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L'art de la délégation [Pv : Vraël] | |
| Jeu 1 Mai - 19:59 | | | | L'ART DE LA DÉLÉGATION [Pv : Vraël Hazynagor] « Votre invité est arrivé, Dame Weiss. » Luz releva les yeux de son dur labeur, les mains prises dans le papier mâché froissé qui ne recouvrait plus qu'une parcelle du tableau. Elle maintenait l'équilibre de cette œuvre d'art d'un autre siècle, bien en vu des yeux avides de ses clients. Un couple de bourgeois en vogue de Sen'tsura qui avait récemment fait tripler leurs dividendes avait manifesté l'envie soudaine de s'approprier une part de lion dans la culture artistique. C'était mondain, se l'était-il entendu dire. Et afficher des goûts dont ils n'avaient pas la moindre idée mais qui semblaient potables pour la société leur paraissait une excellente occasion de se faire plus intelligents et savants qu'ils ne l'étaient... Une journée banale au quartier général de la Confrérie des Brumes, en somme. « Si vous voulez bien m'excuser... L'un de mes employés va s'occuper de votre commande. » Luz s'esquiva habilement d'une pirouette après s'être assurée que rien ne viendrait entacher son cher morceau de connaissance avant la livraison même. Elle quitta le vaste hall nimbé de soleil, s'engouffra dans un couloir adjacent parcouru de salles obscures et mystérieuses, olympes de ses clients et Eden des rumeurs... Ici, les complots naissaient comme de l'herbe grasse et solide, et seule l'insonorisation parfaite des portes permettait souvent d'éviter un pugilat entre ennemis mutuels que l'on répartissait soigneusement d'un bout à l'autre. Mais oui, bien sûr mon cher Monsieur, le soutien de la Confrérie vous est tout accordé... Exactement comme il l'était à l'ennemi. Toute la nuance résidait dans le plus offrant. Elle délaça son corset trop étouffant dans cette chaleur d'été, et releva ses cheveux sur sa nuque d'une main habile, les attachant solidement pour qu'ils ne viennent pas entraver sa vue. Il ne lui restait qu'une poignée de minutes à peine suffisante pour adopter une tenue plus décontractée avant que son contact ne commence à s'impatienter... Si ses ordres avaient été respectés -et ils l'étaient assurément-, le Grand Herboriste serait diligemment conduit jusqu'à l'un de leurs spacieux salons privés, doté d'un bar tout à fait appréciable et d'une cave à vin de tout dernier cru. Luz ne connaissait pas meilleur moyen de faire patienter un homme que d'enivrer ses sens par quelques rares millésimes... A vrai dire, Vraël Hazynagor ne lui était à l'heure actuelle qu'une vague connaissance. Oh, bien sûr, elle savait qu'il avait lié ses pas à ceux de la Confrérie il y avait de cela quelques mois, et si leur destin était dorénavant semblable, du moins n'avaient-ils guère pris le temps de se rencontrer en bonne et due forme jusqu'à présent. Erreur fatidique lorsque l'on connaissait le poste de cette personnalité politique, haut ponte du gouvernement d'Aile Ténébreuse qui avait de sacrés pions à jouer sur l'échiquier de la guerre... Mais Luz n'était pas dragonne à se vautrer dans l'indifférence. Qui plus est lorsqu'une idée toute particulière lui était venue un peu plus tôt dans la semaine, une idée qui saurait enfin utiliser la position stratégique de Vraël à bon escient... Luz revêtit une rapide chemise blanche agrémentée de bottes hautes et se glissa silencieusement dans l'aile ouest du bâtiment. Elle avait fait vider les lieux un peu plus tôt dans la matinée, gageant que son invité apprécierait le calme des couloirs et l'absence de présence indésirable pour se montrer en public. Un Grand Herboriste ne se déplace pas à la Confrérie des Brumes en toute impunité... Luz ne se leurrait pas. Leur petit monde était étroitement surveillé par certaines ombres fugaces, et peu voyait d'un bon œil une possible relation avec Aile Ténébreuse. La plupart du temps on ne se déplaçait pas jusqu'ici pour passer une simple commande artistique... Il y avait davantage à gagner, bien davantage ! Elle fit coulisser la porte de bois lustré et entra dans la pièce. Ses prunelles s'amarrèrent à la silhouette du Grand Herboriste et ne s'en séparèrent plus, un indicible sourire ourlant les commissures de ses lèvres. Son visage souriait, mais ses yeux souffraient. Un éclat cinglant lui rappelait trop la ressemblance qu'il y avait entre Vraël et une certaine personne... Un vertige du cœur qu'elle s'interdisait de ressentir en cet instant si crucial. « Bienvenue au quartier général de la Confrérie des Brumes, Monseigneur. Je vous remercie d'avoir répondu si vite à mon invitation ! » Luz s'inclina comme le voulait l'usage, et contourna les confortables fauteuils de velours qui ceignaient la pièce d'une touche d'élégance. « Le confort de la pièce est-il à votre goût ? »
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| | Luz Weiss
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| | Ven 2 Mai - 15:28 | | | | Vraël avait reçu l'invitation par un irritant et insistant petit messager qui l'avait fait raté un délicate dissection de glande pinéale. Comme toujours, Vraël aimait la justice rapide et le délesta donc sa glande pour l'avoir fait gâcher un cadavre de première qualité. Le petit sorti en chancelant pour ne plus jamais revenir... Dans ce labo enfumé, aux murs tapissés d'étagères de livre à la reliure noire ou aux bocaux étranges, il ouvrit la lettre. Ses yeux blancs aveugles aux minuscules pupilles noires ne regardait pas la lettre, mais ses longs et fins doigts la parcoururent comme dansant un ballet. Diantre, une invitation de la fameuse Luz Weiss elle-même. L'alchimiste médecin avait intégré la Confrérie voici quelques mois, simplement pour vendre des informations et se faire de l'argent, et embêter les autres, tant qu'à faire... Un poste qui lui convenait parfaitement. Il prit donc ses petites affaires, son long manteau de cuir noir et son haut-de-forme de la même couleur. En chemin, un des sempiternel espions d'AT chargé de le suivre le fit d'un peu trop près. L'elfe l'invita courtoisement à partager son dîner un soir, surprenant grandement l'homme en noir au son de son coeur. Mais il accepta, car après tout on ne refuse une proposition d'un très haut fonctionnaire. Malheureusement pour lui, sa part de lapin reçue une dose d'épice débilitante qui le sonnerai le temps de le semer. Efficacité testé et approuvée . Rapidement arrivé au QG pour la première fois, il ne s'étonna qu'un instant de la petite taille de ce dernier. Mais son ouïe sur-développée sonda instinctivement les alentours tel un sonar, et y détecta ce qui devait être une structure souterraine imposante. Quoi de plus naturel pour une organisation semblable. Une fois présenté à l’accueil, un charmant jeune homme le conduisit à travers un dédale que la mémoire et l'audition de Vraël cartographia partiellement grâce au son de sa canne, claquant avec régularité sur le sol de pierre. Magnifique endroit, soigneusement insonorisé, aux pierres lisses et propres. Même l'elfe ne parvenait qu'avec difficulté à "entendre" l'endroit, d'un délicieux silence. On le laissa seul dans un confortable salon où le bar était particulièrement bien fourni. Il se servit un verre d'un alcool à l'odeur alléchante, qu'il fit tinter dans le verre un moment avant de sortir une petite boite de bois rouge ; il avait entendu les pas de quelqu'un arriver, sans tarder. Cette boite contenait une poudre bleue nuit aux reflets d'un noir profond. Mais Vraël avait oublié ce qu'était les couleurs depuis longtemps, et seul les fonctions de drogue de cette poudre l’intéressait : Il en porta une poignée à son fin nez et inspira, s’imprégnant de son délicieux pêcher mignon. C'est à ce moment que son admirable hôte pénétra dans la pièce. Elle se figea quelques fragments de secondes en le voyant, mais se reprit : "Bienvenue au quartier général de la Confrérie des Brumes, Monseigneur. Je vous remercie d'avoir répondu si vite à mon invitation !" L'ombre d'un sourire effleura les lèvres minces de l'elfe, qui répondit à son salut par une courbette et en retirant son chapeau d'un geste un rien ironique. Sale habitude prise dans l'antre d'AT, où tout le monde est soit mièvre soit hypocrite, souvent les deux. "Le confort de la pièce est-il à votre goût ?" Un son du corps de Luz Weiss claqua à l'oreille de l'elfe, étrange, reptilien, il ne l'avait jamais entendu de la part d'un humain. Intéressant. "C'est un plaisir d'être invité par la légendaire Luz Weiss, elle-même, madame, et le confort est satisfaisant pour ma jambe, je vous en remercie." Les yeux aveugles balayèrent la silhouette que son esprit dessinait à partir des sons et des odeurs des vêtements et du corps de son hôte ; un corps à la fois trop parfaitement désirable et pas assez humain. Vraël adorait disséquer ce genre de personne. Il attendit poliment que la chef de la Confrérie, sa supérieur hiérarchique donc, entame les raisons de sa présence. Au "vu" de son maintient et de ses manières, elle le traitait comme le Grand Alchimiste, pas comme un membre de son organisation, ce qui signifiait qu'elle allait jouer la dessus, sans doute une mission ou un poste particulier.
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| | Vraël Hazynagor
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| | Ven 2 Mai - 16:50 | | | | Allons bon, l'animal s'annonçait coriace. Vraël n'avait rien à envier à sa réputation qui lui manquait d'ailleurs singulièrement d'honneur... On le dépeignait étrange, incompréhensible et un brin versatile sous ses allures de savant fou que personne n'osait approcher de trop près. Assurément, il y avait du vrai dans cette peur ancestrale qu'il éveillait chez les plus ingénus et les plus intelligents encore capables de conserver une once d'instinct conservateur : il avait cette gestuelle gracile et précise des opérations chirurgicales, et cet éclat du sourire d'un attentif de laboratoire. Luz n'était pas en paix. La vivisection n'était pas l'un de ses futurs projets de vie. On l'avait trop longtemps observée comme une bête de foire, une créature mystérieuse qui n'avait d'autre utilité que celle d'être attachée à une table et d'y passer le restant de ces jours... Néanmoins, la dragonne savait qu'un contact était possible. N'allez pas chercher à comprendre d'où lui venait cette intuition première -la demoiselle n'avait jamais passé son temps à réfléchir sur un problème, et dénigrant la logique, tout lui venait d'un sixième sens subtile qui restait son seul maître à bord. On ne se faisait pas humain en un jour. Ni en cinq cent ans de vie... « Je n'ai de légende que ce qu'en raconte les paysans rabougris de nos campagnes, aimant trop s'effrayer pour ressentir un peu d'animation dans leur morne vie. Souligna Luz non sans une touche d'humour. Mais le peuple aime les symboles, et notre guilde réclame ce tribut. Jusqu'à présent, j'étais cette icône... » Elle s'assit sur l'un des larges fauteuils qui faisaient face à son vis à vis, et croisa gracieusement les jambes avec cette pointe de féminité dont elle savait tant jouer. Ô certes, Vraël était présumé aveugle. Mais cette cécité ne l'empêchait guère de se mouvoir avec cette adresse évidente des voyants, quoiqu'un peu plus retenu pour elle ne savait quelle raison. Capacités hors du commun et tours de passe passe étaient le lot quotidien des mortels de Terra... Le Grand Herboriste ne semblait pas en reste, et le mystère qui l'environnait avait ce goût délicieux des énigmes à résoudre. Il n'en fallait pas plus pour aiguiller la curiosité si chevronnée de la dragonne. Vraël voyait. D'une façon ou d'une autre qu'elle ne saurait tarder à débusquer ! « Vous n'êtes pas sans ignorer que notre guilde est crainte. Pourquoi donc, selon vous ? » Un servant s'approcha du pas de velours qu'on leur avait enseigné, s'empressant de servir un verre à Luz et de s'assurer que celui de Vraël ne souffrait d'aucun manque à l'éthique. Il s'esquiva sur ces entre-faits sur un signe imperceptible de sa supérieure, et referma la porte sur leurs conversations intimes comme l'on dresse une frontière sur une atmosphère confinée. Nulle autre oreille que les leurs ne devait percevoir ce qui se tramait ici. Les petites minauderies de la Confrérie des Brumes ne regardaient qu'elle... « Pour ma part, j'ai pour idée que la masse populaire aime à craindre une ombre. Une ombre que nous avons créée de toutes pièces, un masque légendaire qui pare un visage d'un symbole. Nous serions autrement moins impressionnants si nous nous affichions en tant que simples mortels, dotés de nos faiblesses si anodines... » Une main négligemment posée sur sa cuisse, l'autre se plaisant à faire doucement tournoyer le vin dans son verre, Luz gardait le feu de ses prunelles ancré sur le regard si blanc de Vraël. Il n'était pas impersonnel. Et si la dragonne n'avait été habituée au trouble provoqué par son propre regard vairon ou aux yeux démoniaques si violets de cet autre, sans doute se serait-elle sentie gênée de savoir ce vide glisser sur elle avec cette immobilité dérangeante des aveugles... « Si je puis me permettre et si la question ne vous est pas indiscrète, pourquoi avoir rejoint nos rangs ? La peur de l'inactivité ne paraît pas être votre excuse, car je suppose que lorsque l'on porte le poids d'un titre comme le vôtre il y a fort à faire... » Ses pensées suivaient leur cours, erratique comme elle l'avait toujours été. Et sa curiosité était réelle, imperturbable dans son semi-sourire de félin embusqué derrière ses lèvres avenantes, reptile dont les prunelles luisaient d'un amusement si exquis à la joute verbale...
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| | Luz Weiss
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| | Sam 3 Mai - 14:21 | | | | Vraël écoutait attentivement, assit confortablement, un verre à la main ; Le son corporel de son hôtesse le renseignait sur son état mental mieux que des yeux pourraient le faire : Posture détendue, méfiance et assurance, un cocktail que les familiarisés du danger affichait spontanément. Cette femme ne devait pas être sous estimée. Elle fit un petit monologue, enfonçant les portes ouvertes, auquel l'elfe ne prit pas la peine de répondre. Sans doute voulait-elle poser les bases.
« Vous n'êtes pas sans ignorer que notre guilde est crainte. Pourquoi donc, selon vous ? »
Une question intéressante.
Nous sommes craint car ils pensent que nous savons.
Sobre réponse, une demie-vérité universelle pour les gens : La Confrérie sait, mais pas tout. La menace réside dans la l'incertitude du contenu de ce savoir... Et l'incertitude avait toujours été le terrain de jeu favori de Vraël. Un servant passa, puis la conversation reprit :
« Pour ma part, j'ai pour idée que la masse populaire aime à craindre une ombre. Une ombre que nous avons créée de toutes pièces, un masque légendaire qui pare un visage d'un symbole. Nous serions autrement moins impressionnants si nous nous affichions en tant que simples mortels, dotés de nos faiblesses si anodines... »
Le médecin sourit froidement en silence. Exactement, exactement la vision des personnes lucides. Cette femme était intelligente, en plus d'avoir de l'instinct et du cran : Son timbre et sa direction de voix indiquait qu'elle le regardait droit dans les yeux depuis un moment déjà. Peu de personne pouvait supporter la vue de ses yeux aveugles.
Puis vint la question personnelle, le commencement des discussions intéressantes. L'elfe garda le silence encore quelques secondes, puis prit la parole avec son laconisme habituel.
Vous seriez peut-être étonnée de la masse d'information qu'il faut pour m'occuper l'esprit. Peut-être pas. Mais m'occuper n'est pas la seule raison de mon intégration à votre organisation provient en réalité d'une curiosité insatiable. Je veux savoir. Je veux tout savoir. Des obscurs mécanisme de la vie aux plus dévastatrices concoctions.
Après cette tirade d'une rare longueur pour lui, il fit de nouveau une pose et bu une gorgée de vin. Bonne et belle boisson. Douce mais juste ce qu'il fallait pour embrumer l'esprit des petites natures non habitué à la consommation de produits. Sournoise, visiblement. Elle avait une suite de pensée simple et fluide, agréable conversation. Cette femme l’intéressait encore.
Et vous, pourquoi avoir fonder cette Confrérie ?
Une question légitime, peut-être trop directe, mais Vraël n'avait jamais eu trop à faire du protocole. Son oreille tiqua à nouveau. Encore cette impression.
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| | Vraël Hazynagor
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : sansVitesse de réponse : très rapide
| | Lun 5 Mai - 1:04 | | | | « Voilà donc un trait de caractère que nous avons en commun ! » Un léger rire dans la voix, les yeux plissés d'amusement, Luz observait son invité sous le jour nouveau de la connaissance. Ainsi partageaient-ils cette soif de savoir insatiable, ce besoin extatique de dévorer à pleines goulées tout ce qui daignait sombrer dans leurs mains comme des affamés de civilisations brutes et de légendes retranscrites... Tout était source de curiosité, tout était prétexte à s'enflammer, saisir, se gorger jusqu'à l'implosion s'il le fallait. Comment se satisfaire de quatre murs et d'une planche lorsqu'un monde entier était à portée de crocs ? « Ce qui répond déjà en partie à votre question... » La dragonne s'offrit une gorgée de son précieux vin, savourant le goût du fruit mêlé d'écorce sur sa langue, ce lointain souvenir de résine taillée dans la vigne et la sève. Vraël était un sacré buveur. De cela au moins, il n'y avait aucun doute. A cette étape de la discussion la grande majorité des clients commençaient à s'éventer, remuer sur leur fauteuil ou se laisser saisir d'une apathie irrésistible qui les menait à la somnolence... Luz aurait pu leur proposer n'importe quoi qu'ils auraient acquiescé, tout, plutôt que de poursuivre cette entrevue trop intense pour leur cerveau désormais imbibé. Car si le goût du vin servi ici rivalisait de saveurs avec le plus divin des hydromels, il n'avait d'onirique que la fragrance ; sa concentration d'alcool, elle, était assez pesante pour engourdir un troll. Juste assez du moins pour l'exploiter avec délicatesse. Vraël, lui, ne manifestait aucun des symptômes prévus. Son regard blanc restait égal à lui-même, fixe dans son inhumanité, sa voix ne souffrait d'aucun empâtement et ses sens semblaient toujours aussi aiguisés... Ne jamais sous-estimer un elfe. La leçon n'était pas cuisante, mais laissait un avant-goût des talents cachés du Grand Herboriste qui n'était pas pour déplaire à Luz. Les surprises avaient de cela qu'elles brisaient le quotidien avec un aplomb remarquable... « Néanmoins, tout comme vous, l'envie de savoir n'a pas été mon seul combustible. Disons... Que la guilde s'est imposée à moi d'une manière assez frontale. J'ai eu le plaisir de rencontrer son ex-fondateur, à l'époque où la Confrérie n'avait pas encore ce nom et se contentait de braconnage dans les bas-fonds de Sen'tsura. » Azawel avait au moins eu le mérite de lui ouvrir les portes d'un nouvel univers salutaire. La brutalité n'avait pas toujours du bon, et si les tortures d'autrefois restaient à jamais gravées sur sa peau, la dragonne n'en oubliait pas pour autant que cette rencontre fortuite lui avait forgé un destin sans égal. Elle se pencha doucement et posa son verre sur la table basse qui les séparait d'un abîme meublé. Le verre glissa sur le bois avec ce tintement feutré qui ne soulignait que trop combien le silence environnant du bâtiment était omniprésent... Ils étaient seuls. Aussi seuls que l'on peut l'être avec des pensées bourdonnantes et l'équivalent d'une encyclopédie en mémoire. Vraël avait-il effectué des recherches sur le passé trouble de la guilde ? Très peu en définitive avaient eu vent de ce séisme originel qui avait ébranlé Luz dans sa conception même du monde, cette ancienne confrontation de laquelle avaient peu à peu émergé les prémices d'un ordre nouveau. Azawel n'était plus qu'une image décolorée dans l'esprit de la dragonne... Sans résonance pour les autres. Un étranger. « Aujourd'hui, j'aspire à autre chose qu'un unique visage pour la Confrérie, reprit-elle d'un air las, d'autant plus lorsque la guerre et l'insurrection frappent à notre porte. Je pense que vous n'êtes pas sans savoir que nous sommes constamment surveillés... L'un de vos dormeurs est encore là où vous l'avez laissé. » Et son regard pétilla d'une certaine malice, car tout se savait ici bas. Particulièrement au sein d'une guilde réputée pour son excellent trafic d'informations... « Il est grand temps de répartir nos forces sur un plus large tableau. Et je suis convaincue que vous y avez un grand rôle à jouer. La question étant... Serez-vous des nôtres ? »
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Jeu 8 Mai - 13:32 | | | | L'une des phrases de Weiss étonna visiblement l'elfe. Encore en train de dormir ? Allons bon, il faut que je revois la formule de cette épice, ce n'est pas sérieux... Il aurait dû... Lui coupant la parole, un Toc Toc Toc se fit entendre de la porte s’entrebâilla, laissant passer une petite tête plumée. L'oiseau de la taille d'une grosse poule sans ailes sautilla d'une patte sur l'autre en direction du docteur et se frotta a ses jambes d'un air affectueux. Un Kiwi, oiseau rare et exotique du sud qui ne savait pas voler. Et pour cause, il était dépourvu d'ailes. Il se posa d'un air curieux sur les genoux de Vraël où il avait sauter dans un Frouf plumeux. Il toisa alors l'hôte de ces lieux de ses yeux mignons et un peu stupides. Tout ce petit numéro s'était déroulé sous la moue désapprobatrice de l'elfe. Il foudroya de son regard vide l'animal impudent qui ne comprenait pas qu'il avait interrompu une discussion importante. Il se contentait d'être là, tout content de se faire grattouiller le dos. Son maître lui avait pourtant dit et répété qu'il fallait arrêter de le suivre n'importe où. Malheureusement, l'oiseau ne semblait pas pourvu d'un intellect suffisant pour comprendre les ordres les plus simples et se contentait de le suivre avec un regard oscillant entre la bêtise heureuse et la curiosité innocente. Toutes mes excuses pour cette... Distraction aviaire. Pour répondre à votre question, je suis bien entendu disposé à jouer un rôle... Disons intéressant. Le contraste entre le mignon et curieusement inutile volatile et le sinistre elfe au sourire froid était saisissant. Vraël était tout ouïe face à la direction que prenait la discussion ; enfin ils allaient parler sérieusement de ce qui l’amenait ici. - Spoiler:
Désolé du manque de longueur, mais je suis un peu pris. ^^" En plus j'en profite pour introduire mon volatile favori que j'avais oublié.
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| | Vraël Hazynagor
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| | Sam 10 Mai - 21:30 | | | | [Hrp : Pas de problème ! ^w^] Luz haussa un fin sourcil sceptique. Que voilà une intrusion dirons-nous... Exotique. Certains avaient vraisemblablement des mœurs qui différaient de l'ordinaire. Quelle idée saugrenue que celle d'avoir un familier ? C'était une habitude de vie difficilement compréhensible pour tout dragon qui se respectait un tant soit peu. Impossible d'oublier qu'elle était en grande partie animale, et de ce fait, l'égale à bien des égards de ces bêtes apprivoisées que les humanoïdes se plaisaient à exhiber à leurs côtés... Quoique leur intelligence ne fut pas la même, Luz ne pouvait s'empêcher d'y penser avec une certaine inimitié. Qui pouvait se targuer de la mettre en laisse... ? « Je n'en prends pas ombrage. Votre... Compagnon est le bienvenu. » Il avait au moins le mérite d'adoucir l'étrange aura qui émanait de son invité, et sa candeur venait briser cette atmosphère sordide et lugubre qui recouvrait leur discussion de lourdeur. On ne fomentait pas des complots et des discussions intimes avec la légèreté des batifolages... Dardant son regard sur le kiwi si peu inusitée, Luz en avait oublié d'en gratifier son propriétaire, et ses prunelles bicolores ne parvenaient plus à faire le brin de voyage qui l'aurait arrachée à la silhouette si spécifique de la boule de plumes. Il accaparait sa curiosité pour un temps seulement, et c'était d'autant moins d'intensité qu'il lui restait à accorder à Vraël... Une petite victoire, et la preuve que son attention n'était certainement pas aussi infaillible qu'elle le laissait paraître. « Des connaissances que nous avons en commun m'ont vanté vos mérites tant d'orateur que de scientifique de talent. Je ne prétends pas vous connaître, car outre cette discussion que nous avons aujourd'hui, nous ne nous sommes encore jamais approchés... Néanmoins, je ne désespère pas de remédier à cette situation. » Presque à contre cœur, temps de retard infime sur lequel s'effectua son geste, elle rompit sa contemplation aviaire et releva le vairon de ses yeux sur le maître. Elle se demanda brièvement s'il avait perçu sa mimique réprobatrice, ou un imperceptible mouvement de sa part trahissant ses émotions envers ce si petit animal. Ce que savait ou non Vraël était un gouffre de données inconnues... Cela lui laissait un goût assez amer sur les lèvres, et elle se sentait forcée de jouer d'une aveugle prudence en terrain miné. Pourtant, elle était bien obligée d'en venir au fait. Les répliques laconiques du Grand Herboriste ne laissait guère de place à la disgression. « Car malgré ce que je viens d'évoquer je vous fais confiance. La raison est sans doute obscure et futile, mais elle me suffit. De fait, je voudrais vous confier un rôle tout particulier dont je vous juge parfaitement capable et seul apte au sein de notre guilde... » Petite incartade à sa sincérité. Vraël n'était pas exactement son unique candidat, mais le plus appréciable. Il cumulait l'avantage de posséder un poste important qui lui octroyait de sacrés entrées dans un gouvernement Ô combien sourd, et celui d'être doté d'une intelligence non négligeable. Peut-être connaissait-il les intérêts de la Confrérie des Brumes. Suffisamment rémunéré, Luz avait de grandes chances d'obtenir toute son attention et juste assez de loyauté pour qu'il remplisse ses obligations... La dragonne se laissa aller contre le dossier de son fauteuil, faussement détendue sous son masque imperturbable. Malgré toutes ses craintes, elle connaissait son affaire et se savait capable de faire face à la majorité des situations possibles. Tranquille assurance qui faisait luire ses prunelles et son semi-sourire d'un charme tout particulier... « J'aimerais que vous me représentiez. Que vous preniez ma place dans nos négociations officielles, que vous acheminiez vous-même toutes les requêtes auxquelles je fais face habituellement. Vous seriez ainsi le nouveau visage de la Confrérie, son symbole mystique. Son diplomate. » Elle marqua un silence. Laissa Vraël digérer les tenants et les aboutissants de cette demande. « Cela vous intéresserait-il ? S'enquit-elle alors d'une voix suave, très exactement tentatrice... »
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
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