Terra Mystica

Forum médiéval fantasy
 
Un sondage a été mis en place pour avoir votre avis sur le futur design de Terra ! Venez donner votre avis ICI

N'oubliez pas de suivre l'avancée du projet Terra Mystica ICI. N'hésitez surtout pas à participer !

Merci de votre passion !
AccueilAccueil  PartenairePartenaire  GuideGuide  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
-45%
Le deal à ne pas rater :
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go /1 To
1099.99 € 1999.99 €
Voir le deal

Partagez

 Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé]

 
Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Sand-g10Ven 22 Aoû - 22:30
http://www.terramysticarpg.com/t5761-helyanwe#128939
Imaginez que vous ayez plus de cinq siècles d'existence au compteur. Imaginez que vous n'avez jusqu'à présent connu que la faune et la flore de Drayame et de Flore, c'est à dire ... que des arbres, quoi ... Imaginez maintenant que vous visitiez une ville portuaire balayée par les embruns marins fortement glacés et que vous en arpentiez les rues en ne connaissant de sa culture que ce que des gens ont écrit il y a de cela des décennies voire des siècles ... Vous visualisez ? Bien.

Rajoutez à cela le fait que vous êtes loin, très loin de chez vous, dans un lieu inconnu et entouré d'inconnus. Que vous n'avez que peu d'argent en poche, et sur vous qu'une simple cape qui vole au vent et vous laisse à la merci de la froidure ambiante et de ce qu'elle implique. Dites-vous qu'en plus de cela vous êtes impressionné par l'architecture rude et anguleuse de cette cité - et de ses habitants - et que l'immense château sombre vous écrase de sa masse. Vous y êtes ? Bien bien.

Histoire de compléter le tableau, notons également que vous vous retrouvez dans une situation tendue, car vous être issu de la famille royale elfique de Drayame et que vous êtes en deuxième position chez les héritiers, ce qui fait de vous la personne juste en-dessous de la nouvelle reine qui s'est alliée aux ennemis de la cité où vous vous tenez. Oui, c'est agréable comme situation, n'est-ce pas ? Mais ce n'est pas tout, car vous êtes aussi contre cette reine et donc vous avez fuit votre nation. Voilà, là vous sentez bien ce que la jeune Helyanwë ressentais, ce matin frais - très frais - du vingt-neuvième jour du mois de Kelrenn de l'année 114.

Elle avait passé sa première nuit à Cardrak dans une auberge simplette mais chaleureuse, tenue par une femme du même acabit. Elle s'acclimatait mal, pour le moment, à l'air de la ville et à la vie entre ses murs. Elle le savait, pourtant, elle avait beaucoup lu. Mais à l'évidence, les écrits traduisent mal la réalité des choses, et les aventuriers qui les ont signés avaient probablement enjolivé les choses, et pas qu'un peu. Elle se sentait perdue, pas à sa place. Elle savait qu'elle n'était pas chez elle et qu'elle dénotait dans le paysage, aussi s'efforçait-elle de cacher ses oreilles dans ses cheveux et sa cape.

Mais Helyanwë était forte de caractère - une chose qu'elle avait en commun avec la gente féminine locale - et elle s'ingénia pour faire fi de ses inquiétudes et de ses doutes qui tentaient d'assiéger son fort intérieur. Elle devait faire quelque chose pour son peuple, et pour ça, il n'y avait qu'une chose à faire : se rapprocher du Roi de Saline et lui demander l'asile en sa glorieuse - mais frigorifique - cité. Aussi s'était-elle rendue au château de Cardrak.

Sur place, une fois plantée dans ce nouveau décor moins sujet aux courants d'air, l'elfe n'était pas moins peu sûre d'elle ... Elle ne connaissait pas le protocole en ce lieu, et elle espérait que ce qu'elle savait de l'étiquette suffirait à ne point faire d'impair. Elle avisa un garde - le plus près d'elle - et l'asséna de sa question existentielle :

Je suis Helyanwë, Princesse seconde de Drayame, je demande humblement audience auprès de votre Roi pour lui demander asile en son pays.

Elle ne savait si cela lui ouvrirait les portes de cette nation, mais elle n'avait pas d'autres choix, de toutes manières ...

Helyanwë

Helyanwë


Elfe

Partie IRL
Crédit avatar : Mélanie Delon (http://vanilie.centerblog.net/3572-melanie-delon)
Double compte : Andromaque Ardhanarîshvar
Vitesse de réponse : de rapide à longue


Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Empty
Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Sand-g10Mar 26 Aoû - 13:04
http://www.terramysticarpg.com/t2939-harald-jerone-wallah
Les gardes s'étaient regardés, l'un l'autre, pour savoir qui allait prévenir celle-même qui leur avait donné l'ordre qu'elle soit la première avertie dans ce cas de figure. L'un d'eux quitta finalement son poste, demanda à la princesse de le suivre à l'intérieur, puis ouvrit la large porte qu'il poussa, le vent glacial des hauteurs de la ville s'engouffrant dans le château en même temps que les deux silhouettes si différentes. L'entrée était un hall carré, haut d'un plafond de quelques mètres. Le sol était dallé si bien que leurs pas résonnaient dans le silence cérémonial des lieux, seul le vent hurlant venait briser cette impression d'avoir pénétré dans un temple. L'entrée éclairée grâce à plusieurs torches contre les murs, ainsi qu'un lustre, on ne pouvait manquer le trophée qui faisait face aux arrivants. Le crâne d'un dragon, haut comme deux hommes, fixait de ses orbites sombres et creuses celle qui, jusqu'ici, n'était jamais allée plus loin que sa forêt. Plus qu'un trophée, ce crâne centenaire était le message que Cardrak renvoyait depuis qu'elle était Cardrak ; nous sommes les maîtres de nos terres et de nos mers, et nous traverserons les âges. Les pierres, ici, étaient millénaires, tout comme la roche n'avait pas d'âge, et une elfe, toute centenaire qu'elle était, n'était qu'une enfant devant l'immensité et l'éternité de la cité.

Attendez ici, avait dit le garde alors qu'il disparaissait au tournant d'un des couloirs qui rejoignaient l'entrée. Aux côtés du crâne, il y avait deux passages fermés par des portes. Et sur les côtés du hall, à droite et à gauche, deux autre couloirs. Les pas de l'homme claquèrent jusqu'à ce qu'ils soient étouffés par les bourrasques à l'extérieur. L'endroit pouvait sembler austère, il n'en était pas moins réconfortant lorsqu’on entendait et savait quel temps il faisait au dehors. Hormis ce crâne, les murs étaient décorés de fresques qui contaient l'histoire de la cité ; on y voyait des hommes d'une autre ère combattre sur des terres gelées et sombres, entre eux et contre des créatures que les yeux des vivants ne voyaient que comme des fables. Les anciens vivraient, ils marmonneraient que ces temps avaient bel et bien existés, tout comme ces choses qui n'avaient rien à envier aux horreurs d'alors. Cardrak avait vu le jour dans la violence la plus extrême, ses murs s'étaient dressés sur des os et avaient été taillés dans une roche imprégnée du sang des hommes qui étaient morts pour elle. Le noir des murs de Cardrak prenait tout son sens lorsqu'on s'intéressait à son histoire, ce n'était pas moins la particularité de la roche qu'un rappel de plus qui poussait chaque fils de la capitale à rendre au moins ce que ses pères avaient donné.

L'écho d'un hurlement déchira le silence, si fugace qu'il semblait n'avoir jamais existé, comme un souvenir que le vent éternel rapportait alors que les yeux de l'elfe pouvaient se porter sur les pans de l'histoire de Saline. Rien d'autre ne suivit, malgré la réelle détresse qu'on avait pu entendre faire vibrer les murs, quelques instants.

« - Princesse, murmura une douce voix, s'échappant d'entre les ombres du même couloir par lequel s'en était allé le garde. Suivez-moi, je vous prie. »

La jeune métisse s'était aussitôt retournée, remontant le passage jusqu'à un large escalier en colimaçon. Elles montèrent ainsi l'une des tours qui entouraient le château après l'avoir traversé sur un flanc, le côté droit du couloir donnant vue, au travers des fenêtres ingénieusement ouvragées, sur la côte qui s'étendait jusqu'à disparaître dans la brume au loin. Elles arrivèrent, en haut, face à une porte contre laquelle la jeune femme toqua. Après un « entrez » lointain, elle poussa la porte, découvrant une large chambre chaleureuse. C'était une pièce circulaire avec une annexe dans laquelle se trouvait un grand lit. Au centre de la salle dans laquelle elles venaient d'entrer, une table en acajou ronde entourée de fauteuils d'un style Terrian, le tout reposant sur un magnifique tapis qui recouvrait le parquet dans sa totalité, comme s'il avait été fait sur mesure. Enfoncé dans le mur, une cheminée offrait un feu qui réchauffait la chambre. Il y avait du beau mobilier, une armoire épaisse mais raffinée et plusieurs étagères supportant des collections d'ouvrages aux reliures de cuir anciennes. Les murs avaient été travaillés de manière à être lisses et plusieurs tapisseries remplissaient les trous que laissaient le mobilier, lorsqu'un cadre ne venait pas le faire. Dans un fauteuil situé près d'une fenêtre, qui donnait une vue plongeante sur la ville, se tenait une femme, une humaine.

Elle était grande et mince. Ses yeux bleus s'étaient posés sur la princesse avec amusement, puis elle s'était levée. Vêtue d'une robe noire qui soulignait ses trais fins, elle s'était avancée jusqu'à elles. A peine plus grande qu'Helyanwë de quelques centimètres, elle avait un port gracieux et un visage qui ne laissait pas soupçonner son âge, ses cheveux de jais tirés en arrière et tenus par quelques épingles rajoutant plus de clarté à ce visage au teint déjà très clair.


Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] 57110_Avatar_Agnes

« - Bienvenue, Helyanwë. Asseyez-vous, l'invita-t-elle en lui présentant le fauteuil qui faisait face à celui duquel elle s'était levée. Nous vous attendions, princesse. Je suis Agnès Felina Wallah, Reine de Saline. »

Harald Wallah

Harald Wallah


Humain

Partie IRL
Crédit avatar :
Double compte :
Vitesse de réponse : De lente à très rapide


Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Empty
Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Sand-g10Ven 5 Sep - 13:25
http://www.terramysticarpg.com/t5761-helyanwe#128939
La princesse avait senti un léger malaise après sa demande franche et honnête, tant et si bien qu'elle se requestionna sur le bien fondé de son idée. Si un des gardes n'avait pas prit sur lui d'inciter l'elfe à le suivre, elle aurait probablement eu le temps de changer d'avis et de se sauver en courant ... Suivant son guide, Helyanwë resta murée dans le silence le plus respectueux face à la majestée de l'architecture qu'elle découvrait. En cinq siècles d'existence, elle avait fini par trouver sa ville natale d'une profonde banalité. Certes, les elfes savaient faire naître l'harmonie dans chaque édifice qu'ils construisaient, mais au final il n'y avait aucune prouesse à simplement suivre les courbes naturelles des arbres et à les utiliser pour soutenir leurs bâtiments. Le bois était facile à travailler, assez malléable pour peu qu'on sache le manier avec minutie et patience. Mais la pierre ... La pierre était dure, froide, et surtout lourde tout autant que fragile si on la traite avec maladresse. Et de tels bâtisses en pierres étaient aux yeux de l'elfe un exploit technique lorsqu'il était accompli par les humains. Elle savaient, par ses lectures et ses rencontres au palais, que les nains avaient le don de ce travail. Mais voir une telle beauté froide et majestueuse de la main des Hommes, c'était une découverte qui paraissait bien loin de ce qu'elle avait vu dans ses livres.

Aussi observa-t-elle chaque parcelle d'architecture qui se présentait à ses yeux à mesure qu'elle marchait derrière le garde jusque là où il la laissa seule à ses réflexions. Et à ses contemplations. Avec l'instinct des assoiffés de connaissances, la princesse fit quelques mouvements aussi gracieux que silencieux afin d'observer les fresques historiques qui parsemaient les murs. Avec le naturel des enfants curieux, elle s'autorisa même à effleurer amoureusement la pierre, comme pour s'imprégner des coups de ciseaux et de marteaux de ceux qui l'avaient sculptée. Glissant le long de l'histoire de Cardrak, Helyanwë se laissa aller à sourire. Toutes les races de ce monde avaient un point commun, qu'elles soient éphémères ou intemporelles : toutes compilaient leur histoire, comme si toutes avaient peur qu'on finisse par les oublier ... Mais ce qui était admirable avec les humains, qui n'avaient pas le temps de prendre du recul, c'est qu'ils livraient leurs faits d'armes avec ardeur et vivacité. Cela semblait si vivant. Au point que le cri qui perturba le silence semblait presque sorti de la pierre elle-même. Cela surprit tellement l'elfe qu'elle se recula, coupée brusquement de son hypnotique observation. Helyanwë resta là à regarder le mur, les yeux suivant les reliefs jusqu'à ce qu'une douce apostrophe lui soit adressée ...

Princesse, suivez-moi, je vous prie.

Après un simple signe positif de la tête, Helyanwë reprit donc sa marche au cœur du château vers la personne qui l'attendait. Elle ne savait pas qui serait plus tard en face d'elle, à qui elle devrait expliquer son périple ... De ce qu'elle savait et avait compris, régnaient ici un Roi et une Reine, tous deux bons et justes, fiers représentants du peuple Cardrakien - et Salinéen par extension - et habiles politiciens. Le Roi et la Reine Wallah. Une grande famille, se souvenait-elle de ses lectures récentes. La conduisait-on vers le souverain ou vers son épouse ? ne pas savoir à quelle sauce on allait être mangé avait de quoi mettre sur les nerfs, mais la nature tranquille de l'elfe aidait à ce qu'elle soit relativement calme et sereine. Relativement ...

Tout au long de l'ascension, Helyanwë commençait à se convaincre qu'il ne lui arriverait rien, mais qu'elle devrait peser ses mots. Les humains n'avaient pas le temps de s'embarrasser de faux semblants ni même celui de réfléchir outre mesure. Elle devrait donc sans doute bien choisir ce qu'elle dirait ... Et plus elle grimpait, plus elle songeait que ce n'était probablement pas vers le Roi qu'on la conduisait. Elle avait cette drôle d'impression qu'on cherchait à la cacher, à rester discret ... L'attendait-on ? Cette pensée lui causa un frisson. Si ici on s'attendait à la recevoir, qui d'autre savait où elle était ? Et cette inquiétude alimenta davantage ses craintes pour la sécurité de Lenwë, resté là-bas pour elle ... Et c'est avec une certaine tristesse qu'elle observa, le regard dans le vide, la vue de la côté avant e pénétrer dans cette pièce hautement située et de découvrir qui espérait sa venue ...

Avant même que la femme se présente, et sans jamais avoir vu un portrait d'elle, Helyanwë sut qu'il ne pouvait s'agir que de la reine. La grâce et la sagesse qui émanait de cette femme trahissait sa qualité royale. L'elfe avait vu défilé bon nombre de nobles dans sa vie pour reconnaître à coup sûr ce qui faisaient des gens des personnes au-dessus des autres pour bien des points. Cette femme respirait la douceur tout autant que la fermeté. Elle semblait aussi fragile que forte, aussi, connaissant par ses livres le caractère propre aux Cradrakiens, l'elfe pensa que si cette dame était la reine, ce peuple n'aurait pas pu mieux trouver pour le représenter. En repensant aux histoire des humains, Helyanwë songea qu'ne des temps plus obscurs, une telle femme aurait pu déclencher une guerre rien que par sa beauté ...

Il émanait aussi d'elle, se répandant dans la pièce, un sentiment de chaleur. Helyanwë se sentit d'un coup rassurée ...

Bienvenue, Helyanwë. Asseyez-vous. Nous vous attendions, princesse. Je suis Agnès Felina Wallah, Reine de Saline.

Helyanwë n'avait donc point imaginé cela, son impression était la bonne. Aussi se crispa-t-elle un peu à l'accoudoir une fois qu'elle eut posé son séant sur le fauteuil qui lui était offert. Elle ne savait point trop par quoi commencer, elle se savait plus quoi dire, elle était perdue. D'un seul coup c'était comme si toute ses craintes, toute la pression qu'elle avait eu depuis la mort de sa mère, comme si tout cherchait à l'écraser. Elle suffoquait ... Aussi prit-elle une profonde inspiration ...

Le jasmin d'hiver ...

Cela sentait le jasmin d'hiver. C'était doux, agréable, si suave. Si rassurant, de fait. Cela émanait de la reine. Oui, c'était le parfum floral et discret de cette souveraine au port ô combien royal. Cette odeur si champêtre enivra l'elfe et tempéra la soudaine tornade qui s'était abattu dans son crâne. Elle l'apaisa. Elle la guida ...

Puisque vous connaissiez mon arrivée en vos terres, je ne vous ferais point l'affront de vous cacher quoi que ce soit. Je serais directe : j'ai besoin de votre aide, ma Dame.Ou tout du moins, pour commencer, car on ne bâtit pas de solide amitié sans apprendre à se connaître, me savoir ici accueillie et protégée me serait d'un grand secours ...

La princesse senti une boule dans sa gorge et elle cligna des yeux rapidement pour faire mourir une larme avant qu'elle naisse.

Si vous saviez que je venais, vous n'êtes probablement pas sans savoir pourquoi ... J'ai fuis. Ma famille, mon peuple. mais pas mes devoirs. Mais je ne saurais ramener l'honneur et sa liberté à mon peuple si je ne puis que fuir sans pouvoir m'établir en lieux sûrs. J'ai lu beaucoup sur votre pays et sur votre peuple, et depuis très longtemps j'admire votre courage et votre inébranlable liberté. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais mon instinct m'a dicté de venir vous trouver, que vous seriez les plus à même de me venir en aide ...

L'elfe se tut. Que pouvait-elle ajouter de plus, après tout ? Supplier était, à son sens, inutile : la reine devait bien savoir dans quelle détresse elle se trouvait. Elle ne pouvait qu'espérer que ses mots trouvent en cette belle femme une oreille attentive et les bras ouverts ...

Helyanwë

Helyanwë


Elfe

Partie IRL
Crédit avatar : Mélanie Delon (http://vanilie.centerblog.net/3572-melanie-delon)
Double compte : Andromaque Ardhanarîshvar
Vitesse de réponse : de rapide à longue


Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Empty
Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Sand-g10Dim 7 Sep - 8:02
http://www.terramysticarpg.com/t2939-harald-jerone-wallah
La princesse elfique se tenait assise devant Agnès, crispée et inquiète comme une enfant que ses siècles ne lui permettaient pas d’être. Toutes deux sublimes représentantes de leurs race, la reine salinéenne et Helyanwë ne semblaient pas être égales, quand l'éternité d'une aurait du lui apporter plus de contenance, l'autre jouissait d'une singulière aura. Alors, certes, la réputation de Cardrak y était surement pour quelque chose, ainsi que les derniers évènements ; la fuite de la princesse, le meurtre de sa mère, la trahison de sa sœur. La vie dorée et centenaire de l'elfe, qui avait connu l'hiver éternel malgré tout, venait de s'effondrer. Elle n'était pas désespérée, au contraire, mais ses chances reposaient sur le bon vouloir d'autres, et c'était Agnès, l'omniprésente main de la cité mère, qui tenait en son creux le futur de ce qui lui semblait alors être une fragile chose.

« - Helyanwë, susurra Agnès en se penchant en avant pour saisir l'une des mains crispées de l'elfe entre les siennes, la reine avait les mains aussi douces que son interlocutrice. Je sens comme vous souffrez des malheurs qui frappent votre peuple et votre famille. Votre mère était une femme qui aimait et protégeait les siens, sa perte m'a également affectée, et je ne saurais lui rendre honneur si je ne mettais pas tout en œuvre pour assurer la sécurité de sa fille. A compter de ce jour, vous êtes sous ma protection. »

Agnès s'était tant rapprochée de sa nouvelle protégée qu'elle la tenait presque dans ses bras. L'une de ses mains s'était posée sur l'épaule de la princesse, à moitié ferme, à moitié douce, comme une caresse pour la réconforter et lui faire comprendre qu'elle n'avait plus rien à craindre. Elle savait faire ça, Agnès, protéger les jeunes femmes, même si cet adjectif convenait mal à l'elfe qui avait plus de dix fois son âge. Elle posait ses yeux sur le visage angélique et à la peau claire, sans imperfections, de la même manière qu'elle l'avait posé sur les filles qui l'accompagnaient encore, comme Ysabelle, qui se tenait dans un coin de la pièce, feintant de ne pas prêter attention à la scène mais bouillonnant d'une jalousie qui la dévorait sans cesse. La Dame de Cardrak posait le regard d'une mère sur sa protégée, du moins était-ce ce qui s'en rapprochait le plus. Ses iris plus insondables encore que les abysses de l'océan noir trouvaient dans ces rares regards, que seuls deux hommes connaissaient, une douceur qui avait de quoi convaincre.

« - Je vous attendais, princesse, mais je n'avais aucune certitude. Lorsque j'ai appris pour votre disparition, j'ai prié Yehadiel qu'il vous conduise à nous, et il semblerait qu'il ait répondu à mon appel. Vous arrivez chez nous à la veille de grands changements, Helyanwë, des changements que ni vous, ni moi, ne sommes dans la mesure d'anticiper, avoua la reine, s'approchant encore un peu plus de l'elfe, quittant peu à peu son siège pour lui faire face intégralement, mais que nous pouvons influencer. »

Un léger sourire naquit sur le visage désolé et compatissant d'Agnès lorsqu'elle eut fini, attrapant une dernière fois le regard de son interlocutrice avant de se redresser et d'aller demander à Ysabelle, la servante au fond de la pièce, d'aller prévenir un certain noble du pays que la reine ne pourrait le recevoir. S’exécutant, la métisse laissa alors les deux femmes seules dans la pièce.

« - J'ignore combien de temps vous resterez parmi nous, Helyanwë, et j'ignore quelle valeur ont dix années pour vous, mais vous allez devoir vous faire votre place dans les Glaces. Vous serez protégée ici, parce que je le veux, mais il n'est pas certain que tous s'entendent à garantir votre sécurité, ou votre succession. Dans un premier temps, vous resterez au château, nous aviserons ensuite. »

La silhouette d'Agnès traversa la pièce, sortant d'un épais placard un manteau de fourrure brune de très bonne qualité, une des merveilles artisanales de Silena.

« - Mettez-vous ça sur le dos, ce sera mieux que les maigres vêtements que vous portez depuis plusieurs jours, je suppose. Je vais vous mener à votre chambre, après quoi je vous présenterai au personnel, et vous guiderai pour que vous preniez vos marques. L'endroit est plutôt vaste et on peut se perdre, mais après quelques jours, vous serez comme chez vous. »

Elle avait tout dit avec une infatigable tendresse, et lorsque Helyanwë avait quitté sa chaise, Agnès avait accompagné sa sortie, son bras dans son dos. Elle ne la poussait pas, c'était un simple geste à la fois protecteur et affectif. On aurait pu croire que les deux se connaissaient de longue date, il n'en était rien, Agnès prenait sous son aile l'elfe, comme une mère recueille une fille. Cela pouvait être perturbant, voire déplacé, mais la reine était certaine qu'après ses péripéties la princesse devait apprécier plus qu'autre chose cette attention toute particulière.

Elles descendirent de nouveau la tour pour retrouver l'entrée dans laquelle avait attendue Helyanwë. Les yeux des quelques présents se posèrent sur la reine pour saluer son passage, et enfin sur celle qu'elle gardait à ses côtés. Des regards plein de respect et de curiosité, en somme, pavèrent leur avancée le long du large couloir centrale qu'elles venaient d'emprunter. Au bout, la porte de la salle du trône était ouverte sur l'immense pièce, la plus vivante du château. Un lieu large et haut de plafond, aux colonnes sombres et massives. Contre les murs, des crânes de dragons de plus en plus grands à mesure qu'on avançait jusqu'au trône, au dessus duquel le plus gros des trophées de la salle témoignait du pouvoir de celui qui se tenait en dessous. Un crâne si gros que la bête à laquelle il avait appartenu devait être capable d'engloutir plusieurs hommes sans efforts, comme on mange du raisin. Sous leurs pas, le carrelage ancien claquait, et au-dessus de leurs têtes, la lumière blafarde du ciel grisâtre transperçait les fenêtres, ouvragées dans les hauteurs du plafond comme sur les côtés, à hauteur humaine. La foule discutait, et le siège du monarque était vide.

« - Vous mangerez à ma table ce soir, et vous aurez le loisir de rencontrer mon mari et mon fils, ainsi que plusieurs des nobles qui ont notre sympathie. Il ne fait aucun doute que vous serez l'invitée d'honneur, préparez-vous, donc, avait glissé Agnès à voix basse alors qu'elles longeaient la salle sous les arcades qui la bordaient. »

Chaque groupe qu'elles rencontraient éclatait à leur passage, un phénomène auquel devait être plus habituée Helyanwë que la reine, mais c'était différent à Cardrak. Ici, il n'y avait pas d'elfes, mais des humains, grands et forts, qui fixaient la princesse d'une manière qu'elle pouvait confondre. Les yeux de ces hommes, nobles ou pas, jetaient des regards d'acier d'une grande banalité dans la capitale, et leur visage froncé et marqué par leurs combats n'étaient pas animés par la moue mielleuse que les nobles d'ailleurs avaient maitrisée mieux que les salinéens ne maniaient leur hache. Les femmes n'étaient pas différentes, et c'était, avec beaucoup de probabilité, ce qui avait dû marquer le plus Helyanwë. Elles étaient pour la plupart blondes, ou châtains, leurs formes étaient généreuses et leurs visages étaient d'une beauté différente de celle qu'affichait Agnès ; leur personnalité se ressentait, leurs mâchoires étaient plus carrées, on ne pouvait ignorait leur caractère puissant. Elles étaient les dignes filles de cette cité, faite de roche et de glace, mais n'en restaient pas moins féminines. Dans leurs robes et fourrures, leurs longs cheveux épais tressés de mille manières, leur front parfois cerclé d'une couronne de cuir, de perles ou d'argent, et leur teint et leurs yeux clairs, elles avaient de quoi rendre jalouses les femmes du nord.

Elles longèrent donc la salle jusqu'à arriver derrière le mur contre lequel reposait le trône et s'engagèrent dans une nouvelle pièce qui paraissait minuscule comparée à celle qu'elles venaient de passer. Aucune porte ne les en séparait, mais le bruit de foule sembla instantanément s'atténuer, laissant l'elfe découvrir ce nouvel endroit. Face à elle, un large escalier qui se divisait en deux et longeait les murs de la pièce circulaire pour les faire monter de nouveau à l'étage supérieur. En y montant, on avait une vue sur tout ce qui entourait la ville, de l'horizon obscur de l'Océan noir aux cimes des grands arbres qui peuplaient les forêts du Sud.

« - La première fois que je suis venue dans ce château, j'avais seize ans, et j'avais votre regard, raconta Agnès, faisant vivre un souvenir qu'on sentait vibrer dans l'air. J'avais passé toute ma vie à Luütra et ma première pensée fut que ces murs étaient trop épais, trop sombres et intimidants. Pour rien au monde je n'aurais passé ma vie en leur sein, je n'étais alors que de passage. Puis, j'ai compris que Cardrak était comme ses fils ; une fois dans leur cœur, ils nous le rendent sans compter. Je connais, aujourd'hui, l'histoire de ces pierres, et je peux vous assurer qu'il n'y a nulle part ailleurs où je me sente aussi bien. »

Elle avait raconté son anecdote en montant les marches, les yeux pleins de souvenirs. Les deux femmes firent face à un long couloir tapissé avec de nombreuses portes. L'éclairage permettait de porter son œil sur les portraits à la peinture qui ornaient les murs, le nom de chaque souverain taillé finement dans le cadre avec leurs dates. Sans surprise, il n'y avait que des Wallah, leur dynastie s'étendait tout le long du couloir, comme plusieurs pages dans le livre de l'humanité. A chaque pas, on passait des vies, des histoires. Sous chaque cadre de roi, une reine, et on découvrait des noms étrangers des discussions de salons. Selon l'artiste, certains traits étaient plus ou moins mis en avant, mais il était notable que les femmes comme Helyanwë en avait juste croisées s'enchaînaient, et qu'il était rare de croiser une fine brune comme Agnès dans le lot.

« - N'est-ce pas la volonté de notre seigneur que de donner à chaque reine de Cardrak un fils ? Mille années de femmes, et à chaque fois un garçon, au moins, qui puisse assurer la succession et la pérennité de notre nom, dit Agnès, s'arrêtant un instant pour fixer de nouveau intensément l'elfe, avant de porter son regard sur le portrait dans son dos. Vous auriez pu le rencontrer, comme tous les autres jusqu'au bout, dit-elle en souriant, amusée. »

Derrière Helyanwë, le portrait d'un homme en apparence très dur et triste portait le nom d'Ulric Wallah, sa mort remontait à deux décennies.

Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] 41904_Ulrik_Wallah_2

En dessous, sa femme, Yseult Wallah, dont la date de la mort remontait à un peu moins de cinquante ans.

Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] 48974_Yseult_Wallah

« - C'était une femme magnifique mais elle est tombée malade peu après la naissance d'Harald. Il ne l'a presque pas connue. Son père en a eu le cœur brisé. On raconte qu'à la mort de sa femme, la moitié de son âme s'en est allée avec elle. Il vivait comme un fantôme et la part qui restait vivante en lui n'était dévouée qu'à sa cité. L'un des rois les plus durs et impitoyables de son temps, et le héros de beaucoup. »

Et à gauche, le dernier des tableaux ; Harald Wallah. Un portrait qui le représentait à la trentaine.

Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] 56901_Harald_Jeune_2

« - Et voici le plus bon des rois de son temps, et un homme qui valait que je quitte mon pays pour lui... C'est amusant le portrait d'Harald qui conclut ce couloir, comme si nous entrions dans une nouvelle période. La fin de quelque chose. Notre fin, qui sait ? »

Agnès resta silencieuse quelques secondes, les doigts effleurant la toile, se mordillant la lèvre inférieure un bref instant avant d'ouvrir la porte qui finissait le couloir.

Un pont. Elles étaient sur un pont, ou un couloir, qui traversait la vide et reliait cette partie du château à une tour qui se dressait aux côtés de l'édifice, comme plusieurs autres. Ce passage était impressionnant car on n’apercevait pas le fond du précipice qui s'étendait au-dessous, trop sombre, mais également parce qu'il offrait une vue sur une partie du paysage vierge de toute humanité, à l'exception de quelques passages sur les rares sentiers qu'on discernait. La pente d'une montagne qui s'écrasait sur la lisière d'une forêt ténébreuse. C'était un angle de vue parfait qui laissait l'impression à ses spectateurs qu'ils étaient loin de toute civilisation, alors que plus de soixante dix milles âmes œuvraient derrière eux.

« - J'ai pensé que vous préféreriez la calme d'un endroit reculé, expliqua la reine en poussant la porte de la chambre. »

Cette dernière était ronde, très similaire à celle dans laquelle elles s'étaient rencontrées. Un grand lit était placé au fond, centré, bercé de deux fenêtres qui permettaient d'observer les bords du paysage sauvage. Le parquet était recouvert d'un tapis similaire au précédent, quelques meubles fournis de robes et manteaux flanquaient l'endroit et un petit bureau était posé sous l'une des fenêtres. Enfin, une bibliothèque remplie entourait l'entrée, le parfum des vieux livres frappant les arrivants.

« - Si cela vous convient, vous pourrez me demander n'importe quoi, afin que nous aménagions l'endroit à votre convenance. »

Harald Wallah

Harald Wallah


Humain

Partie IRL
Crédit avatar :
Double compte :
Vitesse de réponse : De lente à très rapide


Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Empty
Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Sand-g10Mer 17 Sep - 15:21
http://www.terramysticarpg.com/t5761-helyanwe#128939
A compter de ce jour, vous êtes sous ma protection.

Cette seule phrase trouva écho dans le cœur de l'elfe. Un souffle rassurant parcouru son être et instilla dans ses veines une chaleur réconfortante. Pour la première fois depuis un mois, depuis la mort de sa mère, elle eut l'impression d'être chez elle. Ce n'était bien sûr qu'une vague impression, mais cela fut suffisant pour permettre à la princesse de détendre ses muscles et respirer plus calmement. Elle avait prit la bonne décision. Et le contact physique de la reine fut des plus encourageant pour l'avenir. Cette femme semblait si maternelle qu'elle lui rappela sa propre mère. Elinfrai n'avait que peu souvent l'occasion de faire preuve de grande tendresse avec ses enfants, à cause de son rôle et des devoirs qui lui incombaient, mais lorsqu'elle le pouvait, il lui arrivait d'avoir quelques bons moments de complicité avec les siens. Helyanwë était la seconde née, et à bien des égards elle avait été plus choyée que son aînée que l'on destinait à la succession et qui n'avait pas le droit à l'erreur. Peut être était-ce cela qui l'avait rendu ainsi faite qu'elle engageait la pérennité de son peuple en trahissant les convictions de leur génitrice ...

Lorsque j'ai appris pour votre disparition, j'ai prié Yehadiel qu'il vous conduise à nous, et il semblerait qu'il ait répondu à mon appel.

Quelle était l'intention sous-jacente qui motivait ainsi cette reine humaine à implorer l'aide d'une divinité des plus puissantes pour la princesse déchue des elfes ? Helyanwë saisissait cette imperceptible impression qu'il était question de choses qui pour l'heure la dépassaient. Il lui sembla que la reine avait des projets pour elle, mais tout était si flou dans ce chaos de pensées qui l'assaillaient et dans lequel elle tentait tant bien que mal de remettre de l'ordre. Cette tâche était si ardue pour le moment que l'elfe ne remarqua même pas le déplacement de son interlocutrice. Ses yeux suivaient Agnès Wallah, mais ses pensées l'occupaient ailleurs ... C'était comme si elle n'était qu'observatrice de la scène, ne pouvant qu'acquiescer aux paroles de la reine sans pouvoir dire un mot.

... vous allez devoir vous faire votre place dans les Glaces. Vous serez protégée ici, parce que je le veux, mais il n'est pas certain que tous s'entendent à garantir votre sécurité, ou votre succession. Dans un premier temps, vous resterez au château, nous aviserons ensuite.

Oui, de cela Helyanwë se doutait fortement. Les deux semaines à bord de la Dame Blanche lui avaient prouvé qu'il n'était pas aisé de se faire accepter des salinéens, a fortiori des cardrakiens qui composaient majoritairement l'équipage. Sur ce lieu exigu, sa place fut rapidement trouvée et elle avait su conquérir ces hommes bourrus par les plaisirs de la table. Mais à l'échelle de toute une ville et de tout un pays, la tâche sera des plus ardues. D'autant que là on parlait d'un pays qui, aux yeux de l'elfe, était des plus attaché à ses traditions et très enclin à se méfier des étrangers à ses coutumes. Et être une elfe au milieu des humains n'allait certes pas faciliter les choses ... Voilà autre chose qui changerait de beaucoup les habitudes de la princesse. Il était vrai qu'à Drayame elle n'avait jamais été confrontée à ce problème : en tant que deuxième née, elle n'avait pas à se mettre en avant et personne ne lui demandait de sortir de l'ombre de sa mère et de sa sœur. Elle s'était toujours contentée de profiter simplement de la vie et des quelques privilèges que son rang lui permettait d'avoir, sans jamais chercher à obtenir davantage, et toujours bénissant Nature et Ingwë de lui offrir ces joies. Mais ici à Cradrak, la nature sera moins clémente pour elle, et les dires de la reine ne faisaient que le confirmer lourdement. Une chance encore que cette elfe fut déterminée et courageuse.

Plongée une fois encore dans ses pensées, Helyanwë ne revint à ses esprit que lorsqu'elle sentit le poids de la fourrure sur ses épaules. Elle se gronda mentalement d'être ainsi distraite et de se faire surprendre par un être mortel, elle, l'intemporelle créature. Mais une fois de plus, Helyanwë ne prononça aucune parole, et laissa simplement son buste s'abaisser en signe de remerciement et adressa dans le même temps un sourire reconnaissant à la reine. Tant de gentillesse et d'égard envers elle était aussi agréable que déconcertant après un périple aussi éreintant, autant physiquement que moralement.

Je vais vous mener à votre chambre, après quoi je vous présenterai au personnel, et vous guiderai pour que vous preniez vos marques. L'endroit est plutôt vaste et on peut se perdre, mais après quelques jours, vous serez comme chez vous.

La promesse avait de quoi être alléchante. Oui, Helyanwë souhaitait se sentir chez elle en ce lieu si froid de prime abord. La chaleureuse bonté de cette souveraine laissait entrevoir un si grand espoir pour l'elfe et son peuple. Comment ne pas croire que l'aide lui sera offerte en ce pays qui l'accueillait aussi aimablement ? Les obstacles, qui étaient certains, sembleront probablement facilement surmontables avec pareille personne à ses côtés. Et cette tendresse maternelle serait un atout indéniable pour combler la peine en son cœur. Rien ni personne ne peut remplacer une mère, mais bien des femmes savent jouer ce rôle pour assécher les larmes des âmes tourmentées ... Voyant cette femme humaine si amicale avec elle, l'elfe se disait que ceux de son sang devaient être bienheureux et par l'amour comblés ...

A nouveau la reine apposa sa main sur son invitée, qui une nouvelle fois sentit une vague de réconfort l'envahir. L'elfe aurait presque souhaité que cet instant soit figé dans le temps pour ne plus jamais connaître que cette sensation de paix. Mais il fallait avancer, et aller vers son nouvel avenir, aussi incertain soit-il ... Ainsi donc elle suivit cette reine au grand cœur marche après marche, regardant avec une certaines tristesse le nouveau paysage qui allait être le sien pour longtemps, quand il se présentait à elle à travers les ouvertures pratiquées dans la tour. Les regards les suivaient à mesure qu'elles avançaient, emplis de respect pour la reine, et de curiosité légitime envers sa suiveuse. Helyanwë les accueilli sans lutter, jaugeant ainsi de ce à quoi elle devrait s'attendre tous les jours.

Alors que déjà le hall qu'elle avait vu en tout premier lieu l'avait déjà impressionnée, voilà que la reine la faisait passer par la salle du trône. L'elfe ne cautionnait point la chasse des êtres millénaires tels que les dragons, mais elle du reconnaître que l'étalage des crânes de plus en plus imposant avait de quoi faire sortir des "oh" et des "ah" d'admiration. A n'ne pas douter, les cardrakiens étaient des êtres encore plus fiers et braves que ce que les livres décrivaient. Et en cela elle comprenait davantage en quoi la tâche de se faire sa place parmi eux serait une épreuve. Mais de fait elle comprenait que si elle y arrivait, ce peuple saurait la récompenser de sa patience et de son dévouement. Les humains ne ressentaient sans doute pas ces choses-là, mais l'elfe voyait dans les murs, dans les fresques, dans les sculptures et les décorations des impressions fortes qui marquèrent son esprit. Ce peuple était un grand peuple. Elle en était à présent persuadée : elle n'aurait pas pu faire meilleur choix.

Vous mangerez à ma table ce soir, et vous aurez le loisir de rencontrer mon mari et mon fils, ainsi que plusieurs des nobles qui ont notre sympathie. Il ne fait aucun doute que vous serez l'invitée d'honneur, préparez-vous, donc.

L'intervention de la reine fit doucement sourire l'elfe. Elle se félicita d'avoir pensé à prendre deux robes dans ses affaires avant de quitter son monde. Bien qu'elle se fit la promesse de se vêtir à la mode cardrakienne, elle songea tout de même à se présenter avec les atours de son peuple, au moins pour son premier soir. A moins que déjà on ne lui présente des robes à son goût et à sa taille ... Qui savait ?

Continuant leur progression, l'elfe fut enchantée de voir que comme au Palais de Drayame, les phénomènes de la cour n'étaient point différents ici. Encore un détail qui eut le don de la rassurer et de lui faire garder ce beau sourire aimable qu'elle avait adopté quelques secondes auparavant. Oui, peut être qu'elle se sentirait effectivement comme chez elle ici ... Il faudrait juste s'habituer aux nobles visiteurs de ce château, à leur fierté, à leurs regards perçants, à leurs tenues qui semblaient encore incongrues pour l'elfes coutumière de plus de subtilité aérienne. En parlant de vue aérienne, elle eut de fait rapidement un aperçu, encore plus parlant que ce qu'elle avait vu avant, des terres qui entouraient la demeure des souverains. Si loin de Drayame, et pourtant tout aussi majestueux et beau. Si enchanteur et mystérieux. La nature à l'état brut, et à l'image de ceux qui la peuplaient. Indéniablement, l'harmonie était aussi présente ici que dans le domaine des elfes, mais elle avait un tout autre visage.

La première fois que je suis venue dans ce château, j'avais seize ans, et j'avais votre regard.

La princesse elfique souriait de plus belle. Ses seize premières années étaient si lointaines, mais alors que la reine à cet âge était déjà une femme, l'elfe n'était quant à elle qu'une enfant ... Le côté éphémère des humains lui revenait en pleine figure. Helyanwë avait déjà vécu plusieurs siècles, et si elle restait tout autant en exil à Cardrak, elle verrait la mort de cette reine, et les successions de plusieurs générations de ses descendants. Avec un regard compatissant que la reine n'aurait pu comprendre, l'elfe se promit de protéger la famille Wallah aussi bien que celle-ci s'occuperait d'elle durant son exil forcé. Un humble rendu pour un prêté ...

Puis, j'ai compris que Cardrak était comme ses fils ; une fois dans leur cœur, ils nous le rendent sans compter. Je connais, aujourd'hui, l'histoire de ces pierres, et je peux vous assurer qu'il n'y a nulle part ailleurs où je me sente aussi bien.

Tandis qu'elles gravissaient cet escalier monumental, Helyanwë écoutait avec plaisir les souvenirs de la reine. Il était évident qu'elle avait plus qu'adopter ces murs et ce peuple. Elle était l'une des leurs, elle était comme eux, elle faisait elle aussi partie de ces pierres solides et inébranlables. Si elle aussi parvenait à se faire sa place aussi parfaitement, peut être ne voudra-t-elle jamais plus repartir ... Mais l'elfe préféra ne point y penser. Son peuple comptait plus que son plaisir personnel. Et elle eut bientôt un autre sujet dans ses songes éveillés. Devant elle s'étendaient les portraits de ceux qui avaient régné avant Agnès et Harald Wallah. Certains que l'elfe se souvenait avoir aperçu près de sa mère pour diverses rencontres politiques auxquelles elle était rarement invitée. Tout en observant ces traits figés dans le temps, Helyanwë écoutait, un brin amusée, les paroles enjouées de la reine, qui semblait si fière d'avoir accompli elle aussi la tradition ne donnant un héritier mâle à son roi. Il était vrai que les humains, mortels et à la vie si courte, se préoccupaient énormément de succession. Les elfes étaient bien loin de ces considérations. Du moment que leur reine ou roi avait un enfant capable de prendre sa place si besoin, tout le reste était secondaire. Plus fièrement encore, la reine montra avec enthousiasme les portraits des parents de son époux, puis son époux dans sa prime jeunesse. Il fallait avouer que ces personnages historiques étaient impressionnant, l'un par sa force que le peintre avait su capturer, l'autre par sa beauté et la gentillesse qui émanait de ses traits. Quant au roi actuel ... Helyanwë ne put s'empêcher de se dire que la reine et lui étaient très bien assortis, et que si leur fils ressemblait autant à sa mère que le roi à la sienne, alors les humains de ce pays n'avaient point à envier les elfes en terme de beauté. C'était une beauté toute humaine, mais qui méritait qu'on la relève.

C'est amusant le portrait d'Harald qui conclut ce couloir, comme si nous entrions dans une nouvelle période. La fin de quelque chose. Notre fin, qui sait ?

Les mots de la reine firent écho aux précédentes pensées de l'elfe. Les êtres qui ne perduraient pas plus d'un siècle sur le monde des vivants savaient que la mort les faucherait plus tôt qu'ils ne le voudraient. Tel était la dure destinées des mortels. Peut être était-ce cela qui les rendaient sages plus vite que ceux qui avaient des siècles devant eux pour apprendre. Une autre sagesse, tout du moins. Helyanwë aurait voulu dire quelque chose, mais elle n'arrivait point à trouver ce qui serait le plus approprié ... alors elle se contenta d'un sourire doux et d'un silence respectueux, tout en reprenant la marche et en suivant la reine sur ce pont couvert qui reliait le château à une tour à l'écart.

J'ai pensé que vous préféreriez la calme d'un endroit reculé. Si cela vous convient, vous pourrez me demander n'importe quoi, afin que nous aménagions l'endroit à votre convenance.

La princesse fit rapidement le tour de la pièce du regard. C'était bien plus exigu et renfermé que sa chambre à Drayame, mais elle saurait s'y habitué. La cabine du bateau ainsi que la chambre de l'auberge étaient bien moins plaisantes, même si la deuxième était toutefois bien plus confortable et agréable que la première. Oui, cela convenait ... Alors enfin, l'elfe princière donna de sa voix pour remercier la reine.

Ce sera parfait, Dame Wallah, nous vous inquiétez point. Il n'y aura, je pense, pas grand chose à ajouter, probablement seulement de quoi m'occuper, déclara-t-elle en souriant. Mais ce qui me manquera le plus se trouve dans la chambre que j'ai loué pour la nuit passée, mon paquetage mais surtout ma compagne animale avec laquelle j'ai fait le voyage depuis Drayame ... J'espère que la présence d'une louve sous votre toit ne sera pas un problème ? Elle n'est pas dangereuse et n'est pas plus compliqué qu'un chien bien dressé.

L'elfe fit quelques pas dans la chambre, inspira profondément, regarda par une fenêtre, et revint vers la reine.

J'aurais également une petite exigence liée à ma foi ... Chaque jour je fais mon possible pour adresser une prière à Nature et à Ingwë, les divinités de mon peuple, mais pour bien faire, il faudrait que je puisse communier avec la nature sans l'entrave d'un bâtiment ... je ne veux point vous encombrer ni même me mettre en danger, mais si cela est adéquat avec la protection que vous m'offrez et dont je vous serais éternellement reconnaissante, j'aimerais pouvoir prier près des arbres et de la terre ...

Après ses paroles douces, l'elfe se tut et resta droite face à la reine, dans une attitude de profond respect et d'attente.

Helyanwë

Helyanwë


Elfe

Partie IRL
Crédit avatar : Mélanie Delon (http://vanilie.centerblog.net/3572-melanie-delon)
Double compte : Andromaque Ardhanarîshvar
Vitesse de réponse : de rapide à longue


Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Empty
Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Sand-g10Jeu 9 Oct - 11:08
http://www.terramysticarpg.com/t2939-harald-jerone-wallah
Agnès était resté à l'entrée de la chambre et avait regardé l'elfe faire le tour de la pièce. Ses yeux s'étaient posés sur elle avec la satisfaction d'une hôte fière, et quand Helyanwë revint vers la reine pour lui faire sa demande, cette dernière ne put que l'accueillir avec le sourire.

« - Nous irons chercher votre compagne et vos affaires. De plus, chacun est libre à Cardrak d'exercer sa religion, vous serez escortée jusqu'à la forêt chaque matin, bientôt. Mais vous devrez rester ici pour l'instant, quelques jours, répondit Agnès, levant finalement son bras droit pour poser sa main sur l'épaule de l'elfe. »

De nouveau un sourire, et la caresse d'une main contre sa peau. Les longs doigts fins de l'humaine s'étaient égarés quelques secondes contre l'épiderme parfait de l'elfe alors qu'ils quittaient son épaule. Jusqu'ici, la princesse avait semblé apprécier la proximité de la reine, et la protection qu'elle lui offrait était certainement ce qu'elle avait espérer trouver le plus auprès d'elle. Après avoir traversé Terre de part en part et rencontré la plus vile vermine que ces terres pouvaient supporter, nul doute qu'Helyanwë, une enfant en dehors de sa terre natale, n'aurait rien à redire au traitement qu'on lui réservait. Certaines auraient pu s'interroger sur la familiarité d'Agnès envers Helyanwë, mais la concernée était surement trop ravie de sa situation pour y repenser, ou même se vexer, et il n'y avait pas de quoi. Ce n'était qu'une caresse... un léger effleurement du pouce contre sa joue, pour goûter à la soie d'une peau centenaire.

« - Je sais à quel point il est important pour vous de communier avec Nature, mais votre sécurité dépendra de votre discrétion. Cardrak abrite les hommes les plus fidèles qui soient, mais vous êtes bien placée pour savoir que la traitrise peut naître n'importe où, et bien souvent là où on ne l'attend pas, c'est ce qui la rend si douloureuse. »

Entre ses mains d'humaine et son pouvoir de reine, Agnès avait le sentiment de tenir une fleur splendide, quelque chose d'une beauté si rare qu'elle ne pouvait que la garder pour elle-même, ou peut-être l'offrir à l'un des siens. Entre pièce d'un puzzle, ou échiquier, gigantesque et objet d'une passion indéfinissable et naissante, Helyanwë avait tout à gagner auprès de sa nouvelle protectrice. Elle, au moins, ne finirait pas aux côtés d'une gnolle incontrôlable, ou comme servante. Elle avait une position qui lui permettrait de profiter de tous les avantages de leur relation et d'en minimiser les inconvénients, qui, pour l'instant, étaient presque invisibles.

« - Nous irons à la bibliothèque pour que vous puissiez y trouver de quoi vous occuper, et si les robes ici ne nous conviennent pas, un ami se fera un plaisir de vous en confectionner plusieurs. Jehan Polghotyer, vous le connaissez surement ? Ses créations ont tendance à faire parler de lui, ainsi que sa technique, et nombreuses sont celles qui posent le pied à Cardrak pour ses merveilles. »

Elle eut presque un petit rire au souvenir frais de l'extravagant tailleur, puis invita Helyanwë à sortir. Elles empruntèrent le même chemin par lequel elles étaient venues, jusqu'à retourner dans la grande salle. Cette dernière s'était légèrement vidée du monde qui l'avait peuplée, mais l'ambiance y était la même. La lumière diurne de Cardrak, blafarde et s'assombrissant par intermittences, filtrait au travers des fenêtres de la salle. On approchait du milieu de la journée.

« - Dans quelle auberge vous êtes-vous arrêtée et sous quel nom ? demanda Agnès, la chaleur de son visage semblant la quitter momentanément, l'espace d'une seconde, lorsque le nom s'échappa de la bouche d'Helyanwë. »

Un regard discret, et la même jeune femme qui avait guidée l'elfe jusqu'à Agnès émergea à leurs côtés, prenant les ordres de sa maîtresse. Elle quitta aussitôt leur compagnie pour prendre la direction du hall d'entrée.

« - Vos affaires sont en route, princesse. »

Ceci dit, elle enveloppa de nouveau l'elfe de son bras pour la diriger, les pans de sa robe couvrant son dos d'une couche noire transparente, comme un voile qui la marquait. Lentement, elles firent le tour de la salle, marchant le long des fenêtres et sous les arcades du couloir à demi fermé qui cerclait la pièce. Elle discutèrent un moment, Agnès répondant aux questions que posait Helyanwë, et inversement, créant un échange qui dura une petite heure. Parfois, un noble, un chef de guerre ou autre venait interrompre leur conversation pour s'entretenir avec la reine, pour des histoires qu'elle réglait bien assez vite. Il était notable que ceux qui approchaient Agnès étaient pour la majorité des hommes, ou femmes, qu'elle connaissait, les requêtes anonymes étaient toutes traitées derrière les statures épaisses de gardes qui surveillaient le moindre mouvement. Soudain, le vrombissement d'une corne résonna des hauteurs de la structure et la foule rassemblée réagit de concert, les uns se regroupant derrière les fenêtres, les autres sortant le long des murailles, tous pour regarder dans la même direction. Au loin, les silhouettes de navires noirs perçaient le flou de l'horizon, presque invisibles derrières les immenses vagues qui les cachaient régulièrement.

« - Vous ne pouviez mieux tomber qu'aujourd'hui, Helyanwë, dit Agnès en même qu'elle portait un regard perçant sur la Loreleï, le navire de son fils. Vous allez assister à ce qu'aucun de nos ennemis ne pourra jamais connaître ni comprendre. »

~ ~ ~

Ysabelle avait toqué à l'immense porte d'entrée du Cœur de Yove et avait attendu qu'on lui ouvre, son corps entier recouvert d'une fourrure qui laissait à peine apparaître son visage, ombragé en plus d'avoir la peau métisse sous sa capuche. Une fois à l'intérieur, elle avait rabattu cette dernière, laissant ses longs cheveux tressés et humides se dérouler le long de son cou jusqu'à sa poitrine. Sous les lueurs des lampes à huile, elle avait posé son regard d'ambre sur le vigilant, et avec la plus grande simplicité demanda à voir Leuffa Shteinguell.

Harald Wallah

Harald Wallah


Humain

Partie IRL
Crédit avatar :
Double compte :
Vitesse de réponse : De lente à très rapide


Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Empty
Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Sand-g10Jeu 9 Oct - 22:03
http://www.terramysticarpg.com/t3792-leuffa-shteinguell
Archeon ne cilla pas lorsqu'un joli minois émergea de sous la masse de pelisses, et pour cause puisque ce n'était pas ce qui manquait au Coeur de Yove. De plus, il y avait trop longtemps qu'il avait quitté la marine royale pour qu'il existe la moindre possibilité qu'il reconnaisse l'une des plus proches servantes de la reine.
Aussi la jaugea-t-elle avec sa sévérité habituelle, notant ses riches habits et sa diction étudiée mais sentant un je-ne-sais quoi chez elle qui fleurait davantage le ruisseau que la fleur de serre. Le fait qu'elle demanda directement à parler à la maîtresse en titre de l'établissement et non à dame Thaja, qui administrait l'auberge la plupart du temps, lui parut éminemment suspect... mais après tout, la réputation de Leuffa Shteinguell dépassait les frontières, et il avait bien d'autres sujets de préoccupation en tête alors qu'on était en plein coups de feu de milieu de journée qu'une étrangère un peu atypique. Il lui demanda par conséquent de demeurer bien en vue et héla un serviteur pour qu'il aille chercher l'intéressée.
Celle-ci ne tarda pas à paraitre, vêtue d'une confortable robe de laine ocre doublée de fourrure brune aux manches et au col qui la couvrait de la gorge jusqu'aux genoux. Comme à son habitude, elle portait les guêtres et arborait des bijoux simples mais de bon goût : deux petits anneaux d'argents à l'oreille droite, une bague d'or ornée d'un grenat à l'annulaire droit et un fin lien tressé des deux métaux passé autour du cou.
Le sourire chaleureux qui ornait son visage tandis qu'elle s'approchait se figea lorsqu'elle reconnut la visiteuse, avant de s'effriter totalement pour se changer en une attitude neutre, presque indéchiffrable.

- Ysabelle... que me vaut le plaisir de ta venue ?

Leuffa Shteinguell

Leuffa Shteinguell



Partie IRL
Crédit avatar : Shaksaag
Double compte : non
Vitesse de réponse : rapide


Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Empty
Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Sand-g10Mer 15 Oct - 17:44
http://www.terramysticarpg.com/t5761-helyanwe#128939
Nous irons chercher votre compagne et vos affaires. De plus, chacun est libre à Cardrak d'exercer sa religion, vous serez escortée jusqu'à la forêt chaque matin, bientôt. Mais vous devrez rester ici pour l'instant, quelques jours.

Helyanwë fut alors contrite et rassurée. Pouvoir continuer à prier ses dieux était pour elle impératif. Elle pouvait aisément renier ses coutumes et se faire aux mœurs de Cardrak, mais renier ses croyances était hors de question. Au moins, les Cardrakiens semblaient sur ce point tolérants et elle en était ravie. Elle se ferait violence pour attendre le droit de sortir. Ce qui la titillait le plus pour l'heure, était le fait de devoir laisser d'autres qu'elle aller chercher Saphir ... Elle craignait que la louve ne veuille obtempérer ... Il fallait le signaler !

Mais à l'instant même cette pensée fut chassée par le contact de la reine. Cette humaine avait vraiment une peau douce et agréable. Les Salinéennes devaient avoir de très bonnes routines de soin et une vie exemplaire pour avoir de si bonnes mines et de si beaux teints. L'elfe écouta la reine et acquiesça.

Je comprend. Et votre sollicitude me touche, Dame Wallah. Je saurais patienter, et je gage que Nature et Ingwë comprendront comme je leur ai fait comprendre mon départ.

Après quoi elle reprit son silence respectueux pour écouter toujours avec avidité la voix au timbre tranquille de cette monarque humaine. Elle suspendit un instant le cour du discours pour se demander qui était ce monsieur Polghotyer, ce disant qu'il devait s'agir d'un homme talentueux pour que la reine l'encense. Elle se contenta donc d'une petite moue en réponse à la curiosité de la reine qui l'invita à nouveau à la suivre dans les couloirs et salles du château, jusqu'à la salle du trône, plus calme.

Dans quelle auberge vous êtes-vous arrêtée et sous quel nom ?

J'ai pris une chambre au Cœur de Yove, au nom de Damoiselle Anhvydrä. Elle repensa à sa chère amie à fourrure. Ma louve s'appelle Saphir, la personne qui devra la ramener doit être amicale et honnête avec elle et lui dire que je vais bien, elle comprend les gens ... Elle est obéissante, elle suivra sans faire d'histoire.

Helyanwë remarqua le regard assombri de la reine. Elle se demanda ce qu'elle avait pu dire ou faire ... Mais elle n’eut pas vraiment le loisir d'y songer plus longtemps. Ce n'était pas plus mal, tout compte fait, elle avait eu bien assez d'inquiétude ces dernières semaines. Et le contact rassurant de la reine était réellement une aubaine. Elle aurait pu rester comme ça éternellement. Cette femme était tellement maternelle, c'était si agréable. Helyanwë était convaincue qu'elle apprécierait beaucoup la compagnie de cette reine si digne et aimable. Pourvu que son époux et son fils soient d'une toute aussi bonne compagnie !

Pendant une bonne heure - l'elfe n'ne était point sûre, elle en perdait presque la notion du temps - Helyanwë profita de la présence de la reine. Leur conversation était si intéressante, si stimulante, et même les quelques interruptions des nobliaux ne purent empêcher la princesse de passer un moment passionnant. Jusqu'à ce bruit si peu commun. Et, suivant le mouvement de foule, Helyanwë se retrouva comme tout un chacun à observer le port et les navires qui le rejoignaient.

Vous ne pouviez mieux tomber qu'aujourd'hui, Helyanwë. Vous allez assister à ce qu'aucun de nos ennemis ne pourra jamais connaître ni comprendre.

La reine montrait le navire de tête. Son regard était emprunt d'une forte charge de maternalisme. Il était aisé de comprendre que celui qui commandait cette flotte devait être ou l'époux, ou le fils. Ce qui intrigua fortement l'elfe. Des guerriers et des navigateurs hors pair, voilà ce que disais les livres au sujet de Cardrak et de ses hommes. L'elfe était presque impatiente de voir en vrai ce que représentaient les valeurs de cette nation. et loa curiosité fut soudainement trop forte pour être contenue ...

Je vous avoue, Dame Wallah, que les choses de la mer m'étaient inconnues jusqu'à il y a deux semaines. Vivre cette quinzaine avec des marins de votre pays m'aura au moins donné un aperçu de ce que j'aurais à faire pour prouver aux vôtres que je puis être aussi respectable que les femmes nées ici. Mais j'ai bien des choses à apprendre de vous, de vous et de votre peuple. Le temps ne me manquera point, pour sûr, mais l'apprentissage se fait à chaque seconde ... Contez-moi, ma Reine, ce qui cause cette soudaine effervescence ? Vos navires reviennent-ils victorieux d'une bataille ?

On aurait pu croire que l'elfe se contentait de quelques politesses, mais si on l'observait attentivement, on pouvait voir dans ses yeux une réelle curiosité et une véritable envie d'en savoir plus sur ceux qui l'accueillaient si agréablement.

Helyanwë

Helyanwë


Elfe

Partie IRL
Crédit avatar : Mélanie Delon (http://vanilie.centerblog.net/3572-melanie-delon)
Double compte : Andromaque Ardhanarîshvar
Vitesse de réponse : de rapide à longue


Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Empty
Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Sand-g10Ven 17 Oct - 22:52
http://www.terramysticarpg.com/t2939-harald-jerone-wallah
La venue d'Ysabelle avait de quoi retirer du visage de Leuffa toute expression béate ; la jeune métisse représentait, pour ceux qui la reconnaissaient, la volonté d'Agnès Wallah. Elle était son émissaire dans la cité et une personnalité plus dévouée à sa majesté que ne pourrait l'être son propre enfant. Ysabelle aimait son servage et jouissait d'un savoir dans l'art de servir sa maîtresse digne de ceux dont elle avait hérité le teint. Elle était discrète, effacée, et très efficace. Ainsi, ce fut avec un sourire poli et la douceur d'un regard innocent qu'elle salua la maquerelle.

« - Bonjour, Madame. La Reine m'envoie chercher les affaires de Damoiselle Anhvydrä qui a été accueillie au château et y demeurera le temps de son séjour. »

Ysabelle resta droite, les mains jointes devant elle, ne donnant aucune justification. Elle n'avait pas à en donner à la gnolle, mais elle savait que cette dernière n'allait pas se gêner pour en réclamer. Possessive, arrogante, Leuffa Shteinguell s'octroyait des droits qu'elle n'avait pas et son attitude aurait coûté à n'importe qui d'autre qu'elle de se retrouver destitué, mais parce qu'elle partageait des savoirs et des secrets avec la reine, elle protesterait. Ysabelle attendait, donc, de voir se dessiner sur la caboche de son interlocutrice les traits de son mécontentement.

~ ~ ~

Dans le port de Cardrak, les navires accostaient, la foule descendant le long des rues sinueuses à la rencontre des guerriers de retour. Du château, on ne voyait que la masse s'accumuler devant les navires, imposants brises-vagues, terrifiants vaisseaux de l'Océan Noir. Ils ne virent pas grand chose de leur arrivée, du moins jusqu'à ce que le cortège arrive aux portes de la forteresse de pierre. Trois rangées d'hommes côtes à côtes avançaient, montant la pente qui les menait au pont, suivis par les citoyens qui restaient, la fierté lisible dans leurs regards brillants. A leur tête, un guerrier plus jeune que les autres mais dont la volonté transparaissait rien que par son maintien, sa démarche assurée qui le désignait immédiatement comme le chef du groupe. Ces hommes, dont on notait la prestance avant tout, portaient les marques de batailles. Leurs cheveux étaient tâchés de sang séché et de suie, ainsi que leur peau, leurs armures et leurs boucliers.

« - Nous sommes en guerre continuelle contre l'empire, Helyanwë, et d'autres. Qu'il s'agisse de pirates ou des démons, nous devons les affronter quotidiennement en mer. Ces braves reviennent de batailles, oui, et nous festoierons ce soir en l'honneur de ceux tombés. »

De la fierté, il y en avait dans la voix d'Agnès, et dans ses yeux. Si la peine semblait rider quelques visages à mesure que certains comprenaient que les leurs n'étaient pas rentrés, on ressentait bien plus d'exclamations de joie que de pleurs. Agnès, quittant la fenêtre qui avait cessée de leur donner vue sur les guerriers, qui s'étaient engouffrés dans le château, invita Helyanwë à la suivre, la poussant toujours délicatement du bras.

« - Un salinéen qui tombe au combat est un homme heureux. Il a servi sa cité et il peut rejoindre les ancêtres en paix. »

Elles s'étaient postées aux côtés du trône vide, en compagnie de nombreux représentants qu'elles avaient croisés auparavant. Il formaient une ligne d'accueil, fixant l'entrée dont émanaient les bruits de bottes des guerriers, rythmées comme le martellement d'un tambour de guerre. Sous la lumière de ce jour à la fois funeste et glorieux, ils franchirent les portes sous le salut de tous dans la salle, les poings sur les cœurs. Ils n'étaient pas nombreux à être rentrés dans la grande salle, une vingtaine, tout au plus, et chacun détenait son style ; il y avait même une ou deux femmes entre les solides gaillards présents.

« - Ce sont les huscarls, l'élite de notre cité, et voilà mon fils, Alrik, chuchota Agnès à Helyanwë tandis que les guerriers avançaient toujours, leurs rangs se divisant à mesure que chacun rejoignait les siens dans l'assemblée. »

De ce qu'il paraissait, seuls les plus gradés de l'armée étaient montés jusqu'au château, les autres avaient surement rencontrés leurs famille sur la route et étaient rentrés chez eux. Le château était vaste et offrait aux huscarls d'y vivre avec leurs familles s'ils le souhaitaient, c'était du moins ce que continuait d'expliquer Agnès à la princesse, jusqu'à ce qu'Alrik arrive à leur hauteur, salué par les hommes présents qui brisèrent la ligne, s'en allant un à un après quelques mots et des salutations respectueuses.

« - Bon retour, mon fils, lâcha finalement Agnès, se débarrassant de sa retenue constante pour enlasser son fils un moment, passant la dernière pour profiter plus longuement de son retour. »

L'assemblée s'était dissoute derrière eux et des groupes de discussions s'étaient formés en tous sens, rendant plus intime leur réunion que lorsque le vide au centre de la salle les laissaient sous le regard de tous. Alrik avait serré sa mère contre lui, passant son visage par dessus son épaule, permettant alors à Helyanwë de voir son visage clairement pour la première fois. La première chose qui marquait était forcément la saleté sur son visage, les couches de sang, de sueur, de suie, toutes les légères coupures qui laissaient sur sa peau des zébrures cicatrisées. Si on passait outre, il avait un visage assez fin, il ressemblait en fait à Agnès ; ses cheveux bruns lui tombaient sur le front et cachaient ses paupières pour l'instant fermées, il avait des pommettes assez prononcées et des joues légèrement creuses. Cependant, lorsqu'il ouvrit les yeux pour marquer la fin de ses retrouvailles avec sa mère, on pouvait lire dans son regard sa détermination, sa passion furieuse et bouillonnante qu'il tenait surement de son père, des iris qui empruntaient du bleu d'Agnès, mais tiraient vers un gris acier, quelque chose d'aussi tranchant que la ferveur de son âge.

« - Voici Helyanwë, princesse de Dray...

- Princesse de Drayame, oui, trancha la voix ni trop grave, ni trop aigue du prince. »

Il avait quitté les bras de sa mère, son attention rivée sur Helyanwë aussitôt que ses yeux l'avaient vue. Derrière son masque, elle pouvait y lire la fureur qu'avait fait naître en lui ce nom, et tout ce qu'il impliquait. Les elfes, les traitres, qui avaient pactisé avec le démon, des alliés de ceux qui tuaient des leurs chaque jour, depuis des années, les responsables des massacres par-delà leurs terres et les mers. Alrik était jeune, il avait grandit dans la haine du démon car c'était comme s'il avait toujours vécu avec. Aussi loin que remontait sa mémoire, ou presque, AT existait et les menaçait.

« - Qu'êtes-vous venue chercher chez ceux que votre peuple a trahi ? »

Harald Wallah

Harald Wallah


Humain

Partie IRL
Crédit avatar :
Double compte :
Vitesse de réponse : De lente à très rapide


Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Empty
Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Sand-g10Sam 18 Oct - 8:37
http://www.terramysticarpg.com/t3792-leuffa-shteinguell
Leuffa Shtenguell n'avait jamais pu sentir ceux qui affichaient un air innocent. Dans le meilleur des cas, elle les considérait comme des êtres à peine formés ou plutôt déformés par les vicissitudes de la vie; dans le pire, il s'agissait d'un masque pour dissimuler la pire espèce de monstre qui soit. Sa propre race avait formé des esclaves fidèles depuis le commencement des temps, mais n'en avait jamais fait des fanatiques : à l'issue de leur dressage ils pouvaient se révéler trop violents, trop imprévisibles pour être véritablement fiables... alors que les amener à vous aimer apportait de bien meilleurs résultats, aussi bien à court qu'à long terme. Cela ne pouvait être envisageable que si l'on laissait à la victime une raison d'espérer, de croire, puis de s'adapter à l'impensable. Les humains, qui pratiquaient au mieux ce genre de domestication en amateur, ne l'avaient jamais compris.
La gnolle, qui n'était pas peu fière d'avoir convaincu Thaja la rousse de rejoindre son service, n'entretenait pas le même genre d'espoirs pour l'esprit étriqué d'Ysabelle. Cela ne l'empêchait pas de ressentir le désir de plonger son museau à l'intérieur et d'en bousculer les certitudes, ne fut-ce que par simple plaisir de faire se craqueler sa patine de civilisation. Sans parler du fait qu'elle n'éprouvait aucun plaisir à ce qu'on lui rappelle qu'elle était sensée être à la botte de la reine Agnès sous prétexte qu'elles étaient en affaire.
Cette envie ne fit que s'accroître lorsqu'elle vit la larbine royale énoncer son desiderata, même si la gnolle eut un petit sourire en coin en considérant l'attitude indubitablement défensive de celle-ci.

- Et ?

Sous le regard impassible d'Archeon, la maîtresse du Coeur de Yove demeura aussi imperturbable que l'un des icebergs qui dérivait au large de Saline en hiver.

- Suis-je sensée accéder à ta demande simplement parce que tu as prononcé le mot magique, Ysabelle ? Mon honneur est engagé dans cet établissement, et il ne sera pas dit que je n'aurai pas protégé les possessions que les clients y ont déposé. Surtout quand l'une d'entre elles est l'une des bêtes les plus remarquablement dressées que je connaisse.

Non pas que je mette ta probité en cause
, ajouta-t-elle avec une pointe infime de perfidie, laissant sous-entendre ce qu'elle pensait de l'honnêteté d'une servante ayant déjà abandonné une sœur, mais je ne vois pas pourquoi je devrais te croire. J'ai déjà eu l'occasion de discuter à plusieurs reprises avec sera Anhvydrä pendant son séjour en ces murs, et elle n'avait aucune intention de se rendre au château. Aurais-tu une preuve de tes dires ?

Leuffa Shteinguell

Leuffa Shteinguell



Partie IRL
Crédit avatar : Shaksaag
Double compte : non
Vitesse de réponse : rapide


Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Empty
Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Sand-g10Lun 20 Oct - 17:12
http://www.terramysticarpg.com/t5761-helyanwe#128939
Helyanwë observa d'un œil attentif et neuf le spectacles des navires et des hommes qui en descendaient. Il est vrai que tout était nouveau pour elle : ce n'est pas à Drayame que l'on pouvait assister à ce genre de choses, et sa maigre expérience maritime n'avait point suffit pour lui faire entrevoir cela. mais aux yeux de l'elfe, bien que tout cela fut impressionnant, cela paraissait somme toute assez ... barbare. C'était l'éloge de la guerre, de la force, de la brutalité. Bien loin de la finesse habituelle de la vie de l'elfe. Et pourtant ce spectacle avait un petit quelque chose qui plaisait à l'elfe. Mais ce n'était point dans ces hommes revenant fièrement de guerre qu'elle trouvait cette pointe d'intérêt mais plutôt dans les réactions des cardrakiens. Car très vite Helyanwë se détourna de la scène pour observer du coin de l’œil la reine. Si fière. Ce n'était plus la monarque que l'elfe voyait mais la mère. La mère fière de son fils. Et à un plan plus large, la mère de la patrie fière de ses guerriers qui la défendent, elle et son royaume. C'était étrange de voir que cette gloire suffisait à presque effacer la tristesse de ceux qui avaient perdu un être cher. Ce qu'expliqua fort bien la reine :

Un salinéen qui tombe au combat est un homme heureux. Il a servi sa cité et il peut rejoindre les ancêtres en paix.

Oui, une autre culture ... Et tandis que l'elfe était entraînée par l'humaine vers le trône, tous les imitèrent et accueillirent en grande pompe les guerriers victorieux. Les meilleurs des meilleurs, selon les dires de la reine. Il n'était point étonnant que le fils même des monarques en face partie, et Helyanwë pouvait aisément comprendre d'où Agnès tirait sa fierté. Et son amour semblait n'en être que plus grand, alors qu'après tous les autres elle enlaça son rejeton que la crasse recouvrait.

Bon retour, mon fils

Helyanwë put à loisir observer cet homme à qui on ne lavait pas encore présentée. Sous la crasse, elle pouvait voir un visage dont les traits étaient parsemé de traces de combats passés. Aucun doute sur le fait qu'il avait du amplement mériter sa place dans l'élite de Cardrak, et Helyanwë put entrevoir qu'ici, la naissance ne signifiait pas grand chose si l'on était point apte à en mériter les privilèges. Passé cette impression, il vint à l'esprit de l'elfe que l'homme avait beaucoup prit de sa mère, et pas seulement pour la couleur de sa chevelure sauvage. Mais ce sont les yeux, lorsqu'ils s'ouvrirent, qui marquèrent Helyanwë. Froids, vifs, métalliques ... Ceux-là n'étaient point héritage maternel ... Mais l'elfe ne put davantage y réfléchir car déjà l'attention revenait sur elle ...

Voici Helyanwë, princesse de Dray...

Princesse de Drayame, oui.

Les deux iris glacées se dardèrent sur l'elfe, et l'espace d'un instant elle eut la très désagréable impression qu'on la transperçait de part en part avec une lame froide et acérée. Si elle avait vu l'amour et la compassion dans le regard doux d'Agnès, son fils lui présentait le masque de la haine et de la colère ...

Qu'êtes-vous venue chercher chez ceux que votre peuple a trahi ?

En un autre lieu et à une autre époque, elle aurait sans doute remis à sa place cet être mortel et éphémère, de la façon hautaine et sèche des elfes royaux et multicentenaires. Mais elle n'était que l'invitée. Elle n'étais pas en terrain conquis. Oui, elle l'avait enfin compris : le test avait commencé, et qu'elle le veuille ou non, c'était à son tour de déplacer son pion sur l'échiquier ...

Aussi se tint-elle droite, adopta un regard grave, assura une respiration posée et contenue, et parla d'une voix douce et calme, assurée, sans sourciller un seul instant elle déclara :

La rédemption pour mon peuple, Prince Alrik. Ravie de vous rencontrer enfin ...

Elle conclut sa courte sentence par une délicate révérence, exécutée avec grand respect, sans toutefois quitter des yeux le regard de son accusateur. Par ce geste elle signifiait qu'elle se pliait à la volonté de Cardrak mais que son honneur serait gardé.

Sachez cependant que je ne suis ni ma mère, ni ma sœur, et que si l'on devait concourir pour savoir qui de nous deux exècre le plus le Roi démon et ses partisans, je serais, ne vous déplaise, à plusieurs encolures loin devant vous. Vous perdez des hommes contre eux, à moi c'est ma mère et la liberté de mon peuple qu'ils ont volé.

A aucun moment la princesse elfique n'avait cessé de sourire. Un franc et beau sourire, qui accompagnait la froideur de ses yeux, qui, si l'on se prenait à les observer, avaient une teinte et un éclat proche de ceux du prince de Saline. A n'ne pas douter, les deux êtres étaient faits soit pour s'apprécier, soit pour se détester, mais ce qui sortirait entre eux ne saurait être dénué d'intérêt ...

Helyanwë

Helyanwë


Elfe

Partie IRL
Crédit avatar : Mélanie Delon (http://vanilie.centerblog.net/3572-melanie-delon)
Double compte : Andromaque Ardhanarîshvar
Vitesse de réponse : de rapide à longue


Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Empty
Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Sand-g10Ven 24 Oct - 23:13
http://www.terramysticarpg.com/t2939-harald-jerone-wallah
Ysabelle continua de fixer d'un air calme et imperturbable la gnolle qui refusa sans surprise de répondre aux exigences de la reine. Avec un tel caractère, il n'était pas étonnant que le moindre signe de soumission à un ordre lui demanderait qu'on se plie en quatre pour elle, mais Ysabelle n'avait pas l'intention de donner ce plaisir à la maquerelle ingrate.

« - Je n'ai d'autre preuve à vous fournir que ma présence, madame. La reine m'a envoyée chercher les affaires parce qu'elle et Damoiselle Anhvydrä s'entretiennent. Si vous refusez, je n'aurai d'autre choix que de faire descendre l'invitée d'Agnès. Je sais déjà qu'elle ne pourra venir avant demain matin, au moins. Libre à vous de vouloir protéger votre honneur, mais dans ce cas-ci, vous ne ferez que gêner sa majesté et Damoiselle Anhvydrä. »

Ysabelle était certaine que gêner son monde n'embêtait pas Leuffa, elle avait d'ailleurs l'air d'y prendre un certain plaisir. Elle était digne de ses ancêtres qu'elle chérissait tant, après tout, ces bêtes détestables, repoussantes, qu'on avait toujours eu le bon sens de recevoir à coups de sabre, du moins d'où venait Ysabelle. Les souvenirs de gnolls rabaissés à ce qu'ils étaient, des chiens, rappelèrent à la métisse qu'il y avait eu des bons moments, parfois. Même si sa vie actuelle était incomparablement plus plaisante, ces petites choses manquaient, et elle aurait bien voulu voir cette Leuffa subir un bon dressage.

« - Dois-je donc les informer que vous refusez ? »

~ ~ ~

La colère dans les yeux d'Alrik ne s'était pas éteinte à la suite des paroles de Helyanwë, il avait jeté sur elle un regard qu'il aurait préféré poser sur Elwing, sa traitresse de sœur. Le prince savait qu'elle avait raison, et il ne portait même pas de haine contre sa mère, qui avait au moins aidé la résistance terrianne. Il continua d'écraser son regard brûlant sur la froideur du sien, souligné d'un sourire qu'il savait de circonstance et auquel il ne prêtait aucune attention. Il avait envie de rejeter sur elle cette rage qu'il n'avait pas l'occasion de laisser aller sur les terres du continent, toujours trop lointaines selon son père, imprenables selon tous et que, pourtant, il désirait voir brûler sous les flammes de cette vengeance qu'il cultivait plus que tout.

S'arrachant de ce duel, parce qu'il n'avait rien d'autre à lui reprocher que d'être la soeur d'une ennemie et parce qu'il sentit la main de sa mère se poser sur son épaule, il lâcha dans l'air un soupir qui traduisait sans qu'il le désire sa frustration de ne pouvoir rien faire d'autre que d'attendre.

« - Nous en reparlerons ce soir, je suppose, avait-il dit, repartant d'un pas lent vers les escaliers qui menaient aux appartements royaux.

- Ne lui en voulez pas, princesse. Alrik a vécu toute sa vie dans l'ombre du démon, et il souffre de voir ses frères périr pour ses crimes. Laissez-lui le temps. »

Agnès s'était rapprochée de l'elfe aussi vite qu'Alrik s'en était allé. La main sur l'épaule de son fils avait glissée sur celle de Helyanwë, ses longs doigts fins saisissant sa chair pour la décrisper.

La reine avait raconté à Helyanwë comme les hommes de cette cité lui étaient semblable. Froids et durs, ils étaient pourtant d'une tendresse et d'une fidélité à toute épreuve lorsqu'on se faisait aimer d'eux. Agnès était certaine que ses paroles de la matinée n'étaient pas tombés dans l'oreille d'un sourd, l'elfe saurait vite faire le rapport entre son dernier conseil et les mémoire qu'elle avait brassées devant elle, plus tôt. Alrik était capable de se faire aimer autant qu'il pouvait se faire haïr, il fallait juste lui laisser la chance de se découvrir, ou faire le premier pas.

L'assemblée se dispersa assez vite ; les guerriers rentraient chez eux, tous allant pour se laver de ces jours en mer. Agnès, elle, emmena comme promis Helyanwë à la bibliothèque. Elles passèrent par les couloirs de pierre vitrés qui franchissaient les jardins sur les côtés du château, des lieux d'une verdure sombre et blanche, une atypique réunion d'espèces qui donnaient un spectacle étrange, entretenu par les savoirs et l'expérience dont Agnès vanta les mérites alors qu'elles passaient à côté de leurs créations vivantes. La partie du château qui abritait la bibliothèque était moins imposante que sa façade toute de roche épaisse, parce qu'elle se trouvait au bord d'un gouffre qui l'affranchissait de défenses particulières, les architectes s'étaient permis un peu plus de légéreté dans son élaboration, mais elle restait malgré tout fidèle au style cardrakien.

Il s'agissait d'une salle avec une hauteur de plafond de quatre mètres, complétée par des étagères qui formaient des couloirs serrés, le sol était un carrelage de dalles nacrées qui s'alliait parfaitement avec le gris des murs, couverts par endroits de tapisseries chaudes. En avançant entre les rangées de livres aux reliures anciennes et sous les lustres, Agnès lui raconta l'histoire des lieux, plongées dans la lumière fltrée par les épais carreaux des larges fenêtres tout en hauteur. A l'aube de leur cité, les hommes de leur peuple ne brillaient pas de leurs oeuvres et, même lorsque le château fut taillé dans la roche et construit dessus, ils ne prévoirent pas de bibliothèque. Ce n'était que sous l'ère des Wallah, au début de leur dysnastie, que fut aménagé cette partie du château pour regrouper les écrits des ancêtres et auteurs des millénaires. Les rois de cette grande famille comptaient sur l'instruction des élites, et notamment des princes, par le biais de précepteurs qui logeaient au château et s'occupaient de la bibliothèque.

« - Harald a toujours prôné le savoir. Il a fait de cette bibliothèque une de ses fiertés et accueille avec joie le savoir et la connaisance. Vous aurez surement l'occasion de discuter avec lui longuement lorsqu'il sera rentré, il en sera enchanté. »

Elles firent le tour, donc, et prirent plusieurs oeuvres selon les conseils d'Agnès. Les mémoires de Behanor Khornedos, qui voulut capturer un dragon vivant pour l'offrir en gage de son amour à sa promise, et celles de Sven Roghmar, une guerrier salinéen qui donna son nom à l'île sur laquelle il s'échoua et qui servait depuis à l'épreuve des jeunes cardrakiens. Agnès proposa également les lettres d'Anthon Garam, un explorateur et écrivain d'avant l'hiver éternel.

« - Voilà qui devrait vous occuper un moment, s'amusa Agnès, après qu'elles aient passé une bonne heure à sélectionner des livres dans les rayons. »

Elles s'étaient assises autour d'une des tables massives et rondes dans le fond de la pièce, seules entourées de tout ce savoir quand un des maîtres des lieux ne passait pas comme un coup de vent pour tirer ou ranger une oeuvre. Cet endroit était étrange, si différent de toute l'ambiance qui entourait Cardrak ; on ressentait une délicatesse qui apportait un souffle d'air frais sur toute la lourdeur guerrière de la cité. Un endroit, en définitive, qui rassemblait des qualités proches à celles qu'appréciaient les elfes. Le silence, le savoir, le respect, tout était concentré en un lieu laissé à la disposition des privilégiés du cercle royal.

« - Vous pourriez rédiger vos mémoires, Helyanwë. Vous aurez le temps, j'imagine, pour que votre plume marque cet endroit. »

Harald Wallah

Harald Wallah


Humain

Partie IRL
Crédit avatar :
Double compte :
Vitesse de réponse : De lente à très rapide


Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Empty
Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Sand-g10Sam 25 Oct - 19:00
http://www.terramysticarpg.com/t3792-leuffa-shteinguell
Plus que jamais campée dans son attitude souverainement méprisante, Leuffa jaugeait Ysabelle du regard, la mettant au défi de porter même l'esquisse d'un jugement de valeur à son égard. Certes, on disait qu'il était toujours plus aisé d'insulter ce que l'on ne comprenait pas (ou ce que l'on ne voulait pas comprendre), mais l'instinct de la gnolle ne la trompait que rarement : si Thaja avait eu besoin d'un bon coups de pied au cul pour sortir de son marasme et donner la pleine mesure de ses capacités, la brune avait un tempérament de chienne. La fidélité, la férocité occasionnelle et la pauvreté d'imagination étaient des qualités dont elle avait appris à relativiser la valeur au cours des ans. On exigeait pas la même chose d'un employé que d'un esclave, c'était aussi simple que ça.

- Pas de cela avec moi, Ysabelle, dit-elle tout en fronçant les sourcils au point de donner un arrière-goût de rictus à son sourire tors. Nous savons l'une comme l'autre ce qu'il se passerait si tu faisais cela... ou dois-je te faire un dessin ?
Dame Anhvydrä ne peut que me louer de la qualité de mes services, et la reine ne sera que trop contente que personne n'ait fouillé dans les affaires de son invitée. Je n'ai rien à me reprocher, et toi tu passeras pour la dernière des sottes en revenant au château la queue entre les jambes. Je me délecte d'avance de la tête que va faire messera Wallah en se rendant compte à quel point tu t'es tournée en ridicule, ainsi que son nom par la même occasion.
Qui sait
, ajouta-t-elle tandis que son sourire de femme-bête devenait clairement sardonique, Peut-être se dira-t-elle qu'elle n'a pas gardé le meilleur de ses deux tendrons à son service. Peut-être même que cela sèmera la graine d'un doute pernicieux.

Leuffa fit une brève pause, le temps que cette odieuse pensée pénètre dans le crâne qu'elle imaginait obtus de la servante. Toujours bras croisés, son regard de jade ne perdait rien du moindre tressaillement du visage de celle-ci. Pourquoi faisait-elle cela, alors qu'elle n'avait rien à y gagner ? Peut-être par amour de la perversion morale, ou peut-être...

- Rassures-toi, enchaîna-t-elle avec un signe de la main suffisant, j'entrevois un moyen pour que tu n'en arrives pas à de telles extrémités. Si tu es d'accord, je vais te poser une unique question. Répond-moi franchement et je te laisserai embarquer bagages et loup, avec un porteur en prime. Tu sais pertinemment que je n'ai qu'une parole.
Cela te convient-il ?

Leuffa Shteinguell

Leuffa Shteinguell



Partie IRL
Crédit avatar : Shaksaag
Double compte : non
Vitesse de réponse : rapide


Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Empty
Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Sand-g10Sam 1 Nov - 18:34
http://www.terramysticarpg.com/t5761-helyanwe#128939
La princesse elfique avait bravé le regard perçant et acéré du prince humain. Rompue à cet exercice depuis des siècles, entraînée à cela par les querelles très souvent provoquées par son aînée, Helyanwë resta de marbre, faisant comme si aucun mot de l'homme ne la touchait. Elle se sentait fouillée par cette haine vibrante qui émanait du prince. Elle se sentait soudainement isolée, comme si rien 'autour n'était plus vivant, comme si elle était abandonnée face à ce guerrier belliqueux qui semblait n'avoir point assez assouvit sa rage durant la bataille. Et cela n'était que le commencement. Mais l'elfe tenait bon et ne cédait point. Elle savait à ce moment précis qu'elle ne céderait jamais, et que quoiqu'il advienne, dusse-t-elle dormir avec les porcs, elle garderait intact foi et honneur, et qu'elle resterait aussi digne qu'on le lui avait enseigné et ce jusqu'à ce que son peuple soit à nouveau libre et que sa glorieuse réputation d'antan lui soit redonnée. Mais elle n'eu pas longtemps à y songer, car déjà le prince s'était lassé de cette vaine bataille ...

Ne lui en voulez pas, princesse. Alrik a vécu toute sa vie dans l'ombre du démon, et il souffre de voir ses frères périr pour ses crimes. Laissez-lui le temps.

Déjà la reine reprenait son étreinte rassurante et douce. Du temps ... Oui, Helyanwë en avait à revendre. Elle n'était pas à quelques années près, ni même à quelques décennies. Combien de temps un être éphémère pouvait-il garder sa rancune ainsi ? Oui, le temps le dira, et Helyanwë fera tout ce qu'elle pourrait faire pour prouver autant aux cardrakiens qu'à ce prince qu'elle était une alliée. Si seulement elle pouvait avoir son peuple avec elle, derrière elle pour la pousser. Se maudissant de cette pensée, l'elfe se demanda si elle avait bien fait de partir.

Elle écouta donc, encore, mais avec joie, les histoire de la reine. Les histoire de Cardrak et de ses hommes, de Saline et de son peuple. L'elfe aimait les histoire, cela tombait fort bien. Elle écouta la reine décrire ces hommes, tous dans le même moule que son fils. Tous fiers et dignes. Comme les elfes, à leur façon, répondit dans sa tête Helyanwë. Quant à la tendresse ... Pourquoi la reine en parlait-elle donc si doucereusement ? Helyanwë n'avait que faire de ce faire aimer par ces hommes qui n'étaient pas son peuple. Se faire apprécier et respecter, cela serait déjà grandement suffisant. Mais l'elfe se garda bien d'en faire mention à Agnès ... Elle l'accueillait peut être comme une fille qu'elle n'avait pas eu, mais Helyanwë ne pouvait se permettre de répondre comme une fille à sa mère. Quoiqu'il en était, cet Alrik semblait si différent de sa mère qu'un instant Helyanwë se mit à redouter sa rencontre avec le roi ... Si l'enfant tient moins de l'un, c'est qu'il vaut l'autre ... Un frisson bref la parcourut.

Toujours était-il que la visite du château reprit de plus belle, et, entraînée par la reine, Helyanwë se laissa guider à travers les couloirs et les salles qu'elle dévorait des yeux, mue par sa curiosité naturelle. Ici, elle allait pouvoir s'en donner à cœur joie. En cinq siècles elle avait depuis longtemps découvert tous les secrets du Palais de Drayame. Elle s'était lassée de ce terrain de jeu avant même son deuxième centenaire. C'était une des raisons qui la poussait à aller toujours plus profondément dans la forêt : la nature change bien vite, et même un elfe peut s'y émerveiller après plusieurs centaines d'années. Aussi, avoir un nouvel endroit à découvrir était pour elle une source d'intérêt grandiose. Si elle était autorisée à s'y promener, quelles choses insolites allait-elle dénicher ? D'avance elle en saliva.

Elle fut encore plus en joie en découvrant que le château avait un jardin d'hiver. Voilà qui la rassura quant à l'exercice de sa foi en l'attente d'un droit de sortie dans les bois environnants. Finalement, elle pourra peut être se passer de l'autorisation de la reine pour prier ... si tant est qu'elle puisse se promener à son aise au sein de ce gigantesque bâtiment ... Mais pour le moment, l'intéressant était à découvrir : la bibliothèque. Peu importe le lieu, et même s'il ne s'était agit que de quelques étagères, Helyanwë aimait les livres. D'abord parce qu'on y apprenait beaucoup de chose, parce qu'ils permettaient de voyager, de rêver, de s'évader, d'accéder à une foultitude de choses dont on ne peut que songer. Ensuite, parce que chaque livre en apprend davantage sur son propriétaire, et cela valait aussi pour les bibliothèques : pour l'elfe, chacune de ces pièces dévoilait un pan de caractère de la personne qui s'en occupait, l'avait construite ou remplie.

Aussi, à peine pénétré cette salle que déjà l'elfe la contemplait avec des yeux avides d'enfant. Elle savourait chaque parcelle de mur, de sol ou de plafond, mirait de ses beaux yeux tempétueux chaque étagère, chaque table, chaque monceau de livres. Mais surtout, elle inspira, profondément, lentement, comme si se fut sa toute dernière prise d'air. Elle se délecta du parfum poussiéreux des livres. Elle huma avec plaisir l'odeur des encres et des reliures de cuir. Prise par cette ambiance chaude à son cœur, l'elfe laissa le flot de paroles de la reine l’enivrer. L'histoire de cette antre à histoires, c'était cocasse. Mais plus que parfait pour l'elfe.

Harald a toujours prôné le savoir. Il a fait de cette bibliothèque une de ses fiertés et accueille avec joie le savoir et la connaissance. Vous aurez surement l'occasion de discuter avec lui longuement lorsqu'il sera rentré, il en sera enchanté.

Voilà qui rassura l'elfe sur le caractère du roi : un homme amoureux des livres et de la connaissance ne pouvait pas être trop rustre et sauvage. Sans doute Alrik avait prit ce qui ressortait le plus de ses parents et en avait exacerbé les aspects ... Cet endroit en tous cas était un véritable havre de paix, fourmillant de savoir et respirant le calme et la tempérance. Si tel était un des visages de Cardrak, Helyanwë en était ravie et afficha un sourire radieux. Oui, cet endroit lui plaisait. Aussi elle accepta avec un honneur savamment exprimé les propositions littéraires de la reine. Non sans noter dans un coin de son crâne d'y retourner par la suite pour fouiller de fond en comble chaque rayonnage. Peut être sera-t-elle par ailleurs la seule personne vivante au château qui pourra un jour se targuer de tout avoir lu, après tout, elle en avait largement le temps ...

Voilà qui devrait vous occuper un moment, déclara enfin la rein au bout d'une bonne heure. Helyanwë observa la pile de livre ... Oui, peut être tiendra-t-elle deux ou trois semaines ... ou peut être moins ...

Vous pourriez rédiger vos mémoires, Helyanwë. Vous aurez le temps, j'imagine, pour que votre plume marque cet endroit.

Quelle étrange proposition ... L'elfe n'y avait jamais ne serait-ce que songé. Ecrire son histoire ... était-ce vraiment digne d'intérêt ?

Je n'avais jamais réfléchit à cette éventualité. mais je n'avais jamais non plus pensé venir un jour ici dans de telles circonstances ... Relater ma vie depuis mes premiers souvenirs ne sera peut être pas d'un grand intérêt littéraire, mais il n'est pas idiot, effectivement, que je couche au moins sur le papier ma vie ici. Peut être oui ...

L'elfe resta songeuse quelques instant, faisant mine de regardant plus attentivement les reliures les livres choisis avec la reine. Oui, peut être se lancera-t-elle dès ce soir. Cela pourrait être d'un grand secours. Pour l'esprit, le calmer, le rassurer, pour exorciser les angoisses qui le tenailleront durant ce séjour dont personne ne saurait prédire la durée ni l'issue ...

Ma Dame, lâcha-t-elle après quelques minutes, la curiosité m'emporte encore une fois, et mon amour pour la nature n'y aide pas : si le temps ne nous est point compté, auriez-vous la bonté de me conduire à votre magnifique jardin d'hiver, j'aimerais le contempler de plus près.

Un instant l'elfe sembla triste, son regard comme éteint par une vague de mélancolie, puis elle jeta à la reine une mine voilée de peine mais au sourire doux et chaud.

Toucher ne serait-ce qu'un bout d'écorce me ferait, je crois, le plus grand bien, après des semaines loin de ma forêt natale ...

Helyanwë

Helyanwë


Elfe

Partie IRL
Crédit avatar : Mélanie Delon (http://vanilie.centerblog.net/3572-melanie-delon)
Double compte : Andromaque Ardhanarîshvar
Vitesse de réponse : de rapide à longue


Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Empty
Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Sand-g10Sam 29 Nov - 21:14
http://www.terramysticarpg.com/t2939-harald-jerone-wallah
Spoiler:

Une fois de plus, Leuffa Shteinguell déversa sa suffisance, certaine d'être maîtresse de la situation alors qu'elle se trouvait à Cardrak, une cité qui avait plus d'un fois prouvé son imprévisibilité. Ysabelle ignorait si la gnolle jouait au jeu du plus idiot mais si cette dernière était persuadée de tenir les ficelles du monde qui tournait autour d'elle, elle devrait vite faire face à l'évidence qu'elle se trouvait sous le bon vouloir de ceux qui lui avaient offert sa place. Une erreur trop grossière, un virement malencontreux, et ce château de cartes qu'elle construisait avec un sourire goguenard s'effondrerait sur elle. La pauvre pensait s'être accaparée tout ce qu'elle possédait alors qu'on lui avait jeté des miettes pour un dessein qu'elle n'était pas capable d'imaginer.

« - Je peux vous assurer que la reine a su garder auprès d'elle la plus capable de ses aides. »

Toujours cette fausse amabilité qui faisait partie du jeu auquel elles jouaient toutes les deux, enfin c'était surtout le protocole d'Ysabelle qui la contraignait, bien qu'elle jouissait de pouvoir se moquer de la gnolle derrière toutes ces règles. L'humaine se doutait bien quelle question pernicieuse restait sur le bout de la langue de sa vis-à-vis, mais elle allait lui faire le coup de l'ignorante, comme à chaque fois. Fragile mais ne cédant pas, elle resta bien immobile dans l'entrée, à fixer la maquerelle avec ce mélange d'impertinence et d'irréprochabilité.

« - Si vous avez des questions, Madame, je me ferai une joie d'y répondre. »

~ ~ ~

Agnès esquissa un léger sourire, peu surprise mais tout de même ravie que l'elfe lui fasse cette demande. D'un léger mouvement de la main, elle appela l'un des hommes qui gardaient les lieux et lui donna l'ordre, avec la délicatesse d'une demande, d'amener les livres choisis dans la chambre de leur invitée. Avec l'efficacité qui le caractérisait depuis le début de la journée, le personnel s'activa dans la discrétion tandis qu'Agnès se leva pour mener la marche.

Les jardins étaient abrités des embruns de mer par les murs qui formaient la petite cour, petite quand on la comparait au reste des lieux. Les fleurs de cet endroit apaisant étaient en majorité blanches ; comme un voile posé sur le sol, elles remplissaient presque chaque recoin du jardin, dont les quelques arbres s'entouraient harmonieusement. Les hellébores étaient en fleur et commençaient à peine à flétrir, respirant cette période de l'année avec une joie que traduisait leur couleur. Elles piquaient le lit blanc végétal d'une touche de rose parfois, accompagnées des délicates pensées avec leurs cœur mauve. Au dessus de leurs têtes, les cloches tombantes des bruyères d'hiver caressaient la cime de leur passage sur les dalles qui marquaient le chemin. Recouvertes de leurs épaisses fourrures venues des meilleurs artisans de Silena, les deux femmes évoluaient le long du chemin fleuri, en communion dans ce cadre, bien loin de toutes les images qu'on avait de Cardrak.

« - Vous pourrez venir ici quand il vous plaira, Helyanwë. Une chance pour vous que les jardins soient voisins à la bibliothèque, commenta la reine, s'asseyant sur l'un des cinq bancs qui entouraient l'arbre principal, au centre du jardin. »

Un cercle de pierre entourait l'arbre au sol et d'innombrables babioles reposaient sur sa surface. à même les écritures taillées dans la roche. Il ne s'agissait pas simplement d'un jardin pour l'esthétique, des gens venaient y déposer des présents, et on y priait surement. Il y avait dans l'air une forte charge spirituelle que la fumée des quelques bougies et petits braseros accentuait.

« - Prenons le temps qu'il vous faut, après quoi nous irons nous préparer pour ce soir. »

~ ~ ~

Le temps passa vite, et c'était surement d'autant plus vrai pour l'elfe qui pouvait renouer avec sa nature. Peut-être auraient-elles pu rester plus longtemps dans ce jardin, la noirceur et le froid de la nuit ainsi que leurs obligations se seraient chargé de leur rappeler qu'il fallait rentrer, mais ce n'était ni l'une ni l'autre qui pressa Agnès et son invitée à rejoindre la chaleur de l'intérieur ; une jeune femme, surement l'une des connaissances d'Agnès, vint les chercher précipitamment, légèrement éreintée de la course qu'elle venait probablement d'effectuer.

« - Pardonnez-moi, majestée, mais le prince et les nobles du clan d'Holmar sont à deux doigts de se déclarer la guerre dans la grande salle ! souffla-t-elle d'une traite à peine arrivée.

Agnès se figea littéralement avant de se lever pour filer dans les couloirs en direction de la salle du trône.

- Allons-y, vous m'expliquerez en route ! »

Tout s'était passé très vite, trop vite même pour y comprendre grand chose, au moins aussi vite que la jeune femme qui débitait à une vitesse hallucinante le récit de l'évènement. La châtain suivait de ses petites jambes les grandes enjambées pressées d'Agnès qui écoutait tout sans en donner la moindre impression.

« .. et je leur ai dit, j'ai bien essayé mais la situation est telle que ça risque de dégénérer ! Les seigneurs sont à deux doigts de la rixe et le prince ne semble en aucun cas vouloir faire retomber la pression. J'étais certaine, certaine que ça finirait mal cette affaire ! Avec toutes ces histoires, oh oui ! Et quand le roi rentrera et apprendra ça, ce sera encore pire... oh, je ne veux pas voir ça ! Oh non ! Et...

- Taisez-vous, maintenant ! siffla Agnès entre ses dents, accélérant lorsque les cris d'insurrections s'élevèrent depuis la grande salle. »

Les hommes se faisaient face avec la fureur d'ours dans la salle du trône ; les voix résonnaient avec fracas contre les murs, les poings se serraient. C'était comme un orage qui annonçait la tempête, et au centre de ce tourbillon d'âmes excitées, le prince Alrik Wallah se tenait fièrement face au clan Holmar. Pour Helyanwë, la situation devait être incompréhensible ; on ne reconnaissait le clan Holmar qu'aux marques bleues sur la moitié gauche de leur visage, et les hommes se retenaient les uns les autres.

« - Mes fils sont morts pour notre cité ! Et pourquoi ?! Nous ne tirons plus rien de nos guerres ! Les Glaces ne sont plus ! On laisse ces bons-à-rien de Selianais décider de tout, et la racaille elfique s'installe chez nous ! hurla un homme, surement le chef du clan en colère.

Quand Agnès et Helyanwë entrèrent, les yeux furieux du barbu véhément se portèrent sur la princesse et elle put y lire sa haine, sa détresse.

- VOUS ! La voilà, c'est elle ?! Vous soutenez cette infamie ! Nos enfants se sacrifient pour Cardrak chaque jour qui passe et l'engeance du démon est la bienvenue, ouvrons-leur nos portes ! Ha ! Vous n'êtes plus dignes du trône ! Harald Wallah s'entête à camper sur ses positions, nous n'aurons bientôt plus que des miettes à défendre !

On dégaina les armes dans un concert strident, comme une dizaines d'éclairs s'abattant sur eux.

- Les Wallah protègent cette cité depuis plus longtemps que votre nom existe. Vous bafouez notre honneur et celui de vos ancêtres et fils, Holmar ! Vous vous rendez coupable de trahison !

- Vous êtes les traitres !

- Qu'on les neutralise ! Protégez la reine et l'elfe ! »

La supériorité des guerriers suivant Alrik était telle que l'affrontement ne dura pas longtemps. Des gros bras vinrent tirer Agnès et Helyanwë de l'endroit tandis qu'on tranchait et déchirait la chair des opposants qui ne se rendaient pas. Une fois de plus, le sang coula dans la grande salle et, bientôt, il ne resta plus que le silence de quelques geignards pour accompagner les ordres du prince. Ce dernier avait aussitôt rejoint sa mère et la princesse, dispensant les hommes qui les gardaient et les emmenant toutes les deux à l'écart de la grande salle. Il était de nouveau tâché de sang.

« - Pourquoi êtes-vous venus ?! demanda-t-il brusquement, lançant tour à tour un regard noir sur sa mère et sur la princesse.

- J'étais inquiète, Alrik, répondit Agnès, plus que jamais débarrassée de toute la froideur qui la caractérisait en temps normal. A cet instant, elle était une mère qui portait sur son enfant des yeux débordant d'amour.

- Et moi ! Je la protégerai parce que vous l'avez placée sous notre protection, mais ne me demandez pas les lunes ! Il y a be...

- Tu saignes, Alrik ! l'interrompit Agnès, portant derrière son cou sa main pour recouvrir la plaie d'où, effectivement, s'écoulait un fin filet de sang.

- Je... ce n'est rien, maugréa-t-il, mais il s'appuya alors contre le mur pour ne pas perdre l'équilibre.

- Ne bouge plus, et calme-toi ! Je vais chercher quelqu'un. Helyanwë, venez m'aider ! ordonna Agnès, portant à la gorge d'Alrik un grand mouchoir qui s'imbiba immédiatement de sang. Ne le lâchez pas, je reviens ! dit-elle, laissant l'elfe ses mains autour du cou du prince. »

Alrik voulut se lever mais, lassé de toute cette agitation et surtout plus fatigué qu'il ne voulait le montrer, il s'adossa contre le mur, portant sa main sur celle de la princesse afin de prendre son bref relai.

« - Laissez, ce n'est rien. »

Harald Wallah

Harald Wallah


Humain

Partie IRL
Crédit avatar :
Double compte :
Vitesse de réponse : De lente à très rapide


Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Empty
Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Sand-g10Lun 1 Déc - 20:42
http://www.terramysticarpg.com/t3792-leuffa-shteinguell
Les yeux de Leuffa s'étrécirent brusquement lorsque Ysabelle fit mine de se soumettre à ses exigences, sans pour autant que le sourire malsain qui papillonnait sur ses babines depuis le début de la conversation ne batte en retraite. L'humaine pouvait certes être considérée comme inepte à cause de ses œillères de fanatique et de son orgueil de larbin, mais assurément pas stupide, auquel cas Agnès l'aurait depuis longtemps rejetée dans le caniveau où elle avait déjà trouvé Thaja.
Ses pupilles luisaient de l'arrogance des chiens qui savaient que leur maître n'était jamais loin, le fouet à la main alors qu'eux-même avaient le dos zébré. Pensait-elle que tout ceci n'était qu'un jeu puéril ? C'était le cas, dans le sens où les enfançons étaient probablement les créatures les plus cruelles qu'il puisse exister... mais les enjeux dépassaient la simple provocation.

- Archeon, fit-elle d'un ton doucereux sans détourner le regard, pouvez-vous vérifier si il n'y a pas un client mécontent à l'étage ? Je vais m'occuper de l'accueil jusqu'à votre retour. Merci.

Le vieil homme bourru marqua un bref temps d'hésitation puis hocha la tête avant de s'éloigner. Il avait participé à suffisamment de rixes pour reconnaître une situation explosive et estimer quand il valait mieux filer avant que les haches commencent à voler.

- Tss-tss... comment allons-nous faire si tu compte déjà ne pas respecter un accord aussi simple que celui-ci, Ysabelle ? Une question, une réponse, une récompense, ce n'est quand même pas sorcier.
Mais puisque tu t'y plie de si bon gré
, ajouta-t-elle avant un claquement de langue moqueur, allons-y.
Qui est vraiment Anhvydrä ?

Leuffa Shteinguell

Leuffa Shteinguell



Partie IRL
Crédit avatar : Shaksaag
Double compte : non
Vitesse de réponse : rapide


Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Empty
Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Sand-g10Sam 20 Déc - 19:47
http://www.terramysticarpg.com/t5761-helyanwe#128939
Trop heureuse que la reine accède à son modeste et respectable souhait subit - quoique pas tant que ça - l'elfe se laissa à nouveau guider vers ce havre de verdure préservé des éléments sauvages de la côte salinéenne. Découvrant cette part de terre calme et comme connaissant déjà son printemps alors qu'ailleurs l'hiver prétendait s'attarder encore un brin, Helyanwë songea que Cardrak recelait bien des mystères qu'il lui faudrait mettre en lumière durant son séjour. Mais ce qui piqua au plus vif son intérêt et sa curiosité était cette propension à ne rien laisser au hasard tout en parvenant à maîtriser l'harmonie des couleurs, des essences et des senteurs. Voilà encore, pensa-t-elle, où se trouve le pouvoir de ceux qui jouissent d'une courte vie : s'ils n'ont pas le temps d'attendre que la nature prenne son essor, ils la modèlent selon leurs vœux. Et pourtant l'ensemble paraissait si naturel ... C'était un ode humain à la beauté de la nature.

Déjà l'elfe se sentait un peu plus à sa place et n'entendit qu'un vague écho des paroles de la reine. Elle ressentait ici encore plus fort l'appel de la nature. Et bien qu'elle ne disposa pas sur elle de son attirail lui servant à ses prières quotidiennes, elle se mit religieusement en phase avec les êtres invisibles qui peuplaient les plantes réunies en ce lieux paisible. Sans se soucier du froid ni même de se salir, Helyanwë délassa et ôta ses bottines avec des gestes à la fois gracieux et rapides. Ravie de sentir le délicieux picotement de la froidure sur sa peau, elle plaqua la plante de ses pieds contre le sol, face à cet arbre qui servait visiblement aux recueillements divers. Alors qu'elle commençait à sentir son corps s'enraciner en terre, et sans remuer un seul orteil, elle se mit à genou, les pieds toujours connectés au sol. Là elle resta, stoïque et silencieuse, comme figée dans le temps.

Nul n'aurait pu dire ce à quoi elle pensait, et à vrai dire elle ne pensait plus. Elle voyait. Elle voyait à travers les yeux de cet arbre. Et ce qu'elle percevait la surprenait. Cet arbre ne pensait pas comme ceux de Drayame. Il était fier, elle le ressentait, car les volutes composant la trame étaient vives et stables. Il était austère aussi, car peu de couleurs illuminait la vision. Mais cela n'était point dénuée de beauté. Et Helyanwë comprit : la nature s'était imprégnée ici de ceux qui l'avaient façonnée, car elle sentait au loin plus de vivacité, plus de camaïeux, plus de virtuosité ... Elle eu envie de s'y plonger, de voir plus loin, de se connecter à ce qui serait son chez elle pour un temps, elle voulait voir ... Mais la réalité des hommes la rappela en l'arrachant à son ballet fantasmagorique ...

Une femme, semblait-il affolée, venait chercher la reine ... Le langage n'était point connu de l'elfe, mais au ton employé et aux expressions de l'humaine, ainsi qu'aux réactions corporelles de la reine, l'elfe su que quelque chose n'allait pas, que ce pouvait être grave, et que, vu l'inquiétude, ce n'était pas courant ... Ne cherchant nullement à s’immiscer dans l'affaire, helyanwë se contenta de remettre ses bottines, et dans la précipitation ne les lassa que lâchement, juste assez pour les maintenir à ses pieds sans risquer la foulure, mais sans chercher à les nouer outre mesure, coinçant maladroitement les lacets pendant entre le cuir et ses jambes engoncées dans leurs bas de coton.

Helyanwë ne reconnut les lieux qu'une fois arrivée à quelques pas de la salle du trône, d'où s'élevaient des voix belliqueuses. Aussi abruptes que la reine semblait en colère tout autant qu'inquiète. Et là elle comprit en partie ... Il était là, le prince, à faire face à des guerriers tous aussi musclés et paraissant montagnes sous leurs fourrures et leurs armures. La situaton semblait grave et sur le point de dégénérer quand ...

VOUS !

Si la princesse saisi qu'elle devait être la cause de cette guerre interne, elle ne comprit rien des griefs exposés ... cependant, elle put aisément les imaginer, se remémorant l'accueil chaleureux d'Alrik ... Elle n'était pas à sa place, elle n'était pas chez elle, elle était l'étrangère, et pis encore, elle représentait ce que sa sœur incarnait : l’infamante alliance avec les démons ... Et ce n'était point le chant métallique des armes que l'on sortait qui allait démentir ses craintes.

Sans comprendre un seul mot, l'elfe parvint toutefois à voir sans trop de difficulté qui avait le dessus sur les autres. Il était indéniable que le fils saurait avec brio remplir son rôle de chef le moment venu, en remplaçant le père ... le sang royal ne trompait pas, pas plus que l'ardeur qui l'animait ni la confiance qu'on lui prêtait. Sans trop comprendre non plus elle fut tirée loin de là par des hommes qu'elle n'avait pas vu arriver près d'elle, tellement elle était perdu au milieu de ce flot brut de paroles qu'elle n'entendait point. Et puis il arriva ... comme sorti d'un champ de bataille ravageur.

Pourquoi êtes-vous venus ?!

J'étais inquiète, Alrik.

Et puis à nouveau cette langue inconnue. Que ne se maudit-elle pas de n'avoir jamais eu l'idée de s'enquérir de l'apprentissage de cet idiome ! Toutefois vit-elle l'intérêt qu'Agnès portait au cou de son fils, et en s'approchant sans quitter la distance décente, elle vit le sang et comprit. D'autant plus lorsque la reine l'apostropha vivement ...

Helyanwë, venez m'aider ! Ne le lâchez pas, je reviens !

bien entendu, le prince ne l'entendait point de cette oreille et, par orgueil ou par défiance, elle ne sut quoi en penser, il tenta vainement de se relever.

Laissez, ce n'est rien.

Mais Helyanwë non plus ne l'entendait point ainsi : avec fermeté, mais sans réelle force, elle intima au prince l'ordre de rester ainsi, par la simple pression de sa main libre sur le haut de son torse. Cet ordre silencieux s'accompagna d'un regard dur et froid, mais avec caché au centre des iris une lueur de reconnaissance, car si elle ne parlait pas sa langue, elle avait saisi qu'il l'avait défendue. Elle sentait aussi qu'il ne le reconnaîtrait pas, alors elle ne pipa mot, se contentant de suivre les directives de la reine. Et lorsque le prince tenta une nouvelle fois de se lever, ayant apparemment décidé que le temps d'attente était trop long - ou la présence de l'elfe trop pesante -, elle fixa ses prunelles tempétueuses dans les siennes :

Puisque je fus la cause de cet éclat d'arme, et par conséquent de votre blessure, n'espérez point que je vous laisse vous défier de mes soins, aussi sommaires soient-ils présentement. Et puisque je vous tiens à l'écoute sans autre distraction, permettez-moi de vous dire ceci : si il avait pu en être autrement, croyez bien que je ne serais pas venue me refroidir jusque dans vos terres ! Les miens souffrent tout autant que les vôtres, mais c'est un poison bien plus vicieux que la guerre que vous menez qui s'instille dans les veines de mon peuple. Et si vous continuez à remuez je vous préviens que je vais être obligée de presser plus fort !

La dernière phrase avait été prononcée avec une étrange force intérieure. Le genre de phrase dont le propos importe peu mais que le ton ne suppose point de refus ... Sans sourciller ni se laisser couper dans son élan, l'elfe continua son monologue, toujours avec cette fureur contenue :

Vous ne m'aimez pas, soit. Je ne vous le demande point par ailleurs. Je ne suis pas venue quérir la chaleur d'un foyer : je suis venue dans l'espoir d'avoir de l'aide pour reconquérir le mien. Cependant, je vous serais grée de ne point me confondre ni avec ma mère, ni même surtout avec ma sœur. La première fut contrainte de se soumettre pour limiter les pertes, l'autre s'est perdue dans la folie. Sachez une chose, et je terminerais par ceci : c'est parce que je ne ploie point l'échine devant les conquérants que j'ai fait de votre cité mon exil !

Et comme un point final à sa diatribe, Helyanwë assura son étreinte sur la plaie du prince, et afficha sans faillir un visage impassible mais éclairé par sa volonté. Elle avait saisi la première leçon sur les hommes de Cardrak et avait tenté le tout pour le tout : qu'il la tolère, ou la déteste pour de bon, mais au moins elle aura montré qu'elle n'était pas la faible princesse en fuite qu'on eu pu prétendre qu'elle fut.

Helyanwë

Helyanwë


Elfe

Partie IRL
Crédit avatar : Mélanie Delon (http://vanilie.centerblog.net/3572-melanie-delon)
Double compte : Andromaque Ardhanarîshvar
Vitesse de réponse : de rapide à longue


Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Empty
Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Sand-g10Mer 21 Jan - 11:32
http://www.terramysticarpg.com/t2939-harald-jerone-wallah
Ysabelle avait fixé l'homme quitter l'entrée sans pouvoir deviner ce qui se préparait, Leuffa Shteinguell comptait-elle profiter d'un peu d'intimité pour forcer les réponses à ces questions qui la démangeaient ? Non, si seulement elle osait poser la main sur elle, Agnès lui ferait payer dix fois chaque marque qu'elle lui laisserait. La gnolle pouvait bien trimballer Thaja où elle le souhaitait, la Reine avait sa préférée, et cette dernière bénéficiait d'une attention particulière.

« - Je ne sais pas vraiment, madame, dit Ysabelle, l'air surprise d'une telle question. Une marchande, il me semble. Notre reine a tendance à préférer les artisans étrangers quand il s'agit de bijoux, par exemple. Dame Anhvydrä vous aurait-elle dit autre chose ? »

La surprise la plus sincère mimée avec l'arrogance d'un acteur sur la scène, hors de danger. Pour qui se prenait-elle, cette chienne ? Elle n'aurait rien d'autre que ce qu'elle mérite ; des retours sourds à défaut du silence. Le protocole était une chose merveilleuse quand il était question de ne rien dire.

« - Si c'est l'invitation de notre Reine qui vous intrigue, sachez qu'il arrive à sa majesté d'accueillir chez elle ses négociants. Je me rappelle vous avoir tenu compagnie lorsqu'il s'agissait de vous. Vous devez forcément vous en rappeler ? demanda-t-elle, un sourire taquin perçant soudainement son masque d'actrice, dévoilant une mesquinerie plus apparente que d'ordinaire.

Elle ne pouvait oublier le plaisir qu'elle avait eu lorsqu'elle avait ouvert la porte de la chambre pour remplacer une Thaja dévastée et en pleurs, et satisfaire la gnolle. Ysabelle l'avait massée comme on caresse une brave vête, et elle s'était endormie sous ses fines mains expertes, la langue pendante, une jambe tombant du lit.

~ ~ ~

A mesure que le ton était monté et que la voix de la princesse s'était chargée d'assurance, Alrik avait cessé de vouloir se lever et se tenait assis contre le mur, son jeune visage trahissant toujours aussi bien ses pensées. Il était agacé, surement, mais on pouvait également lire qu'il se résignait à ces mots tout juste prononcés. Helyanwë n'était pour rien dans toute cette affaire et il s'était tourné injustement vers elle pour pouvoir diriger sa colère quelque part. Alrik était sanguin et il savait même lorsqu'il l'avait fait qu'il était en tort, mais tel une flèche il ne s'arrêtait jamais lorsque sa fureur lui montait à la tête.

« - Ne pensez pas que ces hommes sont morts pour vous, princesse. Vous n'êtes qu'une de ces étincelles qui a mis le feu aux poudres, souffla-t-il en reprenant son calme, adoptant un souffle plus régulier alors que son corps se décontractait. Je sais tout ce que vous me dites, comme je sais que votre sœur n'est pas folle mais désespérée, dit le prince, esquissant un fade sourire ; les deux n'étaient jamais très éloignés. Les elfes avaient beau avoir des centaines d'années devant eux, ils n'étaient pas à l'abri des réactions les plus primaires et communes aux races qu'ils dénigraient. »

Alrik ne savait pas si c'était le sang qui coulait de sa gorge en un petit filet qui le rendait subitement si calme ou si les paroles de la princesse avaient suffises, mais il se sentait beaucoup plus serein, soudainement, et il se surprit à se laisser aller plus que sa fierté mal placée ne lui permettait en temps normal.

« - C'est néanmoins agréable de s'entendre appeler conquérant, rit-il plus franchement, bien que je n'ai encore rien conquis. »

Sa phrase s'étouffa dans les exclamations du petit groupe qui pénétra dans l'arrière salle, avec à sa tête Agnès et l'un des mages du château qui remplaça sans perdre de temps Helyanwë, sans même un regard pour cette dernière alors qu'elle brisait le contact avec le prince. Gardant un lien par le jeu de leurs regards, Alrik offrit l'entaille étonnamment nette aux mains du guérisseur. Un instant, à peine, et il ne resta plus rien pour expliquer la trainée sanglante le long de son cou.
Une main se posa sur l'épaule de Helyanwë.

« - Venez, princesse, allons vous préparer pour ce soir, glissa la voix douce de sa majesté, Agnès Wallah, plus calme et rayonnante que jamais. »

~ ~ ~

On avait préparé un bain pour l'elfe, dans sa chambre, de telle manière qu'en se plongeant dans l'eau elle bénéficiait encore de cette vue privilégiée. Ses livres avaient été installés aux côtés de ceux déjà présents dans sa bibliothèque et une servante attendait de l'autre côté de sa porte au cas où elle aurait besoin de quoi que ce soit. Dehors, il s'était mis à pleuvoir, pour changer, et le ciel s'obscurcissait davantage alors que la nuit approchait, et avec elle le dîner auquel devait assister le Roi, de retour normalement le soir-même.

Choisissez la robe qu'il vous plaît, chacune est l'un des chefs-d’œuvre de ce cher Jehan, puis venez me rejoindre dans ma chambre lorsque vous aurez terminé, lui avait dit Agnès avant qu'elle ne la laisse se laver.

Harald Wallah

Harald Wallah


Humain

Partie IRL
Crédit avatar :
Double compte :
Vitesse de réponse : De lente à très rapide


Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Empty
Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Sand-g10Sam 24 Jan - 12:03
http://www.terramysticarpg.com/t3792-leuffa-shteinguell
Leuffa n'avait pas cillé d'un pouce tandis qu'Ysabelle daignait enfin apporter son écot à la discussion. Plus hiératique que la famille royale salinienne au complet (du moins de son point de vue), elle ne cessait de jauger son interlocutrice avec une pitié condescendante qui montrait bien qu'elle n'était pas dupe du jeu d'acteur de son interlocutrice. Cela ne l'empêcha pas de lui reconnaître un certain mérite pour avoir essayé, même en ignorant que les cartes étaient biseautées depuis le début : l'entreprenante gnolle ne savait pas qui était la pseudo-Anhvydrä, mais elle savait qui elle n'était pas. Quelles étaient les chances pour que la si dévouée, la si fière servante d'Agnès ignore le qui et le pourquoi de cette affaire ?
L'espace d'un instant, un éclat mauvais de prédateur passa dans le regard de Leuffa, qui caressa l'éventualité d'un entretien beaucoup plus prolongé et discret avec cette femme qui la sous-estimait d'une façon aussi criante, certaine de l'immunité conférée par son prestigieux patronage. La faire disparaître sans être accusée était beaucoup plus facile qu'elle ne l'imaginait, et briser lentement son arrogance serait certainement un vrai délice... mais chaque chose en son temps.

- Tu as la mémoire courte, Ysabelle, répondit-elle avec un haussement d'épaule. Je n'avais jamais demandé à rencontrer le prince, et encore moins la reine. Les choses se sont simplement goupillées ainsi.
Quant à ton autre question... Je dirais seulement que la demoiselle s'est montrée particulièrement aimable et disserte tandis qu'elle était à ma table. Trop, peut-être. Pas assez, c'est certain.
Une chose est sûre, cependant
, ajouta-t-elle avec un sourire mauvais. Si elle est artisane, alors moi je suis toujours pucelle.

La gnolle émit un petit ricanement accompagné d'un haussement de sourcil moqueur. La discussion était terminée. Elle ne tirerait rien de plus de la soubrette à moins de la soumettre à la question. Les bruits issus de la vie bourdonnante de l'auberge se manifestèrent plus clairement, de même que les pas approchant d'une servante se dirigeant vers la porte pour se rendre au marché. Elle poussa un bref soupir de contentement, revigorée par la passe d'arme orale.

- Je pense que nous n'avons plus rien à nous dire, Ysabelle. Tu m'as menti. La louve reste ici jusqu'à ce que notre chère elfe vienne la chercher en mains propres. Je ne te retiens pas, conclut-elle en tendant une main ouverte paume vers le ciel en direction de la porte. Tu connais la sortie.


Leuffa Shteinguell

Leuffa Shteinguell



Partie IRL
Crédit avatar : Shaksaag
Double compte : non
Vitesse de réponse : rapide


Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Empty
Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Sand-g10Sam 7 Fév - 18:51
http://www.terramysticarpg.com/t5761-helyanwe#128939
Elwing, désespérée ? L'elfe avait du mal à voir dans l'attitude de sa sœur l'expression du désespoir. En leur mère peut être, elle qui avait du se résigner à accepter la tutelle du démon, non sans prendre toutes les précautions pour sauvegarder son peuple. Mais Elwing ... folle, peut être ne l'était-elle pas en effet, car au fond Helyanwë savait que sa sœur agissait en connaissance de cause. Mais désespérée, ça non, elle ne voulait pas le croire. Car c'est justement par désespoir de ne pouvoir agir de l'intérieur qu'elle-même avait quitté Drayame pour se réfugier ici, dans le froid et parmi les hommes. Non, on ne lui fera pas croire qu'Elwing n'est qu'une victime du désespoir !

Heureusement pour l'esprit de la princesse qui allait bientôt partir en ébullition, sa tourmente invisible fut interrompue par le retour de la reine Agnès et de ses gens. Comme si dans la seconde elle était devenue une simple pièce du décor, l'elfe fut remplacée aux soins d'Alrik au point qu'elle se sentit soudainement inutile et gauche. Jusqu'à ce qu'une main se pose sur son épaule, celle de la reine, une nouvelle fois.

Venez, princesse, allons vous préparer pour ce soir.

Et aussi vite que la scène précédente s'était déroulée, elle se retrouva à nouveau dans la chambre qui était dorénavant la sienne. Il lui manquait encore ses effets personnels, et alors qu'elle en faisait la requête on lui assura qu'elle les aurait très vite ... Rien qui ne la rassura suffisamment. Car ce qu'il y avait dans son sac était sans prix aucun. Le masque de sa mère, en particulier. Et Saphir ... elle lui manquait. Que n'aurait-elle pas donné pour pouvoir enfouir sa tête dans la fourrure douce et chaude de l'animal et se laisser aller à pleurer.

On avait préparé un bain et l'armoire, la grande armoire bien remplie, était grande ouverte, n'attendant qu'elle pour y dévoiler ses secrets de tissus. Avant de se laver, Helyanwë y jeta un coup d’œil. Il y avait en effet de très jolies choses, et à n'en pas douter réalisées par un maître dans cet art. De quoi rivaliser avec les couturiers habiles de Drayame. L'elfe repéra une toilette qui lui plut et la déposa bien à plat sur le lit. Oui, cela ira très bien. Satisfaite, elle se dévêtit - et laissa ses fripes sur une chaise à haut dossier -, frissonna et se laissa rapidement glisser dans l'eau bien chaude et parfumée à souhait. Sa peau en rougissait de plaisir sous l'effet de la vapeur. Si elle n'avait été attendue, elle y serait sans doute restée jusqu'à ce que l'eau soit froide, comme elle le faisait souvent à Drayame. Mais aujourd'hui, il n'était point l'heure de la paresse et de l'oisiveté. Elle se lava donc consciencieusement, frotta ce qui devait être frotté, savonnant ce qui devait être savonné. Qu'il était bon d'avoir un vrai bain ! Que ce soit durant son périple, sur Terre ou sur le navire après cela, ou encore à l'auberge du Cœur de Yove, elle n'avait eu que la possibilité d'une toilette rudimentaire. Une chance que ses cheveux aient eu la bonté de paraître propre après un bon brossage ... L'eau, en tous cas, trahissait par la teinte qu'elle prenait de la crasse qui s'était accrochée à la princesse.

Une fois propre et bien rincée, l'elfe attrapa la grande serviette épaisse qui avait été disposée non loin et s'y emmitoufla quelques secondes, le temps de s'habituer à la température hors de l'eau qui fumait encore. Ensuite de quoi elle se frotta vigoureusement, pour se sécher correctement et ne pas prendre froid. laissant tomber la serviette désormais plus qu'humide au sol, et la poussant légèrement du pied, elle se rapprocha du lit et observa un instant la robe. C'était en réalité un ensemble en deux pièces. D'abord il y avait la chainse, d'un beau vert forêt, simple par sa coupe, et rehaussée seulement, sous la poitrine, en bas et au tour des bras, d'un ruban brodé de fils d'or. Ce même ruban ornait les manches, ouvertes du milieu du bras au poignet et lacées pour faciliter l'enfilage de la robe et son ajustement. Par-dessus, venait une tunique arrivant aux genoux sur l'avant et à mi-mollet à l'arrière, d'un bel anthracite, elle aussi piquée de ce beau ruban, du col au bas, et aux bras, donc les manches, bouffantes sur le dessus étaient ouvertes et libres jusqu'aux mains. Cinq boutons en métal ciselé et doré ornaient chacune des passementières fermant la tunique, près du corps et cintrée par cet effet.

La robe en question:

Une fois engoncée confortablement dans cet atour, il fut temps de se coiffer. Helyanwë se dirigea vers la coiffeuse et en tombant nez à nez avec son reflet elle fit la moue. Elle savait se coiffer seule, là n'était pas la question, mais si elle voulait être prête rapidement et selon ses désirs, elle aurait besoin d'aide. Aussi ne s'assit-elle pas et se dirigea-t-elle jusqu'à la porte d'entrée de la chambre, qu'elle entrouvrit.

Mademoiselle, venez s'il vous plaît, je vais avoir besoin de vos talents ...

Elle attira la servante jusqu'à la coiffeuse devant laquelle elle s'installa.

Je ne sait trop qu'elle est la mode ici, aussi je vous laisse décider ce qui m'ira le mieux, à la seule condition que vous arriviez à cacher au moins en partie ceci ... les pointes, vous savez, dit-elle en caressant le haut de ses oreilles. Te ne veux rien de trop sophistiqué, juste de la simplicité élégante.

S'exécutant, la jeune femme brossa méticuleusement la crinière de l'elfe, tandis que celle-ci se maquillait légèrement, et entreprit de lui faire de minces tresses à l'avant, de chaque côté du visage. Puis elle confectionna, de chaque côté, au-dessus de chaque oreille pour en dissimuler la pointe, deux chignon chacun cerné de tresses. Enfin, pour ajouter un peu de noblesse, et parce que la princesse la lui tendait après avoir fouillé dans le petit boîtier à bijoux que la reine avait laissé à son intention, la servante plaça une chaînette en V sur le haut du front et la fit passer sous les tresses pour l'y maintenir, avant de la fermer à l'arrière. L'elfe aurait pu passer pour une femme d'ici, mais hélas, tout en elle trahissait encore l'étrangère en exil ...

La coiffure:

Ainsi parée, l'elfe remercia aimablement la servante, non sans lui demander de rester un instant encore. Elle se parfuma légèrement, d'un flacon qui émanait les fleurs d'hiver. Puis elle demanda à la servante de la conduire à la chambre de la reine, comme il était convenu. Tout le long du chemin, elle ne cessa de se demander ce qui allait se passer ce soir, comment le roi réagirait, si il y allait avoir de nouveaux esclandres ... Arrivée devant la porte des appartements d'Agnès, elle déglutit, sans trop savoir d'où lui venait cette soudaine appréhension.

Helyanwë

Helyanwë


Elfe

Partie IRL
Crédit avatar : Mélanie Delon (http://vanilie.centerblog.net/3572-melanie-delon)
Double compte : Andromaque Ardhanarîshvar
Vitesse de réponse : de rapide à longue


Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Empty
Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Sand-g10Mer 18 Mar - 11:44
http://www.terramysticarpg.com/t2939-harald-jerone-wallah
« - Très bien, Madame. »

Ysabelle se retint d'un léger sourire moqueur qu'elle aurait aimé pouvoir adresser à la gnolle, par simple provocation, mais elle connaissait assez bien l'impulsivité de la créature pour ne pas s'y risquer. Un léger mouvement de tête pour la saluer, un regard malicieux, et elle quittait l'endroit comme elle y était arrivée.

La métisse s'était attendue à ce que la gnolle soit têtue, mais elle ne pensait pas qu'elle s'attirerait des ennuis pour si peu. Refuser directement une demande de la reine, c'était un coup à mal finir. Elle avait rabattu sa capuche sur sa fine tête brune et avait disparue dans les rue sinueuses de la ville, remontant jusqu'au château pour y annoncer la nouvelle, goûtant d'avance et avec joie, aux répercussions qu'aurait ce refus de la maquerelle. Agnès serait fâchée, certainement.


~ ~ ~

Alrik s'était assis sur le grand lit pour observer à travers la fenêtre les toits de sa cité, luisants sous les lumières de la ville. Des centaines de torches éclairaient les allées et et les murs, et les navires encore en mer brillaient comme des lucioles au loin, tous pointant vers le grand phare. Le vent vrombissait contre les murs du château, dans un râle que le prince appréciait particulièrement, plus que celui des cordages ou des bottes contre le pont. Cette longue plainte lui rappelait que son peuple avait réussi à dominer les éléments de cette région, elle l'accompagnait à chaque fois qu'il fermait les yeux et il l'accueillait comme le souffle d'une compagne dans le creux de son oreille.

Il s'était changé depuis l'épisode du hall et était vêtu d'un surcot noir sans manches dont l'emmanchure était bordée de fourrure, recouvrant une chemise en lin qui passait sous des brassards en cuir aux poignets. Il portait des braies d'un gris sombre et des bottes qu'il gardait surement pour la ville, tout juste taillées semblaient-elles. Il était donc clairement plus présentable que lors de son arrivée et la seule mauvaise note, si on pouvait la considérer ainsi, était cette fraiche cicatrice qui barrait son cou, légèrement mais assez pour qu'on puisse la noter.

S'il n'avait pas été en mer ces dernières semaines, il se serait montré plus agité, mais il se contentait de jeter son regard dans le tumulte de l'océan et les mouvements d'une foule qui se faisait de moins en moins nombreuse dans les rues qu'il avait sous les yeux. Se levant, il s'était épaulé au mur pour regarder au bas du château, discernant les silhouettes des nobles qui quittaient le château ou y entraient par le large pont. Jouant avec la corde qui ceinturait son surcot entre ses doigts, il patienta plusieurs minutes ainsi, encore, jusqu'à ce que la flamme mourante des bougies dans son dos ne le décide à quitter la chambre de sa mère.

Il ouvrit la porte à l'instant même où l'elfe semblait vouloir s'annoncer, et s'arrêta donc net devant elle, surpris de la voir ici. Elle était splendide, c'était du moins ce qu'il pensa aussitôt qu'il lui fit face, et il resta interdit le moment que ses yeux longent sa silhouette, qui le collait d'un peu trop près pour qu'il puisse la détailler dans toute sa hauteur. Le visage fin de l'elfe était parfaitement encadré par sa nouvelle coiffure et ses oreilles étaient astucieusement dissimulées sous ses cheveux. Il ne comprit pas qu'elle puisse les cacher mais il reconnaissait qu'elle était particulièrement ravissante en l'état. Il n'avait rien contre les oreilles des elfes, mais Helyanwë représentait à cet instant une perfection que peu d'humaines pouvaient atteindre, et c'était amusant qu'elle tende à se rapprocher de leur race par cette coiffure.

« - Princesse, vous...

Ce fut tout ce qu'il trouva à dire, jusqu'à ce que son esprit habitué aux manigances de sa mère ne lui fasse comprendre le tour qu'elle leur avait joué. Il devinait que l'elfe ne s'était pas attendu à le voir non plus et se rattrapa comme il put.

- ... vous êtes ravissante.

C'était simple, mais sincère. Il ferma la porte derrière lui doucement et se retourna vers Helyanwë pour lui présenter son bras.

- Descendons, on doit surement nous attendre. »

Il prit alors l'elfe contre lui pour l'accompagner, comme les coutumes nobles lui avaient enseigné à le faire, plus doux et calme qu'à l'heure de leur rencontre, et ils rejoignirent la salle à manger, plus bas. Sur le chemin, il s'était excusé de s'être montré discourtois, mais les évènements l'avaient poussé à plus de violence qu'il n'aurait voulu en faire preuve. Profitant de cette soudaine solitude autour d'eux, il s'arrêta aux portes de la grande salle de laquelle s'échappait les rires et éclats de voix d'une foule de nobles, saisissant l'une des mains de la princesse pour lui faire un promesse.

« - Vous êtes courageuse, Helyanwë, et avez rendu honneur à votre mère en choisissant notre cité. J'ai été stupide, mais je vous promet de me montrer digne de votre estime à l'avenir. »

Puis il entrèrent.

Harald Wallah

Harald Wallah


Humain

Partie IRL
Crédit avatar :
Double compte :
Vitesse de réponse : De lente à très rapide


Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Empty
Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Sand-g10

Contenu sponsorisé





Bonjour, c'est pour un visa de réfugiée politique ... [Terminé] Empty
 
Page 1 sur 1