Terra Mystica

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 Epreuve de Tyrias.

 
Epreuve de Tyrias.  Sand-g10Ven 7 Oct - 17:07
Une légère brise fit frissonner l’homme en manteau, la nuit avait été fraiche, et malgré les lourdes fourrures qui recouvraient son dos, et le arbres qui arrêtaient le vent, le veilleur était gelé, les voyageurs ne pouvait se permettre de faire un feu dans ces montagne hostiles.
Il vit avec espoir et soulagement une faible pale lueur rose poindre entre les monts, le soleil arrivait enfin.
Il observât l’astre du jour monter lentement dans le firmament, repoussant la nuit de l’autre coté de l’horizon dans un flamboiement digne du plus beau des brasiers.
Bien qu’immenses, les montagnes ne semblaient guère plus que des tas de cendre aux pieds d’un géant de braise.
S’arrachant a sa contemplation, l’homme se levât pour aller réveiller ses camarades endormis. Ses genoux craquèrent et il émit un gémissement en se mettant debout, il se dirigeât lentement vers le plus proche des seize cavaliers et le secouât doucement par le bras.
Cette tentative de réveil amical fut récompensée par un borborygme haineux qui ressemblait a «t’fairfoutr,j’v’domir… ».
L’homme en manteau haussât les épaules d’un air désespéré, puis il se dirigeât vers les ustensiles de cuisines.
Il saisit une casserole qui avait contenu la veille une sorte de soupe de champignon, qui, si elle franchement immonde, avait le mérite d’être comestible et nourrissante.
Il s’éclaircit la gorge deux, et se mit a hurler en frappant une cuillère de bois contre le récipient :

« Debout bande de larves ! Le soleil nous a devancés ! Remuez-vous le fion ! »

Des gémissements mécontents mêlés a des insultes diverses et étouffées se mirent à jaillir dans le campement de fortune, cependant les hommes se levèrent, et commencèrent a ranger avec efficacité leur paquetage.

« On mangera sur la route ! Pas le temps de trainer ! »

Continuât le bonhomme emmitouflé en voyant que deux archers tentaient d’allumer un feu.
Ces derniers soupirèrent, mais ne bronchèrent pas.



Une dizaine de minutes plus tard, la clairière était vide, et un nuage de poussière se frayer un chemin parmi les conifères de la vallée, le soleil commençait a peine a illuminer la forêt.
Les cavaliers chevauchèrent pendent deux heures complètes, en tentant de manger correctement leur pain et leur viande séchée sur le dos de leurs montures.
Les soldats parlait, il s’échangeait leur espoirs, leurs peines, mais la plupart des débats tournaient autour de leur nouveau compagnon, le géant d’acier qui chevauchait au milieu de leur groupe.
Ce dernier s’était rapidement fait une place parmi eux, par son charisme et son humour, pour la plupart des cavaliers, il ne faisait aucun doute qu’un type de cette carrure, carrure encore élargie par une gigantesque armure, un type qui se baladait avec un marteau dans une main et un pavois d’acier dans l’autre…
Bin, c’est forcément un balèze ! Un dur à cuire ! Enfin tu vois ce que je veux dire, pourquoi est ce qu’on se serait casser le cul à poursuivre un type seul si s’dernier en valait pas plusieurs ! » Disait l’un.
‘Parait qu’il a massacré la garnison de tout un bastion de Zelphos… » Chuchotait un autre.
Il aurait séduit la favorite d’Aile Noire ! »
C’l’héritier du Trône de Toutes les Terres ! »
C’le frère caché de Gallaad ! »
Ce genre d’élucubrations sans fondement duraient depuis deux jours, les soldats ne s’en lassaient pas… Pour la simple raison qu’ils s’ennuyaient, et que l’ennui pousse à la bêtise.
Tyrias quant a lui, ne prenait même pas la peine de démentir toutes c’est sottises.
C’était pour le moins agréable d’entendre tant de tapage à son sujet, et puis cela constituait la seule source de distraction au sein de ce paysage de troncs et de pierres monotones.


Tyrias éperonnât sa monture et remontât la petite file de guerriers pour rejoindre le sergent, celui-là même qui avait réveillé le camp a grand coup de casserole.
Il avait retiré son grand manteau de fourrure, laissant voir son armure de cuir tailladée de toutes parts.

Tyrias, que puis-je faire pour vous ? Lui demandât le moustachu.
- Pourriez-vous me tenir une conversation plus intéressante que celles de vos hommes ? Lui répondit Tyrias avec un sourire.
Le sergent se tournât sur sa selle pour regarder sa troupe, faisant craquer ses vertèbres dans ce mouvement.
- Ils n’ont toujours pas découvert qui se cache sous cette armure ? Il me semble qu’ils ont commencé a lever des paris.
- Je ne sais pas comment le prendre.
- Alors prenez le bien ! Et il éclatât de rire.
Pourtant, ça n’était pas drôle, du moins c’est ce qu’en pensait Tyrias.
« L’ennui rend la moindre chose digne d’intérêt… »
Il lâchât la bride de sa jument bai pour la laisser suivre le groupe a sa vitesse, il profiterait du voyage pour tenter de grappiller quelques instants de sommeil.

A peine eût-il fermé les yeux qu’une cavalcade se fit entendre, d’autre chevaux approchaient, et vite !
Tyrias saisit Fureur et levât son imposant pavois, les cavaliers les plus proches sursautèrent et s’éloignèrent avec appréhension de cette figure guerrière, l’instant d’après deux hommes a cheval apparaissaient sur le sentier.
Tyrias fut presque déçu de les reconnaitre, c’était les deux éclaireurs du groupe, mais il aurait préférer quelques mercenaires a la solde d’Aile Ténébreuse, histoire de passer le temps…

Sergent ! criât le premier, Sergent ! La passe Bleue est bloquée ! »

La Passe Bleue était un canyon utilisé comme route cachée par les rebelles, voir la passe bloquée aurait contraint le groupe a deux jours de chevauchée supplémentaire, ce qui était inacceptable pour Tyrias.
Il s’approchât des trois hommes qui discutaient :

Zelphos a découvert le passage ? Demandât-il, plein d’espoir a l'idée de l'effervescence du combat.
Mais le deuxième éclaireur brisât ses velléités combattantes :
- Un groupe de Manticores a élu domicile dans la passe !
Tyrias, hésitât.
- Euh… Et alors ?
Les trois hommes se consultèrent du regard, visiblement le grand guerrier n’avait jamais vu de Manticores.
Le sergent prit un ton posé et calme, comme pour expliquer a un enfant la nature d’un problème compliqué.
- Et bien, nous allons devoir faire un détour, car les manticores sont des animaux dangereux, elles possèdent un dard…
- Je sais ce qu’est une manticore, le coupât le Chapelain, je demandais seulement en quoi cela nous poserait problème pour traverser la passe !
- Elles sont au moins cinq, Chevalier ! Lui annonçât le jeune éclaireur, comme si Tyrias lui avait parlé de jouer au bras de fer avec un géant des montagnes.
Tyrias plantât son regard dans le sien :
- Et alors ?
- Monseigneur, intervint le sergent les sourcils froncés par l’exaspération, Je ne peux pas mettre la vie de mes hommes en jeu simplement pour gagner deux jours de marche !
Tyrias lui répondit en prenant exactement le même ton que le moustachu un peu plus tot :
- Et bien je ne vous demande pas de sacrifier vos hommes, je vais y aller, et je vais libérer la passe. Cela vous convient-il ?
- C’est de la folie, vous allez y laisser la vie.
- Bon, écoutez-moi bien, cela fait trois jours que nous chevauchons, mais j’ai l’impression que deux mois se sont écoulés. Je vous suis reconnaissant de m’avoir sauvé la vie, mais votre compagnie me lasse. Surtout les plaisanteries stupides de vos compagnons. Alors soit nous passons par le chemin le plus direct pour rejoindre votre campement, soit je vous laisse ici.
Le sergent soutînt le regard de Tyrias quelques instants. Puis il levât les bras en signe d’impuissance :
- Très bien, allez donc vous tuer avec ces manticores, nous ferons le tour, un éclaireur vous accompagnera pour vous montrer le chemin jusqu’au campement.

Sans un mot de plus, Tyrias fît un signe de tête au plus jeune des éclaireurs qui s’empressât de faire demi-tour vers la passe.


On ne peut pas vraiment comprendre l’appellation de « Passe Bleue » sans avoir la passe en question au moins une fois : le canyon était entièrement recouvert de Bleuets des montagnes, durant quelques mois par an ils recouvraient cet endroit de leur splendide couleur saphir, on avait l’impression d’entrer dans un autre monde… Surtout avec ces six créatures de cauchemar au milieu du canyon.
De loin, ont aurait croire a des lions, en plus gros. Cependant, une fois plus près, impossible de les confondre : une bouche énorme déchire leur faciès, presque d’une oreille a l’autre ; des dents crochues en trop grand nombre, percent sa mâchoires de manière totalement aléatoire. Et puis leur queue, elle n’a rien a voir avec celle d’un lion, c’est celle d’un scorpion mais de taille surnaturelle.
Elles s’étaient allongées a l’ombre d’un piton rocheux, et la plupart semblaient dormir, seule une d’entre elle, la plus grosse, avait la gueule levée, et montait la garde.

Tyrias et le jeune homme se trouvaient avec bonheur contre le vent, de manière telle que les monstruosités de la passe ne pouvaient les sentir.
Le Chapelain observait ses adversaires, il n’avait jamais combattu de manticore, mais il s’était déjà confronté a des lions, il espérait que ce serait le même type de combat.
Il sautât a bas de son cheval, respirant plus vite et plus fort, il se mit a forcer sur ses muscles, a sautiller sur place et a faire quelques petits étirements : on a pas toujours l’occasion de s’échauffer avant un combat, mais quand on peut, c’est toujours bien !

Une voix tremblante s’adressât a lui :
… Mais… Mais vous allez vraiment les attaquer ? »
Tyrias se retournât pour regarder le jeune homme, il était visiblement terrifié par les prédateurs dans la passe et il serrait la bride de son cheval, comme si se dernier allait senfuir.
Et bien oui, je vais les attaquer, je vais les chasser ou les tuer, et ensuite on partira vers le campement. Je ne vois pas pourquoi vous avez autant de mal a comprendre cela. »
N’attendant pas de réponse, il enfilât son casque a cimier, prit son pavois et son marteau et se mit a marcher vers le passage entre les rochers.

Il profitât des quelques instants avant l’affrontement pour réciter une prière de bataille, s’invectivant lui-même pour se donner courage.
Bientôt il arriva a la passe, il pouvait maintenant voir les traces de sang, qui maculaient le sol, il y avait aussi des débris de chariot, des armes et des boites de bois brisées sur le sol, mais aucun corps. Tyrias avait une idée particulière de ce qu’étaient devenus les cadavres des caravaniers…
Les Manticores avaient finit par déceler sa présence, et elles le regardaient en feulant.
Tyrias fit mine de marcher vers la passe comme s’il n’avait pas remarqué leur présence, il passât devant le groupe sans aucun problème a part les grognements hostiles des monstres, mais alors qu’il se disait qu’elles n’allaient pas l’attaquer, la plus grosse d’entres elle sautât devant lui dans un crachat haineux, lui barrant la route.

Elle faisait presque la taille d’un âne, sa longue crinière touchait le sol et raclait la poussière alors qu’elle tournait en cercle autour du Chapelain, son énorme gueule contre nature exhibait dans cors sans doute aussi nombreux que ses poils, et son long dard était dressé, prêt a semer la mort.
Tyrias se mit en position, le bouclier entre lui et la bête, le marteau levé, il était prêt a recevoir la charge.
Après quelques tours de plus, la manticore s’immobilisât face au guerrier, puis elle ouvrît une gueule de la taille d’un four et rugit, les chevaux qui étaient restés avec l’éclaireur hennirent de peur et l’écho du hurlement se fit entendre plusieurs secondes après que le monstre eût fermé sa gueule.
Tyrias prît son souffle, et hurlât a son tour, a s’en déchirer les poumons, un cri de bataille qui avait fait sa renommée, il accompagnât cet hymne barbare en frappant sur son pavois avec son marteau, et là aussi l’écho durât longtemps.

Il y eût un petit instant de flottement chez la manticore que Tyrias interprétât comme de la surprise, puis elle chargeât vers lui, tel un lion.
Lorsqu’elle fût a distance de saut, Tyrias armât son bras qui tenait le bouclier, et tout en pivotant sur lui-même, lançât son poing et la tranche de son pavois vers la gueule de la créature.
Il y eût un craquement mauvais lorsque le monstre percutât le lourd bloc d’acier avec son visage à une vitesse dépassant celle d’un cheval en course.
Tyrias tournât sur lui-même pour amortir le choc et éviter que la créature, sonnée, ne s’écrase sur lui.
La manticore tombât au sol la gueule en sang, d’un mouvement brutal, Tyrias abattit Fureur sur la tête du monstre, et le combat fut terminé dans une mare carmin.

Et voila ! lançât-il en se tournant vers l’éclaireur, Rien de bien com… »

Il ne finit pas sa phrase : face a lui se trouvait les cinq autres manticores, grognant et feulant en sa direction.
Cette fois, pas de hurlement ni quoi que ce soit, elles ruèrent sur lui en même temps, sautant presque a l’unisson vers ce pauvre fou qui avait osé les déranger.
Cependant, le pauvre fou n’était plus là, il s’était dégagé sur le coté avec une vitesse que ne laissait pas présager sa masse, et les manticores retombèrent les unes sur les autres dans un tas de pelages fauve, de griffes et de dards.
Tyrias n’attendit pas et frappât trois fois dans le tas, brisant os et cartilages de deux créatures qui ne se relevèrent pas.
Les trois autres s’éloignèrent rapidement…
Pour revenir au combat plus prudemment, tournant autour du Chapelain en crachant, leurs dards levés.
Tyrias ne pouvait faire face a trois ennemis en même temps, alors qu’il réfléchissait a un moyen de faire peser la balance, il sentit un choc dans son dos, il fit volte face en frappant.
Mais trop tard, le prédateur s’était dégagé.
Un autre coup fut arrêté par son armure, encore une fois il frappât trop tard.
Cette fois il prît l’initiative et se retournât avant que l’on ne l’attaque, et il se retrouvât nez a nez avec la plus petit des manticores, son dars ricochât contre les plaques de l’armure au moment même ou Tyrias abaissait son arme.
Le crâne du monstre fût enfoncé par la violence du choc, du sang jaillit de ses narines et de ses oreilles, bientôt suivi par une bouillie rosâtre.

Profitant de la situation, une manticore lui sautât sur le dos, et Tyrias tombât au sol, le souffle coupé par la violence du choc.
La deuxième bestiole se jetât sur le guerrier a terre, et ses griffes crissèrent inutilement sur l’acier qui le recouvrait.
Tyrias lâchât ses armes, au point où il en était elles ne lui seraient qu’une source de gêne, et lançât son coude a l’aveuglette derrière lui, et au miaulement outré qu’émit la bête sur son dos il sût qu’il avait touché un point sensible.
Il en profitât pour se retourner et entrainer sous lui son agresseur, qu’il rouât de coup de ses poings ganté de métal, la peau se déchirât et les os cédèrent, puis la créature s’immobilisât pour toujours.
Il se redressât lentement, faisant face a son dernier adversaire, lequel n’avait visiblement aucune envie de fuir.
Cette fois, Tyrias prit l’initiative et se ruât sur le monstre en hurlant, la bestiole fît de même mais avec moins d’efficacité puisqu’elle fût renversé comme si elle ne pesait rien.
Ne lui laissant aucun répit, Tyrias lui sautât sur le dos, l’écrasant de son poids nettement supérieur, et enserrât sa gorge.
La créature se débattit comme lui précédemment, lui faisant réaliser son erreur : Il avait oublié le dard.
Mais c’était trop tard, ce dernier raclât contre les plaques de son armure et se glissât entre elles…
Pour se retrouvé bloqué par la cote de maille.

Encore un dernier soubresaut et ce fût terminé.



Tyrias se relevât en soupirant, il ôtât son couvre chef, secouât ses cheveux collés de sueur et inspirât un grand coup.
Il examinât les manticores, c’étaient de grands prédateurs, il était désolé d’avoir dû les abattre mais c’était la loi de la nature, il écartât les cadavres de la route, les rassemblant en un tas funèbre en dessous des rochers.
Puis il ramassât marteau et bouclier et se dirigeât en sifflotant vers le jeune éclaireur qui n’avait pas bougé.
Ce dernier le regardait bouche bée.
Après quelques instants d’hébétude, il lui parlât sans quitter son air ahuri :

Comment avez-vous fait ça ?! Je veux dire, les manticore, c’est de sacrés morceaux ! Et vous les avez taillées comme des jambons ! C’était… Woaw ! Comment … Où vous avez appris ça ?! »
Tyrias lui sourît chaleureusement, et lui tînt ces mots :
La voie de l’épée a toujours été la mienne, je me dois d’être un guerrier. Sans cela je ne serai plus digne de la mémoire de mes ancêtres. »

Devant l’incompréhension du jeune homme il reprît :

-« Bon, reprenons la route, j’ai hâte de découvrir cette fameuse rébellion. »

Et ils passèrent le canyon, les chevaux gardaient sur les dépouilles des monstres un regard inquiet, alors que le jeune homme ne pouvait plus lâcher ce héros des yeux.

« Un jour, pensât-il, un jour je serai comme lui. »

Invité

Anonymous




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