Tomoya Iryo

Le caractère d'Iryo est assez simple, en somme, pour une humaine. Elle est douce, aimable, toujours calme, d'une certaine sagesse. Elle est très attachée à ses amis et veut toujours aider son prochain. Elle est également courageuse - faut bien, après ce qu'elle a vécu - et intrépide. Parfois casse-cou, mais elle retombe toujours ses pattes, enfin ses pieds.

Cette jolie facette est complétée par le fait qu'il s'agit d'une vraie tête de mule, campant bien dans ses positions et ne lâchant que si on réussit à lui démontrer qu'elle a tort. À lui démontrer vraiment. Elle est cependant ouverte d'esprit, ce qui compense cette caractéristique. Elle n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, et son passé a fait en sorte qu'il lui est difficile de donner sa confiance. Elle ne se fie qu'à son seul jugement, son instinct, qui lui aussi a été forgé pendant une période de son passé.

Cependant, malgré cette méfiance qui fait que rares sont ceux en qui elle peut avoir confiance, elle n'est pas non plus la jeune femme sauvage qu'on pourrait penser à première vue. Faut juste être poli et aimable avec elle, avant d'espérer recevoir un petit morceau de confiance de sa part.

Histoire L'histoire d'Iryo n'est pas toute rose, loin de là. Enfin, les dix premières années de sa vie étaient sans histoire. Elle vivait dans la misère, dans une famille pauvre issue du pays de Feu. Pour nourrir sa famille, elle était devenue serveuse et danseuse durant quelques années à Dahalia, plus précisément dans la taverne du Guépard Amnésique, et ce malgré son jeune âge. Elle plaisait à la clientèle et au patron avec sa voix douce, sa bonne humeur, et rendait service plus qu'à son habitude en soignant les plaies de ceux qui venaient à la taverne, du fait de sa connaissance des plantes.

Mais un jour, alors qu'elle venait de fêter ses dix ans, une caravane de marchands d'esclaves fit halte dans la ville, et vint se restaurer à la taverne. Le patron commit l'erreur de demander à Iryo de servir les marchands, qui avaient laissé leurs esclaves dans le désert. Sa douceur de visage, sa petite taille et son sourire aimable ne surent guère la protéger du vice du chef de la caravane, qui décida tout de suite de l'embarquer comme esclave.

La nuit suivante, alors qu'elle finissait de nettoyer l'auberge, elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir en grinçant. Elle se tourna et vit le chef de la caravane, un grand sourire sur les lèvres. Haussant un sourcil, elle lui demanda :
"Messire ? Vous devriez dormir, vous êtes censés partir à l'aube demain."

L'homme s'avança en silence, continuant de sourire, ce qui inquiéta Iryo dans la naïveté de sa jeunesse :

"Messire ? Qu'est-ce qu'il vous arrive ?"

Toujours pas de réponse. L'enfant commença vraiment à paniquer, reculant pendant qu'il avançait, toujours en silence et souriant toujours. Elle comprit, trop tard, que c'était pour elle qu'il venait. Ou plutôt ils, car le chef n'était pas venu seul mais accompagné de deux de ses lieutenants ; lorsqu'elle voulut crier, appeler au secours, une main se plaqua sur sa bouche pour couvrir ses cris pendant qu'une corde était enroulée autour de ses petites mains fermement maintenues dans son dos, avant qu'un bâillon ne vienne remplacer la main qui fermait les lèvres d'Iryo. Quelques secondes s'étaient écoulées, mais il en fallut au moins cinq autres pour mettre l'enfant tétanisée dans un sac de jute et l'embarquer jusqu'à la caravane avant de partir aussitôt en route.

Iryo resta dans son sac un long moment. Quelques heures, quelques jours, c'était difficile à déterminer tant la notion du temps lui avait échappé. Tout ce qu'elle savait, c'était que la route qu'ils empruntaient, elle et ses ravisseurs, n'était certainement pas totalement plane, à en juger les cahotements qui la secouaient.
Elle finit par être libérée de son sac de jute, mais c'était pour finir attachée avec les autres esclaves derrière la caravane. Ce changement impromptu de situation forgea son caractère tel qu'il était aujourd'hui, et elle endura stoïquement les privations et les coups, priant chaque jour pour qu'un miracle se produise.

Et le miracle arriva sous la forme d'une jeune femme de 16 ans, Alyna Minami. Enfin, elle n'était pas sous cette forme-là, la première fois qu'Iryo la vit. Elle était sous forme de louve, à ce moment-là, et Iryo vit donc plus une boule de poils rousse avec une partie couleur sable sur le ventre qu'autre chose. La boule de poils fonça tête baissée sur l'un des gardes, qui réussit à la blesser assez grièvement ; en tombant, elle libéra quelques esclaves, qui détachèrent leurs camarades encore entravés avant de tuer le chef de la caravane et ses lieutenants. Iryo, voyant que la bête blessée souffrait, s'approcha tout doucement d'elle et lui murmura d'une voix douce :

"Du calme... Je vais te soigner, ne bouge pas..."

Elle alla chercher dans la caravane un nécessaire pour soins urgents, qu'elle avait vu dans la carriole du chef et de ses lieutenants ; lorsqu'elle revint, la boule de poils rousse avait laissé place à une jeune femme d'environ 16 ans. La blessure était plus visible que sous sa forme de louve, mais cela n'inquiéta pas Iryo ; elle s'approcha de la jeune femme et lui appliqua, en silence, un baume cicatrisant avant de mettre sur la plaie un bandage improvisé avec un bout de tissu assez propre. Ce fut le premier service qu'elle rendit à la jeune femme. Par la suite, elle réussit, par la force de sa volonté, à l'accompagner jusqu'au village le plus proche, à Sahawi, et, là-bas, finit de prendre soin de celle qui l'avait libérée du joug des esclavagistes. Iryo grandit enfin en paix, continua à exercer l'art des plantes et en apprit davantage, et reprit aussi la danse autour du feu, le soir venu. Le bonheur était enfin là. Entre temps, elle avait sympathisé avec Alyna, et lui avait rendu service plusieurs fois en la soignant.

Citation :

Les danseuses de Feu sont, outre-mer, vantée pour leur exotisme et leur savoir-faire sans pareil ; Tomoya en est une excellente, et lorsqu'on demande une performeuse pour s'effectuer lors d'une sauterie organisée à l'honneur de la lune de miel d'un couple des Glaces, on pense bien évidemment à elle. Ce choc des cultures, en outre, pourrait lui apporter autant à elle qu'à eux.