[Abandonné] Une belle journée près du lac

J’errais au bord du lac. Ma robe était déchirée. J’étais recouverte de sang. J’étais perdue, seule sans arme. Ma tête me faisait mal. Je m’étais réveillée plus loin dans l’herbe, et j’essayais d’avancer.

J’avais beaucoup de mal à mettre un pied devant l’autre, sans trébucher… J’étais nauséeuse. J’approchais du lac, l’eau qui scintillait… Le soleil qui me brulait la peau tellement il était chaud… Tout me paraissait flou, incertain, même irréel. Je soufflais un bon.

Je ne savais pas où j’allais. Je n’écoutais même pas les vibrations. Mon bandeau était autour de mon cou. J’étais pied nu, et ma robe était bien courte. Qu’est - ce qu’il sait passer ?


J’essayais de me rappeler comment je suis arrivée ici… Rien. Même pas une bride de souvenir pour me donner un indice. C’était le chaos dans ma tête. Je m’approchais du lac d’un pas hésitant… Je devais me laver, effacer ce sang qui me craquait, et me mettait étrangement mal à l’aise. Je souffrais de cela, car je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait. Un trou de mémoire inonda mon esprit, emménagement dans ma tête pour mieux me torturer.

Sentir l’eau caressait mes pieds me soulager. Je me réconfortais de ce doux contact sur ma peau. Je décidais donc malgré mon état de me baigner dans cette eau claire. Je n’enlevais pas mes vêtements, trop perdue pour le vouloir. Je rentrais dans cette eau comme si je marchais le long d’une chemin. Plus l’eau montait plus je me sentais mieux. Je ne pouvais pas l’expliquer. Je laissais mes cheveux danser avec les remords que mes mouvements créaient.

J’étais comme ailleurs, sans remarque ce qui se passait autour de moi. Je n’arrive pas à expliquer mon manque de réaction. M’a- t- on drogué ? Pourquoi ? C’est improbable ! Je voulais comprendre mais en réfléchissant, je ne trouvais rien. Seul mon mal de tête était présent.


Je me mis à plonger, à nager dans les fonds marins, à la recherche de tranquillité, ou plutôt de réponses. Le sang qui recouvrait ma peau se dilua au fur à mesure que je nage, jusqu’à disparaitre. De ce sang, il ne resta que la trace de mes pas sur la terre, et les tâches de ma robe. Ca n’avait aucune importance pour moi, je me sentais seule, et ça me plaisait.

Je remontais finalement à la surface. Mes cheveux étaient devenus fous. Je les mis dans mon dos, puis je m’allongeais sur l’eau, faisant la planche, et je fermais les yeux.

J’essayais de rien penser, de me perdre dans les affres de l’irréel, pour ne pas me torturer l’esprit. C’est tout ce que je pouvais faire. Je devais me reposer, et laissais mon mal de tête se calmer.

L’eau avait un côté apaisant. Je me sentais bien. J’avais les yeux fermés, et je profitais ce moment tranquille. L’eau étouffait les vibrations. Je me sentais normale.

Seulement ma robe me collait trop à la peau. Je me redressais dans l’eau. Et je la retirais. J’avais beaucoup de mal à l’enlever. Mais je finis par réussir. J’étais en sous-vêtements. Ils étaient de couleur blanche avec des dentelles. Je balançais ma robe sur le rivage. Je fixais pour voir ou elle attirait. C’est là qu’elle se posa sur une personne, je crois. Ma robe recouvra un inconnu. Super… Je nageais vers le rivage.

Je pensais que j’étais seule… Je soupirais, car je me rendais compte que j’étais assez en mauvaise état pour ne pas l’avoir vu. Je nageais vers lui, doucement. Je sortis de l’eau. Mes cheveux se plaquèrent sur mon corps humide. Je marchais vers lui… Je voyais un peu son visage. Je l’ai vu sursauté… Je devrais apprendre à viser mieux. En marchant, je titubais encore… Et ces foutus nausées. Dans l’eau, c’était moins intense… Je me sens bien mieux quand je fais la planche dans le tumulte léger de l’eau.

Je m’approchai avec difficulté, m’accroupis. Je tirais sur ma robe pour l’enlever. Je voulais m’excuser. Cependant je perdais mon équilibre, et je tombais sur mes fesses… Ma tête me tournait. Je me sentais vraiment mal. Je me perdis dans mon esprit, essayant de comprendre mon état, de comprendre ce qu’il m’était arrivée.


Qu’est ce qu’il s’est passé ? Que fais – je ici ? Comment, je suis arrivée ? Tant de mystère, dont les réponses sont fugaces, lointaines… Effrités et cela peut –être à jamais. Je voulais comprendre. Je voulais finalement savoir, et réparer ce que j’ai bien pu commettre. Pour le moment, rien ne me venait à l’esprit… Je veux des indices. Une piste…

Je soufflais, essayant de reprendre mes esprits. J’étais face à une personne, et je l’avais peut être déranger. Et surtout, je n’étais pas en état de me défendre etc. Si quelqu’un m’attaque, j’ai beaucoup de chance de mourir… Et puis je pensais à Enyra. Elle était où ? J’espérais qu’elle ne soit pas morte dans un coin, seule… Je dois la retrouver. Je m’inquiétais pour elle.

Je fixais l’homme, et d’un ton à peine inaudible, je lui soufflais « pardon ».

Il avait peut être trouvé la solution, du moins une ébauche, son crâne surchauffait et il sentait les maux de tête en approche lorsque quelque chose atterrit sur lui. Le faisant sursauter et le sortant avec fracas de son raisonnement. Tout devint noir, lui avait on jeté un mauvais sort ? Etait il devenu aveugle ? Il entendit des pas, quelqu'un se rapprochait, un souffle court, serait ce un danger ? La personne n'était plus qu'à quelque centimètre de lui, son corps tremblé et ses poils s'étaient redressés. Une main s'approcha et le voile noir qui obstruait sa vue bougea, un léger bruit se fit entendre puis un gros poom.

Prenant tout son courage il retira lentement ce qui était sur lui, une simple robe tout compte fait. En regardant la d'où venait les bruits il pu voir la jeune femme qui c'était rendu dans le lac plus tôt, assise par terre, dans un pauvre état. Sans plus tarder il s'en rapprocha maladroitement et failli lui donner un coup, il ouvrit son baluchon et en sortit une pomme qu'il avait récupéré la veille puis la tendit à la jeune dame, lentement pour ne pas l'effrayer.

D'une voix incertaine il ajouta :
- Je m'appelle Helkyn, n'ai pas peur je ne te ferais aucun mal, regardant à nouveau la pauvre fille, que t'es il arrivé ?

Il fit un pas en arrière très peu sur de lui, c'était la première fois qu'il aidé quelqu'un qui avait l'air aussi chamboulé et il ne savait pas vraiment quoi faire, il se rassit donc à côté attendant une réponse.

Je ne sais plus qui je suis. Je sais mon prénom, mon identité. Cependant mon passé le plus récent se dérobait sous mes doigts. J’étais assis sur ce damier de pierres, fixant l’être devant. J’étais perdue cela devait se sentir.
Je fixais cette pomme qu’il me tendait. Je ne la pris pas. Je ne faisais que la fixer. Comme si j’étais ailleurs perdue dans les méandres de mon esprit.

Je soufflais et finis pas secouer en signe de refus de prendre la dite pomme. Je ne disais rien. Je ne savais pas quoi lui dire. Avais – je envie de lui parler ? Je l’ignorais ? Non, je n’avais juste pas la force de lui dire quelques choses.

Il se présenta aussi. Son nom fut simple, et facile à retenir. Je lui souris un peu maladroitement. Devais – je dire mon prénom ? Ces quelques lettres qui m’identifient ? Peut –être… Et je le fis.

- Freya, je suis Freya….


Je l’avais dit d’une voix hésitante. Je n’étais pas sur de mes mots. Je tentais de me relever. J’ai eu beaucoup de mal à me mettre debout. Une fois, que je l’étais, mes jambes tremblaient. Et sa question… Cette question… Qu’est - ce qu’il m’est arrivé… Je me… Je ne me souviens PAS. Que répondre à cela ?

Je soufflais. Je pris ma robe, et je m’écartais de lui.

- Ca ne compte pas.

Bien sûr que ça comptait. Seulement ce n’était qu’un amas de néant dans mon esprit. Je ne voyais que des visages flous, dont les traits se dérobaient petit à petit.
Je soufflais. Je me retournais, lui faisant dos. Je posais ma robe plus loin.

- Je vais dans l’eau, cela me fera du bien.

Je marchais doucement, rentrant dans l’eau. Je m’enfonçais dans l’eau fraiche qui m’avait tellement de bien.