pochtrons sans coeur et sans fierté qui finisse par nous taper sur la gueule à cause de problème de virilité ou nous laisse croupir avec nos morveux quand ils entendent l'appel des hormones en furie ..."

Elle glissa le livre doucement dans la fente qu'il avait laissé derrière lui avant de tapoter la tête de Moki qui avait l'air plus décontracté, la sérénité de Mlakane l'envahissait et ses papouilles le rassurait. Elle lui présenta son avant-bras sur lequel le petit animal vint se percher avant qu'elle ne pose un baiser sur son petit front et qu'elle ne lui donne l'élan nécessaire pour retourner à sa boulette de viande. Puis elle se défit de son arc pour l'adosser à la bibliotèque et déchaussa son carcan de son dos, commença alors une sorte d'effeuillage visant à lui prouver qu'elle n'était plus un danger. Ses protèges avant-bras tombèrent lourdement au sol laissant surgérer la présence de poignards, elle les poussa jusqu'à Feygor du bout du pied avant de retirer son pagne et de le laisser tomber dans un bruissement feutré. Ne restait alors plus qu'un bustier en cuir pour la couvrir et qui ne laissait rien présager d'inquiétant tant son étroiteté interdisait d'y cacher quoi que ce soit. Elle releva les mains, paumes vers le ciel en haussant les sourcils et en dodelinant de la tête en souriant comme pour lui faire comprendre qu'elle ne voyait pas vraiment comment montrer davantage sa cordialité. Elle s'avança alors vers lui pour venir coincer sa lame entre son index et son pouce afin de le relever doucement jusqu'à sa bouche charnue. Sa langue vint la caresser sur une certaine longeur se fendant en deux dans un flot de sang impressionnant à mesure qu'elle continuait sa course folle. Se redressant Malkane lui présenta sa langue de siffleuse qui cicatrisait déjà presque à regret tant il était drôle de faire se mouvoir les deux extrémités. Un cracha rougit s'écrasa au sol avant qu'elle ne s'essuie le filet de sang qui lui dévalait le menton du revers de la main, son petit manège avait beau l'amuser, il ne rendait nullement le goût ferreux agréable. Elle posa ses mains sur ses hanches et fit tomber sa tête sur le côté en souriant un peu.

" Je suis venue parlementer quant à une alliance avec le peuple Amazone, alors tu me diras quand tu auras fini ton petit cirque mais si tu as d'autres états d'âme à exprimer je peux patienter ... Vous êtes tellement imprévisible et insupportable vous les hommes bourrés ..."

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[Abandonné] Aide moi et la mer t'aidera Sand-g10Mar 28 Oct - 16:13
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Une méthode bien étrange pour lui adresser ses critiques si vous demandiez au pirate. S’adresser à son drôle d’animal de compagnie pour lui faire part des remarques qu’elle gardait en réserve pour les hommes alors qu’elle aurait pu simplement apostropher Feygor afin d’éviter de passer par quatre chemins. D’un côté, elle n’avait pas tord, du moins pour ce qui était des recueils poétiques. Elle n’avait certainement pas tirer le bon bouquin, car ce n’était définitivement pas la lecture préférée du maître de la maison. Deux rayons plus loin se trouvaient "La volonté de puissance", un roman écrit par un philosophe qui fut décapité pour cet affront qu’il avait fait à de nombreux dirigeants et nobles à l’époque. « L’essence la plus intime de l’être est la volonté de puissance. ». Peu avaient avalé le fait d’incarner un être ne cherchant que la domination, et ce par tous les moyens. Feygor, lui, avait reconnu l’humanité dans cette description, sachant pertinemment qu’il en faisait partie et assumant ce fait sans aucun complexe. L’unique différence qui résidait entre chaque individu était le moyen d’atteindre un tel objectif. "Comment comptes-tu t’y prendre douce amazone ?" songeait le pirate en l’observant attentivement. Il voulait la sonder, la connaître mieux que ça, discerner la plus imperceptible de ses réactions et pour cela, il devait provoquer :

« C’est triste, pas vrai coco ? lâcha Statch en s’adressant directement à l’animal de Malkane, comme elle l’avait fait plus tôt. Nous ne sommes pas nés dans des choux, l’Homme est cruel — surtout celui qui à une mentule, quel enfoiré celui-là —, il picole, il est violent, vulgaire et sans cœur bordel. Inccapble d’aimer, tu te rends compte ? »

Quand il acheva cette tirade transpirant le sarcasme à un tel point qu’il inonda la pièce, il éclata d’un rire franc. Celui qui ne peut-être feint, sifflant dans sa trachée et haletant dans sa gorge, il s’enfonça dans son fauteuil en secouant la tête, véritablement abasourdit par la quantité d’insanité qu’il venait d’entendre et de confirmer. La plaisanterie n’était certainement pas de tous les goûts, particulièrement loin de celui de Malkane qui commençait un étrange rituel. Déposant son arc contre une bibliothèque, Statch ne put s’empêcher de relever le moindre de ses détails. N’étant pas un spécialiste, il sut tout de même lire la qualité indéniable du travail réalisé sur le bois. Toutefois, il ne s’y attarda pas plus longtemps que ça, un autre spectacle débutait et il ne voulait pas le raté. D’abord une paire de bracelets tomba sur le parquet de chêne, roulant vers le pirate sous l’effet d’une légère impulsion. L’écopage se poursuivit jusqu’à atteindre la limite critique de l’étrange bustier de l’amazone. Feygor préféra éviter toute remarque à ce propos, sans doute y aurait-il laissé sa virilité pour un tel affront. Et alors qu’il pensait que ce manège était terminé, après avoir montré explicitement qu’elle ne portait pas la moindre arme, l’amazone s’approcha de lui pour attraper son sabre entre ses doigts délicats et conduire la pointe de celui-ci jusqu’au seuil de ses lèvres. Arrivé là Malkane laissa sa langue courir le long du tranchant affûté à l’extrême, faisant perler le sang sur la chair tendre. Lorsqu’elle rompit le contact, le flot ainsi libéré se répandit en partie sur le sol qui n’allait certainement pas se plaindre d’un nettoyage en bonne et due forme. Lorsque le divertissement s’acheva, que la langue meurtrie rentra là où elle devait demeurer et qu’un cracha carmin s’écrasa sur le sol, l’amazone prit une posture visiblement amusée alors que Statch, vide d’émotion, plantait son sabre dans le sol où il resta figé, émettant de faibles ondes sonores dont la fréquence s’accéléra avant de se taire. Lorsque la sauvage reprit la parole, ce fut le raz-de-marré qui renversa le bocal. Comprenant les implications de sa visite, Feygor indiqua le fauteuil à côté du sien du doigt pour qu’elle s’y asseye alors qu’il partait dans un nouveau fou rire incontrôlable. Pendant plus d’une dizaine de secondes, le forban chercha à retrouver son sérieux et il finit par mener cette mission à bien, au prix de quelques larmes mouillant ses iris.

« Mon petit cirque ? Mes états d’âme ? Imprévisible ? Rappelant ainsi les termes employés par Malkane, Statch faillit sombrer à nouveau dans l’hilarité, mais il se retint de peu. J’ai besoin de quelques précisions là. Me serais-je plaint que les hommes n’étaient pas comme dans les livres ? Est-ce que j’ai ouvert ma langue en deux juste pour le spectacle ? Il secoua la tête, impassible. Mon âme se porte comme un charme et j’ai mis un terme à ma carrière dans le spectacle depuis pas loin de deux siècles, mais je te remercie de t’en soucier. »

Sur ces mots, il ricana une dernière fois avant de se lever du fauteuil dans lequel il était pourtant si bien. Se dirigeant dans la pièce adjacente à son bureau, on put y entendre des placards et autres meubles s’ouvrir puis se fermer avant qu’il n’émerge finalement, un fût sous le bras, deux coupes et une boite en bois dans les mains. Posant le tout sur la table basse qui faisait front à leur fauteuil respectif, il remplit les deux verres tempêtes du rhum arrangé contenu dans le baril. D’une teinte légèrement brune et charriant une douce odeur d’ananas, une telle boisson vous porterait sur l’archipel en la buvant en plein Sent'sura. Toutefois, il n’entama pas la dégustation sur le champ. Ouvrant avec moult précautions la petite boite d’ébène, il en sortit deux cylindres bruns d’une douzaine de centimètres. Il en tendit un à Malkane avant de craquer une allumette sur la semelle de sa botte pour embraser le bout des deux cigares qu’il avait roulé lui-même.

« Un semblant plus âcre que le tabac, mais les parfums du Sahawi en vallent le détour. » Affirma Statch en libérant le premier panache de fumée épaisse qui avait consumé le gros de la feuille dont l’extrémité se refermait en forme de cône.

Une douce odeur de plante vint alors embaumer le salon, prenant la forme d’un nuage calme. Seulement après avoir apprécié les arômes qui flânaient dans l’atmosphère à leurs justes valeurs, le pirate se retira dans le fond de son siège en lançant ses deux joyaux sombres à l’encontre des émeraudes de l’amazone, les jambes tendues droit devant. Calmé et relaxé par les douces substances enivrantes, il s’exprimait d’une voix douce, presque envoutante

« J’attendais cette visite plus tôt que cela pour pas te mentir. Il secoua comme pour chasser un mauvais souvenir qui aurait pris l’apparence d’une mouche venant bourdonner à ses oreilles. Je me rappelle du jour où j’ai proposé aux autres pirates et aux amazones de s’allier pour débarrasser l’archipel de toute influence impériale. Trop fiers pour l’admettre, je suppose. Voilà où nous en sommes, lâcha-t-il en ouvrant les bras. Des esclaves de tout côté, les amazones traquées comme des bêtes et les pirates chassés comme la peste. L’avantage d’être un pestiféré, c’est qu’on ne garde pas de souvenir lorsqu’on l’attrape. »

Statch faisait bien sûr allusion au fait que les captures des galères négrières étaient essentiellement féminines. Préférences établies par Abran lui-même. Triste sort, terrible réalité qui lui faisait nerveusement gratter sa propre marque d'esclave.

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[Abandonné] Aide moi et la mer t'aidera Sand-g10Ven 21 Nov - 18:45
Le petit chachouan ne releva pas la remarque du pirate, déjà parce qu’il ne se reconnaissait aucunement par l’appellation de coco se sachant plus félins qu’oiseau, ce n’était même pas son prénom, et parce qu’il avait une boule de viande à décortiquer avec soin. Malkane elle ne savait que trop que ses paroles se révélaient être de grossiers stéréotypes, mais quant à la faculté de l’admettre à voix haute il ne fallait pas pousser, peut être sous la torture et encore dans l’hypothèse où elle soit particulièrement bien exécutée. Il pourrait se braquer autant qu’il le veut, jamais la capitaine ne s’abaisserait à entrer dans le petit jeu du forban, car c’était reconnaître que l’on était dans le faux et piqué dans son orgueil car les justes n’ont pas besoin de s’expliquer une forme de faiblesse intolérable. D’autant plus qu’il est de notoriété publique que les œuvres poétiques véhiculent leurs parts de mièvreries et de rêves, plus que de faits s’apparentant à la réalité donc elle n’était pas si loin du vrai. Puis il y avait ce côté rassurant d’élever des barrières avec le mâle, corroborant ses thèses, son mode de vie et ses choix, se dire que l’on a raison pour ne rien regretter et garder la même ligne de conduite même si cela se révélait parfois douloureux. En effet rejeter des principes fondamentaux tels que le couple hétérosexuel, la vie à deux ou l’homme en général n’avait rien d’évident même lorsque les convictions sont fortes, parce qu’on est un être humain avant tout, avec ses attentes et ses besoins que l’on néglige ou que l’on ignore. Il y avait cette part consciente qui hurlait de fuir et de haïr la gente masculine alors que le cri du corps et de l’inconscient était tout autre et Malkane en était parfaitement consciente bien que cela l’ennui au plus haut point. En son fort intérieur il était impossible de nier que la compagnie masculine était fort appréciable, déjà parce qu’elle se sentait proche d’eux par ses eusses et coutumes, qu’à ses yeux elle était leur égale et parce qu’ils étaient nécessaires à l’assouvissement de certains besoins primaires. Son rire la laissa pantoise et à la limite de l’agacement bien qu’elle ne laisse absolument rien paraître de son état intérieur, sa fierté lui interdisait de succomber aux bassesses du surenchérissement, non, elle ne lui ferait pas ce plaisir. Elle posa ses mains sur ses hanches, le toisant de haut avec une mine des plus hautaines et rieuse se couplant parfaitement avec sa voix sensuellement moqueuse.



« Je ne me plains pas des hommes puisque mon statut me préserve d’être leur victime, ce n’est qu’un simple et amer constat. Les gens parlent de vous, vous admirent et font de vous une légende et vous détruisez tout cela bêtement. Je me suis donner un mal de chien pour venir jusqu’à un homme que je pensais grand et je tombe sur … Un déchet … Je le déplore autant que vous. »

Son menton se releva tandis que ses hanches donnèrent un coup dans l’air alors que les commissures de ses lèvres s’éloignèrent le plus possible offrant un sourire franc.

« Quant à mon prétendu petit « spectacle » »
ses avant bras se relevèrent pour laisser ses index et ses majeurs se déplier et se replier furtivement avant qu’elle n’hausse les épaules. « C’était loin d’en être, je vous montrais habilement que je suis pacifique, si vous voulez du spectacle je peux aisément faire mieux ! »



Elle regarda le fauteuil qui lui avait été alloué par son hôte accompagné d’un rictus empli de gêne, ce n’était pas l’invitation en elle-même qui la dérangeait mais le fait qu’ils puissent s’asseoir cote à cote comme un vieux couple. Une image peut ragoutante voir effrayante, et puis ce n’était guère une position d’égal à égal, cela s’apparentait davantage à un copinage de bas étage. Aussi, alors qu’il quittait la pièce, la jeune femme se permit de faire crisser les pieds du fauteuil sur le bois rugueux du plancher, le poussant de ses mains sur le dossier pour le placer face à celui de son interlocuteur. Les mains sur les hanches, c’est avec un air satisfait qu’elle le toisa avant de s’y mettre à l’aise. C’est avec des yeux envieux qu’elle l’admira faire son petit manège parce qu’un pirate ne refuse jamais un verre surtout si c’est un bon rhum, pas plus qu’un cigare. C’est en tapotant sa pipe sur le revers de la main, en vidant ainsi le contenue incandescent qui s’échoua sur une latte dans un bruissement d’étincelles qu’elle vint broyer de son pied nu laissant échapper un chuintement de brûlure. La demie-déesse s’empara de l’offrande du pirate avec avidité le remerciant d’un sourire enjôleur et d’un petit mouvement de tête avant de s’enfoncer dans les coussins que le temps avait rendu moelleux, tirant une première bouffée les yeux presque révulsés tant le plaisir était grand. Son esprit était déjà ailleurs lorsqu’il vanta les mérites de sa marchandise, il savait parler aux femmes pirates le bougre !



C’est son ton changeant qui annonça la venue des choses sérieuses et la fit se redresser dans un dodelinement de ses épaules, sa voix enjôleuse ne laissait pas son intérieur indifférent bien que son visage ne retranscrive aucunement ses envies. Elle ne se montrait pas impressionnée, soutenant son regard noir les sourcils légèrement relevés pour le dominer à sa manière. Sa bouche se plissa pour laisser échapper un chuintement qui se voulait plussoyant à l’encontre de ce que Feygor lui disait, sa voix se fit dépitée piquée par des montée d’agacements sincères.



« Je ne peux que le déplorer autant que toi, ce n'est pas faute de le dire depuis des années ... Que veux tu, mon peuple est dirigé par des molles ... C'est complètement ridicule de se faire enculer chacun de notre côté alors que réunis on pourrait lui péter la rondelle et notre coopération passée a montré qu'ensemble nous faisions des miracles ... Je vais pas te mentir, je ne suis pas encore officiellement dirigeante, mais ce n'est qu'une question de temps alors je me permets de prendre les devants ... Navigue avec moi Statch, on va faire des merveilles, on a besoin de se réunir pour être plus fort . On a choisi la piraterie par amour de la liberté, on peut pas rester passif de la sorte."

Elle se redressa pour se voûter, posant ses coudes sur ses cuisses avant de tirer une longue bouffée sur son cigare, recrachant doucettement la fumée par le nez tandis qu'un de ses sourcil se relevait involontairement comme pour lui demander ce qu'il pense de sa proposition. Elle n'avait rien à perdre, rien qu'un peu d'amour propre mais c'était si peu compte tenu des enjeux d'un tel pacte, son peuple vallait bien quelques sacrifices.

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[Abandonné] Aide moi et la mer t'aidera Sand-g10Ven 28 Nov - 16:20
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« Tu n’aurais pas dû t’infliger pareille torture, me demander un service. J’ai du mal avec le concept ridicule qu’on appelle "rancune". Bien sûr que je vais naviguer avec toi, ma belle. Une condition cependant. »

Émergeant de l’ombre projetée la forme du confortable fauteuil dans lequel il était affalé, Statch laissa une impressionnante quantité de fumé sortir de ses narines durant de longues secondes qui virent son visage béa noyé sous une brume épaisse. Il laissait planer un long suspens durant lequel Malkane pouvait s’imaginer toute sorte de requêtes, un fait qui le fit sourire sans aucune honte. Pas sadique non, joueur. Sa demande n’avait en réalité rien de tordu ou dérangé, elle semblait même presque sensée, dans le contexte.

« La tête d’Abran est à moi. »

Le forban avait cultivé une telle haine envers ce type que l’affaire en devenait personnelle. Il se faisait vieux, il connaissait l’interminable cycle de la bêtise humaine. Lorsqu’Abran tombera, une dizaine comme lui seront déjà là pour reprendre son œuvre et prendre sa place. C’était un cancer dont le prétendu roi des pirates était la tumeur, mais chacun d’entre eux étaient les cellules cancéreuses, Statch, Malkane, tous. Personne n’était sain, ne restait à savoir qui était le plus virulent. Mais jusque là, personne n’avait réussi à se faire tant haïr que ce marin d’eau douce. Usurpateur, esclavagiste, tyran, égoïste, les dieux avaient réuni toutes les couronnes que Feygor traquait comme la peste en une seule et même personne.

Pourtant, le pirate ne pouvait s’empêcher de penser « Et après ? ». Terrible question. Quand cette tumeur aura été éliminée, à supposer que personne ne prenne sa place, les autres abjections commises dans l’archipel viendront frapper à sa porte, qui serait le suivant ? Les sauvages ? Non, Kryst et ses cannibales sans doute. Pour l’avoir déjà rencontré, l’admettre était douloureux, celle qui menait le clan arrache-cœur était une femme des plus... charmante. Toutefois, elle et ses hommes se laissaient aller dans un irrespect et une déchéance des plus totale, pratiquant l’esclavage et la traite de l’humain comme du bétail dans une impunité dépassant l’entendement. Statch devait s’y résoudre, mais après cela, il serait la tare suivante à polluer l’archipel et peut-être Malkane avait déjà prévu sa propre fin. Les méfaits impunis se cachent toujours derrière des délits plus forfaitaires que leur précédent. Il parvint tout de même à chasser ces sombres histoires de son esprit pour se concentrer sur le présent, toutes les substances qui agissaient sur son conscient avaient tendance à le rendre très évasif dans ses pensées.

Portant le bout de son cigare à incandescence une fois de plus, le pirate supposa sa requête concernant Abran comme considérée alors qu’il quittait le confort de son fauteuil pour se diriger vers son bureau. À côté de ce dernier trônait fièrement une parcelle d’ardoise maintenue à la verticale sur un imposant support en chêne. Sur la face s’étendant d’un mètre de haut sur deux de large on pouvait clairement reconnaître un dessin blanc sur noir du détroit séparant l’empire et le royaume des glaces. Diverses indications avaient été ajoutées en vitesse, position de ports, de villes, des trajectoires de navires ayant de l’intérêt. Feygor ne laissa pas plus longtemps cette face exposée ainsi. Sortant un loquet de son logement, il fit pivoter le tableau sur son axe vertical afin d’afficher une sorte de pyramide hiérarchique au sommet de laquelle on lisait distinctement le nom d’Abran Kaï. Une trentaine de patronymes se trouvaient sous le sien, plus ou moins haut, plus ou moins liés, certains étaient barrés, d’autres encadrés.

« Pour en revenir sur cette histoire de légende et de déception, tu sais, les légendes ne racontent que ce que l’individu a fait pour les autres. Je ne serais pas surpris que tu aies entendu parler d’un Statch se battant pour la liberté et tout ce qu’il y a de beau en ce monde. »

Le pirate huma de satisfaction, laissa quelques panaches de fumer sortir de ses narines et de sa bouche alors que de sa main libre, il ouvrait un des innombrables tiroirs de son bureau pour en sortir un livre chargé en documents d’après sa silhouette chargée et désordonnée. Sa couverture de cuir ne portait aucune indication sur son contenu, Feygor avait rempli ce bouquin de sa propre plume. Les parchemins volants qu’on trouvait entre les pages étaient partagés entre cartes et avis de recherches, mais tout ce qu’on pouvait lire concernait Abran et ses hommes. Avant de rejoindre Malkane avec ce nouveau fardeau, il attrapa un fragment de calcaire blanc à l’aide duquel il barra un nom sur son tableau. La prise de ce soir.

« Les rumeurs contiennent toujours une part de vérité, c’est vrai. Mais si on peut entendre dans l’archipel la présentation d’un défenseur de la liberté et dans l’empire celle d’un pirate sanguinaire, aucun des deux ne mentionne mon caractère, qui est vraiment Feygor. C’est de Statch le noir qu’on parle, pas de moi. Lâchant un soupire ironique en posant le journal face à Malkane, il conclut à voix basse en s’affalant à nouveau dans son fauteuil. C’n’est même pas mon nom en plus de ça. »

Comment est-ce qu’un gosse esclave à l’âge de quatorze ans pouvait-il avoir un nom après tout ? Quelle importance cela avait ! Le forban prit à nouveau sur lui pour cesser ses incessantes échappées mélancoliques pour se focaliser véritablement sur la tâche qui l’attendait.

« Remettons toutes ces conneries à jamais, je tâcherais d'incarner le personnage de légende afin de ne plus te décevoir. Pointant tour à tour de son cigare coincé entre majeur et index le tableau et le livre, il reprit : voilà tout ce que j’ai sur Abran et ses clébards. T’avais un plan en tête ? »

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[Abandonné] Aide moi et la mer t'aidera Sand-g10Sam 10 Jan - 22:40
Le corps de la divine s'enfonça dans le fauteuil dans un crissement disgracieux de vieux cuir délavé par le temps et se ferma progressivement accompagné d'une mine renfrognée. Ses bras se croisèrent pour s'enfoncer dans son ventre tandis que ses sourcils s'abaissèrent et que sa bouche se bomba dans une moue désapprobatrice. Les hommes avaient vraiment un problème de virilité qu'il n'assumaient guère, se sentant toujours obligé d’exhiber ses trophées, de montrer qu'ils ont la plus grosse. Il n'y avait rien qui justifiait cette demande, tout du moins pas à sa connaissance, en revanche de son point de vu c'était un enjeux capital qui légitimerait son coup d'état et du fait qu'elles étaient les martyrs d'Abran depuis toujours. Son esprit lui commandait de laisser l'ego de mâle surdimensionné s'accaparer la pseudo gloire de brandir la tête arrachée à un cadavre mais c'était un peu trop facile de balancer ça de manière inopinée. Et le bougre devant lui ne semblait pas prompt à la discussion puisqu'il s'échappait déjà en direction de son bureau (en désordre de surcroît), sans explications ni explications possibles.

Elle tira une profonde bouffée emplie de lassitude tandis que ses émeraudes le suivaient impassibles, affublées du même air circonspect. La fumée s'échappa de ses narines comme le ferait un dragon guettant sa proie, lentement avec un certain plaisir non dissimulé, suivant le moindre de ses gestes du regard. Un de ses doigt vint pincer un de ses cadenettes entre son pouce et son index émettant un tendre crépitement alors qu'elle buvait ses gestes du regard sans prêter attention à ce qui pouvait se trouver autour. Pour une raison simple en fait, elle ne comptait pas tomber sur quoi que ce soit de confidentiel ni ne voulait sembler venir chercher quelques informations, ce qu'il se passait ici n'était pas ses affaires et moins elle en savait, mieux elle se portait. Après tout, on avait vite fait de tomber sur choses compromettantes dont on ne voulait pas même connaître l'existence, peu importe la nature d'ailleurs, Le forban s'était assez démystifié comme cela. L'ignorance avait bien des avantages quand on y réfléchissait bien. Les tintements et les bruits de frottement qui résultait de ses recherches la berçait, c'est donc avec un hoquet de surprise qu'elle accueillit ses paroles, se redressant subitement. D'un petit mouvement de hanches elle s'avança du bord du fauteuil en levant les yeux au ciel avant de tirer une bouffée de son cigare pour continuer d'une voix lasse.

"Peu importe ce qu'il m'était arrivé aux oreilles, ça n'a plus d'importance et ce n'est qu'une demie déception car je n'attends jamais réellement grand chose d'un homme ... J'aime les belles histoires sans doute ... Pour le reste, les légendes parlent de tout, pas seulement des bienfaiteurs ou des héros, je ne te rejoins pas sur ce point. Pour preuve ma naissance est une légende, pourtant naître est d'une banalité affligeante et je n'ai rien fait d'exceptionnel en soit."

Sa tête tomba de biais tandis que ses yeux se plissèrent pour analyser ses faits et gestes, visiblement il cherchait quelque chose qui lui tenait à cœur et ses yeux devinrent tout ronds lorsqu'il lui présenta un livre d'une simplicité intrigante. Ses pupilles se redressèrent subitement pour croiser son regard alors qu'il reprenait sa tirade. Malkane balança alors son buste en avant pour se relever avec rapidité et souplesse, avançant vers lui dans un petit jeu de hanches et de chevilles comme une enfant voulant s'amuser. Arrivée près de lui elle se cambra, s'appuyant sur le bureau tandis que sa tête tombait de biais, toutefois même si la pose pouvait sembler tendancieuse, sa mine s'apparentait davantage à celle d'une enfant joueuse qu'à celle d'une séductrice. Sa bouche devint bien ronde et sa voix suave une tonalité rieuse.

"Je me fous des rumeurs ... La seule vérité qui m'importe c'est celle que je vérifie ... T'es pas celui de la légende et alors ? Je m'en remettrais ... Tu m'importe plus que la chimère qui te sert de compagne." Elle posa son menton sur le dessus de ses mains jointes en souriant.

" Alors ... C'est quoi ton petit patronyme ?" Elle dodelina un peu de la tête avec sa mine charmeuse enfantine avant de se redresser l'allure plus sérieuse, s'asseyant sur le bureau, son pagne glissant dans un bruissement frivole pour laisser découvert la naissance de ses cuisses.

"Ne plus me décevoir ? Mon avis compte-il autant ?"

d'une main elle vint replacer ses cadenettes avant d'en choisir une pour la faire bruisser entre ses doigts, boudant un peu le livre pour le moment. Les écrits ce n'était pas son fort, il fallait lui mettre la tête dedans comme les enfants que l'on force à étudier. D'une moue accompagnée d'un mouvement succin de tête elle lui signifia qu'elle n'avait pas de plan.

"J'élabore mes plans à l'instinct le plus souvent, et pour cela il me faut toutes les données, hors je n'avais aucune idée quant à la possibilité ou non d'une alliance avec toi. Par conséquent il m'était difficile de me projeter ... Mais grosso modo c'était ..." Elle dressa son index en levant les yeux au ciel "Attaquer ..." Son majeur rejoignit son comparse "Et euh on verra bien ..." de son autre main elle rabattit ses doigts avant de lui sourire gentiment comme une gamine prise en faute affublé d'un petit air charmeur pour faire passer la pilule. Ses fesses se soulevèrent pour s'approcher davantage de lui alors qu'elle croisait les jambes.

"Feygor ... J'ai besoin de cette tête ..."

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[Abandonné] Aide moi et la mer t'aidera Sand-g10Dim 11 Jan - 1:00
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Statch avait oublié ce détail, une amazone. Il avait déjà fait quelques rencontres... intéressantes dans leurs rangs. Des femmes qui les avaient plus joints par aversion de la société impériale que par véritable haine du genre masculin, mais celle-ci, Malkane, semblaient être une amazone pure et dure, de celles qui ne s’entretiennent avec un homme que par nécessité, qui n’accepterait de partager un instant d’intimité avec ces derniers dans l’unique but de perpétuer leur genre. Voilà qui attrista le pirate l’espace d’un instant avant que la gravité du sujet dont il était question ne reprenne le pas. La question des rumeurs qui l’entouraient était en réalité bien plus importante qu’il n’y paraissait. Si les légendes à son sujet étaient si reluisantes qu’elle le laissait entendre, voilà qui jouait en sa faveur pour cette guerre qui s’annonçait à l’horizon.

« Pour avoir un nom, il faut avoir eu une famille. Ma famille se trouve quelques mètres plus bas, elle est en train de se mettre une murge mémorable en l’honneur des esclavagistes morts aujourd’hui. »

Il se rendait rarement compte du symbole qu’il incarnait dans l’archipel, il n’était même pas sûr d’en incarner un à dire vrai. Qui pouvait répandre ces rumeurs à son sujet après tout ? Il ne faisait guère de rencontres amicales. Toutefois, si c’était ainsi que la culture populaire le dépeignait, un combattant de la liberté, vaillant défenseur de l’opprimé, peut-être était-ce en tant que tel qu’il devait agir. Il ne parvenait pas lui même à croire les âneries qui passaient par son esprit. Il n’était pas cet homme-là. Durant sa jeunesse Feygor avait subi la condition d’esclave et il ne la souhaitait à personne d’autre, voilà la seule justification plausible pour ses actes qui ne faisaient qu’accroître le butin amasser par le seigneur pirate par la même occasion.

« Ton avis n’a pas la moindre valeur, ma douce, c’est l’avis populaire qui compte, tu en incarnes un échantillon, la question est : échantillon signification ou non ? »

Sous les effets de l’alcool et des douces herbes du Sahawi, Stach devenait amical, mais aussi honnête, plus que d’habitude. Un fait qui offusquait rarement les autres pirates, se trouvant même rassurés par cette franchise sans frontière. Qui pouvait vraiment se plaindre de savoir précisément ce que pensait un individu de sa personne ? Les imbéciles qui se contentaient de vivre des rêves utopiques où tout le monde s’aime en apparence et où la mauvaise foi est reine.

Écoutant attentivement le plan – s’il pouvait recevoir ce qualificatif – de l’amazone, Statch finit par secouer la tête selon la négative. Voilà qui ne lui convenait pas et il n’allait pas le cacher. Le plan n’était pas forcement quelque chose de très détailler listant chaque mouvement à réaliser comme une recette de cuisine, mais au moins une poignée de grandes lignes directrices à suivre pour éviter le bain de sang et le fiasco total.

S’approchant outrageusement de sa comparse assise sur son bureau, il vint jusqu’à ce que leurs jambes entrent en contact. Se penchant vers la sauvage dont l’odeur iodée était plus forte que jamais, il laissa son visage s’approcher du sien par le flan et alors que sa barbe adoucie par une douce solution à base de citron caressait presque la joue de Malkane, il s’arrêta au niveau de son oreille. Sa respiration était calme et sa mine sereine alors qu’il chuchotait lentement :

« J’aurais cette tête. »

Se retirant subitement comme si jamais il ne fut présent, il continua :

« Je l’ai promise à ma famille, un pique l’attend déjà là dehors et rien ne se mettra entre elle et moi, qu’importe l’obstacle. »

Le pirate ignorait pourquoi l’amazone voulait aussi chèrement donner elle même la mort à ce bon vieil Abran, mais il pouvait aisément le deviner. Question de fierté certainement. Les amazones et leur précieuse fierté entachée, pour sûr si Malkane apportait à ses consœurs la tête d’Abran, aucune n’allait contester sa prise de pouvoir. Peut-être une vengeance personnelle avec cela, Statch n’en serait qu’à moitié surpris. Mais à dire vrai, ces réponses ne lui importaient guère, il avait depuis longtemps clamer cette tête comme la sienne et aussi aguichant l’obstacle soit-il, il n’en laisserait aucun lui empêcher d’assouvir cette promesse. S’éloignant de l’amazone pour se pencher vers l’âtre de la cheminée en profitant de son doux cigare dont la fumée embrassait sa gorge comme l’aurait fait un détenu en retrouvant sa maîtresse après de longues années de détention, il reprit la parole sans détourner le regard des flammes :

« On ne reste pas trois siècles ennemis des royaumes de Terra en “attaquant et on verra bien, se moqua le pirate. C’est un ticket pour les limbes plus qu’autre chose ce genre d’action. »

Laissant son pouce faire quelques allées retours sur le bout de son cigare afin de provoquer la chute des cendres à l’opposé, il finit par se redresser et reprendre :

« T’as déjà joué au régicide ? Aux échecs ? Ce jeu ou l’on bouge des pièces et le seul but est de mettre le roi en échec. Il y a deux grandes écoles sur ce jeu, la première consiste à éliminer le plus de pièces possible avant de s’attaquer au roi plus facilement, la deuxième vise plus à charger tête baisser pour vite coincer le roi en éliminant seulement les pièces gênantes. C’est plus risqué, mais ça peut s’avérer payant. Qu’en penses-tu ? »

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[Abandonné] Aide moi et la mer t'aidera Sand-g10Dim 11 Jan - 14:25
Malkane comprenait très bien ce qu'il voulait dire, parce qu'on ne l'avait jamais désigné par le nom de sa mère adoptive et parce que sa génitrice l'avait abandonné sur cette plage, sans patronyme officiel, rien qu'une légende. Ses appartenances n'étaient qu'illusions et c'est parfois avec un sentiment angoissant de mise à l'écart ou solitude que les années avait glissé sur sa peau de guerrière au teint de porcelaine. C'est sans doute pour cela qu'on n'avait jamais vraiment su comment l'appeler, ces surnoms affables, ce n'était pas toujours de la méchanceté gratuite mais un malaise qui résultait de l'incertain. Une aura de compassion l'envahie soudainement sans crier gare, après tout avant d'être l'homme bourré et bourru qu'elle voyait, il était un peu comme elle.

Ces sentiments quelques peu inhabituels faisaient poindre en elle des élans de bonté qui avait ce je ne sais quoi de dérangeant tant ils ne collaient pas au personnage qu'elle s'entêtait à incarner. Une peur commença à émerger de son ventre, contractant ses entrailles, les broyant violemment pour qu'une onde de douleur et de mal être parcourt son corps tout entier. Des changements s'opéraient indubitablement au contact des autres, on évoluait, apprenait et cette mutation inéluctable avait ce côté angoissant de devenir si différent, de s'éloigner de notre soit d'origine au point de ne plus même se reconnaître. Rester auprès des siennes avait cet avantage de la protéger de tout cela, un cocon qui la séparait des autres mœurs et courant de pensées, où l'on se confortait dans cette optique d'avoir choisi la bonne voie.

Fort heureusement, Feygor restait un sale rustre qui se coupait lui même l'herbe sous le pied et lorsqu'il déclara n'avoir que faire d'elle, son cœur si lourd s'allégea dans un petit rire cristallin qu'étreignait sa gorge fluettement. Le malaise s'évapora avec les chaînes de la compassion que le forban avait lui même fait naître en son sein avant de les détruire successivement, c'était typiquement masculin que de jeter le fruit par terre pour attirer les bêtes puis de donner un coup de pied dans la fourmilière.

C'était décidément des êtres destructeurs, d'éternels insatisfaits, de vils manipulateurs qui savaient se montrer sous les meilleurs auspices lorsque la situation l'exigeait, des êtres exquis qui se révélaient être les pires des raclures la seconde où ils n'avaient plus besoin de vous. Cela dit, pour une fois sa conscience avait décidé de ne pas punir Malkane pour son trop plein de bonté, parce que c'était l'expression de son humanité, parce qu'elle était un être sensible avant d'être une amazone bien que beaucoup d'entre elles le réfutent. Son visage se ferma un peu bien qu'une certaine légèreté incompréhensible en émane, gardant le silence en souriant de biais, fuyant son regard parce qu'aucune réponse ne semblait convenir, de ce fait se taire était le mieux à faire.

D'ailleurs il préféra le même type de réponse quant au bien fondé de son plan, négative comme elle le présageait mais tout autres répliques aurait été pure folie. C'est vrai, il ne la connaissait pas et ne savait rien de ses manières de faire, de ses dons et compétences, force est de constater que dans les mains de n'importe qui d'autre le projet pouvait passer pour rocambolesque et suicidaire. Malkane le savait, c'est pourquoi elle ne s'en offusqua pas le moins du monde. En revanche ce rapprochement soudain lui hérissa le duvet faisant naître sur sa peau un grain irrégulier, ses jambes s'écartèrent pour échapper à ce contact indésirable tandis que ses bras se croisèrent pour la protéger d'un assaut, prêts à lui décrocher la mâchoire si le besoin s'en faisait sentir. Son buste se recula à mesure qu'il avançait vers lui, lui balançant son souffle âcre et brûlant à la figure, l'embaumant de cette odeur d'alcool et de tabac digéré et acide au fort pouvoir nauséeux.

Une grimace se dessina sur son visage avant que sa bouche ne se bombe, visiblement autant incommodée par les effluves que cette proximité. Une veine bleuâtre parcouru un pan de sa mâchoire accompagnée d'un léger craquement d'os, son corps criait à la transformation pour écarter l'élément perturbateur, son instinct percevait cette intrusion de sa sphère intime comme le glas des hostilités. Refréner ses réflexes animals se révélait être une épreuve mais elle était venue pour une alliance, pas pour lui déchiqueter la trombine, cela dit peut être que dorénavant les légendes parlerait de la gueule cassée terrifiante, c'était presque lui rendre service. Elle réfuta cette théorie fantasque d'un mouvement de tête en s'esclaffant doucement, ridicule mais qui avait la bonté de lui faire oublier le pourquoi du comment elle en était venue à de telles extrémités.

Il se reculait déjà et c'est avec une grande inspiration de soulagement qu'elle accueilli la soudaine présence d'esprit du pirate. Sa main se posa sur sa poitrine tandis qu'une nouvelle bouffée déposa ses divines effluves crasseuses dans ses poumons, sa bouche s'amusait à faire rouler le cylindre de tabac de part et d'autre de ses lèvres charnues, suivant le pirate de ses yeux étrangement sévère alors que le reste de son visage s'amusait. Il s'entêtait dans l'optique puérile d'obtenir cette stupide tête, sans jamais ouvrir le dialogue, balançant quelques absurdités fermées et prenant la fuite tout de suite après. Elle pouvait entendre ses arguments, et ils n'étaient pas mauvais en soit, mais une certaine frustration naissait de ce manque de dialogue et de cette directivité. Comment établir une sorte de relation durable s'il refusait tout argumentations, tout dialogue ? Elle le laissa déblatérer sur ses stupides jeux de stratégie, les hommes avait ce besoin de faire sentir qu'ils étaient de fins stratège, d'étaler leurs savoirs tandis que les femmes n'avaient pas cet éternel besoin de reconnaissance. Ses mains s'accrochèrent de part et d'autre du bureau tandis qu'elle s'en dégageait d'un coup de hanches en avant, la cendre du cigare voleta dans l'opération pour s'échouer sur le tapis miteux. Elle s'avança pour s'accroupir près de lui et son avant bras s’abattit sur son épaule pour y exercer une pression afin qu'il lui face front, se mettre à sa hauteur, sur un pied d'égalité pour se faire comprendre. Ses doigts lui caressèrent l'épaule pour qu'il se rassure et comprenne qu'elle n'était pas hostile.

" Je crois que tu n'as rien compris à ma démarche ... Les enjeux vont bien au delà d'une simple tête ... Je cherche à dialoguer avec toi, parlementer mais tu m'empêche d'abattre mes cartes. J'entends tes arguments, pourquoi ne veux tu pas entendre les miens ? Ne serait-ce que par simple respect. Je ne suis pas venue te trouver parce que je suis faible mais parce qu'ensemble on est bien plus fort, on a besoin l'un de l'autre alors c'est mal venu de me tenir pour acquise et de prendre la tête des opérations sans doute parce que tu pense que je suis plus faible. Tendre la main ce n'est pas faire peur de fragilité, au contraire. Je crois que tu me juge en te basant sur des préjugés, c'est plutôt normal mais je suis devant toi, tu pourrais faire l'effort d'apprendre à me connaitre." Elle s'assit en tailleur en lui souriant gentiment, venant écraser le bout incandescent de son cigare sur sa langue dans un crissement mouillé infâme, une larme roula sur sa joue sans qu'elle ne s'en rende compte. Cette ponctuation annonçait le sérieux revenu en elle, transpirant la concentration ses doigts jouant frénétiquement sur le tabac mourant.

"Il faut voir sur le long terme mon cher ami ... Le fait est que laisser ton associé ôter la vie du corps d'Abran t'apporterait un allié plus fort, je te laisserais la tête, je n'en ai que faire, tu pourras même fanfaronner en disant que tu la lui as arraché, peu m'importe ... J'attire ton attention sur un point, quand on fait parti d'une sorte de congrégation, il faut faire passer les besoins du groupe avant les tiens, voir plus loin que le présent. C'est pour cela que je suis venue te voir, parce que tu es reconnu pour ta justesse. Nous sommes égaux, et c'est impératif de composer ensemble parce que tuer Abran ne fera que laisser le champ libre à un autre, et puis encore un autre. Une unité basée sur la confiance nous protégerait de cela, déjà parce que cela dissuaderait ceux qui voudraient s'essayer à jouer à la Abran et puis parce que nous, on sait qu'on est pas intéressé par un pseudo titre de roi des pirates. Un équilibre est possible pour peur qu'on mette chacun de l'eau dans son vin et c'est ce qui nous fera perdurer." Elle désigna le livre de son index l'air enjoué.

" La tête du roi est la priorité, je connais rien à tes jeux de fiottes mais mes méthodes expéditives correspondent plus à la seconde solution. Faire tomber des têtes reviendrait à annoncer notre venue, pourquoi pas frapper délicatement à sa porte tant qu'on y est. Faut le surprendre, le plus fin stratège aura du mal avec l'inattendu et la folie, difficile de prévoir les coups, d'anticiper et par là même répliquer ... Finalement c'est pas si éloigné de ma doctrine de départ." Elle lui lança un clin d’œil et tira sa langue d'un air mutin.

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[Abandonné] Aide moi et la mer t'aidera Sand-g10Dim 11 Jan - 19:13
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Feygor ne prononça pas le moindre mot, pas une fois il ne coupa la parole et en rien il n’interrompit l’amazone. Il entendait ce qu’elle lui disait, l’écoutait-il ? À moitié. Il pensait savoir grosso modo ce qu’elle avait à lui dire. Lui rappeler l’importance pour elle d’avoir cette tête. Affirmer le poids qu’ils auraient s’ils collaboraient pleinement et la force qu’aurait ce symbole de la reine des amazones brandissant la tête du tyran Abran. D’après ce qu’il souligna, c’était ce qui fut prononcé. En un sens, elle n’avait pas tort. La place de seigneur pirate qu’il occupait était assise depuis quelques siècles déjà. Peu oseraient contester ce pouvoir dont il disposait, et d’aucuns faisaient partie de son équipage qui révérait Statch le Noir comme un demi-dieu. Voilà une question à laquelle il devra répondre plus tard, mais avant, un point le chiffonnait. Il ne pensait aucunement se trouver en face de quelqu’un de faible et il se basait encore moins sur des préjugés. Voilà ce qu’il savait de la belle Malkane jusqu’ici, elle avait couru le risque de se jeter dans un repaire de pirate pour rendre visite à leur seigneur sans même frapper avant d’entrer. Son plan consistait à rentrer dedans puis poser les questions par la suite et pour finir, elle semblait prendre la moindre de ses prises de position pour un délire masculin n’ayant aucune autre origine que la paire de testicules qu’elle n’avait pas. Prévisible de la part d’une amazone diraient certains.

Statch avait l’expérience, voilà quelque chose que personne ne pouvait lui refuser. L’expérience chez l’homme avait de nombreux effets bienfaisants. Elle apportait la sagesse avec elle, faire taire ces hormones lorsque la situation le réclamait était une capacité — il devait le reconnaître — que de nombreux jeunes hommes n’avaient pas dans leur jeu. Un certain nombre de situations apparaissaient aussi comme déjà vu avec l’âge. Un tel effet avait ses bons et mauvais côtés, les choses pouvaient alors paraître insipides et manquer de saveur, toutefois, il était aisé de deviner la fin d’une histoire lorsqu’on en a déjà vécu une similaire. Ayant participé à de nombreuses parties de régicide, quelques expériences passées lui rappelaient celle-ci. Il ne partageait pas l’optimisme de Malkane quant à l’issue. Pour se projeter sur le long terme, il faut survivre au court terme.

Abran était un adversaire talentueux, il fallait le reconnaître. Peut-être n’était-ce pas le mot en réalité. Plus que son talent, c’était ses alliés qui étaient à craindre. Pris à part sans l’empire, les sables brûlants ne faisaient pas peur au capitaine du Clairon de Nayris. Ce n’était qu’une bande d’hypocrites opportuniste qui avaient vu en Abran un possible chef qui pourrait les rendre riches, ce n’était aucunement par confiance ou par foi qu’ils étaient là. Lorsqu’autour d’eux les têtes commenceront à tomber, certains se poseront de sérieuses questions. Mais si l’empire se tient derrière eux, même si par chance Abran venait à tomber, des dizaines comme lui seront prêts à prendre sa place. Parmi ces pourritures opportunistes, qui la refuserait après tout ? Piller, enchaîner, tuer, violer au nom du tout-puissant empire, sous sa protection toute relative, un poste de rêve n’était-il pas ?

Dans un autre contexte, Statch lui-même aurait accepté l’emploi, mais il était trop proche de son but à présent. L’époque où le choix de ravaler sa fierté lui fut donné était révolue. L’empire avait diffusé de telles propositions chez tous les seigneurs pirates. Un pardon royal, une place de corsaire dans la marine impériale. Une offre alléchante pour sûr, mais que l’on pourrait aussi qualifier de voie du lâche. Unir un archipel sous une seule et même bannière, voilà un projet audacieux digne du pirate qu’il était et dont les récompenses seront bien plus importantes.

« Tu as une vision intéressante des choses. Cependant, j’ai une question : que gagnes-tu à ôter toi même la vie à ce cher Abran si ce n’est pour le clamer en brandissant sa tête ? »

Voilà une question qui méritait d’être élucidée. Triste monde dans lequel ils vivaient faisait que l’être était jugé par ses actes lorsque les regards étaient braqués sur sa personne. Autant d’action héroïque tu peux accomplir, d’orphelins sauvés et de veuves protégées, si personne n’était là pour en témoigner, ces faits n’ont pas moindre valeur. Si Malkane se moquait de ce jeu de communication, il devenait évidant qu’une vengeance personnelle était à assouvir.

Adosser contre la cheminée, laissant ce qu’il restait de son cigare se consumer entre son majeur et son index, Feygor secouait lentement la tête. « Voir le long terme ». Il en était tout simplement incapable tant ces visions lui donnaient le vertige. Chaque jour sur Terra pouvait être le dernier sans qu’il ne puisse rien y faire. D’un côté du ring on trouvait l’archidémon à la tête de son empire. Qu’importait ses discours et déclarations, il restait un démon dont l’unique motivation résidait dans l’ouverture d’un second portail permettant l’arrivée d’armées entières composées d’êtres de son espèce qui se feront un malin plaisir de réduire la population de Terra à zéro. De l’autre côté, on trouvait Nayris et ses fanatiques. La déesse en elle-même n’était pas inquiétante, il était même préférable de l’avoir de son côté, car quoi qu’il arrive, tous finiraient par passer par son royaume. Ses adorateurs en revanche semblaient nettement plus dangereux, ils prenaient leur pied à précipiter l’apocalypse pour une raison qui échappait au pirate.

Et même en plaçant toutes ces menaces de côté pour se focaliser sur l’archipel et sa quête, voir au-delà de la mort du prétendu roi des pirates lui était quasi impossible. Quoi après ? On avait d’un côté les amazones. Douces créatures qui cherchaient à échapper à cette civilisation qui les traitait comme inférieur, mais dont l’opinion s’était tellement radicalisée qu’elles se considéraient à présent comme supérieures au genre masculin. À croire que le terme « égalité » était plus complexe que cela à enseigner. On trouvait aussi le clan Arrache-cœur, une bande de sauvages innommables cultivant chaque vice comme un gage d’ascétisme. Cannibales, esclavagistes, meurtriers et autres talentueux personnages se trouvaient là-bas comme chez eux. Au milieu de tout cela, on pouvait apercevoir Statch et ses pirates ainsi que ce cher Jack.

Profitant une dernière fois de ce doux cigare dont la fumée sembla le soulager alors qu’elle quittait ses poumons pour former un nuage sous ses yeux, il se débarrassa de ce qu’il en restait dans l’âtre de la cheminée avant de tourner ses yeux vers ceux de Malkane. Il cherchait à jauger son regard, sonder sa volonté, deviner à quel point elle désirait suivre cette entreprise périlleuse. Il n’y trouva aucune réponse, l’amazone restait stoïque, ne trahissant aucun de ses sentiments. Au bout de quelques instants de silence perturbant, le pirate finit par acquiescer à contrecœur, résultat d’une intense bataille dans ses entrailles :

« Tu prendras sa vie si elle est si importante à tes yeux, mais dis-moi, comment le vois-tu ce long terme dont tu me rabats les oreilles ? »

Feygor Statch

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[Abandonné] Aide moi et la mer t'aidera Sand-g10Lun 12 Jan - 1:16
Le vert de ses yeux se perdit dans la danse infernale des flammes bercé par son crépitement fougueux, s'y mêlant pour prendre une espèce de teinte orangée foudroyante de fureur et de vie. Se remémorant en silence chaque instant où Abran avait frappé son peuple en pleine poitrine, violant les âmes de chacunes d'entre elles, pillant une partie de leur coeur sans vergogne. Ce n'était qu'un jeu pour lui, une provocation infantile de plus, un pur plaisir de faire le mal, il y a ces choses que les êtres qui n'accordent que peu d'importance à la vie ne comprendront jamais. Un peuple se mettait en deuil pour chaque membre qu'on lui avait volé, se mourant petit à petit ses forces amenuisées et sa peine grandissante tandis que certains indifférents cochaient des cases froidement, comptabilisant les victimes sans remords. Ses pupilles rendues folles par le feu qui les animaient se posèrent sur Feygor avec une intensité désarmante.

" Pour qu'il sache qu'il ne part pas seul avant de trépasser ... Qu'il voit chacune des âmes de mes sœurs à travers moi, l'accompagner jusqu'en enfer pour l'y torturer pour l'éternité. Il nous a fait tellement de mal ... Chaque perte était une partie de nous que l'on nous arrachait, cet acharnement pour nous nuire ... Je veux qu'il paye oui, je veux absoudre les miennes coincées sur terres à cause des souillures d'Abran, je veux qu'elles reposent en paix à présent ... Ce serait mentir que de dire que c'est la seule raison, cela me permettrait de m'asseoir définitivement à la tête des miennes, m'octroierait une certaine légitimité aux yeux de celles qui doutent ou qui ne me voulait pas au pouvoir. "

Elle se redressa en bombant le torse, faisant craquer sa colonne avant de retomber, un sourire gentillet sur ses lèvres charnues tandis que son regard s'était adoucit reprenant son éclat d'émeraudes.

"Je crois qu'on s'est un peu emballé pour rien au sujet de cette tête ... Je m'en moque de la brandir au fond, ce n'est pas pour les autres que je le fais mais les miennes. J'exulte à l'idée de lui voler son dernier souffle mais finalement, l'essentiel dans la chose c'est qu'il meurt alors le premier qui pourra tuer cette ordure le fera et puis c'est tout ..."

Elle le toisa en souriant de biais, il était silencieux comme la plupart du temps, probablement qu'il préférait garder ses pensées secrètes et c'était tout à son honneur parce qu'ils ne se connaissaient pas vraiment et vouloir se protéger de l'inconnu était instinctif. C'était quand même décontenançant de discourir seule, se dévoiler entièrement sans rien recevoir, une espèce de relation à sens unique très frustrante voir intimidante quand on prenait la peine d'y réfléchir. Elle lui donnait tellement plus que de simples babillages, une ouverture sur son monde, sur ce qu'elle était et la jeune femme faisait de réel effort pour faire un pas en avant mais il ne semblait pas en prendre conscience. Elle se racla la gorge avant de se relever pour lui faire face, caressant le manteau rugueux du manteau de la cheminée et jouant du bout de ses doigts félins sur le bois résonnant.

"Comment je vois l'avenir ?" Elle se mordit la lèvre inférieure en souriant, les yeux mis clos, comme se projetant pour mieux parler de ce qu'elle voyait.

"Un océan qui n'appartient à personne d'autres qu'à ceux qui le porte dans leur coeur, nettoyé de la vermine qui y pullule ... Je veux rester libre et cela passe par une paix durable avec mes semblables, asseoir une certaine autorité pour que plus personne n'essaye de immiscer sur notre territoire. Dominer la mer c'est dominer le monde, dans le sens où l'on garde son libre arbitre, à partir de là tout est possible et le reste ne concerne que mon peuple."

Ce qui concernait son peuple ne l'intéressait probablement pas et il semblait à mille lieu d'aspirer à la stabilité qu'elle convoitait et chérissait en son sein. C'était un pan de l'histoire des amazones que sans doute peu de gens connaissaient et dont personnes ne se souvenait ou ne se souciait. Il y avait ces choses qu'il ne valait mieux pas évoquer ni faire resurgir parce qu'enterrée, prisonnière du sapin, elles ne pouvaient pas faire de mal. Elle rigola gentiment fuyant son regard en se tournant pour s'éloigner à l'autre bout de la cheminée, sa main se déplaçant sur le bois comme une araignée assurée.

"Je sais ce que tu te dis,que c'est utopique mais je pense qu'il faut vouloir plus pour avoir quelque chose de convenable, je ne suis pas une gamine naïve ..."

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[Abandonné] Aide moi et la mer t'aidera Sand-g10Lun 12 Jan - 2:37
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Les paroles de l’amazone résonnaient dans l’âme du pirate comme l’aurait fait un superbe harmonique dans la caisse de résonance d’un instrument de musique millénaire. Dépoussiéré et réveillé par ce discours chargé d’émotion auquel il ne pouvait qu’adhérer, Feygor acquiesça. Il s’était laissé aveuglé par sa foutue fierté, cette envie de tuer le tyran de ses propres mains avait occulté le fait que d’autres pouvaient avoir cette envie. Ce qu’il avait pris pour la fierté entachée des amazones que Malkane voulait restaurer était en réalité quelque chose de plus profond que cela. Il avait eu sa propre vengeance quelques siècles en arrière lorsque ses doigts s’étaient refermés autour du cou de celui qu’il avait appelé maître durant de trop nombreuses années et pour rien au monde il n’aurait laissé quelqu’un d’autre faire cela à sa place. Pour l’amazone, la situation était quelque peu différente, mais dans le fond, l’enjeu était le même.

Il devinait que tout cela n’était pas un manège. Ses paroles transpirant l’honnêteté avaient achever de convaincre Statch qui concédait à laisser Abran mourir entre les mains graciles de son interlocutrice. Ils ne s’étaient point emballés, que nenni. Quel symbole cela ferait de voir la reine des amazones brandir la tête du tyran qui les avait opprimés durant de si longues années. Une sorte d’équilibre rétabli alors que le corps sans vie de l’esclavagiste toucherait le sol. Son expression portait une certaine tristesse non dissimulé, mais dans ses yeux, la haine et la soif de vengeance opéraient un balais inquiétant. Ces flammes se reflétant dans ses pupilles d’émeraude donnait un côté irréel à la scène qui scellait l’accord pour le forban :

« Il est à toi. Je... Il cherchait ses mots, voilà une première. La chimie des substances ingérées ne pouvait à elle seule justifier ce fait étrange. J’n’avais pas saisi toute l’ampleur du mal qu’il a répandu pendant trop longtemps. Il te revient de droit de mettre un terme à sa vie et ensemble nous irons le chercher. »

Il ne disait pas simplement ce que l’amazone avait envie d’entendre, il lâchait ce qu’elle avait jeté sur son cœur par son allocution enflammée. Kaï et ses sbires les avaient véritablement traqués comme des bêtes et le fait d’y penser attisait les passions qui sommeillaient chez le seigneur pirate. Il savait toutefois que ces passions n’étaient pas une bonne chose. L’ivresse des sentiments conduisait aux actions irréfléchies et à la précipitation. S’ils voulaient Abran, c’était avec moult prudences qu’ils devaient agir. Ils détenaient pour l’instant l’effet de surprise. Conserver cet élément était capital.

Il écouta alors les visions d’avenir de l’amazone dans un silence presque religieux. Souriant par instant, acquiesçant de temps à autre, elle visait un but louable que peu oserait contester. La paix pour les siens, n’était-ce pas la ce que chaque roi et reine souhaitait pour son peuple ? Statch n’était pas un roi, il était un seigneur. Il souhaitait l’indépendance avant la paix et il savait pouvoir se battre des siècles afin de défendre celle-ci. Entendre les envies et les désirs de Malkane pour l’avenir avait quelque peu éclairci le sien. Il ignorait encore le chemin à suivre afin de l’atteindre, mais savoir que tous deux étaient sur la même longueur d’onde avait cet avantage de pouvoir progresser ensemble. L’union fait la force, n’est-ce pas ?

« Tu n’sais pas ce que je me dis, contesta le pirate. Tu n’es pas une gamine naïve. Ce n’est pas utopique. J’ai bien du mal à me l’imaginer tant les choses peuvent mal se passer, mais c’est ainsi que j’aimerais voir l’avenir aussi. Il y aura toujours des combats à mener, je suis persuadé que les Abran Kaï courent les rues sur les territoires impériaux, mais je garde l’espoir qu’un jour nous profiterons d’une paix durable. Si l’envie t’en prend, tu peux m’appeler gamin naïf, mais si nous n’avons pas l’espoir, à quoi bon ? »

C’était une sorte de fil rouge que le pirate suivait depuis le début, ou était-ce fil qui le pistait ? Dur à dire. Il était certain que son destin – quel qu’il fût – était lié à l’archipel. Il espérait en tout cas voir ces îlots paradisiaques libres avant que la tombe ne l’emporte, depuis le temps qu’il le souhaite, les dieux allaient peut-être juger tôt ou tard que la plaisanterie avait assez duré et que la roue devait tourner, ou peut-être allaient-ils l’arracher cruellement à cette vie qui avait déjà bien assez duré pour le laisser observer ce spectacle depuis les limbes. « Tu t’entends pauvre con » se lamenta-t-il intérieurement en se levant pour rejoindre son fauteuil dans lequel il s’affala sans autre forme de procès. Malkane — bien qu’un peu trop fougueuse et précipitée à son goût – commençait à lui plaire. Tous deux partageaient plus de choses qu’il ne l’eut cru de prime abord. La douce avait son caractère bien trempé et ses manières qui pouvaient déplaire, mais il était persuadé qu’elle ferait une excellente reine pour les siennes.

« T’sais quoi, je pense que dans un monde où les démons sortent des portails du septième enfer, où les armées se lèvent pour s’entretuer et faire couler des fleuves de sang, où les dieux et déesses sont supplier et invoquer sur notre propre sol, il ne faut pas sous-estimer le rêve utopique de deux gamins naïfs. »

Et il se laissa emporter dans un ricanement nerveux.

Feygor Statch

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[Abandonné] Aide moi et la mer t'aidera Sand-g10Lun 12 Jan - 15:04
Malkane jeta un regard interrogateur par dessus son épaule, jaugeant le degrés de crédibilité de ce qui venait de lui vriller les tympans mélodieusement, ce dernier était étonnamment haut à en juger par le sérieux de Feygor. La prise de conscience de ce fait fut plus rude qu'elle ne le pensait et sa tête se tourna dans un a-coup violent pour échapper à son regard, ses cadenettes fouettant l'air et retombant avec paresses. Les bijoux en bois dans ses cheveux se frottaient encore formant une petite sonate brute tandis qu'elle baissait les yeux, son sourire de jouvencelle entouré de ses joues empourprées. Une fillette recevant ses premiers mots doux aurait probablement revêtit cet air niaiseux qu'elle arborait en ce moment même et cette aura si particulière ramena Moki sur Terra. Le petit chachouan sentait une certaine quiétude atmosphérique qui ne lui plaisait guère parce qu'aucun autre mâle que lui ne pouvait s'attirer les grâces de sa maîtresse. L'animal gonfla son pelage et son plumage l'air maussade, toisant l'assemblée mauvaisement de son orbe doré dans laquelle on ne distinguait qu'à peine la demie lune noire qui y trônait. Un chuintement acide s'échappa de sa gorge tandis que sa queue molestait méchamment l'air, ramenant Malkane à la réalité dans une certaine violence sonore. Sa tête rentra dans ses épaules à regret avant de se redresser pour finalement se retourne visiblement changée ou plutôt collant davantage avec l'image qu'on pouvait se faire d'elle. Son sourcil relevé lui redonnait cet air suffisant tandis que sa bouche bien ronde transpirait l'orgueil alors qu'elle posait ses mains sur ses hanches pour paraître sure d'elle.

Après tout, elle ne connaissait Feygor qu'à travers moult récits légendaires fort bien comptés mais qui étaient finalement à dix milles lieux de la vérité et de ce qu'était l'homme qui se tenait devant elle. Ce revirement de situation, cette bonté soudaine n'était peut être qu'une vile duperie, il ne fallait pas écarter cette hypothèse même si son fort intérieur lui soufflait que ce n'était pas possible. Il avait déjà de quoi détruire sa réputation et anéantir son accession au pouvoir, fermer les valves, ne plus donner d'eau à son moulin devenait primordial même si une espèce d'affection pour lui commençait à naître en son sein. Personne ne devait se douter de cela, pas même lui et même elle devait se le cacher autant que faire ce peut tant la gêne était palpable. Quand à elle, pas grand chose à faire valoir à son encontre et puis en avait-elle réellement envie ? La réponse s'invitait naturellement sans qu'on la convive : non. Ses doigts séparèrent ses cadenettes en trois branches sur le dessus de sa tête pour venir les tresser afin de créer une masse volumineuse, semblable à une crête de coq. Sa voix se fit plus rêche sans pour autant se débarrasser de sa tonalité sensuelle.

"Le premier qui peut le tue et cette tête, on la brandira ensemble ..."

Elle se retira pour regarder dame nuit étirer son manteau piqueté de point luminescent par la fenêtre, s'y adossant tandis que Moki s'appropria à nouveau sa maitresse, trônant sur son épaule fièrement en un coup d'ailes. Mais décidément il était plein de surprise, loin d'être désagréable et même délicieux sous certains aspects, c'était d'autant plus difficile de garder ses distances mais heureusement Moki veillait au grain. Les petites griffes du chachouan s'enfonçèrent dans la chaire tendre alors que la gorge de Malkane se déployait en rire charmant. Celle ci grimaça en ravalant le son cristallin de sa raillerie, donnant un coup d'épaule à son assaillant alors que les comissures de ses lèvres se touchaient presque pour expier la douleur dans un souffle chaud.

"Toi un gamin naïf ? Arrête ... T'es loin de l'image d'un prébubère à la voix qui déraille, surtout avec ..."

Ses mains soulignèrent sa barbe de leurs doigts graciles dans le vide et dessinèrent un "v" pour décrire son aspect général sans avoir besoin de mettre des mots dessus, déjà parce que Feygor se savait viril, nul besoin de l'exprimer et puis parce que faire un compliment à un homme pouvait être mal interprété. Moki regardait l'échange attentivement, sa tête passant de Malkane à Feygor par a-coups vif à s'en décrocher les cervicales tandis que sa queue s'enroulait avidement autour du bras de sa compagne.

"Je ne disais pas cela contre toi, c'est juste que depuis que je foule cette terre j'ai l'impression de passer mon temps à me justifier, à combattre les idées reçues à mon encontre et je sais ce que l'on pense de moi parmis les miennes. Au fond je suis convaincu que tout est possible pourvu que l'on s'en donne les moyens et le plus souvent cela passe par l'abnégation et le don de soit. Mais les gens veulent tout obtenir sans rien faire ... Pathétique ... Moi j'ai décidé que le destin est dans mes mains et que je ne resterais pas passive ... Cette paix on l'obtiendra, peut importe le temps que ça prendra ... à priori on a toute l'éternité !"

Elle lui adressa un clin d'oeil, un air mutin passant furtivement sur son visage avant qu'elle ne redevienne froide en apparence. S'avançant vers le fauteuil, son élan fut stoppé par Moki qui l'entravait de son corps sur son visage pour réclammer des papouilles jalousement, la voulant pour lui tout seul. Ses doigts se plantèrent dans la peau extensible du cou de son compagnon pour le dégrapher de son corps et le poser un peu mauvaisement par terre, visiblement passablement agacée par ce comportement possessif envahissant. Elle se planta finalement devant lui en souriant fièrement bien que l'attitude du petit chachouan se soit sustenté de tout effet de style qui pouvait découler de cette action théatrale. Qu'à cela ne tienne ! Ses mains se posèrent sur ses hanches avant d'en donner un petit coup dans le vide comme pour annoncer la suite des évènements.

" Il faut qu'on se développe, qu'on prenne de l'ampleur, plus on est gros, plus difficile c'est de nous gober ... Trouver des terres, il nous faut de quoi cultiver, utiliser les matières première, on est trop dépendant et c'est difficile à l'heure actuelle de développer notre flotte ... Il y a quelques îles qui ferait l'affaire bien que l'idéal ce serait celle d'Abran, symbolique et pratique. Je demanderais à ma mère qu'elle la rende plus acceuillante ... C'est sans garantie mais je peux essayer, je ne lui demande jamais rien après tout. Trouver des accords, des alliés sur la terre ferme, je suis sure qu'on peut trouver ... Je ... Vais trop vite, non ?" Je m'emballe ?

Son corps s'était progressivement vouté à mesure que le flots de ses paroles inondait la pièce, de sorte qu'à la fin de sa petite tirade, elle était cassée en deux, ses mains s'aggripant ferment aux accoudoirs, son visage à une tête du siens, cherchant l'approbation ou le désaccord chez Feygor. Ils avaient tout les deux à apprendre l'un de l'autre finalement et mettre ses idées en commun, en discuter, travailler la chose était capitale parce que entremêler les courant de pensées c'était les rendre plus forts et viables.

Malkane la lumineuse

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[Abandonné] Aide moi et la mer t'aidera Sand-g10Mar 13 Jan - 0:53
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« Qu’à cela ne tienne. » Confirma Statch en se régalant mentalement de cette scène qui adviendrait. Quel bonheur ce sera. La fin d’un règne tyrannique et peut-être le début d’un vrai nouveau départ pour cet archipel qu’il chérissant tant depuis que la liberté avait laissé son emprunte mielleuse sur ses lèvres affamées qui en demandaient plus. Ces îlots incarnaient cette douce créature, leur indépendance, leur virginité et leur organisation éparse suggérait en elle même une certaine forme d’émancipation des règles communes que l’ont suivait sur les continents. Une drogue dure dont il était ardu de se passer à présent. On ne pouvait toutefois goûter ce doux nectar d’une action personnelle. L’esclave n’ayant connu que cette condition ne peut discerner ces saveurs exotiques que les hommes tels que Feygor buvaient à gorge déployée. Une injustice que ce dernier s’affairait à résoudre du mieux qu’il le pouvait.

En face de son fauteuil se dandinait toujours gracieusement son sabre dont les oscillations n’avaient pas encore cessé. Laissant ces dernières le bercer au son du rire mélodieux de la belle amazone, Statch se portait on ne peut mieux. Il était soulagé par la réaction de Malkane. Il avait craint l’espace d’une seconde les fanfaronnades et moqueries de cette dernière, mais il semblait que c’était sa reconnaissance et une part de son respect qu’il avait obtenus à la place. Peut-être était-ce par là qu’il aurait dû commencer. Cette dernière avait bel et bien raison, ensemble et pas autrement ils triompheraient, aucun doute ne pouvait subsister quant à cette alliance.

Il observa avec un amusement non dissimulé la lutte de l’amazone contre sa créature atypique. Il ignorait les raisons de ce combat bien ridicule vu de l’extérieur, cependant, le sourire qui éclaira son visage n’avait rien de moqueur. C’était la simple joie d’observer une scène dont le pittoresque semblait presque s’être trompé d’époque. Il ne pouvait s’empêcher – sans briser ce sourire qui se faisait si rare sur son visage fatigué – de caresser sa barbe dont l’existence lui avait été rappelée par l’amazone. Ses rencontres lui avaient attribué de nombreuses qualités et quelques torts qu’il tentait de temps à autre de corrigées. Irritante, sèche, virile, excitante et sauvageonne, que de symboles portés par une pilosité faciale.

Encore une fois, Statch acquiesça inconsciemment aux affirmations qu’il entendait. L’éternité en effet. Voilà qui risquait d’être long. Le discours de l’amazone portait une charge galvanisante qui envahit le pirate sans crier gare. Sans avoir vécu cette situation, il voulait se reconnaître dans cette sauvage raffinée qui luttait pour faire entendre sa voix dans ce monde où l’injustice était roi. Elle avait raison sur toute la ligne toutefois. Si on voulait voir les choses changer, ce n’était ni aux autres ni aux dieux qu’il fallait s’en remettre. Plus de neuf fois sur dix, les autres vous riaient au nez en vous qualifiant de naïf ou de suicidaire pendant que les dieux vous crachaient allégrement à la gueule en batifolant sur vos malheurs.

« La voie des faibles est un chemin moins dangereux, je suppose. Pourquoi mener un combat quand d’autres sont prêts à le faire à votre place ? Pourquoi se mouiller les mains quand on peut s’en remettre à la grâce des dieux ? Ainsi va la vie. »

La lutte entre l’oiseau rebelle et sa maîtresse se poursuivit lorsque cette dernière entama une approche vers le pirate affalé dans son siège. Son discours semblait avoir eu le même effet sur elle que sur lui. Soudainement aiguillonnée par les luttes à venir, Malkane se mit à irradier l’impatience et l’empressement. Feygor avait l’impression d’assister à la naissance d’un astre à l’intérieur même de sa demeure. Planté devant lui comme un as de pique, elle opéra une mimique audacieuse avant de s’embarquer dans une anticipation des événements décidément contagieuse bien que le calme naturel de Statch calmait la façon dont il avait de l’exprimer.

« Pour quelqu’un dont le plan se résumait – il y a quelques minutes de cela – à “on rentre dedans et on verra pour la suite” je te trouve bien prévenante à présent. C’est tout à ton honneur par ailleurs, n’y voit aucune critique. »

S’était-elle emballée ? Peut-être pas autant qu’elle le croyait. Elle avait raison sur de nombreux points. Des points auxquels lui-même n’avait pas pensé. Il y avait quelques questions qui avaient été soulevées toutefois. Pourquoi lui parlait-elle de sa mère ? Qu’avait-elle à faire avec l’île désertique des Sables brûlants au juste ? Faisait-elle allusion à cette rumeur qui courrait sur elle qui la lierait étroitement à la déesse des océans ? Il n’avait pas osé demander la moindre précision à ce sujet. L’intérêt n’y était pas pour commencer. Peut-être était-ce mieux s’il restait dans l’ignorance concernant cette facette de l’amazone. Il ne la connaissait pas assez non plus pour lui réclamer des informations à ce propos. En y réfléchissant bien, c’était la première fois qu’il lui adressait la parole, peut-être qu’un jour la curiosité dépassera tout cela et il finirait alors par lui poser la question, mais ce jour n’était pas venu.

En attendant, il se trouvait en tête à tête avec une prétendue demie-déesse déraisonnablement proche de lui pour une femme qui se plaignait de son comportement puéril il y avait quelques minutes de cela. Il secoua la tête sur l’affirmative en réponse aux interrogations et propositions de l’amazone. Posant sa main calme et rassurante sur son épaule afin de la repousser en douceur tandis qu’il se levait lentement. Replaçant sa longue chevelure brune derrière ses oreilles et remontant les manches de sa chemise, exposant ainsi ses tatouages qui complétait indubitablement cette allure de pirate et cette marque d’esclave sur son avant-bras dont il oubliait de temps à autre l’existence, il vint s’adosser à nouveau contre le tableau noir en tapotant légèrement contre l’ardoise, au niveau du sommet de la pyramide grossièrement représentée où l’on pouvait lire « Abran Kaï ».

« J’aime tracer des plans sur la comète, ça motive pour les épreuves qui nous attendent, mais il faut se recentrer sur l’objectif premier. Le tyran. Pour ce qui est des amis sur la terre ferme, c’est une idée à mettre en place de suite. Je dispose dans mon carnet d’adresses d’une dragonne dont la guilde nous sera sans doute utile. Pour ce qui est des hommes du sud, je pense qu’une trêve serait un accord gagnant-gagnant. Nous infligeons un terrible coup à l’empire et il nous laisse l’archipel, cela me semble un échange plutôt équitable. »

Du haut de son mètre quatre-vingt-dix, il toisa quelques secondes le tableau, notant les noms qui y étaient inscrits mentalement avant de se retourner vers l’amazone pour l’interrogé du regard. Ce blabla était long, mais nécessaire. La moitié des batailles étaient gagnées avant même d’avoir commencé, la raison tenait en un mot. Préparation.

Feygor Statch

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