Terra Mystica

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 [Terminé] Créateur de Légendes

 
[Terminé] Créateur de Légendes Sand-g10Sam 16 Aoû - 23:05
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Après un court voyage grâce à l'aérosphère, Cendre s'était retrouvée au beau milieu de la capitale de Ciel, un peu désorientée et en territoire inconnu. Elle avait à ses côtés ses fidèles lames, fraîchement reforgées et désormais agrémentées de trois dents sur leur face extérieur. Mais la poignée et la garde avait conservé leur aspect usé et le métal n'était pas meilleur qu'avant. Bien décidée à trouver son chemin jusqu'à la boutique de Vaelh, Cendre se mit en quête d'une auberge où on saurait la guider.
La ville était superbe. Jamais elle n'avait mit les pieds à Ciel et l'architecture lui était totalement inconnue. Aussi perdit-elle un peu de son temps à déambuler sur les grandes places et le long des avenues commerçantes, juste pour le plaisir d'en prendre plein la vue. Est-ce pour ça que l'incube s'était installé ici ? Pour la beauté particulière des lieux ? Elle se souvenait encore du petit œuf brillant qu'il lui avait envoyé quelques semaines plus tôt pour l'inviter à venir. On pouvait faire confiance à cet homme pour apprécier les belles choses.

L'enseigne "Les trois Corneilles" attira son attention et la jeune femme s'approcha de la devanture. Il s'agissait d'une petite bibliothèque privée qui proposait des services de calligraphie et de copie , en particulier pour des cartes. Elle poussa la porte et une petite clochette tinta. Le vendeur leva le nez de son gros volume et lui offrit un sourire édenté. Il avait l'air presque aussi vieux de son livre ! On voyait à peine ses yeux au milieu de toutes ses rides.


- Est-ce que je peux vous aider ? demanda-t-il d'une voix éteinte.

Cendre s'approcha du comptoir avec un sourire et hocha la tête. Elle sortit de sa besace un petit bout de parchemin.


- Oui s'il vous plait. Je cherche l'établissement de l'Armeator Artisis. Il est tenu par un homme avec les cheveux noir et blanc, il peut sembler un peu étrange. Il s'appelle Vaelh.

Le vieux bonhomme réfléchit un moment. Il avait l'air d'avoir du mal à rassembler ses souvenirs...pour un bibliothécaire, c'était problématique. Finalement son visage s'éclaira et de nouvelles rides s'ajoutèrent autour de ses yeux.

- Ah oui ! Je vois de quelle boutique vous parlez. Suivez la grande rue et tournez à gauche. Allez jusqu'à la place et prenez par la rue juste en face. Vous tomberez dessus sans problème.

Cendre remercia et quitta la boutique pour se replonger dans la foule. Les indications étaient plutôt claires, mais elle se perdit deux fois et n'arriva devant la porte qu'elle cherchait qu'à la tombée de la nuit. Mais après tout, n'était-ce pas ce qu'elle avait promis à Vaelh ? Et en parlant de porte...Celle-ci était étrangement mise en valeur. D'ailleurs, le bâtiment tout entier était étrange, beau, mais totalement fantasque. Les couleurs étaient la marque de fabrique de l'incube ! Comme l'avait dit le petit bibliothécaire, elle n'avait eut aucun problème à trouver l'endroit une fois arrivée en vue du croisement où il se trouvait.
La foule s'était réduite à quelques simples passants, les auberges commençaient à être bondées et les tavernes résonnaient de musiques et de voix. La jeune femme aux cheveux immaculés s'aventura dans la petite allée mystérieuse qui la mènerait à la porte de l'incube. Elle prit le temps d'admirer la matière cristalline au-dessus d'elle avant de pousser doucement la porte sombre donnant sur la boutique. La vision d'une créature telle que Cendre pénétrant dans un lieu si étrangement inquiétant avait de quoi rappeler une biche se jetant dans la gueule du loup. Même si cette fois, la biche connaissait déjà son loup.


- Bonsoir. Il y a quelqu'un ? Vaelh ?

Cendre

Cendre


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[Terminé] Créateur de Légendes Sand-g10Lun 18 Aoû - 18:31
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En guise de réponse, il n'y eut que le silence. Pendant un temps.
Puis un premier tintement retentit ; une note légère aux sonorités cristallines, comme si quelque invisible chef d'orchestre attirait l'attention de ses musiciens pour les faire se tenir prêt. Pour faire écho à cette première note qui, en dépit de sa légèreté, persistait à faire vibrer l'air en un agréable bourdonnement, tout un assemblage argentin de cercles concentriques pendus haut au plafond se mit à luire lentement, avec une douceur qui confinait déjà à l'intime. Surnaturellement, quelques uns des rayons d'un lustre si exotique, plutôt que de venir se répandre dans les ténèbres pour les dissiper, se mirent à ondoyer dans les airs avec une grâce serpentine. Véritable néons souple et, semblait-il, semi-conscient, les choses de lumière vinrent tourner autour de Cendre comme pour la flairer, l'identifier, avant de s'en écarter quand une onde éthérée les poussa en périphérie du grand hall. Ainsi, ils voguèrent jusqu'aux immenses présentoirs qui s'étaient tenus dans les ténèbres pour révéler une collection sans fin qui tenait du trésor divin.
Peut être avait-on raconté à Cendre quelles merveilles et quelles horreurs l'Incube pouvait bien receler dans son antre ; peut être lui avait-on livré des récits fantasques quant à la vie qui habitait ses créations, ou les créatures à qui elles étaient destinées ; peut être s'était-elle dit que ces rumeurs n'étaient qu'exagérations.
Sauf qu'il s’avéra qu'elles n'étaient qu'euphémisme.
Que l’œil se pose sur un ensemble de plaque d'armure aux proportions impossiblement grandes, sur des armes abstraites dont le principe demeurait obscure, sur des tenues dont la structure même était en perpétuelle changement, sur des bijoux qui semblaient avoir été dérobé au Créateur lui même... L'on pouvait dire sans aucun doute que cet endroit était l'antre d'un génie.
D'un génie malade. D'un génie trop vaste pour n'être contenu que dans un seul corps.

Chaque pièce qui se présentait n'était pas parfaite : elle transcendait un concept aussi plat et banal pour s'élever vers quelque chose d'infiniment plus raffiné, plus hors d’atteinte. Quelle que soit la tenue sur laquelle l'attention se portait, on y sentait une vie propre, et même une conscience. On sentait une glorieuse harmonie dans chaque maille de tissu, dans chaque surface de métal.
Et on se sentait observé.
Les serpents de lumière rôdaient à présent derrière chaque pièce pour en souligner l'incroyable silhouette, et leurs inlassable ronde donnait l'impression que tout cet art était prêt à littéralement prendre vie pour descendre à la rencontre de Cendre.
Fut-ce en ami, en ennemi, en prédateur ou d'autres choses plus conceptuelles ou terribles... Un danger était-il présent dans la pièce ? Cendre risquait-elle vraiment de...
- Les comédiens sont là ! La scène est en place ! Clama une voix qui, pour les oreilles, n'était rien de moins qu'un enchantement. Alors jouons !
Dans le dos de Cendre, quelque chose bougea, mais plus aucun son ne filtrait. Les serpents de lumières poursuivait le manège avec indifférence, soulignant toujours plus les contours des créations de Démon.
Là ! Un mouvement derrière une robe de bal faite... De vignes ?
Non ! Ici, une déplacement furtif derrière... Une vision de cauchemars, fusion entre une armure de bronze et un démon hurlant silencieusement, garnit de cornes.
Pas encore ! Plus loin, une distorsion derrière une orbe de prophète aussi haute qu'un homme.
Puis un rire malicieux.
Et les ténèbres, de nouveaux, quoi que plus absolus et oppressants.
Puis, dans un claquement caractéristique, des raies de lumières se mirent à danser du plafond au sol, comme des projecteurs fous, en quête de quelque chose à éclairer. La voix revint alors :
- Ainsi parvint l'Harmonieuse jusqu'à l'antre du Démon, sans vraiment savoir... Dans quoi elle s'était réellement fourrée !
Les lumières semblèrent avoir un spasme d'angoisse quand furent prononcées de telles paroles.
- Mais comment peut-elle être inconsciente à un tel point, comment peut-on seulement songer pénétrer tel endroit et s'en sortir comme si de rien était ?
Cette fois les lumières vacillèrent de manière inquiétante, comme si leurs sources voulaient se cacher les yeux quant aux horreurs à suivre. La belle voix poursuivit depuis les ombres ; elle semblait en mouvement.
- Que va-t-il bien pouvoir lui arriver ? Va-t-elle être blessée ? Le Démon va-t-il la dévorer ? Ou pire...
Et là, avec une lenteur terrifiante, les projecteurs rôdèrent dans la salle en quête d'une menace sérieuse. Leurs lumières étaient tremblantes.
- Que pourrait-il être pire ? Moi je le sais ! Fit la voix avec malice, juste avant de se charger d'une gravité sentencieuse et de morgue :
- Elle pourrait devenir l'une d'entre nous.
C'est alors que toute l'horreur de la scène se révéla. Comme un oeil fou, toutes les lumières furent rivées sur les présentoirs. Et vu dans de telles conditions, sous un tel angle, avec une telle luminosité, selon leurs poses...
On en venait à se persuader que chaque tenue visible avait été une personne, un être conscient.
Une colossale sphère d'acier noir faite de plaques segmentés sembla vibrer.
- L'une d'entre nous.
Une armure au torse à douze bras sembla frémir.
- L'une d'entre nous.
Une hache de guerre dont le tranchant démesuré évoquait un sourire carnassier sembla trembler.
- L'une d'entre nous.
Un ensemble de robes féminine raffiné sembla remuer.
- L'une d'entre nous.
Un heaume confondu dans un crâne d'insecte...
- L'une d'entre nous !
Une merveilleuse cote de maille pour...
- L'une d'entre nous !
Une armure consacrée et mille fois...
- L'une d'entre nous !
Une autre tenue qui...
- L'une d'entre nous !
Une autre chose...
- L'une d'entre nous !
Ici ...
- L'une d'entre nous !
Et là...
- L'une d'entre nous !
Partout !
- L'UNE. D'ENTRE. NOUS !
Cette fois, une silhouette bougeant clairement, faisant un unique pas pour descendre de son présentoir en levant lentement la tête. Dans un geste instinctif qui sous entendait la crainte, les lumières se rivèrent dessus...
Dévoilant la tenue d'arlequin la plus complexe et colorée qu'on ai dû jamais créer.
En faite, ça n'était pas tant une tenue qu'un... Nuage de prismes aux couleurs vives, qui naissaient, croissaient, et se consumaient derrière la silhouette en son centre lorsque celle-ci entreprit d'approcher de Cendre, l'air prédateur. Mise ainsi en lumière, la chose qui évoluait au centre de cette tornades de teintes vives semblait ne pas toucher le sol, mais planer avec une grâce mortelle. Mais à mesure que la distance se réduisait, la lumière dévoila un sourire profondément chaleureux, et une lueur d'admiration fanatique dans des prunelles d'or aux iris dilatées.
Vaelh.
- Mais il ne lui arrivera rien de tout ça, parce qu'elle est ici chez elle, et parce qu'il ravit le maître des lieux de voir que l'Harmonie est toujours avec elle.
La lumière tomba en un rideau, comme à la fin d'une scène, éclairant le hall comme il fallait. Tout l'art en périphérie était parfaitement immobile, comme si ses mouvements avaient été le fruit de l'imagination de la jeune femme. Et devant elle ondoyait le Démon dans sa nébuleuse géométrique de couleurs. Les prismes s'étaient rapprochés de lui jusqu'à parfois flirter avec sa peau dans une caresse à faire rougir la plus entreprenante des courtisanes, et lorsque ils se désagrégeaient derrière lui tandis qu'il louvoyait, des motifs se créaient parfois : une immense sourire mauve surmontés d'yeux félins, une nuée de papillons couleur crépuscule, de grandes ailes d'ange bleu, de... Tiens, était-ce une représentation d'un couple qui s'enlaçait tout à fait intimement, à l'instant et tout en rouge, près du bas du dos du Démon qui, vraisemblablement, ne portait rien d'autre que son kaléidoscope fou ?
- Et que puis-je faire pour elle ? Souffla-t-il tandis qu'il la surprenait en train de se délecter de sa magie. Ou de sa chair.

Vaelh Sépor

Vaelh Sépor


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[Terminé] Créateur de Légendes Sand-g10Mar 19 Aoû - 0:38
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 Hypnotisée par les lumières, Cendre resta près de la porte dans un premier temps, mais fini par s'avancer dans la pièce pour observer de plus près les objets. Tous plus étranges les uns que les autres. Tous plus fascinant les uns que les autres. Elle avait du mal à croire que certains puissent tenir debout tant ils défiaient les lois de la gravité. Et à quoi pouvaient bien servir... Et cela, comment est-ce que... Elle cessa de se poser les questions quand une voix retentit dans la pièce, venant de nul part. Qui parlait ? Cette voix la faisait frissonner, mais elle n'était pas certaine de la reconnaître. Un frôlement dans son dos la fit se retourner vivement, mais elle était seule dans le noir, entourée des créations fantomatiques de Vaelh. S'il en était bien l'auteur. Que lui voulait-on ? Que se passait-il ?
 Les jambes légèrement fléchies, l'échine à peine courbée, Cendre suivait les lumières des yeux, comme un chat prêt à bondir. Ses pieds glissaient sans bruit sur le sol et elle restait en mouvement, tentant de garder dans son champ visuel tous ce qui semblait vivre dans cette pièce, mais cela signifiait qu'elle devait tourner la tête dans tous les sens. Était-ce vraiment des objets ? Ou s'agissait-il de créatures venues d'un autre monde et prêtes à se jeter sur elle ? L'idée de tirer ses lames pour faire face à la menace lui traversa l'esprit, mais elle n'arrivait pas à envisager que l'incube puisse lui vouloir du mal. Et puis, une boutique piégée en plein milieu d'une ville, c'était un peu tiré par les cheveux, tout le monde lui en aurait déjà parlé.

 Du coin de l'oeil, elle vit un mouvement, un vrai, et fit volte-face avec agilité, tirant par la même occasion une de ses faucilles qu'elle pointa sur la menace. Qui n'en était pas vraiment une, comme elle pu le constater un instant plus tard, quand la lumière tomba sur Vaelh, vêtu de la plus improbable tenue qui soit. Le reste de la pièce s'éclaira peu à peu, laissant place à une atmosphère plus rassurante et Cendre soupira, incapable de retenir le sourire qui lui montait aux lèvres. Saleté d'incube...il aimait les mises en scène spectaculaires et elle s'était laisser avoir. Elle rangea immédiatement son arme. Quel était ce nuage qui l'entourait ? La manière semblait vivante tout en étant minérale et lumineuse. Réagissait-elle aux pensées de son porteur ou les motifs étaient-ils aléatoires ? Et pourquoi restait-elle là, comme une idiote, à lui reluquer les fesses en essayant de comprendre ce qui venait de se passer ? La question de savoir pourquoi Vaelh ne portait rien sous ce vêtement insensé ne se posait même pas, la réponse était très simple : parce qu'il était lui. D'ailleurs, cette réponse pouvait sans doute s'appliquer à n'importe quelle question concernant ce lieu et ce qu'il recelait de plus étrange.


- Et que puis-je faire pour elle ?
- Tu peux commencer par cesser de lui faire peur. Quelle idée d'accueillir les gens de cette manière ? Si je ne te connaissais pas un peu, je t'aurais sauté dessus pour te trancher la gorge dès ton premier frisson, le gourmanda-t-elle, plus pour la forme qu'autre chose.

 Se détournant presque à contre-cœur du spectacle qu'offrait l'incube, elle se permit de faire le tour du hall, d'un pas lent, pour inspecter de plus près ces robes et ces armures qui lui avait semblé si vivantes l'instant précédent. Elle s'en approcha jusqu'à les frôler parfois, mais ne posa jamais un doigt dessus. Quel genre de magie pouvait permettre de fabriquer cela ? Elle ignorait totalement si l'incube pratiquait les arcanes ou non. Qui pouvait rentrer dans une armure aussi gigantesque ? Et avec autant de bras ? Et ce collier, était-il fait pour une personne ayant deux cous ? Ou simplement pour être mit sur les épaules également ?
 Après une inspection en règle de tout ce qui lui avait semble menaçant en entrant (à la fois pour assouvir sa curiosité et pour être certaine que ces objets ne l'agresseraient pas à l'avenir), elle reporta toute son attention sur Vaelh. Il avait l'air plus en forme que la dernière fois qu'elle l'avait croisé. Et toujours cette impossible aura qui lui brouillait l'esprit...


- Je viens voir si tu pourrais exercer tes talents sur ces objets. Je t'en serai très reconnaissante...Vaelh, souffla-t-elle en glissant son regard sur une nouvelle forme s'épanouissant sur la poitrine du démon.

 Que lui avait-il dit ? Ah oui, que son nom d'usage était un cadeau. Une onde de chaleur lui traversa le corps et ses pupilles se dilatèrent. La dernière fois qu'elle avait été en contact avec le pouvoir de l'incube, elle avait été capable de résister grâce au chagrin d'un décès récent. Cette fois, c'était bien différent. Ce n'était pas très fair-play de la part de l'incube, mais elle ne comptait pas céder aussi facilement. Son regard vairon solidement planté dans celui de Vaelh avec une certaine insolence, elle sortit ses deux faucilles d'un geste précis et les sur une vitrine à bijou pour le loup qu'elle venait de débusquer. Quel drôle de jeu... Ça devait beaucoup l'amuser de la sentir électrisée de la sorte. Heureusement qu'elle avait pour elle ce qu'il appelait "l'Harmonie", elle se sentait un peu plus à armes égales. Ce qui la ramena à leur première rencontre. Une bien étrange rencontre, à vrai dire. Malgré ce qui l'accablait à l'époque et l'attitude totalement anormale de Vaelh, c'était un souvenir plutôt agréable qu'elle en gardait. Impossible de savoir pourquoi.

 Cendre s'adossa au meuble, les mains dans le dos. Son attitude presque lascive cachait son besoin de se soutenir un peu à quelque chose de stable, de peur de sentir ses genoux la lâcher. Tout son corps lui dictait que la position allongée serait, à l'heure actuelle, la plus confortable, mais il était hors de question qu'elle cède à cet ordre.


- L'acier à été reforgé, le tranchant a été aiguisé, on leur a même ajouté une dentelure coupante, à ma demande. Mes griffes sont à nouveau en état, mais peut-être pourrais-tu en faire des objets à part ?

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[Terminé] Créateur de Légendes Sand-g10Mer 20 Aoû - 18:35
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- Me trancher la gorge ! Ma si jolie gorge ! fit-il théâtralement en portant une main à son cou pour souligner tout ce désarrois qu'il jouait à outrance. Tu aurais eu l'air bien embêtée à te débarrasser de mon humeur vermeille sur tes mains ; et qui sait, peut être qu'en plus me serais-je généreusement rependu ? ajouta-t-il tandis que l'air s’alourdit d'une chape de concupiscence avec une soudaineté qui confinait à la violence -à la fougue-.
Que Cendre ne s'y trompe pas : il s'agissait bien là d'un assaut directe tout en puissance sur sa conscience même, sur sont Elle qu'elle cachait derrière sa morale, sa retenue, sa pudeur. Une attaque tout à fait éhontée mais chaleureuse, dont les brides éthérées planait encore dans l'air quand celui-ci se redevint plus léger à mesure que l'Incube laissait son sourire s'élargir. Rien que de croiser son regard un seul instant trahissait tout cet amusement qu'il ressentait à simplement tourmenter son invitée, et toute la délectation qu'il tirait de son état. Il se surprit même à humer l'atmosphère en fermant les yeux, en appréciant sa note fruité comme s'il s'était agit d'un très bon vin.
Le Démon revint cependant à lui lorsqu'il fut sollicité quant au sujet de ses futurs œuvres. Ainsi, il posa ses prunelles sur les deux armes à la formes gracieuse qu'on lui présentait, sans pour autant y toucher tout de suite.
Et instantanément, l'atmosphère de la pièce se fit presque gelée tandis que toute l'attention, toute l'âme, toute l'envie et le génie du Démon se trouvaient focalisés par les faucilles. Plus rien n'existait, même pas Cendre, en dehors des lames courbées. L'air s'en trouva si appauvri, si vide qu'il semblait manquer ; mais en contre partie, l'aura de l'artiste semblait presque ondoyer tandis que son imagination terrifiante déployaient ses ailes à l'envergure impossible. Ses yeux étaient grands ouverts sur le reflets des lames. Tout son être était immobile, à l'image des prismes de couleurs de sa tenue-nuage.
Alors, avec une douloureuse lenteur, une lueur tout à fait dérangeante s'alluma dans l'or des yeux de l'Armeator Artisis. Une étincelle faite de rage passée ? De désirs futurs ? D'exaltation furieuse ? De contentement sans borne ? De frustration démoniaque ? De lucidité foudroyante ? De tout ça et plus encore ?
Comme la mer se retire avant un tsunami pour mieux déferler sur la terre par la suite, l'air se trouva littéralement renversé par... La présence du Démon elle même. L'oxygène s'embrasa de passion, et la raison ne fut plus que Cendres. La jeune femme se retrouva percutée par la conscience expansive du monstre face à elle, le sentait s'insinuer en force jusqu'à son coeur pour y laisser détonner...
Tout son appétit joueur. Toute sa malice. Tout ses désirs.
Il s'empara des deux faucilles et, d'un pas lent mais ferme, il approcha de sa cliente :
- Oooohh... Je vais tant m'amuser ! Peux-tu sentir cette meurtrière envie qui me déchire de l'intérieur ? Gronda-t-il. Le peux-tu ? Répéta-t-il plus fort, presque coléreux.
Il laissa échapper un soupir tremblant, ses yeux manquant de se révulser pour seul Dieu savait quelle odieuse raison. Toute son aura gonfla d'avantage pour occuper toujours plus d'espace dans le coeur de la jeune femme.
- Ah... Hm... Ce sera splendide, comme toujours. Quoi qu'encore mieux ! Mais NON ! Rugit-il dans une explosion de fureur qui brouilla l'air autour de lui pour le saturer d'une chaleur tout à fait particulière.
Ah, que ces airs enragés lui seyaient bien ! Sans parler du fait qu'ils agitaient son nuage colorés qui avait de plus en plus de mal à rester cohérent. Et comme si chaque nouvelle surface du peau découverte se trouvait être vectrice d'une noire magie, les charmes du Démon plantèrent leurs graines dorée dans l'âme de la spectatrice. Peut-être y germeraient-elle en fantaisies grandioses aux riches fruits si luxurieux.
- Mais non, mais non. Que puis-je vraiment faire de si merveilleux, de si Toi, si je ne connais pas tes lames, pas plus que leur rôle, que le but qu'elle servent ?
Cette fois, il s'accrocha aux épaules de Cendre, la couvant d'un regard à la fois implorant et foncièrement affamé.
- Tu vas devoir m'en dire plus sur elles... Plus sur ta quête... Plus sur ce Vous que tu formes avec cette paire d'armes. Mais... Après lui avoir rendu ses faucilles, il recula lentement, extirpant tout son être de la conscience de la jeune femme, la privant de son infinie chaleur, Nous le ferons au rythme de nos assauts furieux et passionnés, l'un contre l'autre ! Il recula d'avantage, son nuage de prisme se cristallisa dans un bruit à faire grincer les dents pour adopter la forme d'une tenu moulante renforcée au niveau des jambes, des bras et du ventre, aussi colorée que d'aspect martial. Cette symphonie faite de tintements haut perchés, de halètement épuisés et de secrets révélés sera vectrice de mon génie !
Il avait atteint son comptoir et se pencha en arrière pour en sortir une dague et une épée à deux courbures aux profils si cruels qu'on aurait pu les croire conçues uniquement pour délivrer des sommets de souffrance lorsqu'elle pénétraient la chair. Il fit rouler les armes dans ses mains aux doigts habiles, lançant à Cendre un regard qui se voulait à la fois prédateur et défiant.
- Deux aciers pour une chair. Raconte moi ce Vous que tu formes avec tes outils de mort. Raconte moi tes meurtres passés et à venir. Souffle moi ce Toi qui n'est que violence, la pressa-t-il avec une cruelle insistance. Laisse ton acier chanter ta manière d'écorcher, mais use de ta chair pour me confier tes but. Mais fait le prestement, dit-il avant de projeter une première feinte meurtrière droit vers le coeur de la jeune femme.
Pour l'heure, l'acier qui fonçait vers elle rayonnait d'une flamme à la fois belliqueuse et intime sous l'éclairage franc. Vaelh avait-il aiguisé de telles armes rien que pour son loisir ? Rien que pour le jeu ?

Vaelh Sépor

Vaelh Sépor


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[Terminé] Créateur de Légendes Sand-g10Mer 20 Aoû - 20:04
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 Trop.
 Trop d'émotions, trop de chaleur, trop de frissons. Il essayait de la tuer ? Ou simplement de la faire ployer sous le poids de son aura incontrôlable ? Il empoisonnait chacune de ses pensées, distillait un venin aussi toxique qu'addictif dans ses veines et elle devait lutter pour se sortir de ce bourbier émotionnel. Toujours immobile, ses ongles s'étaient enfoncés sans la peau de ses bras au point d'y faire perler une goutte de sang et elle préférait garder les yeux résolument clos. C'était inévitable de se retrouver confronter à cette aura, mais elle était loin de se douter de la force qu'il pouvait y mettre, pourtant elle avait déjà fait un séjour dans sa tête. Au moins sa commande avait l'air de donner des idées au démon, c'était mieux que rien. Mais il aurait pu avoir l'amabilité de garder pour lui tout ce poids émotionnel. Quoi que, demander à un démon de se montrer aimable, c'était peut-être un peu trop. Bah, s'il fallait en passer par là pour qu'il lui fasse des armes à la mesure de ses attentes, c'était une rémunération plutôt acceptable.
 La colère aussi soudaine et passagère du démon fit écho à celle de la jeune femme, toujours enfouie quelque part dans son cœur, n'attendant que la première occasion pour s'embrasser. Vaelh soufflait sur des Cendres dangereuses à raviver. Mais il était le prince des passions déchaînées, quelle qu'elles soient, aussi la yogaï ne s'inquiéta-t-elle aucunement pour lui et ne fit aucun effort pour se réprimer. La dernière fois qu'elle avait sentit le frisson de la colère lui mordre la nuque, c'était lors de sa montée sur le Dédain et de la petite altercation avec des marins renégats. Leur chef avait cuit au soleil, les tripes à l'air, pendant plusieurs jours. Son agonie avait durée presque 48 heures avant que les mouettes ne finisse par le dévorer vivant. Elle s'était montrée très imaginative ce jour là. Le proverbe "Méfie toi de l'eau qui dort" lui allait comme un gant.

 Le contact des mains de Vaelh sur sa peau la fit presque sursauter, comme une brûlure vive. Elle ouvrit à nouveau les yeux, sortit de ses pensées et reprit ses armes. Dans la partie totalement anarchique de son cerveau que l'incube se plaisait à torturer, elle n'arrivait pas à savoir si elle voulait l'ouvrir en deux comme un gibier ou le supplier de la faire sienne. Peut-être que les deux étaient liés ? Heureusement qu'il restait une petite partie de son esprit encore capable de contrôler ces chevaux fous. Après tout elle avait sa fierté, se laisser manipuler comme un pantin ne lui plaisait pas vraiment, bien qu'elle n'ai pas le choix, et elle ne risquait pas de céder un pouce de terrain gratuitement. Heureusement, comme pour lui faciliter la tâche, il relâcha enfin son emprise sur elle, la laissant un peu étourdie, mais maîtresse d'elle-même. Les mots de l'incube étaient aussi traîtres que délicieux et Cendre en conçu un sourire gourmand. Restait à savoir si elle convoitait plus la violence que la luxure.
 Le démon ne lui laissa pas le choix entre les deux et elle l'en remercia presque. Il plongea, sa lame étincelante visant le cœur et tout le corps de Cendre fut comme électrisé par cette sensation délicieuse qu'elle avait fini par apprivoiser : l'excitation du combat. Son sourire ne quitta pas ses lèvres et elle n'eut pas à réfléchir pour agir car c'était presque inscrit dans ses gênes. Toutes ces heures de souffrances, ces coups, ces cris, ces postures impossibles, ces étirements, tout ce travail pour en arriver au duo étrange et mortel qu'elle formait avec ses armes. Puisque le démon souhaitait danser, elle allait lui montrer quelle danse elle pratiquait.

 La jeune femme n'essaya même pas d'éviter et se contenta de lever une de ses lames en demie lune. L'épée crissa dans un son divin contre l'acier de la faucille, emprisonné dans cet arrondi qui le dévia de sa trajectoire sans possibilité de sortir de son nouvel axe. Dans sa tête, Cendre comptait. Et à la fin du décompte, elle se mit en mouvement. Sa silhouette se coula dans l'espace qu'il restait entre elle et l'incube, elle se glissa dans l'ouverture de sa posture et quand le poignard jaillit, elle l'attendait. Il tinta contre le plat de sa deuxième faucille tandis qu'elle passait sous le bras tendu de son adversaire, se plaçant ainsi sur son flanc exposé. L'action n'avait duré d'une seconde, mais elle n'était plus acculée contre le meuble et ses deux armes s'étaient libérées de celles de Vaelh. Sans perdre un instant, Cendre donna un coup de paumeau dans le dos du démon, entre les deux omoplates, pour le pousser plus en avant, profiter de son élan et lui faire perdre l'équilibre. Une façon aussi de s'appuyer sur lui pour se projeter dans l'autre sens et s'éloigner. Elle fit trois pas et se retourna.
 Elle portait ses "griffes" bien devant elle, protégeant son visage et son torse tandis que sa posture de profil, très basse sur ses appuis, lui permettait d'offrir le moins de prises possibles et une grande souplesse au niveau des jambes. Quand elle se battait, la jeune femme n'était pas animée par cette flamme explosive et brûlante qui caractérisait beaucoup de combattants. Elle, elle brûlait d'un feu liquide et froid, s'enroulait autour de son ennemi pour le couper, mordre sa chair puis se dérober, faisant durer le combat jusqu'à ce que la douleur et le sang aient raison de son adversaire.


 - Je m'en voudrais que tu te répande sur le sol de ta si merveilleuse boutique, mon cher. Mais après tout, c'est toi qui va nettoyer.

 Cette fois, ce fut elle qui lança un assaut, visant les jambes, les jarrets ou les cuisses, une lame en protection, l'autre en attaque. Les faucilles...Ces merveilleux instruments à la simplicité exemplaire déroutaient beaucoup d'adversaire par leur forme. Il était difficile d’apprivoiser correctement cette lame qui ne fendait pas l'air avec autant de facilité qu'une épée, mais une fois en contact, il suffisait de la retourner pour l'arrondi devienne un creux, épousant la forme d'une gorge, d'un bras ou d'une jambe, transformant l'obstacle tranchant en prison mortelle qu'on ne peut traverser sans y perdre un morceau. Et dans le regard vairon de Cendre, brillait le même éclat froid que celui de ses armes alors qu'elle cherchait les yeux de Vaelh, plutôt que de fixer ce qu'elle visait.

Cendre

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[Terminé] Créateur de Légendes Sand-g10Lun 25 Aoû - 21:42
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Le choc avait été rude.
Et infiniment plaisant.
Laissant la douleur fermenter jusqu'à ce qu'elle devienne le nectar fou qui l'alimentait, l'Incube percuta le meuble les bras en avant, accélérant sa propre chute pour ne pas s'exposer plus longtemps. Il sentit Cendre se remettre et place et n'eut que le temps de se dégager en vitesse au grand dam du meuble endommagé, pour se retrouver sur la défensive. Incube qu'il était, natif d'un peuple fourbe, il avait l'habitude des armes vicieuses. Il connaissait les risques quant à la parade d'une faucille qui, si elle était stoppées trop près du corps, pouvaient quand même blesser. Elles pouvaient aussi faire office de crochets pour désarmer un ennemi. Et rien qu'à voir sa manière de danser, Cendre devait parfaitement connaître ses instrument.
Bouillonnant de surprise et d'une frustration étourdissante, le Démon se retrouva à devoir se démener avec des attaques qui visaient sa mobilité. Des coups rapides, précis et sûres, couplés à une défense pour l'heure optimale. Vaelh parait avec prudence, esquivait, mais bientôt son coeur se colora d'une rage pourpre qui vint se distiller à la candeur du jeu et la passion des corps en mouvements pour qu’irradie dans toute la pièce une excitation à la limite du malsain.
- KnႠck'hႫl SpႢႣheႧ ! Gronda-t-il ; un juron aux sonorités si impies -et pourtant si mélodieuses- qu'une gorge humaine se serait blessée à vouloir le prononcer.
Pour l'heure, l'Incube était bloqué. Il voulait aller de l'avant, attaquer, mais son adversaire ne le lui permettait pas.
Et chaque coup de lame qui résonnait était une nouvel goûte d'eau de trop dans le vase de sa patience déjà plein. L'un d'eux résonna étrangement aux oreilles de Vaelh, comme un glas aiguë qui fit écho à son passé martial.
Aux heures tapis dans l'ombre à attendre le bon moment.
Aux assauts éclairs qui ne laissaient même pas le temps à l'ennemi de réagir.
Aux stratégies de terreurs aussi abjectes que délicieuses.
A l'absolue fourberie et au flagrant manque d'honneur dans chaque coup porté.
Chaque nouvelle vibration que générait le choc des lames martelait d'avantage son esprit pour lui faire adopter le profil cruel du prédateur vicieux qu'il avait été.
Un coup.
Un autre.
Un nouveau.
Et dans l’éclat d'un sourire béat, ses pupilles se dilatèrent pour que ses yeux ne soient plus que deux orbes d'encre. Au même instant, juste après une esquive, Vaelh sembla se faire violemment percuter par une colossale force invisible qui projeta son corps hors de la mêlée, le laissant rebondir sur le sol à une vitesse inouïe, ses membres se tordant dans une danse floue et son dos se pliant selon des angles normalement fatals ; des pirouettes aussi écœurantes qu'hypnotiques. Ainsi disparu-t-il derrière son comptoir où, après un coup donné dans quelque dispositif, il parvint à orienter l'éclairage de sorte à ce qu'un seul cercle au tour de Cendre soit illuminé et tout le reste de la pièce plongé dans l'ombre.
Les règles du jeu avaient changé. A présent, Cendre n'était plus une chasseresse aux trousses d'un pauvre gibier, mais d'un prédateur sur son propre territoire. Et depuis les ténèbres, la créature la fixait de ses yeux noirs.

Il s'écoula quelques secondes pendant lesquelles il ne se passa strictement rien, pas même le moindre mouvement fugitif, ni le moindre son. Résonna alors le frottement odieux des deux lames d'un sanglant boucher tapis dans le noir ; un soupir inquiétant qui trahissait à part égal du plaisir et le désir de violence ; un sifflement qui n'était pas sans rappeler celui d'un serpent ; et une voix qui s'était tant chargée de chaleur qu'elle ne pouvait être que celle d'un fantasme :
- Je vais te marteler. Tu subiras mes assauts jusqu'à ce que tu sois trempée de ta propre sueur. Tes genoux vont flancher, ta chair s'exposer. Et je serais là. Juste... Là !
Un bolide haut en couleur sortit des ombres selon une trajectoire parfaitement droite sur l'un des angles mort de Cendre, enveloppé d'une onde de malice enivrante. Le plus inquiétant avec une telle fusée n'était pas tant son improbable vitesse que l'expression littéralement démoniaque qu'il arborait, tout crocs et griffes dehors, ses prunelles ouvertes en grand, un rictus affamé sur le visage. Un seul regard suffisait à faire comprendre que cette chose qu'était devenue Vaelh ressentait tout de manière plus extrême, plus absolue, et qu'il allait jouer ce jeu là jusqu'au bout. Jusqu'au sang.
Dans sa course d'une frontière de ténèbres à l'autre, l'Incube ne tenta qu'une attaque de taille fulgurante qui visait directement le ventre de Cendre. Il ne s'arrêta même pas pour savoir s'il avait touché, se jetant dans le noir pour se mettre hors de portée de toute riposte, foulant du pied avec dédains des concepts tels que l'honneur que les duellistes respectaient. Un battement de coeur, et Vaelh était de retour pour une frappe vectorielle selon un autre angle, puis encore un autre.
Quand bien même il était rapide, trop rapide, Cendre pouvait faire front. A condition de mettre toute sa concentration dans la danse, elle pouvait dévier les attaques dirigées contre elle sans toutefois parvenir à rendre les coups. Pour l'heure, sa garde et sa patience se faisaient marteler par un odieux forgeron qui voulait voir de quel métal son âme était faite.
Bientôt, chaque assaut fut accompagné d'une tirade dont les mots glissaient dans l'air avec une grâce serpentine et malfaisante :
- Quel a été le déclic pour que tu t'armes de ces outils ?
- Pourquoi les avoir fait concevoir ?
- Qui souhaitais-tu tant éventrer ?
- De qui voulais tu te venger ?
- Qui t'as fait du mal à un tel point ?
- Est-ce ta soif d'aventure qui te brûlait ?
- Tes meurtres avec ces lames ont ils été délicieux ?
- Te souviens-tu du manteau d'érotisme que revêt la goûte de sang qui suinte sur l'acier ?

Il y eut un bref silence, et l'Incube sortit des ombres pour se planter à toute vitesse devant Cendre, la fixant de ses grandes prunelles noires envoutantes et dérangeante à la fois. Il lui hurla alors au visage, si soudainement que cela sembla le surprendre lui même :
- Raconte moi !
Un coup d'épée tomba, rapide, précis, comme le coup de marteau de quelque artisan qui éprouvait la rudesse de ses matériaux.
- Raconte moi !
Un nouveau coup, pas spécialement plus fort, mais plus "profond". le choc des lames sembla initier une connexion entre les deux combattants, comme si les battements de leurs cœurs s'étaient synchronisés.
- Raconte moi !
Fit-il à nouveau tandis que tout son être semblait grandir pour devenir le seul point d'intérêt de la pièce dont l'atmosphère se chargeait clairement d'une ardeur étouffantes. A chaque seconde qui passait, à chaque nouvelle attaque, l'étrange duel devenait plus intime, plus torride. Et Vaelh ne frappait pas que la garde de son adversaire, mais aussi son âme. Il voulait y entrer, en découvrir les secrets, s'en imprégner.

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[Terminé] Créateur de Légendes Sand-g10Mar 26 Aoû - 23:19
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 Le combat se retourna avec une rapidité qui désarçonna Cendre. Elle recula presque jusqu'à la porte, sans comprendre ce qui se passait, ce qu'elle devait faire. La lumière tomba du plafond comme une cascade, violente, en un seul point, laissant tout le reste dans les ténèbres et aveuglant, assourdissant, celle qui se trouvait dessous. L'air sembla s'alourdir tout à coup et instinctivement, la yogaï changea de garde, adoptant une position moins étudiée, moins formelle, mais plus naturelle, plus animale. Elle tournait lentement sur elle-même, fouillant l'ombre du regard. Les jeux des démons sont des jeux dangereux...Mais n'était-ce pas cela qu'elle cherchait toujours ? Le danger, ce fragile équilibre qui la maintenait sur le fil du rasoir mais qui pouvait se briser à chaque instant et broyer son existence. Ce venin qui s'était un jour rependu dans ses veines et qui aurait peut-être raison de sa vie. Jamais elle n'avait rencontré quelqu'un capable d'incarner autant ce venin que Vaelh. Peut-être que c'était précisément pour cette raison qu'elle l'appréciait : parce qu'il lui donnait l'occasion de tuer ou de mourir pour leur plus grand plaisir à tout les deux. Combien de fois s'était-elle déjà demandé si elle n'était pas un peu folle ? La question se reposait encore ce soir là.
 La voix de l'incube fit frémir ses muscles et elle prit ses armes de façon à tenir une garde parfaite, hermétique, mais inutile pour porter des coups. Quand son adversaire surgit, elle eut juste le temps de percevoir un mouvement, une forme, avant de se retourner en levant ses lames. Une gerbe d'étincelles dorées signa la rencontre des quatre armes et le poids de l'incube disparut en même temps qu'il reculait pour mieux attaquer. Cette fois, la courbe de son épée ne trouva rien pour arrêter sa course et ce ne furent que les réflexes de la combattante qui lui valurent de ne pas finir coupée en deux. Le tissu de son vêtement se déchira dans un bruit presque organique et elle sentit une brûlure sur sa peau. Pas le temps de regarder, une autre attaque arrivait. Plus violente. Plus rapide.

 Une pluie de coups s'abatti sur elle et à mesure qu'elle les parait, elle sentait monter quelque chose qui était né bien des années auparavant, au creux de son ventre. Et aux attaques s'ajoutèrent les coups de chaque mot prononcé, comme autant de coups de fouet sur son âme, sur son esprit, la meurtrissant, mettant à nu ce qui couvait depuis toujours et qui avait sagement été mit de côté. Pour être gentille. Civilisée. Honnête.


— Raconte moi !

 Elle recula d'un pas tandis que dans son dos se réveillait un fourmillement qui semblait presque inconnu. Pourquoi s'était-il retranché là, immobile ? Depuis combien de temps ?

— Raconte moi !

 La morsure de l'épée avait tracé une fine ligne sur son ventre, une coupure de surface pourtant douloureuse d'où quelques gouttes de sang bleu sombre s'étaient échappées. Le fourmillement remonta sur la plaie puis le long de sa poitrine, alors que son cœur semblait vouloir quitter son corps.

— Raconte moi !

 Le tatouage vivant de Cendre grimpa sur son visage et déploya ses ailes, le décorant d'un masque bleu. Son âme était peinte sur son visage et elle avait la forme d'un griffon.

— La ferme !

Cendre se libéra d'un grand geste de la dernière attaque de Vaelh et ses pieds se mirent en mouvement. Mais pas pour avancer. Elle envoya son pied droit en direction du ventre de l'incube, dans une courbe élégante et puissante. De quel droit s'insinuait-il dans son esprit de la sorte ? Comment pouvait-il prétendre la questionner comme si elle lui devait des réponses. Elle n'était à personne, ne courbait l'échine devant personne et n'acceptait plus personne au-dessus d'elle. Elle n'avait ni dieu, ni maître, ne devait sa liberté et sa survie qu'à elle-même. Il n'avait rien à exiger d'elle.
 Un grondement de chat furieux jailli de sa gorge alors qu'elle replongeait dans le tourbillon, esquivant et attaquant tour à tour, sans se soucier des leçons qui l'avait formaté et des règles du combat à la loyal. C'était de sa vie qu'il s'agissait, qu'elle aimait mettre en péril, mais qu'elle défendait toujours bec et ongle. Une vie qu'elle ne voulait pas dévoiler sur commande, comme on dévoile un esclave sur un marché, un animal dans une foire.

 L'âme de cette yogaï avait la forme d'un griffon et un griffon ne tolère ni chaîne, ni ordres. On avait fait d'elle un chien de garde, efficace et docile, alors que grondait en elle le désir de liberté, de vengeance. Tuer son maître, tuer sa femme, tuer ses enfants, tuer celui qui oserait s'approcher du clan, massacrer la moindre créature qui se dresserait sur son chemin et voudrait lui imposer ses choix : voilà ce qu'elle avait retiré de son enfance, telles étaient les buts qu'on avait gravé au fer rouge dans son esprit. Sa vie avait été façonnée dans son propre sang et son humiliation permanente, elle ne connaissait que dominant et dominé, celui qui tient la chaîne et celui qui est attaché à l'autre bout.
 Ses coups étaient larges, mais précis. La force de Cendre n'était pas la même que celle de Vaelh, mais elle compensait par sa vitesse. Elle visait là où la chair était tendre, là où la moindre coupure faisait mal, là où le corps était fragile. Pour s'en sortir, la méthode loyal n'avait jamais été la bonne. Il fallait être mauvais et retord pour parvenir à ses fins, une règle qu'elle aurait aimé oublier, car cela faisait d'elle une bête sauvage, sans cœur. La danse effrénée de ses lames formaient une toile brillante autour d'elle, son corps passait de l'ombre à la lumière, tournant autour de celui de son adversaire, l'évitant, le suivant, reculant, bondissant. Sa respiration était calquée sur celle du Serpent face à elle, chaque coup les rapprochait pour partager leur chaleur un instant avant de les séparer brutalement. De multiples coupures strillaient la peau blanche de Cendre comme autant de marques de baisers laissées par l'épée du démon. Lui rendait-elle la pareille ? Parfois, elle sentait les dents de ses faucilles accrocher, déchirer, se glisser contre Vaelh, mais parvenaient-elles à laisser leur marque, elles aussi ?

 Au moment où une énième passe les rapprocha dans la lumière, le regard de la jeune femme croisa celui de l'incube et elle n'eut pas à réfléchir. Son esprit se propulsa comme un boulet de canon dans celui du démon, défonçant tout sur son passage. Elle s'arrima en lui comme elle l'avait déjà fait, se trouvant en terrain presque familier, sans aucune délicatesse. Une sensation de posséder quelque chose par la force,elle l'adorait, bien qu'elle sache que se réjouir du malheur des autres n'est pas correct. Immédiatement, elle paralysa tout le corps de l'incube, figeant leur danse comme par magie. Il ne restait que le bruit saccadé de leur respiration.


 — Tu. N'es. Rien.

 Sa voix n'était qu'un murmure chargé d'une satisfaction presque palpable, rendue sensuelle par ce désir de sang et de violence qui l'habitait. Combien de fois cette phrase avait résonné à ses oreilles, au point qu'elle avait failli s'en persuader. Il voulait comprendre ? Toute son histoire se cachait derrière ces trois petits mots.

 — Je peux broyer ton esprit d'un battement de cil. Libérer les chimères et les cauchemars que tu as oublié. Faire de ta tête un champ de ruines.

 C'était si facile...Elle pouvait caresser cette zone sombre que la conscience du démon ignorait avec force, cette masse noire et grouillante, cette boite de pandore. C'était si facile...

— La volonté qui me fera plier n'existe pas encore. Tu n'es pas mon maître. Tu n'es rien.

Et elle s'arracha de cet esprit incroyablement vibrant de sensations et de couleurs, avec force, avant de reculer pour se mettre à l'abri dans l'ombre. C'était délicieux de se sentir libérée de tous ces masques dont elle s'était parée, de toutes ces règles qu'elle s'était fixé pensant se protéger. Mais elle n'aimait pas non plus cette part d'elle-même, une part qui reniait toute la douceur et la compassion dont elle était capable. Le monde était violent avec elle, aussi s'était faite violente avec lui, la tendresse était de la faiblesse, il fallait y renoncer pour pouvoir tuer. Vaelh ne la pousserait pas à tuer. Elle refusait qu'il ait cette emprise sur elle, qu'il la manipule ou qu'il la soumette. Même si elle avait déjà trop largement déchiré les pans du manteau qui couvrait son âme, elle refusait de le laisser glisser sans rien faire. S'il fallait se battre, elle se battrait, comme une bête fauve si c'était le désir de l'incube, mais elle ne se laisserait pas attendrir au point de renoncer à la parcelle encore brillante d'elle-même qu'elle avait eut tant de mal à préserver. C'était trop simple de s'abaisser au niveau des hommes qui l'avait torturé pour le plaisir, elle voulait valoir mieux que ça.

— Je n'écris pas mon histoire qu'avec du sang, susurra-t-elle en reprenant sa garde.

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[Terminé] Créateur de Légendes Sand-g10Lun 1 Sep - 19:35
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Chaque tout petit instant qui s'écoulait ne faisait que mettre en lumière la létalité de la danse des deux âmes. Sous la luminosité crue du plafond, on ne se battait plus uniquement pour l'art, pour la curiosité, pour le désir, mais aussi pour l'envie de blesser. De faire mal. D'extorquer complaintes et vérités.
Durant sa longue vie, le Démon n'avait que peu livré des combats équitables. Les rares combattants de valeur qu'il avait croisé avait fini tué avant même de dégainer au moment où il s'y attendaient le moins, rien que pour le plaisir de lire la surprise sur leur traits et pour jouer la sécurité. Et dès que la cible opposait de la résistance, il suffisait de se sauver pour frapper plus tard.
Mais là, la joute se poursuivait. Elle avait déjà duré plus longtemps que tous les authentiques combats que Vaelh avait livré. Il n'était plus à son avantage, et pourtant... Il raffolait de ça. Chaque seconde de plus passée à lutter ne faisait qu'augmenter ses chances d'être blessé, de se retrouver handicapé, ou même mort. Mais il n'en avait même plus rien à cirer. Qui se serait soucié de sa putain de vie alors qu'il lui était possible de danser la plus mortelle et splendide des valses ? Quelqu'un de sain d'esprit, peut être.

Malgré le véritable pilonnage qu'il infligeait à Cendre, il fut passablement surpris lorsque celle-ci lui retourna un fulgurant coup de pied dans le ventre. Trop occupé à attaquer, l'Incube ne se souciait plus de sa défense et encaissa durement le coup, se retrouvant avec le souffle coupé. Son instinct lui commanda bien vite de bondir en arrière, ce qu'il fit avec une maladresse passagère.
Un grondement purement furieux et incrédule monta de la gorge du Démon tandis que celui-ci décida -enfin- de veiller à mieux se protéger sans pour autant délaisser ses offensives. Il se mit à mitrailler son adversaire, non, son ennemie de coup d'estoc portés à l'épée, avant de se retrouver à devoir se défendre avec sa dague. Le combat n'avançait plus, il ressemblait plus à échange violent : chaque enchaînement était renvoyé au centuple, sans qu'aucun des deux danseurs ne prenne l'avantage. C'est seulement à cet instant que Vaelh remarqua l’impressionnant tatouage qui s’étalait sur les traits de Cendre comme un masque de haine et de vérité sur lequel sa concentration se focalisa un instant.
Et cet instant de vague lui valut d'encaisser une coupure juste sous le cou. Ses yeux s'écarquillèrent tandis qu'il réalisa à quel point l'ombre de la mort venait de l'effleurer. Mais plutôt que de s'en effrayer, le Démon fou se gorgea de toute cette tension comme s'il avait s'agit d'un nectar orgasmique.
Il ouvrit grand la bouche pour laisser filtrer un grondement de plaisir mais aucun son ne sortit jamais de sa gorge.
Ses yeux avaient croisé ceux de Cendre.

Il eut d'abord l'impression qu'un coup de poing monumental était en train d'écraser son visage avec une tel force qu'il lui poussait toute la face à l'intérieur du crâne. La sensation passa, et il se sentit tomber dans un lieu qu'il connaissait comme sa poche en même tant qu'il s'y sentait perdu.
Son âme.
Et dans les cieux, une présence immense masquait le soleil. Un regard qui brillait d'une malveillance secrète. Une tornade lui souffla qu'il n'était rien, avant de le projeter jusqu'à la portes de ses démons intérieurs. Il s'y trouva pris en otage, complètement sonné et incrédule, mais sa nature dérangée vint vite reprendre ses droit. Sa démence extatique sirota ses peurs et ses craintes, et il leva les yeux -à supposer qu'il en ai eu dans le monde de son âme- et toisa la présence dans les cieux.
- Fait le. Allez, vas-y. Il te reste encore un peu de ton masque sur la face !
Un poids colossale vint lui écraser les épaules et la conscience. La haut, la présence devait sérieusement envisager de noyer le Démon sous ses propres souvenirs, de casser quelque chose dans sa tête qu'il ne pourrait jamais réparer. Son coeur s'était mis à battre, s'était emballé dans un galop fou.
- Fais le ! Fais. Le !
Il ne semblait même plus vraiment comprendre que c'était une mort affreuse qui le guettait si Cendre se laissait aller. Quelle importance ? L'excitation et la tension d'un tel instant était trop savoureuses pour être prudent ! Il la poussa, encore et encore. Il voulait qu'elle le tue. Il voulait goûter la chute sans fin dans la grande abîme noir. Il aurait sincèrement été au bout. Mais Cendre, aussi cruelle qu'elle fut, lui refusa cet absurde plaisir. Une gifle mentale lui fit reprendre pied dans sa chair, et il tomba à genoux. Cendre l'avait sérieusement bousculé, et ses muscles ne répondaient pas encore tout à fait bien. Il parvint à se redresser plus ou moins incertainement avant de chercher les yeux de la danseuse dans le noir. Cette dernière put alors constater que, lorsque Vaelh s'avança à l'orée de la lumière, toute sa folie furieuse avait en grande partie déserté ses prunelles qui reprenaient doucement leur teinte dorée.
Un lourd silence s'installa tandis qu'une expression indéchiffrable s'installa sur les traits fins du mâle. Il fit un pas en avant, perplexe, la luminosité venant souligner tous les dégâts qu'il avait encaissé : son corps était marqué d'au moins autant de coupure que celui de Cendre, de même que ses atours d'arlequin-guerrier ne couvrait plus grand chose. Son sang vermeil perlait sensuellement sur sa peau, tout comme sa tenue rendait l'âme en saignait la magie colorée qui lui donnait ses fantastiques pouvoirs. Mais Vaelh ne s'en rendait pas compte. Il réfléchissait, les yeux plissés et ses poings toujours armés placé sur les hanches. Il était plus vulnérable que jamais... mais peut être était-ce une ruse ? Non... A bien le regarder, il évoquait d'avantage un érudit sur le point d'avoir une terrible révélation plutôt qu'un fourbe en embuscade. Il susurrait même des propos incohérents, sans doute pour ne pas perdre le fil de ses pensées. Tout autour de lui, l'atmosphère se refroidissait doucement, presque paisiblement, pour adopter l'arôme profond de la sage curiosité.
Il ferma alors brusquement les yeux, levant la main pour imposer au silence qui planait de s'intensifier. Alors, toujours vulnérable, il fit signe à Cendre qui se cachait dans les ténèbres de s'avancer. Il attendit un moment et, sans savoir si elle avait daigné sortir, leva lentement son épée et son couteau. La lenteur de ses gestes et sa postures sous entendait une attaque imminente, mais ses prises sur les manches de ses armes étaient si relâchées qu'un choc aurait suffit à le désarmer.
Un coup partir alors ; ou plutôt, traîna dans les airs avec une inertie hypnotisant. La dague du Démon rampa dans l'air comme un serpent qui aurait voulu s'enrouler autour de la gorge de la Yogaï. Elle pouvait bien sûr s'écarter, mais il y avait comme une... Intimité dans l'exécution d'un tel geste qui invitait à la proximité, qui incitait à ne pas se défiler. Sans attendre, Vaelh enchaîna avec un mouvement ascendant à l'épée dont la lame glacée vint glisser sur le ventre tendue de la jeune femme, jusque sous sa poitrine, si légèrement qu'elle ne le coupa pas. Elle sembla même... Le caresser ?
D'un coup, l'Incube se déporta à gauche en rouvrant à demi ses yeux. Le début de son mouvement avait été rapide mais s'était vite ralenti, comme s'il s'était trouvé sous l'eau. Là, il pivota et se fendit d'une estoc aussi lente et paisible que gracieuse jusqu'au visage de Cendre, l'invitant à se défendre encore. D'autres attaques vinrent, toute appelant plus subtilement à la douceur que les précédentes. Ainsi, une nouvelle danse s'engagea. Plus de douleur, plus d'intrusion, plus de tentative de meurtre ; l'atmosphère se réchauffa, devint même aussi moelleuse que des draps tièdes tandis que le Démon tournait autour de Cendre en l'entraînant dans ses mouvements, en lui prêtant son élégance. Son corps se faisant le vecteur d'une grâce tantôt aérienne, tantôt aquatique ; parfois sensuelle, parfois provocatrice. Il avait vu en Cendre, il avait appréhender son Sombre Elle. A présent, il gravitait paisiblement autour d'elle pour apprécier la manière dont elle s'était construite, dont elle avait grandit pour occulter sa noirceur. Vaelh se fit simple promeneur qui reste sagement sur le petit chemin d'un forêt verdoyante, levant naïvement le nez pour apprécier les jeux de lumière dans les frondaisons. la Yogaï pouvait s'en persuader : Vaelh n'allait cette fois franchir de douloureuses limites. Il observait simplement, cherchant à présent à pleinement comprendre cette facette douce qu'elle devait bien avoir.
Les assauts qu'il portait avec ses armes n'avaient plus rien de dangereux ; ils évoquaient même quelque jeu aux dimensions érotique auquel se serait livré un jeune couple. "Danse encore", sous entendait son regard lourd de sens qui brillait d'une discrète lueur charnel.

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[Terminé] Créateur de Légendes Sand-g10Mar 2 Sep - 0:28
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Ploc
 Un goutte bleue sombre, qui avait roulé sagement depuis l'avant-bras jusqu'au poignet avant de se frayer un chemin entre les doigts de la jeune femme, s'écrasa au sol dans un bruit presque retentissant, au milieu de ce silence soudain. Cendre n'était pas inquiète, dans une heure tout au plus, la moindre de ses coupures aurait disparu comme par enchantement, ne laissant aucun trace sur sa peau veloutée. Cependant, le tissu de ses habits avait eut le temps de boire du sang, se teintant en de nombreux endroits. Il lui en faudrait de nouveaux...ceux-là étaient inutilisables désormais. Elle profita que Vaelh soit absorbé par ses réflexions pour retirer les restes de sa chemise, ne conservant que la bande de tissu qui lui entourait la poitrine. Au point où elle en était, avoir des lambeaux de vêtements dans le visage serait plus dangereux que de retirer complètement l'habit. Ce n'était pas comme s'il la protégeait après tout.
 Puisque l'agitation furieuse du combat était retombée et que l'incube semblait avoir reprit ses esprits, la yogaï lui prêta assez de crédit pour penser qu'il n'allait essayer de l'égorger et s'approcha de deux pas, se trouvant à la lisière de la lumière, à portée des lames de son adversaire. Sans esquisser le moindre geste et pourtant sur ses gardes, elle le laissa pointer dans sa direction le tranchant mortel de sa dague, qui se coula presque le long de son cou avant de s'éloigner. Puis ce fut à l'épée de revenir vers sa chair, remontant cette fois verticalement, comme pour tracer une nouvelle entaille qui formerait une croix avec la première. Le métal froid ne lui inspirait pas confiance, mais elle ne bougea pas d'un cil, jaugeant presque sévèrement l'homme qui lui avait ruiné ses habits par simple plaisir du jeu. Quand il rouvrit les yeux, ceux de Cendre les accueillirent avec une expression de froideur impérial, comme une réprimande silencieuse. Il lui devait une tenue complète et un bain pour se délasser les muscles, jamais il ne lui avait dit qu'elle risquait du sang et de la sueur en venant le voir.

 Mais ce n'était pas envisageable dans l'immédiat, car l'incube avait encore des choses à apprendre, semblait-il. De quoi s'agissait-il cette fois-ci ? Quelle facette voulait-il frotter pour en voir l'éclat originel ? Sur quel fil allait-il tirer pour voir ce que cela provoquerait ? Par mimétisme, Cendre se mit aussi en mouvement, au même rythme. Un pas après l'autre. Quand l'estoc approcha, elle entra dans le jeu et se déplaça d'un pas sur le côté, dans une ondulation gracieuse qui entraîna le second mouvement. Sa faucille cueilli la lame, tout comme elle l'avait fait lors de la première passe du combat. En un pas, la combattante réduisit la distance entre elle et l'incube tandis que le frottement de l'acier contre l'acier faisait chanter le métal dans une note aiguë, mais mélodieuse, qui s'acheva dans le tintement métallique des deux gardes l'une contre l'autre. De l'autre main, la yogaï avait fait remonter son arme jusqu'à ce que la pointe frôle le menton de l'incube avant de s'écarter, avec sa propriétaire, presque vivement.
 Avec une telle lenteur, c'était plus difficile pour elle d'utiliser ses armes. A vrai dire, elle se sentait bien plus à l'aise au combat à mains nues de façon générale. Pour faire des dégâts, elle n'avait pas assez de force contre une bonne moitié des espèces de Terra et contre l'autre, comme les humains, elle ne pouvait pas aller jusqu'à tuer, là encore par manque de force. Mais elle arrivait à briser quelques os quand même. En revanche, quand il s'agissait d'esquiver ou de désarmer un ennemi, c'était la méthode la plus adéquate. Une grande partie de sa technique avec ses armes reposait sur ses techniques de combat à mains nues. Quand au pourquoi elle préférait la méthode la moins létale...Peut-être était-ce parce que cela lui rappelait la danse. En particulier celle de cette femme qu'elle avait vu un soir, au château. Elle avait été séduite par ces mouvements fluides, caressants, souples. Un style tout droit venu de Feu et qu'elle avait reprit à son compte, avec talent. Son instructeur n'avait jamais aimé cette façon de bouger, il la trouvait trop sensuelle, pas assez agressive. Lui n'aimait sentir la peau de son adversaire que sous son poing, dans le bref instant d'un impact violent. Cendre avait toujours aimé le contact, regarder les gens de près et être au plus près de son adversaire. Rien n'égalait le plaisir de sentir un muscle frémir, révélant le prochain mouvement ou la prochaine faille de son ennemi. Si la jeune femme avait pu avoir des griffes rétractiles, elle aurait eut en sa possession une arme parfaite, sur-mesure, lui permettant d'être au plus près tout en représentant une réelle menace. Oui, elle aurait aimé avoir, comme le griffon, des ailes pour être libre et des pattes de velours pour transformer ses caresses en menaces.

 Les mouvements de Vaelh étaient d'une précision nouvelle, plus fins, plus imprévisibles aussi. Il changeait l'orientation de sa lame au dernier moment, ne laissant le choix à Cendre que de s'écarter ou de frémir sous le métal. Dans cette danse, les faucilles étaient de trop, trop grandes, trop lentes, trop lourdes. Mais puisque l'incube voulait voir autre chose et qu'elle devait lui prouver que son chemin n'était pas pavé de cadavres, elle lui montrerait son autre façon de combattre. Lui qui aimait tant la sensualité, il ne pourrait qu'apprécier l'originalité de cette lutte. D'un bond léger en arrière, Cendre se mit hors de portée de son adversaire. Elle remit ses lames dans leur fourreau, de chaque côté de ses hanches. Et d'un geste presque négligent, sans se pencher, elle retira ses bottes pour rester pieds nus. Devant la lueur intriguée qui traversa les prunelles dorées de l'incube, elle se contenta de hausser un sourcil et lui servit un sourire en coin avant de repartir à l'assaut.
 Cette fois, elle se senti beaucoup plus à l'aise. Quand la dague venait la taquiner, elle préférait s'en prendre directement à la main qui tenait l'arme, saisissant à peine le poignet du démon pour l'orienter ailleurs, courbant sa taille pour passer sous le fil de l'épée avant de s'accroupir, s'approcher si près de Vaelh qu'elle pouvait sentir la chaleur dégagée par sa peau et poser index, majeur et annulaire réunis sur son estomac, ce qui, avec de la puissance, lui aurait coupé le souffle, provoqué une douleur horrible et fait vomir. Rien qui ne puisse tuer, mais de quoi donner quelques bleus aux organes internes. L'instant d'après, elle s'était coulée dans l'espace sous son bras pour se glisser dans son dos et le tranchant de sa main, qui aurait dût s'abattre sur sa nuque pour l'étourdir, le caressa brièvement avant que tout Cendre ne se dérobe encore à la morsure de la dague. Ou peut-être s'était-elle cambrée jusqu'à ce que ses mains se posent au sol, pour mieux faire suivre ses jambes, dépliant ses formes dans un arc-de-cercle élégant jusqu'à ce que son pied blanc frôle le visage de son adversaire, alors qu'il aurait put le percuter sous le menton et l'envoyer s’assommer sur le meuble derrière. Elle ne le touchait pas souvent, mais évitait avec grâce chaque coup, presque sans efforts, dans une pirouette parfaitement exécutée. Sa distance était si ridiculement réduite que c'en était indécent, allant parfois jusqu'à imiter un geste pour mieux le détourner, quittant rarement des yeux les fabuleuses prunelles du démon.

 Après un moment, la jeune femme se retrouva tout de même dos au mur, incapable de fuir plus loin. Quand une dernière attaque s’abattit avec langueur sur elle, il ne lui resta comme seule option que de la bloquer entre ses mains. Et puisqu'il restait une autre lame, elle était perdue. Pour s'en sortir, elle ne pouvait que chercher à torde le bras qu'elle avait paré, ce qui aurait été disgracieux dans cette étrange danse et assez douloureux, soit forcer le passage en repoussant Vaelh. Mais il ne lui laissait qu'une marge minuscule pour son élan, ce qui n'était pas suffisant pour le repousser.


 — Perdu.

Parce qu'elle préférait perdre que de lui faire encore du mal inutilement. Parce qu'elle voulait avoir confiance envers les personnes dont elle s'entourait, ce qui causait sa naïveté, et qu'elle était convaincu qu'il ne chercherait plus à la mordre avec son arme. Parce qu'elle préférait lui faire ce plaisir de la victoire, plutôt que de sauver son honneur, notion toute personnelle qu'elle n'élevait pas à un rang trop ridiculement haut. Et parce qu'il commençait à faire vraiment chaud, ce qui la déconcentrait passablement. Un frisson remonta de ses reins à sa sa nuque et elle préféra coller son dos au mur, comme si trois centimètres pouvaient la prémunir contre l'aura tentatrice de son hôte.

 — Quelle est la suite de ton expertise ? souffla-t-elle avec un sourire, pour se donner un peu plus de contenance.

Cendre

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[Terminé] Créateur de Légendes Sand-g10Lun 8 Sep - 17:55
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Lorsque Cendre avait questionné le Démon quant à la suite de son petit manège, celui-ci avait reculé d'un pas en laissant retomber ses bras. Sa mine était perplexe, jusqu'à ce que, par négligence sembla-t-il, ses deux lames ne tintent l'une contre l'autre dans ses bras ballants. Une délicate note métallique s'éleva pour rebondir librement dans toute la pièce et le visage du Démon s'éclaira comme si cet élégant point final lui permit d'apprécier une fantastique révélation.
- Oohhh...
Sans plus se rendre compte que son aura magmatique était de plus en plus entreprenante quant aux caresses qu'elle infligeait à la Yogaï, le Démon pivota en rangeant ses armes pour se tenir le menton. La quantité de coupures qu'il avait récolté et la soudaineté de son mouvement l'étourdirent brièvement et il dut écarter les mains pour rétablir son équilibre. Ce faisant, il posa les yeux sur ses paumes et les fit remonter le long de ses bras et de son corps pour constater les dégâts. Il grogna d'inconfort plus que de douleur, mais aussi de dépit quand il remarqua l'état lamentable de ses atours d'arlequin.
Œil pour œil, tenue pour tenue semblait-il.
En silence et avec plus de prudence cette fois, il revint faire face à Cendre pour la fixer longuement avec une expression indéchiffrable. Il semblait que quand bien même il ai compris ce pourquoi il avait orchestré une danse si dangereuse, le Démon continuait de réfléchir aussi intensément qu'il le pouvait. Et au final, ses bras s'ouvrir aussi grand que son sourire et il enlaça Cendre.
Contrairement à ce que l'on aurait pu s'imaginer, une telle proximité ne fut pas foudroyante ; pas même indécente. Cendre eut simplement l'impression de traverser l'aura du Démon comme un cyclone pour se retrouver en son œil, un endroit à l'atmosphère fraîche et tranquille. La manière dont le Démon tenait contre lui la jeune femme était également étrange : on n'aurait su dire si ça venait de la pression presque éthérée qu'il exerçait, du placement de sa main droite qui venait s'enrouler jusqu'au côté gauche de Cendre comme pour écouter son coeur, de sa main gauche qui avait glissé jusqu'à son crâne pour en rassurer l'âme ou de léger mouvement oscillant qu'il imprimait, mais l'on pouvait clairement sentir qu'une telle proximité avait une lourde signification ; et proximité était le mot juste puisqu'il n'était là pas question de quelque chose de simplement physique mais aussi spirituel.
Une telle démonstration de... tendresse -?- dura une bonne minute avant que Vaelh ne daigne se décoller de quelques centimètres avant de prendre le visage de Cendre en coupe. Tout laissait présager un baiser, mais l'excentrique leva les yeux pour fixer le front de la Yogaï et déclara :
- Tu es très belle ici. Il appuya ses propos d'une caresse de l'index sur le front de sa cliente étonnée.
De la bouche d'un Démon dans son genre -et de son type-, un tel compliment était profondément déstabilisant d'autant plus qu'il était sincère. A l'expression subtilement contrariée de Vaelh, on devinait qu'il avait encore eu recours à un mot trop vague qui ne correspondait pas tout à fait à ce qu'il avait voulu dire, mais apporter une correction importait peu.

Il finit par reculer pour de bon, éloignant par la même occasion la petite bulle de quiétude qui était venu envelopper Cendre. Pour elle, une telle expérience fut comme trouver le sommeil à la différence près qu'au lieu de sentir la fraîcheur d'une nuit réparatrice approcher le plus naturellement du monde, elle fut cueillit par une vague bouillante qui s'empressa de revenir provoquer son appétit de peur qu'il se soit amoindri.
Sans un mot, l'Incube s'éloigna jusqu'à son comptoir derrière lequel il passa pour régler la luminosité de la pièce de sorte à ce qu'il fasse parfaitement clair. Il ne put alors que constater les quelques dégâts fait à son mobilier mais ne sembla guère en prendre ombrage. Il en haussa simplement les épaules avant de s'accouder au plan en bois juste devant lui histoire de souffler un peu. Il lança alors :
- Je ne vais normalement pas si loin dans mes aventures avec mes clientes. Tu es ma première fois, minauda-t-il. Quelle soirée, le temps à passé si vite... Je m'excuserais bien pour l'état dans lequel je nous ai mis, mais je ne me sens en rien désolé ! Un nouveau sourire, il pencha légèrement la tête en rabattant une mèches de cheveux noire. Son timbre se fit plus secret, comme s'il se livrait à une confidence. Je n'ai pas tes capacités de guérison... Aurais-tu de quoi panser nos plaies ? Si tu partages tes bandages, je partagerais mon bain et mes vêtements.
Et aussi entreprenant que puisse sembler un tel marché, d'autant plus qu'il était formulé par un Incube -rien que ça-, on pouvait se surprendre à sentir que Vaelh ne projetait rien de "particulier". Mais imaginatif et impulsif qu'il était, qui pouvait vraiment dire ce que risquait la Yogaï à accepter ?
- Mais d'abord, allons nous débarbouiller !
A peine eut-il prononcé ces mots qu'il gambadait tranquillement jusqu'à l'ouverture qu'on devinait derrière son comptoirs. Il fit signe à son amie de l'y suivre, les yeux pétillant de satisfaction quant à la danse passée. Après avoir descendu un escalier en spirale d’apparence très fragile, Cendre se retrouva guidée le long d'un petit couloir bizarrement haut de plafond pour sa largeur, aux murs percés de fentes géométriques qui s'élevaient aussi haut que possible. Il exsudait de ces orifices une lumière dorée agréablement intense, comme si le Démon était parvenu à capturer des soleil miniatures pour les y enfermer.
Le couple déboucha ensuite dans un grand hall ovale traversé de toutes parts par des séries de marches, de paliers, de balcon intérieur... Un véritable chaos paradoxalement ordonné de pierre et de bois noir, doré et pourpre. L'espace semblait étroit en même temps qu'il était immense. Saturé en même temps qu'il était spacieux. L'oeil s'y perdait, ne comprenait plus, et voyait parfois des volées de marches s'incliner sous le coup d'un effet d'optique pour aller glisser jusque sur les murs ou à l'envers.
C'était comme si l’architecte qui avait érigé tout ça s'était moqué des règles les plus élémentaires de la physique et qu'il était malgré tout parvenu à créer un vortex aussi merveilleux qu'abstrait dans lequel chaque ligne se superposait à une infinité d'autres. Même le feuillage des nombreuses plantes, qu'elles soient colorées de turquoise, rouge, mauve, émeraude ou translucide comme du verre, semblait ne pas savoir où laissait pendre leur frondaisons : les unes s'entortillaient vers le haut, les autres suivaient les marches avec l'impression d'y grimper plutôt que d'en tomber...
Et au milieu de tout ça, une oasis. Littéralement. Il avait un grand bassin d'eau turquoise à la surface calme, délimité par un cercle de sable blanc sur lequel poussaient un trio d'arbre aux troncs noirs et dont le feuillage semblable à un authentique nuage parfaitement blanc filtrait une lumière dorée qui se déversait d'un gigantesque soleil stylisé sculpté sur tout le plafond. Un ponton miniature donnant sur une confortable banquette face à l'eau complétait l'impression de petit paradis.
L'incube pris de l'avance sur Cendre et progressa jusqu'au bassin en s'imposant parfois de brefs écart qui semblaient ne pas être nécessaire. Il se retourna une fois arrivé vers l'eau, commençant à en prélever de petites quantités dans le creux de ses mains pour les passer sur ses bras et son visage.
- Eh bien ? Tu viens ?

Vaelh Sépor

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[Terminé] Créateur de Légendes Sand-g10Mar 9 Sep - 1:51
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La tempête grondante des sensations de Vaelh mettait l'esprit de Cendre a rude épreuve. Après ce combat, elle ne se sentait pas de taille à l'affronter et craignait de succomber, ce qui serait un affront à sa fierté. Céder, oui, mais seulement si l'Incube faisait en sorte de s'appliquer, pas parce qu'il avait négligemment oublié de retenir son aura bouillonnante. Pour mobiliser sa concentration sur la barrière mentale qui la protégeait encore, elle préféra rester immobile et silencieuse, respirant doucement par la bouche. La vision du corps meurtri du démon lui rappela qu'elle était dans la même situation et elle esquissa un sourire au moment où il se retourna.
Elle ne s'attendait pas à cette étreinte et traversa le plus fort de la tourmente avant d'en émerger presque brutalement au moment où son corps entra en contact avec celui de l'Incube. Un soupir d'apaisement détendit ses épaules et instinctivement elle s'accrocha du bout des doigts à sa taille, le front posé contre son épaule, comme s'il était le seul îlot tranquille dans la pièce. C'était étrange, il semblait...vibrer. Mais pas au sens physique, c'était une impression purement mentale. Comme si elle parvenait à sentir, avec un sens qui lui était inconnu, les ondes qui paraissaient traverser Vaelh de la tête aux pieds. C'était plutôt apaisant et la jeune femme ferma les yeux un court instant, bercée par cette sensation et le battement lointain du cœur de l'incube. Elle ne chercha pas à prolonger le moment et laissa le démon s'écarter en temps voulu, lui prendre le visage, la regarder. Ce qui lui permit de regarder plus en détail le propre visage de son hôte, son étonnante construction, la couleur de sa peau, l'angle de sa mâchoire, l'ourlet de ses lèvres ou bien l'or liquide dont semblait fait ses iris.
 La réflexion l'étonna. Elle n'était pas certaine de bien comprendre ce qu'il voulait dire, ce qu'il essayer de faire passer. Sa conception du "beau" était à des années lumière de la sienne, différente sous bien des aspects, inaccessible au moins en partie pour elle. Qu'est-ce que cette annonce impliquait ? Quels éléments de sa personne pouvaient briller au point qu'un incube en dise autant de bien ? Même Vaelh semblait insatisfait par ses propre mots. Alors tant pis, elle ne parviendrait pas à éclairer ce point, se contenterait d'admettre que le compliment était d'une envergure bien supérieure à ce qu'elle avait l'habitude d'entendre et garderait en mémoire cet instant pendant encore très longtemps. Ce démon savait comment marquer les esprits et faire revenir les femmes... Cendre failli lever les yeux au ciel en pensant qu'elle était en train de se faire avoir comme une gourde, mais à cet instant la tempête se déchaîna à nouveau autour d'elle, la prenant par surprise, lui coupant presque le souffle. Elle frémit et suivit l'Incube en essayant d'ignorer toutes les idées inavouables qu'il insérait dans son esprit.


 — Tu m'en vois flattée. Moi qui ai toujours voulu être "la première fois" de quelqu'un...voilà qui est chose faite. De quoi donner à tes autres clientes un peu de jalousie à faire mariner. N'oublis pas de soupirer avec un air extatique quand tu en parleras, plaisanta-t-elle en contournant le meuble pour aller récupérer ce qu'il restait de sa chemise. Et j'ai bien mieux que des bandages pour toi, si tu ajoute le toit pour la nuit. Cette "discussion" aura duré plus longtemps que prévu, je ne trouverai jamais d'auberge à un prix décent à cette heure-ci. En échange, je te promet une guérison rapide, indolore et sans aucune cicatrice de tes blessures.

Cendre ne faisait pas souvent profiter les gens de ses capacités, alors qu'elle préférait être celle qui soigne plutôt que celle qui tue. Une coupure de plus ou de moins, ça ne changeait pas grand chose pour elle. Ce qui ne laissait pas vraiment le choix à l'Incube pour ce qui était du gîte ! Une idée qu'elle soupçonnait venir des tréfonds de son esprit désormais délicieusement torturé. Quelle injustice de ne rien pouvoir faire pour se défendre ! Aux côtés du démon, elle se sentait réellement comme une proie, prête à offrir sa gorge à un prédateur ! Mais son prédateur allait déjà caracoler ailleurs, ce qui lui arracha un sourire amusé. Inutile de chercher à pénétrer les pensées de ce personnage, c'était peine perdue. Mieux valait se laisser porter par le courant et apprécier les surprises qu'il réservait, quand elles étaient bonnes.
 La yogaï suivi son compagnon dans le dédale de son antre. Elle avait du mal à avancer au même rythme tant elle était émerveillée par ce qu'elle voyait. Les couleurs, les formes, les sons, l'atmosphère elle-même...Tout semblait sortir d'un rêve étrange et fascinant où l’œil était sans cesse surprit par quelque chose. Cendre en vint même à suivre l'Incube en tenant un pan encore intact de sa tenue, pour pouvoir avancer en même temps qu'elle regardait. Pas question de se priver de choses aussi...atypiques. Le tissu dût lui échapper des mains sans qu'elle s'en aperçoive car ce fut la voix chantante de son hôte qui la tira de sa contemplation.


 — Eh bien ? Tu viens ?
 — Oui...Excuse moi, j'étais absorbée par...

Elle fit un geste vague pour désigner tout ce qui les entourait. D'un pas tranquille, elle rejoignit le démon près de l'eau et s'agenouilla pour pouvoir en prendre dans ses mains et nettoyer le sang de ses blessures.

 — Cet endroit te ressemble beaucoup, c'est assez déroutant. Il donne envie de s'y perdre. Ou c'est peut-être moi qui ai de drôles d'idées.

Cendre grimaça quand l'eau passa sur la coupure de son ventre. Celle là lui faisait plutôt mal finalement, même si elle se refermait déjà aux extrémités.

 — Tu ne m'as pas manqué...Un centimètre de plus et j'aurais repeint en bleu ton entrée. Ta technique est vraiment bonne, si un jour il te vient l'envie de m'apprendre deux ou trois passes, fais moi signe. J'éprouve rarement autant de plaisir à me faire massacrer.

La jeune femme serra à nouveau les dents alors que l'eau charriait les sangs séché autour des plaies. Ah oui, elle devait encore soigner Vaelh. Il lui restait un petit couteau accroché à la ceinture pour ça. Sans hésiter, elle le sorti et demanda à l'Incube de retirer le haut de son vêtement. Son sourcil blanc se arqua avec élégance quand elle découvrit le nombre de coupure dont elle avait couvert son adversaire. Les reflets de la tenue avaient bien masqué les dégâts. D'un œil expert elle tourna autour du démon pour vérifier que rien n'était trop important, puis s'entailla le pouce. Le sang se mit à perler, d'un beau bleu sombre, brillant. La yogaï entreprit alors de passer son doigt sur chaque plaie, en douceur, couvrait le rouge par du bleu, imaginant à chaque fois la sensation de chaleur que son sang dispensait agréablement dans le corps de son hôte. Et oui, se faire soigner par un yogaï est non seulement pratique, mais aussi agréable ! Chaque caresse, accompagnée par le souffle tiède de la jeune femme qui se penchait avec attention sur son oeuvre, était emprunte d'une sensualité qu'elle ne parvenait pas à refréner. Maudite aura... C'était presque humiliant de se conduire de la sorte sans rien pouvoir faire pour se contrôler. Une fois son travail terminé, Cendre recula d'un pas avec un sourire satisfait : c'était bien fait et elle n'avait pas cédé à la tentation que lui imposait Vaelh.

 — Dans quelques minutes tout aura disparu. Je m'occuperai des jambes après le bain. Et toi, tu ne fais aucun effort pour m'épargner ta brûlante aura, n'est-ce pas ? Tu devrais applaudir ma ténacité, avec toutes les visions que tu insères dans ma tête, c'est un exploit que je ne sois pas déjà pendue à ton cou.

La jeune femme parlait sur un ton badin, mais son corps émettait tellement de chaleur qu'on ne pouvait pas passer à côté, ni même ne pas noter l'élargissement de ses pupilles ou les battements affolés de son cœur.

 — Alors avant de me montrer mon bain, ça serait vraiment gentil de ta part de laisser mon pauvre coeur reprendre un peu son souffle. A moins que, sans m'en parler, tu n'ai décidé de faire de moi ton dîner.

Elle croisa les bras avec un demi sourire dans une attitude gentiment moralisatrice, comme si cette éventualité était impossible. C'était trop facile d'oublier la nature de celui qui se tenait face à elle, elle avait tellement l'habitude des façons "courantes" de se nourrir. Alors parler de ça comme s'il s'agissait d'une blague était un peu inconscient de sa part. Ce fichu trait de caractère qui lui collait à la peau ne pouvait qu'être renforcé par son esprit fatigué de lutter.

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[Terminé] Créateur de Légendes Sand-g10Ven 12 Sep - 15:57
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L'incubes sourit. Sans lever les yeux de la surface de l'eau, il se mordilla la lèvre d'un air conspirateur. Si Cendre assimilait cet endroit à Vaelh et qu'elle avait l'envie de s'y perdre, cela sous-entendait largement qu'elle se serait volontiers perdue dans les bras du Démon. Exposer une telle réflexion aurait eu quelque chose d'amusant... Mais n'était-il pas plus délicieux de garder le silence pour que les mots de la jeune femme s'appesantissent d'eux même sous la lourdeur de leur sens ? N'était-ce pas plus distrayant de se poser la question sans y trouver de réponse concrète, rien que pour le plaisir d'y penser encore et encore ?
Ainsi, l'Incube laissa un lourd silence s'installer, pas désagréable sans pour autant être paisible puisque les échos du désir de Cendre y rebondissaient avec ostentation. Hôte / Tourmenteur de marque, il ne reprit la parole que lorsque le silence menaça de devenir inconfortable :
- Ta proposition me plaît. Tu pourras passer la nuit ici. Habituellement personne ne va vraiment plus loin que ce hall, mais puisque nous avons sué et saigné ensemble... Fit-il dans un haussement d'épaule pour feindre l'indifférence, juste un petit instant avant de sourire d'un air provocateur. Il me tarde de voir ta magie qui soigne sans laisser de marque. Les miens emploient aussi de telles arcanes, mais pour ma part je ne sais qu'effacer les marques, pas faire se refermer les plaies plus vite.
Lorsqu'il fut question de profiter desdits soins, l'Incube ne se fit pas prier. Il retira son haut avec précaution, tâchant de s'épargner l’inconfort du sang séché qui tirait sur sa peau là où il adhérait aussi à son vêtement. Sur sa peau si immaculée qu'elle semblait lumineuse, les plaies que lui avait infligé Cendre juraient affreusement. Elles n'étaient pas dégoûtantes, repoussantes, mais ne semblaient... Pas à leur place. C'était comme si un tel derme, si beau et délicat qu'il fut, ne méritait absolument pas d'être abîmé. Sauf que dans le cas présent, il fallait bien l'admettre, Cendre semblait avoir mis beaucoup de coups au but !
- Eh bien... Quel mal m'as-tu fais ! Souffla-t-il sans l'ombre d'un reproche. C'est très bien, et je ne vois guère ce que je pourrais t'apprendre de plus. Tu as ton style, ta propre école de combat. La mienne est très différente et peut être qu'elle ne te plaira pas tant que ça. Je suis même sûr qu'au fond de nous, nous n'avons pas vécu ce combat de la même manière.
Vaelh fronça. Par "Nous", il faisait référence à la facette guerrière de chacun, au masque de guerre, et de la manière dont il filtrait les signaux des sens. C'était quelque chose qui ne s'expliquait pas mais qui se "vivait" en dansant avec la mort.
- Mais je pourrais toujours essayer de te faire appréhender ma manière de voir la danse des lames, et peut être me comprendras-tu mieux. Tu te rends compte ? Nous en deviendrions plus intime.
Monstre. Il avait laisser le dernier mot s'échapper dans un ronronnement chargé d'une luxure si soudaine qu'elle apportait un contraste intéressant à toute sa tirade. Et Cendre put se rende compte en l'étudiant bien, en notant sa posture et ses intonations, qu'elle pouvait attribuer une double, triple sens à nombre de ses mots. Il ne faisait rien, et pourtant il parvenait à se montrer toujours plus provoquant, toujours plus lascif qu'à la seconde passée.
Satisfait de son petit effet, l'Incube se laissa ausculter. Tandis qu'elle gravitait autour de lui, Cendre ne put que constater à quel point le Démon se tenait loin de cette stature de guerrier tout en muscles hypertrophiés. Sa silhouette était fine, élégante. Elle évoquait celle d'un danseur. Sa peau clair était tendue sur sa chair pour qu'on y devine le contour discret d'un réseau de fibres musculaires tant cultivé pour donner la mort avec autant de perfidie qu'un serpent que pour faire tourner des têtes.
Et, oui, il était très clairement au courant que celle de Cendre devait lui tourner beaucoup.
Mais le demi sourire qu'il arborait s'effaça rapidement lorsque le pouce de la jeune femme vint glisser sur la première plaie. La douleur brûla d'abord lorsque ses nerfs protestèrent contre un tel contacte, puis vint un feu à la fois bien plus délicat et vorace : celui de la sensualité, celui d'un plaisir concret.
L'Incube était un immense concentré de sensibilité physique et émotionnel. Comme ceux de sa race, le moindre petit changement, la moindre petite pression lui apparaissait comme quelque chose d'évident et d'absolu. Et hédoniste qu'il était, il n'allait jamais contre ce qu'il ressentait, si bien que la médecine de son amie ne tarda pas à l'abrutir, à l'enivrer. Ses paupières étaient à un cheveux de se clore. Sa bouche entre-ouverte laissait échapper un souffle dont le rythme était un écho à celui de la Yogaï. Il aurait suffit de se cacher les yeux et de son concentrer sur leur respiration pour se demander si le Démon et la jeune femme ne se livrait pas là à quelque jeu d'amants.
Il ressentait tout. Avec une précision terrifiante. Il percevait le sang bleu de la Yogaï agiter sa chair ouverte comme s'il elle avait été une masse inextricable de fils que l'on guidait les uns aux autres pour qu'il se recousent d'eux même. Il s'extasiait des chatouilles que provoquaient les passages de ce pouce contre sa peau.
Ses sens s'ouvraient un peu plus à chaque seconde tandis que sa nature démoniaque lui imposait un appétit grandissant. Son aura fit écho à un tel ressenti. Elle palpitait intimement, embaumant l'air du parfum capiteux de la plus totale des perditions, avant de sa rafraîchir pour devenir une longue brise de désirs secrets, juste pour mieux s'enflammer de nouveau la seconde d'après. Ce nuage invisible était comme un animal sauvage qui, même s'il se montrait indomptable, raffolait des caresses dont son hôte de chair profitait. Chaque nouveau contacte laissait le spectre frémissant, et son extase était telle qu'il rendit à Cendre chaque contacte autant qu'il le put en s'insinuant sensuellement jusqu'au creux de son être pour se lover contre ses fantasmes, pour les étreindre, pour les magnifier.
Au coeur de tout ce délicieux manège, c'est le souffle de la Yogaï que Vaelh préférait. Pas uniquement pour son contacte éthéré, pas juste pour le chaud désir qu'il véhiculait, mais pour le sens qu'il donnait à la scène. Cendre passait les lèvres de la petite plaie sur son pouce sur celles contre la peau du Démon. Un tel contacte était comme un sorte de baiser sanglant auquel s'ajoutait le réalisme d'un souffle chaud. Était-ce volontaire ? Était-ce fortuit ? Quelle que soit la réponse, Vaelh adorait et ne le cachait pas. Il se laissait "embrasser" autant que possible, se gavant de cette intimité sous-entendue dans la fournaise de l'air.

Doucement, tout cessa. Vaelh revint à lui comme s'il sortait d'un long rêve, s'étirant gracieusement avant d'inspecter le haut de son corps. Là où la jeune femme avait mêlé son sang au sien s'étalaient des lignes pourpres qui n'étaient pas sans rappeler d'élégantes et instinctives peintures de guerre. Une expression de franche satisfaction s'afficha sur le visage engourdit de l'Incube, et il fixa son interlocutrice un long moment avant de lui répondre.
- Hmrr... Il passa discrètement sa langue sur ses lèvres, savourant la chaleur étouffante qui irradiait de la peau de son amie. Tu parles de mon "Aura" comme si c'était une partie de moi, comme un membre ou un organe. C'est le cas sans l'être. C'est aussi une conscience, ma conscience et une autre mêlée. Elle est moi, je suis elle et nous sommes Nous. Mais au même titre que tu ne peux pas arrêter de respirer trop longtemps, que tu ne peux pas demander à ton coeur d'arrêter de battre, je ne peux pas lui demander d'arrêter de te caresser. Pourquoi le ferais-je d'ailleurs ? J'aime cette transe dans laquelle tu t'enfonces plus à chaque instant ; c'est très agréable.
Il marqua une brève pause, jouant avec l'une de ses mèches avant d'arborer un air pensif
- J'ai du mal à saisir quelque chose, cependant. Pourquoi luttes-tu ? Tu envisages de partager l'intimité d'un mâle comme quelque chose de dégradant, de vilain ou quelque chose dans ces eaux là ? Où bien... Peut être es-tu comme moi. Tu laisses tes envies en bouteilles jusqu'à ce que vienne l'âge de les déguster, au moment où leurs arômes seront les plus intenses ?
Il la fixait avec une terrible intensité, comme s'il cherchait à lire la réponse dans ses yeux avant qu'elle ne la prononce. Mais il finit par afficher une mine tout à fait innocente, déroutante dans un telle contexte. Sans doute préparait-il un nouveau coup bas qui mettrait la Yogaï à rude épreuve...
- Mais peut être pourrais-tu plutôt me conter toutes ces choses qui dansent derrière tes yeux ? Il se pencha légèrement vers elle. Je suis sûr que ce sont de belles visions ! Sont-ce des rêves que tu voudrais... Exaucer ?
Le fourbe avait encore une fois laisser glisser la fin de sa réplique dans un soupir enfiévré. Il ne laissa pas le temps à Cendre de répondre à cette ultime question puisque avoir une réponse concrète aurait gâché toute cette tension dans l'air.
Et pour imposer le silence, quoi de mieux qu'un tout petit baiser, aussi bref qu'intense ? Le contacte fut presque éthéré, mais explosif.
- Peut être vais-je te manger. Peut être pas, fit-il en passant ses mains derrière la nuque de la jeune femme, approchant à nouveau ses lèvres des siennes. Tu n'en sauras rien jusqu'au dernier moment. Je n'en suis pas sûr moi même, si bien que quoi qu'il se passe, cela me surprendra. Et cela sera bel et bon.
Le parfum du Démon, à cette distance, était plus entêtant que jamais. Il enroula d'avantage ses bras autour de Cendre comme pour prendre de nouveau possession de ses lèvres mais, au moment où le baiser aurait dû arriver, Vaelh était debout.
- Je vais te préparer ce bain. Une pause, il pencha la tête sur le côté, une terrible lueur dans les yeux. Non. Je vais Nous préparer ce bain.
Il se tourna lentement et s'éloigna, la lumière dorée du plafond colorant tout son être. Il n'avait pas dit à la jeune femme si elle devait le suivre ou non et, visiblement, il ne comptait rien préciser du tout. Il s'éloignait toujours plus, de volées de marches en volées de marche. Il disparaissait aussi inexorablement qu'un souvenir. Il devenait poussière, glissait entre les doigts de la jeune femme. Il la privait de lui, aussi simplement que ça.
Mais elle n'avait qu'à le suivre pour ne plus en souffrir.
En avançant, il laissa glisser ses paumes sur les rambardes qu'il longeait. Sa poigne avait quelque chose de délicat et de ferme à égal mesure, si bien qu'il aurait été bien facile pour lui de tenir les poignets de Cendre au dessus de sa tête pendant qu'il la tourmentait de sa main libre.
Mais une telle pensée, si soudaine, n'était-elle pas délicieusement trop précise ? Elle avait la même saveur que l'aura du mâle. Se pouvait-il que le Démon puisse soulever de telles interrogations dans l'esprit de ses victimes ? Son sourire semblait crier oui.
- Je peux tant plus....
Il finit par s’engouffrer dans l'une des ouverture faite dans le mur, débouchant sur une pièce qui, malgré ses vastes dimensions, évoquait une intime promiscuité. Les murs étaient noirs gravés de pourpres, le haut plafond soutenu par des piliers qui évoquaient d'avantage de cruels épieux de chrome, et au centre, un grand bassin au pourtour doré. Vaelh s'avança dans la pièce seulement éclairée grâce à la lumière du hall, se dirigeant jusqu'à un amas de rocher à l'extrémité du bassin. Les pierres blanches érodées étaient si massives et nombreuses qu'elles allaient se connecter jusqu'au mur le plus proche. Après un bref instant, Vaelh approcha de amoncellement minéral, jusqu'à la seule pierre noire du lot. Elle avait la taille d'un melon et était couverte de petites runes. Il y fit jouer ses doigts pendant un instant, et aussi naturellement que ça, l'eau se mis à couler d'entre les rocher comme une petit source, pour aller remplir le bassin.
A présent que l'air se chargeait de la vapeur d'une eau chaude, le Démon ne quittait plus cendre des yeux. Son regard s'était chargé d'une lueur à la fois prédatrice et joueuse, et toute cette vapeur lui donnait des allures de spectre. Sa silhouette semblait sortie de l'imaginaire embrumé d'une amante épuisée ; ses pas ne résonnait pas sur le sol, il semblait flotter.
Aussi éthéré qu'un fantasme, aussi concret qu'un amant de chair et de sang qui s’évertuait à rester hors de portée.
Il se plaça en silence d'un côté du bassin, face à Cendre que l'eau et la vapeur tenait loin de lui. Et sans plus un mot, il entreprit de se débarrasser du peu de vêtement qu'il lui restait.
Comment ? Cendre avait évoqué une pause pour son coeur ?
Quel dommage. Vraiment.

Vaelh Sépor

Vaelh Sépor


Incube

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[Terminé] Créateur de Légendes Sand-g10Sam 20 Sep - 17:06
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Cet étrange balancement de leur situation, cette oscillation permanente entre eux qui les plaçait tantôt en position de force, tantôt en position de faiblesse, Cendre essayait d'en saisir le mouvement en vain. Un instant avant, c'était elle qui tournait autour du corps de l'Incube, et voilà qu'à la seconde où elle s'en éloignait, c'était lui qui avançait dans sa direction. Leur danse n'avait, finalement, pas réellement prit fin. La chaleur de sa présence devint à nouveau presque insupportable, enveloppant la jeune femme sans épargner la moindre parcelle de son corps, traversant sa peau claire et ses muscles pour venir contaminer son sang, son cœur et ses poumons, n'en finissant jamais de l'asservir au démon.

J'ai du mal à saisir quelque chose, cependant. Pourquoi luttes-tu ? Tu envisages de partager l'intimité d'un mâle comme quelque chose de dégradant, de vilain ou quelque chose dans ces eaux là ? Où bien... Peut être es-tu comme moi.

La réponse était toute autre, plus simple et plus ridicule : par fierté. Même si elle se savait perdue d'avance, elle ne voulait pas renoncer d'entrée de jeu et donnerait du fil à retordre à Vaelh jusqu'au bout, jusqu'à ce que son corps et son esprit cèdent sous la pression. Elle aurait aimé lui répondre, sur un ton bravache et le sourire aux lèvres, mais se retrouvait une nouvelle fois prise dans l'étau invisible du regard du démon. Sa voix mourut dans sa gorge et elle ne put qu'entre-ouvrir les lèvres dans un semblant de tentative pour parler. Qu'est-ce qu'il préparait ? Les changements brusques d'expression n'auguraient jamais rien de tranquille. D'ailleurs, le sens même du mot "tranquille" semblait se dissoudre dans l'esprit de quiconque se trouvait en compagnie de l'Incube. Se méfier ne changeait pourtant rien au fait qu'elle était vulnérable. Il en fit la démonstration une fois de plus, la caressant du bout de ses mots, laissant flotter autour d'eux de propositions à moitié formulées.
L'idée, tout juste suggérée, coupa le souffle à la jeune femme qui se voyait assaillie de plus belle par une myriade de visions toutes plus torrides les unes que les autres. Était-il sérieux ? Qu'est-ce qui pouvait se tramer dans sa tête, à cet instant ? Et elle, l'envisageait-elle ne serait-ce qu'une seconde comme étant une possibilité ?

Son cerveau court-circuita toute pensée et toute ébauche de réponse balbutiante quand les lèvres de Vaelh se posèrent sur les siennes, joueuses, aussitôt venue aussitôt reparties, mais laissant une sensation indélébile. Cendre eut l'impression d'être frappée par la foudre, incapable de bouger ou de réfléchir, assistant à la scène en spectatrice muette et docile. Ses grands yeux détaillèrent un bref instant le visage du démon, penché sur elle, retracèrent le contour de ses lèvres qu'elle venait très furtivement de goûter. Ou plutôt, qui était venu la goûter elle.
A peine réticente, elle sentit dans un frisson les mains de son hôte se glisser de part et d'autre de son visage, effleurer la peau fine de son cou, de sa nuque, s'approchant à nouveau d'elle. Au fond de son esprit, une petite voix se révoltait contre cette intrusion qu'elle n'avait pas autorisé tandis qu'une autre lui rappelait qu'elle mourrait de toute façon d'envie de recommencer et que si c'était lui qui venait à elle, il n'y avait pas motif à se plaindre. Hésitant encore entre l'envie de le gifler et celle de le saisir pour dérober ce qu'elle convoitait (convoitise dont il était le seul responsable puisqu'il la tourmentait sans relâche !), elle posa par réflexe ses mains contre le torse de l'Incube, ignorant le fait qu'il ne porte plus rien et qu'elle soit en train de se brûler un peu plus les ailes au contact de sa peau. Le geste était naturel, irréfléchi, tant pour le repousser que pour le retenir.


Peut être vais-je te manger. Peut être pas. Tu n'en sauras rien jusqu'au dernier moment. Je n'en suis pas sûr moi même, si bien que quoi qu'il se passe, cela me surprendra. Et cela sera bel et bon.

Cette incertitude était aussi frustrante que rassurante, un mélange atypique de sensation. Quelle sensation cela pouvait-il procurer de se laisser aller contre ce corps, de s'abandonner à ces mains si légères et de se laisser consumer ? La curiosité naturelle de Cendre était fortement encouragée par la tempête de feu qui était née au creux de son ventre. Elle le laissa approcher encore une fois, espérant et redoutant tout à la fois un autre baiser. De son côté, elle ne fit rien pour aller au devant de ce contact, ce qui lui évita la déception d'une dérobade, puisque Vaelh s'écartait d'elle.
Ouf ! Terminé ? Elle avait passé le cap ? Bon, avec quelques ratés, mais elle se sentait plutôt victorieuse dans cette bataille, non ? Un bon bain lui permettrait de retrouver une certaine sérénité, il le fallait. Mais le cruel ne daigna pas lui accorder cette pause bien méritée et la laissa là, frémissante de tout son être, avec l'annonce d'une proximité plus grande encore.

Le voilà qui s'enfuyait vers d'autres horizons, d'un pas presque dansant. Au moins, Cendre ne se trouvait plus aussi proche du foyer de ses phantasmes et elle senti l'air entrer à nouveau dans ses poumons. A pas lent, elle suivit l'Incube, restant à une distance "de sécurité", mais incapable de se détacher totalement sa présence. Il était comme une drogue, la tuant à petit feu mais exerçant une dépendance incontrôlable et un plaisir unique. La yogaï tenta tout de même une dernière manœuvre pour repousser encore l'instant où elle risquait de céder et de perdre toute dignité. Un exercice très simple que tous les enfants d'un clan devaient apprendre au commencement de leurs leçons d'hypnose. Il n'était pas rare qu'un esprit jeune reste plus ou moins ancré dans celui de sa victime et cela pouvait avoir des conséquences néfastes. Il convenait donc d'apprendre à réintégrer correctement son corps en se coupant momentanément du monde. Une sorte de repli stratégique, de courte durée, dans son propre esprit. Cendre se livra à l'exercice facilement et retrouva un peu de calme, apaisant son esprit et son corps comme le ferait une bonne douche froide. Elle retrouva un peu de lucidité, de quoi supporter les battements affolés de son cœurs.
A ce moment là, une vision incroyablement précise, aussi rapide qu'un flash, s'imposa à elle. Pourtant, il ne venait pas d'elle, il avait les accents de l'aura du démon. Un véritable maître de la torture ! La demoiselle inspira calmement pour mettre la vision de côté, mais elle n'arrivait pas à se sortir de la tête que pendant une faction de seconde, Vaelh avait eut cette idée et qu'il la lui avait transmise avec force, peut-être même par inadvertance. Quelle était la suite de ce flash ? Tout en sachant que c'était mal de vouloir le savoir, Cendre désirait ardemment en faire l'expérience. Mais par Yehadiel, pourquoi lui imposait-il un dilemme moral de cette envergure ?


Je peux tant plus...

Espèce de monstre ! Il savait pertinemment qu'elle était torturée, tiraillée entre le délice de cette frustration et sa conscience. La salle d'eau où il l'emmena était aussi belle qu'étrange, la jeune femme perdit encore un moment à la contempler du sol au plafond, s'avançant jusqu'à une colonne qu'elle caressa du bout des doigts. Le bruit de l'eau la fit revenir à la réalité et elle fut surprise par l'ingéniosité du système. Était-ce de la magie ? Ou simplement la grande dextérité de quelques ingénieurs, responsables de la construction du bâtiment tout entier ? La cuve se remplissait rapidement alors qu'un épais nuage de vapeur envahissait la pièce, parfaite représentation de ce que pouvait être l'aura d'un incube en pleine action. Depuis sa rive, la jeune yogaï pouvait voir les contours de Vaehl s'estomper les couleurs disparaitre pour se fondre dans la pénombre et la blancheur de la vapeur d'eau. Il pouvait disparaitre d'un instant à l'autre, s'éclipser comme s'il n'était qu'un songe, mais il restait là, la fixant avec une intensité qu'elle s'était mise à lui rendre. Qu'allait-il donc se passer à présent ? La main était encore à son...adversaire. Il lui restait un coup à jouer avant qu'elle ne puisse bouger. Et quel coup ! Avec un naturel déconcertant, presque sans y prêter attention, il retira ce qu'il restait de sa resplendissante tenue. La brume chaude sembla se faire un plaisir de cacher et découvrir ce qu'il fallait, attisant les flammes déjà vivaces du désir chez la jeune femme.

Une idée pointa alors le bout de son nez. Ou plutôt, un souvenir : celui de leur première rencontre. Souvenir plutôt étrange, mais qui restait très net malgré tout. C'était à cette occasion qu'elle avait apprit qu'elle était Harmonieuse, un concept qu'elle ne pouvait appréhender entièrement, mais dont elle saisissait les grandes lignes. A ce moment, l'Incube avait l'air aussi torturé qu'elle l'était à présent et cette idée la fit sourire.
Récapitulons : elle ne pouvait rien faire, concrètement, contre le pouvoir de l'Incube. Une part d'elle-même était d'ailleurs plutôt contente de pouvoir se dédouaner de toute responsabilité, tandis qu'une autre lui rappelait qu'elle avait quelque part en mer un homme qui l'aimait réellement, corps et âme. Vaelh la fascinait littéralement, mais elle aussi avait un petit quelque chose de spécial qu'elle pouvait essayer de mettre à profit pour le déstabiliser. Cela n'inverserait pas le rapport de force, mais il pouvait rendre les choses plus épicées pour les deux parties. Sa fierté lui dictait de ne pas tomber dans les bras d'un homme sans lutter, mais sa raison savait qu'elle n'était pas tout à fait maîtresse d'elle-même. Donc que lui restait-il comme option ? La plus satisfaisante était la suivante : elle allait s'accommoder de ce désir insurmontable et l'utiliser pour déployer toute la sensualité et la grâce qu'elle avait. Que cela aboutisse ou non, elle aurait au moins joué le jeu, apprécié l'échange de bons procédés et n'aurait pas eut l'impression de se laisser manipuler d'un bout à l'autre. De puis peut-être que cette fameuse harmonie pourrait faire perdre un peu pied à Vaelh ? Histoire de marquer quand même quelques points. Le jeu en valait la chandelle.

L'eau engloutit presque sans bruit le corps de l'Incube tandis que Cendre restait immobile de son côté du bain. Son expression était doucement passée de l'admiration presque effrayée à un sourire joueur, entrant peu à peu dans le rôle dont la séduction la parait. Ce paysage de vapeur la mettait elle aussi à son avantage après tout.
Avec des gestes mesurés, mais naturels, elle détacha ses cheveux, laissant cette matière blanche et soyeuse onduler sur ses épaules et dans son dos jusque dans le creux de ses reins. D'une main habille elle détacha l'agrafe qui retenait le bandeau de tissu autour de sa poitrine, lequel s'échoua au sol sans bruit. Les deux ceintures entrecroisées autour de ses hanches cliquetèrent un bref instant et dans un mouvement gracieux, elle accompagna la chute de son pantalon, lequel était en très piteux état depuis le combat. Sa peau veloutée s'harmonisait à la perfection avec la blancheur de ses cheveux, la vapeur semblait la caresser doucement avec tendresse, s'ingéniant, pour elle aussi, à dissimuler tout en laissant deviner chaque courbe de son corps. Cendre était à son tour une illusion, un être à peine réel qui semblait sortir des brumes du temps, un esprit insaisissable et attirant. Seuls se détachaient ses prunelles pers, l'une bleue, l'autre verte, et ce sourire mutin qui éclairait son visage. La pudeur n'avait jamais fait partie de son éducation au point d'être un tabou, mais elle aimait garder le contrôle sur qui pouvait la voir et qui ne le pouvait pas. Ce qu'elle avait déjà expliqué à Vaelh, lors de cette fameuse rencontre. Elle continuait d'observer l'Incube sans honte, acceptant qu'en retour il la gratifie d'un regard de prédateur en chasse. Lui qui voulait savoir qui elle était, voilà qu'il ne lui restait plus aucun artifice pour brouiller son image physique.

En deux pas légers, elle approcha du bord et se glissa à son tour dans l'onde délicieusement chaude. Plus la peine de cacher ce désir électrique dont elle saturait l'air autour d'elle, elle était même curieuse de savoir si le démon pouvait le ressentir pleinement. Pouvait-elle aussi lancer des bribes de visions à son attention ? Le plus naturellement du monde, son esprit reprit à son compte l'image qui s'était précédemment imposé à lui pour y ajouter une bande son, étouffée, mais bien plus envoutante ainsi. Ainsi le flash s'accompagna-t-il d'un soupir trahissant un profond plaisir.
Celui que la jeune femme laissa échapper dans la réalité était presque aussi évocateur, mais ne concernait que le bien-être de sentir ses muscles se délier. Les blessures étaient presque toutes refermées et il ne restait que l'impression de saleté dont elle voulait se débarrasser. Par habitude, elle plongea brièvement la tête sous l'eau pour se mouiller complètement les cheveux avant de s'adosser au bord.


Ta résidence est décidément pleine de surprises. Véritablement aussi imprévisible que toi. Le fait de la suspendre à Ciel n'est pas anodin non plus.

La demoiselle s'étira avec bonheur, ne prêtant pas attention à ce qu'elle dévoilait ou non. Bien sûr, elle aimait savoir qu'elle plaisait, comme tout le monde, mais la notion de "plaire" était très différente quand il s'agissait de Vaelh. Pouvait-il seulement éprouver, comme la plupart des autres mâles, une attirance physique qui ne découle pas d'un besoin de se nourrir ? Ou d'une curiosité simplement esthétique ? La question méritait d'être soulevée.

Je suis assez étonnée de n'avoir jamais rencontré aucun autre Incube de ton genre. Tu restes, toi et les tiens, hors de ma portée de façon inexplicable et c'est tout à fait frustrant.

Elle se redressa et fit quelques pas de long en large dans la grande cuve dorée avant de rejoindre son hôte, réduisant la distance entre eux comme peau de chagrin, mais sans le toucher. La curiosité était un bon moyen de ne pas se laisser noyer par ses pulsions.

Puisque tu me pousse dans mes derniers retranchements, que tu te plait à créer et attiser une faim que tu vas peut-être laisser totalement...insatisfaite...il serait de bon ton de rassasier au moins ma curiosité, mon ami. Et je suis curieuse de beaucoup de choses ! Comme par exemple : combien d'habitantes de Sylfiria as-tu déjà attiré dans tes rets ? Un mari jaloux aurait-vite fait de venir demander des comptes, non ?

Pas la plus petite pointe de jalousie dans tout le bouillonnement émotionnel de la jeune femme. Elle n'était pas à lui, il n'était pas à elle, aussi déplacer que cela puisse paraitre, elle considérait tout ce petit jeu d'une façon très amicale. Un jeu étrange, certes, mais amical. Il n'y avait pas de promesses et pas d'engagement à la clé, peut-être était-ce la source de son détachement ? En revanche, elle pensait à toutes celles qui devaient se pâmer devant le bel Incube en espérant l'avoir pour elle seule...c'était un peu cruel pour elles. La jeune femme s'assit juste à côté de son interlocuteur et entreprit nonchalamment de se laver avec la même application qu'un chat.

Et dans cette veine, une autre grande question se pose : es-tu capable de tomber amoureux ? Tu as une façon très à toi de concevoir les choses, en particulier les relations entre êtres pensants. De ce fait, je ne sais pas si tu partages le sens commun de ce qu'on appelle l'amour, ou si tu en as un bien à toi.

Une société entière de créature aux émotions extrêmes et incapable d'aimer de façon unique et profonde une seule personne en particulier... Cela laissait perplexe. Il y avait beaucoup d'étrangetés sur Terra, mais la plupart des créatures partageaient quelques valeurs ou sentiments. Se pourrait-il qu'elle soit en présence d'un rare représentant d'une race radicalement différentes en tout point à la sienne ? Son cœur battait à nouveau plus vite maintenant qu'elle était si proche du démon et elle ne chercha pas à retenir la flopée d'idées parfaitement indécentes qui lui traversait l'esprit.

C'était amusant de constater que quand elle ne luttait pas, elle parvenait à libérer beaucoup de place dans son esprit pour réfléchir parallèlement à d'autres choses. Elle ne céda pourtant pas à l'envie dévorante de reprendre ce qu'il lui avait furtivement volé un peu plus tôt. Couper la conversation de cette façon aurait été bien dommage, elle aimait cette atmosphère feutré dans laquelle sa voix était presque un murmure plein de candeur, en total opposition avec le regard brûlant qu'elle posait sur Vaelh. Bien innocemment (du moins en apparence), sa main frôla le flanc de son hôte alors qu'elle cherchait à passer les doigts dans sa chevelure pour la démêler. Un contact fugace, mais lourd de sens tout de même. Le contrôle, elle l'avait, mais pas totalement. Tant pis pour lui, il l'avait chercher après tout ! Enfin...il ne devait pas voir les choses sous un si mauvais angle après tout.


[PS : je crois que de grosses fautes ont pu m'échapper...désolé ;w; je poste et je relis]

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[Terminé] Créateur de Légendes Sand-g10Dim 21 Sep - 3:37
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[Hoyo ; En te lisant, il ne m'a pas semblé repérer grand chose. pas d’inquiétude]



Il n'était pas nu, ou du moins il parvenait à ne pas en donner l'impression.
Sans qu'on sache tout à fait par quel nouveau prodige cela était possible, l'Incube avait su garder une "contenance", une présence rayonnante quand bien même ce qu'il restait de ses atours avait laissé derrière lui et purement oublié. Il ne portait plus rien, mais parvenait pourtant à se vêtir de sa nudité plutôt que d'en faire une fatalité. Ainsi, princier, il avait avancé jusqu'à s'immerger.
Dès lors qu'il était entré dans le bain, L'incube avait changé. L'eau chaude avait englouti son corps à mesure qu'il se présentait avec une voracité toute aquatique, jusqu'à ce que le Démon se retrouve immergé jusqu'au bas de la poitrine. Il se tenait droit, presque crispé, laissant ses paumes flirter avec la surface de l'eau comme s'il avait s'agit d'un derme qu'il tourmentait, puis il s'était relâché en s'installant plus confortablement de sorte à ce que le niveau lui arrive au cou. Là, il laissa dévier ses iris sur les ondes qui se propageaient sur toute la surface.
A n'en pas douter, quand bien même la vapeur chargée d'émois se faisait épaisse dans la pièce, un intérêt badin luisait tendrement dans les yeux de Vaelh. Ce qu'il fixait n'était certes que eau agréablement chaude, mais elle parvenait à capter toute son attention. La raison en était toute simple : il venait de feu, et là bas l'eau était un luxe tel qu'en remplir un si grand bassin pour seules deux personnes était pure folie.
Et enfin, Cendre se décida à jouer le jeu.
Son effeuillage eut quelque chose de touchant. Parce qu'il fut un long rideau de platine qui préluda la blancheur d'un derme impatient. Parce qu'il fut l'habile concession d'une grâce à présent plus intime que martiale. Parce qu'il fut une ode discrète faite du frottement du tissu contre une peau fiévreuse, ponctué de l'impacte presque impérieux et décisif des ceintures jumelles de la Yogaï contre le sol frais.
Mais surtout parce qu'il fut l'aveux d'une nudité assumée et superbement suggérée.
Cendre n'avait pas fait que susciter l'attention du mâle en laissant le soin à la seule brume de la couvrir ; elle était aussi parvenue, sans même le vouloir, à rappeler à Vaelh ses belles et tendres années dans son chez lui, là où "Pudeur" est un terme si dénué de sens qu'on porte son habit d'Adam ou d'Eve avec une décontraction absolue. Elle avait certes déjà évoqué sa vision des choses quant à la question lors de leur première rencontre, mais s'en voir donner la démonstration avait ému le Démon largement au delà de quelque chose de bêtement physique.
L'espace d'un tout petit instant, l'Incube avait été aspiré dans un passé paisible.
- Oh... En vint-il même à soupirer doucement.
Il s'écoula un bel instant durant lequel les pensives iris de l'Incube errèrent sur ce que Cendre offrait d'elle au milieu de sa brume ondulante. Mais au final, même si une lueur naturellement prédatrice demeurait, les yeux du Démon ne la voyaient pas elle, mais ils la voyaient Elle. La différence était subtile, d'autant plus compliquée à remarquer au vu de la teneur en concupiscence de l'atmosphère, mais malgré sa nature aussi lubrique que démoniaque, le Démon ne s'arrêtait pas qu'à la contemplation de la seule chair -quand bien même elle pouvait aisément mettre en appétit-. Il était comme un fin connaisseur qui savait lire entre les lignes d'un poème enluminé pour en capter et savourer tout le sens profond.

Plip
Le simple son, pourtant ténu, de Cendre qui fendait à son tour la surface du bain sonna comme un carillon gigantesque aux oreilles d'un Vaelh pensif. Tandis qu'il parvenait à se focaliser de nouveau -en veillant à ne pas être totalement alerte non plus pour mieux savourer l'ivresse de l'instant-, il sentit un subtil changement s'opérer dans le coeur de son amie. Elle était toujours un amas d'émotions conflictuelles, quoi que bien moins qu'avant : là où sont coeur s'embrasait, sa conscience tombait peu à peu dans le mutisme pour ne laisser que les voix du désir et du fantasme résonner en elle. Elle ne repoussait plus ce qui s'imposait à elle. Il n'était d'ailleurs plus question d'opposition puisqu'elle semblait... Ressasser les tourments qu'elle savourait, aurait dit le Démon.
Mais aussi clairvoyant qu'il fut quant aux choses de l'envie, ce dernier ne pouvait pas lire dans les pensées. Il pouvait se présenter de la plus insidieuse des manières sous une conscience pour y deviner les ondes et reflets de puissantes envie, et pour, par un onirique jeu d'ombres chinoises, imprimer sous cette même conscience des idées, des scènes précises pour exacerber l'imaginaire. Ainsi, plutôt que de se retrouver spectateur d'une vision très précise, Vaelh interpréta le petit jeux libertin et abstrait de Cendre comme un profond désir de communiquer à nouveau, ou du moins, de se retrouver victime / bénéficiaire / spectatrice / actrice de nouveaux horizons de volupté aux confins desquels ses désirs auraient pu devenir des réalités.
Et au vu de ce merveilleux présent qu'elle lui avait involontairement fait avant d'entrer dans l'intimité de ce bain, le Démon comptait bien faire tout son possible pour satisfaire la Yogaï quant à cette petite récréation suggérée.
Mais pas tout de suite.
Pour l'heure s'ouvrait un nouvel échange qui, quand bien même il était placé sous le signe de la sincère curiosité, servait aussi de couverture à Cendre : elle pouvait s'y abriter encore un peu tandis que le brasier de son ventre ne faisait que croître.
N'y avait-il pas un peu de masochisme dans un tel comportement, pour le coup ? Quant à la suite, Vaelh interpréta l'élégance dont fit preuve Cendre pour mettre en valeur sa féminité comme un petit défis. Il ne se fit guère prier pour s'intéresser aux formes qu'on lui offrait mais n'alla pas s'abrutir devant ces alléchantes rondeurs pour la simple et bonne raison que la poitrine d'une femme, dans sa culture, n'était pas quelque chose que l'on dissimulait comme le reste. Au même titre qu'un Incube, une Succube n'avait pas à cacher sa peau ; ses seins n'avaient rien de spécialement plus érotique que la poitrine d'un mâle. Ce fut donc d'avantage un regard -relativement- innocent, appréciateur que Vaelh porta à la flagrante féminité qui s'affichait sous son nez. Du coup, redresser le regard pour planter ses yeux dans ceux de la jeune femme ne fut pas pour Vaelh une épreuve.
- Ce serait bien grossier de ma part de connaître la somme totale de mes repas, tu ne trouves pas ? Toi, comptes-tu combien d'être au total tu t'es mise sous la dent pour survivre ? Et quand bien même il ne serait pas question de subsister, compter ses aventures est, je trouve, bon pour ceux qui n'ont rien d'autre à faire, ou qui sont trop désireux de se prouver à eux même qu'ils peuvent plaire. En somme, c'est l'aveu d'un manque de confiance en soit. Il plissa légèrement les yeux, comme prêt à bondir. Est-ce manquer de confiance en soit que d'oser te voler un baiser ? J’imagine que non.
Il la fixa un moment, comme pour la défier de sous entendre à nouveau qu'il était un personnage timide. Puis il poursuivit.
- Quant aux maris... Vaelh afficha alors un air dépité. Il se pencha vers son amie, si près qu'il percevait presque sa peau électrisée contre la sienne, et lui confia avec la certitude qu'elle pourrait mieux le comprendre que d'autres, presque sur le ton du secret :
- Je ne les comprends pas tout à fait. Je crois que la plupart des mâles, et de plus en plus de femelles, sont coincés dans cette optique d'exclusivité sexuelle grotesque. C'est vrai : en quoi le fait de chercher la plénitude physique devrait menotter des hédonistes les uns aux autres ? J'ai bien essayé de statuer que sentiments et physique sont deux choses qu'on doit dissocier avant de faire aller de paire. J'ai bien essayé de leur expliquer que même si je m'ébattais avec leurs compagnes, je ne m'imposais pas comme un concurrent dont l'objectif serait la fécondation. Quelle idée, vraiment. Mais malgré ça, ça finit toujours en menace, provocations en duel, malédictions, parfois les trois ! C'était encore pire à l'époque ou je posais comme argument qu'ils n'avaient pas à se fâcher comme des sauvages puisque je guidais "leurs" -tu vois, rien que le fait qu'on parle d'elles via un possessif à quelque chose d'étrange- femmes vers de nouveaux plaisirs. Mais j'ai depuis saisi que, entre autre chez les humains, la capacité qu'à un mâle à donner du plaisir joue grandement sur son bien être psychique. Va donc savoir pourquoi !

A bien l'écouter, Vaelh semblait même un peu dépassé par de telles mentalités. Les manières félines de la Yogaï le délassèrent et l'aidèrent à aborder la question suivante avec d'avantage de sérénité. Sa compagnie était décidément de plus en plus agréable.
- Oh, quel adorable sujet que celui-ci. Cela va sans doute te sembler étrange, mais sache que même d'un point de vu objectivement humain, on pourrait juger que l'amour que peuvent se porter un Incube et une Succube de Feu est sur bien des aspects plus "pur" -c'est un mot que vous utiliseriez dans ce contexte- que celui que peuvent se porter d'autres êtres. Laisse moi reprendre l'exemple des humains ; je les trouve parfois aussi amusants que contradictoires, ceux là ! Vois-tu, pour les eux, la frontière entre l'attraction physique et amoureuse est très floue. Souvent, l'amour n'est qu'un prétexte à la débauche, ou alors c'est la débauche qui force à l'amour -ou du moins leur version de l'amour-. Voici quelques exemples très simples : combien de "couples" se surprennent à se dire qu'ils s'aiment au moment le plus intense de leurs jeux, comme si ça pouvait... Faire en sorte que leurs Dieux leur pardonnent toute leur "vilaine" luxure ? Leur système de mariage, aussi. En théorie, des humains se marient parce qu'ils s'aiment. Sauf qu'on retrouve souvent ce genre de mariage qui n'est accompli que pour légitimer le passage à l'acte. C'est vraiment n'importe quoi. Et je ne parlerais pas des "gens qui luttent pour sauver leur histoire". Chez les miens, nous n'avons rien de tout ça.
C'est à cet instant que le derme ultrasensible du Démon capta un effleurement discret sur son flanc. Vaelh hésita entre jouer celui qui n'avait rien senti... Ou l'inverse. Il opta pour la seconde solution.
- Tu m'as déjà offert beaucoup, entre cette fois où tu m'as sauvé la vie, toute cette récréation depuis cette fin d'après midi, et ton effeuillage qui fut pour moi un lien vers mon doux passé. N'ai pas peur de me découvrir avec tes paumes si c'est ce que tu veux.
Sans l'en avertir, le Démon captura l'une des mains de Cendre, sous l'eau, pour venir la déposer sur son nombril, à plat, sans une once de mal aise. Il lui offrit même un sourire rassurant. En agissant aussi simplement, il venait de pulvériser ce piédestal sur lequel il s'était présenté, qui le rendait si inaccessible. Pour l'heure, il était juste là, concrètement à portée de main, humble. Sa peau chaude et ferme invitait à une exploration bien moins en douceur, et les échos de son coeur puissant qui résonnaient jusqu'ici véhiculaient... Tout un tas d'idées intéressantes quant à la manière de procéder.
- Je t'offre ceci bien volontiers. Imagine que c'est un délicieux nectar que tu savoures du bout de tes doigts pendant que je te parle, fit il en invitant cette paume contre lui à imprimer un mouvement circulaire si infime qu'il semblait imaginaire. Mais attention, c'est quelque chose qui monte vite à la tête, souffla-t-il à quelque centimètres des lèvres de Cendre.
Et rien qu'avec ces quelques derniers mots, le voilà qui remontait se percher juste assez haut pour que l'attraper ne soit pas si facile. Au final, s'offrait-il vraiment ou non ? Était-ce un défis ? Une invitation ? D'ailleurs, était-ce vraiment une peau qui l'habillait, ou un matériau dont le grain ne pouvait être que divin ?
Et que ce fut par ses talents, sa magie ou les deux, c'était d'avantage la paume de Cendre qui s'en trouvait cajolée plutôt que le ventre du Démon.
Le bougre était compètent. Il continua son discours sans faire cesser son manège ni reculer son visage, pas même lorsqu'il laissa filtrer un soupir.
- Chez moi, disais-je, nous sommes tous beaux. Je ne dis pas ça par orgueil, mais parce que c'est un fait : les oiseaux ont des ailes pour voler, les poissons des nageoires pour nager, et les miens ont la beauté pour plaire, parce que telle a été notre évolution. De ce fait... Il est très improbable, voir impossible, de se retrouver amoureux de quelqu'un pour son corps. Les humains aiment la beauté chez les leurs parce qu'elle est rare. Chez nous, c'est une "norme". C'est donc quelque chose qui ne compte pas vraiment. De même, nous ne mystifions pas nos ébats et nous ne les confondons pas avec les sentiments. Les relations amoureuses concernant des couples dont l'Incube et la Succube ne s'ébattent pas ou peu ensemble ne sont pas rares. Quant à la nature de nos relations...
Vaelh inspira longuement, laissant couler son visage jusque sous la chevelure de Cendre, tout contre son cou. Ainsi chaleureusement lové, pressant d'avantage la main captive contre son ventre, il poursuivit
- Nous mourrons quand nous aimons. Nous cessons d'être. Notre conscience est pulvérisée. C'est terriblement douloureux et exceptionnellement bon à la fois. Vois-tu, ce que nous appelons la conscience est en fait comme une confèrence qui se déroule dans nos crâne, ou chacune de nos envies à une voix. Et nous agissons toujours en fonction de la voix qui crie le plus fort dans cette réunion chaotique. Par exemple en toi hurle sans doute l'envie de laisser glisser cette main ailleurs sur ma peau, en même temps que tempête le désire que cette caresse ne s'arrête pas. Pour l'heure, c'est cette seconde voix qui crie le plus fort. Mais plus pour longtemps, affirma-t-il avec chaleur. De ce fait... Dire "Je" n'est pas correcte. Dire "Moi" non plus. On devrais dire "Nous". Et donc, lorsque nous aimons, "Nous" meurt. Il se brise, il n'y a plus rien. Nous ne sommes plus conscients. Il n'y a plus des milliards de voix dans nos têtes, mais une seule. Plus de libre arbitre, juste une volonté absolue, une envie évidente qui évolue au fil des heures. Et à l'instant même ou "Nous" devient un véritable "Je", il s'accouple à "Tu" -notre moitié- pour devenir un authentique "Nous", une conscience nouvelle où seules deux voix bataillent. Nous perdons notre identité au profit d'un toute nouvelle, et... Oh, qu'est ce qu'on peut être heureux ainsi...
Vaelh en vint à frémir contre Cendre, glissant toujours plus contre elle. Sa poitrine contre celle de la jeune femme alourdissait son souffle déjà chaotique. Ses lèvres vinrent même dans son cou, mais était-ce juste parce que sa tête avait pivoté ou s'agissait-il d'un baiser furtif ? Quoi qu'il en soit, le Démon semblait flotter sur d'intenses souvenirs.
Il s'écoula un instant comme ça où le mâle semblait tendu au point de laisser la raison derrière lui pour se jeter sur Cendre, rien que pour s'être souvenu de manière aussi vivace ses amours passées. Mais d'un coup, son timbre se fit beaucoup plus mutin.
- Les amoureux de chez moi vivent aussi très différemment de ceux de chez vous. Ce qu'ils partagent est plus spirituel que physique, d'autant plus que notre nature nous empêche de toujours avoir le même partenaire. La "fidélité" n'existe pas, nous plaisantons même souvent sur le fait que c'est un mot qui s'applique plus aux chiens, aux animaux de compagnie. Il existe même une pratique chez nous qui consiste à s'en aller voir un Incube ou une Succube plus doué que soit pour lui demander le service d'offrir à notre moitié des plaisirs que nous ne sommes pas encore capable de lui donner. C'est un cadeau merveilleux, très humble en soi, mais les vôtres on tendance à y voir une déviance malade. Dommage pour vous. Et ainsi, chaque moitié complète l'autre jusqu'à ce que pour l'un des deux partis, les sentiments s'atténuent. Rien ne dure jamais, c'est très naturel. Quand ça arrive, nous n'essayons pas de bêtement nous acharner. Nous rencontrons notre moitié et lui disons simplement la vérité. Alors on se raconte le passé, on se refait notre propre récit et l'on se sourit en retrouvant peu à peu notre conscience propre. Et il n'y a aucune rancune, parce que les deux amoureux ont atteint un niveau de bonheur sans limite.
C'est alors que, dans un silence si pesant qu'il venait peser contre le coeur même des deux amis, le Démon intima à la main vibrante contre lui un mouvement éthéré plus bas, juste à la limite de franchir son nombril avant de l'immobiliser. Dans le même temps, il fit reculer son visage de la gorge de la Yogaï pour fixer ses lèvres, guettant comme un prédateur l'imminente confession d'un désir trop fort qui en sortirait.
Et comme ça ne suffisait pas, en bon prince de l'excès qu'il était, il laissa dans l'esprit de Cendre s'imprimer avec une précision effrayante la délicate texture et l'envoûtante chaleur de ce que ses doigts pourraient éprouver si jamais ils venaient à avoir la marge de manoeuvre nécessaire pour descendre ne serait-ce qu'un peu plus. Juste un peu plus.
Mais le vil tortionnaire enchaîna :
- C'est une anecdote, mais elle est intéressante quand même : pour souligner qu'on aime l'âme d'une personne plutôt que son corps, plutôt que de l'embrasser sur les lèvres nous l'embrassons sur le front. Ainsi, Ce petit baiser volé de tout à l'heure était pour le corps, fit il en mordillant sa lèvres inférieure, sous entendant à quel point il lui serait facile de recommencer et de faire mieux, sans forcement se focaliser sur le visage de la Yogaï. Là où celui que je t'ai donné juste après notre duel était pour ton âme. Mais il demeurait différent de celui que je t'aurais donné dans le cadre d'une relation amoureuse.

Le Démon resta ainsi quelques instants, histoire d'éprouver pleinement la respiration appuyée de sa proche amie. Puis, avec une lenteur cruelle, il en éloigna son visage. Elle pouvait à présent relativement mieux souffler, du moins jusqu'à ce que l'artiste décide de lui rendre son petit assaut de tout à l'heure, jouant à lui infliger une caresse sur l'axe de son ventre si légère qu'elle ne sembla être qu'un remous dans l'eau. Pourtant, le sillon de feu qu'un tel contacte laissa sur son passage trahissait sa nature charnelle.
- Ta gorge es-t-elle trop nouée pour que tu me narres tes aventures ? Aussi soudainement que discrètement, la main libre du Démon était remontée pour effleurer les lèvres de Cendre, comme pour les délier, les inciter à la confidence. Je brûle de t'entendre me parler de telles choses, ou de ta visions des sentiments. Je ne serais surpris que tu ai ton propre avis sur la question, relativement diffèrent que celui auquel les codes veulent que tu adhères. A moins que te vienne l'envie d'autres confessions ? Sous entendit-il non sans suggérer à Cendre la sensation que pourrait avoir le bout de ses doigts de porcelaine sur la courbe de ses hanches.
A chaque nouvelle seconde qui s'écoulait dans la moiteur d'une brume qui ne venait plus seulement de la tiédeur de l'eau, le Démon se laissait d'avantage couler dans l'esprit de Cendre. Il y agissait de manière subtile, parfois par la persuasion d'un doux contacte, d'autres fois par l'illusion d'un mot doux ou d'un soupir... Si bien qu'à un moment, faire la différence entre le vrai et l'imaginaire, le concret et le fantasme devenait ardu.
Et au moment très précis où, Cendre pouvait le sentir, Vaelh s'apprêtait à lui délivrer un véritable choc sensoriel, il la fixa de ses yeux d'or avec intensité avant de la questionner :
- Vas-tu revenir si je te contente, ou disparaîtras-tu après avoir eu ce que tu voulais ?
A la fois troublante et touchante, une telle question semblait se trouver à des années lumières des doutes qu'aurait eut un bête mâle humain. Mais Vaelh n'avait rien d'humain. D'ailleurs, ne s'agissait-il pas d'un de ses nouveaux tourment ? Comment en être sûr ?
- De même, comment puis-je être sûr que tu ne m'en voudras pas si je ne t’exauce pas ? Acheva-t-il, fourbe et taquin de nouveau.

Vaelh Sépor

Vaelh Sépor


Incube

Partie IRL
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[Terminé] Créateur de Légendes Sand-g10Dim 21 Sep - 17:48
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Cendre ne pu s'empêcher de sourire. Vaelh avait l'air vraiment ennuyé par l'hermétisme des hommes qui l'entouraient. Le genre de situation parfaitement improbable qu'elle s'attendait à vivre en posant de telles questions. La vision des choses d'un Incube était à ses années lumières de celle d'un humain moyen. Quand on a une durée de vie bien plus longue, comme les elfes, les lycans, les démons en tout genre ou les yogaïs, voir les relations charnelles et amoureuses de façon aussi fermée que les humains était un peu stupide. Cela ne voulait pas dire que la jeune femme adhérait à l'opinion du démon, mais elle se sentait en mesure de la comprendre, encore plus quand elle savait que c'était sa façon de survivre. Elle ne répondit rien à la petite pointe de défi qu'elle avait senti dans sa première réponse, simplement amusée de le sentir un chouilla vexé par l'insinuation.
Le deuxième temps la laissa plus songeuse. Elle voyait parfaitement de quoi il parlait en évoquant le mariage, même si elle voulait encore croire qu'il y avait des mariages d'amour sincère. Au fond, cette pratique de mariage était une chose très humaine, car dans les clans yogaï, cela n'existait pas. Les couples se formaient et se défaisaient jusqu'à ce qu'on trouve la personne adéquate, celle avec qui on se sentait durablement bien, avec qui on essayerai d'avoir des enfants. Sa réflexion s'arrêta là cependant car Vaelh lui prit la main, avec autant de douceur que de fermeté, et la guida jusqu'à son ventre. Le contact fut...étonnant. Elle lui répondit par un regard sincèrement surprit. Même si elle savait que les règles étaient différentes avec lui, ça ne l'empêchait pas de tomber parfois des nues. Et voilà qu'il anéantissait à nouveau la distance qui les séparait, la caressant de ses mots autant que de son souffle. Plutôt que de rester figée face à ce regard mordoré, Cendre sembla accepter le contact comme le fait un chat sous la main qui le caresse, se coulant souplement le long des doigts qui le touchent.

La jeune femme ne chercha pas non plus à s'enfuir, profitant simplement de ce qu'on lui offrait, sans demander plus pour l'instant. Elle se contenta de se caler plus confortablement dans son assise pour écouter tout à son aise le récit de son ami. Par un geste inconscient, ou une habitude, le bout de ses doigts dessinait de minuscule cercle sur la peau parfaite de l'Incube. L'explication qu'il lui livrait était des plus fascinantes. Impossible, inconcevable, mais fascinante. Cendre accueilli contre son épaule le visage de son hôte, tournant à peine le sien pour lui faire signe qu'elle l'écoutait toujours. Il était une présence brûlante, explosive, et elle se demandait si son corps pourrait supporter la charge qu'il lui imposait. Ne finirait-elle pas par se briser ? D'un autre côté, elle avait enduré des peines si grandes, des douleurs si profondes, que céder face à un grand plaisir paraissait trop paradoxale. Prise au piège, chaque mouvement de Vaelh collait un centimètre supplémentaire de sa peau à la sienne. Elle pouvait sentir sous sa paume la palpitation du cœur du démon, qui se répercutait dans chacune de ses veines.
Tomber amoureux c'était comme mourir ? Une façon très étrange de présenter les choses, une façon si étrange qu'elle ne parvenait pas à imaginer complètement. Elle comparait avec sa propre expérience, trouvait quelques points communs puis renonçait devant le gouffre qui séparait les deux concepts avant d'y revenir avec entêtement. Encore un léger mouvement du démon pour réajuster sa position et Cendre leva imperceptiblement le menton, dégageant son cou, offrant sa peau à la moindre morsure.

La suite eut quelque chose de bouleversant. Sans savoir à quoi cela faisait écho chez elle, la jeune femme senti son cœur se serrer. Peut-être le fait d'apprendre encore une fois que rien n'est définitif, qu'il faut sans cesse avancer, faire et défaire ses liens. Peut-être qu'elle avait encore ce rêve d'éternité, quelque part en elle. Un rêve d'enfant : la vie est éternelle, la liberté une fois acquise est éternelle, l'amour une fois trouvé est éternel, le bonheur conquit est éternel...Après tout, ce n'était que justice de demander au ciel de nous accorder, après recherches et combats épuisants, de garder auprès de soit ce qu'on a si chèrement gagné. Mais le monde ne fonctionnait pas ainsi, Tout fluctuait sans cesse. Dans un sens elle était obligée d'acceptée, dans un autre elle ne voulait pas relâcher cette part d'impossible auquel elle aspirait inconsciemment. Puisque rien ne durait, il fallait saisir au vol le moindre instant agréable, non ? C'était ce qu'on appelait "vivre au jour le jour" chez les hommes. Aussi ne laissa-t-elle aucune pensée négative parasiter les brumes suaves qui enserraient son esprit plus longtemps. Vaelh ne le permit pas non plus, rappelant à son bon souvenir qu'il était sous ses doigts.

Elle frissonna, un long frisson qui remonta dans son dos jusqu'à sa nuque et failli opposer cette fois une résistance, si ça n'avait pas été le démon lui-même qui avait interrompu son geste, à peine l'avait-il amorcé. Le sang bleu nuit pulsait avec force dans la gorge de la victime, les battements de son cœur qui semblaient retentissants. Elle eut un léger écart quand ce fut l'Incube qui effleura son ventre, comme un réflexe de survie. Ce n'était pas comme ses bras ou ses jambes, c'était ici que ce concentrait les points faibles de son corps, la partie vulnérable de bien des créatures et le foyer de la vie, quand il s'agissait d'une femme. En approcher, le toucher, c'était franchir une barrière de plus, ce qui ne se faisait pas sans une réticence instinctive chez elle. Il n'en découla pourtant que du bon et elle se détendis.


Vas-tu revenir si je te contente, ou disparaîtras-tu après avoir eu ce que tu voulais ?

Quoi ?

De même, comment puis-je être sûr que tu ne m'en voudras pas si je ne t’exauce pas ?

Cendre le considéra avec perplexité. Pourquoi demandait-il cela ? Il avait l'air presque sérieux. Jamais de sa vie elle n'avait entendu parlé d'un homme ayant ce genre de préoccupation - d'inquiétude ?- à ce sujet. A fortiori un être tel que lui, qui pouvait presque d'un claquement de doit mettre à genoux la plus farouche des femmes. Un instant s'écoula sans qu'elle ne réponde, sondant l'abysse brillante de son regard. Quelque chose éclata alors en elle, teintant son désir d'une belle lumière alors que son rire montait en quelques battements d'ailes vers la voûte de la salle. C'était un mélange d'amusement et de tendresse, de la vraie tendresse, de celle qu'on déploie pas pour tout le monde. Les bras de la jeune femme se libérèrent et elle enlaça Vaelh avant de piquer sur sa joue un baiser fugace. Sans se soucier du fait d'être ainsi serrée contre lui. Comme il l'avait fait avec elle, elle déposa sa tête dans le creux de son cou, attrapant entre deux doigts une mèche noir, sans se départir de son sourire.

Le plus étrange, c'est que tu puisses penser sincèrement à cette éventualité. Quoi qu'il arrive, tu peux être certain que je reviendrai un jour ou l'autre. A moins que tu ne décide de me découper en tranche, je ne vois pas de raison de fuir définitivement. J'ai fais un petit séjour dans ta tête, tu te plais à mettre la mienne sans dessus dessous...Comment rompre un tel lien ? demanda-t-elle avec une pointe d'humour. Quand à cette dernière question, je dirais qu'elle est mal formulée.

Et elle dénoua ses bras, s'écartant pour de bon, rejoignant l'autre bout du bassin pour en faire tranquillement le tour.

Je ne t'en voudrai pas pour ça. Mais je te tiendrai rigueur du fait que tu as poussé si loin tes efforts pour me faire céder, et cela malgré toutes mes tentatives pour m'échapper de tes griffes, que laisser les choses en suspens serait cruel. D'une manière ou d'une autre, je ferai en sorte que tu répares ce tord par la suite, donc. Mais ça serait là tout ce que tu risque : un coup de poing, certainement dans l'épaule, une rebuffade et une dette au-dessus de ta tête pour compenser.

Elle avait presque terminé son tour du bassin et revenait à présent vers l'Incube. Gracieusement, elle prit place dans son dos et puisqu'il l'avait invité à explorer un peu plus sa peau si elle le désirait, elle ne s'en priverait pas. Ses mains fines quittait leur repaire aquatique pour se poser sur les épaules du démon dans une ébauche de massage.

La fidélité, que tu raillais tout à l'heure, n'est pas valable qu'en amour. Tu es quelqu'un de différent, ce serait stupide de ma part d'appliquer à notre relation les mêmes critères qu'à celles que j'ai avec des humains par exemple. Et je suis quelqu'un de fidèle, même si cela te fait rire. Il me faut plus qu'un désaccord ou un mécontentement pour défaire les liens que je me donne tant de mal à nouer !

Les mains de la yogaï serraient doucement les épaules du démon, faisant rouler les muscles sous la peau, laissant s'égailler parfois un doigt le long de la nuque, cherchant avidement à ressentir chaleur, fermeté, souplesse... Et le souffle caressant qui sinuait d'entre les lèvres de Cendre venait s'échouer en vague constante sur la peau émergée.

Il me reste assez d'esprit et de souffle pour parler, je crois. Mais qu'aurais-je à te raconter ? Peut-être ce qui comble le vide entre notre dernière rencontre et celle-ci ? J'ai embarqué à bord du vaisseau amiral de l'Empire. Un bâtiment remarquable, même quand on ne s'y connait pas en navire, aussi impressionnant que cet endroit, mais moins étonnant. La vie en mer est rude, mais enrichissante. Moi qui cherchait la liberté, il n'en ai pas de meilleur distilla que celui procuré par le vent du large et la vitesse du bateau. Pourtant il manque à cette vie le charme des paysages et on se retrouve malgré tout enfermé entre la proue et la poupe. Et on rythme son quotidien de traques, d'abordages, de pillages, de parties de cache-cache. J'ai récemment été assommée, enlevée et utilisée comme appât pour attirer le capitaine vers une ennemie qui souhaitait le défier en combat singulier. C'est humiliant d'être utilisée de la sorte. Mais me voilà libre à nouveau et de retour sur terre pour un moment.

Une main dévia sa trajectoire pour tracer une arabesque sur la poitrine de Vaelh avant de retourner sagement à sa place.

Je suis la compagne du capitaine du vaisseau. Un démon, lui aussi, à croire que je n'aime que ce qui m'attire des ennuis. Je comprend la façon de faire des tiens, la logique qui se cache derrière ces mœurs que beaucoup trouvent dépravés. Mais pour des créatures qui ne se nourrissent pas de rapports charnels, l'importance qu'on leur donne est toute autre. C'est faire don de soi, avoir confiance, s'en remettre à l'autre totalement puisqu'on se dévoilera alors dans ce qu'on est de plus vulnérable. Libre à certains ou certaines de s'offrir à tout un chacun, mais le côté privilégié -donc précieux - de la chose disparait. Aimer quelqu'un c'est lui accorder sa confiance. Et quand on aime assez une personne pour lui faire confiance au point de lui donner accès à ce qu'on a de plus fragile, elle devient spéciale, c'est normal.

La jeune femme entoura le cou de son hôte par derrière et posa son menton sur son épaule, les lèvres à quelques centimètres de son oreille. Il devenait difficile de parler sans que sa voix ne prenne des inflexions trop sensuelles, mais tant pis.

Les miens aiment de nombreuses fois, s'attachent et se détachent avant de fixer leur choix pour un certain temps. C'est une question importante car nous ne pouvons avoir beaucoup d'enfants malgré notre espérance de vie. Alors il faut trouver le bon partenaire, celui qui saura nous soutenir, nous protéger, nous aider jusqu'à ce que vienne un enfant. Quelle tristesse ce serait de concevoir un précieux descendant avec quelqu'un en qui on a pas confiance, pour qui notre cœur ne bat plus, qui ne nous rassure pas...Les humaines peuvent faire des enfants à la pelle ! Elles les pondent, les abandonnent, les oubli...peu importe avec qui elles les ont, elles pourront toujours retenter leur chance ailleurs. Ce n'est pas le cas chez nous. Voilà pourquoi je suis quelqu'un de fidèle. Le jour où ce sera mon tour, si je tombe sur la bonne personne, il serait bien malheureux que j'aille papillonner ailleurs. Ainsi sentiments et chair ne peuvent se dissocier. Mais jusqu'à ce que cela arrive, j'ai toute latitude pour faire de mon cœur et de mon corps ce qui me plait.

Elle ponctua sa phrase d'un rire mutin et revint faire face à l'Incube. Loin d'elle tous les soucis des yogaïs de 50 ans et plus, en âge de porter des enfants. Il lui restait plus de vingt ans avant de devoir s'en préoccuper, ce qui lui convenait très bien ! De retour sous le feu du regard de son persécuteur, elle dut rassembler son esprit qui s'éparpillait un peu.

Puisque tu souhaites avoir ma logique en échange de la tienne, la voici : pour aimer, j'ai besoin d'avoir confiance en la personne, de me sentir en sécurité et qu'il y ai un petit quelque chose d'indéfinissable, qui tient au caractère je suppose. A celui que j'aime il convient de lui accorder -autant pour son plaisir que pour le mien - quelque chose d'unique, puisque notre relation est unique. Et qu'ai-je de plus singulier et précieux que ma propre vie ? Bien entendu, ces règles ne s'applique qu'à ceux qui les partagent, pour toi c'est tout autre chose, ronronna-t-elle avec un sourire presque gourmand. Puisque sentiments et chair n'ont rien à faire ensemble dans ta logique, je ne les mélangerais pas non plus de la même façon. S'il me fallait être franche, je dirais que je t'aime, mais pas complètement.

Cendre eut l'air songeuse, comme si elle peinait à trouver ses mots. Pour une fois, ce n'était pas Vaelh qui avait des difficultés à exprimer clairement ce qu'il pensait ou ressentait. Jamais encore la langue n'avait semblé trop limiter aux yeux de la demoiselle, l'expérience était déroutante.

J'apprécie ta compagnie, j'ai suffisamment confiance en toi, mais il manque encore des choses. Ce qui se rapproche le plus possible de la réalité, c'est que tu es un ami unique et précieux à qui je peux accorder quelque chose d'unique et précieux de bon cœur. Les normes ne s'appliquent pas à ta personne, mon cher.

Voilà, l'explication lui convenait plutôt bien. Et cela tombait à pique puisque l'esprit de la jeune femme était saturé de tout ce que le démon pouvait lui envoyer, il se noyait et n'en pouvait plus de réfléchir à autre chose avec autant d'acharnement. La gorge n'était pas nouée, mais le cerveau ne suivait plus. Un soupir d'aise franchit la barrière des lèvres de la victime de l'Incube et elle chercha l'appuie du rebord du bassin pour y caler son dos, fermant brièvement les yeux. Adossée à la surface tiède et dur, elle avait la tête qui tournait et peinait à démêler la réalité du rêve susurré par son subconscient.

Cendre

Cendre


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[Terminé] Créateur de Légendes Sand-g10Ven 26 Sep - 13:36
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Vaelh ronronnait. Littéralement s'il l'avait pu.
Sa question avait eu quelque chose de sincère, sans pour autant qu'elle ne fasse écho à quelque crainte, mais il avait immédiatement su interpréter le rire que cela avait provoqué chez son amie pour ce qu'il était : de l'amusement, de la tendresse, et un palier de franchis. L'Incube s'en sentit même privilégié, d'autant plus que le baiser qu'elle avait posé contre sa joue eut une saveur toute particulière. Sensible à l'extrême, la peau du Démon avait presque bouillonnée lorsque Cendre s'y était perdue le temps de jouer avec une mèche humide. Lorsqu'elle se détacha, ce fut comme un terrible vide ; Vaelh la soupçonna même d'avoir agit sciemment. En fait, elle affichait ses désirs avec de plus en plus de transparence. Non pas qu'il demeurait encore quelque ambiguïté que ce soit, mais Vaelh vit en son éloignement et sa démarche lascive une manière qu'avait la jeune femme d'exprimer inconsciemment à quel point sa chair lui brûlait. Elle s'offrait à la vu du Démon pour attiser sa faim et sa tendresse et il fallait bien lui concéder qu'elle savait y faire, d'autant plus qu'elle parvint à provoquer la curiosité de l'Incube lorsqu'il fut question de réparation.
- C'est intéressant... Je suis en train de me demander à quel point ton désir pourrait être magnifié de sorte à ce que, si je décide de continuer de jouer les tortionnaires et de ne guère te soulager cette fois, tes fantasmes prennent tant le pas sur toi que je n'aurais pas tant mon mot à dire sur le déroulement de notre prochaine rencontre. De même que la grâce te sied, j'adorerais te voir devenir l'avatar de la folie charnelle, ronronna-t-il avec une chaleur désarmante.
Mais d'un autre côté, Vaelh sentait bien que Cendre avait quelques réticences à s'avouer vaincue, comme si, dans un tel contexte, cela pouvait sonner comme une défaite ou quelque chose de gênant. Et le démon ne voulait surtout pas rendre son amie mal à l'aise après qu'ils se soient livré à une délicieuse récréation. Ça aurait gâché tout leur plaisir.
Peut être allait-il se lancer. Faire le premier pas. Quand Cendre passa dans son dos, elle n'eut aucun mal à percevoir cette lueur déterminée et purement libidineuse qui venait de s'allumer dans les yeux d'or du Démon. L’atmosphère se fit étouffante tandis que tout laissait présager un élan de passion aussi soudain qu'absolu, là, juste sur le bord du grand bassin. Le Démon semblait même prendre ses marques pour s'assurer un bon départ, et il se trouva à mordiller sa lèvre inférieure.
Jusqu'à ce qu'il se dise que rien ne l'empêchait de continuer de jouer pour l'instant
Alors, quand bien même des idées de débauche avaient brutalement afflué dans son esprit, si forte et se précise qu'elle flirtèrent en masse jusqu'à la conscience de Cendre via cette aura pénétrante. elle refluèrent calmement. L'incube poursuivit même sur sa lancée, comme si rien n'avait jamais troublé son esprit.
- Mais quelle relation que la notre c'est vrai. Je n'ai jamais eu d'amie comme toi. Brève pause. Je n'avais plus eu d'ami depuis très longtemps.
Un aveux bien innocent dans un contexte aussi explosif, mais qui ne faisait que rendre l'animal plus adorable encore. Il affichait cette facette de lui esseulée et fragilisée avec de moins en moins de crainte en compagnie de la jeune femme.
- Je veillerais à chérir ce lien entre nous. Et à rendre nos petites entrevues à chaque fois plus intense que les précédentes, rien que pour nous divertir.
Lorsque Cendre passa dans son dos pour poursuivre le jeu d'exploration, l'Incube l’accueillit en se détendant d'avantage. Sans aucune réserve, il lui offrit sa chair dans son entièreté de même qu'il l'invitait à satisfaire ses sens. Dès le premier contacte, la Yogaï n'eut aucun mal à sentir les muscles du Démon frémir sous ses doigts. La sensibilité physique du mâle apparaissait alors pleinement : par quelque miracle de la nature, il était capable de distiller le moindre petit plaisir pour s'en faire un sérum enivrant qui lui vrillait les nerfs presque douloureusement. Son coeur entama même une ode discrète faite de battement lents mais puissants, couplets rythmés qui n'étaient pas sans rappeler la régularité qu'aurait pu avoir un amant dans ses assauts.
Tout l'être de Vaelh n'était plus que satisfaction et décontraction. Il était plus vulnérable que jamais mais ne s'en souciait guère puisqu'il avait confiance. Et quand bien même sa culture glorifiait la dague qu'on pouvait planter dans le dos d'autrui, il s'accorda clairement à dire que pour une fois, ne pas du tout être sur ses gardes était en soi une expérience au moins aussi jouissive que celle de ces doigts qui dérivaient sur sa personne. Ainsi, tandis que l'on s'occupait bien de lui, écouter ce que Cendre exposait s’avéra encore plus facile et plaisant.
- Hmmrr... Pour la fidelité, je te parlais bien de celle qu'on assimile à l'amour. Quoi que. D'où je viens, l'amitié n'est pas non plus tout à fait la même qu'ici... J'ai laissé beaucoup de chose derrière moi, au final, constata-t-il plus bas.
Ensuite, l'Incube se laissa narrer la vision qu'avait Cendre sur les relations amoureuses. ça n'était pas la première fois qu'il avait ce genre de discussion avec quelqu'un issu d'une culture différente que la sienne, mais on ne lui avait jamais aussi bien exposé les choses. Peut être était-ce un sujet qui inspirait particulièrement la jeune femme pour que son exposé soit de si bonne qualité.
Lorsqu'elle eut terminé, l'Incube mit le silence qui s'installait à profit pour se livrer à une analyse de ce qu'on lui avait livré avant de reprendre la parole en revenant tout contre Cendre pour murmurer au plus près de son oreille -histoire de la faire se noyer toujours un peu plus-.
- Mais c'est vrai que tu es de l'une de ces espèces qui vivent longtemps, comme la mienne. Rien qu'à partir de là, on peut dire que notre vision sur des choses aussi importante que celles dont nous débattons vaut mille fois celle de créature beaucoup plus éphémère que nous, ronronna-t-il, l'écho de ses mots venant former des arabesques sensuelles devant l'esprit échauffé de la Yogaï. Même si tu as très bien exposé les choses, j'ai un tel mal à les comprendre... Un soupir lascif, le Démon se prélassa pour ajuster sa position de sorte à ce qu'elle soit plus confortable, laissant glisser ses doigts sur les bras de Cendre avec une telle légèreté que le mouvement sembla fantomatique. Par exemple, tu sembles inextricablement lier les sentiments profonds et véritables à la conceptions d'un enfant. C'est quelque chose qui m'échappe un peu. Malgré mon âge, je dirais même que je n'ai pas encore tout à fait saisit le désir d'avoir une descendance. J'ai l'impression que les gens cherchent comme... Une sorte d'immortalité aux travers de leurs enfants, certains en font même pour s'assurer que ce qu'ils ont bâtit va rester après leur mort. C'est tout de même très étrange. Pour ma part, si l'on me posait la question, je dirais que ce serait un peu cruel d'en avoir un : ça reviendrait à le jeter dans un monde encore un peu trop chaotique.
Le dernier mot de l'Incube se répercuta en un écho cadencé et vint s'écraser jusque dans les tripes de Cendre avec une rudesse toute charnelle. Plus déstabilisant encore, le mâle eut la bonne idée de venir passer ses bras autour de la Yogaï pour la presser contre lui avec un savant mélange de tendresse et d'emprise.
- Mais je comprend très bien cette logique de chair qui se veut précieuse. C'est vrai que ne pas s'offrir à tout le monde fait de nous des entités de plus en plus inaccessible, et donc désirée. Les miens pratiquent cet "technique" sans aucun problème, seulement ils ne l'assimilent pas aux sentiments. Nous nous en servons pour créer l'envie. Créer le manque, souffla le monstre en commençant à dénouer cruellement ses bras autour de Cendre, la privant de la fournaise de sa peau pâle. Il ne laissa qu'un index gambader sur la gorge de la jeune femme, avant de le laisser descendre avec une odieuse lenteur. Mais nous ne partons pas du principe que nos intimités, nos corps, sont quelques chose de précieux puisque chez nous la pudeur n'existe pas. Par exemple, la poitrine d'une Succube n'est à nos yeux pas quelque chose d'érotique. Une Démone peut l'afficher aussi sûrement qu'un mâle irait torse nu. Au final, comme nos corps n'ont de secret pour personne, ce que nous avons vraiment de précieux a offrir est ce Nous. C'est, en gros, tout ce que nous possédons. A bien y penser, nous sommes, de ce point de vue, plus démunis que n'importe quelle autre race, s'amusa-t-il en venant se placer juste devant Cendre pour ne plus la lâcher des yeux du tout. Son regard se riva dans le sien, et la jeune femme put voir dans les reflets dorés de ce qu'elle contemplait des échos érotiques à ses désirs enfouis.
L'atmosphère était lourde. Affreusement lourde. Elle appuyait sur l'âme pour la presser, pour la vider toute inibution. Chaque seconde de plus aussi proche de Vaelh était comme une ivresse grandissante. Au diable la sagesse. Au diable tout le reste. Le mâle était là. A moins d'un mètre. Aussi concret que fantasmagorique. Il n'avait jamais été aussi... "Possible" de lui mettre la main dessus.
Il ne fallait que tendre les doigts pour le toucher.
Il suffisait de vouloir le saisir pour se l'approprier.
- Il suffisait de vouloir lover son visage contre sa poitrine pour entendre cogner son envie.
Il suffisait de laisser glisser ses mains pour l'explorer d'avantage.
- Il suffisait d'enrouler ses jambes autour de sa taille pour le piéger dans une chaud étreinte.
La brume du bain sembla se faire plus épaisse tandis que réalité et désirs se mêlaient en une toile haute en couleur au travers de laquelle filtra la douce musique d'une voix :
- Quant à ton capitaine... Eh bien, la prochaine fois qu'on viendra me raconter des stupidité sur les Démons, je te citerais en exemple : "moi, je connais quelqu'un qui en plus d'être la compagne d'un Démon m'a pour ami. Elle s'en porte très bien, elle est même heureuse, et nous n'avons pas prévu de la manger." Si un jour lui vient l'envie de mettre pied à terre, qu'il passe donc par ici. Je serais quand même curieux de voir celui avec qui tu partages toutes ces choses précieuses que tu peux offrir.
Le Démon laissa son index descendre encore, électrisant le derme de sa victime. Encore quelques centimètres de plus et sa caresse ne serait plus que chaude indécence.
- Et concernant ton amour pour moi, permet moi de reformuler. : tu m'aimes. Complètement. C'est seulement quelque chose de diffèrent que pour ton capitaine. Ce n'est pas un amour "profond". Ah... Je suis encore limité par les mots. Dans ma langue, on doit bien avoir au moins une dizaine de terme différents pour le mot aimer, parce que c'est quelque chose de très nuancé. Mais j'espère que tu me comprends. Brève pause. Tu me comprends, n'est-ce pas ?
L'incube la fixait maintenant avec un regard pénètrant, comme si la réponse qu'elle allait fournir à cette simple question aurait une gravité sans pareille. Son index s'arrêta. Silence. Puis un sourire taquin. Aussi rapidement que ça, la tension s'envola et le Démon vint poser sa main libre sur la hanche de la Yogaï. Seulement... Sa prise était toute particulière. On pouvait très, très facilement s'imaginer sa deuxième main en faire de même pour s'assurer la possession incontestée du bassin de la jeune femme.
Parce qu'il aurait été bien dommage qu'elle lui échappe maintenant, quand l'air se change en feu.
- Parce que cela était plus plaisant d'avoir une prise ferme avant de se livrer à une récréation plus... Violente.
Parce qu'ainsi placée, une main pouvait en toute impunité glisser...
Par ici. Juste sous le nombril de Cendre. De la hanche jusqu'au ventre, le trajet avait été court. Pourtant, chaque petite parcelle de peau survolée avait semblé prendre feu. Dieu, était-ce seulement possible de sentir ses nerf se vriller avec un tel désespoir, absurdement saturés et déjà en manque de nouvelles caresses ? Sans attendre, le mâle se lança dans une nouvel assaut, laissant son index immobile reprendre sa course pour passer avec brio entre les deux monts vibrant d'émoi de la Yogaï pour glisser contre ses côtes, remonter jusqu'à son épaules, glisser jusqu'à son coude, et revenir à sa gorge. En fait, ça n'était plus seulement des cajoleries mais plutôt une danse folle qui laissait dans le sillon de ses pas des incendie qu'on ne pouvait plus éteindre.
Vaelh était cruel. Il laissa ses doigts, ses paumes entières découvrir le corps de la Yogaï avec un intérêt et un amusement non feint. Mais il veilla scrupuleusement à ne surtout pas dériver là où ses attentions auraient été les plus efficaces. Si cela pouvait sembler être une bien piètre stratégie, Cendre put comprendre où son tortionnaire voulait en venir : en sensibilisant son corps tout entier, le Démon soulignait à quel point il pouvait être habile de ses mains en même temps qu'il laissait les landes interdites intouchées pour accentuer d'avantage le manque. La peau de cendre était en feu. Son ventre, ses épaules, sa gorge, son visage avaient été contaminé par un terrible virus dont le premier symptôme était une sensibilisation absolument terrible qui rendait même le contacte de l'eau extatique. Et au milieu de tout ça, sa poitrine restait seule.
Oubliée.
Torturée.
Suppliante.
Le même phénomène se reproduisait plus bas. Le Démon avait laissé les muscles des jambes de la jeune femme convulser sous ses attentions, mais jamais il n'avait seulement fait mine de bien vouloir dévier. A certain passage, il n'aurait fallu que quelques millimètres. Mais non, le Démon n'avait même pas voulu. Ainsi, le creux du ventre de sa victime n'avait reçu aucune attention. L'incendie y faisait rage quand même, mais ça aurait pu être tant plus. Tant plus... Mais pour l'heure, il restait vide.
Terriblement vide.
Et l'odieux mâle était là, bien trop occupé à tourmenter son amie pour seulement la soulager de ce mal brûlant qui enflait en elle. Il demeurait là, toujours à portée de main, mais s'obstinait à ne rien donner de plus !
- De plus ? à quoi penses-tu exactement ? Avait-il lancé pour faire écho à certaine images qui trottaient dans l'esprit de Cendre. A moins que ce ne soit son imagination qui ai formulé ces mots.
- Je t'ai dis que je rendrais chacune de nos entrevue plus intense que la précédente. Et d'une certaine manière, j'ai déjà tenu ma promesse pour cette fois....
Même si ses mots impliquaient que le jeu s'arrête ici, ses mains montèrent à l'assaut du ventre de la Yogaï et poursuivirent sur leur lancée jusqu'à approcher dangereusement des reliefs de sa féminité mise au supplice, si bien que Cendre ne pouvait plus savoir à quoi faire confiance : aux mots du Démons, où à ses actes ?
- Quoi que je pourrais aller encore plus loin, de sorte à ce que la prochaine fois ne soit que folie ? Fit-elle en laissant reculer ses mains, cette fois. Tu ne rends pas les choses faciles, souffla-t-il.
Son manège dura encore un peu, bien qu'en estimer la durée, même après coup, s'avéra impossible. Le temps lui même semblait affluer et refluer, suspendu au jeu terrible auquel les deux amants se livraient. C'est alors qu'au milieu de toute cette folie une onde de fraîcheur souffla sur le visage de Cendre. Une paume était contre sa joue, attirant son attention et lui prêtant une petite dose de lucidité.
Juste assez pour mieux plonger dans le regard prédateur du Démon. Juste assez pour pleinement expérimenter l'une de ses paumes qui vint se poser juste sur son coeur.
Alors, plus cruel que jamais, il souffla :
- Peut être sommes-nous propres à présent ? Ne vient-il pas l'heure de sortir du bain et de se sécher ?
Il y avait une petite note de défis dans sa voix. Du moins, sans doute.

Vaelh Sépor

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[Partie sensible dans ce rp]

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Le sommeil quitta doucement Cendre, lui laissant reprendre le cours de sa vie. Elle n'ouvrit pas tout de suite les yeux, profitant encore de sentir l'engourdissement de son esprit. Sous le drap, la chaleur était bien confortable, mais elle sentait contre son dos quelque chose de plus chaud encore qui la fit se retourner avec un soupir ensommeillé. Ses mains rencontrèrent le corps de Vaelh et en entrouvrant les paupières, elle vit qu'il lui tournait le dos et dormait toujours. Ni une ni deux, elle se lova contre lui pour continuer de somnoler encore un peu tout en profitant de sa présence. Elle passa un bras autour de sa taille, repliant l'autre sous sa tête et se laissa bercer par la respiration régulière du dormeur. Les événements de la veille resurgissaient lentement dans son esprit, un à un, pour composer un tableau aux couleurs chaudes et intimes. Si Cendre avait été un chat, elle aurait ronronné de bonheur. Pour le moment, tout était calme, apaisé, son esprit et son corps se complaisaient dans une moiteur alanguie rendue meilleure encore par le souvenir du déchaînement physique et émotionnel de la veille. On apprécie mieux le repos quand on s'est beaucoup activé.

Après de longues minutes à laisser ainsi dériver ses sens, la jeune femme décida qu'il était temps de saluer le soleil. Elle se redressa pour s'asseoir, s'étira en tendant les bras le plus haut possible, cambrant ses reins dans un courbe gracieuse qu'elle maintint un instant avant de se détendre. Avant de quitter le lit, elle glissa un baiser dans le cou de son amant et lui laissa l'exclusivité des draps. Première mission : retrouver le chemin de la salle d'eau et de ses vêtements. Sa silhouette gracile contourna le lit et se dirigea vers une porte qu'elle n'avait pas vu dans la pénombre, pendant la nuit. La chambre avait une allure différente à présent qu'elle était plus lumineuse. Elle ouvrit le battant de la porte et vit un escalier descendre. Étaient-ils passé par la pour remonter de la salle d'eau ? Aucun souvenir ne lui revenait à ce propos et elle se demandait même s'ils avaient fait le voyage d'une pièce à une autre. Elle jeta par-dessus son épaule un dernier coup d’œil au grand lit, sourit sans se rendre compte et décida de tenter sa chance en bas.
Magie ou hasard, elle n'aurait sût le dire, mais quoi qu'il en soit elle parvint à la pièce désirée. Ses vêtements attendaient là, encore déchirés et avec des traces bleues sombres de sang. Ah oui...Elle avait oublié ce détail. Quelques rapides ablutions plus tard, elle remit ce qu'il restait d'intact de sa tenue - soit ses sous-vêtements - et remonta avec le reste dans la chambre de l'Incube. Il lui fallait d'autres habits, au moins le temps d'aller en ville pour s'en acheter d'autres. Quelque chose lui disait qu'elle ne trouverait pas dans les placards de son ami un pantalon et une chemise simple, mais elle espérait qu'il ait quand même une robe, ou quelque chose dans cet ordre d'idée, qu'elle puisse porter sans dévoiler trop de poitrine ou de fesses.

Bizarrement, l'escalier lui sembla plus long à monter qu'il ne l'avait été à descendre et elle fut surprise de le voir tourner légèrement. N'était-elle pas descendue en ligne droite ? Ce bâtiment ne cessait pas de l'étonner...Il était aussi changeant que son propriétaire, du moins c'était l'impression qu'il donnait. Et Cendre avait bien envie d'apprendre à l'apprivoiser plutôt que de se laisser mener en bateau.
Elle regagna malgré tout la grande chambre qu'elle avait quitté, déposa ses affaires au pied du lit et remonta sur le matelas à quatre pattes pour se hisser à hauteur de l'Incube. Est-ce qu'il dormait encore ou est-ce qu'il faisait semblant ? Aucune idée, mais il offrait un tableau époustouflant, comme toujours. Elle resta un moment juchée sur lui, sans s'asseoir, pour ne pas lui imposer son poids, et elle l'observa avec un mélange de fascination et de curiosité. Ce n'était pas souvent qu'il restait longtemps avec la même expression, autant en profiter un peu. Sans réfléchir à ce qu'elle faisait, elle tendit une main jusqu'à effleurer la pommette saillante du démon de son index, descendant pour suivre la ligne de sa mâchoire avant de remonter jusqu'à sa tempe. Elle avait besoin qu'il ouvre les yeux, sinon elle resterait en petite tenue encore longtemps ! Et aussi parce qu'il avait de l'or liquide à la place des iris et qu'elle aimait le regarder, comme n'importe quelle femme, certainement.

Cendre

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