Franchement, si j’avais su que je me perdrais ici… Je ne serais pas venue. Mes recherches n’aboutissent jamais comme je le voudrais. Une piste m’avait mené ici, à Sen ‘tsura. Un homme qui aurait vu mon mari pendant la période où il avait disparu. Un homme qu’il l’avait décrit dans les moindres détails.

J’avais mis plusieurs jours pour arriver à la capitale. Le trajet fut sans embûche. Et Sleipnir fut sage pour une fois. Ce cheval a bien de la chance que je l’aime bien. J’étais arrivée au début du mois Kelrenn.
Je m’étais installée dans une auberge. Je savais très bien que j’en avais pour plusieurs. Donc j’avais demandé une chambre spacieuse, avec lit à deux places. Qui sait, je pourrais trouver un casse-croute intéressant.

Mes recherches furent longues, et ennuyeuse, je dois bien le dire. J’avais tendance à suivre toutes les pistes concernant le meurtre de mon mari. Je risquais souvent ma vie pour des détails qui pourrait faire avancer mes recherches. Je voulais tellement savoir qui a osé tuer mon mari pour simplement le torturer, et lui arracher le cœur en retour. Une petite vengeance en somme.

Au bout de quelques jours a fouillé dans les méandres de la ville, je tombais sur mon homme. Il était un peu grassouillet, la barbe ornait son visage, surement depuis des mois… Il ne sentait pas vraiment la rose… Et ses yeux me faisaient penser à un rat qui cherchait son fromage. Il n’était pas charmant du tout. Je comprenais pourquoi j’ai dû me perdre dans les bas-fonds, sales et répugnants de cette cité.

Je m’étais amusée à contre cœur à le séduire. Il ne voulait pas me dire que ce je voulais savoir. Et même quand je lui demandais son nom, il me répondit : Je me suis monsieur parfait.

Je suis patiente mais y a des limites. Ma séduction a bien marché, après trois jours de marchandage. C’était ma dernière solution. J’aurais aimé pour une fois ne pas user de mon corps… Mais un homme quand ça voit une belle femme, ça a tendance à baver comme un chien !

Il me suivit, croyant qu’on allait connaitre le plaisir… C’est crédule, un homme… Arrivée dans ma chambre, il commença à se déshabiller. Je le stoppais en le plaquant sur le lit. Je ne veux pas cauchemarder en voyant l’horreur s’il enlève son pantalon. Ça doit grouiller de vermine.

Je l’attachais pendant qu’il me léchait le cou… Beurk ! Il ne me donnait pas envie. Je prendrais un bain, plus tard. Un bain bien chaud pour me vacciner…

Nous étions le 15 du mois, je le torturais pendant 3 jours… Je ne sortais presque pas de la chambre. Il disait que des petits mots… Rien de bien congres. Si je soufflais. J’étais agacée. Je ne savais pas si je devais le tuer, ou simplement le laisser partir… Je devais réfléchir.

Je pris donc un bain bien chaud, bien décontractant et je descendis dans la salle principale, vêtue d’une robe noire à manches courtes qui se terminait au niveau de mes genoux, avec une légère fente pour me permettre d’attraper mes lames. Eh oui, j’avais mes lames autour de la cuisse. Au niveau de la taille, j’avais une large ceinture blanche qui faisait office de corset. J’avais moi –même découper la robe. Au pied, j’avais de ballerines noires, à lanière. Pas de talons. Mes cheveux étaient soigneusement libres, coulant dans mon dos.

Je m’assis au comptoir, et demandai un verre de vin. J’avais besoin de détente alors que ma victime reposait sur mon lit, les bras en sang. Je l’avais droguée pour qu’elle se taise pendant plusieurs heures.

Encore une épuisante journée de voyage. Trataïr pu néanmoins y découvrir de nouvelles merveilles. Le matin, il avait rencontrer une femme et ses enfants dans une cabane solitaire non-loin d'ici. La petite famille manquait de vivre et le chasseur proposa immédiatement ses services pour aller chercher de quoi manger dans la forêt à deux pas de la cabane. Après quelques heures d'une éprouvante chasse, il ramena une belle biche, un peu jeune. La petite famille fût ravi de sa prise et lui donna, en remerciement, des renseignements sur la région.
En suivant ces indications, le chasseur arriva au soir à une auberge. Le bâtiment était plutôt grand et en bon état. Une plaque sur la porte indiquait "Le rieur sanglier".

Trataïr passa la porte pour arriver dans une immense et unique salle. Un bar au fond, de multiples tables où de vaillants joueurs essayaient de se faire quelques pièces. Un escalier près de l'entrée montait à l'étage où devait se trouver les chambres. Le chasseur, fatigué, se dirigea directement vers le bar où se trouvait le maître des lieux.

- Bonsoir, pourrais-je loger dans une de vos chambre pour la nuit ?

- Tiens, v'là la clé, ça te coûtera pas cher t'inquiète pas. Tu paieras d'main à ton départ.

- Merci !

- Tant qu't'es là, prend un verre ! J'ai d'la bonne bibine maison.

Le chasseur songea alors à la dernière fois qu'il avait goûté de l'alcool "maison"...

- Désolé, je me passerai de boire pour ce soir.

- Comme tu veux.

L'instant d'après, une jeune et belle femme descendit des escaliers près de l'entrée. Elle portait une plutôt courte robe noir avec une large ceinture blanche à la taille. Des ballerines, aussi noir que ses yeux et cheveux, venaient compléter l'ensemble. S'approchant du comptoir, sans faire aucunement attention aux ivrognes sifflant à sa suite, elle commanda un verre de vin et s'assit sur un siège en attendant sa boisson. Un autre buveur déjà bien amoché s'approcha du bar et essaya d'aborder la jeune femme avec la subtilité que ses quelques verres d'alcool déjà ingérés lui permettait.

- D...D *hoquet* Dis.. Ca te dirais de *hoquet* de monter ? J'te montrerait c'qu'es un vrai homme ! *hoquet*

- Pourquoi y'a déjà des épaves avant même le début de la nuit ? Murmura le chasseur.

La pièce avait des ivrognes qui allongeaient les verres comme un rien. Cependant comme à mon habitude, je les ignorais. Le Barman me posa le verre de vin. Je le pris entre mes doigts et les fis glisser contre. Une musique un peu campagnarde s’échappait du piano et de la scie musicale. Ça me changeait de la musique que j’avais l’habitude d’écouter.

Je bus une gorgée, en écoutant ce qui se passait autour de moi. Je sentais beaucoup trop de vibration pour discerner quelques choses de bien utile. Je me tournais en fixant la salle. Au fond, des hommes jouaient au poker. Je préfère le streap poker ! C’est plus attrayant, plus jouissif ! Je quittais la salle des yeux, buvant une autre gorgée de ce vin. Ce n’était pas le meilleur mais c’était suffisant.

C’est là qu’un homme, un peu trop ivre à mon gout s’approcha de moi. Rien qu’à l’odeur, j’avais envie de le… foutre dehors. Ça ne sait pas se laver ? Il me parla. Il voulait me montrer ce qu’un homme sait faire ? Euh… Je me demandais si, il sait encore se déshabiller.

Ce qui est sûr, c’est qu’il ne sait plus parler.

- Un vrai homme ? Fais-moi rire … Je dirais un vrai alcoolique ! Dis – je un sourire moqueur.

L’homme grogna. C’est si bestiale, un homme ivre. Quoique bestiale n’est pas le bon mot. Vermine de la nature, c’est plus juste. C’est là que mon « voisin » fit une remarque. Elle m’amusa. Et je n’ai pas pu m’empêcher de rire à cette remarque.

L’ivrogne s’énerva, et se retourna vers mon « Voisin ». Il cracha par terre. Beurk. Le charme de cet homme n’a dut jamais exister.

- Va te bourrer la gueule plus loin et laisse nous.

J’avais dit cela de façon tout à fait normal comme si ce n’était qu’un détail sans importance. Sa mort ne devait pas être une grande perte. L’ivrogne s’énerva. Je souhaitais que ça ne parte pas en bagarre. Le barman non plus au vu de ce qu’il finit par dire.

- Si vous voulez battre, faites-le dehors !

Le barman était déjà las au son de sa voix comme si il en avait marre de ce genre de comportement. Comment je pouvais le comprendre. Un peu d’alcool dans le sang, et hop, ça se croit tout permis ! Ridicule !!

Au vu de la réaction de l'ivrogne, la remarque du chasseur l'avait quelque peu énervé. Il se mit à grogner et à jurer. La femme assise non-loin de Trataïr essayait tant bien que mal de le faire partir mais c'est comme donner un coup de pied dans une flaque d'eau: ça sert à rien. L'homme commença à ordonner au chasseur de se battre, chose qu'il exécrait. Toute l'assistance semblait irrité du comportement de cette épave.

La femme aux cotés de Trataïr:

- Va te bourrer la gueule plus loin et laisse nous.

Le patron au bar:

- Si vous voulez battre, faites-le dehors !

Trataïr également, parler avec cette homme ne servirait à rien. Le jeune homme sortit simplement son couteau de chasse du fourreau de peau de cerf et le posa sur la table. Cette action eu l'effet escompté, le visage de l'ivrogne pâlit à la vu de l'arme, qui était plus un outil qu'autre chose. Bref, il glapit quelques mots incompréhensibles pour les gens qui n'avaient pas consommés des litres d'alcool et s'en alla en titubant de la taverne.

Le chasseur se retourna vers sa voisine de bar.

- Je suis désolé pour lui. Les hommes sont souvent dans cette état après quelques verres... Dit-il en arborant un léger sourire. Enfin... Quel est votre nom ? Je ne pensais pas trouver quelqu'un d'aussi propre dans un endroit pareil.

Le barman accorda un regard noir à Trataïr qui n'y prêta aucune attention. La femme qui se trouvait devant lui était bien plus intéressante à regarder qu'un pathétique patron de boui-boui aux pensées aisément prévisibles.

Faiblesse, stupidité, voilà que j’aurais bien voulu crier. Les hommes, des faibles ? Des pantins, ça oui ! Je regardais l’ivrogne partir. Ce couteau que l’inconnu avait posé, aurait pu très bien éviscérer l’ivrogne… Je repris mon verre entre mes doigts, humant l’odeur qui s’en dégageait. Les spectateurs de cette scène semblaient déçus que cela se finisse ainsi. Tant pis pour eux, leur camarade n’avait pas de cran. Et heureusement pour l’homme à côté de moi, car il existe des hommes ivres qui sont suicidaires et très violents.

Cette scène fut d’un ridicule… Je fixais le barman qui paraissait soulager qu’il n’y eu pas de bagarre. Ramasser les verres cassés devait surement l’agacer, voir lui couter très cher en matériel. Je buvais une gorgé délicatement quand mon « voisin » me parla. Le chamboulement était fini. Que me voulait – il ? Je lui jetais un regard en l’écoutant. Je suis là pour me détendre après tout alors pourquoi ne pas me laisser aller à une simple discussion.

Il prononça le mot « propre ». Etrange façon de me qualifier. J’aime prendre soin de ma personne. Et je n’allais pas descendre avec du sang sur moi. Personne ne devait savoir pour ma victime. J’avais même trouvé un stratagème pour qu’on ne m’accuse pas de sévices sur homme répugnant.

Je suis donc pour lui une personne propre. Il ne doit pas connaitre le mot « bain ». Où il n’a peut –être pas l’habitude de voir des gens comme moi… Quoiqu’il en soit, j’allais me prêter au jeu de la discussion.

- Ce n’est rien. J’ai l’habitude de voir ce genre de comportement pitoyable.

Je bus autre gorgée, finissant mon verre. J’en demandais un autre. J’aime le vin !

- Je me nomme Freya et toi ? Dis- je avec un sourire.

J’avais envie de lui répondre sur son commentaire. Cependant comment le faire ? Rester posé ? Ou bien sur un ton un peu autoritaire ?

- Il suffit de prendre un bain pour être propre. Dans les auberges, en soirée, les hommes préfèrent boire que prendre un bain après leur labeur… Ou autre choses de salissant.

J’avais choisi la version reposée. Bon, j’aurais pu rajouter qu’un bain lui ferait du bien… Mais je me suis abstenue.

- Juste prend soin de soie, ce n’est pas très compliqué.

Un sourire se dessina sur mes lèvres. Je pris le verre entre mes doigts, le humant un instant avant de boire une gorgée.

La jeune femme se prénommait Freya. Jolie nom, mais dont l'origine était inconnu du Chasseur.

- Mon nom est Trataïr, ravi de faire votre connaissance.

La conversation prit ensuite le thème de l'hygiène.

- Il suffit de prendre un bain pour être propre. Dans les auberges, en soirée, les hommes préfèrent boire que prendre un bain après leur labeur… Ou autre choses de salissant.

Le chasseur se sentit un peu honteux, il n'avait pas non-plus une hygiène comme tout homme devrait avoir. Les voyages incessant ne lui permettant pas ce luxe.

- Juste prend soin de soie, ce n’est pas très compliqué.

Le jeune homme commanda finalement une chope de bière, mais pas la maison hein !
Tout en sirotant l'alcool houblonné, il continua la conversation.

- Vous avez tout à fait raison. Je suis, par la même, désolé de mon hygiène personnelle. Je voyage en permanence donc pour rester propre, c'est compliqué. J'espère qu'il y a des baignoires dans les chambres.

Le tavernier lui répondit aussitôt, sans même y être invité.

- Bien sûr qu'y en a ! Vous croyez que je gère un bordel ou quoi ?! J'ai les...

Le chasseur le fît taire d'un geste de la main, tout en buvant une autre gorgée de bière.

- Ce n'est pas la peine de me hurler dans les oreilles, je pourrais vérifier par moi-même tu sais.

Epuisé, Trataïr finit rapidement son verre et se leva.

- Bien, je suis ravi de ce petit échange mais je suis épuisé. Je vais aller me laver et dormir. J'espère que on se reverra belle demoiselle. Passer une bonne nuit.

Quand il eut quelques pièces au tavernier pour le verre, il se dirigea vers le fond de la salle, et les escalier qui menait à l'étage. Impatient de goûter la douce étreinte d'un bon lit.

- Bonne nuit.

Voilà tout ce que j’ai dit. Rien de plus. M’étaler plus sur une discussion comme ça, c’était inutile. Je bus mon verre délicatement. Ensuite, je payai le barman. La soirée venait juste de commencer. Et si j’allais m’amuser ? Je me levai, et allai à la table de jeu.

- Bonsoir Messieurs ! Puis - je jouer avec vous ?
- Pas de femme ! Souffla un joueur.
- Peur de perdre ?
- Ridicule ! Dis un autre.

Je passais mes doigts dans le cou de mon voisin, puis marcher autour de la table.

- Je ne savais pas que des hommes aussi virils que vous, pouvaient avoir peur d’une femme !

Je me mis à rigoler. Je cherchais juste à les provoquer. Certes, je ne les pensais pas virils.

- T’as gagné femme !

Je pris une chaise satisfaite ! La soirée allait être mouvementée. Je jouais avec eux. Je fis exprès de perdre la première partie. Ils se moquèrent de moi, mais moi ça m’amusait qu’ils croient que je suis nulle à ce jeu. L’alcool s’accumulait. Un homme tomba à terre… Je me collai même à mon voisin qui était le plus charmant de la bande, et lui susurrait des choses. Il rougit, et perdit contrôle. Et je gagnais la partie. La nuit s’écoula dans la folie ! Mon voisin de table qui a le nom de Martéo me proposa de se revoir le jour suivant. C’était tentant, et j’acceptais.

Il devait être plus de minuit quand la partie s’arrêta sur un « tricheur » et une bagarre. On ne m’accusa pas ! On accuse mon voisin d’en face avec celui de ma gauche. Je me levais et m’éloignais doucement de cette table. Une bagarre générale s’en suivit, les tables volaient, ainsi que les chaises… Et le barman qui s’y mêla. C’était magnifique à voir, et l’odeur de sang était trop vite présente.

Je décidai de me coucher, enfin de voir ma victime. Je ne sais pas si je resterais encore longtemps dans cette auberge. Je devais donc préparer mon plan pour m’en sortir sans dommage. Je montais les escaliers, longeant le couloir quand je vis ma porte ouverte… Euh… MERDE !

Je courus, me précipitant dans la chambre. Je fus horrifiée ! Il a réussi à s’échapper. Merde… merde… Et Encore Merde !!

Devais – je le rechercher ? Ou faire comme si de rien n’était arrivé ? Peut – être qu’il disparaitra sans rien dire !!! Prions ! C’est là que j’entendis un énorme vacarme au fond du couloir… Je craignais que ma proie me cherche pour se venger…. Je n’avais pas le temps de me changer, et comment partir sans que cela se voie ? J’étais coincée, et dans la merde…

Je rentrais dans la chambre, et me plaquais contre un mur, respirant fort, et tentant de réfléchir… Réfléchir !

Je fis disparaître toutes traces de séquestration en les balançant dans la ruelle en contre bas. Une ruelle sale et ou y a que la vermine qu’y passe. Il pleuvait, une vraie averse… La chance quand elle est pas avec moi ! Que faire… QUE FAIRE ?

- Bonne nuit.

Après quelques politesses, Trataïr monta l'escalier et ouvrit la porte qui correspondait à sa clé. N°4. En entrant, il pu détailler l'humble chambre. La première ne contenait qu'un lit individuel en-dessous l'unique fenêtre et un guéridon avec une bougie éteinte à coté du lit. Une porte au fond de la chambre menait à une seconde pièce où se trouvait une baignoire et quelques serviettes. C'était une plutôt bonne auberge, meilleure que la plupart des autres où Trataïr avait logé.

Le chasseur se dévêtit rapidement avant d'entrer dans la baignoire remplie d'eau tiède. QU'est-ce que ça faisait du bien de se laver après tant de journées à voyager ! Il se lava avec application, tout en prenant quelques minutes à simplement se détendre. Quand il sortit enfin, il se dirigea directement vers le lit et sombra dans le sommeil.

Plus tard dans la nuit, il fût réveillé par un bruit sourd dans le couloir. Méfiant, il se rhabilla rapidement avant d'ouvrir prudemment la porte, armé de son couteau. Derrière la porte se trouvait un véritable monstre ! Un petit homme, déjà très vilain, recouvert de lésions et de multiples traces de sévices. Il gémissait et balbutiait des paroles incompréhensible. Ses yeux vides et la bave qui coulait de sa bouche indiquait ce qu'il était.

- AAAAH ! Un infecté !

Le chasseur ne prit pas longtemps à se défendre. Il assomma le monstre avec son couteau, à coups de garde, l'attrapa par les épaules, et le lança à travers la fenêtre qui vola en de multiples éclats de verre. On entendit l'infecté crier et pousser son dernier soupir en tombant quelques mètres plus bas, vraisemblablement sur le sol dur de la rue.

Soulagé d'en être sortit vivant mais un peu honteux d'avoir détruit la chambre il sortit de celle-ci tout en rangeant son couteau. Il tomba nez à nez avec la femme du bar.

- Euuuuh.... Bonjour !

Devant moi, face à moi, l’hésitation dans ses yeux. Que me voulait – il ? Quel était son nom déjà ? Je le regardais dans les yeux sans laisser paraitre ma détresse. Cette douce détresse que d’avoir perdu ma proie, que sa folie pouvait bien me causer des soucis. Je remettais mes cheveux en arrières, pour que ce soit bien plus ordonner qu’avant. Devais – je lui répondre ? Lui poser des questions ?

Ou cela est bien trop risqué ? Que faire ? Je ne bougeais pas, le fixant. Devais – je paraitre éméchée ?
A ma sortie de la chambre, il était là face à moi. Et si je faisais l’incrédule ? Oui l’incrédule !

- Euh… Soufflai- je en prenant une expression intriguée, avec un brin d’inquiétude. Tu as entendu ce bruit ? Tu sais ce que c’est ? Ce n’est pas très rassurant…


Je me rapprochais de lui, et je pouvais sentir son souffle sur moi. J’avais envie pour une fois de jouer la victime.

- C’est peut – être un fou ?

Je baissais la tête, regardant mes pieds comme si j’étais gênée. Une simple illusion de ma part.

- Puis – je rester avec toi, le reste de la nuit ?

Je relevais doucement la tête après mes paroles. Je lui esquissais un petit sourire, remplit de douceur. Devais – je lui prendre la main ? Ou le laisser sans le toucher. On était si proche l’un de l’autre qu’il pouvait sentir mon souffle sur lui, ainsi que mon odeur.

Mes yeux posaient un regard doux sur son visage. J’attendais sagement sa réponse quand un homme qui passait par là en criant complétement bourré, qu’il devait m’embrasser. J’eus un petit rire en entendant cela.

Enira me grimpait le long du dos. Cette petite araignée, enfin mygale avait glissé avec toute cette agitation. Je la sentais dans mon dos. Elle voulait surement se replacer dans ma nuque en s’accrochant à mes cheveux. Cela me faisait frissonner ! Cependant, je tentais de rester impassible face aux petits pas d’Enira.

Je frôlais les doigts de … de… Trataïr ! Voilà, c’est nom. Je m’en souviens. Soudain, je pensais à un truc. Peut – être que quelqu’un a entendu le bruit ! J’espérais que non !

- On devrait peut être partir, on s’est jamais … Ce bruit était quand même effrayant non…

La jeune femme sembla pensive pendant quelques secondes face à Trataïr. Il ne l'avait que saluer pourtant.

- Euh… Tu as entendu ce bruit ? Tu sais ce que c’est ? Ce n’est pas très rassurant…

Si seulement elle savait d'où venait le bruit, elle serait confortée dans son idée de chose "pas rassurante".

- C’est peut – être un fou ?

Trataïr, quand à lui, réflechissait à un moyen d'expliquer tout ça sans heurter la sensibilité de la jeune femme. Il ne fallait surtout pas lui montrer le monstre. Peut-être valait-il mieux lui mentir...

- Puis – je rester avec toi, le reste de la nuit ?

Le chasseur écarquilla les yeux en entendant la demande de Freya. Rester pour la nuit ! Le chasseur ne savait que répondre. Il ne put s'empêcher de rougir face à la jeune femme. Il ne côtoyait pas vraiment le beau sexe lors de ses voyages. Sans attendre sa réponse, Freya rapprocha son visage. Un souffle parfumé émanait de ses tendres lèvres. Ses yeux brillant et sombre avait quelques choses de doux et malicieux à la fois. Un ivrogne gâcha le moment en hurlant après Freya son désir de l'embrasser. Quel manque de finesse. Un homme doit se montrer gâlant et subtil envers une femme comme elle. Cependant, elle ria du comportement débridé du poivreau. Trataïr, lui, était toujours en pleine phase de réflexion. Que fallait-il faire ?

La jeune femme alla encore plus loin en effleurant les doigts inertes de Trataïr. Il était de plus en plus gêné mais ne voulait absolument pas le montrer.

- On devrait peut être partir, on s’est jamais … Ce bruit était quand même effrayant non…

Le chasseur prit enfin la parole.

- Je ne suis pas inquiété mais si tu sens le besoin de t'en aller, à ta convenance ! Je t'accompagnerais histoire d'empêcher les épaves d'en dessous de t'asperger d'alcool ou de vomie.

Toujours incroyablement gêné de la situation, il emboîta le pas de Freya qui partait dans l'autre sens. Vers l'escalier qui menait au rez-de-chaussé.

Les mots s’échappaient de sa bouche. Je les écoutais. Je ne le lâchais pas du regard. Je pouvais décrire dans les moindres détails des traits de son visage, même la ride qui commençait à naitre. Ses lèvres bougeaient, et le son s’évadait, et pourtant je ne fus pas satisfaite.

Il me rejeta.

Comme si tout ce que j’avais fait, ou même dit n’était qu’un sifflement sans importance. J’étais pourtant en face de lui. Cependant, il a dû reculer, s’écarter puis me contourner pour continuer son chemin et commencer à descendre. Cela ne pouvait être que ça car je n’avais pas bougé. J’étais toujours dans ce couloir. J’étais finalement seule.

- Tant pis. Au revoir.

J’avais murmuré ces deux phrases dans un souffle terne. Je ne m’étais même pas retournée. Cette nuit n’était finalement qu’une mascarade, ou la détente n’était qu’illusion. Tant pis pour lui. Il a préféré détourner le regard et disparaitre dans ces escaliers. Ce n’était pas les ivrognes qui allaient me faire peur. Je sais me défendre et même attaquer.

J’aurais dû être étonné. Il a su ignorer ce que j’ai dit et ce que j’ai fait pour continuer son chemin, et souffler pour surement se donner bonne conscience, son aide. Je retournais dans ma chambre. Je ne pensais plus à l’autre. Il aurait déjà fait des siennes s’il avait été encore ici. Je fermais la porte à clef.

Je m’allongeais dans mon lit après avoir arraché les draps sales, et foutu la couverture par-dessus. Enira se dandina vers un coin de la chambre, et se cacha pour dormir. C’est l’heure de dormir !!!

Trataïr avait refusé la proposition de la jeune femme. Une histoire d'une nuit ne l'intéressait pas beaucoup et de toutes façons, il avait simplement envie de dormir.

- Tant pis. Au revoir.

Freya se retourna donc pour rentrer dans sa chambre. Le chasseur, quand à lui, se pressa de rejoindre la sienne. Le cadavre de l'infecté de serait découvert que le lendemain, il aura donc le temps de s'éclipser. Sans jeter d'œil à ce qu'il y avait dehors, il se dépêcha de se recoucher et sombra à nouveau dans le sommeil.

[...]

Le lendemain, il se réveilla aux aurores, bien décidé à partir de cet endroit étrange au plus vite. Ses affaires furent vite préparés. Rapidement, il descendit les marches qui menaient au rez-de-chaussée où tout le monde avait finit par s'endormir. Certains dans leur chambre, d'autres directement sur les tables. Le chasseur essaya d'atteindre le comptoir sans faire de bruit et risquer de réveiller l'assemblée qui dessaoulait paisiblement. Il y déposa un peu d'argent avant de refaire le chemin dans le sens inverse et de sortir de l'auberge. Il reprit alors son voyage avec le seul et unique but de découvrir le monde...

<< Oh, l'infecté ! C'est répugnant... >>