La ville était noyée sous un déluge, les rues gorgées de brumes.
Dans son vieux laboratoire d'un quartier miteux où il dirigeait ses expériences que même AT pouvait ne pas autoriser, Vraël Hazynagor le grand alchimiste s'en fichait. Il attendait, ses yeux aux iris blanches et aux pupilles minuscules dans le vide. Ses longs cheveux noirs comme sa veste de cuir qu'il ne quittait jamais encadrait son visage fin au teins blafard. Son éternel demi-sourire sinistre rendait toute la scène, avec les bocaux à formol et les instruments ésotériques, assez inquiétante.
Il lisait un des nombreux ouvrages tapissant ses murs : Un livre à la couverture intégralement noire comme chacun des livre de la pièce et aux page d'une blancheur immaculée. Malgré ces trois facteurs qui devait rendre la vision d'un aveugle lisant un livre semblable à tous les autres où rien n'était écrit assez étrange, Vraël n'en avait cure.
En réalité il avait mis au point une encre invisible que presque rien ne pouvait révéler sinon quelques produits chimiques rare que personne de saint d'esprit n'irait jeter sur un livre. Ses doigts à la sensibilité exceptionnelle pouvaient sentir les reliefs de cette encre et déchiffrait sans mal les écrits. Non sans agacement il cherchait en vain jusque là les informations, précieuses entre toutes, de la recette du clafoutis aux cerises.
Encore un livre d'information confidentiel. J'ai une mémoire absolue et je suis systématiquement incapable de retrouver mon livre de cuisine. Tu le crois, ça, toi ?
Il s'adressait en pensée au volatile étrange, au sommet d'une étagère, tapis dans l'ombre. La créature semblait dormir en poussant des cris étranges. Mais les oreilles à l'ouïe aussi fine que son touché détecta un bruit de pas à l’extérieur : On l'avait prévenu de l'arriver d'une dame qui avait à faire avec la Confrérie. Soit, il assumerait son rôle et l’accueillerait.
Quand la femme atteignit la porte, il lui dit d'entrer.