- Marmotte a écrit:
- « Depuis mon plus jeune âge je n’ai jamais vraiment aimé tuer, je le fais par nécessité ou par accident. »
Raconte un meurtre que tu as commis, accidentellement ou non. Tu raconteras notamment les raisons de ce meurtre et tes sentiments avant, pendant et après cet évènement.
On dit que les criminels reviennent toujours sur le lieu de leur crime. Mais si ce lieu était sa propre maison, l’expression compte-t-elle aussi à ce moment? Je ne regrette pas, car je ne regrette jamais rien. Puisque je dois vivre pour l’éternité les regrets n’ont pas de place dans ma vie. Je suis un meurtrier, mais ils l’ont cherché. Ils m’ont cherchés. Je n’oserais pas dire que ce ne fut pas intentionnel, car cela serait mentir. Depuis quelque temps déjà, une femme du nom de Fiona. Son nom m’est aujourd’hui tout à fait insignifiant puisqu’à mes yeux elle ne pourrait pas être plus morte que cela. J’ai cru l’aimer celle-là, mais je me faisais des illusions.
Nous sommes neuf. Neuf qui nous considérons comme des frères de sang; neuf incubes qui nous tenons les coudes; neuf qui nous nous supportons lorsque nécessaire. Je suis le chef, le plus vieux, le plus fort. Je l’ai toujours été et je le serai toujours. Les autres me respectent, sauf un : Ryodan. Ryodan est celui que je considérais comme mon second, mon meilleur ami si vous voulez. Alors que moi je tiens une taverne, Ryodan tient des maisons closes. C’est moi qui lui ai donné un coup de main pour ouvrir ses premiers bordels. Mais c’est une autre histoire.
Vous devinez surement pourquoi je vous parle de ces deux imbéciles. J’ai été trahi. On a voulu se jouer de moi, mais personne ne se moque de Jericho Barrons sans en payer le prix. Fiona travaillait comme serveuse pour Barrons’ Taverne depuis un certain temps déjà et Ryodan commençait à peine à savoir comment gérer ses affaires. C’est à ma taverne qu’ils se sont rencontrés pour la première fois. Ryodan, qui n’était pas sans savoir que Fiona était mon jouet préféré, a décidé de me la voler. Bien sûr, il ne me disait rien, mais je voyais bien qu’elle ne m’appartenait plus. Ryodan qui venait de plus en plus à ma taverne, ne la quittant pas du regard. J’avais même essayé de le confronter, mais il a choisi de me mentir en pleine figure. Le traitre!
Pendant plusieurs mois, j’ai laissé les choses faire, voulant m'assurer que je n'avais pas tort. Je ne fais rien sur un coup de tête. Ce soir là, j’ai vu Fiona quitter la taverne après son quart de travail et j’ai décidé de la suivre. La marche ne fut pas longue et je compris rapidement où elle s’en allait. J’aurais pourtant cru qu’ils n’auraient pas eu le culot de le faire chez moi, mais j’ai eu tort. Mais ce serait bien la seule et unique fois. J’ignore pendant combien de temps je suis resté à la porte de la chambre, le dos contre le mur et les bras croisés à les écouter. Mais lorsque je fus certain qu’ils eurent terminé, je n’ai pas hésité une seule seconde.
La porte vola en éclat et, ma colère rugissante, je me suis jeté sur eux. Tirant violemment Ryodan de par dessus Fiona, mes coups de poing fusèrent en direction de son visage. Derrière moi, je n’entendais pas les cris de la femme. Ma colère ayant prit le contrôle, je sentis à peine Fiona se saisir de mon bras. Je la repoussais avec force et elle fut projetée contre le mur, tombant à terre comme une vulgaire poupée de chiffon.
Lorsque je revins à moi, Fiona était en larme, me suppliant d’arrêter. Mon regard n’eut pas à balayer la pièce pour comprendre ce qui s’était produit, je le compris immédiatement. J’avais tué Ryodan, mon traitre de frère Incube. Puis ma colère passa sur Fiona. Inutile de vous dire ce que je lui ai fait, je crois que vous pouvez vous l’imaginer. Je me suis redressé, retirant mes mains de son cou avant de me relever pour remettre mon pantalon. Elle reprit son souffle pendant que je sortis une petite dague de sous mon oreiller. Elle me vit faire, me supplia de nouveau, sa voix écorchée et rauque d’avoir trop hurlé et crié.
«
C’est fini Fiona. » Lui dis-je plus froidement que jamais.
L’instant suivant, mes pupilles s’étaient plongées dans celle sans vie de l’humaine devant. Me relevant, un soupir trouva le chemin jusqu’à mes lèvres. Il allait falloir tout nettoyer à présent et faire de Ryodan un exemple pour les autres. Je n’ai aucun doute qu’il soit revenu des morts, car encore aujourd’hui ses maisons closes sont toujours là et continuent de bien fonctionner. Cela dit, il n’est pas revenu me voir et j’ose espérer qu’il aura compris le message. S’il fallait qu’il remette les pieds sur mon Duché, je recommencerais sans hésiter pour le renvoyer aux Limbes.